L’armée prend le pouvoir au Gabon : Fin de règne pour la dynastie Bongo

  • l’année dernière
Quelques heures après le putsch, un des acteurs du coup d’Etat militaire, le général Brice Oligui Nguema ,a déclaré que le président Bongo
a été «mis en retraite» et «jouit de tous ses droits».

Fin de l’ère de la dynastie des Bongo au Gabon. Des militaires ont annoncé hier mettre «fin au régime en place» au Gabon et avoir placé en résidence surveillée le président sortant Ali Bongo Ondimba. Ali Bongo, qui a succédé à son père en 2009, a été placé en résidence surveillée «entouré de sa famille et de ses médecins», et l’un de ses fils, Noureddin Bongo Valentin, a été arrêté notamment pour «haute trahison», ont annoncé les militaires putschistes à la télévision d’Etat.

Une série d’arrestations ont également visé six autres hauts responsables du régime, à savoir le directeur de cabinet de Ali Bongo et son directeur adjoint, des conseillers de la Présidence ainsi que les numéros un et deux du Parti démocratique gabonais (PDG) au pouvoir. Une série d’arrestations ont visé six autres personnes.

Juste après l’annonce, dans la nuit de mardi à mercredi, de la victoire de Ali Bongo à la présidentielle avec 64,27% des voix, un groupe d’une douzaine de militaires est apparu sur la chaîne de télévision Gabon 24, abritée au sein même de la Présidence.

Réunis au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), ils ont «décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place», a déclaré un de ces militaires, un colonel de l’armée régulière. «A cet effet, les élections générales du 26 août 2023 (…) sont annulées», a-t-il ajouté. Les militaires ont notamment estimé que l’organisation des élections n’a «pas rempli les conditions d’un scrutin transparent» et ont dénoncé «une gouvernance irresponsable, imprévisible, qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale, risquant de conduire le pays au chaos».

Ils ont annoncé la dissolution de toutes les institutions du pays et la fermeture des frontières du Gabon «jusqu’à nouvel ordre». Les sept hommes arrêtés par les putschistes incarnent la «jeune garde» qui formait un groupe de très proches et influents conseillers du chef de l’Etat depuis le retour d’une longue convalescence de Ali Bongo à la suite d’un AVC en 2018. L’opposition et la société civile accusaient régulièrement les membres de cette «jeune garde» d’être devenus les véritables dirigeants du pays, parce que, selon elles, Ali Bongo est très affaibli par les séquelles de son AVC.

Un peu plus tard, le chef de la garde républicaine, un des acteurs du coup d’Etat militaire, le général Brice Oligui Nguema, a déclaré au journal français Le Monde que le président Bongo a été «mis en retraite, il jouit de tous ses droits». «Il n’avait pas le droit de faire un troisième mandat, la Constitution a été bafouée, le mode d’élection lui-mêm

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00:00 Quelques heures après le putsch, un des acteurs du coup d'état militaire, le général Brice
00:09 Oligui N'Guemma a déclaré que le président Bongo a été « mis en retraite » et « joui
00:15 de tous ses droits ».
00:16 Fin de l'ère de la dynastie des Bongo au Gabon
00:20 Des militaires ont annoncé hier mettre fin au régime en place au Gabon et avoir placé
00:25 en résidence surveiller le président sortant Ali Bongo ondamba.
00:28 Ali Bongo, qui a succédé à son père en 2009, a été placé en résidence surveiller,
00:34 entouré de sa famille et de ses médecins, et l'un de ses fils, nourré d'un bongo
00:39 valentin, a été arrêté notamment pour « haute trahison », ont annoncé les militaires
00:43 putschistes à la télévision d'état.
00:45 Une série d'arrestations ont également visé six autres responsables du régime, à
00:50 savoir le directeur de cabinet de Ali Bongo et son directeur adjoint, des conseillers
00:55 de la présidence ainsi que les numéros 1 et 2 du parti démocratique gabonais, PDG,
01:00 au pouvoir.
01:01 Une série d'arrestations ont visé six autres personnes.
01:04 Juste après l'annonce, dans la nuit de mardi à mercredi, de la victoire de Ali Bongo à
01:10 la présidentielle avec 64,27% des voix, un groupe d'une douzaine de militaires est
01:15 apparu sur la chaîne de télévision Gabon 24, abrité au sein même de la présidence.
01:20 Réunis au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI),
01:26 ils ont « décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place », a déclaré
01:30 un de ces militaires, un colonel de l'armée régulière.
01:33 A cet effet, les élections générales du 26 août 2023 sont annulées, a-t-il ajouté.
01:40 Les militaires ont notamment estimé que l'organisation des élections n'a « pas rempli les conditions
01:46 d'un scrutin transparent » et ont dénoncé « une gouvernance irresponsable, imprévisible,
01:51 qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale, risquant de conduire
01:56 le pays au chaos ». Ils ont annoncé la dissolution de toutes les institutions du pays et la fermeture
02:02 des frontières du Gabon, jusqu'à nouvel ordre.
02:04 Les sept hommes arrêtés par les putschistes incarnent la « Jeune Garde », qui formait
02:09 un groupe de très proches et influents conseillers du chef de l'État depuis le retour d'une
02:13 longue convalescence de Ali Bongo à la suite d'un AVC en 2018.
02:18 L'opposition et la société civile accusaient régulièrement les membres de cette « Jeune
02:22 Garde » d'être devenus les véritables dirigeants du pays, parce que, selon elles,
02:27 Ali Bongo est très affaibli par les séquelles de son AVC.
02:31 Un peu plus tard, le chef de la Garde républicaine, un des acteurs du coup d'État militaire,
02:37 le général Brice Oligui N'Guemma, a déclaré au journal français Le Monde que le président
02:41 Bongo a été « mis en retraite, y jouit de tous ses droits ».
02:45 Il n'avait pas le droit de faire un troisième mandat, la constitution a été bafouée,
02:50 le mode d'élection lui-même n'était pas bon.
02:52 Donc l'armée a décidé de tourner la page, de prendre ses responsabilités, a-t-il affirmé.
02:58 Plus tôt, le président déchu Ali Bongo a appelé dans une vidéo « Tous, ses « amis
03:04 » à « faire du bruit ».
03:06 « J'envoie un message à tous nos amis dans le monde entier pour leur dire de faire
03:10 du bruit, à propos, des gens qui m'ont arrêté, moi et ma famille », a-t-il déclaré.
03:15 Ali Bongo a été élu en 2009 après la mort de son père Omar Bongo Ondimba, qui a dirigé
03:21 le Gabon pendant plus de 41 ans.
03:24 Il briguait un troisième mandat aux élections de samedi qui regroupait trois scrutins, présidentiels,
03:29 législatifs et municipaux.
03:31 Son principal rival Albert Ando-Ossa, qui n'a recueilli que 30,77% des suffrages,
03:38 a dénoncé des « fraudes orchestrées par le camp Bongo ».
03:41 Plus d'un demi-siècle au pouvoir
03:43 Ancienne colonie française, pays de l'Afrique centrale, le Gabon proclame son indépendance
03:50 le 17 août 1960.
03:51 En février 1961, Léon M'ba devient président.
03:56 Trois ans plus tard, il est renversé par un coup d'État puis réinstallé grâce
04:01 à une intervention de l'armée française.
04:03 Lui succède à sa mort en décembre 1967 Albert Bernard Bongo qui impose en mars 1968
04:10 le PDG comme parti unique.
04:12 Converti à l'islam, il devient Aladjomar Bongo.
04:16 Unique candidat, il est élu président en 1973, 1979 et 1986.
04:23 En avril 1990, le multipartisme est adopté.
04:28 En mai-juillet de la même année, l'opération militaire « Requin » permet à Paris de
04:34 rétablir l'ordre à Libreville après des émeutes.
04:36 Mais Omar Bongo remporte toutes les présidentielles 1993, 1998 et 2005.
04:44 Scrutins tous contestés
04:46 En 2010, la justice française a ouvert une enquête sur le patrimoine amassé en France
04:52 par Omar Bongo et d'autres chefs d'État africains.
04:54 En 2014, le journaliste français Pierre Péan affirme, dans son livre Nouvelles affaires
05:01 africaines, que Ali Bongo a falsifié son acte de naissance.
05:04 Démenti par le pouvoir, la thèse soutient aussi que le président est un enfant nigérien
05:10 adopté par Omar Bongo pendant la guerre du Biafra (1967-1970) au Nigeria.
05:16 Selon la constitution, il faut être né gabonais pour prétendre à la présidence.
05:21 A la fin de la même année, de violents europos manifestants de l'opposition et forces de
05:26 l'ordre, lors d'un rassemblement interdit réclamant le départ de Ali Bongo, faisant
05:31 officiellement un mort.
05:32 Avant la présidentielle d'août 2016, l'opposition a demandé en vain l'invalidation de la candidature
05:38 de Ali Bongo, indiquant qu'il est un enfant nigérien adopté et ne peut ainsi être président.
05:43 Le 31 août, la commission électorale annonce sa réélection, devant son adversaire Jamping.
05:50 En début janvier 2019, une tentative de coup d'État contre le président Bongo a échoué.
05:56 En février, éclate le Kevazango Ghat.
06:00 Il s'agit de la découverte d'un important trafic de bois précieux interdit d'exploitation,
06:05 qui provoque un scandale politique et le blocage des exportations de bois.
06:09 Le 5 décembre, le fils aîné d'Ali Bongo, Nouraïddin Bongo Valentin, est nommé coordinateur
06:16 des affaires présidentielles.
06:17 Le Gabon est l'un des pays les plus riches d'Afrique en PIB par habitant (8,820 $ en
06:23 2022) grâce à son pétrole, son bois et son manganèse.
06:27 En 2020, l'or noir a représenté 38,5 % de son PIB et 70,5 % de ses exportations,
06:36 selon la Banque mondiale.
06:37 Mais, le pays peine à traduire la richesse de ses ressources en une croissance durable
06:42 et inclusive, et un tiers (32,9 %) de ses habitants vit sous le seuil de pauvreté,
06:48 a indiqué la même institution en avril 2023.
06:51 !

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