La première édition des Championnats du Monde de Cyclisme UCI 2023 a lieu du 3 au 13 août à Glasgow et à travers l'Ecosse (Grande-Bretagne). Au programme sur les 11 jours de compétition : 13 Championnats du Monde UCI distincts et plus de 2600 athlètes pour remporter les 200 maillots arc-en-ciel ! Notre chroniqueur Cyrille Guimard - ancien directeur sportif et ancien sélectionneur de l'équipe de France, désormais consultant sur RMC Sport et La Chaine L'Equipe - n'a éludé aucun sujet pour sa chronique sur Cyclism'Actu. Comme toujours, on aime ou on n'aime pas... mais ça se regarde et ça se lit ! Bref, quelques 13 minutes de discussion et entretien avec Le Druide, et c'est à retrouver ci-dessous...
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00:00 Moi j'ai pas le sentiment que dimanche est le championnat du monde.
00:05 Il y a des traditions, il y a des dates.
00:24 Là on est en train de tout changer, de tout bouleverser.
00:28 Je suis pas sûr que tout ça soit bien rentable.
00:33 Mais bon, il y aura quand même le championnat du monde dimanche et il y aura quand même
00:38 un coureur qui va pas se retrouver avec un maillot de champion du monde, peut-être le
00:42 même d'ailleurs que l'an dernier.
00:44 Je préférerais que ce soit le même qu'il y a deux ans.
00:46 Oui, je suis pas trop pour le changement sur ces trucs là.
00:50 On quitte le mois de juillet les Tours de France pour le mois d'août.
00:59 C'est pour une fois les mondiaux qui vont arriver en fin de semaine.
01:03 On va avoir les courses junior qui vont débuter samedi et la course Elite Home déjà dès
01:08 dimanche à Glasgow.
01:09 On s'attend à un parcours qui est assez difficile, un peu comme une classique, assez longue.
01:17 Des petites côtes sur tout le parcours.
01:20 Qu'est-ce que tu attends de cette course Elite Home dimanche ?
01:23 Je sais pas ce que vous en pensez avant de parler de ça.
01:29 J'ai pas le sentiment qu'il y a le championnat du monde dimanche prochain.
01:34 En plus, c'est une nouvelle formule.
01:39 Le super mondiaux.
01:41 Hier, quelque part, on cherche à faire des mini-jeux olympiques pour des championnats
01:47 du monde.
01:48 Tout ça, ça brouille complètement à mon avis.
01:51 Ça brouille un peu le message et j'ai pas le sentiment que dimanche, il y a le championnat
01:55 du monde.
01:56 D'ailleurs, il n'y a même pas de communication sur le championnat du monde aujourd'hui, à
02:00 part la présentation des équipes.
02:02 Mais il n'y a pas de com.
02:03 Il y avait le Grand Prix de Saint-Sébastien samedi, le Tour féminin en même temps.
02:12 Là, actuellement, vous avez le Tour de Pologne, le Tour de Lens.
02:17 Il y a eu Gexto également.
02:20 Moi, j'ai pas le sentiment que dimanche, il y a le championnat du monde.
02:26 C'est une grosse erreur d'avoir des carrés.
02:29 Vous savez, il y a des traditions, il y a des dates.
02:33 Là, on est en train de tout changer, tout bouleverser.
02:37 Je ne suis pas sûr que tout ça soit bien rentable.
02:42 Mais bon, il y aura quand même le championnat du monde dimanche et il y aura quand même
02:47 un coureur qui va se retrouver avec un maillot de champion du monde.
02:50 Peut-être le même d'ailleurs que l'an dernier.
02:53 Je préférerais que ce soit le même qu'il y a deux ans.
02:55 Je ne suis pas trop pour le changement sur ces trucs-là.
02:59 J'espère que ça nous intéresse.
03:03 Mais oui, c'est un parcours qui va être exigeant et puis sur lequel il y aura, il
03:17 y a deux semaines, quels sont les coureurs qui auront le mieux récupéré du Tour de
03:21 France, qui auront refait du jus tout en ne perdant pas leur niveau de performance.
03:25 Et sur le plan psychologique, est-ce que les coureurs sont vraiment restés dedans ?
03:31 Il ne faut pas rester, il n'y a pas que physiquement qu'il faut y être.
03:36 Il faut y être aussi au niveau du mental et pas le mental à dire oui, je suis motivé,
03:41 j'y vais et puis on va se battre.
03:44 Non, il faut que c'est à l'autre niveau que je parle.
03:48 Et je ne suis pas sûr que, je ne parle pas des Français, les coureurs en règle générale
03:56 soient vraiment restés branchés en sortant du Tour de France sur les championnats du
04:01 monde.
04:02 Un peu à la manière des Jeux Olympiques tous les quatre ans en été qui sont un peu
04:06 perdus après le Tour de France et les états de forme varient énormément.
04:10 On va voir justement si les Wout van Aert, Mathieu Van Der Poel, Philippe Seine, qui
04:14 sont aux côtés français également, il y a énormément de candidats.
04:17 Mathieu Van Aert n'a pas de problème parce qu'il a quitté le Tour, il a eu son petit
04:20 bébé, tout va bien et il va y aller avec un moral d'assassin.
04:23 En plus, il ne marche pas trop mal.
04:26 Si il n'a pas changé les couches toute la journée et d'un ébiberon toute la journée
04:30 qu'il a pu s'entraîner, ce sera parfait.
04:32 Et quel scénario on envisage, beaucoup pensent potentiellement à un sprint, peut-être en
04:38 comité réduit ? Qu'est-ce qui est possible sur ce parcours très usant ?
04:43 Tout va dépendre déjà de l'équipe belge, avec Ewen Apoul d'un côté et Wout van Aert.
04:57 Sur tous ces parcours très usants, souvent sur le final, ça peut exploser et on peut
05:04 se retrouver un petit peu comme il y a deux ans avec un groupe dans le final d'une douzaine
05:11 ou d'une quinzaine de coureurs qui au fil des différentes attaques offensives et compositions
05:19 du groupe, c'est la deuxième victoire de Julien Laphilippe, on peut effectivement
05:26 voir ce type d'arrivée.
05:30 Une arrivée massive, de 270 bornes, il y en a quand on mit la flèche avant.
05:37 On va dire les clés du camion pour l'équipe belge qui s'avance avec énormément de puissance,
05:45 les Pays-Bas également et l'équipe de France, on en pense quoi ?
05:48 L'équipe de France, la sélection de Thomas Wauquiez ?
05:50 Il faut que l'équipe de France ait le cours comme elle a pu trois ou quatre ans, qu'elle
05:56 s'appuie sur l'équipe de Belgique parce que si on regarde bien les deux victoires de Julien,
06:02 les 50-60 derniers kilomètres, allez les revisiter, vous verrez qu'à chaque fois,
06:09 c'est l'équipe de Belgique qui a travaillé pour l'équipe de France.
06:12 Après l'équipe de France, elle est passée à l'offensive, elle a fait ce qu'elle avait
06:14 à faire, mais les deux fois, c'est quand même l'équipe de Belgique qui l'a servi
06:20 un peu sur le plateau.
06:21 Alors espérons que la tradition ne se perde pas.
06:25 Tu parlais de Julien, c'est l'équipe de champion du monde il y a deux ou trois ans.
06:31 Est-ce qu'en sortie de Tour de France, on l'a vu un peu en retrait sur le Tour de France
06:36 même s'il a beaucoup essayé, est-ce qu'il peut avoir, ce ne sera pas le leader désigné
06:42 sur ce parcours, mais est-ce qu'il peut avoir un rebond deux semaines après ce Tour de France ?
06:48 Personne ne peut répondre.
06:51 Il a fait un Tour de France laborieux, il a tenté, retenté, recommencé.
06:57 Finalement, ça n'a jamais marché, mais il n'a jamais véritablement été à son meilleur niveau.
07:06 C'est plus son tempérament qui fait qu'il allait dans les coups, mais visiblement,
07:12 quand on arrivait sur la dernière heure de course, ça grippait un petit peu.
07:19 Il faut qu'il retrouve de la fraîcheur, ça c'est important pour lui, de la sérénité,
07:25 de la fraîcheur, de la confiance, parce que je dis toujours, le talent ne s'évapore pas,
07:32 ne s'évanouit pas, donc le potentiel est toujours là.
07:38 Pour moi, au niveau de Julien, s'il a bien géré ces deux semaines,
07:43 c'est au-dessus des épaules que ça se joue.
07:47 Il y a un Christophe Laporte qui sera peut-être plus dans un rôle comme l'année dernière
07:50 d'attente et de sprint en petit comité.
07:55 Oui, d'autant qu'il a fait beaucoup d'efforts pour bien sûr défendre le maillot,
08:02 mais il avait des plages de récup quand il prenait très rapidement l'autobus.
08:08 Pendant ce temps-là, on ne s'entame pas, on garde des réserves.
08:15 Et puis, il sort d'une victoire sur le tour avec son équipe.
08:22 C'est quand même, sur le plan du moral, une très bonne chose, ça donne envie.
08:29 Et puis, ne serait-ce que l'an dernier, en en cherchant une belle deuxième place,
08:34 il a montré qu'il peut jouer à ce niveau-là, sur ce genre de course.
08:38 C'est une course d'un jour, et sur ce plan-là, sur ce type de course,
08:43 oui, il peut aller chercher.
08:46 Si Julien n'est pas au top, oui, il peut y aller.
08:50 C'est celui qui va suffisamment vite pour s'imposer au sprint,
08:55 mais il est aussi capable de sortir.
08:58 Et justement, en termes de course d'un jour, Remco est venu au pool,
09:01 qui reste sur plusieurs classiques, défilés, remportés,
09:06 à laquelle il a participé à chaque fois qu'il a gagné,
09:09 Liège, la Classica, les derniers champions du monde.
09:13 Il en a trop gagné qu'il nous fasse cadeau des champions du monde.
09:17 Qu'est-ce qui peut le faire perdre ?
09:18 Peut-être l'équipe de Belgique et la mésentente entre les…
09:20 Ça peut être l'équipe de Belgique.
09:24 Bon, on ne va pas essayer de mettre la zizanie,
09:26 encore que ça peut perdre des règles du jeu.
09:29 Mais c'est sûr que Van Aert et Venepool, avec une équipe solide,
09:39 sera quand même difficile à battre.
09:42 Donc après, il faut y aller avec le pif, il faut sentir la course,
09:47 il faut sentir les…
09:51 Essayer de sentir aussi les rivalités qu'il peut y avoir dans les autres équipes.
09:55 Elles existent toujours.
09:57 Bon, personne n'en parle, si on a la meilleure équipe,
10:00 on est unis comme les sept doigts de la main, voilà.
10:04 Tout va très bien.
10:06 Il y a des égaux, les égaux, vous ne les supprimez pas comme ça.
10:10 Il y a des intérêts qui ne sont pas obligatoirement les mêmes
10:13 parce qu'on n'est pas obligatoirement dans les mêmes équipes.
10:16 Et puis on a des contentieux d'une équipe à l'autre.
10:18 Bref.
10:21 Ou vous avez un leader non discutable, comme c'était le cas avec Julien,
10:27 et à ce moment-là, vous allez réunifier derrière un leader,
10:32 et là, tout le monde va se mettre au garde-à-vous,
10:36 tout le monde va se mettre au diapason.
10:38 Dès que vous commencez à avoir des moutons à deux têtes,
10:43 c'est déjà plus compliqué,
10:45 d'autant que Venepool a déjà été champion du monde,
10:49 ou de Monarque, non.
10:52 En plus, il est passé un peu au travers de pas mal de choses,
10:55 au travers des objectifs qui pouvaient être les siens depuis le début de l'année.
11:00 Ils partent quand même pour gagner,
11:03 ils sont au moins deux qui partent pour gagner avec la conviction qu'ils peuvent gagner.
11:07 Après, on laissera les Belges débrouiller entre eux,
11:13 ce n'est pas à nous d'aller régler leurs problèmes.
11:15 Et puis il y a d'autres champions qui sont là aussi,
11:18 et qui peuvent aussi avoir leur mot à dire,
11:23 et venir un petit peu casser les jeux de cartes.
11:28 Justement, parmi tous ces outsiders,
11:32 est-ce que tu as un petit pronostic à donner en podium pour dimanche ?
11:36 C'est difficile à pronostiquer cette année,
11:38 mais comment tu vois les choses pour un podium ?
11:40 C'est toujours difficile, sauf quand vous avez quelqu'un qui est vraiment au-dessus.
11:45 Donc lui au-dessus, ils sont deux, mais dans la même équipe.
11:49 Donc derrière, tout est possible.
11:55 A Matt Pedersen, il ne faut pas l'écarter, bien au contraire.
12:02 A Yves Yartoski, je suis désolé, il ne faut pas l'écarter non plus.
12:08 Et puis il y a ceux qui n'ont pas fait le tour qui arrivent,
12:11 des coureurs comme Ayuso, etc.
12:13 Ce sera peut-être un peu loin.
12:14 On n'a pas encore d'ailleurs de façon précise l'ensemble des compositions d'équipe,
12:21 mais il faudra s'y pencher d'ici deux ou trois jours,
12:24 puis en fonction, puis tenir compte des épreuves qui ont eu lieu ce week-end.
12:30 Donc ton vainqueur, si tu dois sortir un nom ?
12:34 Si je dois sortir un nom ?
12:37 Hum.
12:40 Moi je dirais Wout Evenepoel.
12:45 Un beau duo.
12:47 Ça laisse pas mal de chance, effectivement.
12:50 Ça marche.
12:50 Merci Cyril pour cette chronique.
12:52 On se retrouve la semaine prochaine pour voir si ton prono est révélé.
12:57 Si mon prono est bon.
12:58 Exactement.
13:00 Les pronos, ça peut être bon des fois.