Emmanuel Adebayor-Les révélations de la star sur l'état actuelle du football togolais
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00:46 Bonjour, bonjour, ça va ou quoi?
00:57 Ben écoute, moi ça va, tranquille à la maison.
01:04 Ben écoute, c'est compliqué, c'est difficile.
01:12 J'ai fait la dernière fois contre le Cap Vert, un match, bof, un match difficile.
01:19 Mais comme j'ai toujours dit, à la fin c'est la victoire qui compte.
01:24 On a gagné, je pense que tout le monde est content, le pays est content.
01:28 Mais en sachant très bien qu'il y a eu beaucoup de lacunes,
01:33 il y a beaucoup de choses à corriger, c'est surtout dans les bons moments
01:39 qu'il y a des moments difficiles.
01:42 Pourquoi j'ai dit ça?
01:44 Bon, ça c'est notre langage des footballeurs.
01:48 Parce que quand ça va, il y a des choses à corriger, parce qu'on est content,
01:54 on accepte les critiques, on écoute les gens.
01:58 Mais quand on n'est pas bon, de toute façon, c'est difficile,
02:02 les critiques sont difficiles à accepter,
02:07 parce que l'intérêt de nous-mêmes, ça bouillonne, ça nous énerve.
02:11 Pourquoi on n'a pas été bon, pourquoi on n'a pas gagné,
02:14 pourquoi on n'a pas bien joué?
02:16 Et là je tiens vraiment à féliciter les jeunes,
02:20 parce que ça n'a pas été facile.
02:22 Mais nous deux, on est au score, à la maison, devant le public,
02:26 en sachant très bien que l'équipe, on a une équipe en ce moment
02:29 qui est très douteuse, mais bon, à la fin, comme j'ai toujours dit,
02:34 c'est la victoire qui compte, on est revenu au score,
02:37 nous avons Kevin Dekay, qui est notre double, qui fait un super match,
02:41 après on gagne 3-2 à la fin, magnifique résultat pour le pays.
02:45 Mais est-ce que, si on me demande, si on me pose la question,
02:49 est-ce que je pense que le pays peut se qualifier pour la Cannes,
02:53 par rapport à ce que j'ai vu, je ne vous parlerai que de ce que j'ai vu,
02:57 est-ce que je pense que le pays peut se qualifier pour la Cannes 2000,
03:00 je ne sais pas si c'est 2025, ça va se jouer en 2026,
03:03 je dirais que oui, on a vu, on a vu des jeux la dernière fois,
03:09 la rage de vaincre, la mentalité d'aller vers l'avant,
03:15 ça allait très très vite, il y a eu des beaux gestes,
03:19 il y a eu des moments où l'équipe a essayé de sauter les lignes,
03:26 d'aller tout de suite vers l'avant, parce qu'on était mis au score,
03:29 je tiens aussi à féliciter un ami proche, Alexis Roméo,
03:34 qui a fait un super match, qui a montré toute son expérience,
03:38 derrière il était très efficace, il était zen, il était tranquille.
03:44 Mais moi j'ai eu un problème, un problème particulier,
03:47 un problème compliqué à gérer, un problème avec le ministre,
03:52 je ne sais pas comment vous vous dit ça, mais ça m'a, en fait ça m'a saoulé.
03:58 Voilà pourquoi la dernière fois, je pense,
04:01 le match contre le Bukina, j'étais dans la tribune,
04:05 mais j'étais dans les gradins surtout.
04:07 Pourquoi ? Parce que je sais que je suis né à Côte d'Iacopée,
04:10 j'ai grandi à Côte d'Iacopée, je suis devenu la personne que je suis aujourd'hui,
04:13 Dieu merci, c'est surtout grâce à Dieu, grâce au peuple togolais.
04:19 J'arrive au stade contre le Swatini, peut-être il y a un an, il y a quelques temps,
04:25 j'arrive au stade, je voulais aller d'un bout à un autre,
04:28 dans les tribunes officielles de l'Unchor,
04:30 on m'a dit que je ne pourrais pas passer derrière le ministre,
04:33 qui était la ministre des Sports,
04:35 et je n'avais pas compris, j'étais tout de suite énervé,
04:37 parce que ce n'est pas normal.
04:39 Mais bon, ce n'est pas grave, j'ai pris ça du bon côté,
04:42 je me suis dit bon, écoute, peut-être qu'elle est stressée,
04:45 peut-être qu'elle a peur de quelque chose,
04:47 peut-être qu'il y a des choses qui n'allaient pas, voilà pourquoi.
04:51 Elle a dit à son garde-corps, ou à ses militaires, de bloquer la voie.
04:59 Voilà pourquoi j'ai décidé d'aller dans les tribunes,
05:03 dans les gradins, contre le Bukina.
05:05 Mais là, j'étais à la maison, ils m'ont encore appelé,
05:07 ils m'ont envoyé l'invitation, comme quoi il va falloir que je vienne au stade
05:10 pour regarder le match. Je suis parti, il y avait un, deux,
05:13 mon petit frère qui était là, donc je me suis dit,
05:16 écoute, un dimanche après-midi, c'est beau de regarder le Togo jouer.
05:20 Donc j'arrive au stade, je vois Sergio Sport qui était de l'autre côté,
05:25 qui m'appelait, et moi j'allais vers lui, et encore une fois on bloque.
05:28 Donc là, franchement j'ai fait un plan.
05:31 J'ai fait un plan, pourquoi ?
05:32 Quand on arrive au stade, c'est quand même un stade, c'est un lieu public.
05:36 On est là pour un sport, c'est le même but, on est tous là.
05:39 Et si le ministre, Madame la ministre, si elle dit qu'on n'a pas le droit
05:46 de passer derrière elle au stade, franchement, il y a un problème au Togo.
05:51 Et là je le dis en toute sincérité, il y a beaucoup de choses qui nous manquent.
05:57 On parle quand même de quelqu'un qu'on doit respecter énormément,
06:01 quelqu'un qui doit être avec la jeunesse, quelqu'un qui doit être avec nous,
06:06 les anciens joueurs pour qu'on puisse aller vers l'avant.
06:09 On n'a même pas six mois.
06:11 Moi, je pense que je trouve aussi, admettons,
06:14 que dans le cadre officiel, il y avait tous les présidents de la fédération,
06:18 il y a eu le président de la fédération, il y a eu le président des clubs,
06:21 notamment le président de la Gaza, le président de l'Etoile Finlande,
06:24 le président de Bikini Sport, le président de tout.
06:28 Après, il y avait les invités. Normal.
06:31 Maintenant, admettons, si moi je suis Emmanuel Adébayo,
06:33 je ne pourrais pas passer derrière elle au stade, qui pourra passer derrière elle ?
06:37 Mais moi, ça par contre, je n'ai pas compris et je ne sais pas pourquoi
06:41 elle a fait ça.
06:43 Donc, ça veut dire que c'est tout autant.
06:46 C'est quand même le football.
06:48 Tu es madame la ministre.
06:50 Si le Togo gagne ou si le Togo marque des buts, on doit sauter sur toi.
06:54 Moi, j'ai appris comme quoi, quand nous, on jouait pour le Togo,
06:58 quand on marquait des buts, ça rassemblait les gens.
07:02 C'est-à-dire les nordistes, les gens du sud, tout le monde devient une famille,
07:08 tout le monde devient content parce qu'à la fin de la journée,
07:11 on était en train de défendre les mêmes drapeaux.
07:13 Si je vais dans son bureau et qu'elle ne me reçoit pas, il n'y a pas de problème.
07:17 Si je vais dans son établissement et qu'elle me dit qu'elle ne veut pas me parler,
07:20 il n'y a pas de problème. Mais là, tu es au stade.
07:22 Si tu as peur pour quelque chose, pour X raison,
07:27 la maman va rester chez vous.
07:29 Vous n'êtes pas obligés de venir au stade.
07:31 Le stade, c'est pour se faire pétiner dessus,
07:35 c'est pour que quand le Togo marque, pour que le motion prenne le dessus,
07:40 pour que les Togolalabda tombent sur vous.
07:42 Mais quand moi, je marquais des buts au stade, quand je courais,
07:45 je dansais, je faisais tout, je voyais les milices,
07:48 tout le monde sautait dans les bras de tout le monde.
07:50 Heureusement que j'ai fait 20 ans de carrière.
07:53 20 ans de carrière, comme de minutes d'espoir, j'en ai connu peut-être 4 ou 5 ou 6,
07:57 même peut-être plus.
07:59 Donc si on doit aller au stade et qu'on n'a pas le droit de passer derrière le ministre d'espoir,
08:06 rester chez vous.
08:08 Donc voilà, moi je pense que maintenant il va falloir que ce soit clair.
08:12 Si c'est pour aller au stade et que je n'ai pas le droit,
08:14 si on n'a jamais attendu dans l'histoire du monde,
08:18 on ne va pas prendre pour le Togo,
08:21 après peut-être que je peux toutefois me tromper,
08:23 moi je n'ai jamais attendu quelque part,
08:27 donc quoi, il y a eu un coup de tape pour un ministre d'espoir au stade ?
08:30 Il y a eu un allèvement d'un ministre au stade ?
08:33 Ils ont tué un ministre d'espoir au stade ?
08:36 Donc elle a peur de quoi ?
08:38 D'autant plus que, c'est pas comme si on gagnait à l'époque,
08:42 quand on jouait les matchs à 15h30,
08:46 à 11h le stade il est déjà plein.
08:48 Là on peut dire, ok on comprend parce qu'il y a tellement de monde,
08:51 mais là il n'y a pas de monde.
08:53 Donc pour moi, ce n'est pas normal.
08:55 Et maintenant comment faire pour avancer ?
08:57 Je pense que maintenant les éliminatoires sont finies.
09:01 Le Togo finit bien parce qu'on gagne un match à la fin,
09:05 c'est bien pour la confiance, c'est bien pour les jeunes frères.
09:08 Maintenant il va falloir que Mme la ministre,
09:11 le président de la fédération, déjà vous deux,
09:14 moi je ne suis qu'un petit qui va avoir bientôt 40 ans,
09:18 mais l'expérience me fait dire que,
09:21 si vous ne vous attendez pas entre vous,
09:23 le Togo ne ralentit pas.
09:25 Et moi, si vous venez au stade et que vous me dites que
09:28 je ne veux pas que les gens passent derrière moi parce que je suis "madame"
09:31 entre guillemets la ministre,
09:33 et si on se calcule pour la camp,
09:35 on voit que maintenant on n'a même pas le droit de venir au stade.
09:38 Il n'y a pas de résultat.
09:39 Chacun fait son truc, maintenant s'il y a des résultats.
09:42 Donc s'il vous plaît, on va laisser nos égos de côté.
09:46 Moi je vous ai dit quand je suis rentré,
09:49 après la Coupe d'Afrique des Nations en 2022 au Cameroun,
10:00 je vous ai dit que ce ne serait pas normal que le Togo ne se qualifie pas pour la camp.
10:05 Je vous ai dit ça.
10:06 Où il faut.
10:07 Je vous ai dit "écoute, je suis là,
10:09 entièrement disponible pour accompagner la sélection,
10:11 entièrement disponible pour être avec les joueurs".
10:14 Vous m'avez délaissé.
10:16 Mais ce n'est pas grave.
10:17 Ce n'est pas grave, je n'ai pas besoin de ça.
10:19 Mais moi, par rapport à ce qu'on a fait,
10:23 c'est au bout de l'ancien code qu'on tue l'envers.
10:26 Mais maintenant, c'est surtout par rapport à ce que nous on a su faire.
10:31 Quand on voit le Togo malmené,
10:33 quand on voit le Togo qui perd des matchs,
10:35 on a envie de pleurer, on a envie de mourir.
10:38 Admettons, maintenant je fais partie des légendes officiellement de la CAF.
10:43 On voyage ensemble,
10:44 on voyage avec tous les anciens joueurs, les Kéjo Koucha,
10:47 les Latidjouf, les Samoadiens, les Samuel Koufo.
10:50 Mais je n'ai même pas le droit de parler.
10:53 Quand on parle de football, je parle de tout.
10:55 Quand on parle de tout, oui, j'ai le droit de me mêler,
10:57 j'ai le droit de placer aussi mes mots.
11:00 Mais quand on parle de football, on m'interdit,
11:02 parce qu'on dit que ton pays ne gagne pas un match.
11:04 Donc vous comprenez ?
11:05 Donc ça m'énerve, c'est une honte.
11:07 Comme les gens qui viennent chez moi me disent
11:09 qu'on est très contents de ce que tu as su faire,
11:11 parce qu'on va à l'extérieur, qu'on dit Togo,
11:13 et qu'on dit Adébayor, les gens reconnaissent le pays.
11:16 Moi je suis content.
11:17 Donc voilà pourquoi, quand le Togo perd des matchs,
11:21 moi je peux mourir,
11:22 d'autant plus que nous, comme des fois,
11:25 on a failli laisser notre peau
11:27 pour la sélection togolaise de football.
11:30 Comme des fois, on a failli mourir pour le football togolais.
11:34 Aujourd'hui, on m'interdit d'aller dans les bêchiers,
11:37 on m'interdit de m'entraîner avec les joueurs,
11:40 juste pour pouvoir les conseiller.
11:42 On m'interdit de marcher de zone A à zone B au stade
11:46 parce qu'entre les deux zones, il y a Mme la ministre.
11:50 Où va le monde ?
11:52 Vous croyez vraiment que El Hadjidjouf peut arriver au stade,
11:55 au Sénégal, et que le ministre le bloque
11:59 parce qu'El Hadjidjouf veut passer derrière lui ou derrière elle ?
12:03 Est-ce que vous pensez que c'est possible
12:05 qu'on arrête un assamat géant au Ghana
12:08 parce que je suis parti au Bénin,
12:10 j'ai regardé un match entier de Béninois
12:13 avec le ministre des Sports.
12:15 Béni, mais il était à côté de moi.
12:17 Il était collé à moi.
12:20 On n'a pas parlé de football, on n'a pas parlé de tout et de rien.
12:23 Même quand on est rentré à la maison, c'est lui qui m'a pris dans sa voiture.
12:26 Maintenant, imaginez que je n'arrive même pas,
12:30 franchement, à passer derrière la ministre.
12:34 Vous pensez que je peux rentrer dans sa voiture
12:36 et vous pensez que l'autobot peut gagner un match ?
12:38 Déjà, le ministre, madame la ministre,
12:41 et le président de la fédération, les deux ne s'entendent pas.
12:44 Je suis togolais comme vous.
12:47 Maintenant, il va falloir que ça change.
12:49 Prenez vos responsabilités et assumez-les.
12:51 Ça fait trois cannes.
12:53 Moi, quand j'ai commencé ma petite carrière,
12:56 je suis parti en Europe en 99.
12:59 Je suis régient de la sélection en 2000.
13:03 Je vais vous faire l'historique de la sélection togolaise de football.
13:09 Le Togo est qualifié pour la canne en 98.
13:11 Je n'étais pas présent parce que j'étais très jeune.
13:13 En 2000, le Togo se faisait éliminer.
13:16 Le Togo se qualifiait pour la canne Mali en 2002.
13:22 C'était ma toute première canne.
13:24 Le Togo se faisait éliminer.
13:28 Le Togo se fait éliminer.
13:30 La canne en 2004.
13:33 L'histoire, là où le Togo est rentré dans l'histoire du football au monde,
13:41 c'est 2004-2005.
13:43 On se qualifiait pour la canne et la coupe du monde en 2006.
13:48 En 2008, la canne au Ghana.
13:50 Le Togo se faisait éliminer.
13:53 En 2010, le Togo se qualifiait.
13:58 On nous a tiré dessus dans Chonafa et Lesenopo au Kambinga.
14:02 En 2012, le Togo se fait éliminer.
14:05 En 2013, le Togo se qualifiait pour la canne en Afrique du Sud.
14:09 Là où on a eu la chance de faire notre toute première Cade finale de la canne.
14:17 En 2015, encore une fois, le Togo se fait éliminer.
14:21 En 2017, le Togo se qualifiait pour la canne au Gabon.
14:24 En 2019, le Togo se fait éliminer.
14:26 En 2021, le Togo se fait éliminer.
14:28 En 2023 ou 2024, le Togo se fait éliminer.
14:31 Donc ça fait trois fois de suite.
14:32 Ce n'est pas normal.
14:34 Le président de la Fédération, ça fait des années qu'il est là.
14:37 Je ne pense même pas qu'il ait déjà fait une canne avec le Togo.
14:39 Ce n'est pas normal.
14:41 Madame la ministre, elle est là, il n'y a pas de résultat.
14:45 Mais elle vient au stade avec des gars de corps.
14:47 On ne peut pas passer derrière elle.
14:49 On ne peut pas la saluer.
14:50 Donc, à la fin, il n'y a même pas de résultat.
14:53 Moi, je faisais le malin au pays parce que j'avais le résultat.
14:57 Moi, je faisais oui, je suis chez eux,
15:00 parce que je savais que j'allais gagner le match pour le pays.
15:03 Donc pour moi, déjà, il y a un gros problème.
15:06 Maintenant, pour l'instant, je ne vais pas parler des joueurs.
15:09 Je vais plutôt parler des dirigeants.
15:14 C'est à vous.
15:16 Et depuis que moi, je suis parti de la sélection,
15:18 les points de match n'ont jamais changé.
15:20 Et ça aussi, ce n'est pas normal.
15:22 Vous imaginez, ça fait trois acames que j'ai parti.
15:25 Et c'est moi qui ai instauré tout ce qui est primes de campement de sélection,
15:28 primes de participation à l'acame,
15:30 primes de qualification pour l'acame,
15:32 primes de visite à la maison, primes de visite à l'extérieur.
15:35 Et jusqu'à présent, ça n'a jamais changé.
15:39 Donc ça fait peut-être dix ans que j'ai instauré ça.
15:42 Mais il y a eu des évaluations.
15:46 Il y a des trucs qui ont monté, il y a des trucs qui ont descendu.
15:48 Mais il va falloir que le Togo décide.
15:50 Soit on augmente un peu les primes des joueurs,
15:52 soit on diminue.
15:54 Maintenant, on parle des infrastructures.
15:57 Il n'y a pas de problème, on n'a même pas de terrain.
15:59 Le terrain qui est gay, on a kikiké.
16:02 Donc si pour Israël, il y a un problème,
16:07 on ne peut même pas jouer ailleurs parce que le terrain,
16:09 vos terrains synthétiques municipaux, ça ne sert à rien.
16:11 Ça ne sert absolument à rien du tout.
16:13 Et c'est là où j'étais le plus nul de ma carrière.
16:15 Parce que le terrain est pourri.
16:17 Donc mettez les joueurs dans de bonnes conditions.
16:20 A chaque fois, on dit, pourquoi le joueur dans son club sportif,
16:23 il est trop fort et quand il vient en Afrique, il n'est pas bon.
16:26 Mais il n'est pas dans les mêmes conditions.
16:28 Pour aller au match en Europe, on ne prenait même pas nos chaussures.
16:32 Juste pour vous dire, quand j'étais à Madrid,
16:36 même quand on part au match à Madrid,
16:38 il y a quelqu'un qui nous a amené trois slips.
16:41 Donc tout ce que nous, on prenait, c'est nos parfums, nos deodorants et tout ça.
16:46 Mais au tournoi, tu dois tout faire.
16:48 Tu arrives dans la chambre, il n'y a pas d'eau.
16:50 Tu arrives lundi ou mardi, vous devez partir mercredi soir.
16:54 Finalement, vous allez quitter le pays vendredi soir.
16:57 Vous arrivez dans un pays où vous allez prendre le bus,
17:00 vous faites 7 heures de route, alors que vous avez déjà fait 3-4 heures de vol.
17:03 C'est normal que tu ne peux pas être à fond.
17:05 C'est normal que le corps est fatigué.
17:07 C'est normal que tu ne peux pas avoir des résultats.
17:10 Mais quand on voit le cas sénégalais,
17:13 cette année, ils ont tout rappelé sur le continent.
17:17 Bitsok, sénégalais, championnat de la Coupe d'Afrique des Nations,
17:21 moi de 21 ans, sénégalais.
17:23 Coupe d'Afrique des... je ne sais pas, des chans, je ne sais pas quoi,
17:27 du Sénégal.
17:28 Mais parce que c'est la voyage en avion privé.
17:31 Les gens qui voyagent en avion privé, ils arrivent directement à l'hôtel.
17:35 Il y a le cuisinier qui est dans l'avion avec eux.
17:39 Mais de temps en temps, je suis togolais,
17:41 mais de temps en temps, on est à l'extérieur, on est en Zambie,
17:44 où après le match, on veut manger un koumé.
17:46 Mais parce que je suis togolais, c'est ma culture.
17:48 Mais tu vas manger un koumé comment ?
17:51 Tu es en Zambie, tu n'as pas un chef avec toi.
17:54 Mais traitez les joueurs, mettez les joueurs dans les bonnes conditions.
17:57 Comme ça, quand il n'y a pas de résultat,
18:00 maintenant, les têtes doivent tomber.
18:03 C'est aussi simple que ça.
18:05 Moi, partout où je joue, dans les grands clubs, c'est toujours comme ça.
18:08 Je m'avance, maintenant c'est légal.
18:11 On a besoin de résultat.
18:13 S'il n'y a pas de résultat, les têtes vont tomber.
18:15 C'est aussi simple que ça.
18:17 Donc, Mme la ministre, elle mettra la pression sur le président de la fédération.
18:21 Le président de la fédération mettra la pression sur l'entraîneur.
18:26 L'entraîneur mettra la pression sur son team manager.
18:30 Et son team manager mettra la pression sur ses joueurs.
18:33 Et maintenant, englober par le supporter.
18:37 C'est aussi simple que ça.
18:39 Le football, c'est pas.
18:41 Maintenant, poser la question à la fédération.
18:44 Leur ambition, c'est quoi ?
18:46 Le Togo, c'est quoi ?
18:48 Maintenant, on a déjà les miennes pour cette canne, c'est fini, Dieu merci.
18:51 Je suis dégoûté, je ne suis pas content, mais Dieu merci.
18:55 Maintenant, l'admis, c'est quoi ?
18:57 L'objectif, c'est quoi ?
18:59 Notre vision, la vision de la sélection togolese de football, c'est quoi ?
19:03 Dans deux ans, est-ce qu'on veut qualifier
19:06 Si c'est oui, il va falloir que quelqu'un nous le dise.
19:09 Si c'est non, il va falloir que quelqu'un répond.
19:12 Si on voyait le Togo qualifier,
19:14 parce que la dernière fois, quand j'ai eu la parole avec le président de la fédération,
19:19 M. Hakouvi, au Maroc, à Rabat,
19:22 il m'a dit que le Kip allait être jeu.
19:24 Et je lui ai dit, si le Kip nationale togolese prend deux ans,
19:28 l'équipe du Bénin va prendre deux ans.
19:30 L'équipe du Sénégal prendra deux ans aussi.
19:33 Aujourd'hui, si on rajoute deux ans sur l'âge de Djenn,
19:36 on doit rajouter deux ans sur l'âge de Sadio Mouhammed.
19:40 Donc les deux, le bruit de son, c'est la même chose.
19:44 Maintenant, ça dépend de ce que tu racontes.
19:47 Comment on se tape sur ton chemin ?
19:50 Sergio Mouhammed a gagné la Champions League, il a gagné la Première Ligue,
19:54 donc l'espérance, ce n'est pas du tout la même chose.
19:57 Vous voyez ? Donc il va falloir qu'on nous dise que l'équipe est très jeune,
20:02 dans deux ans, on ne peut pas être qualifié.
20:06 Dans quatre ans, on va essayer d'être qualifié.
20:09 Dans six ans, on va essayer de passer le connecto.
20:13 Et dans huit ans, dix ans, on part à la canne pour la gagner.
20:16 C'est compréhensible. Au moins, c'est une vision.
20:18 Moi, c'est en 2005, quand je me suis qualifié,
20:21 quand je jouais les éliminatoires pour la Coupe du Monde,
20:23 c'est là où j'ai fait une interview, je disais que je voulais gagner le Ballon d'or.
20:26 Donc c'était 1-1 pour moi, c'était ma vision.
20:29 Automatiquement, la vision devenait quoi ?
20:33 Un objectif à atteindre.
20:35 Donc ce que j'ai fait en 2008,
20:38 parce qu'à chaque fois que je me lève le matin,
20:40 je dois gagner le Ballon d'or.
20:42 Parce que j'ai dit ça dans mes interviews.
20:44 Maintenant, si tout le monde se dit qu'on va se qualifier pour la Cannes 2026,
20:49 je ne sais pas où ça se passe, où ça se joue,
20:52 mais là, c'est autre chose.
20:54 Mais si on est là, on fait le malin,
20:57 parce que je suis le président de la fédération,
20:59 je n'ai pas besoin de parler avec la ministre,
21:04 et je suis la ministre des Sports,
21:07 je n'ai pas besoin de parler avec les légendes ou les joueurs.
21:10 Mais à la fin de la jeunesse, si elle est là,
21:12 c'est parce que nous, on a témis le football togolais pendant 20 ans.
21:15 Donc ça veut dire qu'il y a eu la sélection togolaise de football avant Adébayor.
21:21 Il y a eu la sélection togolaise de football avec Adébayor.
21:24 Aujourd'hui, on est dans une transition du football togolais sans Adébayor.
21:29 Donc, madame la ministre, je vous regarde dans les yeux,
21:32 je vous dis, bientôt, vous ne serez plus là.
21:36 Là, c'est chiant.
21:38 Si vous voulez que votre nord rentre dans l'histoire de ce pays,
21:46 il va falloir faire mieux que moi.
21:49 Il va falloir amener peut-être le Togo en finale de la Coupe des Nations.
21:53 Là, moi-même, je viendrai devant vous et je me mettrai à jomier.
21:57 Et je vous ferai un petit bisou sous les pieds en vous disant "Maman, merci".
22:01 Mais sans qu'il n'y a pas ça, donc pour l'instant,
22:03 vous n'avez rien fait de mieux que moi.
22:06 Vous n'avez rien fait de mieux que moi.
22:08 Donc, il va falloir qu'on laisse nos égos de côté.
22:11 Travaillons dès maintenant pour trouver une solution.
22:15 Maintenant, je reviens sur le cas Seja Kakbo.
22:18 Les gens pensent que je ne l'aime pas.
22:20 Mais c'est un petit frère avant tout.
22:22 Seja Kakbo, on ne peut même pas s'asseoir et parler de football.
22:28 Parce que ce que j'ai vécu dans le domaine footballistique
22:32 et ce qu'il a vécu, c'est complètement différent.
22:35 Donc, on ne peut jamais, en aucun cas, nous comparer.
22:39 Donc, il ne faut pas comparer l'incomparable.
22:42 Là, on laisse de côté.
22:44 Maintenant, je vais poser juste une question lambda.
22:48 Maintenant, vous allez chercher sur Internet.
22:51 Si peut-être que j'ai tort.
22:52 Parce que moi, vous savez, je suis un enfant de la rue.
22:54 Peut-être que j'ai tort.
22:55 Si j'ai tort, je vais vous appeler.
22:57 Je vais revenir sur les réseaux sociaux.
23:01 Et je vais m'excuser auprès de tout le monde.
23:04 Maintenant, regardez sur les réseaux sociaux.
23:06 Regardez sur Google.
23:08 Regardez sur Internet.
23:10 Dans quel pays, le team managé de la sélection nationale
23:17 ne se retrouve même pas, le pire, dans un autre pays à côté,
23:22 dans un autre continent.
23:24 Si je me trompe, je vais venir dans le monde entier.
23:27 Imaginons que le team managé de l'équipe de France vivait en Afrique.
23:38 Imaginons que le team managé de l'Afrique du Sud vivait aux États-Unis.
23:46 Imaginons deux secondes.
23:48 D'accord ?
23:49 Le président de la République vit en France.
23:52 Mais c'est la même chose.
23:54 Donc pour moi, je vous ai dit à plusieurs reprises,
23:57 je n'ai pas de problème avec Serge Acagbo.
23:59 Mais je ne suis pas d'accord pour que le team managé de la sélection nationale
24:04 vive dans un autre continent.
24:07 Mais je n'ai jamais vu ça.
24:09 Heureusement que je l'ai vu pendant des années.
24:12 Imaginons que le directeur de la brasserie vive en France.
24:17 Le directeur de la brasserie est un Français.
24:20 Il vit à l'OMEN.
24:22 Mais parce que la société est à l'OMEN.
24:25 Le siège de la société se trouve à l'OMEN.
24:29 Si Serge vient me demander, moi-même,
24:32 même si je lui laisse une de ma maison,
24:35 je le serre la main.
24:37 Mon petit frère, bienvenue.
24:39 Il me dit que je dois regarder tous les matchs de championnat.
24:42 De 2-1, 2-2, 2-1,
24:44 le 2-1, le nato, ça s'appelle je crois,
24:47 la deuxième division.
24:49 Il doit aussi voir les Jeux.
24:52 Des fois, il y a des matchs de Jeux,
24:56 il n'est même pas là.
24:58 Alors qu'aujourd'hui, on voit.
25:00 Mais moi, j'ai commencé la sélection à 16 ans.
25:02 Pourquoi ? Parce qu'à coup ça a été le directeur technique de la sélection à l'époque.
25:06 Parce que j'ai grandi avec lui, c'était mon papa de football.
25:11 Parce qu'il regardait tous mes matchs.
25:14 Maintenant, à quel moment je peux dire,
25:17 le joueur qui a marqué le troisième but,
25:20 il paraît qu'il est parti il n'y a pas longtemps,
25:22 je pense qu'il est parti en Algérie.
25:24 Mais à quel moment je vais aller jouer ?
25:26 Il ne regarde même pas la championnat togolaise.
25:29 Donc, et après aussi, entre guillemets,
25:32 j'ai vu que vous voulez professionnaliser le football togolais.
25:36 Mais arrêtons !
25:38 On ne peut même pas.
25:40 On n'a rien. On n'a pas de stade.
25:42 Vous voulez professionnaliser quoi ?
25:44 On n'a pas d'infrastructure.
25:46 C'est maintenant que le pays est en train de devenir vers l'avant.
25:48 Mais arrêtons ! Arrêtons de fonder des règles aux gens.
25:52 Je ne veux pas critiquer le pays,
25:54 mais on n'a pas encore...
25:56 Arrêtons de dire des choses qu'on ne peut même pas faire.
25:58 On n'a que deux stades dans le pays.
26:00 Et encore, vous voulez professionnaliser le championnat.
26:05 Comment ?
26:07 L'infrastructure, on n'en a pas.
26:09 C'est maintenant qu'on tend vers les choses.
26:12 Mais maintenant, il va falloir étaler toutes ces choses-là par terre.
26:16 Au Sénégal, il y a eu quoi ?
26:18 Il y a plus de 30 centres de formation au Sénégal.
26:20 Il y a entre 10 et 15 centres de formation à Accra, au Ghana.
26:25 Il y a entre 10 et 15 centres de formation, ou même plus, à Abidjan.
26:30 Chez nous ici, il n'y a que Soaloos, que je connais un peu bien,
26:33 qui est un peu... qui est structuré,
26:35 qui ressemble à un centre de formation.
26:38 À part ça, bon, chacun...
26:40 Les gars, ils le font avec le moyen de bord.
26:43 Mais pourquoi Mme la ministre va voir le chef de l'État
26:46 en lui disant que, "mon excellence, voilà mon budget.
26:51 Maintenant, je vais aller à la Cante,
26:53 je vais être qualifié pour la Cante.
26:55 Mettez ça, ça, ça, ça, ça, ça à ma disposition.
26:58 Si je ne réussis, si je ne qualifie pas le pays pour la Cante,
27:01 ben écoute, ce qu'il y a à faire, je l'assume.
27:04 Il n'y a pas ça, ben on ne peut pas avancer.
27:07 Les joueurs aujourd'hui encore...
27:08 Le Togo, les joueurs, c'est quand même un pays qui a fait la Coupe du Monde.
27:12 Le Togo a quand même joué une Coupe du Monde dans sa vie, dans son histoire.
27:18 Aujourd'hui, le Togo voyage, on voit les joueurs de l'OMO à Accra,
27:22 pour prendre l'avion, pour aller je ne sais pas où,
27:24 mais arrêtons ça, ça n'existe plus dans le monde.
27:26 On est en 2023.
27:28 On est en 2023, il y a eu pandémie, il y a eu le Corona,
27:31 le Corona s'est passé.
27:32 Et maintenant, nous, on dirait comme si on était encore avant le Corona.
27:36 Mais arrêtons.
27:37 Les primes, changeons les primes.
27:39 Changeons les primes des joueurs.
27:42 Ça fait 21 ans qu'ils ont la même prime.
27:44 Et vous voulez gagner.
27:46 Aujourd'hui, tout le monde se dit, ok,
27:48 nos carrières ne sont pas aussi longues.
27:51 On joue jusqu'à 32, 33 ans.
27:53 Moi, j'ai eu la chance, entre guillemets, j'ai fait jusqu'à 37 ans.
27:55 Mais tu fais 32, 32 ans, tu es l'épreuve, 32, 33,
27:58 on te dit, Monsieur l'attaquant, Monsieur le footballeur, merci beaucoup.
28:01 Allez, ton genou ne répond plus.
28:03 Mais c'est la vérité.
28:05 Donc, moi, je sais que je ne veux pas trop me répéter.
28:11 J'ai dit tout ce que j'ai à vous dire.
28:13 Je vous embrasse très très fort.
28:15 Prenez bien soin de vous.
28:18 Avant tout, c'est le Togo.
28:20 On est obligé d'accepter la défaite et aussi féliciter les joueurs.
28:31 Dès qu'ils font quelque chose d'extraordinaire.
28:33 Parce que je pense qu'avant-hier, le dimanche,
28:38 la première mi-temps, on a complètement oublié.
28:40 Ou on a corrigé.
28:44 Et la deuxième mi-temps, elle est juste magnifique.
28:47 Il y a eu un bon état d'esprit.
28:48 Il y a eu l'envie de vaincre.
28:50 Il y a eu la gnague.
28:53 Donc, voilà, on a gagné.
28:55 Dieu merci.
28:56 Maintenant, comment faire pour que ça continue ?
28:59 Parce qu'il y a les éliminations de la Coupe du Monde qui commencent bientôt.
29:03 Si on n'est pas prêt, encore une fois,
29:05 on va perdre deux ou trois matchs avant de se réveiller.
29:09 Et là, par contre, ça risque d'être trop tard.
29:13 Donc, les gars, moi, je vais vous laisser.
29:17 Parce que c'est mardi.
29:18 Je dois aller faire un peu de sport tranquillement.
29:22 Jouer un peu au cat avec les amis.
29:23 Et comment, comment ?
29:25 Si vous voulez encore un peu plus de détails, dites-moi.
29:29 Et j'aimerais bien que le pays aussi, vous aussi,
29:33 si moi, à chaque fois, tout le monde me dit,
29:34 "Weshi, tu as un rôle à jouer."
29:36 Sachez que vous aussi, vous avez un rôle à jouer.
29:38 Si quelqu'un se lève de chez lui,
29:41 il vient, il oscille au stade, il fait,
29:43 "Oui, ça va aller, ça va aller."
29:44 Ça ne peut qu'aller.
29:46 Donc, ma voix, oui, ma voix porte.
29:48 Parce que j'étais dans une domaine avant vous,
29:51 où je connais mieux,
29:53 parce que j'ai eu la chance de faire une petite carrière.
29:55 Là, on parle de football.
29:56 Mais j'aimerais bien que les prochains matchs,
30:00 moi-même, on va voir comment,
30:02 on va se retrouver quelque part
30:06 pour qu'on aille au stade nombreux,
30:09 pour qu'on aille vraiment supporter les épais vieux
30:11 comme ça se faisait avant.
30:14 Et nous, quand on arrivait,
30:16 quand on prenait la voie de novices,
30:18 de cantonnés,
30:19 on va au stade de Kegui.
30:20 La plupart des joueurs, je ne vais pas citer les noms,
30:22 il y a des joueurs qui pleuraient
30:24 parce que c'est l'émotion qui prend le dessus.
30:27 La dernière fois, je disais à un ami,
30:29 j'ai eu la chance de jouer à Manchester City,
30:32 au Real de Madrid,
30:34 à Arsenal,
30:36 au FC Monaco.
30:38 Mais quand je porte le maillot de la sélection,
30:41 ça n'a rien à voir.
30:43 C'est juste magnifique, c'est beau.
30:45 Tu as l'impression que tu vas mourir avant de manger.
30:48 Tu as l'impression que le ventre se ferme seul,
30:53 tu n'as pas envie de manger,
30:55 tu as faim, tu transpires, tu as froid.
30:57 C'est ça la sélection.
30:59 C'est ça qui est magnifique.
31:01 Là, je vous parle, j'ai l'impression que j'ai le maillot.
31:03 C'est pour ça que quand je porte le maillot de la sélection,
31:05 je tremble, c'est autre chose.
31:08 Mais écoute, c'est après la clarette qu'on s'en rend compte.
31:12 Quand on est dedans, on est des acteurs.
31:14 On se dit que c'est un match important, j'avais l'impression.
31:16 Moi, j'avais une bonne pression.
31:18 L'impression que j'avais, c'était quoi ?
31:20 L'impression de faire gagner le match.
31:22 L'impression de faire la différence.
31:24 L'impression de gagner le match pour mon pays.
31:26 Mais aujourd'hui, je suis un peu plus tranquille.
31:29 Mais quand je vais au stade,
31:30 croyez-moi que je peux mourir ça bouillon à l'intérieur de moi,
31:33 même plus qu'avant.
31:34 Parce que quand je vois les joueurs ne commençant pas à traîner,
31:37 je me suis dit, même en étant à l'intérieur,
31:39 tu te dis, si j'étais là-bas.
31:41 Mais le temps s'est passé.
31:42 Aujourd'hui, Adébayor, c'est le passé.
31:45 Maintenant, on va encourager nos jeunes.
31:47 On va être avec eux.
31:49 Les accompagner, même dans nos prières de tous les jours.
31:52 Comme nous, on aime prier en Afrique,
31:54 les matins et les soirs.
31:55 De ne pas oublier la sélection.
31:57 Avant, je me rappelle très bien,
32:00 quand on faisait le tour à la radio Sport FM,
32:02 avant que nous rentrions au pays,
32:05 il y avait plein d'émissions
32:07 où les journalistes demandaient au peuple de prier pour nous,
32:11 d'être derrière nous.
32:13 Maintenant, je vous le demande,
32:15 d'être, encore une fois, derrière les jeunes.
32:18 Et après, si on ne se qualifie pas,
32:20 on peut les engueuler,
32:21 on peut leur insulter.
32:23 Mais pour l'instant,
32:24 on doit se focaliser sur la victoire.
32:27 En se focalisant, qu'est-ce qu'on doit faire ?
32:29 Restons derrière ces joueurs.
32:32 Pas que physiquement,
32:34 pas que mentalement,
32:36 pas que financièrement,
32:38 mais aussi à l'esprit.
32:39 Prier pour eux tous les jours.
32:41 Prier pour eux, prier pour...
32:43 On n'a pas besoin de citer tous les noms.
32:44 Chuises, tous les joueurs
32:46 qui auront la chance de porter le maillot des épériers,
32:49 que le bon Dieu les garde,
32:51 que le bon Dieu les donne bonne forme,
32:53 que le bon Dieu soit derrière eux.
32:55 C'est tout ce qu'on peut faire.
32:56 Ça prend 30 secondes, même pas.
32:58 D'accord ?
32:59 Merci beaucoup.
33:00 Moi, je pense que j'ai trop parlé.
33:02 Vous voyez, j'ai des salives.
33:04 Bon, peace out.