Une alimentation saine est indispensable pour une bonne santé… Mais qu’est ce qu’un produit réellement sain ? S’il est bon pour la santé de manger des fruits et légumes, attention à ce qu'ils renferment. Pesticides, conservateurs mais aussi mode d’élevage, de culture et les traitements chimiques sont mis en cause. Les fruits et légumes deviennent dangereux non à cause de leurs propriétés naturelles mais à cause de tout ce qui y est ajouté dès la culture. Comment savoir si ce que l’on mange est vraiment sain, en dépit des apparences ? Ce documentaire nous éclaire sur le traitement de ces aliments, qui dénaturent parfois le produit et qui apporte plus de mal que de bien.
Réalisateur : Eric Wastiaux
Réalisateur : Eric Wastiaux
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Depuis 10 ans, une campagne de santé publique nous recommande de manger 5 fruits et légumes
00:09 ainsi que du poisson.
00:10 Nous avons voulu savoir ce qu'il y a vraiment dans ces aliments.
00:18 Comment sont-ils produits par l'industrie agroalimentaire ? Que trouve-t-on vraiment
00:25 à l'intérieur ?
00:26 Nous nous sommes aussi demandé comment éviter les produits qui polluent les aliments et
00:32 nuisent à notre santé.
00:33 Vous me donnez des pommes ? Vous les ferez analyser ? Oui.
00:38 Alors est-ce que j'ai le droit ?
00:41 Cette question est la responsabilité des experts, pas des politiques.
00:45 Si le sujet est aussi sensible, c'est qu'on avalerait plus de 120 résidus chimiques chaque
00:50 jour.
00:51 Ces aliments que l'on qualifie de sains nous empoisonnerait-ils ?
00:54 On s'interroge entre la responsabilité d'un certain nombre de produits chimiques, là
01:01 le pesticide, sur la montée de certains cancers, sur la montée des maladies neurodégénératives
01:06 et sur des troubles concernant l'enfant de façon très forte.
01:10 Face à cela, partout en France, des hommes et des femmes essaient d'inventer une alimentation
01:17 qui retrouverait son rôle le plus noble, nous faire du bien.
01:19 La vapeur va pénétrer à l'intérieur de l'aliment et elle va le faire transpirer.
01:27 Et l'aliment va cracher tout ce qui lui est étranger.
01:29 On est quand même super content de proposer un produit différent.
01:32 Alors mangez ça, un faux ou un toxe.
01:36 Depuis des années, on oppose la nourriture industrielle aux aliments naturels, comme
01:58 les fruits et légumes.
01:59 Il y a deux ans, une enquête indépendante est venue remettre en cause ces beaux principes.
02:05 L'association qui a mené l'enquête a pris comme base d'étude les repas de M.
02:11 Tout-le-Monde.
02:12 Des repas tout à fait standards, conformes aux recommandations du plan national de nutrition
02:16 santé d'ailleurs, équilibrés.
02:17 Pas un repas qu'on aurait été bricoler avec des aliments particulièrement douteux,
02:22 mais des repas tout à fait conformes à ce que les foyers français peuvent consommer.
02:25 Pain, viande, poisson, thé, tomate.
02:29 En tout, l'association a attesté une vingtaine d'aliments composant les trois repas de la
02:35 journée.
02:36 Et le constat est alarmant.
02:38 Au total, c'est plus de 120 substances chimiques gérées par les repas dans une seule journée.
02:44 Dans ces 120 substances chimiques, on avait une grosse quarantaine de produits qui sont
02:50 classés un titre ou un autre comme étant des cancérigènes possibles ou probables.
02:54 Et puis des perturbateurs endocriniens, environ une vingtaine.
02:58 Le plus alarmant dans ce rapport, c'est que même les aliments naturels de ces repas sont
03:04 contaminés.
03:05 Pour comprendre comment il est possible de s'empoisonner tout en faisant attention à
03:12 son alimentation, nous avons analysé le repas d'une famille, celui de Fernanda et de ses
03:19 deux filles.
03:20 J'adore la salade.
03:21 Pour la santé de ses enfants, Fernanda évite les produits transformés.
03:28 Elle cuisine des repas particulièrement diététiques.
03:32 Avec de préférence des produits naturels, salades, saumon, fraises et des pommes en
03:40 compote.
03:41 Mais cette mère de famille attentionnée fait-elle courir des risques à ses filles?
03:48 Nous avons sollicité le docteur Laurent Chevalier.
03:55 Ce nutritionniste est aussi un spécialiste reconnu des toxiques, notamment de ceux que
04:00 l'on trouve dans l'alimentation.
04:02 Il va accompagner Fernanda et sa fille Cecilia au supermarché.
04:10 Son rôle, décrypter les aliments que Fernanda consomme habituellement.
04:16 J'ai fait attention de ne pas prendre des aliments trop gras, par exemple.
04:21 Et des aliments frais également.
04:23 Et aussi, tu regardes la date?
04:26 Oui, on regarde la date, bien sûr.
04:30 Pour son plat principal, Fernanda choisit un de ses aliments préférés, du saumon.
04:36 Le saumon d'Atlantique.
04:39 Ça, c'est un produit qui est élevé en Norvège.
04:44 Le saumon en soi, c'est un produit qui est très intéressant, puisque c'est une chair
04:49 qui contient des acides gras oméga 3.
04:51 Donc, consommer du saumon, c'est très bien.
04:53 Le problème, c'est qu'on aimerait avoir un peu plus d'informations sur le mode d'élevage
04:57 et sur ce qui peut rester comme résidu de produit.
05:01 La moitié du saumon d'élevage consommé en France vient de Norvège.
05:06 Et 95% de ce saumon est du saumon d'élevage.
05:09 Problème, le ministère de la Santé norvégien a préconisé d'en limiter la consommation
05:16 à deux fois par semaine.
05:17 De la part du pays, qui fournit les deux tiers du saumon mondial, cette recommandation est
05:24 plutôt inquiétante.
05:26 Certains Norvégiens, comme le leader de l'association Green Warriors, sont opposés à l'élevage
05:34 intensif du saumon.
05:36 - Vous pouvez voir que c'est un saumon d'élevage, car sa queue n'est pas assez grosse.
05:41 Sa nageoire n'est pas assez développée.
05:44 Ce saumon ne pourrait jamais survivre dans la nature.
05:47 C'est parce qu'il grandisse dans une trop grande promiscuité.
05:50 Je ne recommande à personne de manger ce saumon.
05:57 C'est là que le saumon norvégien devrait se trouver à présent.
06:07 Pas dans l'assiette de qui que ce soit, si je dois vous dire la vérité.
06:11 Depuis que le saumon est devenu un poisson que le monde entier veut consommer, les fjords
06:20 de Norvège se sont transformés en gigantesques fermes aquacoles.
06:24 Mais ces fermes génèrent une pollution intense.
06:28 Parmi les produits mis en cause, un antibiotique, le diflubenzuro, que les fermiers utilisent
06:34 pour tuer un parasite, le pouls de mer.
06:36 Problème, le diflubenzuro est classé comme pesticide en Europe, mais la Norvège, qui
06:45 ne fait pas partie de l'UE, l'utilise quand même.
06:48 Sur ces images, prises par un sous-marin, une épaisse couche blanchâtre, ce sont les
07:00 matières fécales des saumons.
07:02 Dedans, des pesticides qui contaminent les poissons qui vivent à l'extérieur des
07:07 fermes.
07:08 Cette contamination serait responsable des difformités de ces poissons.
07:11 Au nord du pays, la ville de Trondheim a une particularité, on trouve encore des saumons
07:23 sauvages dans la rivière qui la traverse.
07:25 Arne Hansen est un pêcheur de saumons sauvages en colère.
07:33 Je ne comprends pas du tout comment vous pouvez manger du saumon d'élevage.
07:38 Si vous aviez goûté du saumon sauvage, vous ne pourriez jamais plus manger de saumon d'élevage
07:44 qu'il vienne de Norvège ou de n'importe où.
07:46 L'industrie du saumon est en train de détruire ma vie.
07:54 Ça détruit complètement ma vie.
07:57 Parce que dans deux ou trois ans, je ne pourrai plus pêcher de saumon dans ma rivière.
08:03 Les fermes de saumon détruisent les saumons sauvages.
08:10 La preuve, lorsque les pêcheurs font une belle prise, ils sont désormais obligés de la
08:17 relâcher, si c'est une femelle.
08:19 Chaque année, la ville de Trondheim organise le plus grand salon au monde de la pisciculture.
08:35 Pendant une semaine, Aquanor réunit les professionnels de l'industrie du saumon d'élevage.
08:44 Une tribune de choix pour Courte-Audolcaf.
08:49 Ce militant écologiste est placé sous haute surveillance car il dénonce sans relâche
08:56 les dangers de l'industrialisation des fermes aquacoles.
08:59 Oh, c'est bon à savoir.
09:06 C'est l'endroit où toutes les personnes impliquées dans l'industrie du saumon se
09:11 retrouvent.
09:12 C'est le plus grand rendez-vous mondial pour la pisciculture.
09:15 Ces éleveurs de poissons ont besoin d'informations.
09:18 C'est pour ça que c'est bien d'être là.
09:20 Eh, toi, le Suédois.
09:21 L'opinion norvégienne est vraiment en train de changer.
09:27 Elle n'est plus du tout en faveur des fermes aquacoles.
09:30 Les seules qui sont encore en faveur de ça, ce sont ceux qui font de l'argent avec.
09:35 Les Norvégiens sont agacés parce que la côte est en train d'être détruite par
09:40 une bande de millionnaires qui n'en ont rien à faire.
09:45 Ici, la recommandation du ministère de la Santé de limiter la consommation de saumon
09:50 a fait l'effet d'une bombe.
09:52 Pour rassurer les professionnels, la ministre de la Pêche a fait le déplacement.
09:56 Une ministre qui est également une productrice de saumon d'élevage.
10:01 Autant dire que la santé des consommateurs n'est pas son domaine de prédilection.
10:06 Il y a eu des allégations dans la presse française selon lesquelles le saumon d'élevage
10:15 n'est pas bon pour la santé.
10:16 Je crois que c'est mieux si vous parlez aux experts.
10:21 Cette question est la responsabilité des experts, pas des politiques.
10:24 Occupez-vous de lui.
10:28 Son principal adversaire politique n'est pas plus préoccupé de santé publique.
10:36 Il paraît qu'il y a des problèmes quand on mange du saumon.
10:40 On dit qu'il peut y avoir des maladies.
10:42 C'est n'importe quoi.
10:45 Pouvez-vous me dire pourquoi ? Oui, de n'importe quelle façon que vous le preniez, c'est bon
10:52 pour la santé de manger du saumon norvégien.
10:54 Ok, même s'il y a des problèmes avec l'élevage du saumon ?
11:00 Il n'y a pas de problème dans l'élevage.
11:08 A la limite, il peut y avoir des problèmes pour les femmes enceintes et les jeunes enfants,
11:12 mais ils ne devraient pas manger non plus de poulet ni quoi que ce soit.
11:15 Il n'y a pas de problème avec le saumon norvégien.
11:24 Les poissons d'élevage sont élevés comme des poulets en batterie, que ce soit le cabillaud,
11:32 la dorade, le bar, le tilapia ou d'autres encore.
11:35 En 2013, l'Union européenne a autorisé qu'ils soient de nouveau nourris aux farines
11:41 animales.
11:42 Mais qu'en est-il des poissons issus de la pêche ?
11:48 S'ils semblent plus sains, ils nagent tout de même dans des mers et rivières qui peuvent
11:53 aussi être polluées.
11:54 La pollution la plus grave est celle au métaux lourd.
12:00 La station marine d'Arcachon est spécialisée dans l'observation du milieu marin.
12:07 En disséquant les poissons, Régine Maury-Braché analyse leur taux de mercure.
12:12 Elle peut aussi connaître notre niveau de contamination au mercure à partir d'une
12:20 simple mèche de cheveux.
12:21 L'avantage des cheveux, c'est que c'est le reflet de la contamination par le mercure.
12:26 Et on sait que ces cheveux poussent d'un centimètre par mois.
12:29 Donc on va pouvoir connaître la contamination du mois précédent.
12:33 La coiffeuse ne va pas être contente.
12:35 Mon caméraman et moi allons nous prêter au jeu.
12:38 Je mange du poisson trois fois par semaine, alors qu'Emmanuel, le caméraman, n'en
12:43 mange qu'une fois.
12:44 On voit qu'Eric a un niveau de contamination de 2,6 mg par kilo, alors que Manuel n'a
12:58 que 0,74.
12:59 Donc on voit qu'Eric doit manger plus de poissons que Manuel, mais les quantités
13:07 il faut relativiser sont relativement faibles.
13:10 Mon taux de mercure est tout de même trois fois plus important que celui de mon collègue.
13:16 Dans n'importe quel poisson, on marque du mercure aujourd'hui ?
13:22 Oui, mais en quantité plus ou moins importante suivant le régime alimentaire du poisson.
13:26 C'est sûr qu'un poisson pissivant qui mange d'autres poissons ne sera plus contaminé.
13:31 Les petits poissons sont mangés par les plus gros et ainsi de suite.
13:35 Ceux qui se trouvent au bout de la chaîne alimentaire, les plus gros, sont les plus
13:40 chargés en mercure et il vaut mieux éviter de les manger.
13:44 Si quelqu'un ne consommait que du thon rouge et des gros poissons, des gros, des adultes
13:51 de plus de 100 kg, c'est sûr qu'il pourrait être contaminé par le mercure.
13:56 Il y a d'importance, il faut bien comprendre que la contamination par le mercure va avoir
14:01 un impact très important au niveau d'un cerveau en formation.
14:05 Alors quel genre de population ça va atteindre ? C'est le fœtus.
14:09 Donc c'est pour ça qu'on va faire beaucoup de surveillance au niveau de la femme enceinte
14:14 et pour l'enfant de zéro à sept ans.
14:15 Les conséquences sont graves, troubles neurologiques et hormonaux.
14:20 Les bénéfices en oméga 3 du poisson sont importants mais il faut éviter le poisson
14:26 d'élevage et privilégier le poisson de pêche.
14:29 Mangez plutôt des petits que des gros, par exemple moins de thon et de saumon et plus
14:36 de mackerels et de sardines.
14:37 L'agence française de sécurité sanitaire recommande de consommer deux fois par semaine
14:42 du poisson mais de limiter à deux fois par mois la consommation de carpe et d'anguille.
14:47 Retour au supermarché avec le docteur Laurent Chevalier et Fernanda.
14:58 Alors là, mets-tu ton salade ?
15:00 Il cherche une salade qui est le troisième légume vert le plus consommé en France.
15:05 Il y en a de toutes les sortes et à tous les prix mais certaines salades ne sont pas
15:10 si naturelles qu'il y paraît.
15:12 C'est quoi ça par exemple ?
15:13 On demande de rincer avant emploi.
15:15 D'accord.
15:16 Et en fait c'est lavé avec une eau qui est un petit peu chlorée, qui contient un
15:19 peu de chlore.
15:20 D'accord.
15:21 Alors c'est pas forcément très très gênant mais c'est vrai qu'il faut mieux bien bien
15:24 le rincer.
15:25 Alors et ce genre de salade ?
15:27 Sur ce type de salade quand elle est un petit peu emballée juste comme ça avant consommation,
15:32 ça la protège un petit peu des microbes mais là on a aucune information réelle sur
15:37 l'origine, sur le mode de culture.
15:39 Or les salades sont des produits fragiles et on peut utiliser un certain nombre de pesticides.
15:44 On a donc beaucoup d'incertitudes finalement non pas sur le produit lui-même mais sur
15:49 ce qui a été utilisé pour sa culture.
15:51 Pour découvrir si ces salades contiennent des produits chimiques, nous nous sommes rendus
16:01 dans une des régions productrices, en l'occurrence en Bretagne, près de Roscoff.
16:06 On va monter dans la parcelle.
16:12 Tant que c'est un collègue qui les fait, c'est pas à moi.
16:18 Alain Arouache est un producteur de salades.
16:21 Il nous emmène dans l'exploitation d'un de ses collègues.
16:24 En bon verre P de la salade bretonne, il nous fait l'article sur les qualités des salades
16:31 iceberg.
16:32 Il n'y a pas besoin de la laver.
16:35 On a 90 à 95% de la salade qui est consommable.
16:40 Donc on a du blanc, on a du vert pâle, on a du plus vert.
16:44 Il y en a pour tous les goûts.
16:45 Elle est croquante, elle est très bonne.
16:49 Tout juste sorti de terre, pas même lavé, directement emballé.
16:58 Par la grâce de quelques interventions humaines, ces salades n'ont ni puceron ni chenille.
17:03 On a travaillé beaucoup au niveau variétal sur les résistances, les tolérances au puceron.
17:12 Et derrière, il y a quand même quelques interventions en temps et en heure, suivant les constats
17:22 qu'on fait sur la parcelle.
17:23 On ne va pas traiter systématiquement.
17:25 On intervient en raisonné, comme on le dit.
17:32 On ne traite pas parce qu'on a envie de traiter.
17:34 On traite s'il y a besoin.
17:36 L'agriculture raisonnée doit respecter l'environnement.
17:39 Elle se situe à mi-chemin entre l'agriculture conventionnelle, qui utilise des produits
17:45 chimiques, et l'agriculture biologique, qui elle, n'en utilise pas.
17:49 En raisonné, pour savoir quand traiter, d'astucieux procédés sont mis en place.
17:53 Donc ici, nous avons un piège noctuel.
17:57 Le technicien en dispose par zone.
18:02 Et derrière, il vient régulièrement faire des comptages de capture de papillons.
18:08 Et ensuite, suivant le seuil atteint en volume, il nous prévient qu'il a capturé tant de
18:16 papillons que dans 8 à 10 jours, il y aura attention, il y aura une intervention à faire
18:21 parce qu'on aura des verres sur les salades.
18:23 - L'intervention, ce sera quoi ?
18:25 - L'intervention, ce sera une intervention chimique, une utilisation de médicaments
18:34 pour la plante et pour éviter de retrouver ces verres dans nos salades.
18:40 Des médicaments, quelle drôle d'expression pour dire des pesticides.
18:45 Un mot qu'il ne faut apparemment pas prononcer.
18:48 Ces pesticides peuvent se retrouver aussi dans les salades et donc dans nos assiettes.
18:53 - On trouve des résidus assez fréquemment dans les salades.
19:01 On va en trouver.
19:02 Le problème de la salade, c'est que ce n'est pas quelque chose qu'on peut éplucher la feuille.
19:06 On peut en enlever certaines parties, mais ce qui reste va contenir des résidus.
19:10 Donc oui, dans les chiffres de la répression des fraudes, de la BGCCRF, on va trouver fréquemment
19:15 des résidus de pesticides dans les salades.
19:17 C'est ça, on le sait.
19:18 - Mais ce ne sont pas les seuls.
19:21 Parmi les légumes les plus contaminés, on trouverait les courgettes, les poivrons et
19:26 les haricots.
19:27 Claude Reiss est un biologiste moléculaire du CNRS, aujourd'hui à la retraite.
19:36 Il a participé à de nombreuses études sur les pesticides.
19:40 - Tous les pesticides sont des molécules faites pour tuer.
19:44 Donc nous les absorbons, en principe c'est fait pour tuer les plantes et les insectes.
19:49 Mais en fait, ce n'est pas mieux pour nous.
19:51 Parce que le système de ronale de l'insecte, c'est un peu le même principe que le nôtre.
19:56 La principale source de produits chimiques dangereux pour l'homme, c'est dans l'alimentation.
19:59 C'est clair.
20:00 - Je préfère produits de la région.
20:07 - Pour Fernanda, c'est le moment de choisir son dessert.
20:11 Une compote de pommes pour ses filles.
20:13 - Voilà, ça ira.
20:14 Moi, je préfère acheter peu et manger rapidement, puisqu'elle en achète beaucoup.
20:15 Et après, comme ça, on mange frais.
20:16 La pomme est le fruit le plus consommé en France.
20:30 On en mange 20 kilos par an.
20:32 Mais c'est aussi celui qui est suspecté de recevoir le plus de traitements chimiques.
20:37 Selon l'INRA, une pomme reçoit en moyenne 36 traitements par année.
20:41 Dans le limousin, les riverains sont directement au contact des pesticides.
20:50 Fabrice Micoro est entré en croisade contre les épandages.
21:01 - Certaines personnes qui sont venues aménager ici se sont dit avec ces pommiers en fleurs
21:13 au printemps, ça doit être sympa.
21:14 Sauf qu'il y a le côté bucolique.
21:16 Mais ensuite, il y a ce qui frappe.
21:18 La première chose qui frappe, c'est l'odeur.
21:20 Il est bien évident qu'à la caméra, ça ne ressort pas.
21:22 Mais je peux vous dire que l'odeur est parfois insupportable.
21:25 C'est irritant, on se met à tousser, etc., etc.
21:28 Il veut savoir la nature exacte des produits utilisés par les cultivateurs de pommes.
21:34 - Quand je vois que ce sont des produits chimiques qui sont utilisés 40, 50 fois par an, qu'on
21:44 me dit que ce sont des produits systémiques qui vont jusqu'au cœur du produit, de la
21:48 pomme en l'occurrence, qu'on a beau l'éplucher, malgré tout, il y aura quand même des produits,
21:52 je suis inquiet.
21:53 - C'est un des responsables qui m'arrête.
22:00 Un des responsables qui m'a fait signe de m'arrêter.
22:03 - Dans ce village, la pomme est devenue source de conflits.
22:09 - On fait tout ce qu'il est possible de faire en méthode.
22:20 On utilise le meilleur du biologique et du conventionnel.
22:23 - C'est le discours officiel, Pierre.
22:26 - Mon gamin est en train de se promener dans les rangs.
22:30 Est-ce que tu crois que je veux l'empoisonner, mon gamin ?
22:32 Regarde-moi dans les yeux.
22:33 - Il ne faut pas t'énerver, Pierre.
22:36 - Je ne m'énerve pas, mais tu tournes le regard.
22:38 - Je ne tourne pas le regard.
22:39 - J'aime les gens francs.
22:40 - Je suis franc, je pense que je pouvais que j'étais franc depuis longtemps.
22:43 - Est-ce que tu crois capable que je veuille empoisonner mon gamin ?
22:45 - On n'a pas la même conscience.
22:48 - On se promène ici, on se promène ici, mais est-ce que je suis malade ?
22:51 - Après cette mise en point, Pierre Bory, le responsable de l'exploitation,
22:56 accepte de nous faire visiter sa pommerie.
22:59 - Alors, sachez que tout ce qu'on peut faire pour éviter de traiter, on le fait.
23:04 Ça dépend des années, si elles sont pluvieuses ou pas.
23:07 On a eu un printemps pluvieux où nous sommes revenus plus souvent.
23:10 Là, l'été a été sec, on n'a pas traité de l'été.
23:14 Ou alors avec des solutions biologiques.
23:16 Des fois, quand on fait un engrais à folière,
23:18 parce qu'on préfère nourrir l'arbre par la feuille plutôt que par le sol,
23:22 ça pollue moins.
23:24 Ou quand on utilise des produits biologiques.
23:27 - Est-ce qu'il n'y a aucun de ces produits qui est dangereux ?
23:29 Ou est-ce qu'ils sont quand même dangereux, même pour l'environnement,
23:31 pour les riverains, parce que c'est le début de notre histoire ?
23:35 - La règle alimentation européenne m'autorise à les utiliser.
23:38 Donc je ne vois pas pourquoi ils seraient dangereux,
23:42 sachant qu'on respecte toutes les précautions du sachet.
23:46 - OK, très bien.
23:47 Vous ne voulez toujours pas me montrer les produits que vous m'avez parlé de ce matin ?
23:51 - Non, parce qu'on a des agréments pour rentrer dans les locales phyto,
23:55 et vous, vous ne l'avez pas.
23:57 - Ça, c'est une bonne réponse.
23:59 Ça, c'est une réponse. J'ai pas l'agrément pour rentrer dans le local.
24:02 On a un certifito, ça s'appelle.
24:04 Utilisateur, décideur.
24:07 Et vous, vous ne l'avez pas.
24:11 - Deuxième tentative pour savoir ce qu'il y a dans ces pommes.
24:15 - Vous me donnez des pommes ?
24:17 - Vous voulez les faire analyser ? - Oui.
24:19 - Vous voulez les analyser ? - Oui.
24:21 - Alors, est-ce que j'ai le droit ?
24:23 - Vous avez le droit, vous l'avez, vos pommes.
24:25 - Est-ce que j'ai le droit de vous donner des pommes ?
24:30 Ils me demandent s'ils peuvent prendre des pommes.
24:32 Je leur ai dit qu'elles n'étaient pas tout à fait mûres.
24:35 Elles ne sont pas mûres.
24:39 - Allez, je te remercie.
24:41 - Oui.
24:45 - On fait des analyses de résidus sur les fruits arrivés à la date de consommation.
24:52 Et là, on est quand même un mois avant.
24:56 Donc, on ne pourrait pas les comparer à des analyses sur des fruits prêts à être consommés.
25:03 Moi, je sais que ça risque rien, mais bon, écoutez, on m'a dit on ne donne pas de pommes, on ne donne pas de pommes.
25:10 Les épandages de pesticides peuvent entraîner des maladies pour ceux qui sont le plus au contact des pommeraies,
25:16 les agriculteurs et les riverains.
25:19 Christina et son mari André se sont installés il y a 20 ans en Corrèze, tout près d'un verger.
25:28 - C'est pas cool, vivre à la campagne.
25:31 - C'est pas cool de vivre à la campagne.
25:32 - Non, c'est pas cool.
25:37 Entre le printemps et l'automne, les épandages, c'est 6 fois par mois.
25:43 - A chaque fois qu'il commence, c'est comme la guerre.
25:45 Je me ferme parce que je ne sais pas ce que je respire.
25:49 J'ai un problème de thyroïde depuis que je suis là.
25:52 Moi, je n'avais pas.
25:53 Je pense que ça doit être lié, mais je ne peux pas prouver.
25:57 Ma famille, personne n'a de problème de thyroïde.
26:03 Christina n'est pas la seule.
26:04 Dans la région, des centaines de cas ont été répertoriés.
26:09 Face à cette augmentation des pathologies, les médecins de la région se mobilisent.
26:13 Ferrarissime, à Limoges, ils se sont constitués en association
26:18 pour alerter l'opinion et les pouvoirs publics.
26:21 C'est le docteur Perrineau qui a lancé l'initiative,
26:24 déjà signée par 130 médecins du Limousin.
26:26 - Ce qu'on constate, c'est la montée des maladies chroniques.
26:32 C'est-à-dire, oui, les gens ne vivent plus vieux,
26:34 mais oui, ils vivent avec des maladies chroniques beaucoup plus qu'avant.
26:37 C'est ça qu'on constate.
26:39 Et si on doit faire un rapport entre ce constat-là et les pesticides,
26:45 c'est parce qu'on s'interroge justement
26:47 entre la responsabilité d'un certain nombre de produits chimiques,
26:49 là, les pesticides, mais dans la montée de ce phénomène.
26:52 Évidemment, les pesticides n'expliquent pas toute la montée des maladies chroniques.
26:56 Mais en tout cas, prenons cet exemple-là.
26:59 Ils interrogent sur la montée de certains cancers, ça, c'est sûr,
27:02 sur la montée des maladies neurodégénératives
27:05 et sur des troubles concernant l'enfant de façon très, très forte, quoi.
27:09 C'est compliqué, puisque remettre en cause les pesticides,
27:13 c'est remettre en cause un des piliers de l'agriculture moderne du dernier demi-siècle.
27:19 La France est le pays qui utilise le plus de pesticides en Europe.
27:24 Et cela ne se limite pas aux pommes.
27:26 - C'est celles-là qui sont magnifiques.
27:31 - Oui, celles-là sont magnifiques.
27:32 Voilà, moi, je vais choisir...
27:34 Retour au supermarché avec Fernanda et le docteur Chevalier.
27:38 Maras des bois, gariguettes, plougastel,
27:41 les fraises françaises sont réputées pour leur qualité.
27:44 - A 2,99 euros, 250 grammes.
27:47 Là, des fraises allemandes, 250 grammes aussi.
27:50 Non, 500 grammes à 2,49.
27:53 Mais finalement, ces fraises allemandes, elles ont un manque de couleur.
27:56 - Et vous savez qu'il y a une étude qui pointait le fait
27:58 qu'on pouvait avoir des résidus de pesticides dans les fraises.
28:01 C'est une chose qui vous inquiète, ça, ou pas ?
28:03 - Bien sûr. Non, rien que sur les fraises, je pense pas trop.
28:06 Je sais que ça existe le risque, j'évite.
28:08 Mais je vais pas laisser de manger des fraises,
28:10 parce qu'on a un peu de pesticides, quand même.
28:12 - D'accord, parce qu'il y a ce risque, un risque.
28:14 - Oui, c'est un risque. - Voilà, manger des fraises.
28:16 - On prend celle-là ? - On prend celle-là.
28:19 - Problème. Les fraises peuvent contenir
28:22 des résidus chimiques perturbateurs endocriniens.
28:25 C'est ce qui ressort d'une enquête menée en 2013 par Génération Futur.
28:30 - La présence de pesticides perturbateurs endocriniens
28:34 en dose significative dans les 3/4 des échantillons,
28:38 c'est quand même pas rien. On avait des fraises
28:40 qui contenaient en moyenne 5 résidus de pesticides
28:42 sur les fraises françaises, 4 sur les fraises espagnoles, en groupe.
28:47 - Au niveau européen, la France est un petit producteur de fraises.
28:51 Avec ses 12 000 tonnes par an, le Lot-et-Garonne
28:55 est le 1er département producteur en France.
28:58 Près de Marmande, l'exploitation de Philippe Bloin
29:07 est une des vitrines de la fraise en Lot-et-Garonne.
29:14 Novateur, ce gascon a réussi à étaler sa production
29:18 sur des périodes de plus en plus longues.
29:21 - C'est vrai qu'on a bien changé par rapport à il y a quelques années.
29:25 Il y a quelques années, sur 4-5 semaines, on avait produit la fraise.
29:28 Aujourd'hui, vous voyez, on produit sur presque des mois, quoi,
29:31 sur 4-5 mois, quoi. Et donc, le consommateur, il a le choix.
29:35 Il a le choix, et nous, économiquement, on prend aussi beaucoup moins de risques.
29:39 - Les méthodes de production ont évolué.
29:42 Dorénavant, les gariguettes de Philippe Bloin sont cultivées en orsole.
29:47 - On appelle orsole, mais c'est pas tellement une jolie orsole.
29:51 On appelle ça produire un jardin suspendu.
29:53 Alors pourquoi je suis parti sur un système de culture comme ça ?
29:56 Pour, essentiellement, un problème de main-d'oeuvre.
29:59 Aujourd'hui, on ne trouve plus personne à ramasser de la fraise
30:03 ou n'importe quoi à 4 pattes, quoi. C'est vraiment pénible.
30:06 Et aujourd'hui, à faire ce travail, on ramasse comme ça 2 bouts.
30:10 Un, il y a la propreté du travail, et c'est beaucoup moins pénible.
30:13 Et on a résolu en partie ces problèmes de manque de main-d'oeuvre.
30:16 Et ça, c'est l'aération qu'on appelle goutte à goutte.
30:20 Vous voyez, c'est ce qu'on appelle goutte à goutte.
30:22 Et c'est là qu'on apporte l'eau pour la plante.
30:25 L'eau et la fertilisation, il faut le dire aussi.
30:27 Et on met ça goutte à goutte quand il faut, comme il faut, et à propos.
30:32 Voilà.
30:33 Oui, aujourd'hui, en production comme ça, là, on ne traite pratiquement plus.
30:37 Pour ma part, je traite sur janvier, février.
30:41 Mais du jour, même quelques jours avant la récolte, Philippe, il ne traite plus.
30:45 Il ne traite plus et on fait de la lutte intégrée, ça s'appelle.
30:48 Ou alors après, on traite avec des produits pour l'odium,
30:52 à base de purure d'orage, de bicarbonate de potassium.
30:55 Donc des traitements vraiment pas agressifs.
30:58 Philippe Blouin a une totale confiance dans les produits qu'il emploie
31:03 pour les quelques traitements qu'il fait au cours de l'année.
31:06 Ce que je fais depuis mars, avril, mai, juin, c'est pratiquement du bio.
31:15 Mais janvier, février, on met quand même des systémiques
31:19 qui ne sont pas des produits bio, mais qui sont homologués,
31:23 qui sont dans le cahier des charges.
31:25 Et qui sont des produits à trois jours.
31:27 Un produit à trois jours, ça veut dire que trois jours après,
31:29 on peut consommer la fraise sans aucun risque.
31:31 Le problème des produits systémiques, c'est qu'ils se logent au cœur du fruit.
31:37 Pour savoir s'ils s'éliminent autant que ce que les fabricants veulent bien faire croire,
31:42 nous avons envoyé ces fraises dans un laboratoire indépendant pour analyse.
31:47 Une fois les résultats obtenus, nous avons fait appel à François Veilhret,
31:59 de génération future, pour décrypter l'analyse.
32:02 Là, vous avez retrouvé dans un échantillon de fraises,
32:04 quatre pesticides différents, donc trois fongicides et un insecticide.
32:08 Tous à des doses inférieures aux limites maximales en résidus.
32:12 Vous avez dans ces produits-là, deux qui sont suspectés d'être cancérigènes,
32:16 à part l'agence de l'environnement des Etats-Unis,
32:19 et puis deux perturbateurs endocriniens.
32:21 Ça, ça nous inquiète quand même de voir ce type de cocktails présents dans les fraises.
32:25 C'est assez représentatif de ce qu'on trouve en Europe.
32:28 Nous, on a fait analyser une cinquantaine d'échantillons récemment.
32:31 On a trouvé ça, entre quatre à cinq résidus par fraise.
32:34 Les résultats de l'analyse que nous avons réalisé sont conformes à ceux
32:38 que l'association a fait quelques mois plus tôt.
32:41 Même si les taux de pesticides détectés sont bien inférieurs aux limites autorisées,
32:45 leur présence n'est pas sans risque.
32:48 Nous avons proposé à Philippe Blouin un droit de réponse.
32:54 J'ai utilisé des produits phytosanitaires homologués.
32:57 Les fraises sont conformes à la réglementation française,
33:00 qui est la plus exigeante en Europe.
33:03 Les LMR, Limites Maximales de Résidus, sont des limites réglementaires
33:08 qui sont fixées dans des conditions garantissant l'inocuité à l'égard du consommateur.
33:13 Il n'y a pas de lien direct entre la LMR et la toxicité des produits.
33:18 Puisque ces produits sont autorisés d'usage sur la fraise
33:21 et que les professionnels les utilisent, il est logique de les retrouver.
33:24 Ce qui ne serait pas logique, c'est de ne pas les retrouver,
33:26 parce que si on les utilise, forcément, ils sont présents sur les fruits.
33:29 Mais si c'est logique, je considère que ce n'est pas normal.
33:31 Moi, quand j'achète des fraises, je n'ai pas envie non plus d'acheter des résidus de pesticides en même temps.
33:35 Le vrai danger pour ces produits-là, ce n'est pas un danger immédiat.
33:39 Vous n'allez pas tomber par terre après avoir mangé ces fraises-là, bien évidemment.
33:44 Le danger, c'est les effets chroniques, les effets sur le long terme
33:47 de ces faibles doses de pesticides en cocktail, en mélange,
33:50 dans ces fraises mégalois, dans d'autres aliments, sur le long terme.
33:55 Pour l'université d'Aston, en Angleterre,
33:58 Claude Reiss a réalisé une des rares études sur l'interréaction des pesticides.
34:03 Il a démontré que leur nocivité se démultipliait lorsqu'ils sont associés.
34:08 Là, nous avons fait, par exemple, un test sur des fongicides qu'on trouve sur les raisins de table.
34:15 On en a trouvé jusqu'à 10, sur le même raisin.
34:19 Nous en avons pris 3 de ces 10.
34:21 Et nous avons étudié leur effet sur des cellules neuronales en culture.
34:25 Les 3, individuellement, n'ont pratiquement pas d'effet.
34:28 Mais pris ensemble, il y a un effet synergique monumental.
34:32 Donc, vous avez ces diverses molécules qui peuvent,
34:39 tout en étant à des concentrations excessivement faibles,
34:42 peuvent effectivement donner lieu à des problèmes de santé importants.
34:46 - C'est bon pour toi ?
34:48 Selon plusieurs études, les fraises, les pommes, les poires et le raisin
34:53 sont parmi les fruits qui sont les plus touchés par les pesticides.
34:56 Parmi ceux qui le sont le moins, les ananas, les kiwis et les bananes.
35:01 Pour nourrir ses 2 filles, Fernanda a préparé un repas sain et équilibré,
35:11 du point de vue des calories.
35:13 Poissons, fruits et légumes.
35:16 - Alors, ce repas, il a été pas très cher.
35:22 Rapide à faire, super pratique.
35:25 Du fraise, ce nouveau, c'était bon, tout est dans la région.
35:30 Pourtant, notre enquête a montré que son repas contient une dizaine de traces de pesticides,
35:36 parmi lesquelles des perturbateurs endogénés.
35:40 Et des pesticides, parmi lesquels des perturbateurs endocriniens,
35:44 qui sont responsables de dérèglements hormonaux.
35:47 Cette notion de perturbateurs endocriniens
35:50 change la façon de voir les choses pour les toxicologues.
35:54 - C'est une notion nouvelle et extrêmement importante,
35:58 qui révolutionne la toxicologie.
36:00 Avant, on considérait que c'était la dose qui faisait le poison.
36:04 Donc, finalement, si on était exposé à des petites doses de produits toxiques,
36:08 c'était gravement grave.
36:10 Avec les perturbateurs endocriniens, on a pu démontrer
36:13 que ce n'est plus la dose qui fait le poison, mais le moment de l'exposition.
36:17 La période embryonnaire, la jeune enfance, quand on a des maladies,
36:21 quand on prend des médicaments, ce sont des périodes de vulnérabilité.
36:25 L'exposition à des très faibles doses de ces produits-là peut avoir des conséquences.
36:30 Dans tous les cas, ça provoque un déséquilibre.
36:33 Et tout déséquilibre hormonal a des conséquences sur la santé.
36:37 - On a des aliments transformés qui contiennent trop de sel, de graisse,
36:41 de sucre, de conservateurs et d'additifs alimentaires.
36:44 D'un point de vue strictement nutritionnel,
36:47 il est préférable de privilégier les fruits et légumes naturels
36:51 à tous les aliments transformés.
36:53 Pourtant, comme nous l'avons vu,
37:00 certains de ces aliments sont plus chargés que d'autres.
37:03 Les courgettes, poivrons, raisins ainsi que les poissons d'élevage
37:07 font partie des denrées qui peuvent recevoir le plus de produits chimiques.
37:11 En revanche, les aubergines, les légumes racines comme les navets ou les radis,
37:16 ainsi que les oeufs bio font partie des aliments qui sont les plus sains.
37:20 Les brocolis et tous les choux sont des détoxifiants.
37:24 Il existe pourtant des solutions pour pouvoir manger sainement
37:32 sans s'intoxiquer et à moindre coût.
37:35 Certains trouvent les meilleurs produits au meilleur prix.
37:39 Il paraît que les fruits et légumes ont beaucoup augmenté cette année.
37:43 Nous, on n'a pas touché à nos prix depuis 3 ans.
37:46 8,70€ monsieur.
37:48 Elle est parfaite et c'est bien servi.
37:50 De nouvelles pistes sont explorées par des passionnés de l'alimentation qui fait du bien.
37:56 On est quand même super contents de proposer un produit différent.
38:00 Là, on a peu de risque d'avoir des substances chimiques dans l'alimentation.
38:04 Pour trouver des bons légumes à des prix vraiment bas,
38:15 il existe une solution qui connaît un succès croissant, la cueillette.
38:19 A 20 km de Paris, ce sont des familles entières
38:23 qui ont troqué leur caddie pour des sacs et des chariots.
38:27 Hervé Thirouin est un des exploitants de cette ferme familiale de 33 hectares.
38:32 Ce que je conseille aux clients, c'est de cueillir des tomates de différentes couleurs
38:40 et de les faire mûrir chez eux.
38:43 Ça permettra d'étaler la production
38:45 et donc d'avoir ces tomates-là qui vont mûrir en 2-3 jours.
38:49 Celles-ci vont mettre 5-6 jours.
38:51 Et puis, on va les cuire.
38:53 Elles vont mûrir en 2-3 jours, celles-ci vont mettre 5-6 jours.
38:56 Et l'avantage aussi, c'est que comme elles sont un petit peu plus fermes,
39:00 pendant le transport, elles ne vont pas s'abîmer.
39:02 Des produits frais avec du goût,
39:05 c'est cette qualité que des clients de plus en plus avertis viennent chercher.
39:09 Par exemple, les oignons rouges, ici, ça n'a pas la même saveur
39:13 que ceux que vous achetez en grande surface, c'est clair.
39:15 C'est qu'on a eu un ?
39:17 Oui, ils ont plus de goût.
39:19 Donc déjà, en plus, vous pouvez souvent en mettre moins
39:22 pour avoir le même résultat en goût aussi.
39:24 Je sais qu'ici, ce n'est pas forcément totalement bio,
39:30 mais je trouve qu'à choisir, je préfère avoir des produits de circuit court
39:36 et qui ne sont relativement pas gavés de pesticides.
39:40 À la limite, je préfère ça à des produits bio qui viennent d'Italie en supermarché.
39:45 Dans cette période de crise économique,
39:48 les produits bas de la cueillette sont très appréciés.
39:50 C'est plus intéressant que dans une grande surface.
40:02 Ça vous arrive dans une grande surface ?
40:04 Oui, mais je n'achète pas.
40:06 À ce point ?
40:09 Oui, non, non, non, c'est infect.
40:11 Les fruits ne sont pas mûrs, ça mûrit dans les frigos,
40:14 et moi, je ne suis pas fou.
40:16 Il paraît que les fruits et légumes ont beaucoup augmenté cette année.
40:19 Nous, on n'a pas touché à nos prix depuis trois ans.
40:22 Je ne sais pas, mais il faut venir les cueillir.
40:25 De toute façon, pour les clients, ça demande un petit peu de travail.
40:28 Donc, il est normal qu'ils aient des prix intéressants.
40:33 En fait, c'est en fonction du temps que les clients vont mettre à cueillir.
40:37 Plus le produit est long à cueillir et plus le prix est intéressant.
40:40 Les framboises, on est cinq, six fois moins chers que dans le commerce
40:42 parce que c'est très long à cueillir et puis c'est fragile.
40:45 Les salades, on est un petit peu moins cher, mais pas énormément.
40:48 Si pour trouver des produits de qualité,
40:53 certains sont capables d'aller cueillir eux-mêmes leurs fruits et légumes,
40:57 pour le poisson, c'est bien plus simple.
41:00 Il suffit d'être curieux et de changer ses habitudes alimentaires.
41:04 Sur le vieux port de Marseille,
41:09 les pêcheurs vendent ce qu'ils ont pêché durant la nuit.
41:13 Pour éviter de manger des poissons issus de l'élevage,
41:16 le cuisinier Michel Portos va tenter de redonner ses lettres de noblesse
41:21 à des poissons méconnus.
41:23 Le marbre est à combien ?
41:29 Le marbre, il est à 20.
41:30 Il est à 20 et après, on est à quel prix ?
41:32 Là, vous êtes à 6, 8, 2, 5, 20, 15.
41:37 Là, les petites, 15.
41:39 Le blatt, vous pouvez la faire en friture,
41:41 vous pouvez la faire au barbecue, vous pouvez la faire au four,
41:44 vous pouvez la faire en papillote, vous pouvez même la faire à la vapeur.
41:48 C'est un poisson qui est très facile à manger
41:51 parce qu'il n'est pas trop fort en goût.
41:54 C'est une chair blanche et il se tient bien à la cuisson,
41:57 quelle que soit la cuisson.
41:58 Mais le poisson le plus connu et le moins cher de tous, c'est le macron.
42:02 Bonjour, vous me donnez 5 pièces de macron, s'il vous plaît ?
42:08 Pas trop gros ?
42:09 Oui, voilà, super.
42:11 8,70 euros, monsieur.
42:15 Allez, parfait.
42:16 5 pièces, ça veut dire une pièce par personne.
42:20 Et c'est bien servi.
42:21 Donc une pièce par personne, 8,70 euros divisé par 5,
42:25 ça fait à peine 1 euro et des poussières.
42:28 Il n'y a pas photo, hein ?
42:31 Le macron est un poisson assez peu prestigieux,
42:37 mais quand on connaît une bonne recette donnée par un ancien cuisinier étoilé,
42:42 ça peut faire son petit effet.
42:44 Jules, son adjoint.
42:46 Alors, on y va.
42:50 Macron.
42:52 C'est le poisson le plus courant et pas cher qu'on peut trouver
42:55 dans n'importe quel poissonnier de France ou de Navarre.
42:58 Pour préparer le macron, il faut d'abord le couper dans la longueur,
43:04 retirer les arêtes et puis le faire revenir doucement à la poêle.
43:09 La surcuisson, c'est le pire qui puisse arriver à un poisson.
43:15 C'est mourir deux fois.
43:16 Une fois parce qu'il est sorti de l'eau,
43:18 et une deuxième fois parce qu'on le massacre parce qu'il est trop cuit.
43:23 La petite vinaigrette, courroie, oignon, coriandre.
43:27 Il n'y a rien d'intellectuel là-dedans.
43:29 Donc on est sur une recette hyper simple.
43:33 Des produits peu onéreux et de qualité, c'est donc possible.
43:36 C'est super bon.
43:37 C'est pas parce que c'est vincent, mais c'est super bon.
43:39 Ce qui se fait de mieux, c'est le bio, mais c'est souvent 30% plus cher.
43:45 Dans la Beauce, Fabien Bordier cultive sur une trentaine d'hectares
43:49 plus de 60 fruits et légumes.
43:51 Il court dans tous les sens pour faire vivre sa ferme
43:55 et élève même des poules et des cochons, élevés en plein air,
43:59 comme il se doit en agriculture biologique.
44:02 Ce type d'agriculture demande beaucoup d'attention et beaucoup de temps.
44:06 Sans traitement chimique, les risques de perte des cultures en cas de maladie
44:11 sont plus importants que dans le conventionnel.
44:14 Une serre de tomate comme celle-ci, on va faire 5 tonnes de tomates.
44:21 En conventionnel, peut-être qu'on en aurait fait 10, 12, 13.
44:25 C'est sûr que c'est plus difficile, c'est chiant, les champs salissent très vite.
44:31 On en a forcément peut-être moins ou d'autres qu'on a complètement foiré,
44:35 des légumes comme des fenouilles qu'on n'a pas réussi à faire cette année
44:39 et qu'on réussira à faire l'année prochaine.
44:41 Il y a des petits moments comme ça où on a un coup de mou,
44:45 mais derrière on est quand même super content de proposer un produit différent.
44:49 Un produit différent, idée originale.
44:52 Pour proposer sa production, Fabien a mis en place un distributeur automatique,
44:58 non pas de canette, mais de produits bio.
45:01 Le distributeur, c'est un moyen de vendre directement à la ferme,
45:09 sans forcément être sur place.
45:12 On voit par exemple dans le casier numéro 12,
45:15 il y a des oeufs, du basilic et des tomates pour 6 euros 5 ans.
45:19 Les gens mettent un billet ou des pièces,
45:23 ils tapent le numéro du casier, le casier s'ouvre et voilà.
45:28 Je mets une pièce, deux pièces.
45:30 Je vais prendre le 22 qui est à 3,60.
45:33 Voilà, et on récupère les concombres.
45:37 3,60 euros les deux concombres bio.
45:40 Un prix presque deux fois plus cher que pour les concombres non bio.
45:44 Le self-service est un procédé astucieux pour les consommateurs,
45:48 mais qui reste coûteux.
45:50 Pour faire baisser le prix du bio,
45:52 une des pistes est de limiter les longs transports
45:55 et de privilégier la proximité entre les producteurs et les consommateurs.
46:00 Aujourd'hui, on prend la route tous les jours,
46:04 sauf le dimanche et le lundi.
46:06 Mais sinon, on est en livraison le mardi soir, le mercredi, le jeudi, le vendredi et le samedi matin.
46:11 Une heure plus tard, Fabien Bordier arrive en banlieue parisienne
46:16 où se trouve la structure qui a pris en charge l'organisation de la vente,
46:20 la ruche qui dit oui.
46:22 Les clients ont commandé par internet leur panier garni,
46:36 qui leur coûtera à peu près le même prix que dans un magasin bio.
46:40 La différence, c'est le rapport direct avec le producteur.
46:47 On parle directement du producteur au consommateur.
46:50 Donc forcément, on sait qu'il n'y a pas de chaîne entre temps.
46:54 Donc déjà, c'est nickel.
46:56 Je pense qu'on est tous pareils.
46:58 Manger des tomates que vous payez un euro, qui viennent d'Espagne,
47:01 mais qui n'ont pas le goût des tomates, je ne vois pas l'intérêt.
47:04 Mieux payer peut-être un euro cinquante le kilo.
47:06 Et quand on les mange, on sait qu'on mange des tomates.
47:08 Surtout, ce sont des légumes avec peu de pesticides
47:11 et une empreinte carbone réduite.
47:14 Aujourd'hui, manger sain nécessite une démarche.
47:17 Mais il existe une solution pour manger bio à pas trop cher.
47:21 Nous retrouvons le docteur Laurent Chevalier.
47:28 Pour Odile et Marc, un couple qui a deux enfants,
47:31 il a confectionné un repas avec un minimum de pesticides,
47:35 c'est-à-dire un repas bio.
47:37 Alors, pour réduire le coût, il a remplacé la viande par des oeufs.
47:42 C'est une salade bio.
47:44 Pas plus d'un oeuf par personne.
47:46 Ah d'accord, vous voyez, j'en aurais mis deux.
47:48 Ça c'est la...
47:49 Pour les enfants, j'en aurais mis un.
47:50 Non, un truc de base.
47:52 Pas plus d'un oeuf par personne.
47:54 Un oeuf, c'est très bien.
47:56 Ça va couvrir les besoins en protéines.
47:59 Ça va donner aussi des vitamines.
48:02 L'avantage aussi des oeufs, c'est que c'est un produit peu cher.
48:05 Donc ça veut dire qu'on garde l'argent aussi pour acheter les fruits et légumes
48:10 qui malheureusement sont des fois un petit peu onéreux.
48:13 Plus on a tendance à avoir une alimentation de type végétarienne, mieux ça vaut.
48:18 Mais il faut garder les équilibres.
48:20 Et ça, c'est important.
48:21 Donc on peut prendre un petit peu de viande, on peut prendre un petit peu de poisson.
48:24 Au menu des Mirabelles, un fruit de saison.
48:29 De la salade, des tomates et de la coriandre.
48:34 Et du riz complet.
48:38 Tout ça parfaitement équilibré.
48:40 Pour cette famille qui n'est pas végétarienne, c'est une première.
48:46 Moi je me suis régalé.
48:52 J'ai eu l'impression de manger sainement.
48:54 Normalement je ne mange pas trop de fruits.
48:58 Mais les Mirabelles, j'ai retrouvé un peu le goût de la Mirabelle.
49:01 Plutôt convaincu, c'est assez rapidement fait, équilibré et effectivement pas cher.
49:05 J'y penserai à nouveau.
49:08 Aux Mirabelles, on a une petite expérience.
49:10 On va faire un petit peu de cuisine.
49:12 On va faire une petite expérience.
49:14 On va faire une petite expérience.
49:16 On va faire une petite expérience.
49:18 On va faire une petite expérience.
49:20 On va faire une petite expérience.
49:22 On va faire une petite expérience.
49:24 On va faire une petite expérience.
49:26 On va faire une petite expérience.
49:28 On va faire une petite expérience.
49:30 On va faire une petite expérience.
49:32 On va faire une petite expérience.
49:34 On va faire une petite expérience.
49:36 Pour moi, ce n'est pas une corvée.
49:38 Non pas que j'y prenne plaisir, mais je n'y passe pas trop de temps.
49:41 Je fais ça le plus vite possible.
49:43 Un repas, ça ne doit pas prendre plus d'une demi-heure pour la préparation.
49:47 Son secret pour conserver leur qualité nutritionnelle aux aliments,
49:51 c'est de les faire cuire à la vapeur douce.
49:55 Il faut une bonne marmite avec beaucoup d'eau,
49:59 des trous importants,
50:01 qui laissent abondamment passer la vapeur,
50:04 et un couvercle bombé qui va permettre que la vapeur tourne largement
50:09 et que la condensation s'écoule sur les côtés et non pas sur l'aliment,
50:12 parce que si elle tombe sur l'aliment, elle va enlever des micronutriments.
50:17 La vapeur douce va préserver les nutriments.
50:19 Pourquoi ? Parce que d'abord, elle ne dépasse pas 95 degrés.
50:22 C'est physique.
50:23 Le deuxième effet, c'est que la vapeur a un effet protecteur.
50:27 Ce qui fait qu'à 95 degrés, vous détruisez moins en milieu vapeur
50:31 qu'en milieu sans vapeur.
50:33 Ensuite, la vapeur va pénétrer à l'intérieur de l'aliment
50:37 et elle va le faire transpirer.
50:39 L'aliment va cracher tout ce qui lui est étranger.
50:42 Ce n'est pas loin.
50:45 Je soulève, je pique avec mon couteau.
50:49 Un tout petit peu, et puis ça ira.
50:53 Vous voyez les couleurs ?
50:57 Quand les couleurs sont là, les vitamines sont toujours là.
51:01 Quand les couleurs tournent vers le gris,
51:04 ça c'est déjà presque trop cuit.
51:08 Choisir plutôt des légumes de saison,
51:14 éviter les aliments produits en masse comme les légumes trop calibrés,
51:18 privilégier les circuits courts, se rapprocher des producteurs.
51:22 Ces quelques idées simples peuvent permettre de redonner aux aliments
51:26 leur fonction première, ne pas nous empoisonner et nous nourrir sainement.
51:31 Sous-titrage Société Radio-Canada