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Lors d'une audience tenue devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, le policier mis en cause a reconnu un tir au LBD la nuit des faits. L'avocat de Hedi s'est exprimé ce jeudi matin, dénonçant un "aveu coupable" du policier.

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Transcription
00:00 Priorité au direct, l'avocat des 10 exprime.
00:02 Cette amnésie collective qui animait l'ensemble des personnes qui ont participé au fait reproché
00:10 a été interrompue par une déclaration spontanée qui est quelque chose d'extraordinaire.
00:16 On assiste rarement à ce genre de choses.
00:19 Mais une déclaration spontanée étrange parce que limitée et toujours protectrice.
00:25 Cet homme n'a pas dit la vérité pleine et entière, il a dit une vérité qui l'arrangeait.
00:32 Il a avoué, on a enfin des aveux, que il était le tireur au LBD.
00:39 C'est lui qui a tiré sur Eddy.
00:44 Donc maintenant on a enfin quelqu'un qui a tiré parce que jusqu'à présent tout le monde niait.
00:50 Lui il a enfin dit c'est fait.
00:52 Mais il limite quand même son intervention en la justifiant.
00:57 Il explique que ce soir là ils étaient épuisés, qu'ils venaient de se battre dans tout Marseille.
01:03 Il le faisait depuis plusieurs jours.
01:05 Et il explique qu'il a tiré sur Eddy parce que celui-ci levait la main et qu'il l'a fait pour protéger ses collègues.
01:14 C'est une ineptie.
01:16 Il va se faire mal parce que les caméras montrent le contraire.
01:22 A aucun moment ni Eddy ni son camarade n'ont eu un comportement qui permettait de justifier le déchaînement de violence dont ils ont été victimes.
01:32 Étant entendu que s'il n'y a pas ce tir de LBD, il n'y a pas d'affaire.
01:37 Parce que c'est par solidarité que les camarades policiers ont roué de coups Eddy parce que le premier avait tiré.
01:44 Et ensuite c'est par solidarité que la chef de groupe n'a pas fait de rapport sur ces faits.
01:49 Tout le monde s'était enconcerté avant les interrogatoires pour dire on se souvient de rien.
01:55 Le problème c'est qu'il y avait des caméras qui ont révélé des choses toutes autres que celles qu'ils ont affirmées.
02:02 Donc cette audience était très intéressante.
02:05 Cet aveu est un aveu coupable à tous égards.
02:10 C'est-à-dire qu'il est coupable d'avoir tiré parce qu'il n'y a pas de raison de tirer.
02:13 Et puis il est coupable d'avoir encore menti parce qu'il raconte des choses complètement incohérentes
02:18 comme le sont toutes les déclarations qui sont dans ce dossier.
02:21 Il dit même qu'on ne peut même pas viser avec un LBD.
02:25 Oui, moi je dis ce que mes clients m'ont dit, c'est qu'il a tiré à 3 mètres.
02:31 Il a tiré dans la tête.
02:32 Parce qu'il explique dans cette première déclaration que quand on tire au LBD,
02:37 on doit tirer dans les jambes ou dans le corps mais surtout pas dans le haut du corps.
02:40 Or là il tire à 3 mètres et en pleine tête.
02:43 C'est son métier de tirer au LBD, même si ce n'est pas une arme très précise.
02:46 À 3 mètres, je pense que vous et moi, on ne rate pas une tête.
02:49 Donc il ment.
02:51 Il raconte des tas d'histoires sur un ton miséreux en expliquant que lui est un policier au-dessus de tout soupçon,
02:59 que ça fait 15 ans qu'il est dans ces brigades, qu'il risque sa vie,
03:03 qu'il était d'ailleurs en arrêt de travail et qu'il aurait pu le prolonger
03:07 mais qu'on l'a rappelé à la rescousse parce qu'il le fallait.
03:10 C'est vrai.
03:11 Encore une fois, le combat de la police, c'est un combat qu'il faut mener
03:16 pour l'amélioration des conditions de travail.
03:19 Il faudrait plus d'hommes, plus de moyens.
03:21 Et on n'aurait peut-être pas ce genre de débordement
03:23 parce que ces types-là sont en fait épuisés, stressés par 3 jours de combat qu'ils ont mené.
03:30 Et voilà ce que ça donne.
03:31 Le policier raconte aussi que votre client était à 2h du matin,
03:34 en capuché, cagoulé dans une rue où des commerces étaient en train d'être pillés.
03:39 Il a raison et c'est ce qu'il mérite.
03:41 La dernière violence dont il a été victime, c'est un coup de pied dans les fesses
03:46 de l'un des policiers qui, après l'avoir roué de couille,
03:50 lui ont donné un coup de pied dans les fesses.
03:51 Ce coup de pied dans les fesses, je pense qu'il le mérite parce qu'il n'avait rien à foutre là.
03:54 Sincèrement, si mon fils avait fait ça, je l'aurais engueulé.
03:57 Mais je vais vous dire une chose, moi à 22 ans, j'étais un peu spécial
04:04 et je pense que j'aurais pu aller voir ces émeutes par curiosité malsaine.
04:09 Mais surtout, la liberté d'aller et venir est absolue, c'est un droit de l'homme,
04:13 c'est un droit fondamental et il n'y a pas la place pour tirer sur ce type
04:18 comme ils l'ont fait, sans sommation.
04:21 A aucun moment, on ne les a pas trouvés porteurs de choses qui ont été volées dans les magasins.
04:26 On ne les a pas trouvés en train d'agresser les policiers.
04:29 Ils déambulent dans la rue, donc il y a une présomption de pillage
04:35 parce qu'ils déambulent ce soir-là dans la rue.
04:37 Il n'y a pas de couvre-feu. Ils ont le droit de marcher ce soir-là.
04:41 C'est imprudent, certes, mais ils ont le droit.
04:43 Donc on n'a pas le droit de leur tirer dessus, c'est inadmissible.
04:45 - Mais après, il doit rester en détente ou... ?
04:49 - Il doit rester détenu le temps de l'instruction
04:53 parce que celui qu'il faut protéger, c'est ce que j'ai plaidé, vous l'avez entendu,
04:56 ce n'est pas Eddy. Je ne crains pas pour Eddy.
04:58 Ils ne vont pas s'amuser à aller faire des pressions ou menacer qui que ce soit.
05:03 Mais celui qu'il faut protéger, c'est le juge d'instruction
05:05 pour qu'il puisse travailler en sachant que les uns et les autres
05:08 ne se sont pas encore entendus comme ils l'ont fait la première fois.
05:11 Il y a un risque récidive de la concertation.
05:14 C'est ça qu'il faut protéger.
05:16 J'espère que la Cour protégera le travail du juge d'instruction.
05:20 C'est ça qui est en cause.
05:21 - Parce que pour vous, déjà, il y a déjà eu concertation ?
05:25 - Il y a eu concertation sur les déclarations.
05:28 Il y a une amnésie post-traumatique presque de tout le monde.
05:34 Ils sont traumatisés par cette intervention qu'ils ont faite
05:37 et ils ont tous oublié, comment est-ce possible,
05:39 7 personnes qui ont oublié ce qui s'est passé,
05:41 qui nient même que ça a existé.
05:43 Ce n'est pas sérieux.
05:45 Les gens prennent des imbéciles, mais on prend des risques quand on dit ça.
05:49 Merci.
05:50 Merci, maître.
05:51 Merci, maître.
05:51 Merci.

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