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00:00 - Le livre du jour choisi soigneusement par Nicolas Caro, l'homme qui lit tout, c'est un roman qui parle d'un autre roman ?
00:07 - Exactement, au temps de la guerre froide d'ailleurs, dans les années 40, écrit par un auteur qui parle d'un auteur qui est en fait un autre auteur.
00:13 - Oula !
00:14 - C'est pas clair ? Je vous éclaire. L'auteur du roman que j'ai dans les mains s'appelle Dimitri Kantchelov et son livre publié chez Finitude a pour titre "Vie et mort" de Vernon Sullivan.
00:23 - Ah bah voilà, donc ça c'était le surnom de Boris Vian, le pseudonyme.
00:26 - Voilà, en 1946, Boris Vian vient de passer à côté d'un prix littéraire qui aurait pu le faire décoller et lui permettre de quitter enfin son emploi de bureau.
00:34 Or au même moment, son ami Jean Dalmain, fondateur des éditions du Scorpion, se la mente à cause de ses dettes et de la probable fermeture de sa maison d'édition.
00:43 Boris Vian a alors une idée, il va écrire un best-seller en 10 jours dit-il et il décide donc de publier un roman noir à l'américaine qui cartonne à ce moment-là mais sous un pseudonyme.
00:53 Un truc bien crade avec un écrivain alcoolique et tellement sulfureux qu'il serait refusé aux Etats-Unis, ce sera "J'irai cracher sur vos tombes" signé Vernon Sullivan mais traduit,
01:02 enfin soi-disant vous avez compris, par Boris Vian. Ce roman-là, ce n'est pas la poésie surréelle et jolie de l'écume des jours, "J'irai cracher sur vos tombes", c'est extrêmement violent,
01:11 effectivement ça va très loin à tel point que le livre est attaqué par les ligues de vertu à l'époque et poursuivi par la justice.
01:17 - Donc si j'ai bien compris, c'est l'histoire de ce livre que nous raconte Dimitri Kantchelov.
01:21 - En fait c'est un prétexte pour nous raconter aussi la vie trop courte de Boris Vian.
01:26 Ce n'est pas un essai littéraire, c'est un roman écrit avec beaucoup de style, on sent bien entendu la proximité de l'auteur avec le maître,
01:32 c'est écrit dans un rythme de jazz et de bebop, on sent aussi toute l'admiration et l'amitié à 80 ans d'écart, c'est aussi un hommage et j'ai rarement lu d'escriptions plus justes de Boris Vian que je connais bien,
01:42 comme dans ce passage, "C'est qu'il est grand et beau, et d'une pâleur de mort, charmant fantôme aux yeux bleus faussement naïfs, sous le front haut comme pour ajouter au mystère,
01:51 un rictus malin égaye sa mine grave, l'air de n'être pas là, on ne voit pourtant que lui".
01:57 C'est un roman à la fois léger et poignant, ça swing avec un brin de mélancolie, 160 pages, ça s'avale en un rien de temps, mais on y repense longtemps,
02:05 c'est épatant comme aurait dit Boris, et aussi sur la liste du prix Renaudot au passage.
02:10 - On y repense longtemps, c'est vrai, il y a des livres comme ça qui nous hantent pendant 2-3 semaines.
02:14 "Vie et mort" de Vernon Sullivan, donc c'est chez Finitude, signé Dimitri Kantscheloff.
02:19 Caroline Speller, vous, vous avez parlé d'un jeu vidéo qui lui va vous prendre toutes vos nuits sans doute, si vous mordez, pendant des semaines, des mois, sinon des années.
02:31 En 24 heures, il a conquis 6 millions de joueurs, ça n'est pas rien, c'est l'exclusivité de 2023 pour Microsoft sur ses consoles Xbox et PC.
02:39 - Oui Dimitri, un jeu de rôle, d'action, de science-fiction qui nous propulse dans les mystères de l'univers.
02:45 Elle a croisé des films, Interstellar, Star Wars, Star Trek, et dans Starfield, nous sommes en 2330, l'homme a abandonné la Terre pour coloniser d'autres planètes,
02:54 nous sommes à un minier et on découvre une roche qui nous fait perdre connaissance.
02:58 - Vous avez déterré l'artefact, non ? Ça veut dire que vous les avez vues, les visions ? Vous venez avec moi à Constellation, vous faites partie de tout ça maintenant.
03:07 - Eh oui, évidemment, c'est là que tout commence, une aventure en monde ouvert qui nous plonge dans l'infiniment grand où s'opposent croyances et progrès techniques scientifiques.
03:16 - Mais c'est quoi, c'est une simulation spatiale ce Starfield ?
03:19 - Alors non Dimitri, c'est avant tout un jeu de quête dans une histoire dirigiste, mais où on est libre de nos choix et de nos actions,
03:26 et les possibilités sont immenses si on se laisse le temps de les découvrir.
03:30 On crée son personnage humain, ses aptitudes, on les fait évoluer, nous sommes des voyageurs de l'espace, on peut explorer mille planètes,
03:38 alors la majorité sont arides comme Mars, mais d'autres abritent la vie et différents biomes.
03:42 On peut interagir avec tout ce qui nous entoure, les objets, les personnages avec qui on crée des relations amicales, amoureuses ou hostiles.
03:50 Et l'univers n'est pas que silencieux et tranquille dans Starfield Dimitri, le danger est présent.
03:56 On n'échappe donc pas aux combats sur terre ferme, en apesanteur ou aux batailles spatiales,
04:01 on peut même construire son propre vaisseau, c'est complètement fou.
04:03 - Tiens, c'est un blockbuster en perspective vous pensez pour Microsoft ?
04:07 - Alors c'est même un blockbuster, parce que pour avoir l'exclusivité, la firme américaine a racheté en 2020
04:13 le studio développement éditeur Bethesda, connu pour ses jeux de rôle, pour plus de 7 milliards de dollars,
04:18 et au lancement ils se sont même associés au groupe pop-rop Imagine Dragons pour une chanson inédite intitulée Children of the Sky.
04:24 *Musique*
04:31 - Ils sont partout Imagine Dragons en ce moment. - Ils sont partout, oui.
04:34 Même dans la série Arkane d'ailleurs, sur Netflix.
04:36 Au-delà de l'aspect financier et marketing, Starfield est un très bon jeu de rôle spatial,
04:40 alors qui ne révolutionne pas le genre non, mais il nous met des étoiles dans les yeux,
04:45 il nous fascine comme l'espace peut fasciner.
04:47 - 1000 planètes à explorer, faut pas avoir de vie en fait pour jouer à ça.
04:51 - C'est GTA quand l'espace en fait. - Non quand même pas.
04:53 Bon, merci beaucoup les amis et à demain pour de nouvelles découvertes.