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L'hommage de Daniel Mangeas à Mathieu van der Poel, champion du monde mais aussi à toute la famille van der Poel... la famille de Raymond Poulidor que notre chroniqueur de Cyclism'Actu, Daniel Mangeas, connait si bien !

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Sport
Transcription
00:00 [Musique]
00:08 Alors déjà j'ai beaucoup pensé à Raymond parce que j'imaginais ce qu'il pouvait dire,
00:14 ce qu'il aurait pu dire s'il avait été devant son écran de télévision.
00:17 [Musique]
00:24 Ah oui c'est incroyable parce que moi j'ai commenté la victoire de Raymond à Salary,
00:31 j'ai commenté des victoires de Hadry sur le tour de France à Pau,
00:36 et puis aujourd'hui on voit le petit-fils qu'on a vu arriver en France quand il a gagné les boucles de la Mayenne,
00:42 mais Raymond y a cru d'être un peu plus introverti que Raymond,
00:48 mais Raymond lorsqu'il parlait de son petit-fils était vraiment très désert,
00:54 il avait décelé chez son petit-fils un talent exceptionnel et ça se confirme avec eux.
01:01 Ce qu'il réalise, alors peut-être qu'il y aurait une quatrième génération quand Mathieu va être papa,
01:07 mais en tous les cas c'est une carrière totalement réussie,
01:11 et puis ce qui est extraordinaire il y a des corps qui axent leur saison uniquement sur le tour de France,
01:16 sur un grand tour, mais il est capable d'être champion du monde de cyclocross,
01:20 de l'être en VTT, de gagner sur la route, c'est vraiment...
01:26 c'est pas un menu qu'il s'impose, s'il allait au restaurant il prend la carte,
01:32 il choisit, il est capable de briller partout, ça s'appelle la grande classe.
01:36 [Musique]
01:55 J'imagine que tu es avec une grande émotion dimanche,
01:57 on connaît ton lien avec la famille Poulidor, la famille Van Der Poel,
02:01 Mathieu Van Der Poel nouveau champion du monde sur route,
02:03 après une véritable démonstration sur le circuit de Glasgow,
02:06 comment tu as vécu cet événement toi ?
02:09 Comme beaucoup, déjà j'ai beaucoup pensé à Raymond,
02:15 parce que j'imaginais ce qu'il aurait pu dire s'il avait été devant son écran de télévision,
02:21 pour moi c'est l'un des plus grands championnats du monde que l'on ait vécu,
02:25 même si le parcours est un petit peu torturé,
02:28 et les croix en l'eau étaient également, mais moi je remets ça,
02:33 ça n'engage que moi, mais un petit peu dans la lignée de Bernard Hinault à sa lanche,
02:39 c'est-à-dire qu'il a réussi un exploit,
02:42 les images de ce championnat du monde resteront de sa chute, de son final, de son attaque,
02:50 tout cela restera dans la mémoire collective, comme a été le titre mondial de Bernard Hinault,
02:56 pour moi il y a sa lanche, il y a Glasgow, il y a eu des victoires françaises bien évidemment,
03:02 mais là on a assisté à un final absolument exceptionnel,
03:06 Bernard avait lâché l'Orient Baptiste à Marron Kelly,
03:10 et là Mathieu lâche Van Daart, Pedersen, Pogacar,
03:16 donc c'était un petit peu des décors du même calibre qui étaient avec lui,
03:20 les meilleurs étaient devant, et il a réussi à les mettre KO,
03:24 je pense que quand sa carrière se terminera Mathieu,
03:29 je pense que cette image restera à jamais dans l'histoire du cyclisme.
03:34 Mathieu Van Der Poel s'inscrit vraiment dans la lignée des très grands,
03:38 avec toutes les grandes victoires qu'il a obtenues dernièrement,
03:41 on a l'impression, c'est assez marrant, et comme le disait Cyril Guimard hier dans sa chronique pour Cyclisme Actu,
03:46 on a l'impression qu'il gagne un peu là où Raymond Poullidor terminait deuxième.
03:50 Oui, et où son père terminait deuxième, puisque Mathieu Van Der Poel a fait deuxième
03:56 du championnat du monde derrière Greg LeMond,
04:00 Raymond avait fait également deuxième du championnat du monde à Montréal derrière Eddy Merckx,
04:06 bon il a gagné, il en saurait moins l'épreuve qu'avait gagnée le grand-père,
04:11 mais c'est vrai qu'il a pris le maillot jaune,
04:15 où Raymond, donc en Bretagne l'année dernière, il y a deux ans je crois,
04:23 à Mur de Bretagne, il a pris le maillot jaune,
04:26 là où Raymond avait gagné en 1961 une étape de la milieu de Bretonne,
04:31 c'est vrai que je suppose qu'il doit beaucoup penser à son grand-père,
04:34 et puis là, il savait que son père avait fait deux d'un championnat du monde,
04:39 son grand-père également, et lui est champion du monde,
04:42 donc c'est absolument génial d'obtenir le titre,
04:45 là où son père et son grand-père sont passés très près,
04:48 pour moi c'est le meilleur grand du monde sur les épreuves d'un jour aujourd'hui.
04:52 On l'a senti très ému dimanche, il a l'habitude de célébrer ses victoires,
04:57 mais on a senti beaucoup d'émotion par rapport à ce titre de champion du monde,
05:00 il avait des choses sur le cœur par rapport à l'an dernier j'imagine aussi,
05:04 il avait vraiment envie de se racheter, de montrer qu'il était l'un des plus grands de sa génération.
05:10 Oui, je pense, je ne sais pas s'il l'a dit ou s'il le dira,
05:14 mais je pense qu'il a vécu très certainement l'émotion la plus forte de sa carrière,
05:20 parce qu'un titre de champion du monde, c'est pendant un an le meilleur grand ciel sur les épaules,
05:26 puis ce que je disais, rapporter à la performance de son père et de son grand-père,
05:32 on imagine que tout cela, les images de l'année dernière, tout cela a su se télescoper,
05:38 il y a sûrement eu une surabondance d'émotions sur l'année d'arrivée,
05:44 on imagine le bonheur qui était le sien, et j'entends Raymond dire "ah mon petit phénomène",
05:51 parce qu'il l'appelait toujours, il me disait "tu es là Daniel, c'est un petit phénomène,
05:56 c'est un vrai phénomène, c'est mon phénomène", et c'est vrai qu'il le répétait,
06:00 et j'imagine la joie qui aurait été celle de Raymond que d'assister à la course de Glasgow
06:06 les dimanches derniers.
06:08 Et Raymond Pouilledore sentait vraiment que son petit-fils avait quelque chose de particulier en lui
06:13 et qu'il allait faire une immense carrière ?
06:15 Oui, je me souviens, parce que j'étais le témoin de cette conversation-là,
06:19 j'entends Mathieu, je ne sais plus sur quelle course, la première fois que j'ai vu Mathieu,
06:24 c'était chez Jean-Yves Blaisance lors d'un cyclocross, il était tout jeune,
06:29 il était encore junior, et puis à l'Idière-en-Béry, dans une coupe du monde de cyclocross,
06:33 et puis il avait discuté un peu avec son grand-père, et Mathieu lui avait dit "tu sais,
06:40 papy, je ne serais peut-être pas un grand-dutour, mais je serais un grand-dutour classique",
06:44 et Raymond lui dit "mais si, tu peux être un grand-duteur", et Mathieu lui dit "non,
06:48 je me sens un peu trop lourd", etc.
06:51 Et c'était merveilleux de voir le grand-père qui essayait de persuader son petit-fils
06:56 qu'il pouvait être, dans les années à venir, un grand-duteur de France.
07:00 J'ai comme l'impression que ce jour-là, Raymond avait le souhait que Mathieu endosse
07:05 le maillot jaune du Tour de France.
07:07 Un jour, gagner le Tour c'est autre chose, mais c'était marrant de voir le travail
07:10 de persuasion de Raymond pour essayer d'adapter son petit-fils à penser au Tour de France,
07:16 alors que Mathieu était déjà orienté vers les classiques.
07:19 Et pour finir, cette dynastie van der Poulideur est exceptionnelle, c'est fou,
07:25 d'avoir une telle génération qui marque l'histoire du cyclisme, c'est incroyable.
07:32 Ah oui, c'est incroyable, parce que j'ai commenté la victoire de Raymond à Salary,
07:39 j'ai commenté les victoires de Adry sur le Tour de France à Pau,
07:44 et puis aujourd'hui, on voit le petit-fils qu'on a vu arriver en France quand il a gagné
07:49 les boucles de la Mayenne, mais Raymond y a cru dès le départ.
07:52 Adry, je ne sais pas, il est un petit peu plus introverti que Raymond,
07:56 mais Raymond, lorsqu'il parlait de son petit-fils, était vraiment très désert.
08:02 Il avait dessiné chez son petit-fils un talent exceptionnel,
08:06 et ça se confirme avec ce qu'il réalise.
08:10 Alors peut-être qu'il y aurait une quatrième génération quand Mathieu va être papa,
08:15 mais en tous les cas, c'est une carrière totalement réussie.
08:18 Ce qui est extraordinaire, il y a des coureurs qui axent leur saison
08:22 uniquement sur le Tour de France, sur un grand tour,
08:25 mais il est capable d'être champion du monde de cyclocross,
08:28 de l'être en VTT, de gagner sur la route,
08:32 c'est vraiment... ce n'est pas un menu qu'il s'impose,
08:37 s'il allait au restaurant, il prend la carte, il choisit,
08:41 il est capable de briller partout, ça s'appelle la grande classe.

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