À 19 ans, Tom est en équipe de France de parachutisme

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"Ça va tellement vite que le moindre coup peut nous faire tomber dans les pommes, complètement." À 19 ans, Tom Mattoni est membre de l'équipe de FFP - Fédération Française de Parachutisme. Nous l'avons suivi le temps d'une journée pour découvrir son quotidien et les différents sauts qu'il réalise en entraînements.

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Transcript
00:00 La première fois que j'ai sauté d'un avion, je me suis posé,
00:04 je me suis dit c'est bon, c'est ça que je veux faire toute ma vie.
00:07 Et maintenant que j'ai intégré l'équipe d'eau France de parachutisme,
00:15 j'ai envie d'être champion du monde comme mes coéquipiers.
00:18 Maintenant, moi en entraînement, je fais 12 sauts par jour,
00:26 donc c'est intense, c'est long.
00:28 Les stages durent une dizaine de jours.
00:30 Là, j'ai un peu les jambes qui trompent, je vous avoue,
00:32 quand je suis baladé en ligne, elle redescend.
00:34 Alors, ce n'est pas qu'il m'impressionne,
00:35 c'est qu'il impressionne tout le monde.
00:37 Au championnat du monde 2022,
00:38 quand ils nous ont vu arriver avec un athlète de 18 ans,
00:41 ce n'était jamais arrivé en fait.
00:43 On est en même temps amis, coéquipiers, une famille,
00:46 et tu n'as pas de lien avec tes coéquipiers fort,
00:48 c'est difficile de performer quand même.
00:50 Bonjour Néo, je m'appelle Tom Matoni, j'ai 19 ans,
00:54 je suis en équipe d'eau France de parachutisme.
00:56 Avec mon équipe, on est champion d'Europe,
00:57 moi je suis champion du monde junior.
00:59 Vous allez me suivre aujourd'hui pour une journée d'entraînement
01:02 qui s'annonce assez intense.
01:03 Quand on saute, quand on se jette de l'avion,
01:05 là, accroché, notre cerveau ne réfléchit plus.
01:07 Chaque saut, c'est cinq figures tirées au sort
01:10 avec des enchaînements aléatoires.
01:12 Le but, c'est d'en faire le plus possible en 35 secondes
01:15 à partir du moment où on se jette de l'avion.
01:17 On est une équipe de quatre performeurs.
01:19 Là, nous, on est en entraînement, en stage,
01:21 là, on est à Lille.
01:22 Actuellement, on s'entraîne assez régulièrement
01:24 de manière très intense parce que fin août,
01:27 on a les championnats d'Europe
01:29 et la Coupe du Monde en Norvège.
01:30 La sortie.
01:32 Ah, oui, merde.
01:34 Vu qu'on est sur une planche,
01:36 ça va nous permettre de visualiser de manière précise
01:39 les enchaînements à effectuer.
01:41 Mais on sait ce qui va nous attendre en chute libre.
01:45 Là-haut, ça dure 35 secondes,
01:47 donc on n'a pas le temps de se parler,
01:49 on n'a pas le temps...
01:50 En fait, on n'a pas la place aux doutes.
01:52 La moindre hésitation, en fait,
01:54 ça va faire dérailler les enchaînements.
01:57 Et du coup, ça peut créer des hésitations,
01:59 et du coup, c'est des pertes de temps
02:01 qui, à haut niveau, sont impardonnables.
02:04 En gros, ça, c'est une maquette
02:06 qui est basée sur la porte de l'avion.
02:10 En gros, c'est identique à ce qu'on va retrouver dans l'avion.
02:13 Donc, ça nous permet de prendre des espèces de petits repères,
02:16 savoir où la main, on va prendre pour pouvoir se tenir,
02:19 est-ce qu'on va glisser.
02:20 Si tu sens qu'il y a de la tension de ton côté droit, là,
02:26 tu t'étales un petit peu.
02:27 Ça va le faire naturellement,
02:29 mais il ne faut pas que tu continues le mouvement
02:31 en étant sur la mauvaise tranche.
02:34 Lui, il a 600 ou 700 sauts,
02:36 ce n'est pas beaucoup.
02:37 Les gens contre qui on se bagarre,
02:39 les Américains, les grandes équipes,
02:42 ce sont des gens qui peuvent avoir 6 000, 7 000, 8 000, 15 000 sauts.
02:45 Donc forcément, on sait qu'on a du travail à faire de ce côté-là.
02:49 C'est dommage de chier ça,
02:53 parce que là, ce n'est pas du tout compétitif.
03:00 Je sais que derrière moi, il y a énormément de jeunes
03:02 dans le milieu du parachutisme,
03:04 c'est-à-dire qu'ils ne sont pas des millions,
03:05 mais il y a forcément des personnes qui aimeraient être à ma place aujourd'hui.
03:08 Il faut à chaque fois, à chaque saut, se remettre en question,
03:11 comme si c'était le premier saut qu'on faisait,
03:13 pour justement éviter les risques de la surconfiance
03:18 et de se dire que notre place, elle est assurée.
03:21 En prévue, on a la combinaison.
03:23 Elle a des espèces de boudins,
03:25 ce qui nous permet de s'agripper pendant les enchaînements de figures.
03:29 Et c'est très important, parce que par exemple,
03:30 si on prend une épaule ou quoi, ça peut compter faute.
03:33 Donc c'est vraiment important de prendre les boudins.
03:35 Le cas, premièrement, c'est vu qu'on est en équipe,
03:38 qu'on fait des enchaînements de figures, on est très proches entre nous
03:41 et ça va tellement vite que le moindre coup peut nous faire tomber dans les pommes.
03:44 C'est complètement.
03:46 Pendant la montée, on est très concentrés
03:48 parce qu'on sait que le moment approche,
03:51 c'est à dire que c'est maintenant qu'il faut être efficace.
03:53 On est vraiment dans notre bulle, c'est à dire qu'on est très concentrés.
03:56 On est surtout sur nous-mêmes.
03:58 On pense à personne d'autre, on pense juste à notre saut
04:01 et à être vraiment focus pour la sortie et pour le saut en lui-même.
04:05 Moi, j'ai commencé grâce à mon père,
04:14 clairement parce qu'il était dans le milieu et il a su saisir l'opportunité,
04:19 c'est à dire que quand j'avais 8 ans, il y a eu des sélectives
04:22 au sein d'une soufflerie, Aérocarte à Paris,
04:25 qui voulaient créer des équipes junior.
04:27 Mon père, il m'en parlait, mais il avait un petit peu d'appréhension lui
04:30 parce que du coup, vu qu'il était dans le milieu,
04:32 il avait un petit peu peur que je m'y mette,
04:33 mais il savait que c'était la suite logique.
04:35 Il connaît également les risques et les enjeux de ce sport.
04:38 Donc, il a forcément un petit peu peur que son fils s'y mette.
04:41 Il est plus que fier, c'est à dire qu'aujourd'hui,
04:45 il me suit dans toutes les compétitions et tout ça.
04:47 Et c'est lui qui me motive, c'est à dire que quand j'ai des petits coups de mou,
04:50 parce que des fois, il ne faut pas croire, mais les entraînements à haut niveau,
04:53 ça peut être compliqué.
04:54 Donc, des fois, même quand il y a un petit coup de mou,
04:56 il est toujours là derrière à me pousser, à me surpasser, à me rappeler.
04:59 Pourquoi je fais ça?
05:01 Donc, en fait, c'est ça, sans lui, aujourd'hui, je ne serais pas là où je suis.
05:05 Parce que c'est un petit peu mon mentor, en quelque sorte, c'est mon père.
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