Websérie - C'est dans ta tête - Long format

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00:00 C'est dans ta tête, c'est comme dire "pousse plus fort sur les bâtons, on va plus vite".
00:21 La question c'est comment quoi ? Un athlète c'est comme un tabouret à trois
00:25 pieds.
00:26 Un pied c'est le physique, un pied c'est le mental, un pied c'est la technique et s'il
00:30 te manque un pied, le tabouret ne tient pas debout.
00:31 Je pense qu'il y a un moment où les top athlètes mentalement sont peut-être plus
00:35 forts que d'autres, vivent l'événement différemment et vont chercher un peu plus
00:39 loin que certains.
00:40 Par contre ce qui est important c'est de ne pas l'opposer non plus aux aspects physique
00:47 technique parce qu'en fait tout cela est un briquet.
00:48 Le sauteur doit être capable au niveau mental de savoir traiter de l'information à très
00:55 très haut débit et d'arriver avec toutes ces distractions là à réaliser le geste
01:00 juste.
01:01 Une des clés ça serait de rester focus sur l'action que tu as à mener malgré que la
01:12 situation soit sous enjeu.
01:13 C'est souvent ça le plus dur, l'enjeu te sort de ce que tu as à faire.
01:20 Et essayer de mettre un peu de côté toutes ces petites pensées de parasite qui en fait
01:25 sont pas forcément justifiées et qui sont peut-être pas cohérentes avec le moment.
01:29 Le biais athlône on a tendance à dire que c'est quand même le tir directement lié
01:37 au mental.
01:38 On ne rate pas des balles parce que techniquement on est mauvais, c'est vraiment purement mental.
01:42 L'aspect gestion émotionnelle sur l'entrée du pas de tir, toute la partie technique
01:52 mentale sur le tir.
01:55 Et donc c'est difficile de faire abstraction du mental pour parler de performance humaine.
02:00 Alors un préparateur mental pour moi c'est une personne qui s'occupe avant tout du bien-être
02:11 du sportif, avant de s'occuper de la performance du sportif.
02:15 Il y a peut-être environ 70% des sportifs qui sont en train de frôler avec le burn-out
02:20 justement par cette pression du résultat.
02:23 Alors les sportifs de haut niveau craignent exactement la même chose que n'importe quelle
02:27 personne, c'est-à-dire la peur de l'échec, la peur de ne pas être à la hauteur.
02:31 Des choses vraiment très très communes, c'est d'arriver à ce qu'ils comprennent
02:36 quels mécanismes ils ont pour atteindre la performance.
02:40 Et comme on est tous uniques les uns les autres et tous différents, forcément il y a un
02:45 mode d'emploi propre à chacun pour atteindre la très haute performance.
02:49 Je suis pour si chacun tient sa place et garde sa place.
02:56 Je suis un peu moins pour quand ça prend beaucoup de place dans un fonctionnement.
03:01 On passe énormément de journée avec nos athlètes, beaucoup plus que dans beaucoup
03:04 d'autres sports.
03:05 Donc il y a quand même déjà aussi pour moi le premier prêtre mental c'est l'entraîneur
03:11 et ce qu'on va mettre en place sur les séances.
03:13 Quand on joue sur la motivation, on joue sur la préparation mentale.
03:16 Quand on joue sur de l'imagerie mentale qui sont des outils que peut tout à fait maîtriser
03:22 un entraîneur de ski ou un préparateur physique, en fait ils font de la préparation mentale.
03:26 Le prêtre mental t'apporte un éclairage parce qu'il a une grille de lecture différente
03:35 qui te permet juste de mieux comprendre ton athlète.
03:38 Une fois que tu le comprends mieux, je pense que tu l'accompagnes mieux, tu le manages
03:41 mieux.
03:42 Tu skis, tu fais marcher.
03:44 Ski dans tes palins et on y va.
03:47 Fais-nous du maths.
03:48 Allez gros, ça va le faire.
03:49 Et savoir lire entre les lignes permet des fois de réguler l'entraînement pour éviter
03:57 des blessures, permet d'avoir le mot juste pour générer un peu plus de sérénité.
04:03 Tout ce cadre-là permet la performance et puis après, dans notre cadre-là, on rajoute
04:08 d'autres petits outils qui permettent de progresser.
04:10 Je me considère comme un facilitateur.
04:16 L'idée, c'est de proposer des pistes, éventuellement de temps en temps d'orienter,
04:22 mais par contre, c'est la tête qui fait tout.
04:27 L'autonomie, elle vient aussi de notre côté.
04:31 C'est-à-dire que quand on fait des retours avec les athlètes sur les entraînements,
04:36 etc., on essaye toujours de les mettre dans les dispositions où c'est eux qui parlent.
04:40 C'est eux qui nous expliquent ce qu'ils ressentent, ce qu'ils ont fait, vers quoi
04:45 ils doivent.
04:46 Et nous, on les induit dans la direction où on pense qu'il faut aller.
04:50 Ok, donc dis-moi un peu toi ton impression globale là sur ce que tu as vu.
04:55 Écoute, c'est déjà mieux qu'hier.
04:56 Je suis un peu plus loin.
04:57 Après, il n'y a pas assez de fluidité, je trouve.
05:02 Plus l'athlète est autonome et capable de se gérer, capable de gérer ses émotions
05:06 avec les outils qu'on lui a donnés, plus derrière, il va être indépendant et il
05:11 va être fort.
05:12 En tout cas, ça ne m'empêcherait pas d'aller plus vite.
05:16 Un athlète qui fait du sport de haut niveau, notamment, il est face à l'incertitude.
05:21 C'est-à-dire que c'est très incertain ce qui va se passer en compétition, etc.
05:25 Donc face à cette incertitude, il y a des gens qui peuvent en profiter et dire "moi,
05:28 je vais t'apporter une réponse toute faite", etc.
05:30 C'est donc une mise en dépendance.
05:32 Avant justement de laisser rentrer quelqu'un dans sa tête, la confiance, elle se gagne
05:36 petit à petit.
05:37 Elle ne va jamais me dire "écoute, il faut que tu fasses ça, il faut que tu fasses ça".
05:42 C'est vraiment un partage en fait.
05:44 Elle va m'écouter, me comprendre et puis on va rebondir là-dessus.
05:48 Les gens qui gravitent autour des filles sur l'aspect là, ils sont choisis par les
05:55 filles et aussi par le staff, validés ensemble.
05:57 Mais à partir du moment où on y va, on y va et j'ai 100% confiance.
06:01 Moi, je me sens responsable du projet de performance.
06:09 C'est-à-dire que l'objectif et la ligne rouge, c'est à partir du moment où je sens
06:16 que le travail est contre-productif par rapport au projet sportif et au projet de performance,
06:22 là sans doute qu'il faudra avoir une discussion avec les différents intervenants.
06:25 Travailler avec un entraîneur, c'est garder sa bonne place, sa juste place en fait.
06:33 Je ne suis pas entraîneur et je suis juste là pour accompagner l'athlète à côté.
06:38 Oui, c'est un vrai boulot.
06:39 C'est un vrai boulot qui ne fait pas rien d'intervenir sur le mental de quelqu'un.
06:46 Je vois plutôt ça comme un boulot dans l'ombre mais au même titre peut-être qu'entraîneur.
06:50 Tu n'es pas là pour faire du faire savoir.
06:54 Tu es là pour amener du savoir-faire et puis c'est les athlètes qui doivent être mis en avant.
06:58 C'est aussi des gens qui vont laisser une trace dans la vie de l'athlète même après sa carrière.
07:07 Elle m'accompagne pour grandir dans ma vie d'athlète mais aussi dans ma vie de femme
07:13 parce que c'est vrai que parfois je pense qu'il y a quelques personnes qui l'oublient,
07:18 que je suis encore jeune et que ce n'est pas facile pour moi de tout gérer.
07:23 Moi, c'est ce qui m'anime le plus, c'est de construire des personnalités conjointement
07:29 avec le sportif parce que la carrière d'un sportif durera 10-15 ans alors que justement
07:35 travailler sur l'identité de la personne, ça durera toute une vie.
07:39 Chez une athlète féminine, pour moi, il y a la femme, il y a l'athlète, la travailleuse
07:47 et puis parfois même, il y a la maman.
07:49 Travailler en préparation mentale, ces trois personnes-là, ils se construisent plus vite
07:56 que la normale parce qu'on leur demande finalement, plutôt qu'un individu lambda,
08:02 on leur demande plutôt d'apprendre à se connaître.
08:05 Ce qui me plaît dans l'accompagnement, c'est justement le changement.
08:11 C'est sortir d'une sorte de programmation dans laquelle souvent les sportifs de haut
08:18 niveau tombent et justement de reconstruire une nouvelle programmation avec davantage
08:25 de conscience d'être soi-même et d'amener justement cette connaissance vers le plus
08:31 haut des niveaux.
08:32 Moi, c'est ce qui m'anime le plus.
08:34 C'est aussi souvent dans les moments difficiles qu'on rencontre l'humain qui est derrière
08:39 l'athlète et c'est souvent là aussi que les grandes performances se construisent.
08:43 C'est pas que aller chercher la performance, c'est être capable de vivre les instants
08:47 correctement autant dans la joie que la déception et d'arriver à rebondir derrière.
08:52 Pour moi, c'est ça quelqu'un qui est costaud mentalement.
08:55 L'équilibre, il est extrêmement délicat à avoir et quand on l'a, c'est à ce moment-là
09:06 où les problèmes peuvent arriver et souvent arrivent parce qu'on pense qu'on a compris
09:12 comment atteindre la performance, sauf que la performance de haut niveau, on est sur
09:18 le fil de rasoir et c'est un perpétuel changement.
09:21 Donc, le jour où on se dit « je sais, c'est fini, là on peut faire une croix sur la performance
09:27 ». Il y a quand même une démarche d'apprentissage.
09:32 Demain, je suis performant, il y a quelqu'un qui va travailler pour pouvoir être plus
09:35 performant et il va falloir que moi, je retrouve des solutions pour à nouveau être devant.
09:41 Je pense que c'est un fini comme démarche.
09:43 Le plus important pour moi, c'est de se positionner sur la question comment faire
09:49 pour continuer à être performant.
09:53 Qu'est-ce qu'on peut mettre en plus dans tous ces ingrédients pour être dans cette
10:00 dynamique de progression et pas se contenter de faire un copier-coller de ce qui a fonctionné
10:07 une fois parce que pour moi, je pense que c'est la pire façon de ne pas progresser et de
10:11 ne pas gagner.
10:12 Ça touche au personnel, ça touche à des émotions.
10:15 Ce n'est pas forcément facile de se retrouver face à soi-même et de se dire là, concrètement,
10:21 tu as merdé et qu'il va falloir que tu trouves toi des solutions.
10:24 Aujourd'hui, je pense que ça m'apporte énormément pour pouvoir mieux vivre tous
10:31 les jours dans ma vie d'athlète, mais aussi dans ma vie d'homme.
10:34 Tu peux être fort dans ta tête et avoir des doutes.
10:39 Tu peux être fort dans ta tête et te poser mille questions par moment.
10:43 Tu peux être fort dans ta tête et avoir des craintes.
10:45 Tu peux être fort dans ta tête, mais avoir un manque de confiance par moment.
10:49 Ce qui est important, il me semble, c'est de jamais douter finalement au fond de ses
10:54 capacités.
10:55 On sait qu'on est capable.
10:56 Comme il y a des gens qui pensent trop gagner et qui pensent qu'être premier, il n'y
11:02 a qu'être premier qui est important, d'avoir construit sur les strompes parce qu'il
11:05 faut déjà apprendre à perdre avant d'apprendre à gagner.
11:10 Ce que j'aime chez les sportifs de haut niveau, c'est que souvent, ils veulent aller
11:15 d'un point A et absolument aller au point B.
11:20 Quel que soit ce qui en coûte, quels que soient les moyens à mettre en place, ils
11:24 ont une telle volonté d'y parvenir.
11:27 Ça me transcende aussi d'être avec ces personnes.
11:36 Ça me bonifie.
11:37 Ce n'est pas que dans un sens.
11:39 Je n'apporte pas que aux sportifs.
11:43 Eux m'apportent beaucoup dans cette faculté à repousser des limites, à aller chercher
11:51 quelque chose que les autres ne vont pas forcément chercher et tracer leur voie.
11:57 Ces gars-là, ils savent pourquoi ils sont là.
11:59 Ils sont d'une détermination totale.
12:01 Donc oui, mentalement, tous les jours, c'est des exemples de détermination, de rester
12:08 centré sur ce qu'il y a à faire quand ils sont sous pression.
12:11 Il y a des athlètes qui ne font pas ça par amour, ils font ça comme un travail.
12:16 Il y a des athlètes qui font déjà ça par amour et ça devient un travail.
12:21 Ce n'est pas la même chose.
12:22 C'est la motivation à aimer ça.
12:28 Parce que c'est ça qui est la base.
12:31 C'est l'amour de ce que tu fais qui développe les choses.
12:36 [Musique]
12:41 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]

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