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00:00 L'invité éco, Emmanuel Kuinier.
00:04 Bonsoir à tous. La Commission européenne a révisé à la hausse aujourd'hui sa prévision de croissance pour l'économie française pour cette année.
00:11 Si tout se déroule comme prévu, notre PIB, le Produit Intérieur Brut, donc la richesse nationale produite par le pays,
00:17 devrait augmenter de 1% sur l'ensemble de l'année, soit beaucoup mieux que ce que font nos voisins européens.
00:23 Alors quel impact sur les entreprises, sur le nombre de créations de ces entreprises, va-t-il y avoir des conséquences positives ?
00:28 Bonsoir Guillaume Pépine. - Bonsoir.
00:30 Président et Directeur Général à l'époque de la SNCF, vous êtes aujourd'hui Président de Initiatives France.
00:36 Concrètement, c'est le premier réseau de financement et d'accompagnement des entrepreneurs dans les territoires.
00:41 Vous allez nous expliquer ça. En deux mots, si on résume votre activité aujourd'hui, quelle est-elle ?
00:45 On accompagne chaque personne, quel que soit son âge, quelle que soit sa région, quelle que soit son envie, on l'accompagne dans sa création d'entreprise.
00:53 Et le résultat concret, c'est que sur les 20 000 projets qu'on accompagne chaque année, au bout de trois ans, il y en a 90%, 9 sur 10, qui sont encore en activité.
01:05 Donc le secret de tout ça, c'est l'accompagnement.
01:07 Donc accompagnement, financement évidemment, il y a du mentoring, etc. On ne va pas rentrer dans le détail.
01:12 Qui sont les jeunes ? Quel est leur profil, ces jeunes créateurs d'entreprise aujourd'hui ?
01:16 Alors c'est des jeunes créateurs, mais de tous âges, de 7 à 77 ans, comme on le dirait.
01:20 Parce que vous pouvez avoir des personnes qui sont parties dans des plans de sauvegarde de l'emploi, des gens qui étaient salariés et qui ont envie de changer de vie,
01:28 des gens qui ont une petite chose qui leur trotte dans la tête depuis longtemps et qui ont envie de se réaliser.
01:33 Le point commun, c'est les motivations. Je veux être indépendant, je me fixe un challenge et je veux créer une entreprise qui fasse du sens.
01:42 Alors ce ne sont pas des auto-entrepreneurs, parce qu'on le voit souvent dans les chiffres de création d'entreprise, et d'ailleurs ça fait polémique.
01:47 On dit "oui, il y a une flambée des créations", mais en fait ce sont des auto-entrepreneurs très précaires.
01:51 Vous, ce n'est pas le cas, ce sont des tesséeuses.
01:53 Nous, ce sont des gens qui choisissent généralement la forme de société parce qu'ils ont envie de se développer et ils ont envie de créer de l'emploi.
01:59 Au moment où ils se créent, généralement ils créent 3-4 emplois, mais rapidement ils en ont 5, 10, 15.
02:04 C'est-à-dire que ce sont des gens qui embrassent la carrière de chef d'entreprise et c'est pour ça qu'on les accompagne.
02:09 Autant de femmes que d'hommes, je présume ?
02:11 Hélas non, il y a 42-43% de femmes et donc 57% d'hommes, et ce qu'il faut qu'on fasse c'est qu'on arrive à peu près à 50-50.
02:20 Et pour ça, on a une proposition très simple, c'est un "Vis ma vie" d'entrepreneuse, c'est-à-dire pour des jeunes femmes qui se posent la question mais qui en hésitent encore,
02:29 qui ont peut-être un peu de crainte à se lancer, on leur fait passer des journées avec des femmes qui sont elles-mêmes déjà chefs d'entreprise pour les sécuriser, pour les rassurer.
02:39 Guillaume Pépy est donc président de ce réseau national, Initiative France.
02:44 On vient de voir le portrait de ces jeunes créateurs d'entreprise, mais est-ce que sur le fond, un élève qui sort sans formation, pas forcément un décrocheur,
02:54 mais une personne sans emploi, est-ce qu'elle a autant de chance, cette personne, de créer son entreprise, de réussir, qu'un jeune qui va sortir de HEC par exemple et d'autres études commerciales ?
03:04 Bien sûr, parce qu'en fait, il n'y a pas de diplôme de jeune chef d'entreprise, ça s'apprend par la pratique.
03:12 Et nous, on est allé chercher des jeunes qui sont loin de l'emploi et loin de l'idée d'être patron, mais qui ont envie d'avancer.
03:20 C'est un programme qui s'appelle "Incube", il y a 2500 places.
03:24 Comme incubateur.
03:25 Il y a 2500 places cette année, d'ici juin prochain, dans chacune de nos 208 associations, et ça consiste à un accompagnement renforcé,
03:34 c'est-à-dire que cette personne qui a une idée au fond de la tête, mais qui se dit "ce n'est pas pour moi, je n'habite pas le bon quartier, je n'ai pas assez d'argent, je n'ai pas le bon diplôme",
03:42 on va l'accompagner pendant 3 mois, 6 mois, 9 mois, 1 an, pour que cette petite idée devienne réalité.
03:48 Mais les financements, vous les trouvez où ?
03:50 Les financements, nous on prête de l'argent, on ne donne pas, on prête.
03:54 On prête jusqu'à 30 000, voire 50 000 euros quand c'est un projet innovant.
03:59 Mais le secret, ce sont des prêts à taux zéro.
04:04 Donc aujourd'hui, c'est particulièrement avantageux.
04:07 Alors, particulièrement avantageux, effectivement, dans un contexte où les taux d'intérêt, on le voit, sont très élevés,
04:12 donc ce qui freine le crédit, à la fois aux particuliers et aux entreprises,
04:16 est-ce que ça ne pose pas problème à ces jeunes créateurs de TPE, les très petites entreprises,
04:19 des taux d'intérêt très hauts, très difficile accès au crédit pour investir, c'est pas un problème ?
04:24 Alors, nous déjà, on est là pour, en quelque sorte, donner le premier coup de pouce.
04:28 C'est-à-dire que ce fameux prêt de 30 000 à 50 000 euros que nous pouvons donner à taux zéro,
04:34 il est là pour remplacer l'apport personnel, il est là pour aider à démarrer la société.
04:39 Mais est-ce que les banques sont convaincues pour autant ?
04:41 Alors, les banques, il faut leur rendre justice, elles nous accompagnent, on est partenaire avec elles,
04:45 et pour tout vous dire, quand nous nous approuvons un dossier,
04:49 et on l'approuve localement sur le terrain, dans l'une des 210 associations,
04:53 et bien, les succursales des banques, sur le terrain, elles ne réexaminent pas le dossier,
04:58 elles considèrent que lorsque nous avons approuvé un dossier, elles peuvent elles-mêmes l'approuver.
05:02 Guillaume Pépi, concrètement, qu'est-ce que vous attendez aujourd'hui, en plus, là on vient de parler des banques,
05:06 c'est plutôt le privé, qu'est-ce que vous attendez des pouvoirs publics ? Ils sont présents à vos côtés ?
05:10 Oui, ils sont présents, mais surtout, on attend la concrétisation d'une annonce du président de la République
05:14 qui est passée un peu inaperçue au début de l'été, quand il est allé à Marseille,
05:18 il a garanti ce qu'on appelle un prêt d'honneur, c'est-à-dire le genre de prêt que nous faisons,
05:22 un prêt d'honneur quartier, c'est-à-dire des prêts qui vont aller directement
05:27 dans les 2000 quartiers de la politique de la ville, où c'est vrai,
05:31 il se crée un peu moins d'entreprises qu'ailleurs, et la mise en œuvre de ce prêt d'honneur quartier,
05:36 elle va donner un coup de pouce, dans ces 2000 quartiers, à des jeunes et à des moins jeunes,
05:40 qui attendent ce prêt d'honneur pour pouvoir se lancer.
05:44 Pour amorcer la pompe, en quelque sorte, mais on ne peut pas toujours réussir dans la vie,
05:47 dans la création d'une entreprise, et aussi parfois des échecs.
05:50 Oui, le taux de succès est de 90%, c'est pas mal, quand vous êtes accompagné, 90%.
05:55 Pourquoi ? Parce que ce qui fait la magie des choses, c'est qu'on laisse jamais l'entrepreneur,
06:01 le nouvel entrepreneur seul. Il est toujours accompagné, soit par nos salariés, soit par nos bénévoles,
06:07 et donc, pendant un an, deux ans, trois ans, quatre ans, il y a toujours quelqu'un d'humain,
06:11 au bout du fil, ou prêt pour une rencontre.
06:13 Rapidement, Guillaume Pépy, vous donnez rendez-vous à ces jeunes chefs d'entreprise,
06:16 bientôt en région, je crois que ce sera dans le nord, à Lille, précisément.
06:19 Voilà, on a à Lille une grande réunion le 25 chez Eau des Filles,
06:23 on a un grand événement de la création d'entreprise, qui s'appelle BIG, avec la BPI,
06:27 et surtout sur notre site, parce que tout ce que nous faisons est gratuit, entièrement gratuit,
06:31 sur le site qui est initiative-france.fr, et là on trouve l'adresse des 208 associations.
06:36 Guillaume Pépy, ancien PDG de la SNCF, et aujourd'hui, donc, président de ce réseau d'entrepreneurs
06:42 Initiative France. Guillaume Pépy, invité de l'écho de France Info ce soir.

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