Jean-Louis Georgelin, ancien chef d'État-Major, grand chancelier de la Légion d'honneur, était âgé de 74 ans. Il a perdu la vie vendredi lors d'une randonnée dans les Pyrénées. L'ancienne ministre de la Culture Roselyne Bachelot lui a rendu hommage ce samedi matin sur notre antenne.
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00:00 C'est un grand choc et c'est une tristesse à la fois, je vais dire, officielle, mais c'est aussi une tristesse intime que cette mort brutale et accidentelle de Jean-Louis Georgelin.
00:12 Je rends hommage bien sûr à un homme que j'ai connu quand il était le chef d'état-major particulier de Jacques Chirac,
00:20 mais surtout en tant que ministre de la Culture sur le chantier de Notre-Dame de Paris.
00:25 Et si vous permettez un souvenir personnel, j'ai fait ma première visite de chantier avec Jean-Louis qui m'emmenait sur ses échafaudages horriblement vertigineux.
00:35 Et vraiment, il me portait dans ses bras pour faire ce chantier. C'est un souvenir incroyable.
00:43 C'est un grand soldat, comme l'a dit le président de la République, un grand Français. C'était un homme de foi aussi.
00:49 Et ce chantier de Notre-Dame de Paris lui parlait en tant que chef de la mission qui lui avait été confiée par Emmanuel Macron.
00:58 Il était l'envoyé spécial du président de la République et il le rappelait à tous ceux et à toutes celles qui pouvaient contester son autorité.
01:06 Mais il avait un attachement particulier à cette cathédrale, comme beaucoup de Français d'ailleurs, qu'il croient au ciel ou qu'il n'y croit pas.
01:16 Roselyne Bachelot, est-ce que c'est un coup dur justement pour ce chantier de Notre-Dame ?
01:22 C'est un coup dur. C'est un coup dur pour le chantier bien entendu. Quand un chantier de cette importance perd son chef, c'est quelque chose de terrible.
01:32 Mais pour autant, je sais que ce chantier, il n'en est pas tout à fait à son achèvement.
01:38 Jean-Louis Georgelin le menait depuis toutes ces années pour que soient respectées les échéances.
01:43 C'est la fameuse échéance qu'on projette du tédéum qui serait donné à la fin de 2024.
01:50 Moi, je crois que Jean-Louis Georgelin avait donné suffisamment d'impulsion et de cadre à cette opération pour que les échéances soient respectées.
02:00 J'en suis fondamentalement persuadé.
02:03 Roselyne Bachelot, on vous sent évidemment très émue. Quel est peut-être le souvenir, en tout cas l'image que vous garderez de Jean-Louis Georgelin ?
02:10 Je garde le souvenir peut-être de sa grosse voix. De sa grosse voix quand il montait l'escalier du ministère de la Culture.
02:19 Je savais qu'il arrivait parce que je l'entendais du bureau du ministre.
02:24 Mais aussi un homme profondément humain, sensible, finalement modeste.
02:32 Il avait de la fierté pour sa fonction, pour la mission qu'il avait à accomplir.
02:38 Mais c'était un homme qui vivait, sa maman a disparu il y a quelques mois, qui vivait avec sa maman à laquelle il était extraordinairement attaché.
02:49 Et c'est sans doute ce mélange de fierté, de modestie que je retiendrai de Jean-Louis Georgelin. J'ai beaucoup de peine.