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Philippe Rio, maire PCF de Grigny (Essonne), est l’invité de BFMTV-RMC ce jeudi.

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Transcription
00:00 Sur les questions des trafics de drogue, est-ce que vous avez le sentiment quand même qu'il y a quelques avancées ?
00:06 Ou est-ce que là encore, à Grigny comme ailleurs, comme on voit à Nîmes, comme on voit partout, ça explose ?
00:11 Oui, ça explose. Vous savez, ce genre d'économies illégales et illicites prospèrent sur le terreau de quoi ? De la pauvreté.
00:19 Une mafia, elle existe, pourquoi ? Quel est le terreau ? C'est la pauvreté ?
00:23 Quand l'État n'est plus là, quand la République n'est plus là.
00:26 Et à partir du moment où la République recule, d'autres choses et d'un point de vue économique.
00:31 Aujourd'hui, c'est quoi les quartiers populaires ou les points de deal ?
00:34 C'est des supérettes d'un système extraordinaire avec des producteurs, des grossistes, des gros distributeurs
00:41 et la supérette en pied d'immeuble.
00:44 Écoutez, c'est tout le système qu'il faut atteindre.
00:46 Est-ce qu'il faut atteindre le consommateur ? On a l'impression que c'est la nouvelle cible du gouvernement.
00:51 Du gouvernement et d'ailleurs des partis d'opposition.
00:54 Je recevais Éric Ciotti hier qui, lui, veut carrément multiplier par 5 les amendes.
00:59 Il dit que si on tape le consommateur, il n'y aura plus de consommateurs qui achèteront et donc il n'y aura plus de trafic de drogue.
01:03 Ça fait 20 ans qu'on ne fait plus de prévention sur la consommation des drogues en France.
01:09 Quelle stratégie ?
01:10 Vous voulez faire de la prévention ? Eux, ils veulent pénaliser.
01:12 Mais oui, mais il ne peut pas y avoir l'un sans l'autre.
01:14 Il ne peut pas y avoir de l'autorité sans justice.
01:16 Il ne peut pas y avoir de police sans justice.
01:19 Comme il ne peut pas y avoir d'un travail sur les consommateurs sans travailler sur des mesures de santé publique,
01:26 il y a des pays qui ont des politiques de santé publique en matière de consommation, d'addiction des drogues qui sont assez remarquables.
01:31 On met de l'argent, on met des moyens parce que ça fait partie de la solution.
01:35 Il n'y a pas de baguette magique.
01:37 Et puis quand est-ce qu'on s'attaque aux gros ?
01:39 Quand est-ce qu'on s'attaque aux passeurs ?
01:41 Quand est-ce qu'on s'attaque à ces grossistes qui organisent ?
01:45 Comment se fait-il que dans nos ports français, ça soit parfois parce qu'on a diminué les moyens de la douane,
01:50 des passoires de produits qui, je le rappelle, viennent de l'extérieur ?
01:55 Et on connaît d'où ils viennent, on save d'où ils viennent.

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