Une eurodéputée EELV dénonce le buzz de son parti en souhaitant inviter Médine aux universités d'été.

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00:00 Le rappeur Medin, que vous avez invité au journée d'été des Verts, se défend dans la presse ce matin, notamment dans Paris-Dormandie.
00:08 "Cela me broie que l'on me taxe d'antisémitisme", dit-il. Il dit que son tweet sur les séistes Rachel Khan n'était pas antisémite.
00:17 Est-ce que c'est suffisant pour vous ? Vous vous appelez maintenant à tourner la page, vous acceptez ces excuses ?
00:22 Écoutez, vous savez ce que disait Simone Veil ? Elle disait "Quand on fait une erreur, on ne la regrette pas, on l'assume".
00:28 Eh bien, je veux dire calmement et nettement que sur ce coup-là, nous assumons, et j'assume, que nous ayons fait une erreur.
00:38 Et je veux vous dire, le problème, ce n'est pas Medin, c'est nous.
00:41 Alors pourquoi vous avez fait une erreur ?
00:42 Je le répète, ce n'est pas Medin, c'est nous. On a cherché le buzz, on l'a eu, de la pire des manières possibles.
00:48 On ne badine pas avec l'antisémitisme. Voilà, c'est un sujet qui est trop important, trop sérieux, pour qu'on fasse des coups politiques.
00:54 Mais Marie Toussaint, vous êtes assez minoritaire dans votre parti. Certains, comme vous, sont sur la même ligne.
00:59 Le maire de Bordeaux, la maire de Strasbourg, par exemple, qui ont annulé leur présence.
01:03 Mais la majorité des cadres du parti ont assumé de l'inviter. C'est un problème pour vous ? Ça aura des conséquences ?
01:10 Je vous l'ai dit, j'assume que nous ayons fait une erreur. Voilà. Et sur le sujet, on a eu tout faux, de A à Z.
01:16 Et vous savez, on se fait accuser à la fois par les amis de Medin et par les ennemis de Medin.
01:21 On trouve bien qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Par contre, ce que j'aimerais dire aussi, c'est qu'on a d'un côté
01:26 les amis de M. Macron qui disent que nous sommes des anti-républicains, puis M. Mélenchon qui dit que nous sommes des soumis.
01:31 C'est très charitable. Mais la réalité, c'est que nous sommes des républicains et nous ne sommes soumis à personne.
01:37 Et certainement pas à M. Mélenchon. Après, je me moque de ce qu'il pense de nous.
01:41 Mais ce que je veux dire à M. Mélenchon, c'est que quand on a un allié qui est dans la difficulté, on n'en profite pas pour lui mettre la tête sous l'eau.
01:47 - Parce qu'il dit que vous êtes soumis aux candidatons des hypocrites. Mais quand Marine Tendouillier, par exemple, parle d'un antisémitisme insidieux
01:53 lié à l'ignorance, quand Medin dit "je ne savais pas que la Guenelle était antisémite", ça, c'est pas convaincant pour vous avec un sujet aussi grave ?
02:02 - Écoutez, quand on invite quelqu'un, on ne lui demande pas pourquoi on l'a invité. Voilà. Donc non, on a tout faux.
02:09 Moi, je veux dire deux choses vraiment importantes. 1) Je refuse et je combats toutes les formes d'antisémitisme.
02:16 Et 2) je combats aussi les amalgames. Les amalgames qui reviennent à dire "banlieue = rap, rap = antisémitisme"
02:23 parce que je pense que les quartiers populaires n'ont vraiment pas besoin qu'on leur jette l'opprobre.
02:26 - Mais est-ce que vous appelez les insoumis, pardon, juste à clarifier leur position vis-à-vis de l'antisémitisme ?
02:30 Parce que Clémence Guetté, hier, elle disait "non, Medin n'est pas antisémite, il est victime d'une polémique montée par l'extrême droite
02:37 et on s'en prend à lui parce qu'il vient des quartiers". Est-ce que vous comprenez ce genre de justification des insoumis ?
02:42 - Écoutez, les insoumis sont face à leur responsabilité. Ils expliqueront, ils expliquent déjà, ils expliqueront quelle est leur position.
02:50 - Mais ils sont ambiguës ?
02:52 - Moi, je le répète, je n'ai pas à juger de ce que disent les insoumis. Je le répète, notre priorité, ça doit être de parler d'écologie.
03:03 Et en l'occurrence, là, nous avons été pris au piège. Nous nous sommes tendus à nous-mêmes.
03:08 Un piège, il faut absolument qu'on réussisse à passer à autre chose.
03:12 - C'est-à-dire que vous dites aujourd'hui "on assume l'erreur de l'inviter au départ et désormais, puisqu'il sera demain au journée d'été,
03:20 Marie Toussaint, vous irez l'écouter, le rappeur Medin ?
03:22 - Alors, pendant les journées d'été, on a un certain nombre d'activités. Moi, il se trouve que je serai ailleurs à ce moment-là.
03:30 Ceux qui veulent l'écouter, iront l'écouter.
03:33 - Et pourquoi vous n'annulez pas dans ce cas-là sa présence et son invitation ?
03:37 - Je vous ai dit, on n'invite pas quelqu'un pour lui demander pourquoi est-ce qu'on l'a invité.
03:41 - C'est de votre faute. C'est ça que vous dites. C'est trop tard.
03:45 - Voilà. Le problème, c'est pas Medin, c'est nous. C'est ce que j'ai dit au départ.
03:48 Et vous savez, Medin, il nous dit "j'ai eu tort dans le passé et maintenant, j'ai changé".
03:55 Mais comment est-ce que vous voulez que je vous dise ce qui se passe dans sa tête et dans son cœur ?
04:00 On n'est pas les agents de probation de Medin. On ne peut pas juger de ça.
04:04 Moi, ce que je sais, c'est que les quennellières et les jeux de mots pourris aujourd'hui,
04:07 ce n'est pas ce dont a besoin le pays.
04:09 Et le pays n'a pas besoin qu'on jette de l'huile sur le feu.
04:11 Il n'a pas besoin d'invectives, il n'a pas besoin de violences verbales, il n'a pas besoin d'insultes.
04:14 Ce dont il a besoin, c'est de respect.
04:16 C'est de dialogue entre des gens qui ne sont pas nécessairement d'accord.
04:19 Et c'est de s'aimer un peu plus les uns les autres. Voilà ce que je crois.

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