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00:00 bord duquel se trouvent au moins cinq femmes afghanes, va atterrir d'un instant à l'autre à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle.
00:07 Cinq femmes accueillies ce lundi en France, menacées par les talibans.
00:11 Elles avaient d'abord fui vers le Pakistan voisin. Cette opération d'évacuation avait été réclamée de longue date par celles et ceux qui les soutiennent.
00:20 On a justement en direct avec nous Solène Chalvon-Fioritti. Bonjour à vous Solène.
00:25 Je ne sais pas si la liaison est établie, si vous m'entendez. Bonjour à vous Solène Chalvon-Fioritti.
00:30 Vous êtes la co-fondatrice du collectif "Accueillir les Afghanes". Solène, vous avez vous-même été journaliste en Afghanistan.
00:38 Le soulagement, j'imagine, pour vous-même et aussi pour ces cinq femmes qui viennent de poser le pied sur le sol français.
00:46 Vous allez nous confirmer tout de suite d'ailleurs si leur avion est arrivé à l'aéroport Charles de Gaulle
00:50 et puis nous expliquer dans quelles conditions cette opération d'évacuation a pu se tenir.
00:54 Alors écoutez, elles sont arrivées puisqu'elles nous ont écrit tout à l'heure quand elles ont atterri.
01:01 Donc on sait qu'elles sont là et qu'elles sont bien là.
01:04 Soulagement, oui bien sûr, soulagement pour ces cinq femmes qui sont en plus, là c'est presque un hasard du calendrier,
01:11 mais qui sont cinq femmes extraordinaires qu'on avait pu rencontrer et interviewer en Afghanistan.
01:16 Il y a une directrice d'université, il y a une grande présentatrice télé, il y a une militante pour les droits de l'homme qui est très connue dans son pays.
01:23 Donc en plus c'est un groupe qui est vraiment un groupe assez extraordinaire.
01:27 Mais soulagement, oui et non, puisqu'on parle de cinq profils, oui de cinq vies effectivement qui vont pouvoir continuer.
01:33 Mais elles sont des centaines, elles sont des milliers entre l'Iran et le Pakistan aujourd'hui
01:37 qui ont au prix d'efforts surhumains, qui ont réussi à payer des faux chaperons,
01:41 à traverser parfois clandestinement la frontière, qui sont seules au Pakistan, seules en Iran,
01:46 qui se sont payées des billets d'avion pour venir ici.
01:48 Enfin vous voyez c'est un tel chemin du combattant que cette possibilité est offerte à très peu de femmes.
01:54 Et c'est pour ça que vous ne voyez pas d'Afghane autour de vous à Paris, et c'est pour ça que les Afghanes arrivent si peu en réalité.
01:59 Donc on espère que cette opération est la première d'une longue liste,
02:02 et que monsieur Emmanuel Macron va véritablement mener une politique d'asile féministe à l'égard des Afghanes,
02:09 et qu'il ne s'agit pas là d'un plan de com'.
02:12 Justement Solène, vous plaidez pour la mise en place de couloirs humanitaires dédiés à ces femmes.
02:17 Vous avez, j'imagine, émis plusieurs demandes.
02:21 Qu'est-ce qu'on vous répond face à l'urgence d'évacuer ces femmes d'Afghanistan ?
02:27 Ces femmes et leurs familles, je précise.
02:29 Bah écoutez, là, pas vraiment justement.
02:32 Ce n'est pas nécessairement les femmes et leurs familles, c'est les femmes et leurs enfants.
02:35 C'est ou des femmes seules ou des femmes avec enfants.
02:37 Et c'est là d'ailleurs que le bas blesse, parce que c'est là que le fait qu'on ait attendu deux ans est extraordinaire.
02:42 Il y a l'évacuation de Kaboul il y a deux ans, où effectivement, on fait venir 5000 Afghans.
02:48 D'ailleurs, je précise, en grande majorité des hommes et des épouses, les femmes seules ne sont pas arrivées,
02:52 puisqu'elles ont un mal fou à voyager.
02:54 Et en fait, deux ans plus tard, les Afghanes, quand elles y arrivent,
02:57 c'est par toute petite grappe, alors qu'il y a ce collectif qui a demandé au ministère de l'Intérieur,
03:02 au ministère des Affaires étrangères, à l'Elysée directement, d'accepter, mais même des quotas.
03:06 C'est-à-dire que nous, on aurait été d'accord pour soutenir une politique
03:10 qui, voilà, tous les mois, 50 Afghanes qui se retrouvent dans l'école de vos enfants,
03:14 ou qui se retrouvent à la fac, mais même pour ça, on nous a opposé une fin de non-recevoir.
03:18 Là, désormais, on sent une sorte de changement, puisque je connais le dossier,
03:23 je peux vous dire que c'est la première fois que pour un groupe de femmes seules,
03:27 on a un accueil ici, il y a des gens de France Terre d'asile,
03:30 qui mènent aussi une bataille acharnée pour cet asile pour les femmes.
03:34 Donc là, on voit bien qu'il y a peut-être, et en plus, pardon, mais c'est vrai qu'au Pakistan,
03:38 elles ont été reçues manifestement extrêmement bien par les services consulaires.
03:42 Les délais, en fait, ça a pris 4 mois pour qu'elles aient un visa, donc on se dit, on espère.
03:46 On se dit, alors c'est peut-être le début, enfin, de quelque chose,
03:49 mais c'est vrai que comme on a été refroidis à plein de moments, on est encore assez vigilantes.
03:56 En attendant, et on l'espère que d'autres opérations comme celle-ci se tiennent solennes,
04:00 qu'est-ce qui est prévu pour accompagner ces 5 femmes ?
04:03 C'est votre seul collectif qui va tenter de les accompagner, ou d'autres structures ?
04:07 Non, alors justement, c'est tout l'intérêt de ce dispositif, c'est-à-dire un vrai dispositif d'accueil
04:13 qui ressemble en fait au dispositif qu'il y avait pendant les évacuations il y a 2 ans,
04:17 qui s'appelait l'opération Appagan.
04:19 Et dès lors, dès que les filles sont là, les femmes sont là, elles sont prises en charge,
04:23 amenées dans un centre d'hébergement, ils font les démarches avec elles pour l'asile,
04:27 ils les inscrivent à des cours de français, et ensuite, vous voyez,
04:30 et ensuite, elle commence enfin une nouvelle vie.
04:32 Merci beaucoup, Solène Chalvant au Fioriti.
04:34 Je rappelle donc que vous êtes la cofondatrice du collectif Accueillir les Afghanes.
04:38 On vous laisse justement aller les accueillir.
04:40 Merci d'avoir pris le temps de répondre à nos questions.