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Tous les matins et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00:00 Il est bientôt 9h sur CNews, très heureux de vous retrouver pour l'heure des pros été,
00:00:05 car l'été, l'heure des pros, c'est même le week-end et au sommaire ce matin. Mais que
00:00:10 diable sont-ils allés faire dans cette galère ? Des milliers de passagers ont vu leur train
00:00:15 afficher plusieurs heures de retard. En cause, une panne de signalisation,
00:00:19 gare Montparnasse à cause de l'orage et des trains qui ont circulé toute la nuit au ralenti.
00:00:23 Nous serons avec trois rescapés de la SNCF pour démarrer cette émission. Dans moins d'un an,
00:00:28 les JO commenceront, les Jeux Olympiques. Sur les transports, on n'est pas prêt,
00:00:31 on vient de le voir avec la SNCF. Sur la sécurité, on n'est pas prêt, le champ de Mars la nuit est
00:00:36 une zone de non-droit. On est obligé de former des jeunes pour sécuriser l'événement par peur
00:00:41 de manquer de bras. La seule chose dont on est sûr, c'est qu'on va demander aux bouquinistes
00:00:47 de s'en aller pendant les Jeux. Les sages du Conseil constitutionnel sont-ils devenus fous,
00:00:52 se demande Marion Maréchal. Ils ont censuré l'article 7 de la loi anti-squat. Résultat,
00:00:58 écoutez bien, si un squatteur se casse la figure dans l'escalier de la maison qu'il occupe,
00:01:02 il pourra se retourner contre le propriétaire. Non, ce n'est pas une blague, nouvelle illustration
00:01:08 de l'inversion des valeurs. Et puis, à 10h, nous serons avec un invité pas comme les autres. Il a
00:01:14 un parcours absolument hors norme. Arnaud Ascoy a été pendant des années inspecteur de police
00:01:19 au stupéfiant. Au stup', comme on dit. La police, il la connaît par cœur. Il a fait le choix de
00:01:24 l'acquitter pour devenir détective privé. Il nous donnera son regard sur la fronde qui dure depuis
00:01:28 maintenant une semaine. Et puis, à la fin de l'émission, nous évoquerons avec lui Jacques
00:01:32 Brel. Puisqu'aujourd'hui, Jacques Brel et sa nouvelle profession, même s'il n'aime pas le
00:01:36 terme de sosie, vous allez le voir, la ressemblance est saisissante. Et puis, une information dramatique.
00:01:41 On va commencer avec cette information avec vous, Thomas Bonnet, puisque le préfet a aussi réagi.
00:01:46 On a appris cette nuit qu'un CRS s'est donné la mort. Un CRS, on voit l'information donnée aussi
00:01:52 par la police nationale, un CRS affecté à la sécurité des fêtes, évidemment à Bayonne,
00:01:58 puisque c'est actuellement les férias à Bayonne. C'est un homme de 55 ans qui s'est donc donné la
00:02:03 mort, qui s'est suicidé hier alors qu'il prenait son service. Oui, et communiqué de presse publié
00:02:08 par le préfet des Pyrénées-Atlantiques pour rendre hommage aux fonctionnaires de la CRS 13
00:02:13 qui est décédée. Julien Charles dit avoir appris avec une très grande émotion le décès ce jour
00:02:17 d'un CRS dans la ville d'Anglette. Un homme de 55 ans, vous l'avez dit, engagé dans la CRS 13 de
00:02:23 Saint-Brieuc, unité affectée en ce moment à la sécurité des fêtes de Bayonne. Il a mis fin à
00:02:26 ses jours avant sa prise de service dans l'enceinte d'un lycée à Anglette. Et on apprend également
00:02:31 qu'une cellule psychologique a été activée. La compagnie a été relevée de son service pour la soirée.
00:02:36 Merci pour ces informations, Thomas. On va en parler évidemment avec vous,
00:02:39 Michael Taverne. Vous êtes aussi ancien policier député du Rassemblement national.
00:02:42 Mais tout de suite, c'est le JT avec Sommet Al-Abidi. Bonjour, Sommet.
00:02:45 8 départements de la région Rhône-Alpes sont en vigilance orage ce samedi. Une ligne
00:02:54 orageuse très active va balayer l'ensemble de ces départements. Des orages accompagnés de
00:02:59 fortes pluies et de grêles indiquent les prévisionnistes de Météo France. Les feux
00:03:04 en Grèce sous contrôle mais les pompiers restent sur le pied de guerre. La situation reste
00:03:09 imprévisible à cause des vents. Depuis deux semaines, le pays s'est transformé en étuve,
00:03:14 en proie aux flammes. Plus de 660 feux ont été recensés. La plupart ont vite été éteints,
00:03:20 mais une dizaine d'entre eux ont atteint de vastes proportions mettant les pompiers à rude
00:03:25 épreuve. Et puis, l'océan Atlantique bat son record de chaleur selon l'Agence américaine
00:03:30 d'observation océanique et atmosphérique. Les 24,9 degrés ont été atteints le 26 juillet,
00:03:36 un record inquiétant car il survient tôt dans l'année. Généralement, l'Atlantique nord atteint
00:03:42 son pic de chaleur début septembre. Merci beaucoup Sommeil, on vous retrouve dans une heure pour un
00:03:47 nouveau point. Autour de la table, Georges Fenech. Bonjour Georges. Michael Taverne, je le disais,
00:03:51 ancien policier et député du Rassemblement national. Face à vous, Martin Guéragnon de la
00:03:55 majorité présidentielle, Amine Elbaï, juriste et Thomas Bonnet, bien sûr, du service politique de
00:04:01 CNews. On commence donc avec cette information. Michael Taverne, député du Rassemblement
00:04:05 national, ancien policier, un CRS qui s'est donné la mort, un homme de 55 ans qui s'est suicidé en
00:04:12 prenant son service hier soir vers 20h30 en marge des fêtes de Bayonne où il était affecté pour
00:04:18 sécuriser l'événement. Oui, alors c'est vrai que ça me touche particulièrement puisque j'ai été
00:04:23 policier pendant plus de 20 ans et notamment en compagnie républicaine de sécurité et je connais
00:04:26 très bien la CRS 13 de Saint-Brieuc. Je pense à sa famille, à l'ensemble des policiers des compagnies
00:04:33 républicaines de sécurité et puis au-delà, à la famille de la police nationale. Aujourd'hui,
00:04:37 je suis député, comme vous l'avez dit, mais je sais d'où je viens et ce sont non plus des collègues
00:04:42 mais on parle de frères d'armes. Donc je pense bien évidemment à toute sa famille, à la compagnie
00:04:49 républicaine de sécurité numéro 13 de Saint-Brieuc et bien sûr, je suis particulièrement touché mais
00:04:53 je pense comme l'ensemble des Français. Et je le dis, à 9h30, on sera avec Marc Lamola, ancien
00:04:58 policier de la BAC Nord qui a lui-même fait une tentative de suicide et qui a écrit sur le suicide
00:05:03 des policiers. Évidemment, ce matin, à Minelbailly, on a une pensée pour les policiers en première
00:05:09 ligne, pour évidemment la CRS 13 qui était la brigade de ce CRS qui s'est suicidée cette nuit.
00:05:17 C'est un moment évidemment aussi particulier parce que ça arrive à un moment où la police mène une
00:05:22 fronde aussi contre le placement en détention provisoire de deux de leurs collègues, l'un après
00:05:29 la mort de Naël, l'un après évidemment ce qui s'est passé à Marseille et donc ça
00:05:34 évidemment, ça prend une dimension encore plus importante sans doute.
00:05:37 Oui, j'adresse évidemment à la famille de ce CRS et à l'ensemble des policiers mes profondes et mes plus sincères condoléances.
00:05:46 Vous savez, la police nationale traverse aujourd'hui une grave crise, une crise sociale, une crise politique.
00:05:56 Je crois qu'en fait, les politiques et le gouvernement n'ont pas répondu à toutes les questions des demandes des policiers.
00:06:02 Je crois qu'aujourd'hui, les policiers ont besoin du soutien, du soutien des Français.
00:06:06 Je crois que ces policiers ont été jetés, jetés au loup avec les insultes les plus abjectes au nom de la police tue,
00:06:16 au nom de tout le monde déteste la police.
00:06:18 Je crois aujourd'hui, finalement, que les policiers ont besoin du soutien de l'ensemble des Français.
00:06:23 Et vraiment, je vais vous dire par là, Gauthier, il y a une forme de renoncement qui aujourd'hui convient de condamner de la manière la plus profonde.
00:06:37 Vous savez, vous avez des policiers aujourd'hui qui sont en arrêt maladie.
00:06:39 Ils sont en arrêt maladie parce qu'ils ne supportent plus d'être ce seul fil entre le peuple et le gouvernement.
00:06:48 Ce seul fil entre le peuple et le gouvernement.
00:06:51 Et ce qui convient aujourd'hui, et je vous le dis vraiment, je vous le dis profondément,
00:06:55 moi, ce qui m'a révolté cette semaine, c'est le message des syndicats allant dans le sens du gouvernement,
00:07:02 nous faisant croire finalement que tout est revenu au calme, alors que c'est faux.
00:07:06 Tout n'est pas revenu au calme.
00:07:07 Il y a encore aujourd'hui des policiers.
00:07:09 Vous voulez dire des syndicats de police ?
00:07:10 Oui, bien sûr.
00:07:11 Vous voulez dire qu'il y a un schisme entre les syndicats de police comptants de Gérald Darmanin et La Base ?
00:07:17 Ce que nous disait d'ailleurs hier de la même manière Marc Lamollin.
00:07:21 Moi, je n'ai jamais vu, et c'est une première dans l'histoire syndicale,
00:07:25 je n'ai jamais vu des syndicats se réjouir de mesures qui n'ont pas encore été prises.
00:07:31 Le mal-être est plus profond.
00:07:33 Ce qui s'est passé à Marseille n'est pas l'apanage et n'est pas le fait d'un syndicat.
00:07:39 Ce sont des policiers, et rappelons-le pour la plupart, qui ne sont pas syndiqués et qui en ont assez
00:07:45 parce qu'ils ont le sentiment de ne pas être écoutés, parce qu'ils en ont ras-le-bol des injustices,
00:07:49 parce que vous avez des brigadiers qui attendent depuis cinq ans d'être nommés major,
00:07:53 parce que vous avez aujourd'hui des policiers qui sont tout simplement mal payés,
00:07:56 parce que vous avez des policiers qu'on envoie au fond devant les gilets jaunes, devant le peuple français,
00:08:01 alors que beaucoup d'entre eux partagent les revendications profondes des gilets jaunes.
00:08:05 Vous avez des policiers aujourd'hui qui ont été jetés au loup face aux émeutiers,
00:08:11 face aux caïds, face à la racaille.
00:08:14 Et vous vous rendez compte, aujourd'hui, ce qui se passe, on leur demande d'être ce fil tendu,
00:08:21 cette cocotte minute sociale.
00:08:23 On ne leur demande pas de faire le travail de policier, on leur demande de régler tous les problèmes sociaux.
00:08:28 Et là, le mal-être.
00:08:29 Évidemment, l'enquête dira pourquoi ce policier s'est suicidé,
00:08:34 mais ça arrive à un moment particulier où, depuis une semaine, on traverse une fronde de la police,
00:08:39 où on voit que police et justice s'opposent.
00:08:42 Donc, évidemment, on ne peut pas oublier le contexte dans lequel ça arrive.
00:08:45 Bien sûr, un suicide est un acte ultime.
00:08:49 On ne connaît pas les circonstances réelles, bien entendu, drama familial ou professionnel,
00:08:53 mais toujours est-il, vous avez raison, ça s'inscrit dans un contexte très difficile.
00:08:58 Et c'est l'occasion de rappeler, à la suite de ce drame,
00:09:02 que le taux de suicide dans la police est très largement élevé
00:09:08 par rapport au taux de suicide dans la population générale.
00:09:10 C'est de l'ordre de 50% de plus.
00:09:12 Il y a en moyenne entre 40 et 50 suicides par an dans la police nationale.
00:09:19 Et donc, on ne peut pas l'extraire d'un contexte professionnel.
00:09:23 On voit bien ce qui se passe avec tous ces certificats médicaux, ce malaise.
00:09:27 Vous avez raison de le rappeler.
00:09:29 Et encore une fois, nous devons prendre en compte cette souffrance
00:09:32 et nous devons surtout, lorsqu'on a une responsabilité politique,
00:09:36 notamment apporter un soutien franc à notre police nationale
00:09:41 qui traverse des périodes extrêmement difficiles.
00:09:44 – Marta Garagnon.
00:09:46 – Oui, je suis un peu gêné parce que j'ai l'impression que,
00:09:49 M. Elbaïd, vous faites parler les morts,
00:09:50 donc on a un drame avec le suicide de ce policier.
00:09:53 Maintenant, de là à en tirer une analyse politique comme vous l'avez fait,
00:09:55 je trouve ça assez cavalier pour tout vous dire.
00:09:58 Vous avez tenu des propos sur le schisme potentiel
00:10:01 entre les syndicats et les policiers de deux terrains.
00:10:04 Ce n'est pas tout à fait ce que les policiers disent,
00:10:06 parce que c'est une profession qui est extrêmement syndiquée.
00:10:09 Et M. Taverne, vous avez été policier, donc vous le savez,
00:10:11 donc je pense que vous confirmerez ces propos-là aussi.
00:10:14 Les syndicalistes policiers sont des hommes de terrain
00:10:17 qui sont proches de leurs hommes, qui sont proches du terrain
00:10:19 et qui sont élus par leur père par les policiers.
00:10:22 Et une fois de plus, c'est une profession parmi les plus syndiquées
00:10:26 de toutes les professions.
00:10:27 Donc, ce qui s'est passé à Beauvau avec M. Darmanin,
00:10:30 vous dites "on se réjouit de mesures qui n'ont pas encore eu lieu",
00:10:33 mais en fait, ce n'est pas le sujet.
00:10:34 Simplement, ils se réjouissent, et je pense que tout le monde peut le faire,
00:10:37 de l'entente, de l'écoute, de l'attention qui est portée
00:10:40 à des problèmes très concrets qui ont pu être exprimés avec sérénité
00:10:44 et qui ont pu être écoutés avec beaucoup de bienveillance
00:10:46 de la part du ministre de l'Intérieur.
00:10:48 Je pense que c'est effectivement un préambule indispensable
00:10:50 à la construction de solutions pérennes,
00:10:52 parce que comme vous le dites, il y a un mal-être,
00:10:54 personne ne le nie, mais ce n'est pas sur un comptable en une heure
00:10:57 que les solutions vont être abordées.
00:10:58 Sinon, elles auraient été trouvées depuis un bon moment.
00:11:01 Mais les échanges qu'il y a eu, peut que sans réjouir.
00:11:04 Amine Elbaïe, répondez, même si je n'ai pas envie que ça parte en pugilat.
00:11:08 Un homme est mort cette nuit, un homme est mort à 20h30 à Anglet.
00:11:13 Thomas vient de nous donner le communiqué de la préfecture.
00:11:16 Donc effectivement, ça s'inscrit dans un contexte général,
00:11:19 dans un contexte global avec ce qui s'est passé en fin de semaine,
00:11:22 avec cette réunion entre les syndicats de policiers et Gérald Darmanin.
00:11:25 Donc on n'est pas là non plus pour que ça parte en débat tout de suite.
00:11:28 Un homme est mort, je le rappelle, à 20h30.
00:11:29 Un CRS en marge des fêtes de Bayonne s'est donné la mort à Anglet.
00:11:33 Donc prenez évidemment de grandes précautions face au débat que vous pouvez mener.
00:11:38 Je crois qu'on aura peut-être l'occasion d'avoir ce débat tout à l'heure.
00:11:41 Évidemment qu'il convient d'adopter une attitude profondément républicaine.
00:11:46 Je dis simplement que le malaise de la police nationale est encore plus profond,
00:11:51 qu'aujourd'hui, les policiers n'ont pas eu toutes les réponses à leurs questions,
00:11:56 qu'aujourd'hui, nous faisons face à un drame,
00:11:59 un drame absolu et un drame qui, à mon sens, est inévitable.
00:12:03 Inévitable parce que les policiers souffrent.
00:12:06 Ils souffrent socialement, ils souffrent psychologiquement,
00:12:10 ils souffrent aussi politiquement, il faut l'entendre.
00:12:12 Lorsqu'on entend des slogans au nom de "la police tue",
00:12:16 aujourd'hui, vous avez la preuve, monsieur le député, que la police ne tue pas.
00:12:19 La police se tue.
00:12:20 Elle se tue parce qu'elle n'est pas comprise.
00:12:22 Elle se tue parce qu'aujourd'hui, elle a le sentiment d'être seule,
00:12:25 seule pour défendre, aujourd'hui, un gouvernement qui est à l'agonie.
00:12:31 Et on aura l'occasion d'avoir ce débat politique tout à l'heure
00:12:35 sur le rapport entre les syndicats et le ministre de l'Intérieur.
00:12:37 Moi, en ce qui concerne ce policier...
00:12:39 - On en parlera tout à l'heure, mais là, c'était pour rendre hommage à ce CRS.
00:12:41 - Il convient de rendre hommage.
00:12:42 - Et évidemment, rappeler dans quel contexte, Michael Taverne,
00:12:45 ça s'inscrit avec plus de 40 policiers qui se donnent la mort chaque année.
00:12:49 - Oui, c'est vrai que tous les ans, malheureusement, on dénombre 40, 50 suicides.
00:12:54 Comme vous l'avez dit, Georges, c'est une des professions
00:12:57 où le taux de suicide est le plus important.
00:13:00 Vous savez, un policier, c'est une cocotte minute.
00:13:03 Il subit des traumatismes tout au long de sa carrière, face à la mort,
00:13:08 face aux crises sociales, face à la détresse humaine.
00:13:12 Il y a également, on ne peut pas le nier, l'emploi.
00:13:17 Également, quand je vois les CRS aujourd'hui qui sont, moi, j'appelle surmobilisés.
00:13:22 Il y a eu les Gilets jaunes, il y a eu les émeutes, la réforme des retraites,
00:13:28 des congés ont été supprimés.
00:13:31 Ensuite, indirectement, ça a un impact sur sa vie familiale.
00:13:37 Mais je pense que les gouvernements qui se sont succédés depuis plus de 30 ans
00:13:41 n'ont pas trouvé la recette.
00:13:43 Alors qu'il n'y a pas de recette magique pour lutter contre le suicide,
00:13:45 mais il y a des mesures à prendre.
00:13:47 Je pense qu'il faudrait un peu plus remettre de l'humain
00:13:50 dans la fonction publique en général.
00:13:52 Les policiers sont profondément divisés par rapport à certaines réformes
00:13:57 qui ont été menées, notamment depuis 10-15 ans,
00:14:01 où les policiers sont divisés.
00:14:03 On met en place la politique du chiffre, il n'y a plus de camaraderie,
00:14:06 il y a vraiment un malaise.
00:14:08 Et là-dessus, je pense que les policiers ne sont pas suffisamment entendus
00:14:12 par rapport à leur mal-être.
00:14:13 Donc, il y a des dispositifs qui ont été mis en place.
00:14:15 Il ne faut pas le nier.
00:14:16 Le SSPO, le Service de soutien psychologique opérationnel,
00:14:18 mais pour moi aujourd'hui, qui n'apporte pas les résultats attendus,
00:14:21 je pense qu'il faut écouter beaucoup plus les policiers,
00:14:26 écouter leur mal-être.
00:14:27 Et à partir du moment où il y a un problème,
00:14:31 il faut que le policier puisse avoir une totale confiance
00:14:34 en sa hiérarchie et au pouvoir politique.
00:14:36 Aujourd'hui, je pense qu'il y a...
00:14:38 qu'il y a totalement disparu.
00:14:40 Dès que le policier parle d'un mal-être,
00:14:44 il est visé, il est désarmé.
00:14:47 On ne lui fait plus forcément confiance, on le met au placard.
00:14:49 Et je pense qu'en le mettant au placard, il s'isole et on peut arriver à des drames.
00:14:52 Donc, je pense qu'aujourd'hui, des dispositifs doivent être
00:14:55 rapidement mis en place.
00:14:56 Mais je pense que remettre de l'esprit de corps dans les forces de l'ordre
00:14:59 serait déjà une bonne chose.
00:15:00 On va en reparler évidemment à 9h30, puisqu'on aura à 9h30
00:15:03 Marc Lamola, ancien policier de la BAC Nord,
00:15:05 qui lui-même a fait une tentative de suicide,
00:15:07 qui a écrit sur le suicide des policiers.
00:15:09 Évidemment, Amine, on aura aussi ce débat sur les annonces de Gérald Darmanin,
00:15:14 sur cette réunion qui a eu lieu jeudi soir,
00:15:16 sur ce bras de fer entre la justice et la police.
00:15:19 Les déclarations contradictoires du garde des Sceaux,
00:15:21 qui défend évidemment les magistrats,
00:15:22 et de Gérald Darmanin, qui défend les policiers.
00:15:25 Mais je voulais faire une insiste, puisqu'on a le témoignage
00:15:27 de trois jeunes qui nous attendent.
00:15:29 Puisque hier, ça a été un véritable enfer,
00:15:32 gare Montparnasse, panne de signalisation,
00:15:34 trains qui ont roulé toute la nuit au ralenti.
00:15:36 On fait le point déjà sur cette soirée compliquée
00:15:39 avec Mathilde Ibanez et Charles Pousseau.
00:15:42 Et ensuite, on a le témoignage des trois jeunes qui ont voyagé cette nuit.
00:15:46 C'est les yeux rivés sur les panneaux d'affichage
00:15:48 que ces voyageurs attendent leurs trains.
00:15:51 En plein chasse et croisé des vacances d'été,
00:15:53 les trains sont affichés en retard.
00:15:56 Je suis arrivé à 18h25 pour partir à 18h39.
00:16:01 Et là, ça fait une heure que j'attends.
00:16:02 On devrait être parti depuis 19h39 pour arriver finalement vers 23h.
00:16:06 Mais on est encore là, il est 44.
00:16:09 Tous les trains ont du retard, la gare est blindée.
00:16:13 J'attends mon train qui n'est toujours pas affiché.
00:16:15 Ces retards font suite à une panne de signalisation à Massy
00:16:18 causée par la foudre qui perturbe fortement la circulation
00:16:22 au départ et à l'arrivée de la gare Montparnasse.
00:16:25 Je pense que c'est indépendant de leur volonté,
00:16:27 mais je pense qu'ils doivent être plus réactifs à ce genre de problème.
00:16:30 Je pense qu'ils ont l'espérance pour, ils ont le personnel pour.
00:16:33 C'est indépendant de leurs faits.
00:16:35 Après, il faut voir aussi en termes d'installation et de maintenance,
00:16:39 ça doit être compliqué, mais c'est vrai que simplement
00:16:41 pour des conditions météorologiques, c'est compliqué.
00:16:43 Les milieux de passagers bloqués dans les halls prennent leur mal en patience
00:16:47 et certains s'occupent pour passer le temps.
00:16:49 On passe le temps comme on peut, en mangeant des choses, en gueulant,
00:16:54 c'est le début de nos vacances, on ne fait pas tout ça.
00:16:56 La panne a été résolue hier vers 19h30,
00:16:59 mais le trafic reste encore perturbé ce matin.
00:17:02 Que diable sont-ils allés faire dans cette galère ?
00:17:05 Nous sommes avec Thomas, Théo et Arthur.
00:17:08 Bonjour à tous les trois.
00:17:09 Bon alors, racontez-nous un peu votre soirée, votre train.
00:17:12 Il devait arriver à 20h19 et vous êtes arrivés finalement à 23h30, c'est ça ?
00:17:18 Oui, exactement.
00:17:20 On a commencé à arriver, on avait vu sur l'application
00:17:22 qu'on était censés avoir 25 minutes de retard.
00:17:25 Déjà, ce n'est jamais très agréable de voir ce genre d'annonce.
00:17:29 Quand on est arrivés, il y avait du monde partout dans la gare.
00:17:32 Il y avait tellement de monde que même juste pour s'asseoir en attendant le train,
00:17:36 on ne savait même pas où se mettre.
00:17:37 C'était un peu compliqué.
00:17:39 Finalement, au fur et à mesure du temps, le retard n'a fait que croître.
00:17:46 Je crois qu'on est partis à 21h au final.
00:17:52 À l'heure à laquelle vous devez arriver.
00:17:54 Vous êtes partis à l'heure à laquelle vous devez arriver.
00:17:56 C'est-à-dire qu'il y a eu des pannes de signalisation de Gare Montparnasse,
00:18:00 mais après il paraît que la SNCF a dit que la panne était résolue,
00:18:03 mais en fait une fois que vous étiez dans le train,
00:18:05 les trains roulaient encore au ralenti, donc rien n'était résolu.
00:18:08 Ils roulaient au ralenti, oui, c'est ça.
00:18:09 C'est ça, il y a plusieurs choses.
00:18:10 C'était un peu bizarre parce que non seulement on est partis en retard,
00:18:13 mais en plus le trajet lui-même a pris plus de temps.
00:18:17 On nous a annoncé au début un problème de panne de signalisation.
00:18:21 Après on nous a dit qu'on attendait un mécano dans le train,
00:18:24 on n'a pas tout compris.
00:18:26 Il est arrivé, mais une fois qu'il était là, qu'on est partis,
00:18:28 on a encore attendu une demi-heure avant que ça parte.
00:18:31 Je pense que c'était un petit peu le chaos dans l'organisation du départ des trains
00:18:36 parce qu'évidemment tous les trains ne peuvent pas partir en même temps.
00:18:38 On ne sait pas trop, on avait assez peu de possibilités.
00:18:41 Même la personne du personnel du train qui faisait les annonces,
00:18:45 elle avait l'air un peu dépitée aussi.
00:18:48 Indépendamment des problèmes qui peuvent arriver,
00:18:50 on a l'impression de ne pas être informés.
00:18:54 Parce qu'à la limite, ils nous avaient dit dès le début
00:18:56 qu'on partait à 20 heures au lieu de 18 heures.
00:19:01 On aurait pu s'adapter, mais on n'avait pas prévu.
00:19:05 Dans votre cas, Gare Montparnasse, on a vu les images,
00:19:07 il y avait des milliers et des milliers de personnes qui attendaient.
00:19:09 C'est ça, vous étiez des milliers dans cette situation.
00:19:13 C'était très compliqué de circuler dans la gare de Montparnasse.
00:19:15 Il y avait vraiment énormément de monde.
00:19:18 Pour rejoindre le train, ça nous a pris bien 20 minutes.
00:19:21 Oui, c'est incroyable.
00:19:22 On était à 100 mètres, 200 mètres.
00:19:26 On a mis 20 minutes juste pour atteindre notre quai.
00:19:29 Une fois qu'il y avait l'annonce, on se disait
00:19:30 « si après tout ça, on n'arrive même pas à y atteindre ».
00:19:32 Au final, c'était une inquiétude qui n'allait pas lui-même.
00:19:34 On est partis plus d'une heure et demie plus tard.
00:19:36 Mais c'était assez impressionnant à voir.
00:19:40 Merci beaucoup, messieurs.
00:19:42 Vous êtes arrivé à Bonport, c'est ça l'important.
00:19:44 C'était Nantes, c'est ça votre destination ?
00:19:46 Vous êtes à Nantes ?
00:19:48 Vous êtes arrivé à Nantes, c'est ça ?
00:19:50 On est arrivé à Nantes, oui.
00:19:52 Vous restez un peu sur place ?
00:19:54 Vous n'avez pas un autre train à la fin du week-end
00:19:55 pour éviter une deuxième galère ?
00:19:57 Pour l'instant, on espère qu'il n'y aura pas autant de problèmes.
00:19:59 On l'espère pour vous.
00:20:01 On espère qu'il y aura un train qui est censé reprendre un T-Hour après,
00:20:05 mais qui n'avait rien à l'arrivée.
00:20:06 Merci beaucoup.
00:20:07 Ça n'était pas trop dans ce cas.
00:20:09 Mais il y a des gens qui ont encore plus de problèmes que nous, je pense.
00:20:14 Merci beaucoup Thomas, Théo et Arthur.
00:20:16 Bon week-end et bon courage pour le retour.
00:20:18 Georges, Cessenne a un an des JO.
00:20:21 A même pas un an des JO.
00:20:23 Et on sait qu'il y a vraiment un enjeu sur les transports.
00:20:26 Oui, d'accord.
00:20:26 Mais bon, quand vous êtes face à un événement climatique, météorologique...
00:20:32 Vous voyez bien aussi que c'est après la manière de communiquer,
00:20:34 comme on informe les gens qui sont en retard,
00:20:36 et qu'on ne laisse pas des milliers et des milliers de passagers dans le hall.
00:20:39 Evidemment.
00:20:39 En leur faisant croire que la panne est résolue alors qu'elle ne l'est pas.
00:20:41 Evidemment.
00:20:42 On ne connaît pas, on ne sait pas exactement ce qui s'est passé,
00:20:45 mais il peut arriver malheureusement qu'il y ait des événements imprévisibles,
00:20:49 surmontables.
00:20:50 On sait ce qui s'est passé.
00:20:51 Il y a eu une panne de signalisation.
00:20:52 Oui, mais à quoi est due cette panne de signalisation ?
00:20:54 Aux orages.
00:20:54 Aux orages.
00:20:55 Après, il y a un problème de communication certainement qui peut être amélioré.
00:20:58 De réaction aussi comme souvent.
00:21:00 Amine, vous qui prenez souvent le train,
00:21:02 vous avez pris le train ce matin pour venir ici.
00:21:04 Vous êtes arrivé à l'heure.
00:21:05 Je suis arrivé à l'heure.
00:21:07 Effectivement, j'ai d'ailleurs rencontré, pour répondre à monsieur le député,
00:21:11 un policier très affecté de la CSI.
00:21:13 Il n'est pas encore député.
00:21:14 Alors, tout le monde lui souhaite chaque semaine sur le plateau.
00:21:16 Marc Lamolla, qu'on va voir dans un instant, lui a déjà souhaité,
00:21:18 mais il n'est pas encore député.
00:21:20 À la prochaine mandature peut-être, Martin Garagnon.
00:21:23 Ou pas, mais ce qui est certain, c'est que,
00:21:27 s'agissant de la gare Montparnasse et de toutes les gares parisiennes,
00:21:32 c'est le meilleur endroit aujourd'hui, à un an, des Jeux olympiques,
00:21:35 dans un contexte où, il faut quand même le rappeler,
00:21:37 j'ai l'impression qu'on l'oublie,
00:21:39 mais il y a toujours un contexte de menaces terroristes.
00:21:41 C'est-à-dire qu'hier, la foule, le nombre de voyageurs
00:21:46 qui étaient entassés dans un espace aussi restreint,
00:21:51 était l'endroit le plus propice pour un terroriste.
00:21:57 Donc moi, je m'interroge à la fois sur l'enjeu,
00:22:00 sur le prisme sécuritaire, sur l'enjeu de la menace terroriste,
00:22:03 sur la question des moyens logistiques,
00:22:04 sur la question de la sécurité des événements et des ressources humaines.
00:22:09 Vous savez qu'on manque énormément d'agents de sécurité privés
00:22:13 dans les gares, bien sûr, dans les stades,
00:22:15 qu'aujourd'hui, vous avez Pôle emploi qui peine à recruter,
00:22:18 notamment des candidats pour devenir agents de sécurité.
00:22:22 Je m'interroge à un an des JO sur l'organisation de ces JO.
00:22:26 Vraiment, moi, je vous le dis à titre personnel,
00:22:28 je ne viendrai pas sur Paris, ne comptez pas sur moi.
00:22:30 On parlera des JO aussi plus tard dans l'émission,
00:22:33 parce qu'il y a aussi la problématique du champ de Mars,
00:22:35 qui est devenu vraiment une véritable zone de non-droit
00:22:37 dès qu'il fait nuit.
00:22:38 Il y a eu un viol collectif il y a quelques jours.
00:22:40 Miquel Taverne, c'est vrai que certes,
00:22:44 la SNCF ne peut pas prévoir la météo,
00:22:46 ne fait pas la pluie et le beau temps,
00:22:47 mais après, il y a une volonté ou non de réagir correctement.
00:22:51 Oui, c'est toujours un problème organisationnel.
00:22:54 C'est-à-dire que moi, je parle train souvent,
00:22:56 qui en France aujourd'hui n'a pas connu une galère de train.
00:23:02 Ça peut arriver, bien évidemment, là-dessus, c'est les intempéries,
00:23:05 mais je pense qu'effectivement,
00:23:07 on devrait rapidement trouver une solution
00:23:09 et au moins, ne serait-ce qu'être averti
00:23:11 et trouver à la rigueur des solutions alternatives.
00:23:14 Mais en plus, c'est une panne de signalisation.
00:23:17 Donc je pense qu'aujourd'hui, en France,
00:23:19 quand il neige, il y a un problème,
00:23:20 quand il pleut, il y a un problème,
00:23:21 et quand il fait chaud, il y a un problème.
00:23:23 Mais je pense que nous payons le fait
00:23:26 que nous avons pris énormément de retard ces dernières années
00:23:28 sur l'entretien des lignes.
00:23:29 Et encore, on parle des grandes lignes,
00:23:30 mais moi, je parle également des petites lignes.
00:23:32 Et je pense qu'aujourd'hui, effectivement,
00:23:34 tout est améliorable
00:23:37 et il faudra en tout cas beaucoup plus s'organiser lors de...
00:23:41 Allez, c'est la fin de cette première partie.
00:23:43 Dans un instant, on sera avec Marc Lamola, ancien policier,
00:23:46 pour évoquer cette triste nouvelle.
00:23:48 Un CRS qui s'est donné la mort,
00:23:50 qui s'est suicidé à 20h30 hier soir,
00:23:52 en marge des fêtes de Bayonne.
00:23:53 A tout de suite.
00:23:54 De retour dans l'heure des prodos,
00:24:00 on est avec Marc Lamola, ancien policier de la BAC Nord.
00:24:03 Merci, Marc Lamola, d'être de retour parmi nous.
00:24:06 Vous avez publié un livre sur le suicide des policiers.
00:24:10 "Je suis flic et ce soir, je vais me suicider".
00:24:12 Alors ça, c'est évidemment votre histoire personnelle.
00:24:15 Vous nous l'avez raconté la semaine dernière.
00:24:17 Mais au-delà de votre cas personnel,
00:24:19 on le disait depuis le début de l'émission,
00:24:21 une cinquantaine de policiers se donnent la mort chaque année.
00:24:23 Et on a appris ce matin une triste nouvelle.
00:24:26 Un CRS qui s'est suicidé hier vers 20h30
00:24:30 au moment de prendre son service.
00:24:32 L'enquête dira les circonstances de ce suicide,
00:24:35 mais c'était en marge des fêtes de Bayonne.
00:24:37 Et donc, évidemment, j'ai tout de suite pensé à votre témoignage,
00:24:40 Marc Lamola.
00:24:41 Oui, merci, Gauthier Lebret, de me recevoir une nouvelle fois.
00:24:44 Je vous prie de m'excuser, je suis sur une aire d'autoroute
00:24:47 en partant vers Toulon pour une dédicace.
00:24:49 J'ai appris avec effroi le suicide de ce collègue ce matin,
00:24:53 55 ans, abominable, abominable.
00:24:56 J'en ai ras le bol.
00:24:57 Je vais encore pousser un coup de gueule,
00:24:58 décidément, on va dire, Lamola et Caspier,
00:25:01 mais j'en ai ras le bol d'entendre ça en permanence.
00:25:04 Une cinquantaine de mes collègues se foutent en l'air tous les ans,
00:25:07 sans que quiconque, et notamment les autorités et les ministres
00:25:11 qui se sont succédés, ne puissent prendre des décisions
00:25:13 et des actes, des actes, plus que des paroles,
00:25:15 je vous l'ai dit hier dans mon interview,
00:25:18 j'en ai assez des paroles, des palabres, sans cesse,
00:25:23 et des comités théodules, je reprends cette expression,
00:25:26 qui ne m'appartient pas, qui est du général De Gaulle,
00:25:27 où on se réunit pour parler, il n'y a jamais un acte qui est fait,
00:25:33 qui est mis en place pour entraîner,
00:25:36 enfin, pardon, je perds mes mots,
00:25:39 pour enrayer ce phénomène de suicide.
00:25:42 C'est abominable, c'est affreux, un père de famille certainement,
00:25:45 50-50, et on va entendre cette phrase qui est récurrente,
00:25:49 et qui vient des autorités et de la hiérarchie,
00:25:51 où on va dire "le fonctionnaire de police était soumis à des pressions familiales",
00:25:56 sans prendre en considération évidemment les conditions de travail,
00:25:59 la considération, et l'ensemble des choses que nous avons écrites dans ce livre.
00:26:03 Nous avons la prétention, ma femme est à mes côtés,
00:26:06 Laure et moi qui avons écrit ce livre-là,
00:26:08 nous avons la prétention de dire que ce livre est un catalogue exhaustif
00:26:12 des mots MAUX qui poussent les policiers à se foutre en l'air.
00:26:16 Et nous avons la prétention encore, puisque le livre est scindé en deux,
00:26:20 dans la deuxième partie il y a des propositions,
00:26:22 en l'occurrence, vous savez, parce que vous en avez parlé tout à l'heure,
00:26:25 des propositions, nous en avons une qui est concrète,
00:26:27 ce fonctionnaire-là avait 55 ans,
00:26:29 si on lui avait permis, comme aux gendarmes,
00:26:32 alors évidemment aujourd'hui parler de retraite anticipée,
00:26:34 c'est un problème affreux, néanmoins vous avez les collègues gendarmes
00:26:37 qui eux peuvent bénéficier d'une retraite anticipée après 17 années de service,
00:26:42 les policiers ne peuvent pas en bénéficier.
00:26:44 Et au bout de 17 ans, monsieur le député, ancien collègue le disait tout à l'heure,
00:26:48 le policier est une cocotte minute, je reprends sa métaphore,
00:26:51 moi je rajouterais que la cocotte minute n'a pas de soupape,
00:26:54 donc ça emmagasine en permanence les pressions,
00:26:57 la pression, la pression, et on en arrive malheureusement à ce geste ultime.
00:27:00 Deux questions, que faudrait-il faire ?
00:27:02 Quelles sont vos propositions pour enrayer justement ce phénomène ?
00:27:05 Et évidemment, vous l'avez déjà évoqué,
00:27:08 on ne peut pas ne pas penser au contexte dans lequel s'inscrit ce suicide de policier.
00:27:12 Il y en a cinq ans, vous le disiez, quasiment par an,
00:27:15 mais ça s'inscrit dans un contexte où on est dans une semaine de fronde de la police
00:27:19 après le placement en détention provisoire de deux des collègues de policiers.
00:27:24 Absolument, alors les mesures, je vous le disais, on les a écrites,
00:27:30 et puis il faut réagir très vite.
00:27:36 Une fois de plus, Gauthier, excusez-moi, je suis tel homme, je m'emporte,
00:27:39 j'ai oublié votre question, excusez-moi.
00:27:41 Mais je voulais dire que ça s'inscrit dans un contexte particulier, ce suicide de CRS.
00:27:46 Ça s'inscrit après une semaine de fronde avec un face-à-face entre policiers et magistrats,
00:27:52 entre Gérald Darmanin qui défend les flics, si j'ose dire,
00:27:56 et Eric Dupond-Moretti qui défend les magistrats.
00:27:58 Donc on ne peut pas ne pas penser au contexte dans lequel arrive ce suicide de CRS.
00:28:03 Absolument, le contexte, évidemment, on ne peut pas l'occulter,
00:28:07 et dans le contexte que vous évoquiez, notamment ce bras de fer entre la justice et la police.
00:28:11 Mais moi, je vais beaucoup plus loin, Gauthier, si je peux me permettre.
00:28:14 On occulte tout le temps la hiérarchie, on ne parle pas de la hiérarchie.
00:28:17 Je vous l'ai déjà dit, je l'ai dit à deux reprises, je vais le dire une troisième fois.
00:28:21 La politique managériale au sein de la police est abjecte et inhumaine.
00:28:25 Je le confirme, je le répète, il faut très vite enrayer cela,
00:28:29 aller totalement à l'inverse de ce qui se pratique.
00:28:33 On revient sur, puisque vous m'ouvrez la porte sur ce phénomène-là,
00:28:37 sur le phénomène des policiers marseillais,
00:28:39 moi je vais vous dire quelque chose, je vais vous faire une confidence, Gauthier.
00:28:41 Dans ces trois nuits d'émeute, on a dit aux policiers,
00:28:44 parce qu'on l'a dit officiellement sur les ondes,
00:28:46 on a dit, c'est-à-dire à la radio, on a dit "pas de prisonniers".
00:28:49 Alors "pas de prisonniers", moi je vais vous dire ce que c'est,
00:28:51 c'est-à-dire que la hiérarchie a donné comme instruction à mes collègues
00:28:54 de taper mais de ne pas interpeller.
00:28:56 Où sont les hiérarches aujourd'hui ?
00:28:58 Où est la hiérarchie ?
00:28:59 Est-ce qu'elle a été placée en garde à vue ?
00:29:00 Est-ce qu'elle a été mise en prison ?
00:29:02 Non, c'est le petit personnel, ce sont mes collègues qui eux,
00:29:05 avaient la charge de rétablir l'ordre,
00:29:07 qui aujourd'hui sont emprisonnés, sont incarcérés
00:29:11 et sont mis au banc une fois de plus de la société et de la police.
00:29:14 La hiérarchie n'a pas de pas.
00:29:17 Il faut que je fasse une précision sur ce que vous venez de dire.
00:29:18 Ces informations, nous on ne les a pas,
00:29:20 elles n'engagent que vous et c'est vous, voilà,
00:29:23 qui faites ce témoignage.
00:29:24 Nous, on n'a pas les informations que vous relayez.
00:29:27 Sans doute, restez Marc Mollat un instant avec nous,
00:29:29 une réaction de Michael Taverne sur à la fois
00:29:33 le suicide évidemment de ce CRS
00:29:34 et le contexte dans lequel ça s'inscrit.
00:29:37 Oui, bien évidemment, vous savez, c'est un malaise,
00:29:38 un malaise profond qui dure déjà depuis plusieurs années.
00:29:43 Vous avez encore des témoignages de policiers à bout, Michael Taverne ?
00:29:45 Oh mais bien sûr, tous les jours.
00:29:47 Tous les jours.
00:29:47 Ils sont au bord du suicide, disons-le ?
00:29:49 Alors, je ne sais pas s'ils sont au bord du suicide,
00:29:52 je sais qu'ils sont à bout.
00:29:54 Ils en ont ras le bol d'être systématiquement présumés coupables,
00:29:58 d'avoir une classe politique qui les insulte du matin au soir,
00:30:01 qui les traite de factieux, qui dit que la police tue.
00:30:04 Ça, par contre, effectivement, c'est insupportable pour eux.
00:30:08 Mais je reviens une nouvelle fois sur le rapport de la Cour des comptes,
00:30:11 qui a quand même indiqué qu'il y avait plus de 10 000 démissions
00:30:14 chez les policiers et 15 000 chez les gendarmes.
00:30:17 Donc, c'est révélateur véritablement d'un malaise.
00:30:20 On manque de policiers municipaux.
00:30:21 On manque d'agents de sécurité privée.
00:30:23 Donc, aujourd'hui, la sécurité, malheureusement,
00:30:25 connaît une crise dans notre pays.
00:30:27 Vous savez, comme vous l'avez dit, Gauthier,
00:30:30 il y a une enquête concernant le suicide de ce policier.
00:30:33 On verra dans quel contexte ça se crée.
00:30:35 Il faut être mesuré.
00:30:36 Mais je comprends bien évidemment les propos de Marc.
00:30:40 Mais moi, je ne mets pas toute la hiérarchie dans le même panier.
00:30:42 Je pense qu'effectivement, il y a une certaine hiérarchie qui se dit
00:30:45 vivons heureux, vivons cachés.
00:30:46 Mettons ça au placard pour pas qu'on ait de problèmes.
00:30:48 Et justement, c'est ça vraiment le problème dans l'institution.
00:30:52 C'est qu'un policier qui ne va mal, on ne le détecte pas.
00:30:55 Et pendant la lock-meet, nous avions déposé plusieurs amendements
00:30:59 parce qu'effectivement, quand on parle au ministre de l'Intérieur
00:31:01 et quand il a face à lui des policiers de terrain,
00:31:03 ça lui pose véritablement un problème parce qu'on est un peu plus connecté
00:31:06 à la réalité.
00:31:08 Nous, on avait proposé que, vous savez, il y a,
00:31:11 comme je le disais tout à l'heure, le SSPO,
00:31:12 le Service de soutien psychologique opérationnel.
00:31:15 Des policiers qui saisissent n'ont pas forcément confiance
00:31:18 parce qu'il est directement rattaché à la direction de la police nationale.
00:31:23 Et nous avions proposé à ce que des policiers puissent aller
00:31:27 consulter de leur propre initiative des psychologues
00:31:30 pris en charge, bien évidemment, par l'administration.
00:31:32 Et ça a été refusé à l'Assemblée nationale.
00:31:36 Donc, je pense que ça aurait pu être une mesure intéressante.
00:31:39 Il faut approfondir, mais surtout, il faut que les policiers puissent parler.
00:31:44 Mais quand on n'a pas confiance en la hiérarchie, c'est compliqué.
00:31:46 Mais vous savez pourquoi ? Parce qu'on prend leur témoignage.
00:31:48 Il faut dire la vérité.
00:31:50 On prend leur témoignage.
00:31:51 Ils le rapportent à la DGPN.
00:31:53 Et à la fin de l'année, on regarde qui est gênant et qui ne l'est pas.
00:31:57 Et on promouvoit dans les notations annuelles
00:32:00 les policiers qu'on veut bien faire monter.
00:32:02 Et on ne promouvoit pas les policiers qu'on ne veut pas.
00:32:06 Et ceux qui se plaignent, ils doivent savoir qu'ils ne seront jamais promus.
00:32:10 Voilà, il est là le problème.
00:32:11 Le problème, il est systémique.
00:32:13 Ces policiers souffrent.
00:32:14 C'est la profession où il y a le plus de divorces.
00:32:17 C'est la profession où l'État, d'ailleurs, paye, incite,
00:32:20 on paye les heures supplémentaires qui peuvent être défiscalisées ou désocialisées
00:32:26 pour inciter les policiers à ne pas partir plus tôt à la retraite.
00:32:29 Voilà, il y a un tas d'injustices.
00:32:31 Vous avez des brigadiers, des gardiens de la paix qui attendent,
00:32:34 qui peuvent, ils sont sur les tableaux de nomination
00:32:36 et ils ne sont jamais nommés.
00:32:38 Ça fait cinq ans qu'ils attendent d'être nommés.
00:32:40 Ils ne sont jamais nommés.
00:32:41 Ils ont supprimé l'échelon de brigadier-chef pour l'échelon de major.
00:32:46 Les carrières ne sont pas revalorisées.
00:32:48 Mais cette profession doit être revue, mais du grenier à la cave.
00:32:52 Ça ne va plus, il faut dire la vérité.
00:32:53 Et je suis désolé de vous le dire, les syndicats sont partis voir Gérald Darmanin.
00:32:58 Alors Marc Malamela va être d'accord avec vous là.
00:32:59 Gérald Darmanin, oui tout va bien.
00:33:02 Le ministre est d'accord avec nous.
00:33:05 Sur le plan idéologique, ça va bien ?
00:33:06 Ah ça va bien, tant mieux.
00:33:08 Eh bien si ça va bien, il ne faut rien changer si ça va bien.
00:33:11 Et il est là le problème.
00:33:12 Voilà pourquoi les policiers ne prennent plus de cartes dans les syndicats.
00:33:15 Je suis désolé.
00:33:16 Aujourd'hui, les policiers, ils ne sont pas entendus.
00:33:19 Et le mouvement à Marseille, pour arrêter les grosses blagues,
00:33:22 ce n'est pas un mouvement qui dépend d'un syndicat,
00:33:24 c'est un mouvement qui dépend des policiers qui ne sont pas syndiqués.
00:33:27 Et aujourd'hui, rien n'arrêtera ce mouvement
00:33:30 parce que le mal-être, il est profond, tout simplement.
00:33:33 Une réponse de la magistrature, si j'ose dire, avec Georges Fenech.
00:33:36 Et puis après, on réécoutera Marc Lamola.
00:33:38 Oui, plus qu'une réponse, si vous permettez, c'est peut-être une réflexion,
00:33:42 mais très courte.
00:33:44 Ce qui se passe aujourd'hui, ce qui me paraît symptomatique
00:33:48 du malaise de la police, c'est que nous demandons aujourd'hui à notre police,
00:33:53 si vous voulez, de gérer finalement tous les maux de notre société
00:33:58 pour lesquels ils ne sont pas missionnés.
00:34:01 On a une faillite de l'autorité.
00:34:03 On a une faillite de l'école.
00:34:06 On a une faillite de la justice.
00:34:08 On a une faillite des prisons.
00:34:10 On a une faillite sociale avec tous les événements qu'on a connus
00:34:13 et qui se retrouve en première ligne pour gérer tous ces problèmes de société ?
00:34:18 La police. Et qui plus est, lorsqu'elle fait son travail du mieux qu'elle peut,
00:34:22 c'est-à-dire identifier, interpeller, maintenir l'ordre,
00:34:25 eh bien, il n'y a pas de suivi véritablement de leur travail au niveau judiciaire.
00:34:30 Et donc, ils se disent, mais à quoi on sert finalement ?
00:34:32 On se fait attaquer partout.
00:34:34 On remplit notre mission du mieux qu'on peut au péril de notre vie.
00:34:37 Et en plus, on se fait traîner dans la boue.
00:34:39 Donc, c'est une fonction qui devient impossible.
00:34:42 C'est pour ça qu'aujourd'hui, il faut vraiment ramener le calme,
00:34:45 notamment dans les responsables politiques, par rapport à cette souffrance des policiers
00:34:49 et la finalité de leur mission, et permettre à la police sociale
00:34:53 de retrouver effectivement l'objet de leur mission, qui est la paix publique.
00:34:57 Marc Lamolla, une réaction à ce qu'a dit Aminel Baï.
00:35:00 Je sais que vous partagez son sentiment, puisqu'on en a parlé hier,
00:35:03 sur les syndicats de policiers que vous dites déconnectés de la base.
00:35:07 Et puis, j'ai envie de vous entendre sur, après les livres que vous avez écrits,
00:35:10 est-ce que vous avez encore aujourd'hui, comme Miquel Taverne, ancien policier,
00:35:14 des témoignages de policiers à bout, qui pensent peut-être même au suicide ?
00:35:19 Évidemment, énormément de collègues qui viennent vers nous,
00:35:23 ma femme et moi, pour se plaindre.
00:35:26 Je vais vous prendre un exemple.
00:35:28 Ma femme, il y a une dizaine de jours, était à un stage de management.
00:35:31 Et on a, puisque c'est mon credo aussi,
00:35:35 les causes des suicides dans la police étaient évoquées par le formateur.
00:35:42 Et dans ces causes-là, il prenait en considération la politique du chiffre,
00:35:45 la culture du résultat.
00:35:46 Donc, ce qui veut dire que l'administration prend en considération aujourd'hui
00:35:49 ce paramètre-là, sans toutefois l'assumer et la supprimer.
00:35:53 Voilà, moi j'attends des actes forts, j'attends que le ministre déclare,
00:35:56 et je remercie M. Garagnon, qui a pris contact avec moi, je tiens à le préciser,
00:35:59 parce qu'on va se rencontrer, merci.
00:36:02 Vous êtes un homme de parole, je vous remercie.
00:36:04 Donc, on va évoquer cela également.
00:36:06 La politique du chiffre doit être cessée immédiatement.
00:36:09 C'est une pression terrible qui est mise sur les fonctionnaires de police
00:36:12 pour faire du résultat, et il faut recentrer de l'humain.
00:36:15 Vous parliez tout à l'heure, un interlocuteur parlait du SSPO,
00:36:18 le SSPO c'est du vent, c'est du vent, j'ai pas peur de le dire,
00:36:21 c'est du vent, c'est de l'air, c'est un ventilateur,
00:36:24 c'est quelque chose qui sert uniquement aux fonctionnaires qui ont peur d'y aller,
00:36:28 parce qu'ils sont mis au banc immédiatement,
00:36:31 et Michael le disait tout à l'heure, Michael Taverne,
00:36:34 ancien policier, il connaît le problème, on le désarme,
00:36:37 et désarmer pour un policier, ça veut dire que c'est fini,
00:36:40 il ne sert plus à rien, il est au banc de la police,
00:36:43 et plus personne ne veut bosser avec lui.
00:36:45 Donc, en matière de suicide, il y a énormément de choses à faire,
00:36:49 énormément, notre livre, je ne dis pas ça pour que le livre se vende,
00:36:54 mais je dis ça uniquement parce que c'est un livre que nous souhaitons
00:36:56 qu'il soit lu, très lu, parce que tout y est,
00:36:59 nous avons la représentation de dire que tout y est,
00:37:01 les faits, ce qui pousse mes collègues à se suicider,
00:37:04 mais aussi ce qui peut arrayer ce phénomène.
00:37:06 Merci beaucoup Marc Lamolla, merci d'avoir été,
00:37:08 encore une fois, avec nous ce matin.
00:37:11 Martin Garagnon, donc vous avez pris contact effectivement avec Marc Lamolla,
00:37:15 mais au-delà sur le contexte que traverse actuellement le pays
00:37:18 sur cette fronte de policiers et sur ce suicide qui intervient à ce moment-là.
00:37:22 Oui, effectivement, on a pris contact parce que c'était
00:37:24 une discussion qu'on a pu avoir sur notre plateau,
00:37:26 je n'ai aucune prétention à apporter une solution,
00:37:28 mais à mon modeste niveau, effectivement, échanger, comprendre,
00:37:32 discuter, même si M. Lamolla considère qu'on n'est plus autant des palabres,
00:37:36 mais les solutions, elles passent aussi par la concertation,
00:37:39 elles passent aussi par la discussion, donc chacun peut avoir ses solutions.
00:37:42 M. Lamolla, visiblement, propose un certain nombre de solutions dans son ouvrage,
00:37:45 je ne l'ai pas lu, donc je le lirai avec beaucoup de plaisir,
00:37:48 mais apporter des solutions, ça permet d'améliorer la qualité du travail
00:37:52 qui est réalisé par les policiers, le confort de ses fonctionnaires de police,
00:37:56 ça permet aussi de renforcer l'attractivité,
00:37:58 vous l'avez dit, effectivement, il y a un sujet de recrutement,
00:38:00 et ce n'est pas uniquement une question de moyens et de salaire,
00:38:03 évidemment que c'est aussi un des aspects du sujet,
00:38:05 améliorer l'attractivité du métier de policier,
00:38:08 ça passe par une revalorisation salariale et des moyens supplémentaires,
00:38:11 ça c'est l'objet qui a été mis dans la LOPMI,
00:38:14 donc cette fameuse loi d'orientation qui a mis des moyens sur la table,
00:38:17 très très important, mais il y a aussi un deuxième volet,
00:38:18 qui est l'aspect plus moral et psychologique,
00:38:21 c'est le respect, la valorisation de ce métier,
00:38:25 indispensable, on le voit au quotidien,
00:38:27 c'est un métier qui est dur, c'est un métier qui est au contact
00:38:29 avec la réalité sociale et les difficultés,
00:38:31 et ce qui peut parfois se passer de pire dans notre pays,
00:38:33 et ce respect du métier, je pense que M. Darmanin...
00:38:36 On est avec Bruno Bartocetti.
00:38:37 ...l'apporte au quotidien.
00:38:39 Bruno Bartocetti, bonjour à vous, porte-parole Unité SGP Sud,
00:38:42 évidemment je vais vous interroger sur la suite de l'affronte qui continue,
00:38:46 ou non, vous allez me le dire après la réunion de jeudi soir avec Gérald Darmanin,
00:38:49 mais d'abord je vais vous laisser rendre hommage à ce CRS
00:38:52 de la compagnie des CRS 13, qui s'est donc donné la mort
00:38:56 en marge des fêtes de Bayonne.
00:38:59 Oui, bonjour, effectivement, alors je n'ai pas l'étonnant les aboutissants,
00:39:03 je ne sais pas exactement les raisons pour lesquelles notre collègue s'est suicidé,
00:39:05 mais vous comprenez bien que dans nos rangs, dans le rang des CRS,
00:39:09 c'est beaucoup d'émotions, surtout ceux qui étaient autour de lui,
00:39:12 ce jour-là, je pense à la famille, donc c'est pour cette raison
00:39:14 que je n'avais pas à rentrer dans des détails
00:39:17 que je ne méprise pas sur son suicide.
00:39:19 Bien évidemment, ça démontre encore une fois
00:39:22 que dans nos rangs, je pense aussi à nos amis gendarmes,
00:39:24 nous avons de nombreux collègues policiers et gendarmes qui se suicident,
00:39:27 vous avez eu des pics, on parle de 50 suicides par an,
00:39:30 on a eu des pics de 70, 80 suicides à l'année.
00:39:32 On parle en France d'une femme tuée sous les coups de la violence conjugale
00:39:36 tous les trois jours, c'est la même chose en France pour les policiers,
00:39:39 c'est le même constat.
00:39:40 Alors lorsqu'on fait ce constat, je trouve regrettable,
00:39:43 si vous permettez que je m'adresse à monsieur Amine,
00:39:46 si vous ne pouvez pas déformer son nom,
00:39:47 qui maîtrise très bien son sujet de juriste,
00:39:50 et j'ai toujours écouté avec attention ce qu'il a dit,
00:39:53 mais il doit faire preuve, je pense, de recul,
00:39:55 car il ne maîtrise pas le sujet syndical.
00:39:57 Au départ, la fronde syndicale, le part d'unité des GPF,
00:40:00 c'est lorsqu'on met en place le 562.
00:40:02 Je ne vais pas rentrer dans les polémiques,
00:40:03 mais il y a des thèmes.
00:40:05 On était sur un thème bien précis,
00:40:06 et on est ressorti de chez le ministre avec un thème bien précis.
00:40:09 Comment on peut entendre aujourd'hui sur le plateau
00:40:11 qu'on se satisfait des conditions de travail des policiers ?
00:40:13 Je ne peux pas entendre ça.
00:40:14 On est en train de faire l'amalgame entre les suicides dans la police
00:40:17 et notre rencontre chez Darmanin.
00:40:18 Alors, de grâce, mettons l'émotion un plan en dessous
00:40:21 lorsqu'on aborde des sujets techniques,
00:40:23 et après on pourra parler clairement.
00:40:25 Alors, il y a les suicides dans la police,
00:40:26 et là, j'ai écouté attentivement mon collègue à la retraite
00:40:30 qui a écrit un livre.
00:40:32 Il a eu la pudeur et la courtoisie de ne pas taper les syndicalistes,
00:40:36 parce qu'il sait que nous sommes flics avant d'être syndicalistes.
00:40:39 Là, vous parlez d'un syndicaliste qui a passé plus de temps sur le terrain
00:40:43 que dans un bureau syndical.
00:40:44 Donc, on sait, on maîtrise le sujet, on sait très bien où on en est,
00:40:47 on sait que c'est dur, c'est ingrat, on tape sur les syndicats,
00:40:50 c'est très facile de taper sur les syndicats.
00:40:52 Inversement, je ne vais pas taper non plus sur la hiérarchie complète
00:40:55 en disant que c'est la faute de la hiérarchie,
00:40:57 c'est la faute effectivement à ce qui a été développé,
00:40:59 à cette culture du chiffre, à cette pression permanente,
00:41:03 à ce malaise sociétal qui met une pression terrible
00:41:06 sur les épaules des policiers.
00:41:07 Et c'est vrai qu'on doit se donner les moyens aujourd'hui
00:41:09 dans notre profession, c'est ce que nous dénonçons.
00:41:11 Et là, j'ai envie de dire, tous les syndicats,
00:41:13 je ne vais pas entrer dans une polémique syndicale,
00:41:15 et contrairement à ce qui a été dit,
00:41:16 vous avez 80% des policiers qui sont syndiqués,
00:41:18 vous avez 90% des policiers qui nous soutiennent
00:41:21 en période électorale professionnelle, bien sûr.
00:41:24 Donc j'insiste bien là-dessus,
00:41:25 nous sommes en permanence en contact avec nos collègues,
00:41:28 nous connaissons les difficultés,
00:41:29 nous demandons beaucoup plus de psychologues dans la police,
00:41:32 beaucoup plus d'assistants sociaux.
00:41:33 On doit accompagner effectivement,
00:41:35 comme ça a été dit sur le plateau,
00:41:36 je crois que c'est vous qui l'avez dit,
00:41:37 M. le Présentateur, en disant que,
00:41:39 on avait peut-être, je crois que c'est vous,
00:41:41 en tout cas ça a été dit,
00:41:42 qu'on n'arrivait pas à détecter les causes exactes,
00:41:45 les malaises qui pouvaient y avoir autour de nos collègues.
00:41:48 Oui, on doit être mieux formés là-dessus,
00:41:50 oui, on doit freiner la culture du chiffre,
00:41:52 et c'est pour cette raison d'ailleurs,
00:41:53 qu'on continue notre mouvement du 562,
00:41:55 parce que c'est une pression énorme supplémentaire
00:41:57 qu'on a sur les épaules,
00:41:58 quant au fil du travail d'initiative,
00:42:00 les situations se regroupent contre nous,
00:42:02 pour peu qu'on ait un malaise familial,
00:42:04 pour peu qu'on soit en divorce,
00:42:06 c'est vrai qu'on peut passer à l'acte,
00:42:07 et c'est ce qu'on constate, c'est ce qu'on dénonce.
00:42:09 Donc je m'insurge, franchement, je m'insurge,
00:42:11 lorsqu'on pointe du doigt le syndicalisme,
00:42:14 c'est trop facile de nous attaquer,
00:42:16 parce que, vraiment, avec beaucoup de détermination,
00:42:18 avec beaucoup d'humanité,
00:42:20 nous sommes proches de nos collègues
00:42:21 et nous faisons ce que nous pouvons
00:42:22 dans une société qui est bien malade,
00:42:24 et ceux qui donnent des leçons de morale,
00:42:25 comme je l'ai entendu,
00:42:26 M. Hamine, je m'adresse à vous,
00:42:28 vous donnez des leçons,
00:42:29 vous maîtrisez votre sujet,
00:42:30 que vous maîtrisez très bien en qualité de juriste,
00:42:32 mais ne rentrez pas dans ce schéma que vous ne maîtrisez pas,
00:42:34 c'est une insulte à la profession,
00:42:35 c'est une insulte aux syndicalistes que nous sommes,
00:42:38 parce que nous sommes des hommes,
00:42:39 et nous sommes proches de nos collègues,
00:42:40 et nous les défendons,
00:42:41 et nous faisons tout, justement,
00:42:43 pour freiner ce malaise sociétal,
00:42:45 celle de notre profession.
00:42:46 C'est vrai, Amine Elbahi,
00:42:47 vous entendez la colère de Bruno Bartoletti,
00:42:49 merci pour cette mise au point, Bruno Bartoletti.
00:42:52 Les syndicats de policiers
00:42:55 ont un taux de participation aux élections très important,
00:42:58 et on en avait évidemment un autre hier
00:43:01 qui représentait la CFDT,
00:43:03 et qui disait qu'il n'y avait pas du tout de schisme
00:43:05 entre les syndicats de policiers et la base.
00:43:08 Il avait eu ce débat avec Marc Lamola hier,
00:43:10 qui n'a pas dit tout à fait la même chose ce matin,
00:43:12 mais ce débat était déjà engagé.
00:43:14 Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:43:15 Moi, je ne suis pas policier, je ne suis donc pas...
00:43:18 Et là, vous avez un policier de terrain qui vous répond.
00:43:20 Je ne suis pas astreint aux droits de réserve,
00:43:22 je ne suis pas syndicaliste,
00:43:24 je ne suis pas...
00:43:25 Vous savez, la plupart des syndicats aujourd'hui,
00:43:27 je vous le dis quand même, je prends du recul
00:43:29 avec une vision très politique des choses.
00:43:31 La plupart des syndicalistes sont dans leur syndicat
00:43:33 avec des heures payées par l'État,
00:43:35 c'est les heures syndicales, c'est la loi qui le prévoit,
00:43:37 et d'ailleurs, ils sont détachés à temps plein
00:43:39 sur cette fonction syndicale,
00:43:40 c'est-à-dire qu'ils ne sont plus sur le terrain.
00:43:42 Moi, je vous parle de parole de terrain,
00:43:44 de policiers qui viennent me rencontrer,
00:43:46 de policiers qui me disent les choses
00:43:48 et qui me disent qu'eux, ce qu'ils veulent,
00:43:50 ce n'est pas des psychologues,
00:43:51 ce n'est pas des travailleurs sociaux,
00:43:54 eux, ce qu'ils veulent, c'est l'anonymisation
00:43:56 des noms de policiers sur les procéduraux.
00:43:59 C'est proposé par les syndicats ?
00:44:00 Je vais y arriver.
00:44:01 C'est proposé par SGP, justement ?
00:44:02 Je vais y arriver.
00:44:03 C'est notamment une juridiction spécialisée.
00:44:06 C'est proposé aussi par SGP ?
00:44:07 Eh bien, je vais y arriver.
00:44:09 Des syndicats qui, aujourd'hui, ont été reçus
00:44:13 par le ministre de l'Intérieur, vous avez raison,
00:44:16 ils ont été reçus par le ministre de l'Intérieur.
00:44:19 Je n'ai pas vu un décret publié au journal officiel
00:44:22 sur la protection fonctionnelle systématique.
00:44:24 Je n'ai pas vu une loi adoptée par le Parlement
00:44:28 sur l'anonymisation des policiers,
00:44:30 sur la création d'une juridiction spécialisée.
00:44:32 C'est un peu tôt.
00:44:33 Moi, j'ai connu des syndicats un peu plus engagés
00:44:36 qui n'achetaient pas le poisson à la plage
00:44:39 et qui se réjouissaient des mesures lorsqu'elles étaient prises
00:44:41 et pas annoncées parce que le ministère
00:44:43 n'a rien annoncé.
00:44:44 Vous êtes très dur, honnêtement, Amine Elbaïe.
00:44:46 L'engrève va durer un jour.
00:44:48 Tout ça pour ça.
00:44:49 Elle est encore en cours, la fronte, de quoi vous parlez ?
00:44:52 Ils sont sortis du ministère pour dire
00:44:54 "ben non, tout va bien, reprenez le boulot, ça va aller".
00:44:56 Ce n'est pas du tout ce qu'ils ont dit.
00:44:57 Les négociations d'arrière-cuisine, ça ne suffit pas.
00:45:00 Là, franchement, il faut laisser Bruno Bartolcetti,
00:45:02 vous allez répondre.
00:45:03 Mais ce que vous dites est factuellement faux, Amine.
00:45:05 Il y a Bruno Bartolcetti qui vient de nous dire
00:45:07 qu'il voulait continuer le 562.
00:45:09 Donc, vous ne pouvez pas dire qu'ils sont sortis.
00:45:10 Effectivement, ils se sont sentis écoutés.
00:45:14 Ce n'était pas "arrêtez le travail",
00:45:15 "reprenez le travail".
00:45:17 Ils n'ont jamais dit "reprenez le travail".
00:45:18 Ils se sont sentis écoutés par Gérald Darmanin
00:45:21 et toute la liste que vous venez de faire,
00:45:22 anonymisation, juridiction spécialisée,
00:45:25 d'ailleurs, ça crée la polémique,
00:45:26 notamment à gauche de l'échec et politique.
00:45:28 Donc, ils sont aussi attaqués par la NUPES,
00:45:30 les syndicats de police notamment,
00:45:31 et par certains médias.
00:45:33 Toutes ces demandes sont justement,
00:45:36 et c'est ce que va vous dire Bruno Bartolcetti,
00:45:38 toutes ces demandes sont relayées par les syndicats.
00:45:40 Vous avez le mot de la fin, Bruno.
00:45:42 Alors, effectivement, moi, je ne suis pas écrivain,
00:45:44 je ne suis pas politique, je suis syndicaliste.
00:45:45 Et Amine, excusez-moi, je ne sais pas si je vous appelle
00:45:49 par votre prénom, j'ai peur de déformer votre nom.
00:45:51 D'accord.
00:45:52 Monsieur, quand j'ai pris la parole,
00:45:54 j'ai dit que je vous respectais en tant que juriste.
00:45:56 Je continue à le faire par politesse
00:45:58 parce que vous venez de dire vraiment une grosse bêtise.
00:46:00 Effectivement, quand on sort de chez le ministre,
00:46:02 on ne peut pas avoir un décret dans les mains,
00:46:04 vous le savez très bien.
00:46:05 Donc, vous dites n'importe quoi.
00:46:06 Et vous avez dit, vous avez dit, je continue,
00:46:08 vous n'êtes pas policier, vous n'êtes pas syndicaliste.
00:46:10 Alors, par respect pour les policiers
00:46:13 et pour les syndicalistes,
00:46:14 ne vous exprimez pas quand vous ne connaissez pas
00:46:16 le profond malaise qu'il peut y avoir dans notre profession.
00:46:19 Et si vous le voulez, je vous laisse mes coordonnées.
00:46:21 Appelez-moi, on se rencontre,
00:46:23 et sans polémique aucune, de manière constructive.
00:46:25 Je vous éclairerai, si vous le voulez,
00:46:26 je serai généreux sur mon temps pour vous éclairer
00:46:29 et pour que vous puissiez prendre la parole
00:46:31 avec beaucoup plus de lucidité et de professionnalisme
00:46:34 sur le thème que nous vivons aujourd'hui.
00:46:36 Et bien, comme nous avons fait avec Marc Lamolla
00:46:39 et Martin Garagnon,
00:46:40 M. Bartossetti, je donnerai vos coordonnées
00:46:43 à Amine Elbahi autour de la table
00:46:45 pour que tout cela s'apaise.
00:46:47 Le rendez-vous est pris.
00:46:48 En tout cas, merci beaucoup Bruno Bartossetti
00:46:50 d'avoir été avec nous.
00:46:51 Je remercie aussi Marc Lamolla
00:46:52 qui a été un peu plus tôt avec nous.
00:46:53 On va une nouvelle fois recevoir un ancien policier
00:46:56 qui a travaillé en tant qu'inspecteur
00:46:58 au stupéfiant sur ce plateau.
00:46:59 Je remercie aussi Miquel Taverne,
00:47:00 député du Rassemblement National et ancien policier.
00:47:03 Merci d'avoir été avec nous.
00:47:04 Je vous rappelle cette triste information,
00:47:05 un CRS s'est donné la mort hier soir
00:47:07 en marge des fêtes de Bayonne.
00:47:08 A tout de suite.
00:47:09 Il est tout juste 10h sur CNews.
00:47:16 Très heureux de vous retrouver
00:47:17 pour la deuxième partie de l'heure des pros été.
00:47:20 On continue à débattre ensemble de la fronte dans la police
00:47:23 juste après le Point sur l'Info avec Somaya Labidi.
00:47:25 Rebonjour Somaya.
00:47:27 Week-end de deux chasse et croisée sur les routes.
00:47:31 Bisons fuites et voies rouges dans le sens des départs
00:47:34 au niveau national aujourd'hui.
00:47:36 Pour les retours, la circulation sera fluide
00:47:38 sauf sur l'axe grand ouest et sur le nord.
00:47:41 Dimanche, la circulation sera fluide
00:47:43 à la fois dans le sens des départs et dans le sens des retours.
00:47:47 Le centre de rétention administratif de Marseille
00:47:50 restera bel et bien ouvert.
00:47:52 Le juge des référés a rejeté la requête de fermeture
00:47:55 engagée contre l'établissement.
00:47:57 Pourtant, un rapport du bâtonnier de Marseille
00:47:58 pointait de nombreux dysfonctionnements.
00:48:01 Et puis le Niger au menu d'un conseil de défense.
00:48:04 Un conseil de défense qui se tiendra cet après-midi à 15h
00:48:07 sous la présidence d'Emmanuel Macron.
00:48:10 Le chef de l'État a déjà condamné avec la plus grande fermeté
00:48:13 le coup d'État de la jeune qui a renversé mercredi
00:48:15 le président Mohamed Bazou.
00:48:18 Merci beaucoup Somaya.
00:48:19 Je présente Arnaud Ascoye.
00:48:21 Bonjour Arnaud.
00:48:22 Merci de nous avoir rejoints.
00:48:23 Vous avez un parcours complètement hors norme,
00:48:27 on en parlera notamment à la fin de l'émission.
00:48:29 Mais vous êtes aussi ancien policier,
00:48:31 ancien inspecteur au stup, comme on dit, au stupéfiant.
00:48:34 Entre autres.
00:48:35 Au 36 Quai des Orfèvres à l'époque ?
00:48:36 J'ai terminé au 36 Quai des Orfèvres,
00:48:39 mais à l'état-major PJ.
00:48:41 J'ai travaillé dans les stups et dans le criminel aussi,
00:48:45 en division de police judiciaire, comme ça s'appelait à l'époque.
00:48:48 Et ça vous étonne cette fronte dans la police
00:48:49 qui dure depuis une semaine ?
00:48:51 Non, pas du tout.
00:48:52 Non, pas du tout.
00:48:53 C'est-à-dire qu'il faut, en premier lieu,
00:48:56 je voudrais quand même dire que la police,
00:48:58 c'est véritablement une famille,
00:49:00 comme tous ses corps, comme les pompiers, comme l'armée.
00:49:03 Et évidemment, quand un membre de la famille est touché,
00:49:06 tout le monde est touché.
00:49:07 Et même maintenant, ça fait maintenant
00:49:09 près de 15 ans que j'ai quitté la police.
00:49:12 Et je me sens toujours particulièrement concerné
00:49:14 par ce genre de drame.
00:49:16 Ce d'autant que je l'ai connu également personnellement.
00:49:19 Là, vous parlez du suicide de ce CRS
00:49:20 qui est arrivé hier soir en marge des fêtes de Bayonne.
00:49:23 Exactement, puisque moi, j'ai également
00:49:26 l'un de mes meilleurs amis,
00:49:27 qui était policier dans le même service que moi,
00:49:29 qui s'est suicidé au début des années 2000.
00:49:33 Donc, on est tous touchés dans notre chair.
00:49:36 Est-ce qu'il y a des raisons communes à ces suicides ?
00:49:38 Est-ce que vous pouvez expliquer les raisons de votre suicide ?
00:49:40 C'est très délicat parce que, comme je vous dis,
00:49:42 la police est une famille.
00:49:45 Et dès qu'on voit qu'un collègue flanche un petit peu
00:49:49 ou quand on connaît un petit peu ses déboires personnels ou autres,
00:49:52 tout de suite, on essaye de...
00:49:54 Voilà, tout le groupe essaye vraiment de comprendre,
00:49:57 de l'aider, de le surveiller également,
00:50:00 puisqu'on a tous une arme à la ceinture.
00:50:02 Et puis, on essaye de faire tout notre possible
00:50:04 pour le sortir d'affaire, pour essayer de comprendre.
00:50:07 Et malheureusement, puisque je vous dis,
00:50:09 j'ai été touché également,
00:50:12 on n'a pas toujours les réponses.
00:50:13 Et pourquoi vous avez quitté la police à Noascoy ?
00:50:15 Alors moi, j'ai quitté la police un petit peu
00:50:17 pour toutes les raisons qu'on évoque, en fait.
00:50:20 C'est-à-dire que moi, je suis rentré dans la police
00:50:24 au début des années 90, directement.
00:50:26 Donc j'avais 21 ans, j'étais en police judiciaire,
00:50:29 à la deuxième division de police judiciaire
00:50:31 qui se trouve rue de la Goutte d'Or.
00:50:34 Donc à 21 ans, me voilà plongé dans le monde de Barbès, entre autres.
00:50:39 Et puis, petit à petit...
00:50:43 Alors évidemment, j'étais extrêmement motivé,
00:50:46 j'étais extrêmement...
00:50:48 Voilà, j'avais envie de bien faire,
00:50:50 j'avais envie de justice, j'avais envie d'humain.
00:50:52 Et puis, petit à petit, c'est vrai que les années passant,
00:50:56 j'ai déchanté un petit peu.
00:50:57 Je dirais que j'ai passé 10 années extraordinaires dans la police,
00:51:00 5 ans dans le domaine criminel,
00:51:02 5 ans dans le domaine du stup, toujours en police judiciaire.
00:51:06 Et puis, voilà, les procédures se sont alourdies,
00:51:10 les droits des mises en cause ont augmenté,
00:51:14 les procédures sont devenues extrêmement lourdes,
00:51:17 la hiérarchie de plus en plus pesante.
00:51:21 Les directives aussi qui n'allaient pas forcément
00:51:23 dans le sens de ce qu'on voulait faire nous.
00:51:27 Et puis, j'ai noté véritablement une démotivation chez mes collègues
00:51:32 qui devenaient de plus en plus aigris.
00:51:34 Alors moi, il me restait quand même au moins 20-25 ans à faire.
00:51:37 Donc voilà, je me suis dit, plutôt que de devenir aigri,
00:51:43 eh bien, il vaut mieux que je parte.
00:51:46 Voilà, pour tout un tas de raisons.
00:51:47 Et comme je vous ai dit, à la fin, j'étais à l'état-major de la police judiciaire.
00:51:50 Et quand j'ai constaté ce qui intéressait
00:51:54 la hiérarchie la plus haute de la police judiciaire et au-delà…
00:51:58 – Donc vous dites aussi qu'il y a un problème de hiérarchie ?
00:52:00 – Oui, oui, oui, parce que si vous voulez, à l'état-major,
00:52:02 je me suis rendu compte que nos plus hautes instances
00:52:05 étaient beaucoup plus intéressées par le fils de l'ambassadeur
00:52:12 qui pète un câble chez Pintel-Jouet et qui disparaît
00:52:15 que par une belle affaire de viol traitée par un service de PJ.
00:52:20 Voilà, donc là, j'ai été en lien direct avec, je dirais,
00:52:22 les hautes instances de la police judiciaire et de la politique, on va dire.
00:52:27 Et là, j'avoue que j'ai été un petit peu surpris et un petit peu…
00:52:30 Voilà, je me suis dit, tiens, c'est pendant 10 ans, j'ai fait tout ça,
00:52:34 on a fait tout ça et puis finalement, au-dessus de nous,
00:52:38 ce n'est pas forcément nous qui les intéressons le plus.
00:52:41 Voilà, donc je pense qu'il y a un véritable problème de reconnaissance.
00:52:44 Moi, j'ai vécu aussi en direct l'arrivée de ces fameux…
00:52:50 j'entendais tout à l'heure quand j'étais en salle d'attente,
00:52:53 ces problèmes de statistiques et de chiffres.
00:52:55 Alors, je pense que ça a été déjà débattu
00:52:57 et je ne veux pas revenir longuement là-dessus,
00:52:59 mais c'est un facteur qui a été vraiment très préjudiciable pour nous,
00:53:03 dans la mesure où il faut bien comprendre que,
00:53:06 ben voilà, vous interpelez dans la rue quelqu'un qui consomme du cannabis,
00:53:09 vous faites une affaire de stup',
00:53:11 mais vous passez un mois et demi à bosser sur un gros trafic,
00:53:14 vous faites une affaire de stup' aussi,
00:53:16 et puis, ben voilà, s'il y a une interpellation de chaque côté,
00:53:19 ça ne fait qu'une croix.
00:53:20 Voilà, alors les services de police judiciaire,
00:53:22 ben eux, ils sont là pour traiter des grosses affaires,
00:53:25 donc ce sont des gros dossiers, des enquêtes, des filatures,
00:53:27 des écoutes téléphoniques, etc.
00:53:30 Et bien sûr, c'est des procédures qui sont un petit peu longues
00:53:32 avant d'arriver au résultat final,
00:53:34 et moi, je sais qu'à une certaine époque,
00:53:35 ben ça ne convenait pas à nos instances politiques.
00:53:39 Donc on était un petit peu muselés,
00:53:41 et on nous disait, "Elle est belle votre affaire,
00:53:43 mais vous allez mettre combien de temps à la faire ?"
00:53:46 Vous voyez ?
00:53:47 Alors on a démantelé de superbes...
00:53:49 - Il y a une réforme de la police judiciaire qui est en cours,
00:53:51 on entend les mêmes réactions.
00:53:53 - Ben voilà, c'est ça, c'est pour ça que je dirais...
00:53:57 - On n'aura plus le temps d'enquêter.
00:53:58 - Voilà, ce que j'apporte comme témoignage,
00:54:01 "n'apporte rien", aujourd'hui.
00:54:04 Ce que je veux dire, c'est qu'il y a 15 ans, il y a 20 ans,
00:54:09 c'était le début.
00:54:10 - Pour vous, c'est trop tard maintenant ?
00:54:12 - Ah, ça devient compliqué.
00:54:13 Quand je suis arrivé à la 2e division de police judiciaire,
00:54:16 mes collègues me disaient, "Tu sais, voilà,
00:54:18 on a en gros une vingtaine d'années de retard sur les États-Unis
00:54:22 au niveau de la délinquance, au niveau des armes à feu, etc.
00:54:25 Mais on y vient."
00:54:26 Effectivement, dans les années 80, les années 90,
00:54:29 on a vu se produire les premières émeutes,
00:54:32 et petit à petit, les bandes s'organisaient, s'armaient,
00:54:37 et puis voilà, maintenant, on en est là aujourd'hui.
00:54:40 Je veux dire, moi, je n'ai pas pu aller faire mes courses
00:54:43 après les émeutes, le Franprix était en feu,
00:54:44 je n'ai pas pu circuler, il y avait une voiture cramée
00:54:46 au milieu de la route, là où j'habite.
00:54:51 Bon, voilà, c'est effectivement un constat qui est assez dramatique.
00:54:56 - Et est-ce que vous pensez, comme ce qu'on entend depuis une semaine
00:54:58 avec ce bras de fer entre la justice et la police,
00:55:00 et comme ce qui a été dit par un syndicat Allianz
00:55:02 devant l'Assemblée nationale, que le problème de la police,
00:55:04 c'est aussi la justice ?
00:55:05 - Bien sûr, bien sûr, je ne vais pas faire la langue de bois,
00:55:09 je veux dire, on a tous vécu ça, des affaires sur lesquelles on a passé.
00:55:15 Il faut savoir que quand quelqu'un est en garde à vue,
00:55:17 nous, pendant 48 heures, on ne vit plus.
00:55:19 On est à fond dans la procédure, le type, il part avec une procédure
00:55:23 de 20 à 300 feuillets, nous, pendant 48 heures,
00:55:26 on est sur le grill aussi.
00:55:31 Donc, votre question, c'était ?
00:55:34 - Le problème de la police ?
00:55:35 - Voilà, effectivement.
00:55:35 - Est-ce que c'est la justice aussi ?
00:55:36 - Voilà, donc on est très surpris parce qu'auteur d'une procédure,
00:55:39 qu'est-ce qu'on fait, nous ?
00:55:40 Si c'est un flagrant délit, on appelle le magistrat,
00:55:44 on appelle le magistrat, on raconte notre petite histoire.
00:55:47 Et puis, parfois, on est surpris de voir le type remis dehors,
00:55:51 alors que, comme on dit dans notre jargon, il est ficelé,
00:55:55 et pourtant, il est remis dehors.
00:55:57 - Alors, vous avez un ancien magistrat à côté de vous,
00:55:58 donc forcément, je vais lui laisser la réponse.
00:56:01 Vous le connaissez, puisque je sais que vous regardez souvent
00:56:02 l'ordre des pro-Arnault.
00:56:04 Georges, le problème de la police, est-ce que c'est aussi la justice ?
00:56:07 - Oui, moi, j'en suis convaincu.
00:56:09 Mais ne jetons pas non plus le propre toujours sur les magistrats,
00:56:12 c'est qu'il y a un problème de moyens,
00:56:14 il y a un problème de surpopulation carcérale.
00:56:17 Et puis, la logique judiciaire n'est pas aussi,
00:56:20 le temps judiciaire n'est pas aussi le temps de la flagrance
00:56:22 ou de la garde à vue.
00:56:24 Il y a aussi d'autres contraintes, si vous voulez,
00:56:26 pour un juge d'instruction, qui lui, s'inscrivent dans le temps.
00:56:30 Le fait qu'il n'y ait pas peut-être de détention provisoire immédiate,
00:56:32 ça ne veut pas dire non plus que votre travail ne sera pas suivi des faits
00:56:35 au moment du jugement où il y aura des condamnations qui seront prononcées.
00:56:38 Mais d'une manière générale, il est certain que la réponse pénale
00:56:42 au travail qui est fait par les services de police, elle est défaillante.
00:56:46 Ça, je le dis depuis longtemps,
00:56:48 je pense qu'il faut une politique pénale plus ferme.
00:56:51 Et j'ajoute, et j'en termine par là,
00:56:53 que lorsque la police elle-même est victime,
00:56:56 elle n'est pas suffisamment prise en compte dans la réponse pénale.
00:57:00 Si on correctionnalise des faits qui sont de nature criminelle,
00:57:03 quand on incendie un véhicule de police avec des policiers à l'intérieur,
00:57:06 ce n'est pas une dégradation de véhicule ou une voie de fait,
00:57:09 c'est une tentative d'homicide, voyez-vous.
00:57:11 Voilà, et donc c'est ça qui crée aussi le malaise au sein de la police,
00:57:15 c'est que la justice ne suit pas.
00:57:16 J'ai un exemple, Georges, qui illuse ce face-à-face entre la police et la justice,
00:57:21 et parfois aussi entre la police et certains médias.
00:57:24 Je note ce matin que nous sommes les seuls à avoir parlé en ouverture,
00:57:29 et même plus largement, du CRS qui s'est donné la mort hier soir,
00:57:34 dans un contexte ô combien particulier.
00:57:35 Nous sommes les seuls à en parler.
00:57:37 Chacun en tirera les conclusions qu'il veut.
00:57:39 SGP, le syndicat de police, a fait toute une liste de demandes,
00:57:43 on en a débattu à mine juste avant la publicité.
00:57:46 Notamment, SGP a fait ce fameux communiqué
00:57:48 disant qu'il souhaite des magistrats spécialisés et formés à l'usage des armes
00:57:52 dans le contexte dégradé que connaissent les forces de l'ordre.
00:57:55 Ça a mis en colère l'Union syndicale des magistrats,
00:57:58 la vice-présidente Cécile Mamelin, qui dit
00:58:00 "Je crois que je vais aller dormir un mois, messieurs.
00:58:02 Sérieusement, vous voulez une justice d'exception ?
00:58:04 L'histoire a toujours montré l'éniomémie de ce genre de juridiction.
00:58:07 Et donc, si je comprends bien vos revendications,
00:58:09 pour être légitime dans ces décisions,
00:58:12 un magistrat doit assister à des opérations.
00:58:14 Sinon, comment serait-il capable de juger des erreurs médicales ?
00:58:17 Il doit se faire agresser et cambrioler au moins une fois dans sa vie.
00:58:20 Sinon, comment être capable de juger ?
00:58:22 Il doit avoir été chef d'entreprise.
00:58:23 Sinon, comment sanctionner les mauvais patrons ?
00:58:26 Elle prend un quatrième exemple.
00:58:27 Il doit avoir été accidenté gravement.
00:58:28 Sinon, comment comprendre la victime de tel fait ?
00:58:31 Qu'est-ce que vous pensez de cette déclaration de Cécile Mamelin,
00:58:34 vice-présidente de l'Union syndicale des magistrats ?
00:58:36 Amine, le juriste que vous êtes.
00:58:38 En fait, je crois qu'il faut mettre un terme aujourd'hui
00:58:41 à ce phénomène extrêmement grandissant.
00:58:44 C'est le gouvernement des juges.
00:58:47 Les juges qui empiètent progressivement sur les choix politiques,
00:58:52 qui progressivement vont commenter la façon dont l'État
00:58:56 va se structurer.
00:58:57 Vous savez, s'agissant des policiers et notamment du rapport
00:59:02 police-justice et aussi du rapport police-population,
00:59:05 je crois que tout est à revoir du grenier à la cave.
00:59:09 Vous avez aujourd'hui l'IGPN.
00:59:11 C'est l'inspection, rappelons-le, générale de la police nationale.
00:59:14 Cet institut fait vraiment peur aux policiers parce qu'il faut le rappeler,
00:59:18 ils prennent des décisions administratives qui peuvent être de lourds de sang
00:59:20 sur la carrière des policiers, des sanctions disciplinaires.
00:59:23 Ça peut aller du simple blâme.
00:59:23 Parfois à juste titre.
00:59:25 Parfois à juste titre.
00:59:26 Quand même.
00:59:26 Mais il faut quand même rappeler aux Français...
00:59:27 L'IGPN est très critiqué par la gauche de l'échiquier politique
00:59:30 qui lui reproche de ne pas être indépendant du ministère de l'Intérieur.
00:59:32 Et justement, il y a même un non-sens,
00:59:35 puisqu'en réalité, l'IGPN prend un blâme contre un policier,
00:59:39 c'est trois ans d'interdiction de promotion.
00:59:41 Et ça a un impact lourd de sang sur la carrière, sur la rémunération,
00:59:44 en sachant que derrière, il n'y a pas que le policier,
00:59:46 il y a aussi des familles, il y a une femme, il y a des enfants.
00:59:48 Ce que je veux vous dire également, c'est que l'idée aujourd'hui de l'IGPN
00:59:53 est aussi mal comprise des citoyens français
00:59:55 qui considèrent que l'IGPN est un peu à la botte du pouvoir.
00:59:59 Il faut une juridiction spécialisée, composée de magistrats administratifs
01:00:03 qui connaissent le droit disciplinaire de la fonction publique
01:00:05 et de magistrats judiciaires pour qu'enfin,
01:00:08 ils puissent comprendre le cadre et le condition d'intervention des policiers.
01:00:11 Ils ne demandent pas d'être au-dessus de la loi,
01:00:13 mais les policiers, ce n'est pas des sous-citoyens.
01:00:15 Alors Martin Garagnon, le mot de la fin, et puis on avance.
01:00:17 On parle d'Éric Dupond-Moretti, qui va être jugé par la CGR,
01:00:20 la Cour de justice de la République.
01:00:21 Oui, j'ai entendu beaucoup de propos avec lesquels je ne suis pas forcément en accord.
01:00:24 Donc très synthétiquement, je rejoins les propos de M. Fenech.
01:00:28 Je ne pense pas que le souci soit la justice.
01:00:30 Il y a une nuance. Le souci, c'est la réponse pénale.
01:00:33 Et je pense que l'articulation justice police
01:00:35 passe aussi par une réponse pénale qui doit être améliorée.
01:00:38 Dans sa fermeté, vous l'avez dit, mais aussi dans son processus de construction.
01:00:43 L'état de droit, ça n'est jamais une faiblesse.
01:00:44 L'état de droit, c'est un filet, un filet de sécurité.
01:00:47 Le problème, c'est qu'effectivement, lorsque la maille est trop large,
01:00:50 elle devient une faille.
01:00:51 Et c'est peut-être aussi le ressenti, je pense,
01:00:53 qui peut motiver en partie la fronte des policiers,
01:00:56 parce qu'ils ont le sentiment, mais ça a été dit très largement
01:00:58 et notamment par des anciens policiers,
01:01:00 finalement, d'une certaine vacuité de leur quotidien,
01:01:02 enfin de leur travail au quotidien.
01:01:05 Vous avez évoqué la politique du chiffre,
01:01:06 même si pour la connaître un petit peu, ce n'est pas exactement ça.
01:01:10 C'est-à-dire qu'une enquête de plusieurs mois n'est pas considérée
01:01:12 de la même façon qu'une interpellation en flagrant délit.
01:01:15 Vous avez un flic de terrain, j'ai vu le témoin.
01:01:16 Vous avez un flic de terrain.
01:01:18 Mais j'en ai aussi parmi les militants de notre parti à Renaissance.
01:01:21 On en a entendu plusieurs des flics de terrain, Marc Lamolla, Arnaud Ascoy.
01:01:24 Je veux bien que vous remettiez en doute leur témoignage,
01:01:25 mais vous avez des flics de terrain qui ont passé des dizaines d'années dans la police.
01:01:28 Si on part en cause de leur témoignage,
01:01:30 j'ai apporté une précision sur la construction de la politique.
01:01:33 Mais c'est là où ça paraît déconnecté, excusez-moi,
01:01:36 entre le terrain et les hautes sphères et la majorité.
01:01:38 Les policiers avec qui je parle sont tous ici,
01:01:40 qui sont sur le terrain au quotidien, qui sont dans les commissariats.
01:01:42 On va avancer.
01:01:43 On veut Malakoff, etc.
01:01:44 On va avancer. On a dit tout ce qu'on pouvait dire sur ce sujet.
01:01:46 Mais effectivement, l'articulation pénale est essentielle.
01:01:49 On va parler, Georges, d'Eric Dupond-Moretti, parce que c'est une première.
01:01:52 Pour la première fois, un ministre de la Justice en exercice va être jugé.
01:01:56 Il y a déjà eu des ministres de la Justice jugés par la CJR, mais pas en exercice.
01:02:00 Mais pas en exercice. Voilà, en exercice.
01:02:02 Donc c'est complètement inédit.
01:02:03 Il est en exercice.
01:02:04 Il a quelque part une autorité sur ceux qui vont le juger.
01:02:07 Il a une autorité sur ceux qui vont le juger.
01:02:09 Alors le point avec Noémie Schultz et puis on en parle avec vous.
01:02:13 L'audience devant la Cour de justice de la République pourrait se tenir,
01:02:16 à la fin de l'année 2023 ou en tout début 2024,
01:02:19 une situation totalement inédite avec un ministre de la Justice en exercice
01:02:24 qui comparaît devant cette juridiction spéciale la seule habilité à poursuivre
01:02:29 et juger des ministres pour des actes commis dans l'exercice de leur fonction.
01:02:32 Un cas d'école intenable nous confiait il y a quelques semaines un haut magistrat.
01:02:36 Imaginez-vous, le procureur général va devoir requérir contre son ministre.
01:02:41 Dans cette affaire, Éric Dupond-Moretti a toujours contesté les faits qui lui sont reprochés,
01:02:45 à savoir avoir profité de sa nomination comme ministre de la Justice
01:02:48 pour régler ses comptes avec des magistrats auxquels il avait été confronté quand il était avocat.
01:02:54 Il a toujours expliqué avoir agi en suivant les conseils de son administration.
01:02:58 Il a toujours exclu le fait de démissionner.
01:03:01 Il se dit même impatient de pouvoir prouver son innocence.
01:03:05 Je suis d'abord à la tâche, vous l'avez vu, et puis je répondrai le moment venu.
01:03:11 Chaque chose en son temps.
01:03:13 Éric Dupond-Moretti comparaîtra, on le rappelle,
01:03:15 devant 15 juges de la Cour de justice de la République,
01:03:19 3 magistrats professionnels de la Cour de cassation
01:03:22 et 12 parlementaires, 6 issus de l'Assemblée nationale, 6 issus du Sénat.
01:03:27 Bon, Georges, ça vous choque qu'Éric Dupond-Moretti ne démissionne pas.
01:03:30 Parce que comme le dit Noemi, il va être jugé par ceux sur lesquels il a l'autorité.
01:03:35 Je ne réclame pas de démission de quiconque.
01:03:39 Pas plus pour Monsieur Dupond-Moretti.
01:03:40 Vous notez que c'est gênant, au minimum.
01:03:42 Je dis que ça va créer une situation d'abord inédite, vous l'avez rappelé,
01:03:47 mais intenable. Pourquoi ?
01:03:49 Lorsque M. Dupond-Moretti, et je ne me prononce absolument pas sur le fond de l'affaire,
01:03:55 d'ailleurs il se serait expliqué devant la commission d'instruction
01:03:57 parce qu'il avait refusé de répondre aux questions,
01:03:59 peut-être qu'on n'en serait pas arrivé à l'audience de jugement,
01:04:02 mais enfin ça c'est encore un autre problème,
01:04:04 que va-t-il se passer lorsque M. Dupond-Moretti devra comparaître
01:04:09 pendant les longues audiences qui lui seront consacrées ?
01:04:11 Qui va tenir le banc des ministres à l'Assemblée nationale ?
01:04:15 Qui va gérer la place Vendôme pendant ce temps-là ?
01:04:18 Donc première question.
01:04:19 Et deuxième point, qui me paraît encore plus fort et intenable,
01:04:24 c'est que, que vous le vouliez ou non, M. Dupond-Moretti garde des sceaux,
01:04:29 il a une autorité statutaire sur les magistrats qui vont le juger.
01:04:34 Il ne peut pas donner d'instruction, mais c'est lui qui est en charge de leur carrière,
01:04:38 de leur sanction disciplinaire.
01:04:39 Donc finalement il va être jugé par des magistrats sur lesquels il a autorité,
01:04:44 et par des politiques qui sont pour certains de ses amis,
01:04:49 puisqu'il y a six députés et six parlementaires en robe,
01:04:53 voyez-vous, qui vont siéger à cette Cour de justice de la République.
01:04:57 Il les verra le lundi à l'Assemblée nationale pour discuter des lois,
01:05:02 ou en commission des lois, et le mardi il les retrouvera à l'audience.
01:05:05 Ça n'est pas tenable.
01:05:06 Moi ce que je pense, la solution la plus logique,
01:05:10 ce serait que pendant le procès, et juste qu'il faut délibérer,
01:05:14 il y ait une mise en retrait du garde des sceaux de ses fonctions,
01:05:17 et quand il sera relaxé, ce qu'on peut peut-être lui souhaiter,
01:05:21 pourquoi pas, à ce moment-là qu'il reprenne ses fonctions.
01:05:23 Mais pendant le procès, ça pose un problème très institutionnel,
01:05:26 et ça atteint l'image de la justice, vous comprenez ?
01:05:29 Georges, souvenez-vous ce que disait Emmanuel Macron, Martin Garagnon,
01:05:31 en 2017, un ministre mis en examen doit démissionner.
01:05:35 Et je rappelle que François Verrault n'a fait que quelques semaines
01:05:38 à la chancellerie avant de devoir démissionner, avant d'être remanié.
01:05:42 Donc pourquoi ce changement de doctrine ?
01:05:44 Et c'est vrai que ça paraît intenable,
01:05:46 et c'est totalement inédit dans l'histoire de la Ve République.
01:05:49 C'est un sujet, on parle beaucoup de présomption d'innocence,
01:05:52 on n'en a pas parlé pour les policiers beaucoup,
01:05:54 c'est un sujet qui revient en force.
01:05:56 Oui, des fois Emmanuel Macron ne la respecte pas,
01:05:57 la présomption d'innocence pour les policiers.
01:05:59 On s'en est expliqué sur ce plateau ici même.
01:06:02 La présomption d'innocence, on voit bien les dégâts que peuvent causer
01:06:05 la jurisprudence qu'on appelait à l'époque la jurisprudence baladure,
01:06:08 où effectivement dès qu'un ministre était mis en cause,
01:06:10 il devait s'extraire, démissionner,
01:06:12 quitte à être blanchi plusieurs années plus tard.
01:06:14 Donc il suffisait finalement de pouvoir mettre en accusation un ministre
01:06:17 pour quelque part ruiner ou mettre entre parenthèses sa guerre politique.
01:06:20 On a eu beaucoup de cas de figure.
01:06:22 Dominique Strauss-Kahn avec l'affaire de la Mnef, etc.
01:06:24 Il y a eu beaucoup de cas de figure.
01:06:25 Je ne sais pas si on peut prendre les meilleurs exemples.
01:06:26 Mais pour en revenir au sujet sur la Cour de justice de la République,
01:06:30 vous l'avez dit.
01:06:30 Mais là, la présomption d'innocence, on n'en parle pas.
01:06:32 Alors, il y a...
01:06:33 Mais surtout, pourquoi avoir demandé à François Vérou de quitter
01:06:36 la chancellerie au début du premier quinquennat,
01:06:38 quand il était garde des Sceaux,
01:06:39 et aujourd'hui conserver Éric Dupond-Moretti ?
01:06:41 Pourquoi avoir dit en 2017,
01:06:42 il faut démissionner quand vous êtes mis en examen,
01:06:44 et aujourd'hui conserver Éric Dupond-Moretti,
01:06:46 qui est mis en examen depuis plusieurs mois ?
01:06:48 Parce que je pense que les situations sont totalement différentes.
01:06:51 Il y a juste un changement de doctrine.
01:06:52 C'est une évolution, mais ce qui en soit n'est pas problématique.
01:06:55 Parce qu'on a le droit d'évoluer.
01:06:57 Non, mais c'est une évolution.
01:06:58 Et quand c'est dans le bon sens, il faut aussi le saluer.
01:06:59 Mais pour en revenir au sujet dont vous parliez,
01:07:01 qui était la composition de la Cour de justice,
01:07:03 arguant que finalement, il y avait peut-être un conflit d'intérêts,
01:07:05 parce qu'il était à la fois juge et parti.
01:07:07 La Cour de justice, et je crois que ça a été dit,
01:07:08 mais c'est toujours bon de le rappeler,
01:07:09 elle est composée de 15 membres.
01:07:11 3 magistrats du siège de la Cour de cassation,
01:07:13 et 12 parlementaires, 6 de Sénat, 6 de l'Assemblée.
01:07:16 Donc, sur les 15 membres qui composent cette Cour de justice,
01:07:20 vous avez 12 parlementaires.
01:07:21 Donc déjà, l'immense majorité sont des parlementaires,
01:07:25 du Sénat ou de l'Assemblée.
01:07:26 Pas nécessairement du camp politique de M. Dupont.
01:07:28 Oui, mais attendez, c'est facile à dire ça.
01:07:30 Non, mais je répète, j'ai été juge à la Cour de justice de la République.
01:07:34 À l'époque, si on m'avait demandé de juger mon garde des sceaux
01:07:38 que je soutenais, qui était à l'époque, je ne sais pas,
01:07:40 Dominique Perben ou Michel Alliomarie,
01:07:42 jamais je n'aurais accepté de juger le garde des sceaux
01:07:46 pour lequel j'ai une affinité politique
01:07:49 et dont je soutiens la politique pénale.
01:07:51 Je me serais complètement déporté.
01:07:53 Là, vous allez avoir des députés renaissance,
01:07:55 donc qui soutiennent la politique du garde des sceaux.
01:07:57 Mais pas uniquement, mais vous en avez, pardon,
01:08:00 mais vous en avez qui vont se retrouver dans une situation
01:08:03 extrêmement délicate tout de même, reconnaissez-le.
01:08:05 Mais cette Cour, pour en finir sur les sujets de cette Cour,
01:08:09 il faut rappeler aussi aux Téléspectateurs qu'elle a été créée en 1993.
01:08:12 Il faut la supprimer, je suis d'accord.
01:08:13 Ça n'est pas une création d'Emmanuel Macron.
01:08:15 C'est une création qui date de 1993, avec à son fondement,
01:08:19 une intention tout à fait louable qui était de permettre de juger
01:08:22 les ministres, premiers ministres et secrétaires en exercice
01:08:25 des faits dont ils sont comptables dans l'exercice de leur mandat.
01:08:28 Et donc c'était une volonté de transparence de la politique.
01:08:31 C'est un exercice que le gouvernement hétis va se présenter,
01:08:33 Eric Dupond-Moretti va se présenter devant sa CGR.
01:08:35 Je veux entendre quand même Amine Elbaïd qui est juriste,
01:08:37 qui s'en témoigne. Bien sûr, bien sûr.
01:08:38 Pas des faits avant ou après.
01:08:39 Bien sûr. C'était une volonté de transparence et de réactivité.
01:08:42 Ça, tout le monde a compris.
01:08:43 Voilà, de crédibilité de la juridiction.
01:08:44 Amine, allez-vous à disparaître ?
01:08:45 Oui, vous l'avez dit, la Cour de justice de la République
01:08:47 qui est vouée à disparaître ne remplit pas les conditions d'impartialité
01:08:50 dans un État de droit.
01:08:52 Rappelons quand même que la disparition de cette Cour de justice
01:08:55 de la République a été promis par Emmanuel Macron.
01:08:58 Cette promesse n'a malheureusement pas été tenue.
01:09:00 Et aujourd'hui, un ministre en exercice en subit les conséquences.
01:09:03 Moi, vous savez, dans ce dossier, je crois, et je vous le dis très sincèrement,
01:09:07 tous les responsables politiques en France devraient aujourd'hui
01:09:10 s'indigner du renvoi du garde des Sceaux devant la Cour de justice
01:09:14 de la République. Je ne voudrais pas vous parler aujourd'hui
01:09:16 d'Éric Dupond-Moretti, mais de l'infraction de prise illégale d'intérêt
01:09:20 qui constitue, à mon sens, au même titre que la diffamation,
01:09:23 une menace pour la démocratie, une menace pour l'État de droit.
01:09:27 Il n'y a rien de plus facile aujourd'hui que de faire condamner
01:09:30 un élu local, la Cour de cassation, à détourner la vision du législateur
01:09:35 en admettant notamment que l'infraction de prise illégale d'intérêt
01:09:38 pouvait être commise, y compris de mauvaise foi.
01:09:40 Et vous savez, à ce jeu-là, à ce jeu-là, on menace la démocratie.
01:09:45 À ce jeu-là, vous avez des élus qui, en 2026, vous disent
01:09:49 qu'ils ne repartiront pas aux élections municipales,
01:09:51 qu'ils ne voudront pas être colistiers parce qu'être élu aujourd'hui,
01:09:55 et bien être élu, c'est supporter plus de risques que davantage.
01:09:59 Plus de risques juridiques. À ce jeu-là, la légitimité
01:10:02 du suffrage universel est menacée. Et moi, je le dis,
01:10:05 on est en train d'élargir l'office du juge.
01:10:08 L'office du juge, dont la conception gaulise de l'exercice du pouvoir,
01:10:12 permettra à un juge de contrôler un choix politique...
01:10:14 – Georges, je vous réponds 30 secondes et ensuite t'as plus.
01:10:17 – Non mais, Georges, c'est un vrai sujet, mais encore une fois,
01:10:19 on n'est pas sur ce sujet-là en ce moment.
01:10:22 Ce qu'on reproche ici à Éric Dupond-Moretti, c'est le fait que,
01:10:25 quand il était avocat, il avait eu maille à partir avec certains magistrats
01:10:30 qui se trouvent poursuivis devant la section disciplinaire,
01:10:33 il devient garde des Sceaux. Et comme garde des Sceaux,
01:10:36 finalement, il transmet le dossier à la section disciplinaire.
01:10:39 Donc, il est en situation intonale. Comment les membres de son cabinet
01:10:43 ne l'ont pas attiré son attention sur le fait qu'il ne pouvait pas intervenir ?
01:10:45 – Mais on lui reproche une abstention, on ne lui reproche pas un acte positif.
01:10:48 – Oui, mais là, vous avez... – C'est la fin de ce débat, messieurs.
01:10:50 C'est la fin de ce débat. Dans un instant, on revient.
01:10:53 On va parler de cette décision complètement folle du Conseil constitutionnel.
01:10:56 Vous avez un squatteur chez vous, il se casse la figure dans les escaliers.
01:11:00 Vous êtes responsable. À tout de suite.
01:11:01 De retour dans la dernière partie de l'ordre des pros.
01:11:07 On va évidemment parler de cette histoire du squat.
01:11:09 Mais est-ce que vous ne trouvez pas que Arnaud Ascoy a un air de ressemblance
01:11:12 avec une certaine célébrité de la chanson française ?
01:11:16 – Défeinte. – Défeinte.
01:11:18 – Surtout de profil. – Jacques Brel, incroyable.
01:11:19 – Exactement, Jacques Brel.
01:11:20 – Le fait que c'est un mix entre Nicolas Debaud et Bedeau, c'est Jacques Brel.
01:11:24 – Mais ne riez pas, Amine. Jacques Brel, c'est la nouvelle profession d'Arnaud Ascoy.
01:11:29 – Voilà. Je suis sur scène et j'interprète Jacques Brel.
01:11:32 – Et on va en parler à la fin de l'émission.
01:11:34 C'est ça qui est incroyable dans votre nature.
01:11:35 – Vous avez insisté à votre concert ? Une date ?
01:11:37 Avez-vous une date à nous...
01:11:38 – Ah bah à l'Olympia, vous allez aller à l'Olympia.
01:11:40 – Voilà, le 8 octobre à l'Olympia.
01:11:42 – Le 8 octobre à l'Olympia pour interpréter tout le répertoire de Jacques Brel.
01:11:46 Et c'est vrai que vous n'aimez pas le terme "sosie", je le dis,
01:11:48 mais c'est troublant quand même, c'est troublant.
01:11:51 Et Ascoy, c'est un nom d'emprunt puisque c'était le nom du bateau de Jacques Brel,
01:11:54 il faut le dire.
01:11:55 – Absolument, avec lequel il est parti jusqu'aux îles Marquise.
01:11:58 – Et on verra des extraits dans 20 minutes à la fin de l'émission
01:12:00 et évidemment on parlera de votre concert à l'Olympia.
01:12:03 Donc vous pourrez aller le voir, Amine, c'est très sérieux.
01:12:04 C'est ça qui est incroyable avec votre parcours, Arnaud,
01:12:06 vous commencez policier, passez inspecteur au stup',
01:12:09 vous devenez détective privé parce que vous en avez marre de la police,
01:12:12 vous nous avez dit pourquoi, et vous terminez Jacques Brel.
01:12:14 – Absolument. – C'est romanesque.
01:12:16 – Je ne termine pas Jacques Brel, ma vie n'est pas terminée.
01:12:19 – Non, bien sûr, peut-être que vous ferez Johnny après.
01:12:23 – Il y en a déjà un. – Il y en a déjà, il y en a même plusieurs.
01:12:26 – Il y en a déjà, oui.
01:12:27 – Vous n'avez jamais eu de squatter chez vous, messieurs ?
01:12:30 – Un ami. – Un ami ?
01:12:32 – Un ami, et croyez-moi qu'aujourd'hui,
01:12:34 les squatters sont devenus les plus forts dans la République.
01:12:36 – Vous me laissez évoquer ce qui se passe d'abord, Amine Elbaïdji,
01:12:38 je vois que vous partez au quart de tour.
01:12:41 Le conseil constitutionnel a donc validé la loi anti-squat,
01:12:46 mais le problème c'est qu'ils ont censuré l'article 7.
01:12:49 Et l'article 7, ça a prévoyé à décharger le propriétaire
01:12:52 de son obligation d'entretenir son loyer.
01:12:55 Donc il sera toujours obligé d'entretenir son loyer,
01:12:57 et mettons que, l'exemple que je prenais tout à l'heure,
01:13:00 le squatter tombe dans les escaliers,
01:13:02 tombe dans un trou, qu'une marche cède,
01:13:04 et bien il peut se retourner contre le propriétaire,
01:13:07 d'un point de vue judiciaire.
01:13:08 Donc ça crée évidemment des réactions dans la classe politique,
01:13:11 commencées par le maire de Perpignan,
01:13:13 qui dit la décision Louis Alliot du RN,
01:13:15 la décision du conseil Constit qui fait suite à sa saisine
01:13:18 par des députés d'extrême-gauche,
01:13:19 à invalider l'article 7 de la loi anti-squat,
01:13:22 est une absurdité totale.
01:13:23 Désormais un squatter peut poursuivre un propriétaire
01:13:26 s'il ne vient pas entretenir son logement, où va-t-on ?
01:13:29 La prochaine étape, c'est de leur remplir le frigo, demandent-ils.
01:13:32 Marion Maréchal va même plus loin,
01:13:33 et demande si les sages du conseil constitutionnel,
01:13:35 Marion Maréchal de Reconquête,
01:13:37 elle demande s'ils ne sont pas devenus fous.
01:13:39 Ramin Elbaïd, puisque vous avez commencé à prendre la parole,
01:13:41 est-ce que les sages du conseil constitutionnel,
01:13:43 comme le dit Marion Maréchal, sont devenus fous ?
01:13:45 Vous savez, en principe, c'est ce que disait le grand professeur Védel,
01:13:49 le conseil constitutionnel, le juge constitutionnel,
01:13:52 a le droit à la gomme, mais il n'a pas le droit au crayon.
01:13:54 Là, on voit bien que depuis maintenant un certain nombre d'années,
01:13:57 le conseil constitutionnel a un petit peu tendance à réécrire la loi.
01:14:01 Il y a une inversion totale des valeurs sur les petits propriétaires
01:14:05 qui souffrent, qui subissent.
01:14:06 Il faut le dire, il y a la loi, il y a aussi l'application de la loi.
01:14:09 Moi, je le vois au quotidien.
01:14:11 J'ai moi-même un ami à Roubaix, vous savez, dont la maison est squattée.
01:14:14 La procédure, elle dure encore aujourd'hui, ça va prendre 18 mois,
01:14:19 parce qu'il faut attendre le temps que le squatteur
01:14:21 ait le droit à l'aide juridictionnelle.
01:14:23 Et puis ensuite, vous savez, le squatteur, il a le droit au dallo,
01:14:27 au droit au logement opposable.
01:14:28 Donc, vous savez, dans ce pays, le droit au logement prime
01:14:30 sur le droit de propriété.
01:14:32 On a donné tous les pouvoirs au squatteur,
01:14:34 tous les pouvoirs parfois même à des locataires négligents,
01:14:37 mais d'abord au squatteur.
01:14:38 Et pour le propriétaire, c'est la double peine.
01:14:41 Non seulement son logement est squatté, mais en plus,
01:14:45 il doit payer le squatteur s'il y a un accident,
01:14:48 s'il y a un défaut de réparation.
01:14:50 Et vous savez, ce principe de réparation, malheureusement,
01:14:55 est prévu dans le Code civil.
01:14:56 C'est à l'article 1244.
01:14:57 C'était une loi de la majorité portée par un député Renaissance
01:15:01 qui, évidemment, j'imagine, Martin Garagnan,
01:15:04 s'est ému de la décision du Conseil constitutionnel
01:15:07 qui censure une partie de sa loi.
01:15:08 Oui, c'est une loi qui, effectivement, a été portée
01:15:10 doublement par Guillaume Casparian et Aurore Berger,
01:15:12 actuellement ministre, qui a été, vous l'avez rappelé,
01:15:16 validée aujourd'hui par le Conseil,
01:15:18 enfin en tout cas pour 12 des 13 articles de la loi.
01:15:20 Un qui est censuré, c'est l'article 7.
01:15:21 C'est l'article 7 qui, effectivement, déchargeait le propriétaire
01:15:23 de l'entretien de son logement en cas de squatte,
01:15:25 ce qui, effectivement, est très problématique.
01:15:27 Pareille décision assez ubuesque, mais maintenant, vous savez,
01:15:29 il y a la décision qui a été prise
01:15:31 et puis il y aura l'application de la loi.
01:15:33 Je doute très fortement que des juges appliquent stricto sensu
01:15:38 une obligation d'entretien en cas...
01:15:40 - Ah oula ! Vous avancez là !
01:15:43 - Simplement, je reviendrai...
01:15:44 - Les juges du côté des squatteurs, ça c'est déjà vu.
01:15:46 - Le législateur a été très clair dans sa volonté
01:15:48 et c'est ce qui a motivé cette loi,
01:15:50 c'est justement de remettre les droits du propriétaire
01:15:53 au centre des préoccupations,
01:15:55 ce qui pouvait...
01:15:56 Auparavant, on a eu des tas de faits divers qui ont été partagés
01:15:59 où les squatteurs semblaient avoir tous les droits
01:16:01 et lorsque vous aviez un squatteur chez vous,
01:16:02 vous ne pouviez plus vous en débarrasser.
01:16:03 Cette loi, elle a permis un grand nombre de choses.
01:16:05 Elle a permis, déjà, le triplement des sanctions
01:16:08 en termes d'emprisonnement ou de pénalité.
01:16:10 Maintenant, on est à trois ans d'emprisonnement
01:16:11 et 45 000 euros d'amende.
01:16:12 Donc, on a triplé... - Georges Fenech.
01:16:14 - On a accéléré les procédures d'expulsion.
01:16:16 Maintenant, c'est à la main du préfet
01:16:18 et ça peut se faire en quelques jours.
01:16:19 Là où, auparavant, c'était plusieurs mois.
01:16:21 Donc, il y a eu effectivement beaucoup d'avancées très positives
01:16:23 qui vont dans le bon sens, mais dans le sens du propriétaire.
01:16:26 Il faut rappeler quand même que l'article 2
01:16:28 de la Déclaration des droits de l'homme
01:16:29 sanctuarise le droit de propriété.
01:16:30 - Oui, c'est ça.
01:16:31 - Donc, il n'y a pas de liberté sans sécurité.
01:16:34 Sécurité des personnes, mais sécurité des biens aussi.
01:16:36 - Sur cette question, j'entends ce que vous dites.
01:16:38 Sur cette question de l'article 7,
01:16:40 vous vous êtes demandé, Gauthier,
01:16:41 si les sages de la rue Mopensi étaient devenus fous.
01:16:44 - Non, pas moi. C'est Mario Maréchal qui dit ça.
01:16:45 - Oui, enfin, vous avez... Effectivement. Pardon.
01:16:47 - C'est Mario Maréchal qui dit ça.
01:16:49 - J'ai regardé, mais qu'est-ce qui a motivé,
01:16:51 effectivement, la suppression de cet article ?
01:16:54 En réalité, les membres du Conseil national se sont dit
01:16:56 le squatteur, lui, il n'est pas salvable.
01:16:58 Le propriétaire, il est propriétaire de son logement.
01:17:01 Si jamais il y avait un dégât, par exemple,
01:17:03 d'appartement pour des voisins ou sur la rue,
01:17:05 la voie publique, qui peut payer, sinon le propriétaire
01:17:08 qui doit entretenir quand même son bien ?
01:17:10 C'est ça qui a motivé.
01:17:11 - Bien sûr.
01:17:11 - Mais la conséquence ubuesque, on pourrait dire,
01:17:15 de cette situation, c'est qu'effectivement,
01:17:17 s'il y a un accident à l'intérieur de l'appartement
01:17:19 ou de la maison, c'est le propriétaire qui sera responsable.
01:17:22 - Il tombe dans les escaliers, il peut se retourner.
01:17:24 - Il y a une espèce d'inversion des valeurs.
01:17:25 - Et par d'autres sortes, parce que par définition...
01:17:26 - C'est ça, c'est une inversion totale des valeurs.
01:17:28 - ...que vous avez coïncée à votre logement.
01:17:29 - C'est l'inversion des valeurs.
01:17:30 - Je vais vous prendre...
01:17:31 - On défend le squatteur plutôt que le squatté.
01:17:33 - C'est même plus grave aujourd'hui.
01:17:35 Vous savez, on a passé un cap, l'appareil administratif
01:17:38 de l'État est tourné contre les propriétaires.
01:17:40 Vous avez des agences régionales de santé,
01:17:42 vous avez des préfets qui parfois prennent même
01:17:45 des arrêtés d'indécence, parfois même d'insalubrité.
01:17:49 Et je le dis très souvent à tort contre des petits propriétaires
01:17:52 qui confèrent l'obligation d'hébergement
01:17:55 à des petits propriétaires de squatteurs,
01:17:57 de personnes qui ne payent pas leur loyer,
01:18:00 des gens qui sont complètement malhonnêtes.
01:18:02 Le petit propriétaire aujourd'hui dans ce pays
01:18:04 se fait raqueter à tous les étages.
01:18:07 Raquette fiscale, raquette administrative
01:18:09 et aujourd'hui, raquette juridique.
01:18:11 Et ça, voyez-vous, on n'en peut plus.
01:18:14 Il y a eu une inversion totale des valeurs.
01:18:16 Il faut évidemment que ça change.
01:18:18 Et aujourd'hui, on a un Conseil constitutionnel
01:18:20 qui vient réécrire la loi et détourne la position du législateur.
01:18:26 Et ça, voyez-vous, on n'en peut plus.
01:18:27 - Il ne réécrit pas, il censure.
01:18:28 Il censure.
01:18:30 On avance.
01:18:31 Donc vous savez que dans moins d'un an,
01:18:32 c'est les Jeux olympiques.
01:18:34 On a vu que sur les transports, on n'était pas au point.
01:18:35 On a vu ce qui s'est passé hier,
01:18:37 gare Montparnasse, les Champs de Mars.
01:18:39 Le Champs de Mars va jouer un rôle très important pendant ces JO.
01:18:43 Une fois que la nuit est tombée sur le Champs de Mars,
01:18:46 il ne faut plus y aller.
01:18:46 C'est devenu une zone de non-droit.
01:18:48 Et Rachida Dati demande à fermer le Champs de Mars la nuit.
01:18:51 Pourquoi ?
01:18:52 Une jeune femme de 27 ans aurait été violée
01:18:54 par cinq individus au Champs de Mars.
01:18:55 Une enquête pour viol en Réunion a été ouverte.
01:18:57 Deux personnes sont en garde à vue.
01:18:58 Les gardes à vue ont été prolongés.
01:18:59 Trois autres sont toujours recherchés par la police.
01:19:01 Selon le Parisien, la victime se trouvait seule
01:19:03 vers 1h du matin dans le parc à proximité de la tour Eiffel.
01:19:06 Lorsqu'elle se serait fait agresser par cinq individus,
01:19:09 on fait le point avec Amaury Bucaud.
01:19:11 L'horreur dans ce lieu touristique et emblématique
01:19:15 de la capitale parisienne qu'est le Champs de Mars.
01:19:17 Une touriste de 27 ans mexicaine a été violée
01:19:20 dans la nuit de mercredi à jeudi.
01:19:22 Une enquête de flagrance a été ouverte pour viol en Réunion.
01:19:26 Deux personnes de suspect ont été interpellées
01:19:29 et placées en garde à vue.
01:19:31 Le parquet de Paris indique que cette garde à vue
01:19:33 devrait d'ailleurs être prolongée.
01:19:35 Et puis c'est la troisième DPJ,
01:19:37 un service d'investigation parisien,
01:19:39 qui est en charge de l'enquête et qui devra notamment
01:19:42 tenter de retrouver les autres suspects
01:19:44 puisque cinq personnes sont mises en cause
01:19:46 dans ce viol en Réunion.
01:19:48 Alors, le Figaro rappelle que déjà en 2016,
01:19:51 une jeune majeure s'était faite abuser par quatre hommes
01:19:54 en plein Champs de Mars.
01:19:54 En septembre 2022, une touriste avait été violée
01:19:57 à proximité de la tour Eiffel avant d'être séquestrée.
01:19:59 En avril dernier, une jeune Allemande avait été victime
01:20:02 d'une tentative de viol de la part d'un Moldave.
01:20:04 Et plus récemment encore, deux sœurs brésiliennes
01:20:06 ont été sexuellement agressées au pied de la Dame de Fer
01:20:10 en début d'année.
01:20:11 Nous sommes allés interroger plusieurs touristes.
01:20:13 C'est affreux, mais on a le même problème à Berlin, en Allemagne.
01:20:19 Je n'en ai pas entendu parler, je suis vraiment choquée.
01:20:27 Ça peut arriver n'importe où, pas seulement ici.
01:20:30 On doit faire attention partout.
01:20:32 Ça me surprend, car je pensais que dans une ville comme Paris,
01:20:37 où il y a du monde en permanence, ce genre de choses n'arrive pas.
01:20:40 Ça va clairement me rendre plus méfiante.
01:20:43 Je vous avoue, dans l'ensemble, on sent la sécurité
01:20:45 parce qu'il y a beaucoup de police, on voit beaucoup la police,
01:20:48 donc c'est quand même quelque chose qui est important.
01:20:49 Je dirais que le soir, on sent un petit peu moins la sécurité.
01:20:52 Ça veut dire qu'à partir du moment où on arrive à la fin de la journée,
01:20:55 j'ai pris la bijou de m'engrandir à Paris et à regarder derrière moi.
01:20:58 - Georges Fenech, vous êtes une femme, la nuit, il ne faut pas aller au Champ de Mars.
01:21:03 - Il y a le Champ de Mars, il y a le Trocadéro, il y a plusieurs endroits comme ça.
01:21:06 Mais mettez-vous à la place de l'étranger, le japonais,
01:21:09 l'allemand qui a déjà pris ses billets pour les Jeux olympiques
01:21:12 et qui regarde ce qui se passe au pied de la Tour Eiffel,
01:21:16 c'est-à-dire l'endroit emblématique de Paris.
01:21:19 Vous imaginez l'image ?
01:21:20 - Et on voit le cul de Rachida Dati qui demande de fermer le Champ d'Arsenal.
01:21:23 - Il y a un moment d'ailleurs que Rachida Dati demande à ce que ce soit clôturé.
01:21:27 C'est vrai que c'est compliqué parce que c'est vaste, mais qu'il y ait une clôture.
01:21:31 Et puis, on peut espérer aussi qu'il y ait plus de présence policière,
01:21:35 peut-être une équipe pérenne pendant au moins toute cette époque
01:21:38 et également plus de caméras de surveillance.
01:21:41 - Même la clôture de Rachida Dati, on se bat contre les conséquences.
01:21:44 - C'est un renoncement.
01:21:46 - Mais oui, c'est un renoncement.
01:21:46 Mais vous savez que c'est un renoncement, Martin Garagnon, de la majorité présidentielle,
01:21:49 comme c'est un renoncement quand Emmanuel Macron, depuis Nouméa à lundi, dit
01:21:53 "il faut répartir les difficultés sur l'ensemble du territoire au lieu de résoudre les difficultés".
01:21:57 - Si vous le voulez bien, on peut rester sur le sujet.
01:21:59 - Non, non, j'aime bien ce parallèle.
01:22:00 - Bravo. Mais simplement, le sujet qu'on aborde, c'est la sécurité à Paris
01:22:04 dans la perspective de l'accueil de centaines de milliers de touristes dans un an.
01:22:08 Vous l'avez dit, c'est effectivement un enjeu essentiel pour l'image de la France.
01:22:11 Et le président s'est engagé très clairement sur l'idée que nous serons prêts
01:22:16 et nous pourrons faire de cette fête une fête populaire.
01:22:18 Simplement, la situation à Paris n'est pas nouvelle.
01:22:20 Moi, j'ai déjà eu l'occasion de dire que Paris, c'était à mon sens,
01:22:23 la ZAD la plus chère à ciel ouvert.
01:22:25 C'est devenu cette zone un peu de non droit, en tout cas dans certains quartiers.
01:22:30 Et le Champ de Mars, évidemment, je comprends le bon sens de Madame Dati,
01:22:33 qui est une élite de terrain qui connaît très, très bien la réalité des Parisiens.
01:22:36 Mais de proposer la clôture du Champ de Mars, c'est une forme de renoncement.
01:22:40 À quel titre devrait-on priver les Parisiens et les touristes de la jouissance,
01:22:44 d'un bien, d'un monument ?
01:22:46 - À partir de 23h.
01:22:47 - Oui, mais pourquoi ? À quel titre ?
01:22:50 - C'est devenu un coup de corps.
01:22:51 - Oui, mais je pense qu'il y a d'autres façons de lutter.
01:22:53 - Alors, quelles sont les façons de lutter
01:22:54 contre ce qui se passe en ce moment au Champ de Mars ?
01:22:56 Quel est le problème ?
01:22:57 Quelle est l'origine du problème ?
01:22:58 - Notamment, au Champ de Mars, pour ceux qui connaissent un petit peu,
01:23:01 il y a pléthore d'activités illégales.
01:23:04 Vous avez les vendeurs à sauvettes, les vendeurs d'alcool le soir
01:23:06 qui parfois vendent de l'alcool frelaté.
01:23:07 Vous avez les joueurs de bunto, vous avez les pickpockets.
01:23:10 - Amine Elbaye est en train de bouillir sur son siège.
01:23:12 - Non, mais vous avez tout.
01:23:13 - Sur quoi ? Sur le Champ de Mars ?
01:23:14 - Allez-y, il y a absolument tout. Allez-y Amine.
01:23:17 - Ah ben moi, je vais vous répondre.
01:23:18 Je sais que ça ne va pas vous plaire, mais le problème...
01:23:21 - Vous parlez à Martin Garignon, là.
01:23:22 - Bien sûr, mais le problème est double.
01:23:25 D'abord, un problème de sécurité, de présence.
01:23:27 Je rappelle quand même que Mme Hidalgo a refusé d'armer la police municipale,
01:23:31 qu'on a très peu de patrons, notamment la nuit.
01:23:34 Et je vais vous répondre, par contre, sur la question gouvernementale, monsieur.
01:23:37 Le Champ de Mars, ce n'est pas les habitants du 16e arrondissement
01:23:41 qui vont violer une jeune fille.
01:23:43 Le Champ de Mars, comme la gare du Nord,
01:23:46 comme l'ensemble des lieux bien fréquentés, c'est toujours les mêmes.
01:23:50 C'est même très souvent les mêmes.
01:23:52 C'est souvent des multinécidivistes d'une part et d'autre part,
01:23:56 d'étrangers qui font l'objet d'OQTF que l'État n'expulse pas.
01:24:00 - Alors, on n'a pas encore le profil pour le violent collectif.
01:24:03 - On attend certainement le profil, mais je vous le dis par avance.
01:24:06 Moi, j'en ai assez.
01:24:06 Quand je viens sur ces news, je passe par la gare du Nord.
01:24:10 Je passe à chaque fois par ces grands lieux bien fréquentés.
01:24:13 Et c'est toujours la même chose.
01:24:15 Des pickpockets, vous avez le Roumain, vous avez l'étranger pakistanais,
01:24:22 vous avez de tout, maghrébins, asiatiques, africains, peu importe.
01:24:27 Mais des étrangers qui viennent vous faire les poches,
01:24:30 qui viennent vous agresser.
01:24:32 Ce n'est pas le petit Français du 16e arrondissement, monsieur.
01:24:35 Voilà, donc faisons pas de langue de bois, mettons les mots.
01:24:38 Le problème, c'est qu'il faut appliquer les expulsions.
01:24:41 100 000 au QTF, 12% d'exécution.
01:24:44 Non, je crois qu'il y a des étrangers qui représentent
01:24:47 une menace très grave pour l'ordre public
01:24:49 et que votre ministre Gérald Darmanin n'est pas capable d'appliquer,
01:24:53 comme c'était le cas de tous les gouvernements depuis 30 ans.
01:24:56 Il faut appliquer les au QTF.
01:24:57 Il faut même appliquer la double peine, c'est-à-dire la prison et l'avion.
01:25:02 Et cesser aujourd'hui de nous faire passer ce problème pour un fait société.
01:25:06 - On entend ce que vous dites, Amine.
01:25:07 Je vous appelle à la prudence, notamment sur cette affaire-là
01:25:10 et à ne pas englober tout le monde, à ne pas faire de grands amalgames.
01:25:13 Voilà, à être très prudent sur ce que vous dites.
01:25:16 Amine Elbaïe vous dit "le problème, c'est l'immigration", Martin Garagnon.
01:25:18 - Oui, vous faites un lien entre insécurité et immigration que beaucoup font.
01:25:23 - À commencer par le ministre de l'Intérieur.
01:25:24 - Moi, j'ai aucun... - Vous croyez qu'il faut ?
01:25:25 - Non, non, je vais vous répondre.
01:25:27 On vous a écouté très largement faire des procès un peu d'intention,
01:25:30 parce que pour le problème, vous n'avez pas d'élément factuel.
01:25:32 Mais enfin bon, moi, j'ai aucun problème pour effectivement évoquer
01:25:34 les questions d'immigration, d'insécurité, etc.
01:25:36 Là, on était sur le sujet parisien.
01:25:38 Mais pour vous répondre sur la question de l'immigration,
01:25:40 et vous le savez, parce que nous allons avoir une loi
01:25:42 qui va venir en débat à l'Assemblée dans peu de temps,
01:25:43 loi immigration qui va être portée notamment par M. Darmanin.
01:25:46 - On l'attend, parce qu'elle devait arriver avant l'été en Conseil des ministres.
01:25:48 On ne l'a pas vu.
01:25:49 - On verra bien aussi à ce moment-là qui votera quoi.
01:25:51 Parce que la question des OQTF, elle est intégrée aussi sur le sujet.
01:25:54 Donc les OQTF, je rappelle au Téléspectateurs,
01:25:56 c'est les obligations de quitter le territoire français,
01:25:58 qui à l'heure actuelle sont très peu appliquées,
01:25:59 parce que statistiquement, en gros, il y en a 95% des OQTF
01:26:02 qui ne sont pas appliquées, pour des tas de raisons,
01:26:04 notamment parce qu'il y a des motifs de recours qui sont extrêmement larges.
01:26:07 Et une des volontés de la loi, c'est de rétrécir très largement
01:26:10 les motifs de recours contre ces OQTF qui sont prononcés,
01:26:14 qui permettent après à ceux qui en font l'objet,
01:26:15 parfois, de disparaître dans la nature.
01:26:17 On l'avait vu lors du fameux océan Viking qui avait abordé vers Toulon.
01:26:20 Bon, donc ça, c'est un sujet qui, effectivement, doit être traité.
01:26:23 - Deux informations sur les JO.
01:26:25 - Maintenant, je vous dis à prudence sur les liens que vous faites entre sécurité et...
01:26:27 - Deux informations sur les JO.
01:26:29 Et après, on va se quitter un peu en musique.
01:26:30 Il nous restera cinq minutes pour parler avec Arnaud de Jacques Brel.
01:26:35 Première information, on est en train de former des jeunes
01:26:37 pour qu'ils sécurisent l'événement, parce qu'on a tellement peur qu'il manque de monde
01:26:40 que maintenant, on va former des jeunes de 19 ans.
01:26:42 - On a tout été des agents privés.
01:26:43 Apparemment, on est encore à la moitié.
01:26:45 Il manque que la moitié.
01:26:46 - Voilà, donc on va trouver des jeunes.
01:26:47 On va trouver des jeunes.
01:26:48 Et ensuite, les bouquinistes vont nous manquer.
01:26:51 Vous savez ce qu'ils vont faire aux bouquinistes ?
01:26:52 Ils vont leur demander de désinstaller alors que c'est l'âme de Paris.
01:26:55 - J'ai vu passer ça, alors ça peut paraître anecdotique
01:26:57 et vu sous l'angle du phénomène.
01:26:59 - Non, parce que ça fait partie de l'âme de Paris, les bouquinistes.
01:27:00 - Voilà, mais moi, je trouve que ça n'est pas anecdotique.
01:27:03 Moi, j'ai grandi à Paris.
01:27:04 Les bouquinistes, ça a toujours baigné mon enfance.
01:27:07 Et effectivement, de ce que j'ai compris,
01:27:09 ils vont les démonter pour les remonter après.
01:27:11 Mais ça veut dire que pendant les JO, on va perdre une facette de l'identité de Paris.
01:27:14 - Alors que les touristes viendront découvrir un peu d'âme de Paris.
01:27:18 - Donc, je n'ai pas compris la motivation réelle de démonter les bouquinistes.
01:27:21 - Normalement, les travaux s'arrêteront aussi,
01:27:22 parce que c'est l'âme de Paris aussi, les travaux.
01:27:23 Donc, heureusement, il y aura aussi ce côté-là de l'âme de Paris.
01:27:26 - Visiblement.
01:27:27 - Arnaud Ascoy, merci d'être avec nous.
01:27:29 Donc, vous interprétez Brel.
01:27:30 Vous serez à l'Olympia, quand ça ?
01:27:31 - Le 8 octobre.
01:27:32 - À quelle heure ?
01:27:33 - À 16h.
01:27:34 - On a l'affiche, normalement.
01:27:35 - Et Jacques Brel étant décédé le 9 octobre 1978,
01:27:39 la date n'a pas été choisie au hasard.
01:27:41 - On écoute un extrait ?
01:27:42 Allez, on écoute "La valse à mille temps".
01:27:44 Vous allez voir, c'est saisissant de ressemblance.
01:27:48 - Une valse à cent ans, une valse à cent ans,
01:27:51 une valse à cent ans, chaque quatrième jour dans Paris
01:27:53 que l'amour rafraîchit au printemps.
01:27:54 Une valse à mille temps, une valse à mille temps,
01:27:57 une valse à mille temps de patienter vingt ans
01:27:59 pour que tu aies vingt ans et pour que j'ai vingt ans.
01:28:00 Une valse à mille temps, une valse à mille temps,
01:28:03 une valse à mille temps, faute seule aux amants,
01:28:05 trois cent trente-trois fois le temps de bâtir un raman.
01:28:07 La la la la, la la la la, la la la la, la la la.
01:28:12 - J'imagine qu'on ne passe pas d'inspecteur de police
01:28:16 à Saussie de Jacques Brel comme ça,
01:28:17 que ça a demandé énormément de travail, Arnaud.
01:28:18 - Oui, bien sûr, bien sûr.
01:28:20 Je rebondis un petit peu sur les images
01:28:21 parce que je suis toujours ému de voir aussi
01:28:23 les deux musiciens qui m'accompagnent.
01:28:25 - On va voir ces images.
01:28:26 - Puisque j'ai la chance d'avoir à mes côtés,
01:28:28 au piano ou à l'accordéon, Roland Romanelli,
01:28:31 qui a donc accompagné la chanteuse Barbara
01:28:33 pendant plus de vingt ans
01:28:34 et qui devait accompagner Jacques Brel,
01:28:36 mais qui malheureusement a mis un terme à sa carrière.
01:28:38 Et puis Jean-Philippe Audin au violoncelle,
01:28:40 voilà, qui est juste magistral.
01:28:43 J'ai un autre extrait,
01:28:45 mythique des mythiques,
01:28:46 le port d'Amsterdam.
01:28:48 - Allons-y.
01:28:49 Dans le port d'Amsterdam,
01:28:51 y a des marins qui boivent
01:28:53 et qui boivent et reboivent
01:28:55 et qui reboivent encore.
01:28:57 Ils boivent à la santé
01:28:59 des putains d'Amsterdam,
01:29:00 de Hambourg ou d'ailleurs en Fins.
01:29:03 Ils boivent eau d'âme
01:29:04 qui leur donne leur joli corps,
01:29:06 qui leur donne leur vertu.
01:29:08 Pour une pièce en or et quand,
01:29:10 s'ils ont bien bu,
01:29:11 se plantent le nez au ciel,
01:29:13 se mouillent dans les étoiles
01:29:15 et ils pissent comme je pleure
01:29:17 sur les femmes infidèles.
01:29:19 Dans le port d'Amsterdam,
01:29:20 dans le port d'Amsterdam,
01:29:22 dans le port d'Amsterdam,
01:29:24 dans le port d'Amsterdam.
01:29:26 - Si je puis me permettre,
01:29:33 c'est vraiment saisissant,
01:29:35 votre interprétation,
01:29:37 sur le physiquement, la gestuelle, etc.
01:29:39 Mais la question que je me pose,
01:29:40 c'est est-ce que vous faites un effort
01:29:42 pour imiter la voix
01:29:43 ou est-ce que c'est votre voix naturelle
01:29:45 qui est celle de Jacques Brel ?
01:29:46 - C'est ma voix.
01:29:47 - C'est incroyable.
01:29:48 Vous avez la même voix que Jacques Brel.
01:29:51 - Pas tout à fait.
01:29:51 - C'est pas une imitation ?
01:29:53 - Non, disons que c'est un ensemble,
01:29:54 effectivement.
01:29:55 Voilà, le physique,
01:29:57 le costume, les lumières, etc.
01:29:59 L'interprétation, la gestuelle, la voix.
01:30:01 Tout ça, c'est un cocktail, voilà,
01:30:03 un petit peu, un petit peu complexe
01:30:05 avec lequel il faut jouer
01:30:07 pour justement ne pas tomber
01:30:08 dans l'imitation.
01:30:10 Et pour, voilà, il y a du Brel,
01:30:12 mais il y a beaucoup de Arnaud Ascoy
01:30:14 dans l'interprétation aussi.
01:30:16 C'est scandaleux.
01:30:16 - C'est combien d'heures de travail ?
01:30:18 - C'est, bah écoutez, moi,
01:30:19 j'ai commencé il y a à peu près,
01:30:20 il y a une petite dizaine d'années.
01:30:21 Maintenant, j'ai commencé
01:30:22 en chantant dans la rue,
01:30:23 en bas de la rue Mouffetard,
01:30:26 avec mon petit ampli
01:30:27 et puis mon petit micro.
01:30:28 Et puis après, de fil en aiguille,
01:30:29 c'est l'avantage d'habiter à Paris.
01:30:31 Et puis bon, moi, je suis un petit parisien.
01:30:33 Voilà, j'ai eu l'occasion
01:30:34 de rencontrer Laurent Delahousse
01:30:35 par hasard dans la rue.
01:30:37 Donc, je me suis retrouvé à tourner
01:30:38 un jour un Destin Jacques Brel avec lui.
01:30:40 J'ai rencontré Michou,
01:30:41 donc j'ai chanté un petit peu
01:30:42 au cabaret de Michou aussi
01:30:43 pendant deux, trois ans.
01:30:45 Et puis voilà.
01:30:46 - Et racontez-nous comment vous avez
01:30:47 l'idée d'interpréter Jacques Brel.
01:30:49 - Ah mais c'est même pas une idée.
01:30:50 C'est quelque chose qui m'est tombé dessus
01:30:52 et qui s'explique difficilement.
01:30:53 C'est-à-dire que j'étais,
01:30:54 bah moi, j'étais en planque.
01:30:56 Voilà, j'étais détective privé.
01:30:58 J'étais en planque dans un appartement.
01:31:00 J'étais en train de surveiller un Porsche.
01:31:01 Les heures passaient.
01:31:02 Je me suis permis,
01:31:03 je sais les gens de qui je,
01:31:05 de chez qui je planquais,
01:31:06 puisqu'en l'occurrence,
01:31:07 c'était les clients.
01:31:08 Je me suis permis de prendre
01:31:10 le premier CD qui m'est tombé
01:31:11 sous la main pour mettre
01:31:12 un petit peu de musique.
01:31:12 C'était Jacques Brel.
01:31:14 Alors moi, j'écris de la poésie
01:31:15 depuis que j'ai 18 ans.
01:31:16 J'ai été...
01:31:17 - Et vous avez quand même
01:31:17 déjà dit auparavant
01:31:18 que vous ressemblez à Jacques Brel.
01:31:20 - Oui, depuis mon adolescence.
01:31:21 - Ah oui ? - J'y ai droit.
01:31:22 - Oui, oui. Alors moi,
01:31:23 j'ai grandi dans les années 80.
01:31:24 J'ai grandi avec les mouvements
01:31:25 musicaux des années 80.
01:31:27 Donc Jacques Brel, c'était pas du tout
01:31:28 ce que j'écoutais.
01:31:29 Mais effectivement,
01:31:30 ça devenait un jeu pour moi.
01:31:32 Les gens me montraient dans la rue,
01:31:34 m'interpellaient et c'était...
01:31:35 Et je trouvais ça plutôt...
01:31:36 plutôt sympathique.
01:31:37 Alors voilà, pourquoi tout à coup,
01:31:39 comme ça ?
01:31:40 Alors moi, je sais que
01:31:41 quand j'ai écouté ce CD,
01:31:42 j'ai été complètement saisi
01:31:43 par les textes, l'interprétation.
01:31:45 Et puis, ben voilà,
01:31:48 quand on est tout seul,
01:31:49 on se met à chantonner un petit peu.
01:31:50 J'étais pas chanteur,
01:31:50 je chantais pas particulièrement.
01:31:52 Ma voix s'est posée assez facilement
01:31:54 sur la sienne.
01:31:54 J'ai trouvé ça génial.
01:31:56 Le soir même, je décidais
01:31:58 de fermer la société
01:31:59 et de me lancer dans cette aventure.
01:32:01 Donc j'ai bossé, bossé, bossé, bossé
01:32:03 pour répondre à votre question.
01:32:04 J'ai pris des cours de chant
01:32:05 immédiatement.
01:32:06 J'ai travaillé tous les jours.
01:32:07 J'ai appris des chansons.
01:32:08 Pour faire en octobre
01:32:09 votre premier Olympia.
01:32:10 Pour faire en octobre
01:32:10 mon premier Olympia.
01:32:11 Et puis...
01:32:12 Il a fait combien d'Olympia, Jacques Brel ?
01:32:13 Oh, je sais pas.
01:32:14 Je sais pas, pas énormément.
01:32:16 Pas énormément par rapport à un bécau,
01:32:17 par exemple.
01:32:18 Mais bon, il faut savoir qu'on a
01:32:19 déjà fait une cinquantaine
01:32:20 de représentations à Paris,
01:32:22 à la Lombra ou au Théâtre de la Tour Eiffel.
01:32:24 On a déjà fait une quarantaine
01:32:25 de dates en province.
01:32:27 Et puis, on est en tournée.
01:32:29 On reprend le 14 août
01:32:31 et on repart en tournée pour des mois.
01:32:32 Il ne peut pas être la réincarnation
01:32:34 puisque lorsque Jacques Brel est décédé,
01:32:36 j'étais là déjà.
01:32:36 Arnaud avait déjà eu 8 ans.
01:32:38 Il avait eu 8 ans.
01:32:39 Et on revoit l'affiche.
01:32:40 La promesse Brel à l'Olympia,
01:32:42 dimanche 8 octobre 2023 à 16h.
01:32:45 On dit la vérité, Arnaud.
01:32:46 Je vous ai déjà vu en performance.
01:32:49 Et je conseille tout le monde
01:32:51 d'y aller parce que c'est vraiment
01:32:52 saisissant et c'est un très beau spectacle.
01:32:54 Merci beaucoup.
01:32:54 Et n'oublions pas la tournée.
01:32:55 Et n'oublions pas la tournée, bien sûr.
01:32:57 Merci beaucoup, Arnaud, d'être venu
01:32:59 nous parler à la fois de votre passé
01:33:00 d'inspecteur.
01:33:01 Vous reviendrez pour la partie
01:33:02 détective privée parce que je suis sûr
01:33:03 que c'est très intéressant aussi.
01:33:05 Et donc maintenant, pour Jacques Brel.
01:33:07 Merci, Georges Fenech.
01:33:08 Vous êtes là ce soir, Georges.
01:33:10 Merci, Thomas Bonnet.
01:33:11 Merci, Martin Gargnon.
01:33:12 Il est possible qu'on se retrouve
01:33:13 demain, Martin Gargnon.
01:33:14 Amine Elbaïe, merci.
01:33:15 Je rappelle que vos propos n'engagent
01:33:17 que vous et qu'il faut être
01:33:19 toujours très prudent et très
01:33:21 précautionneux quand on parle de sujets
01:33:22 aussi inflammables.
01:33:24 Merci beaucoup, messieurs.
01:33:25 Tout de suite, c'est Thierry Cabane
01:33:27 pour Midi News.
01:33:28 Et moi, je vous retrouve ce soir,
01:33:29 donc avec le sociétaire Georges Fenech.
01:33:30 [Rires]
01:33:31 ♪ ♪ ♪

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