Portrait Donatela Zogo dans (DAKAR l'autre ville du Cameroun) du 17 Août 2023 sur la CRTV

  • l’année dernière

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Donatella, ça fait très italien. Est-ce que quelqu'un dans ton entourage regardait beaucoup les tortues ninja ?
00:05 Non, malheureusement personne n'était...
00:19 C'est pas du tout un nom qui était inspiré par la nourriture ou par les dessins animés.
00:23 Ma mère est styliste.
00:27 C'est plus le milieu de la mode qui a inspiré ce nom, d'où le résultat aujourd'hui, si je peux le dire.
00:32 Je suis arrivée à Dakar pour faire des études, parce que j'arrive de base pour faire des études en banque finance et assurance.
00:38 Et voilà, j'évolue dans ça jusqu'à ma première année master ou suite à des problèmes financiers, des problèmes un peu de tout.
00:49 Je me lance directement dans l'univers du travail.
00:53 Et je commence tout de suite par les centres d'appel, etc.
00:58 Mais d'office, je peux dire que Dakar, c'est...
01:03 Le Sénégal, en gros, a toujours été quelque part dans mon sang, que je le sache ou pas.
01:09 Parce que toute petite, les gens me disaient que j'étais sénégalaise ou malienne.
01:12 On m'assimilait plus à une personne du Sénégal qu'à une Camerounaise.
01:21 Moi, ma vie à Estudiantin ici est très fermée.
01:25 Très fermée, pourquoi ?
01:26 Parce que je me suis vite rendue compte que les communautés arrivaient à évoluer entre elles,
01:31 déjà depuis le milieu Estudiantin jusqu'au milieu professionnel.
01:34 Mais les Camerounais, pas trop.
01:36 C'était pas vraiment ça.
01:38 Et très peu connaissaient réellement la culture Camerounaise.
01:41 Des filles, quand te voyaient, on te dit "T'es Camerounaise ? Ah oui, Bamineke !"
01:45 Et tu dis "Non, je suis pas Bamineke !"
01:46 "Donc de doigt là !"
01:47 Non, la connaissance sur les Camerounais et le Cameroun, de manière générale, était un peu limitée.
01:56 Et puis même entre nous Camerounais, on avait très peu d'événements.
02:00 Et à le dire comme ça, que je me rappelle, on n'en avait aucun,
02:03 si ce n'est pendant les journées culturelles à l'université.
02:06 Il n'y avait aucun événement où la communauté Camerounaise se retrouvait.
02:10 Et puis, ça se permettait de célébrer la culture, mais surtout de partager avec les autres.
02:16 Donc Miss Cameroun vient répondre à ça.
02:18 Moi je me dis, il faudrait déjà que les Camerounais et les Camerounaises nouveaux
02:23 arrivés au Sénégal se sentent moins seules, premièrement.
02:26 Et ensuite, qu'ils puissent avoir un environnement où ils peuvent réellement se mouvoir.
02:32 Qu'on puisse être entre nous, qu'on puisse rigoler.
02:34 Donc je vais au Cameroun, rencontrer tout de suite l'organisatrice de Miss Cameroun Sénégal,
02:39 Mme Amogou.
02:41 Et je lui dis "Voilà mon projet, je voudrais le faire."
02:43 Je ne voudrais pas le faire en back-to-back parce qu'il y a plein de gens qui organisent
02:46 Miss Cameroun un peu partout dans le monde et tout.
02:48 Je voudrais vraiment que ce soit quelque chose de très clair.
02:50 Parce que ma finalité, c'est que ma Miss quitte le Sénégal et qu'elle vienne au Cameroun
02:55 pour participer à la grande finale.
02:57 Et qu'elle vienne aussi avec un gros bagage derrière, ce qui veut dire, mine de rien,
03:02 c'est l'Afrique.
03:04 Il faudrait qu'on arrive à communiquer entre nous, à partager, à échanger, à se connaître.
03:09 C'est très important.
03:11 Parce qu'une étudiante vient au Sénégal faire minimum 3 ans, minimum 3 ans.
03:16 En 3 ans, elle apprend beaucoup.
03:17 Et ce serait dommage qu'elle finisse une année estudiantine, son parcours, et qu'elle
03:22 rentre dans son pays sans rien avoir à partager de la culture ou du monde dans lequel elle
03:26 était avant.
03:27 À l'heure actuelle, nous ne sommes qu'à deux éditions.
03:33 La première édition est en 2016.
03:35 La deuxième en 2019.
03:39 Pour la première édition de Miss Cameroun Sénégal, j'ai pu avoir un mécène.
03:44 Je l'ai comment ? Il arrive lors d'une première manifestation.
03:50 Je sors d'abord les Miss pour une première fois, pour les présenter et aussi pour faire
03:54 une sorte d'appel pour la soirée de gala.
03:57 C'est dans cet événement que je rencontre ce monsieur qui me dit à la fin "Mais tu
04:03 fais quelque chose de formidable, mais pourquoi on n'en entend pas parler plus que ça ?
04:06 T'es aidé par qui ? T'es soutenu par qui ? "
04:08 Et je lui dis "Alors, j'ai personne qui m'aide financièrement, du tout.
04:14 J'ai un autre ami camerounais qui a un grand restaurant ici qui est très connu, qui était
04:19 très connu pendant des années et qui l'est toujours, Yves Sauval, qui m'aide par rapport
04:26 à l'espace.
04:28 Donc il m'offre l'espace et comme ça on a l'opportunité de faire la première étape
04:33 qui nous permet de gagner un peu plus d'argent parce que derrière il y a le couronnement
04:36 de la mise, il y a les lots financiers, il y a beaucoup de choses à couvrir derrière.
04:42 Du Cameroun, j'ai beaucoup de soutien intellectuel si on peut dire ça comme ça, c'est trop
04:50 dire, mais je veux dire les gens me disent "C'est très beau là où tu vas, c'est
04:54 très beau ce que tu veux faire, c'est magnifique, mais seulement pour faire de belles choses,
04:59 il faut un financement.
05:00 Je ne le dis pas seulement pour moi.
05:02 Aujourd'hui, je peux l'affirmer, la jeunesse est très dynamique.
05:05 La jeunesse a beaucoup à offrir.
05:06 Quand un jeune se présente, qui l'a des clés ? Aidez-le, suivez-le.
05:11 Je fais des sacs, je fais des vêtements.
05:15 Les vêtements, ils sont très créatifs.
05:18 Dans mon milieu, dans ma créativité à moi, je me lis vraiment à l'Afrique.
05:22 Donc on verra mes collections FA, par exemple la collection Amazon, c'est fait essentiellement
05:28 avec du fil de coton qui est une très longue histoire.
05:31 Je ne sais pas si on commence, on va la terminer, mais c'est une très longue histoire.
05:33 L'origine du coton africain, d'où il vient, où ça commence, où il est cueilli, comment
05:38 il est cueilli, comment il est travaillé de manière manuelle, si je peux le dire comme
05:43 ça, transformé, comment il évolue et comment il vient dans nos marchés.
05:46 C'est une très belle histoire.
05:48 Je travaille principalement sur ces tenues avec du coton et avec du bois ébène, l'ébène
05:53 royal parce que chaque Africain, quelque part, est un roi.
05:57 Ensuite, mes sacs, c'est tout nouveau, mes sacs, c'est toujours cette dynamique de vouloir
06:05 mettre en avant le luxe africain parce qu'en Afrique, on a le luxe.
06:09 Ce n'est pas parce qu'on va se dire, c'est en Afrique, c'est moins cher, du coup on peut
06:13 l'avoir, on peut le ramasser, on peut le faire.
06:15 Non, avec les matériaux qu'on a, on peut pouvoir proposer des appareils luxueux.
06:22 Donc je tiens à réveiller la jeunesse africaine.
06:26 Je tiens à réveiller les jeunes Camerounais, les jeunes Camerounaises.
06:28 C'est difficile mais on peut.
06:30 On n'attend pas toujours de quelqu'un, on se lève et on bosse.
06:32 On ne se couche pas, on ne regarde pas les réseaux sociaux où on voit une jeune fille
06:37 qui tout de suite a des millions.
06:38 Non, non, ce n'est pas ça la réalité.
06:40 La réalité, c'est qu'on se lève tous les matins à 6 heures et qu'on se couche le soir
06:45 une fois que tout le monde est couché à 2 heures du matin.
06:48 C'est ça la réalité.
06:49 [Générique]