Le Conseil d’État examine ce mardi le recours des “Soulèvements de la Terre”, collectif écologiste dissous par décret le 21 juin par le gouvernement au motif qu’il aurait appelé à la commission de violences. Plusieurs associations et partis, dont la France Insoumise et Europe Écologie-Les Verts se sont associés au recours.
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00:00 Quand on organise une manifestation, un rassemblement comme ceux qui ont lieu à Seine-Solide,
00:04 on ne maîtrise pas les gens qui peuvent s'associer à ce rassemblement.
00:08 Et donc potentiellement, effectivement, quand on est 30 000,
00:11 il peut y avoir des casseurs, des gens qui ne sont pas exactement dans une approche pacifique
00:17 de la façon de manifester.
00:20 À ce titre-là, si on considère que nous sommes responsables de ces agissements,
00:24 alors il faut se dépêcher de dissoudre la CGT, la CFTT, EFAU, Sud,
00:29 qui quand ils organisent des manifestations, notamment sur les retraites,
00:32 se retrouvent aussi confrontés à des casseurs,
00:37 et pour autant ils ne sont pas responsables de ces agissements.
00:40 Donc un peu de discernement ne nuirait pas.
00:42 Et effectivement, sur les dégradations,
00:46 ce sur quoi on a insisté pendant cette audience,
00:51 c'est montrer le caractère symbolique.
00:52 C'est-à-dire qu'effectivement, on a enlevé un coude sur une station de pompage.
00:57 La valeur de ce coude, c'est à peu près 80 euros.
00:59 On a coupé un bout de PVC de quelques mètres.
01:02 Une barre de 9 mètres de PVC, ça vaut 40 euros.
01:06 Donc on est dans la symbolique.
01:08 Et c'est grâce à ces symboles qu'on n'a pas en France
01:11 un camp militaire sur le plateau du Larzac,
01:14 qu'on n'a pas en France de gaz de schiste,
01:16 qu'on n'a pas eu l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
01:20 Donc c'est ces symboles-là qu'il faut entendre,
01:22 et en aucun cas criminaliser des symboles qui visent à faire en sorte
01:28 qu'on protège l'intérêt commun dans ce caractère d'urgence
01:31 qu'est le changement climatique,
01:33 qu'est l'effondrement de la biodiversité,
01:34 qui exige que nous résistions face à des projets
01:37 qui vont à l'encontre de ces grands enjeux
01:40 que sont le climat, la biodiversité et la santé
01:43 pour lesquels on a rendez-vous avec l'histoire.
01:46 Alors, Europe Écologie Les Verts et d'autres associations,
01:49 partis politiques, la France Insoumise
01:51 ont encore à agir pour l'environnement.
01:52 On est posé un recours parallèle.
01:54 Qu'en espérez-vous Benoît Bittau ?
01:56 Le recours parallèle c'est pour instruire le fonds,
02:01 c'est-à-dire qu'on veut démontrer sur le fonds
02:03 que ces citoyens, mais aussi ces organisations
02:08 sont conscients de l'urgence climatique.
02:10 Je rappelle quand même que nous nous adressions
02:12 au Conseil d'État aujourd'hui.
02:14 Conseil d'État qui a deux reprises à condamner ce gouvernement
02:17 pour une action climatique,
02:18 et vient de le condamner au mois de juin dernier, fin juin,
02:21 pour son inaction en faveur de la préservation
02:25 de la biodiversité.
02:26 Donc on voit bien que ce Conseil d'État
02:28 a conscience de cette urgence.
02:29 Et donc toutes ces associations, ces structures
02:34 qui viennent alimenter le débat sur le fonds
02:37 doivent permettre de nous aider à, sur le fond,
02:41 faire la démonstration que les soulèvements de la terre,
02:44 c'est un soulèvement citoyen de gens
02:46 qui sont inquiets pour leur avenir,
02:48 qui sont inquiets pour l'avenir des générations futures,
02:50 et qui veulent que, enfin, les politiques publiques,
02:53 les décisions officielles soient tournées vers ces urgences
02:57 autour du climat, de la biodiversité et de notre santé.