• l’année dernière
Louis de Raguenel, chef de service politique chez Europe 1, dans l’émission Punchline concernant les relations avec le Maghreb : «On a réussi un exploit incroyable qui est de se fâcher à la fois avec le Maroc et l’Algérie».

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Absolument. Il y a une histoire récente globalement.
00:03 On a tout fait pour se brouiller avec les Marocains.
00:05 En 2014, Abdelatif Amouchi, qui est le directeur de la police nationale
00:10 et le patron de la DST, c'est-à-dire le renseignement intérieur marocain,
00:13 a failli se faire interpeller à la résidence de l'ambassadeur du Maroc en France
00:17 parce qu'il y avait une plainte pour torture qui avait été déposée contre lui.
00:20 Objectivement, ça aurait été le patron de la CIA à Paris, Guantanamo.
00:24 Vous voyez, la plainte est légitime.
00:26 Jamais les autorités françaises n'auraient accepté un tel traitement pour le patron de la CIA.
00:31 Donc ça, ça avait entraîné, en tout cas dans la période récente, une première brouille.
00:35 Il y avait une rupture totale de relations diplomatiques entre la France et le Maroc.
00:38 Ensuite, Bernard Cazeneuve et Emmanuel Vall s'étaient rendus l'un et l'autre à Rabat
00:43 pour essayer de réparer cet affront.
00:46 Et le Maroc et la France
00:48 apprenaient à "remarcher ensemble" un peu main dans la main.
00:52 Et ensuite arrive l'élection d'Emmanuel Macron,
00:54 qui a une espèce d'obsession, une volonté, en tout cas, de se rabibocher avec l'Algérie
01:00 et en donnant beaucoup plus que ce qu'il ne pouvait donner, d'ailleurs.
01:03 Les Algériens s'en servent énormément en politique intérieure.
01:07 Et in fine, en fait, on a tout perdu.
01:09 Et Emmanuel Macron a tout perdu puisque le président algérien actuel ne nous respecte pas.
01:14 Et objectivement, on a réussi un exploit incroyable.
01:18 C'est de se fâcher à la fois avec le Maroc et l'Algérie,
01:21 sachant que, et simplement d'un mot, historiquement, d'habitude,
01:25 la gauche était plutôt alliée et amie de l'Algérie.
01:28 La droite soutenait, était très pro-marocaine.
01:32 Et c'est vrai que là, on se retrouve dans une situation assez inédite.
01:34 Et je pense simplement, pour rebondir sur ce que disait Eric Corbel tout à l'heure,
01:37 c'est que si un président comme Nicolas Sarkozy ou Jacques Chirac
01:40 étaient président aujourd'hui,
01:42 je pense qu'on aurait été un des premiers pays à envoyer la demande.
01:44 [Musique]
01:47 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

Recommandations