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Aurore Bergé, la ministre des Solidarités, est l'invitée du Live de BFMTV alors que la canicule s'installe dans le Rhône ce samedi

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Transcription
00:00 C'est vrai qu'on le voit ces dernières années, les canicules sont très fréquentes,
00:03 elles devraient se multiplier dans les décennies à venir, mettant nos corps à rude épreuve.
00:08 On rejoint tout de suite Aurore Berger, ministre des Solidarités.
00:11 Merci d'être sur notre antenne.
00:14 Bonjour.
00:16 Comment on se prépare à la canicule ?
00:19 Quels sont les gestes de précaution à prendre, surtout pour les personnes les plus vulnérables ?
00:25 Malheureusement, la France l'a appris.
00:26 Elle l'a appris parce qu'en 2003, vous le savez, on a eu un drame national avec la canicule
00:31 qui avait emporté près de 10 000 personnes âgées et vulnérables.
00:35 On a mis en place des plans canicule qui sont maintenant très rodés et efficaces,
00:43 à la fois dans les EHPAD, il y a 600 000 Français qui sont dans nos EHPAD,
00:47 et évidemment à domicile, où l'idée c'est que les gens puissent s'inscrire.
00:51 On a des registres de manière à identifier les personnes qui seraient en situation de vulnérabilité,
00:56 des personnes âgées, des personnes en situation de handicap,
00:59 des personnes avec des maladies chroniques, de manière à ce qu'elles soient contactées et appelées.
01:04 Mais heureusement, maintenant on a des dispositifs qui sont extrêmement efficaces,
01:09 et puis surtout, on a du personnel soignant, du personnel médico-social,
01:12 qui est évidemment extrêmement attentif et aguerri.
01:16 Justement, Madame la Ministre, sur ce personnel soignant, sur ce personnel médical,
01:20 vous êtes régulièrement pointée du doigt pour ne pas allouer assez de moyens aux hôpitaux.
01:26 D'ailleurs, il y a quelques services d'urgence aujourd'hui qui sont fermés en France.
01:31 Comment est-ce que vous feriez face à une calicule, si elle devait durer dans la longueur,
01:37 pour l'affronter, parce qu'on sait qu'il manque du personnel soignant aujourd'hui dans les hôpitaux en France ?
01:42 Le ministre de la Santé, c'est Aurélien Rousseau.
01:47 Évidemment, il s'est rendu dans un certain nombre de services d'urgence, justement,
01:49 pour garantir qu'il y ait une continuité des services d'urgence l'été.
01:53 Nous, on fait ce travail aussi, évidemment, vis-à-vis des EHPAD,
01:56 dont l'État doit être en première ligne, évidemment, en lien avec les départements sur le sujet.
02:01 Pareil sur la question des aides à domicile.
02:03 Il y avait un risque, en effet, qui avait été identifié très en amont,
02:07 c'est qu'il y ait une rupture, en fait, dans le suivi des personnes l'été,
02:10 parce que, vous l'avez dit, on a évidemment des questions de la capacité de recrutement
02:15 sur le personnel soignant et sur le personnel médico-social.
02:18 C'est aussi pour ça qu'on continue à mieux reconnaître, à mieux valoriser ces métiers.
02:22 Mais on a réussi à identifier la situation très en amont, de manière à garantir, encore une fois,
02:27 que les 600 000 Français qui sont accueillis en EHPAD puissent avoir la même qualité,
02:32 la même garantie de soins en EHPAD, grâce à un personnel qui est, évidemment, extrêmement performant,
02:38 qui est extrêmement engagé, auquel je veux redire ma reconnaissance.
02:41 Et par ailleurs, on a aussi une culture du contrôle qui s'est beaucoup renforcée dans les EHPAD.
02:46 Pour être très honnête, avant le scandale Orpea, en vérité, on avait, pour ainsi dire, pas de contrôle.
02:51 On avait, en moyenne, un tous les 20 ans. Donc, un tous les 20 ans, ça veut dire, pour moi, pas de contrôle.
02:55 Aujourd'hui, on a renforcé les équipes. On aura encore des équipes renforcées à la rentrée,
03:00 avec plus d'une personne par département, 130 personnes très exactement déployées pour ce contrôle.
03:05 Donc, à la fois, un personnel qu'on doit mieux reconnaître, mieux valoriser, évidemment,
03:10 et aussi, encore une fois, des contrôles. Mais la culture du contrôle,
03:13 ce n'est pas la culture de la défiance vis-à-vis de celles et ceux qui s'engagent pour nos aînés.
03:17 On se souvient que la canicule de 2003 avait provoqué une véritable hécatombe.
03:22 C'est vrai que les personnes qui sont dans les EHPAD boivent souvent moins.
03:27 Comment vérifier tout au long de la journée que ces personnes sont bien hydratées ?
03:31 C'est vrai que beaucoup de soignants se plaignent d'un manque de personnel sur place.
03:38 Vous l'avez dit, la question de l'hydratation pour les personnes les plus âgées.
03:42 En vérité, la principale difficulté, c'est que les personnes les plus âgées n'ont pas la même capacité de régulation.
03:48 Elles ne peuvent pas transpirer, pour dire les choses très concrètement,
03:50 comme les plus jeunes peuvent le faire. Elles n'ont pas cette même capacité.
03:54 C'est surtout ce risque-là qui existe. C'est pour ça qu'on a des pièces qui sont aujourd'hui rafraîchies,
03:59 évidemment, dans les différents EHPAD. On a des îlots de fraîcheur qui sont déployés.
04:04 On vérifie que les personnes, non seulement, sont hydratées,
04:06 mais qu'on puisse encore une fois leur apporter, tout au long de la journée, cette fraîcheur.
04:09 C'est la raison pour laquelle on peut aussi les mettre en collectif,
04:12 pour qu'il y ait un meilleur suivi qui puisse être réalisé.
04:15 Encore une fois, vous savez, on a 600 000 Français qui sont accueillis en EHPAD,
04:19 7 500 EHPAD, donc des milliers de personnes qui, au quotidien, prennent soin d'eux,
04:23 que ce soit le personnel soignant ou le personnel médico-social, qui est extrêmement engagé.
04:28 Madame la ministre, on avait aussi une question, évidemment, à vous poser sur ce drame qui a frappé Lisieux.
04:34 Vous savez, ce principal de collège qui a été retrouvé mort dans son collège par sa femme et par ses enfants.
04:41 L'enquête ne fait que commencer, mais c'est toute la communauté éducative, évidemment, qui est endeuillée aujourd'hui.
04:48 Votre collègue Gabriel Attah, le ministre de l'Éducation nationale, a fait part de son émotion.
04:53 J'imagine que c'est tout le gouvernement, bien sûr, qui fait bloc derrière cette communauté éducative.
05:00 Bien sûr, je crois que c'est tout le pays tout entier, surtout, qui fait bloc derrière la communauté éducative
05:04 devant un drame aussi effroyable et qui, je crois, nous a tous absolument bouleversés.
05:09 Il y a une enquête judiciaire, vous l'avez rappelé, donc ce n'est pas, évidemment, à moi de m'exprimer
05:13 à partir du moment où une enquête est en cours. Par contre, je crois qu'il faut tous, évidemment,
05:16 qu'on rappelle l'attachement qui est le nôtre au personnel éducatif, au personnel enseignant
05:21 cette veille de rentrée scolaire. Et je crois que c'est la nation tout entière, dans ces cas-là,
05:25 évidemment, qui fait bloc. Et je crois que c'est une nécessité.
05:28 Et on l'a appris aussi au Robert G, que ce matin, c'est une autre question d'actualité,
05:32 ce matin, c'est une embarcation de migrants qui a chaviré au large de Calais.
05:35 La première ministre a demandé à Hervé Berville de se rendre sur place,
05:40 ministre justement de la Mer, pour faire un point sur la situation.
05:44 Elle a exprimé, la première ministre, l'engagement des équipes de secours
05:48 qui ont permis de sauver une cinquantaine de naufragés.
05:51 On est encore, comme ça, du côté de Calais, de cette traversée dans un drame,
05:55 un drame, finalement, qui se répète.
05:58 Évidemment, c'est épouvantable. C'est un drame. Et c'est la nécessité aussi
06:05 qu'on puisse mieux réguler la question des flux migratoires, de manière à faire en sorte
06:11 que des personnes ne prennent pas des embarcations de fortune qui mettent leur vie en péril.
06:16 Et vous le savez, à chaque fois, la France est évidemment engagée,
06:19 les secours sont évidemment engagés, de manière à ce qu'on puisse être présent
06:24 et qu'on puisse sauver un certain nombre de ces personnes,
06:27 et dénoncer aussi celles et ceux qui font commerce, malheureusement, de cette misère,
06:32 avec les risques qu'ils font prendre aux personnes en les mettant sur ces embarcations de fortune.
06:37 Donc on a à la fois un devoir humaniste qui est évident, de venir au secours
06:42 de celles et ceux qui prennent des risques, de manière à, évidemment, en aucun cas,
06:46 ne les laisser périr, et dans le même temps, une exigence de fermeté,
06:50 de fermeté d'autant plus absolue à l'égard de ceux, encore une fois, qui font commerce de ces drames.
06:55 Merci, Aurore Berger, merci Madame la Ministre d'avoir accepté de réagir sur notre antenne.

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