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"La femme n'est qu'un réceptacle dans lequel l'homme met sa semence."
Sandrine Mirza, historienne, raconte les choses les plus incroyables et les plus terribles qu'on ait dites sur les femmes au fil des siècles, rappelant leur place dans la société.

La bande dessinée documentaire Histoire de France au féminin, écrite par Sandrine Mirza et Blanche Sabbah, publiée aux éditions Casterman, est disponible en librairie.

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Transcription
00:00 Les femmes qui ont leurs règles font mourir les abeilles.
00:02 Dans la conception d'un enfant, les femmes ne sont qu'un réceptacle.
00:05 Voici les choses les plus incroyables et les plus terribles
00:07 qu'on ait dit sur les femmes à travers les âges.
00:09 On commence par l'Antiquité.
00:11 Un auteur, Pline l'Ancien, un Romain,
00:13 il disait que les femmes qui avaient leurs règles
00:15 faisaient mourir les abeilles, ternirent les miroirs
00:18 ou rendaient les graines stériles.
00:19 Donc bien évidemment, c'est sans fondement.
00:21 En fait, c'est surtout fait pour limiter les femmes
00:23 et pour insinuer dans leur esprit qu'elles ont des faiblesses et des manques.
00:27 Les philosophes également s'en sont mêlés.
00:29 Aristote, un philosophe grec, expliquait que la femme
00:32 est un embryon masculin non fini
00:35 ou bien qu'elle n'est qu'un réceptacle
00:37 dans lequel l'homme met sa semence.
00:39 La femme est une sorte de pot où il met son petit trésor.
00:42 Et du coup, il faut bien surveiller son réceptacle.
00:45 Il faut que je surveille cette femme et éventuellement que je la contrôle.
00:48 D'où l'espace public qui a été réservé aux hommes
00:51 et on a plutôt attribué aux femmes l'espace domestique.
00:54 Donc on avance dans le temps et au Moyen Âge,
00:57 il y a des nouvelles lois, notamment la loi qui fait du mariage un acte sacré.
01:02 On ne peut pas le rompre, seulement s'il n'y a pas eu de consommation du mariage
01:06 ou si les liens parentaux sont trop proches.
01:08 C'est particulièrement difficile pour les femmes qui sont battues,
01:11 puisque dans certaines régions, il y a des droits régionaux
01:14 qui autorisent le droit de correction,
01:16 qui autorisait le mari à corriger sa femme
01:19 à condition de ne pas la tuer et de ne pas l'estropier.
01:22 Ça allait très loin puisque le mari avait cette liberté,
01:25 mais des fois, il avait même cette obligation.
01:27 Si par exemple la femme était bavarde ou médisante,
01:31 les voisins pouvaient aller voir le mari en lui demandant de corriger sa femme.
01:35 Donc ces femmes qui allaient en justice pour dire qu'elles avaient subi
01:38 un lourd préjudice de leur mari qui l'avait battue,
01:41 avaient des fois le droit de ne plus cohabiter,
01:44 mais elles devaient rester quand même mariées.
01:45 Et ce qui l'empêchait de refaire sa vie.
01:47 À la Renaissance, va exploser la chasse aux sorcières.
01:50 Cette pensée de l'Antiquité a perduré et elle revient à la Renaissance.
01:54 Galien, lui, explique que la femme est froide et humide.
01:59 Et donc il en déduit qu'elle est molle.
02:00 Et de là, il en déduit que c'est le sexe faible.
02:03 Dans la religion, on va se dire que comme son esprit est faible,
02:06 elle est très facile à duper par le diable.
02:08 Au XVe siècle, deux moines inquisiteurs ont publié "Le Marteau des sorcières",
02:12 un livre dans lequel ils expliquent comment repérer les sorcières et les éliminer.
02:16 Ils piquaient la victime et si ça ne saignait pas,
02:20 ils disaient que c'était diabolique.
02:21 Ou ils cherchaient une tâche.
02:22 Pour la personne qui était incriminée, c'était impossible de s'en sortir.
02:25 Si elle n'avouait pas, elle était torturée.
02:28 Et si elle avouait, elle était brûlée.
02:29 Arrive donc la période napoléonienne.
02:31 Napoléon est un homme plutôt misogyne.
02:33 Par exemple, une de ses phrases célèbres, c'est "La femme appartient à l'homme
02:37 comme l'arbre fruitier au jardinier".
02:40 Il va immédiatement mettre en musique ses idées dans le Code civil,
02:43 publié en 1804.
02:45 L'un des articles les plus célèbres dit que la femme doit obéir au mari.
02:48 Et un autre article dit que la femme doit suivre le mari
02:51 là où il veut habiter.
02:53 Le Code civil dit que le père seul exerce l'autorité parentale.
02:57 Et la femme ne peut agir en justice seule sans l'autorisation de son mari.
03:01 Pourquoi ne restait-elle pas célibataire ?
03:03 Être célibataire était vraiment vue comme une tare, une anomalie.
03:06 Elles étaient mal vues et traitées souvent de filles faciles et de nymphomanes.
03:10 Les seules qui échappaient un petit peu à ça, c'était les religieuses
03:13 qui restaient célibataires, mais bien sûr, on disait qu'elles étaient mariées avec Jésus.
03:17 Finalement, aussi horrible que cela puisse paraître,
03:20 une des solutions pour une femme d'être libre, c'était d'être veuve.
03:24 C'était une bonne façon de reprendre leur vie en main pour les plus riches,
03:27 parce que pour les plus pauvres, ça les mettait aussi dans un désespoir
03:30 et des fois même dans l'obligation de se remarier à tout prix.
03:33 Mais pour les plus riches, elles pouvaient gérer le patrimoine de la famille,
03:36 de leurs enfants et avoir une certaine autonomie.
03:39 [Générique]

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