• l’année dernière
Transcription
00:00 T'es un petit peu naïf, tu te rends pas compte de la longueur du chemin.
00:03 J'avais le désir de cinéma pas très conscient,
00:05 parce que je n'imaginais pas qu'on puisse travailler dans une industrie.
00:07 C'est un truc qui te faisait kiffer, mais tu pensais pas que tu pouvais faire un taf ?
00:08 Non, je pensais pas que je pouvais en faire ma vie.
00:10 Comment t'en es arrivé au cinéma du coup ?
00:12 Pendant mes études, j'ai rencontré mon associé.
00:13 C'est avec lui que j'ai commencé à toucher un peu au court-métrage,
00:16 par le scénario surtout.
00:17 C'est comme ça que petit à petit, j'ai découvert le plateau
00:20 sur des projets en parallèle de mes études.
00:22 Donc t'as pas fait d'études de cinéma ?
00:23 Non, j'ai pas fait d'études de cinéma. J'ai fait une prépa, donc un système que je trouve pas super épanouissant pour les gens,
00:29 qui est basé sur des valeurs qui, à mon avis, datent un petit peu,
00:31 et qui, du coup, a tendance à un peu abroyer certaines personnes, en humilier d'autres.
00:36 J'avais la chance d'être dans le 6e, d'avoir les cinémas de quartier,
00:39 du coup de pouvoir un peu parfaire ma cinéphilie.
00:41 Et puis après, j'ai un petit peu touché au journalisme ciné.
00:43 Ça aussi, ça a permis un peu d'affiner mon goût,
00:45 en même temps qu'on faisait des projets avec mon associé.
00:47 Plus tard, on a décidé de créer une société de production,
00:49 mais très naïvement, très spontanément.
00:51 À ce moment-là, tu disais toujours pas que ça pouvait être un drame, du coup ?
00:53 Ah si, là, oui.
00:54 Tu te souviens quand est-ce que t'as eu un basculement, où tu t'es dit "ok, vraiment, c'est ça que je veux faire de ma vie" ?
00:57 Quand j'ai été payé pour écrire des scénarios,
00:59 et que j'ai touché un petit peu aussi d'argent sur des projets,
01:01 type clips, pubs, etc., qu'on faisait à côté,
01:04 avec mon associé, du coup, on avait quelques connaissances,
01:06 mais c'était quand même très limité, quoi.
01:07 T'es jeune, t'es un petit peu naïf, t'te rends pas compte de la longueur du chemin.
01:11 T'étais rendu compte en amont, tu l'aurais sûrement pas fait.
01:13 Bien sûr, si tu sais tous les obstacles, le potentiel de mauvais côté,
01:16 ça peut te refroidir, mais d'un autre côté,
01:18 faut pas se focaliser sur ça non plus, mais bon, ça fait partie de l'aventure.
01:21 Tu bosses avec énormément d'acteurs dans le monde du cinéma,
01:23 vraiment quasiment toutes les professions,
01:25 j'imagine que si des façons de traiter avec un réel, un acteur,
01:28 qui vont être différents, comment tu fais pour savoir gérer, travailler avec ces gens ?
01:31 J'avais eu quelques petites expériences de plateau,
01:33 mais après, j'ai appris sur le tas, à partir de bases de qualité personnelle.
01:37 C'est des métiers de contact humain, de relations, d'émotions,
01:39 où il faut parfois un peu gérer les autres.
01:41 Il y a une partie organisationnelle qui est forte,
01:43 une partie développement artistique qui est forte et qui est souvent pas connue.
01:46 Au moment où on va développer une idée, réécrire un scénario ensemble,
01:49 faire des allers-retours, choisir les collaborateurs,
01:51 c'est là où on va pouvoir vraiment apporter quelque chose au projet.
01:53 Après, une fois qu'on a développé le projet artistiquement, qu'on l'a financé,
01:56 là où il y a une grosse partie d'organisation,
01:58 surtout sur la phase du tournage, quand c'est un film en prise de vue réelle,
02:01 il y a des enjeux logistiques qui sont assez forts.
02:03 On a un temps restreint pour faire rentrer tous les plans
02:05 qu'on doit faire rentrer pour que le film existe.
02:07 Là, ensuite, il y a une nouvelle phase qui commence,
02:08 c'est la post-production, réécrit une nouvelle fois.
02:11 Parfois, on est très proche du scénario, parfois on s'en éloigne beaucoup,
02:14 parfois on rattrape des choses qui n'ont pas fonctionné au tournage.
02:16 Il y a vraiment de la créativité aussi avec le montage,
02:17 c'est pas juste assembler ce qui a été pensé en scénario.
02:20 C'est incroyable ce qu'on peut apporter en son,
02:22 surtout sur un film de cinéma qu'on va voir en salle.
02:24 Le son marche énormément sur l'inconscient des gens.
02:27 On voit l'image, mais on perçoit vraiment le son
02:29 et ça peut donner une profondeur à l'image,
02:30 une profondeur narrative, émotionnelle hyper importante.
02:33 Souvent, quand les gens veulent travailler dans le cinéma,
02:34 tout de suite, ils pensent devenir une star, acteur, actrice, ou mieux réalisateur.
02:38 En fait, il y a toute une flopée de métiers qui sont tout aussi passionnants.
02:41 C'est sûr que l'ingénieur de son, c'est moins mis en lumière que le réel,
02:43 mais c'est tout aussi passionnant.
02:45 C'est quoi ta partie préférée à toi ?
02:46 L'échange avec les auteurs.
02:48 Donc au début ?
02:48 Ouais, au début et la post-production.
02:51 Mais c'est aussi parce qu'en tant que producteur ou productrice,
02:53 à mon sens, c'est là où on trouve sa place.

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