Zoom - Philippe Randa : La triste France "macronisée"

  • l’année dernière
Chroniqueur politique et éditeur, Philippe Randa a fait, pendant de nombreuses années, les beaux jours de Bistro Libertés. Il vient de publier un nouveau tome de ses chroniques barbares : "La France macronisée - Le "quoi qu'il en coûte, de l’arnaque à la crise". Faisant le portrait, au quotidien, de l’action de l’actuel locataire de l’Elysée, Philippe Randa décrit un Emmanuel Macron qui vit de crise en crise et incarne une formidable arnaque politique. Pour l’auteur, Emmanuel Macron privilégie l’apparence et la posture aux décisions. Mais son bilan est sans appel : la France va moins bien, la France va mal !

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Transcription
00:00 [Générique]
00:05 Chroniqueur politique et éditeur, il a fait pendant de nombreuses années les beaux jours de Bistro Liberté,
00:11 Philippe Randa, bonjour.
00:12 Bonjour Martial.
00:13 Bonjour Philippe, merci d'être là pour présenter votre 133ème ouvrage, 133ème bébé,
00:19 intitulé "La France Macronisée, ce quoi qu'il en coûte de l'arnaque à la crise".
00:25 Alors, pour illustrer votre point de vue, les prestations du président Macron,
00:29 vous faites appel à Xenophon évoquant un Socrate qui ne voyait que de fourberies plus grandes
00:35 que de tromper ses concitoyens et de se faire passer lorsqu'on est sans mérite
00:40 pour un homme capable de gouverner l'État.
00:46 Vous avez été chercher les mémorables et Xenophon pour faire le portrait d'Emmanuel Macron.
00:50 Ça rime ?
00:51 Alors, peut-être parce qu'Emmanuel Macron est le premier président qui arrive
00:56 avec une batterie de diplômes, d'écoles, de références.
01:01 Les autres présidents ont aussi eu des diplômes, ont aussi eu des références,
01:04 mais lui c'est le jeune premier de la classe, celui qui a fait des prestations formidables
01:12 partout où il est passé, faisant oublier d'ailleurs qu'il avait été ministre de François Hollande,
01:17 au passage, parce que le quinquennat de François Hollande a gardé de mauvais...
01:22 a laissé de mauvais souvenirs chez les gens.
01:24 Et ce jeune président arrive au réolé de toute cette gloire
01:29 où tout le monde dit que c'est ce jeune premier formidable qui a fait un premier quinquennat,
01:34 qui est en train d'en faire un deuxième,
01:37 mais on peut lui juger aussi sur ses résultats depuis le début.
01:40 Et brusquement se dire "mais qu'a-t-il fait depuis le début
01:43 et pourquoi a-t-il toujours réussi à se sortir de toutes les situations ?"
01:50 Si on se redéroule le film, on sait très bien qu'au moment des gilets jaunes,
01:56 il a fait un exploit pour moi, un seul,
01:59 c'est pratiquement la seule fois où il m'a épaté Emmanuel Macron,
02:02 c'est qu'il a retroussé, rappelez-vous,
02:04 il y a des manifestations partout, sur les coins de rue, au rond-point et tout,
02:08 il a retroussé au propre et au figuré ses manches
02:11 et il a fait un tour de France pour parler.
02:14 Était-il écouté ? Pas vraiment, parce que je me suis dit,
02:18 je l'ai vu faire, je l'ai écouté un peu, c'était l'allogoré habituel,
02:23 mais il l'a fait et j'ai vu brusquement,
02:26 enfin j'ai constaté au même moment,
02:28 qu'effectivement ça déroutait les gens,
02:30 on se dit "tiens, il va à la rencontre des Français, il mouille sa chemise".
02:34 Et on ne pensait pas que ce président qu'on appelle,
02:38 qu'on compare à Jupiter, qui donne des ordres de là-haut à ses ministres et tout,
02:43 aurait été capable de faire ça.
02:46 Mais ça c'était quoi ? Il a fait des blabla,
02:49 ce n'est pas pour ça que ça a mis à genoux le mouvement des gilets jaunes,
02:53 c'est pour d'autres raisons, les black blocs sont intervenus,
02:56 la lassitude, le fait que les gilets jaunes étaient totalement divisés,
03:00 il y a plein de raisons.
03:01 Mais il reste quand même cette image où là, à ce moment-là, il l'a fait.
03:05 Trois mois après, il veut relancer sa réforme des retraites,
03:11 on ne s'en rappelle pas, mais la France était paralysée par les grèves,
03:15 au moment où le Covid, et le Covid, tout s'arrête,
03:20 et pour lui, il a deux ans de grâce,
03:23 parce que les deux ans de grâce, ce n'est pas les fameux 100 jours après l'élection,
03:26 les 100 jours de grâce d'Emmanuel Macron, ça a été la période du Covid.
03:31 Parce que là, plus personne ne bougeait, la classe politique était pétrifiée,
03:36 ne disait rien, personne a vraiment…
03:38 On faisait des petites remarques en disant "oui, le gouvernement,
03:40 il n'y a pas assez de masques, il y en a trop",
03:43 mais en fait, personne ne bougeait.
03:46 Arrive ensuite la fin du Covid,
03:51 et là, les gens, ouf, peuvent respirer à nouveau, si j'ose dire, sans le masque,
03:58 et donc il a encore un état de grâce,
04:00 mais c'est uniquement parce que les gens peuvent enfin se sentir libérés de lui.
04:05 Et puis, qu'est-ce qui se passe après ?
04:07 Il y a dans l'objectif 2022, on arrive en 2022,
04:12 les élections, et là c'est encore une autre étape,
04:15 et les élections, il arrive quand même,
04:18 face à des gens qui étaient motivés,
04:22 l'irruption d'Éric Zemmour dans l'arène politique,
04:27 le fait que Marine Le Pen a fait une campagne de fonds sur le pouvoir d'achat,
04:33 Mélenchon qui est redevenu le leader de la gauche,
04:37 face à tout ça, les gens qui se disent,
04:40 "Oh là là, on ne veut pas de Marine Le Pen, Eric Zemmour fait peur,
04:43 Mélenchon, n'en parlons pas, c'est l'apocalypse de gauche",
04:46 et bien, ils ressoutent des gens,
04:48 il fait un assez bon score au premier tour,
04:52 et puis arrive le second tour, face à Marine Le Pen, ce qu'il voulait,
04:55 et là, on s'aperçoit quoi ?
04:56 C'est que, en fait, par rapport au deuxième tour de son premier quinquennat,
05:03 Marine Le Pen fait un énorme score.
05:05 Donc en fait, il en parle, mais il est réélu.
05:08 Ah, le jeune premier, voyez, qu'on a beau dire ce qu'il veut, il est réélu.
05:12 Et là, aux surprises, je ne sais pas si c'est une divine surprise,
05:15 pour ses opposants sûrement, il perd sa majorité parlementaire.
05:20 Et donc, c'est un peu le sous-titre de mon livre,
05:24 son fameux "Quoi qu'il en coûte", si on en est au lendemain de son élection,
05:30 que restent-il des promesses d'Emmanuel Macron,
05:32 de ce qu'il devait faire ?
05:34 Quasiment rien.
05:37 La France est, quoi qu'on en dise, et quoi qu'il en dise, ruinée.
05:41 Et il fait face à une… il n'a plus de majorité parlementaire.
05:46 On voit comment ça se passe.
05:47 Il court après les Républicains,
05:50 les Républicains dont il a tout fait pour mettre à genoux.
05:52 Ils sont un peu aidés, ils l'ont un peu aidé aussi pour ça.
05:56 Mais il cherche majorités espérément.
05:58 Il n'a plus de majorité.
05:59 Il n'a plus… il n'a aucun actif à son… à son mandat,
06:05 sauf d'avoir empêché une Marine Le Pen d'être élue présidente de la République.
06:10 – J'ai poursuivi, si vous permettez. – C'est maigre, c'est peu.
06:12 – Si vous permettez, j'ai poursuivi les citations de Zénophon.
06:14 – C'est l'incompétence.
06:15 – Vous faites votre, cette remarque de Zénophon,
06:18 un peu ancienne quand même,
06:19 c'est le fait d'un homme sage de tirer profit de ses ennemis.
06:22 D'où ce livre, quand même, "Chronique barbare", c'est le 20ème,
06:25 contre M.… donc en même temps, contre M. "Quoi qu'il en coûte".
06:29 Et vous dites, en fait, il vit de crise en crise,
06:32 et vous en avez fait la démonstration là,
06:34 et c'est une arnaque.
06:36 – C'est une arnaque parce que, de tout ce qu'il a promis,
06:40 pour l'instant, il a réussi à faire passer quand même une chose,
06:43 effectivement, sa réforme des retraites.
06:44 Pour une fois, c'est un homme politique qui a, depuis le début,
06:47 toujours dit qu'il dit… enfin, il ne l'a pas toujours dit d'ailleurs,
06:49 avant il a dit qu'il ne ferait pas ça, varier sur les âges.
06:53 Il a réussi à faire passer cette réforme des retraites, incontestablement,
06:56 puisque de toute façon, toutes les mesures de…
06:58 les motions de censure sont retoquées à l'Assemblée, légalement,
07:01 ça, on ne peut pas le lui reprocher.
07:03 Le problème de cette réforme des retraites,
07:06 quoi qu'on en pense sur le fond, parce qu'en fait,
07:07 on n'a pas vraiment parlé sur le fond,
07:09 est-ce que vraiment, il a réussi, au lieu que les gens comprennent
07:15 ce dont il s'agissait, ou plus personne,
07:18 qu'on soit pour ou contre l'allongement de l'âge de la retraite,
07:21 plus personne n'a compris ce qu'il voulait.
07:27 À titre personnel, la retraite n'est pas un sujet qui me passionnait,
07:33 mais j'ai fini, je ne suis pas hostile au fait de travailler plus,
07:37 pourquoi pas, moi je pense qu'il faut plutôt arranger
07:39 les conditions de travail plutôt que la durée, c'est ça.
07:42 Et plus personne ne parlait des conditions de travail,
07:44 tout le monde parlait de l'arrêt de travailler, arrêter de travailler,
07:48 c'est devenu l'obsession de millions de Français.
07:51 Pas les conditions de travail qui, souvent, sont déplorables pour les transports,
07:56 enfin bon, c'est un autre sujet.
07:59 Et le problème, c'est que plus personne disait,
08:02 mais en fait, on en est où dans ce qui va se passer ?
08:04 Parce que là, ils ont reculé deux ans,
08:06 mais rien ne dit qu'ils ne vont pas trouver un an ou deux à dire,
08:10 finalement, 64 ans, ce n'est pas assez, on faut reculer encore.
08:13 Les oppositions ont dit que si elles revenaient au pouvoir,
08:16 ou si elles arrivaient au pouvoir immédiatement,
08:19 elles reviendraient sur l'âge de la retraite à 64 ans.
08:24 Est-ce qu'ils vont le faire le jour où, possiblement,
08:28 le Rassemblement National ou la NUPS,
08:33 si tant est qu'elle existe encore dans les temps qui viennent,
08:36 s'ils arrêtent tout, donc ça n'aura servi à rien.
08:38 Donc le bilan d'Emmanuel Macron, à ce jour, est totalement négatif.
08:43 Qu'on me donne une réalisation qu'il a pu faire.
08:46 Il a géré la France, mais depuis son accession au pouvoir,
08:50 la France va moins bien.
08:52 Exactement comme la France allait moins bien à la fin du quinquennat de François Hollande,
08:56 qu'elle allait moins bien à la fin du quinquennat de Sarkozy.
09:01 Tous les présidents de la République, quasiment depuis Mitterrand,
09:07 après leur action, quand on regarde ça de loin,
09:11 on se dit "mais la France va moins bien chaque année".
09:13 Elle n'est pas morte, on arrive toujours à survivre,
09:17 ce n'est pas la fin du monde, ce que je dis.
09:19 Mais la France, globalement, que ce soit les finances,
09:22 que ce soit l'éducation nationale, que ce soit la défense, la sécurité,
09:27 de quinquennat en quinquennat, le bilan est là, ça va moins bien.
09:32 Le grand reproche, finalement, que vous faites à Emmanuel Macron,
09:35 dans cet ouvrage dont j'ai oublié de dire qu'il est édité chez Dualpha Éditions,
09:39 que vous retrouvez sur la boutique TVL, sur boutiqueTVL.fr,
09:43 ou directement sur le site TVL.fr,
09:46 le grand reproche que vous faites à Emmanuel Macron,
09:48 c'est finalement de privilégier l'apparence, les postures,
09:52 à la réflexion, ou même aux décisions.
09:54 Cela, on peut le rapprocher, moi je le rapprochais peut-être d'un Trudeau,
09:57 vous voyez, ou de quelques autres de la même enchance.
10:00 Et en fait, vous, vous trouvez des similitudes avec Giscard d'Estaing,
10:03 et là, vous nous ramenez en 1974, 50 ans.
10:06 – Oui, parce que j'ai connu, je me rappelle quand même,
10:11 du septennat de Giscard d'Estaing, au moins des dernières années,
10:14 où qu'est-ce qui se passait ?
10:16 Rappeler, qu'on se rappelle, les Français les plus âgés
10:18 vont pouvoir se rappeler de ce Giscard qui se voulait un président,
10:22 jeune et moderne, c'est le premier qui a voulu mettre cette image
10:26 de président proche des gens, jeune et moderne.
10:28 Charles de Gaulle, Georges Pompidou, leurs prédécesseurs à la tête de l'État,
10:32 n'ont jamais voulu jouer les jeunes premiers dynamiques.
10:36 Giscard d'Estaing, si. Et qu'est-ce qu'il a fait ?
10:38 Rappelez-vous, il invitait les éboueurs à venir petit-déjeuner avec lui.
10:44 Pourquoi pas ? Enfin, c'est démagogique.
10:47 Et c'est le premier à dire "je vais aller dîner chez des Français".
10:51 Et puis alors, la première phrase qu'il disait chez les Français,
10:54 surtout, ne mettez pas les petits plats dans les grands,
10:56 faites-moi deux œufs, j'adore ça, il est proche du peuple, c'est formidable.
11:01 C'est bien, tout le monde a répété, tout le monde a mis ça.
11:03 Lorsqu'Emmanuel Macron, maintenant, 40 ans après,
11:09 veut paraître aussi proche, alors lui ce n'est pas les gens,
11:13 ce n'est pas le bas-peuple comme encore Giscard d'Estaing,
11:15 parce que c'est encore le bas-peuple qui comptait un peu à l'époque.
11:18 Là, il veut voir les jeunes, parce qu'on ne parle plus que du jeunisme,
11:21 et que des jeunes.
11:22 Alors, qu'est-ce qu'il fait pour toucher les jeunes ?
11:24 Il fait cette fameuse émission avec Carlito.
11:28 Il invite le 14 juillet ce jazz-band là de...
11:32 – Keddie Smile.
11:33 – Keddie Smile, voilà, de gens, de yel,
11:37 parce qu'on dit yel maintenant qu'on ne sait plus si c'est des hommes ou des femmes.
11:43 Alors, tout ça bigaré, tout ça, la France multiculturelle,
11:47 c'est très bien, ça fait jeune, ça fait très bien.
11:51 C'est exactement comme Giscard avec ses éboueurs,
11:54 je n'ai rien contre les éboueurs, pourquoi pas les invités à les jeuner,
11:57 mais sous les caméras et tout, à quel est l'intérêt sinon de créer le buzz ?
12:02 C'est pour ça que je compare beaucoup Giscard d'Estaing,
12:05 enfin Emmanuel Macron à Giscard d'Estaing, c'est le même personnage.
12:09 – Sans jeu de mots, tous les deux font un peu un mélange des genres.
12:12 – C'est un mélange des genres.
12:13 Il n'y a pas une énorme admiration pour le général de Gaulle,
12:16 mais on ne s'imagine pas le général de Gaulle
12:17 descendre la fonction présidentielle à ce niveau-là.
12:21 François Mitterrand non plus, on ne le voit pas faire ça.
12:26 Jacques Chirac avait encore en tant que président une certaine tenue, il n'est pas…
12:32 Après, t'es arrivé avec Sarkozy, le côté bling-bling,
12:36 c'est comme ça qu'on a déclaré qui était son quinquennat,
12:43 et puis après, évidemment, on a connu François Hollande,
12:47 la pétrolette, le casque et les croissants, rue du Cirque.
12:50 Bon, mais de quinquennat en quinquennat,
12:54 les présidents sont quand même obligés à descendre la fonction présidentielle.
13:02 Et même encore autre chose, aujourd'hui,
13:05 j'ai encore entendu Emmanuel Macron dernièrement,
13:07 ce que ce soit sur le travail, la santé et tout, c'est lui qui parle,
13:11 c'est lui qui vient expliquer quelles seront les réformes, ce qu'on va donner.
13:15 Il n'a pas de ministre, ce président Macron ?
13:18 Pourquoi c'est toujours lui qui est sous les caméras ?
13:20 Les ministres, on en connaît, on connaît Elisabeth Borne,
13:22 parce que c'est la première ministre, certes, mais un peu le ministre…
13:27 – Pour l'instant. – Pour l'instant, effectivement.
13:29 François Braun, parce que c'est les hôpitaux, on parle d'Armanin,
13:33 parce qu'à cause de la répression qu'il fait,
13:36 mais à chaque fois évidemment qu'il y a un crime,
13:38 ou l'ultra-droite a sanctionné, on fait une déclaration avec Armanin,
13:44 et tous les autres ministres.
13:47 Pape Ndiaye, il se trouve que je connais quelques personnes
13:50 qui sont dans les ministères de l'éducation nationale.
13:53 Je lui dis "mais vous en pensez quoi de Pape Ndiaye ?"
13:56 Il dit "mais rien, il n'est jamais là, il est absent".
14:01 On ne lui reproche pas telle déclaration, telle action,
14:04 on lui reproche qu'il n'est jamais là, il n'est pas du tout fait…
14:08 Alors pourquoi Pape Ndiaye, on ne parle de lui
14:10 que lorsqu'il fait des déclarations wokistes,
14:12 effectivement, qui scandalisent, ou que des éducateurs trouvent formidables,
14:18 mais en tant que ministre de l'éducation nationale, il est totalement absent.
14:21 C'est le problème d'avoir nommé des gens venant de la société civile.
14:26 Je vais employer une expression qui n'est pas belle,
14:29 mais la politique, diriger la France, c'est un métier.
14:33 On peut être très bon dans sa partie, dans la société civile,
14:37 et le jour où on se retrouve aux manettes d'un ministère,
14:41 on fait de la figuration.
14:43 On a reproché aux présentateurs de télévision et tout
14:46 d'avoir souvent, dans le temps, de très jolies filles
14:49 qu'on appelait des "petiches" qui étaient là juste pour le décor.
14:52 Mais que sont ces ministres de Macron, sinon des "petiches" ?
14:56 – Tout au long de vos chroniques barbares, vous avez utilisé le mot "wok"
14:59 mais c'est vrai que vous dénoncez ce wokisme,
15:01 ce grand doctrinement politique qui l'accompagne.
15:04 Ça c'est vraiment des cibles, pour vous, insupportables,
15:07 avec beaucoup de mise en garde à travers le frage.
15:10 – Il y a beaucoup de mise en garde.
15:12 Ce recueil de chroniques et de sujets très divers
15:15 que je regroupe dans mes chroniques, donc le 20ème volume,
15:20 c'est au jour le jour, chaque année, ce qui s'est passé de plus flagrant.
15:25 Je ne peux pas parler de tout, il y a des sujets forcément
15:27 que j'oublie, sur lesquels je fais l'impasse.
15:30 Mais le wokisme, vous admettrez quand même
15:33 que c'est devenu aujourd'hui, actuellement, prédominant.
15:37 On ne peut pas aller nulle part sans, brusquement,
15:40 que les gens parlent, féminisent des noms,
15:43 font de nouvelles appellations.
15:48 Je prenais encore le métro hier dans Paris,
15:53 où, assis à une place, il y avait…
15:58 Je ne sais pas, franchement, si c'était un homme
16:01 qui se prenait pour une femme ou une femme qui se prenait un homme.
16:03 Je ne suis pas capable de connaître son sexe.
16:05 Et aujourd'hui, moi, je ne fais pas de…
16:09 Il a le droit de vivre comme il veut, c'est…
16:12 Personne, je peux dire personne, sans choquer,
16:16 mais c'est quand même terrible de se dire,
16:18 aujourd'hui, on ne sait pas, ces gens s'habillent, se coiffent,
16:23 se maquillent, se maquillent, ils avaient tout.
16:26 Alors, ils ont inventé le mot "iel", comme ça, effectivement,
16:28 au moins, c'est un néologisme qui sert,
16:30 puisque, réellement, sincèrement, et là, je ne me moque pas,
16:34 je dis, je ne sais pas s'il est né homme ou il est né femme.
16:40 C'est ça, le "wookie", c'est-à-dire, c'est cette propension,
16:45 dans tous les secteurs de la société,
16:47 à vouloir imposer une nouvelle vision de l'homme, l'homme nouveau.
16:51 Vous savez, on a beaucoup reproché aux dictatures,
16:53 pour celles du XXème siècle, la dictature communiste,
16:56 la dictature fasciste, nazie,
16:58 de vouloir faire l'apologie de l'homme nouveau,
17:01 selon leur conception propre.
17:03 Et là, qu'est-ce qu'on fait d'autre, sinon de faire l'être nouveau,
17:06 puisqu'on ne peut pas dire l'homme nouveau,
17:08 c'est la femme nouvelle, l'homme nouveau,
17:10 ou même plus, ni l'homme, ni la femme.
17:13 C'est en permanence, dans tous les discours,
17:16 pas forcément sur TV Liberté, mais voilà,
17:20 quoi que c'est un sujet que vous abordez souvent.
17:23 - Oui, parler de communisme, on parlait de wookieisme,
17:25 vous faites des portraits assez savoureux, d'ailleurs, de personnalités.
17:28 Alors, si on dit communisme, je réponds Clémentine Autain,
17:31 si on dit wookieisme, je réponds, bien évidemment, Sandrine Rousseau.
17:34 Ça, ce sont vraiment des cibles, dans l'ouvrage,
17:37 elles apparaissent d'une manière assez...
17:39 Vous êtes assez dure avec elles.
17:41 - En fait... - Avec qui, elles ?
17:43 - Je les considère encore comme des dames.
17:46 J'espère que je ne vais pas les choquer,
17:48 que je ne les insulte pas en disant ça.
17:51 Oui, tout simplement, parce que c'est passionnant de les voir,
17:55 voir surtout comme une Sandrine Rousseau.
17:59 Je pense qu'à couper les têtes, comme elle fait,
18:03 dans son propre camp, je ne parle pas de...
18:05 C'est ce qu'elle dit sur ses rivaux ou ses ennemis politiques,
18:09 mais dans son propre camp, c'est ce que j'ai voulu mettre en exergue
18:13 dans ma chronique et dans ce livre,
18:15 c'est que je serai membre de la NUPS.
18:19 Je serai donc allié avec la camarade Sandrine Rousseau.
18:25 J'aurais peur, parce que jusqu'à présent,
18:28 rappelez-vous, elle a quand même désingué
18:31 le président de son parti, Julien Bayou.
18:35 Au moment de la campagne présidentielle,
18:39 elle a carrément poignardé,
18:41 elle a été virée de l'équipe de campagne de Jadot.
18:46 Aujourd'hui, elle mène l'action contre Adrien Quatenens,
18:52 j'ai du mal à le prononcer,
18:54 lorsque, effectivement, il avait eu ses histoires matrimoniales.
18:58 Je m'imagine que les gens de la NUPS,
19:04 aussi vastes soient-ils, écologistes,
19:06 Français soumises et tout, se disent
19:08 "Mais est-ce que demain, ce ne sera pas mon tour,
19:11 si elle pense, si réellement, je suis en travers de sa route,
19:15 ou si elle pense que je le suis ?"
19:19 Et donc, Sandrine Rousseau a peut-être
19:21 beaucoup de pouvoir médiatique, en tout cas, actuellement,
19:24 mais je prédis, ce n'est qu'une prédiction,
19:28 que peut-être, elle est déjà sur le déclin,
19:31 dans son propre camp,
19:33 ce ne sont pas ses rivaux ou ses ennemis politiques
19:35 qui vont la désinguer.
19:37 – Il y a des actes aussi que vous évoquez
19:39 sur cette année 2022, car ce livre reprend globalement
19:42 les événements de l'année 2022,
19:44 et vous évoquez le meurtre de la jeune Lola,
19:47 ce féminicide qui ne dit pas son nom,
19:49 ou ce francocide qui ne dit pas son nom,
19:52 c'est un crime horrible, et on sent que ça vous a terriblement touché.
19:55 – Il n'y a pas que moi, c'est quand même abominable.
19:59 La seule chose que j'ai essayé de faire remarquer,
20:02 oui, c'est un francocide, bien sûr,
20:05 mais je ne sais pas si le racisme a été spécialement précis
20:09 dans les intentions de la criminelle,
20:11 mais il y a une chose qui m'a heurté,
20:14 c'est que, brusquement, c'est une femme d'origine extra-européenne,
20:19 c'est une femme qui s'en prend à un enfant,
20:23 qui est une prédatrice sexuelle,
20:25 puisque elle, moi je n'ai lu que ce que la presse a rapporté,
20:30 assez unanimement, donc il n'y a pas de raison de mettre en doute,
20:34 qu'elle a fait prendre une douche à sa petite victime,
20:40 il y a eu des attouchements, et peut-être plus que ça,
20:42 on n'a peut-être pas tout dit.
20:44 Et que, brusquement, les féministes français
20:48 ne sont absolument pas intervenus,
20:51 ils n'ont pas dit quoi que ce soit,
20:53 ah non, il fallait dire "pas d'amalgame",
20:55 le fameux "pas d'amalgame",
20:57 là, brusquement, c'est une femme d'origine étrangère,
21:01 prédatrice sexuelle, on n'en parle pas,
21:04 surtout pas, parce que là, si on met ça en lumière,
21:07 on est abominablement raciste.
21:10 Je pense que les motivations, c'est les motivations d'une folle,
21:13 moi je ne pense pas que toutes les femmes d'origine extra-européenne
21:17 sont capables de telles abominations,
21:19 c'est vraiment une exception, bien sûr,
21:22 mais ça prouve aussi que les femmes sont capables
21:26 de choses abominables, pas que les hommes.
21:30 – Allez, on va parler de choses de plus sympathiques,
21:33 entre guillemets, c'est l'ouvrage qui permet aussi
21:35 de retrouver tous les entretiens que vous avez accordés à la presse écrite,
21:38 ce qui vous permet aussi de faire le tour d'actualités politiques,
21:41 des événements politiques qui se sont déroulés tout au long de cette année 2022,
21:44 et quel est, à partir de ce que vous avez vu en 2022,
21:46 votre regard sur le paysage politique en 2023,
21:49 en cette année 2023, en ce mois de juin 2023 ?
21:53 – Alors, j'en ai déjà beaucoup parlé, en disant,
21:55 avec le résultat des élections,
21:57 où Marine Le Pen a beaucoup surpris en réussissant
22:02 à former son groupe de 89 députés, ce qui n'est pas rien,
22:07 l'éruption d'Éric Zemmour, moi je n'y croyais pas à la base,
22:10 je ne pensais pas que ce brillant chroniqueur,
22:12 dire brillant chroniqueur, c'est un peu honaste,
22:14 tout le monde, même ses ennemis, reconnaissent que c'est un brillant chroniqueur,
22:18 mais pourrait se transformer en bête politique, je ne croyais pas.
22:21 Eh bien, pourtant, ça a été le cas, il a réussi,
22:24 et il a mené une campagne assez exceptionnelle,
22:28 en 6 mois, il a réussi ce score que tout le monde présente
22:31 comme une terrible défaite, mais quelqu'un qui en 6 mois
22:34 a réussi à avoir 2,5 millions d'électeurs, 7% des votants, c'est énorme.
22:41 La réussite de Jean-Luc Mélenchon, d'avoir réussi à sauver les meubles
22:45 de la gauche, lui qui n'est pas qualifié pour le second tour,
22:48 et qui réussit tout de même, à travers l'ANUPS,
22:52 à permettre qu'il y ait un groupe écologiste, un groupe socialiste,
22:56 un groupe de la France insoumise, et qui aujourd'hui,
23:00 et là j'en arrive à la conclusion, et qui aujourd'hui,
23:03 se retrouve lui, mis en cause, en fait, à l'ANUPS,
23:06 tout le monde cherche un peu à le dégager.
23:08 Macron n'a plus de majorité, les républicains se sont ridiculisés
23:15 dans le débat sur les retraites, ont perdu vraiment toute crédibilité,
23:19 on ne sait pas, ils étaient pour cette réforme,
23:23 mais ils ont voté contre, mais pas l'émotion de censure
23:26 qu'ils pouvaient faire, qu'ils pouvaient l'arrêter.
23:28 Politiquement, il n'existe plus, ils n'ont plus de chef,
23:31 Eric Ciotti, aussi, "méditerranéen" soit-il, avec son accent,
23:38 c'est sympathique, mais ça ne donne pas vraiment envie
23:42 de lui confier les règnes du pouvoir, c'est clair.
23:45 Marine Le Pen, son groupe, s'est présenté, c'est difficile
23:49 de les traiter d'extrémistes, de bandits, de gens qui veulent
23:54 faire une dictature, quand on voit l'attitude de l'ANUPS,
23:57 l'ANUPS leur a permis de se présenter, finalement,
24:00 comme des gens normaux, donc d'acquérir une certaine crédibilisation.
24:03 Moi, j'ai toujours pensé que Marine Le Pen,
24:05 qui ne parle que des diabolisations, ce n'était pas là le problème,
24:07 le problème, c'était d'être crédible.
24:09 Est-ce qu'elle a acquis suffisamment de crédibilité ?
24:12 L'avenir le dira, et à la prochaine échéance,
24:15 ce sont les élections européennes, c'est là où ça va être,
24:19 à mon avis, assez définitif, parce que qu'est-ce que va donner
24:22 le résultat des prochaines européennes ?
24:25 Est-ce que Jordan Bardella, si c'est lui qui mène la liste,
24:28 va réussir à faire venir à lui des élus républicains ou autres
24:34 qui le crédibiliseront et qu'il arrivera à rester
24:37 en tête des intentions de vote ?
24:40 Est-ce que la liste présentée par Reconquête, d'Éric Zemmour ou un autre,
24:43 auront des élus ? Parce que s'ils ont des élus,
24:46 ils perdurent dans le paysage politique.
24:48 S'ils n'ont pas d'élus, ça va être difficile de perdurer
24:50 dans le paysage politique.
24:53 L'union NUPS, visiblement, est mal partie,
24:57 donc ils vont peut-être avoir des députés d'un certain nombre,
25:01 mais en ordre désuni, le paysage politique, il en est là.
25:05 Quant au macroniste, le résultat, ça va être difficile.
25:10 S'ils font un piètre résultat, ils étaient en deuxième position
25:14 la dernière fois derrière le RN, s'ils régressent encore
25:18 en troisième ou quatrième position, tout est possible.
25:21 Le jeu est assez ouvert, il n'a jamais été aussi ouvert de l'avenir.
25:25 Mais je ne ferai aucune prédiction, parce que,
25:27 quand on fait des prédictions politiques, vous le savez,
25:29 Martial, c'est généralement, on se plante.
25:31 – Voilà, on essaiera de faire en 2024 une France démacronisée,
25:34 ça, on peut tenter de le faire.
25:36 En attendant, retrouvez cette France macronisée,
25:38 l'ensemble de ses chroniques qui datent de l'année 2022
25:41 jusqu'à cette période de 2023, c'est aux éditions du Alpha.
25:44 Merci Philippe Randa, à très bientôt.
25:46 – Merci Martial, à bientôt.
25:47 [Musique]

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