Nathan Devers : «Les habitants de ces quartiers ont été les premières victimes de ces émeutes»

L'écrivain, Nathan Devers, s’est exprimé sur le bilan des émeutes : «Les habitants de ces quartiers ont été les premières victimes de ces émeutes».

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00:00 Bien sûr, mais les habitants de ces quartiers ont été en fait les premières victimes de ces émeutes.

00:03 Et c'est pour ça qu'à mon avis, il faut avoir une réflexion, passer le temps de l'émotion,

00:06 l'analyse qu'il faut avoir, me semble-t-il, sur les violences qui ont eu lieu dans ces émeutes.

00:11 C'est que la cause initialement, si on refait la généalogie, tout le monde s'en souvient,

00:14 le drame de Nahel, la cause était légitime.

00:16 Mais quand il y a eu dans une partie de la classe politique,

00:19 je pense notamment à certains députés de la France insoumise,

00:22 qui dans les tous premiers jours des émeutes, ont refusé d'appeler au calme,

00:26 en disant que le temps était d'appeler à la justice,

00:31 et le postulat était donc que quand on appelle à la justice, on ne peut pas appeler au calme à la fois,

00:35 ce qui est un postulat que je trouve très contestable.

00:37 La justice a besoin de calme, en théorie.

00:39 Oui, exactement, et puis en plus là, la justice était engagée et l'émotion était unanime dans le pays.

00:43 Après, il faut juste être honnête intellectuellement,

00:45 dans les jours qui ont suivi, ils sont revenus là-dessus, mais ce qui compte, c'est les premiers jours.

00:49 Je trouve que ce qu'il y avait derrière, c'est une vision quand même très étonnante de ces quartiers-là.

00:54 Ça veut dire que croire que l'émotion, encore une fois unanime, suscitée par le drame de Nahel,

01:00 justifiait que dans ces quartiers, les habitants avaient envie ou allaient se réjouir,

01:04 ou allaient trouver légitime qu'il y ait des violences, pas du tout.

01:07 Quand on a vu, on a vu beaucoup de journalistes qui sont depuis allés interviewer,

01:10 même les proches de la famille de Nahel,

01:14 des gens qui étaient même investis dans la lutte contre les violences policières,

01:19 qui disaient que les violences qu'il y a eu contre le bien public,

01:22 en fait ont profondément desservi la cause et n'avaient rien à voir ni avec un hommage à Nahel,

01:26 ni avec la cause politique dont je…

01:28 Sous-titrage Société Radio-Canada

01:30 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]