Rentrée des classes : Valérie Cabuil, rectrice de l'académie de Lille, invitée de France Bleu Nord

  • l’année dernière
Plus de 760 000 élèves et 58 000 enseignants font leur rentrée à partir de ce lundi 4 septembre dans le Nord et le Pas-de-Calais. La rectrice de l'académie de Lille, Valérie Cabuil, était l'invitée ce matin du 6-9 de France Bleu Nord.

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Transcript
00:00 Bonjour Valérie Cabuille, énormément de choses à aborder avec vous en ce début d'année scolaire.
00:04 On va peut-être commencer avec ce que vous avez défini comme une priorité,
00:07 le remplacement des professeurs absents.
00:09 Emmanuel Macron la semaine dernière a promis une nouvelle fois pour cette rentrée
00:12 qu'il y aurait un enseignant devant chaque élève.
00:14 Ce sera le cas ? Parce que les syndicats, comme tous les ans, n'y croient pas trop ?
00:19 Alors il y a deux choses.
00:20 Déjà un enseignant devant chaque élève, c'est les enseignants qu'on a là, qui sont là, prêts pour la rentrée.
00:25 Puis effectivement il y a les absences qui arrivent au cours de l'année.
00:28 Des absences pour tout un tas de raisons, la maladie bien sûr c'est normal.
00:32 Et puis aussi des absences qu'on génère un peu nous, avec nos formations, avec tout un tas de choses.
00:36 Et c'est vrai que ça agace beaucoup les parents quand il y a des emplois du temps à trop,
00:39 comme ça pour leurs enfants.
00:41 Et c'est vraiment une priorité parce qu'on sait qu'on doit pouvoir remplacer ça.
00:45 Et pour ça, il y a un outil en quelque sorte,
00:49 qui s'inscrit aussi dans la politique de revalorisation salariale des enseignants,
00:52 qu'on appelle le Pacte.
00:54 - Il y a une nouveauté cette année, donc des professeurs peuvent se porter volontaires pour travailler plus, c'est ça le principe ?
00:59 - Alors, ils peuvent se porter volontaires pour un certain nombre de missions,
01:03 dont une qui est ce remplacement de courte durée,
01:05 ce qui veut dire que des choses parfois qu'ils faisaient déjà seront mieux payées,
01:09 parce que c'est quand même ça aussi le principe.
01:12 Et puis aussi d'autres missions, sur l'accompagnement des élèves,
01:15 sur la construction de projets, etc., qui là aussi seront mieux payées.
01:18 - Il y a ces "absences" ponctuelles,
01:21 et des "absences" plus structurelles au concours de l'éducation nationale cette année,
01:25 il y a quand même eu 3000 postes qui n'ont pas été pourvus.
01:27 Vous avez eu des difficultés particulières de recrutement dans l'Académie de Lille sur certaines matières ?
01:31 - Alors, déjà, pour les professeurs des écoles, on n'a pas de problème de recrutement, il faut le savoir.
01:36 Ensuite, effectivement, dans certaines matières,
01:39 on cite souvent les co-gestions,
01:41 mais aussi des matières parfois lycées professionnels très techniques,
01:44 on a peu de gens qui savent le faire,
01:46 on a des problèmes de recrutement sur certains lieux.
01:49 Donc, dans ce cas-là, on essaie de faire appel à des contractuels,
01:52 ça fait partie de tout le travail qu'on mène en amont de la rentrée,
01:55 parce qu'on y travaille depuis déjà plusieurs semaines,
01:58 sur cette rentrée, et on recrute dans ce cas-là des contractuels
02:01 pour pallier aux difficultés de recrutement.
02:03 - C'est 1900 contractuels encore cette année dans l'Académie de Lille,
02:06 c'est plus ou moins que l'année dernière ?
02:07 - Ça augmente toujours, et on essaie surtout, nous,
02:10 de stabiliser les contractuels qu'on a déjà,
02:12 donc on a des professeurs qui sont formés comme ça déjà, tout de suite,
02:15 des gens qu'on connaît.
02:16 - Vous êtes sur France, Blondin, notre invité ce matin,
02:19 et Valérie Cabulle, la rétrice de l'Académie de Lille.
02:22 Autre priorité en cette rentrée scolaire, Valérie Cabulle,
02:24 c'est la lutte contre le harcèlement scolaire.
02:26 Elisabeth Born, la Première Ministre, a promis hier un plan dédié
02:29 qui sera dévoilé à priori dans le courant du mois.
02:31 Vous avez déjà des informations sur ce qui pourrait être dévoilé
02:35 pour lutter justement contre le harcèlement ?
02:37 - Non, je ne vais jamais parler avant la Première Ministre,
02:39 vous en doutez quand même.
02:41 Donc, il y a en fait cette question,
02:43 on a déjà pas mal de mesures qui ont été annoncées
02:46 par le ministre de l'Éducation nationale,
02:48 autour de tout ce qu'on peut faire à l'intérieur de l'école,
02:50 le programme phare, le renforcement de tout ce qu'on peut avoir
02:54 de formation pour la lutte contre le harcèlement.
02:57 Mais là, il y a tout cet aspect interministériel
03:00 avec tout le sujet du cyberharcèlement,
03:03 où là, ça ne relève pas que l'Éducation nationale,
03:05 il faut vraiment qu'il y ait un partenariat entre les différents ministères.
03:08 - Et aussi, un décret a été pris cet été
03:10 qui permet désormais de transférer,
03:11 on en avait beaucoup parlé au moment du suicide de l'INSEE,
03:14 avant d'un levier, transférer l'élève harceleur
03:16 plutôt que sa victime dans un autre établissement.
03:18 Cela va être facile, ça, à faire, au niveau des établissements scolaires ?
03:22 - Alors, c'est surtout une avancée pour le premier degré,
03:25 parce qu'il faut savoir que le harcèlement commence de plus en plus tôt,
03:30 très tôt au collège, mais souvent même avant dans les écoles.
03:33 Et là, on était en incapacité, avant,
03:35 de pouvoir déplacer l'élève harceleur,
03:37 parce qu'on n'a pas de conseil de discipline,
03:38 comme dans les collèges et dans les lycées.
03:40 Donc ça, c'est vraiment une avancée sur ce sujet-là,
03:43 qui est vraiment majeure.
03:44 - Valérie Kabyle, le nouveau ministre de l'Éducation nationale,
03:46 Gabriel Attal, en a beaucoup fait cette année sur la baïa,
03:49 cette robe qui est interdite parce qu'elle renvoie à la religion musulmane,
03:53 à l'échelle de l'Académie de Lille.
03:54 Combien avez-vous eu l'an dernier de signalements
03:56 pour atteinte à la laïcité ?
03:58 Parce que c'est de ça, finalement, qu'il est question.
03:59 Vous avez des chiffres, là-dessus ?
04:00 - Alors, l'atteinte à la laïcité, c'est plusieurs choses.
04:03 Ce n'est pas seulement le port de tenue,
04:05 enfin, de tenue qui réfère à une religion.
04:08 Il y a aussi des propos inadaptés, il y a tout ça.
04:11 Donc, on a des cas qui sont signalés,
04:16 pas si nombreux que ceux-là,
04:18 parce que je crois que nos chefs d'établissement
04:20 savent très bien le gérer,
04:22 savent très bien prendre en charge tout cela.
04:25 Et justement, cette question d'Abaya,
04:28 c'était quelque chose qui manquait un petit peu dans l'arsenal.
04:31 - Pourquoi ça a posé problème en particulier à cette rentrée-ci ?
04:34 Les signes religieux ostentatoires sont interdits à l'école publique laïque.
04:39 Pourquoi l'Abaya posait question, là, au plein cœur de l'été ?
04:42 Pourquoi on a dû en parler un peu ?
04:44 - Alors, ce n'est pas au plein cœur de l'été que ça nous a pris.
04:46 On va parler des Abayas.
04:48 C'est le résultat, évidemment, de remarques qui nous ont été faites
04:53 sur le fait que, bien sûr, on sait l'interdiction du port du voile,
04:56 tout ça s'est bien rentré dans les mœurs.
04:58 Mais il y a ces tenues qui sont,
05:00 qui réfèrent à une religion,
05:02 du moins qui font en sorte qu'on peut deviner la religion du jeune.
05:06 Et c'est quelque chose qui gênait effectivement depuis longtemps
05:09 les chefs d'établissement.
05:11 - Ils avaient besoin de clarifications, d'avoir un texte clair
05:13 pour pouvoir l'interdire dans l'enseignement de l'école.
05:15 - C'est tout à fait ça.
05:16 Je crois qu'ils sont plutôt satisfaits d'avoir ce texte maintenant.
05:19 - Dernière question, Valérie Cabul, cette année scolaire va se terminer
05:21 sur les Jeux Olympiques de Paris.
05:23 Les 30 minutes d'activité physique à l'école, ça continue cette année ?
05:26 - Ah, bien sûr !
05:27 - Plus que jamais !
05:29 - Parce qu'on voit nos résultats aux championnats du monde d'athlétisme,
05:32 on se dit qu'il faudrait peut-être se bouger des Jeux Olympiques.
05:35 - Non, mais ce n'est pas que ça,
05:37 parce qu'ils ne vont pas tous finir athlètes de haut niveau,
05:39 et ce n'est pas fait pour ça.
05:41 Mais c'est quand même un enjeu de santé publique.
05:43 Et c'est vrai que profiter des Jeux Olympiques,
05:45 de tout ce qu'on va dire autour du sport,
05:47 de motiver nos jeunes à faire du sport,
05:49 ce sera important pour eux.
05:51 - C'est facile à mettre en place ?
05:53 - Oui, en fait c'est plus facile qu'on ne le pense.
05:57 Et je pense qu'il y a eu l'année dernière une petite inquiétude des enseignants,
06:00 savoir si je serais capable de le mettre en place, etc.
06:02 On ne demande pas des cours de sport très cadrés, etc.
06:06 C'est de l'activité physique,
06:08 ça peut prendre différentes formes,
06:09 s'insérer un peu n'importe comment dans l'emploi du temps,
06:12 selon la manière dont le professeur le sent.
06:14 On a des ressources aussi pour expliquer aux professeurs comment faire.
06:18 Donc il n'y a pas de difficultés majeures pour les mettre en place,
06:21 il faut vraiment qu'elles soient mises en place dans toutes les écoles.
06:23 - Donc ça continue cette année.
06:24 Merci beaucoup Valérie Cabule d'avoir été dans ce studio en France Bleu Nord
06:28 en ce matin de rentrée des classes rectrices de l'Académie de Lille.
06:32 C'est-à-dire que vous gérez grosso modo plus de 760 000 écoliers, collégiens, lycéens,
06:37 sans oublier bien sûr leurs 58 400 enseignants pour être très précis.
06:41 - Merci à vous et bonne rentrée.
06:43 - Bonne rentrée, 7h52.

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