• l’année dernière
Une enquête de BFMTV met en lumière les pratiques de certains industriels: la "shrinkflation" ou diminuer la quantité d'un produit tout en augmentant son prix. Pour le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, cette pratique est "trompeuse et abusive" bien que légale. Au total, 122 références de marques nationales sont concernées.

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Transcription
00:00 C'est un document confidentiel que nous nous sommes procurés.
00:04 Une liste envoyée par les industriels à la grande distribution.
00:09 Trois pages sur lesquelles figurent des dizaines de produits
00:13 dont le format et le prix ont récemment évolué ou vont changer
00:17 dans les semaines qui viennent.
00:18 Pourtant, en magasin, aucune indication particulière
00:22 sur les emballages pour avertir le consommateur.
00:25 - Il y a encore quelques mois, il y avait trois couches
00:27 supplémentaires dans ce paquet.
00:29 Il y en a désormais plus que 40 et pourtant, le prix a augmenté
00:33 par rapport à avant.
00:34 Depuis mai dernier, ce paquet de chips ne fait plus que
00:40 135 grammes contre 150 grammes auparavant.
00:43 Et pourtant, là aussi, le prix a bel et bien augmenté.
00:47 Une différence de quelques grammes imperceptible pour les acheteurs,
00:52 alors que le prix, lui, continue d'augmenter.
00:56 Ces marques pratiquent ce qu'on appelle la "shrinkflation".
01:00 - La shrinkflation, c'est une pratique qui consiste à réduire
01:03 la taille d'un produit en en augmentant le prix au litre
01:06 ou au kilo. Les industriels se justifient d'ailleurs en disant
01:08 que cette pratique, ils l'ont mise en place pour amortir
01:12 le coût de la hausse du prix des matières premières.
01:15 Mais nous, ce qu'on dit, c'est que est-ce que c'est un bon moyen
01:18 de cacher l'inflation que de la répercuter en catimini
01:20 sur le pouvoir d'achat des consommateurs et consommatrices?
01:22 Et pour ça, chaque marque a sa stratégie.
01:26 - On a un bel exemple de shrinkflation avec ce chocolat.
01:29 On est passé de 30 à 24 chocolats et quand on ouvre la boîte,
01:34 on voit très bien à l'intérieur que sur chaque étage,
01:37 les chocolats ont été remplacés par du plastique.
01:40 Donc, on a 20% de chocolat en moins pour un prix au kilo
01:43 qui a augmenté de 30%.
01:45 L'association Foodwatch dénonce un manque de transparence
01:49 de la part des industriels, car la liste des produits concernés est longue.
01:54 Pour ce spray nettoyant anti-cal, par exemple,
01:57 depuis le 1er juillet dernier, la bouteille ne fait plus
02:00 que 500 millilitres contre les 700 précédemment.
02:03 En revanche, le prix, lui, a augmenté.
02:07 Plus insidieux, sur une bouteille de Jet 27,
02:14 c'est le nombre de degrés d'alcool qui a changé.
02:17 21 initialement, il est passé à 17,9,
02:21 ce qui n'a pas empêché une hausse du prix de 20%.
02:24 L'alimentation, les produits d'hygiène, les articles pour bébés
02:30 ou encore l'alcool, de nombreuses marques sont concernées
02:33 ou le seront très prochainement.
02:35 Ce paquet de Doritos pèse aujourd'hui 170 grammes.
02:39 À partir du 1er novembre, il n'y aura plus que 160 grammes
02:43 et pourtant, le prix proposé par l'industriel
02:46 sera plus cher de 26 centimes.
02:49 - 328 grammes aujourd'hui, 300 grammes au 1er novembre,
03:00 2,89 euros en plus.
03:03 Si elle n'est pas illégale, la shrinkflation est régulièrement
03:09 montrée du doigt.
03:10 La semaine dernière, le ministre de l'Economie a qualifié
03:13 cette pratique de trompeuse et abusive.
03:17 Bruno Le Maire qui a annoncé vouloir saisir
03:19 le Conseil national de la consommation pour légiférer à ce sujet.
03:23 [Musique]

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