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Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00 Il est quasiment 20h05 sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pro 2 avec Charlotte
00:05 Dornelas.
00:06 J'ai eu très exactement 11h d'avance aujourd'hui.
00:09 Je vous ai annoncé à 9h00 finalement que vous êtes avec nous.
00:12 Ravie de vous retrouver chère Charlotte.
00:14 Philippe Guibert, bonjour, un plaisir.
00:16 Bonjour Philippe.
00:17 On est avec Elisabeth Lévy bien sûr et Alexis Isard, vous êtes député renaissance de
00:22 l'Essonne.
00:23 Merci d'être avec nous et on va commencer avec une actualité qui vous concerne, du
00:26 moins qui concerne la majorité, puisqu'à peine une semaine, franchement, à peine une
00:31 semaine après le remaniement, Pape Ndiaye est donc recasé au Conseil de l'Europe qui
00:36 n'a rien à voir, je le dis aux téléspectateurs, avec l'Union Européenne.
00:39 En tant qu'ambassadeur permanent, il représentera la France.
00:42 La décision a été validée en Conseil des ministres.
00:46 Augustin Donadieu va tout nous expliquer.
00:48 Certains en coulisses disent que c'est un placard doré.
00:53 Oui, je crois.
00:54 Oui, enfin peut-être qu'il aurait été judicieux de le faire peut-être un peu plus
00:58 tard.
00:59 A part si son bilan a été formidable à l'éducation nationale et qu'il a été tellement
01:04 bon à l'éducation nationale qu'il fallait vite, très très vite lui trouver un poste.
01:07 Le Conseil de l'Europe étant très woky, il s'y sentira très bien.
01:09 On va voir un peu, parce qu'effectivement il y a eu quelques polémiques au Conseil
01:13 de l'Europe ces derniers temps.
01:14 Il va défendre le voile.
01:15 Augustin Donadieu d'abord et ensuite on en parle.
01:18 Bon, vous êtes chaud là.
01:19 À peine évincé, déjà recasé, Pape Ndiaye n'aura pas attendu longtemps avant
01:24 de savoir où poser ses cartons.
01:25 L'ancien ministre de l'éducation nationale a été nommé en Conseil des ministres, ambassadeur,
01:32 représentant permanent de la France auprès du Conseil de l'Europe.
01:35 Il dépendra du ministère de l'Europe et des affaires étrangères.
01:38 Concrètement, Pape Ndiaye ne prendra pas de décision.
01:42 Il sera chargé de défendre et promouvoir les positions françaises, mais surtout il
01:47 siégera chaque semaine au sein du comité des ministres du Conseil, dont la fonction
01:52 essentielle est d'assurer l'exécution par les 46 Etats membres des arrêts et de
01:57 certaines décisions de la Cour européenne des droits de l'homme.
02:01 La représentation permanente de la France auprès du Conseil de l'Europe n'est pas
02:04 une institution européenne en soi, c'est une organisation de contrôle et de défense
02:10 des décisions.
02:11 Depuis trois ans, ce poste d'ambassadeur est occupé par Marie Fontanel, qui a quitté
02:17 ses fonctions huit jours avant le remaniement en France, comme quoi le calendrier est plutôt
02:22 bien fait pour ne pas laisser ce poste vacant trop longtemps, un poste considéré comme
02:28 certain comme un placard d'or.
02:30 Je rappelle aux téléspectateurs que le Conseil de l'Europe s'est souvent malheureusement
02:36 signifié pour quelques polémiques, et notamment cette campagne qui avait été financée par
02:40 l'Union européenne via son programme "Droit, Égalité, Citoyenneté" avec cette femme
02:45 en hijab, avec une campagne qui a été d'ailleurs vivement critiquée à l'époque par Marlène
02:51 Schiappa d'ailleurs au ministère.
02:52 On a du mal à comprendre ce recasage.
02:54 Je vous laisse la parole, vous avez la primeur bien sûr, Alexis Isard.
02:58 Pas aimable.
02:59 J'imagine.
03:00 Allez, vous voulez que je vous donne tout de suite les rames ?
03:03 Non, non, non, pas du tout.
03:04 Moi je trouve que ce débat il est assez intéressant parce que pendant de nombreuses années, on
03:09 a eu des hommes politiques qui vivaient de la politique, qui ont fait de la politique
03:12 toute leur vie.
03:13 Ils auraient voulu faire de la politique autrement, avec des hommes politiques qui passent en
03:15 politique, qui retombent dans le privé, qui potentiellement pourraient refaire de la politique
03:19 un jour.
03:20 Mais en fait, on n'y arrive pas parce que si Papendia avait décidé de partir dans le
03:23 privé, aller à la tête d'une boîte en lien avec peu importe quel secteur, éventuellement
03:28 l'éducation, déjà il n'aurait pas pu le faire avec la haute autorité de transparence
03:31 de la vie publique d'une part.
03:33 Et en plus dans l'opinion publique, ce serait passé comme il aurait profité de sa situation
03:37 pour partir dans le privé.
03:38 Et vous pensez, pardonnez-moi Isa, là vous pensez qu'aux yeux des téléspectateurs,
03:45 aux yeux des Français, on se dit quoi ce soir ?
03:47 Je sais, j'en suis bien conscient.
03:49 C'est pour ça que je trouve ça assez paradoxal.
03:52 La vie après politique Papendia, il doit avoir 57 ans il me semble.
03:56 Il a besoin de continuer à travailler, donc il faut qu'il fasse quelque chose.
04:00 Qu'il reprenne ses livres d'histoire.
04:02 Il le pourrait bien sûr, mais il a décidé d'aller vers une politique.
04:05 Aux yeux des Français, la traduction c'est qu'est-ce qu'il vient faire ici ? Pourquoi
04:10 recaser à ce poste-là ? Après le bilan qu'il a eu à l'éducation nationale, il a tenu
04:15 un an et quelques semaines, malheureusement pour lui et pour la France d'ailleurs, ça
04:20 a été un échec.
04:21 Et aujourd'hui on lui offre un placard doré.
04:24 Donc c'est les copains d'abord.
04:25 On a eu quand même l'avancée de chantier important.
04:27 Ah oui, ça s'est tellement bien passé, ça s'est tellement bien passé qu'ils ont fait
04:31 un virage à 180 degrés.
04:33 C'est-à-dire qu'ils ont vraiment fait un virage et ils sont allés prendre le bras
04:36 droit de Jean-Michel Blanquer à l'époque de l'éducation nationale, avant Papandieye.
04:40 C'est vrai que ce n'était pas facile, je vous avais dit, je vous ai donné les rames
04:42 tout de suite.
04:43 Non, mais c'est un sujet qui est intéressant, je suis content de pouvoir en parler.
04:45 Bien sûr, qu'est-ce que vous en pensez ? Charlotte Dornelas.
04:48 Alors, j'entends beaucoup de gens dire qu'en raison de son bilan, c'est une nomination
04:55 qui est insupportable, qui est pénible.
04:58 Il y a le côté recasage, d'accord, le côté recasage très rapide et le côté bilan de
05:03 Papandieye.
05:04 Mais moi, c'est plus largement que ça, que ça me gêne, c'est que sous Emmanuel Macron,
05:08 toutes les nominations à différents postes, que ce soit au Conseil supérieur de la magistrature,
05:12 que ce soit au Conseil d'État, on se souvient de Thierry Thiau nommé au Conseil d'État,
05:17 que ce soit le défenseur des droits, que ce soit maintenant un ambassadeur auprès
05:20 du Conseil de l'Europe, ce ne sont que des profils qui pointent très à gauche.
05:24 Et donc quand on a Emmanuel Macron qui dénonce à la fois un État profond qui lui résiste
05:31 et qu'en même temps les nominations sous Emmanuel Macron vont toujours dans le même
05:35 sens avec des profils qui sont… excusez-moi…
05:37 Mais le problème, ce n'est pas qu'ils soient à gauche, Charlotte, le problème,
05:40 c'est qu'ils sont tous islamo-gauchistes.
05:42 Non mais c'est…
05:43 Et Thieu Ho, ce n'est pas le problème qu'ils soient à gauche.
05:45 C'est tout en nommance, chère Elisabeth.
05:47 Ce que je veux dire, c'est que moi, je n'ai pas de problème, Papandieye, il prend ce
05:49 qu'il veut par ailleurs, je suis juste en désaccord avec lui.
05:52 Mais en l'occurrence, je note qu'à chaque fois qu'il y a une nomination, c'est toujours
05:55 la même couleur politique qui est choisie.
05:57 Quand vous nommez Elisabeth Guigou et l'ancien directeur de cabinet de la CEDH qui ne pointe
06:02 pas franchement, même au centre droit, ni même au centre gauche d'ailleurs, quand
06:07 vous les nommez au Conseil supérieur de la magistrature, quand vous mettez en effet Thierry
06:11 Thiau, qui est un centre du multiculturalisme et qui a œuvré pour ça toute sa vie, que
06:16 vous le nommez au Conseil d'État, quand vous mettez Claire Hédon, spécialiste discrimination
06:21 à Td Carmonde, défenseur des droits, quand vous mettez Papandieye...
06:24 Le défenseur des droits, il faut juste le supprimer, tout simplement.
06:27 Non mais ça c'est autre chose.
06:29 Philippe, Philippe, allez-y.
06:30 On a vécu son défenseur.
06:31 Est-ce que vous êtes...
06:33 Alors, au-delà du recasage, et peut-être que Charlotte a raison parce que si on reste
06:37 sur le recasage, on reste en surface.
06:39 Le fond du dossier, c'est quoi ? C'est que dans ce Conseil de l'Europe, où finalement
06:43 ce sont des avis, des résolutions, mais c'est quand même un climat qu'on peut apporter.
06:48 Le poids de la France est important dans ces 46 pays membres.
06:52 Je crois que même la Turquie est membre du Conseil de l'Europe.
06:54 On a peut-être besoin de quelqu'un qui défende la France, sa culture, les cultures européennes,
07:00 face à des gens qui ont...
07:02 Des gros mots, des gros mots.
07:04 Le Conseil de l'Europe...
07:05 Le gouvernement culture européenne, France, tout ça, au Conseil de l'Europe, tout ça
07:08 sont des gros mots.
07:09 Le Conseil de l'Europe, puisqu'on s'y intéresse, j'en profite, dispose aussi d'un Parlement
07:12 dont à toute personnelle je fais partie, des parlementaires de chaque pays qui siègent
07:16 et qui aussi font peser le poids de leur pays, donc en l'occurrence pour nous la France,
07:21 dans les décisions du Conseil de l'Europe.
07:22 Donc la France a...
07:23 C'est intéressant, bien sûr.
07:24 Mais c'est pour ça.
07:25 Oui, mais est-ce que par exemple au Conseil de l'Europe, il y a un danger d'intrusion
07:31 par exemple d'un islam politique ?
07:32 Pas via l'arrivée de Papendiaï en tout cas.
07:34 Je ne dis pas Papendiaï bien évidemment, je dis de manière générale.
07:37 Non, ce n'est pas ça que je vous dis.
07:38 Est-ce qu'il y a eu à travers certaines polémiques, et on sait à quel point ce Conseil de l'Europe
07:43 peut avoir...
07:44 Il y a eu des communications qui ont été déplacées.
07:45 Exactement.
07:46 Je ne dis pas Papendiaï encore une fois, je ne mets de côté Papendiaï, je dis qu'au
07:48 sein du Conseil de l'Europe...
07:49 Parlez des communications préalables dont on a parlé tout à l'heure.
07:51 La Turquie par exemple, on a beaucoup parlé des frères musulmans, on est avec cette inquiétude
07:55 qu'au sein de ce Conseil, il y ait des pressions qui soient mises.
07:58 Pas qu'au sein du Conseil.
07:59 Non, pas qu'au sein du Conseil.
08:01 À la limite, on pourrait presque défendre l'idée que de nommer un ancien ministre comme
08:05 ambassadeur au Conseil de l'Europe, ça lui donne un certain poids, une certaine relation
08:09 avec l'exécutif et que donc il est déterminé de faire ce travail mieux que d'autres.
08:13 Si on pousse la logique jusqu'au bout.
08:15 Donc il a un certain poids Papendiaï, il a le numéro de téléphone d'Emmanuel Macron,
08:19 il est la première ministre et du ministre des Affaires étrangères.
08:23 Et il les connaît.
08:24 Donc de ce point de vue-là, du point de vue strictement professionnel, ça ne me paraît
08:28 pas scandaleux.
08:29 Ce n'est quand même pas une promotion, première remarque, ambassadeur auprès du Conseil de
08:34 l'Europe pour un ancien ministre.
08:36 Je suis désolé, ce n'est pas une promotion.
08:38 Et puis deuxième remarque que je voulais faire, et là c'est plus par rapport à Papendiaï,
08:43 je suis très déçu qu'après l'éloge qu'il a fait en sortant de son ministère sur le
08:48 temps de l'éducation, donc il a fait un grand éloge en disant que le temps de l'éducation
08:52 n'est pas le temps politique, ni le temps médiatique, il ne soit pas retourné enseigner
08:58 et chercher ce qui était son job.
09:01 Et je trouve que de ne pas profiter d'une expérience politique mitigée, quand on est
09:07 enseignant-chercheur, oui je suis gentil.
09:09 Non, vous êtes toujours dans la mesure, j'aime votre mesure.
09:11 Voilà, je vous remercie d'apprécier cette dimension.
09:14 Je trouve que c'est dommage de ne pas en profiter quand on est enseignant-chercheur.
09:17 Je vais peut-être mettre le mot de la fin.
09:19 C'est un petit peu de démesure.
09:20 D'abord, ça c'est la France, vous vous plantez, parce qu'excusez-moi monsieur le député,
09:24 je ne veux pas vous peiner, mais vous vous plantez, on vous récompense d'une façon
09:30 ou d'une autre.
09:31 Même si ce n'est pas une récompense, c'est quand même un placard doré.
09:33 Il serait perçu comme une récompense.
09:35 Pardon Philippe, je vais terminer.
09:37 Comme je l'avais dit, il aurait dû, puisqu'on nous dit que c'est un grand intellectuel,
09:43 moi je ne partage pas cet avis, mais c'est un intellectuel, il aurait dû retourner
09:47 à l'université.
09:48 Il n'avait pas de problème justement de recasage.
09:51 Donc déjà, ça c'est la première chose.
09:53 La deuxième chose, c'est que à la fois dans l'Union européenne, au Conseil de
09:57 l'Europe et dans toutes ces instances supranationales, règne un climat que l'on pourrait qualifier
10:02 de wokiste.
10:03 Alors on peut dire que Papandyaï, il ne sera pas député.
10:06 Si, si, si.
10:07 On peut dire que Papandyaï ne sera pas dépaysé.
10:11 Mais moi ce qui me frappe surtout, c'est cette habitude française que quand on se
10:15 plante, il n'y a jamais de sanction, même politique en réalité, quand on se plante,
10:21 c'est pas grave, vous pouvez continuer votre carrière, on va vous filer un poste super
10:25 bien payé avec toutes sortes d'avantages, etc.
10:28 Et je trouve ça moi, assez choquant.
10:31 Et par ailleurs, vous avez raison de souligner une chose, quand le Conseil de l'Europe a
10:37 fait cette campagne "mon voile, mon choix, la liberté c'est le voile", etc.
10:40 La liberté est dans le hijab.
10:42 La liberté est dans le hijab.
10:43 Il y a eu des protestations quand même du gouvernement français.
10:47 Oui, je l'ai signalé, je disais que c'était Marlène Schiappa notamment.
10:49 Mais c'est justement ça le problème en fait.
10:51 C'est bien de protester sur les plateaux, dans une communication, dans des interviews,
10:55 et quand toutes vos nominations vont dans un sens contraire aux protestations que vous
10:58 faites publiquement, c'est exacerbant.
11:00 Alors il faut dire que le Conseil d'Etat nous a quand même déçu en bien sur le football.
11:05 Après, il y a eu des décisions juridiques sur l'interdiction.
11:07 On s'attendait tous.
11:08 Allez dire ça au maire de Mandelieu-Lanapoule, qui depuis 2012 avait interdit New York City
11:15 et qui a été retoqué.
11:16 Ah bah oui.
11:17 Il y a eu une décision, on attendait tous.
11:18 Est-ce que vous voulez qu'on avance un peu ? Je ne veux pas qu'on reste que sur ça.
11:21 Et je le dis aux téléspectateurs, un peu plus tard dans l'émission, on aura des témoignages
11:26 extrêmement forts parce qu'il y avait une marche blanche, vous savez pour Enzo, qui
11:30 est mort dans des conditions atroces, dans l'indifférence médiatique et politique.
11:33 Vous êtes le premier à en avoir parlé.
11:34 Non, je ne suis pas sûr d'être le premier pour le tout parce que je crois que TF1 avait
11:37 fait un sujet.
11:38 Mais ce qui est vrai, c'est que parmi les chaînes d'information, cette marche blanche
11:43 n'a été traitée que par CNews, malheureusement.
11:46 Parlons de l'affaire Traoré.
11:47 Le parquet de Parky a requis ce mercredi un non-lieu après sept ans d'enquête d'expertise
11:52 contre expertise sur la mort en juillet 2016 d'Adama Traoré.
11:56 Ce sont désormais aux juges d'instruction chargés du dossier de prendre la décision
12:00 finale.
12:01 Les explications avec Noémie Schultz.
12:02 À l'issue d'un réquisitoire de plus de 70 pages, le parquet de Paris demande un non-lieu
12:08 dans l'enquête sur la mort d'Adama Traoré en juillet 2016.
12:12 Dans cette affaire très sensible, puisqu'elle est devenue le symbole de la lutte contre
12:17 les violences policières et le racisme, la procureure de la République de Paris estime
12:22 que les causes de la mort d'Adama Traoré ne sont pas évidentes mais qu'il s'agit
12:26 vraisemblablement d'un coup de chaleur.
12:28 Ce jour de juillet 2016, il faisait près de 37 degrés.
12:31 Le parquet considère également que l'interpellation a été très rapide et que si elle a pu contribuer
12:36 à la mort d'Adama Traoré, elle n'a pas été déterminante.
12:39 On peut aussi lire que l'interpellation était justifiée au regard des informations
12:43 reçues par les gendarmes et qu'ils ont utilisé des gestes autorisés avec proportion.
12:49 Les violences sont donc exclues, tout comme la non-assistance à personne en danger.
12:54 Selon le parquet, les gendarmes ont agi dans les règles à partir du moment où ils ont
12:58 constaté le malaise d'Adama Traoré.
13:01 Les avocats des gendarmes ont salué une décision extrêmement motivée qui ne laisse la place
13:06 à aucune zone d'ombre pour aboutir à la mise hors de cause des gendarmes.
13:10 Il revient maintenant au juge d'instruction de trancher et d'ordonner ou pas un non-lieu
13:16 au terme de ces sept années de procédure judiciaire.
13:19 L'avocat des trois gendarmes placé sous le statut de témoin assisté a réagi sur
13:23 notre antenne, c'était avec Florian Tardif.
13:25 Je suis évidemment très satisfait de cette décision qui reflète en fait la teneur réelle
13:32 du dossier.
13:33 Le problème c'est que dans ce dossier d'Adama Traoré, il y a eu une instruction médiatique
13:39 dont je dis qu'elle a été largement mensongère, non pas de la part des médias, mais de ceux
13:43 qui soutenaient ce que prétendument contenait le dossier et puis une instruction judiciaire
13:49 qui aujourd'hui, après 71 pages quand même d'explications du parquet, aboutit à une
13:57 seule logique, le non-lieu, parce qu'il n'y a eu aucune violence commise et parce
14:02 qu'il n'y a pas eu d'abstention des gendarmes pour porter secours à Adama Traoré.
14:06 Et avant de vous donner la parole pour que toutes les parties soient entendues, je vais
14:10 vous donner le communiqué de l'avocat de la famille Traoré, les réquisitions émanant
14:14 d'un procureur de la République soumis au pouvoir exécutif qui décide de rendre
14:18 des réquisitions de circonstances pour des raisons purement politiques en écartant toutes
14:23 les règles élémentaires de droit ne méritent aucun commentaire.
14:26 Si le procureur appliquait le droit et n'était pas contraint de donner un seul avis politique,
14:31 il tirerait la conséquence de ce lien de causalité entre l'interpellation et la
14:35 mort d'Adama Traoré.
14:36 Et enfin, il appartiendra au parquet qui a montré toute son incompétence dans ce dossier
14:41 de donner son avis lorsque les investigations seront terminées.
14:45 Vous avez tout ? 7 ans d'enquête, vous dites que c'est incroyable ?
14:50 Ce communiqué est incroyable parce que depuis 7 ans, il nous explique que ce sont des violences
14:55 policières et des violences, gendarmes en l'occurrence, et des violences racistes.
14:59 Alors, je suis obligée, bien que ça me désole de devoir le faire, de dire que dans les gendarmes,
15:05 si vous voulez, il y en a un qui est noir.
15:07 Donc, si vous voulez, le racisme ne me paraît pas avéré.
15:10 Et ce qui s'est passé, c'est qu'il faisait très chaud, effectivement, et Adama Traoré
15:14 a essayé à deux reprises d'échapper aux gendarmes qui le tenaient, en quelque sorte.
15:19 Et il s'est mis à courir par 40 degrés ou 37 degrés de chaleur.
15:24 Mais ce qui me frappe moins dans ce dossier, parce que j'ai rencontré les gendarmes et
15:28 l'avocat il y a déjà 2 ans avec Erwann Seisneck.
15:31 On avait fait un grand dossier dans Causeur qui a écrit un livre avec la mère d'un
15:35 des gendarmes.
15:36 C'est que ce dossier est exactement à l'identique depuis au moins deux ans.
15:41 Et pourquoi on a dû attendre jusqu'à maintenant ?
15:44 - Sept ans de...
15:45 - Pourquoi on a dû attendre encore alors que tout était clair ?
15:48 Parce qu'ils ont, à cause du chantage à l'émeute, c'est-à-dire qu'ils avaient peur
15:54 que cette décision, ils le disaient, produise des réactions du type de celles qu'on a pu
16:00 voir dans d'autres circonstances.
16:02 Et c'est pour cela, depuis deux ans, le dossier est exactement comme ça.
16:06 - Donc ces 71 pages, elles étaient prêtes depuis deux ans ?
16:09 - Elles étaient prêtes, à l'exception, il faut ajouter, il est vrai que maintenant
16:13 il y a des procédures qui vous permettent de demander des expertises à votre cousine.
16:18 - Non, des contre-expertises, et même il y a eu des expertises par des experts belges.
16:23 On n'a même plus demandé aux experts français.
16:26 - Vous pouvez demander à qui vous voulez.
16:27 - Bon, 7 ans, c'est ça qui surprend également avec des policiers, des gendarmes, pardonnez-moi.
16:34 - Cette affaire est incroyable, je confirme ce que dit Elisabeth Lévy, parce que toute
16:37 personne qui a pris le soin de s'informer, de lire les rapports d'expertise ou de s'informer
16:43 sur ces rapports, savait que cette affaire est une non-affaire.
16:47 Et donc la gauche radicale a le don d'envoyer la gauche, qui en plus suit comme un mouton,
16:55 sur de mauvais dossiers, de fausses pistes.
16:57 Et je trouve ça dramatique pour la gauche.
16:59 Il y a eu une mobilisation autour de cette affaire qui n'était absolument pas…
17:02 - Mais vous avez raison.
17:03 - Et moi ça me choque, parce que je trouve qu'on peut avoir des critiques de la police
17:09 dans certains cas, mais on ne prend pas un dossier comme celui-là, dont toute personne,
17:13 je vous assure, suffisait de demander à des gens qui suivaient le dossier, suffisait de
17:17 lire pour savoir que cette affaire…
17:19 Et donc il n'y a aucune surprise en réalité dans les réquisitions, enfin dans les non-réquisitions
17:24 du parquet.
17:25 Donc cette affaire est une fausse affaire.
17:27 - C'est un symbole de la lutte contre les violences type policière, contre le racisme.
17:32 - C'est un très mauvais symbole.
17:33 - Rappelez-vous quand même que pendant l'affaire George Floyd, Assa Traoré a fait un trait
17:39 d'union entre le drame qui a touché son frère et George Floyd.
17:43 Il y a eu des manifestations dans des conditions, alors que normalement les manifestations étaient
17:47 interdites en juin 2020, si mes souvenirs sont bons, 2021, en disant Assa Traoré-Floyd,
17:54 même combat.
17:55 - Les manifestations ont progressé, les violences policières…
17:58 - J'ajoute juste une phrase, excuse-moi.
18:00 Je regrette que la gauche, qui est censée être sérieuse et responsable, ait suivi
18:05 sur ce dossier la gauche radicale qui a suivi ce mouvement, orchestré par la famille Traoré.
18:10 Je regrette vraiment parce qu'il y a des vrais combats à mener, on prie parfois.
18:15 - Je me souviens aussi de la députée Panot, il me semble, qui portait le fameux t-shirt
18:18 "Adama, si nous n'avons pas la justice, vous n'aurez pas la paix".
18:22 Visiblement, la justice, nous allons l'avoir, donc j'espère qu'on aura la paix parce
18:25 que la justice va être rendue.
18:27 S'il y a un non-lieu, c'est qu'il n'y a pas eu de violences policières et j'espère
18:29 qu'ils prendront les responsabilités des mots qui ont été prononcés.
18:32 - C'est le problème, je ne vais pas répéter ce qu'a dit Elisabeth, mais j'ajouterai
18:36 que sur les sept ans, on a eu une évolution du discours médiatique parce que ce n'est
18:40 pas juste Assa Traoré avec son comité.
18:43 Pardonnez-moi, mais s'il avait suffi de lire et de s'informer, le problème c'est
18:46 qu'il fallait lire les bons journaux aussi.
18:48 Parce qu'Assa Traoré, elle a été mise, il n'y a pas si longtemps que ça, en une
18:51 de journaux quand même assez respectables.
18:54 - Elle a fait la une du Times, elle a fait la une du Times, elle a fait la une de L'Obs,
18:58 le magazine du monde, de L'Obs.
19:00 - Elle a eu un portrait dans le Parisien.
19:02 - Elle a eu…
19:03 - Non, c'est devenue une icône.
19:04 - Elle était dans le Guaradian aujourd'hui.
19:05 - Elle a eu une icône qui n'a absolument pas été discutée, mais surtout son discours.
19:09 Quand vous reprenez au tout début, au moment de la mort d'Adama Traoré, le discours n'est
19:14 pas le même.
19:15 Et aujourd'hui, le comité s'est fait évidemment une spécialité, un des violences
19:19 policières qui n'ont jamais été matérialisées, en l'occurrence, dans l'affaire d'Adama
19:24 Traoré.
19:25 Alors, on nous parlait de placage ventral.
19:26 Alors là, pour le coup, il suffit de demander à un policier.
19:28 Déjà, ça n'existe pas, un placage ventral.
19:30 Ce n'est pas une technique policière ni gendarmesse, pour reprendre le mot, d'Elisabeth.
19:34 Ensuite, c'était la question du racisme qui est apparue tardivement dans le discours
19:39 d'Asa Traoré pour la bonne et simple raison que d'abord, initialement, c'était son
19:42 frère qui était visé, lui s'échappe, il est simplement poursuivi.
19:45 Ensuite, ils se sont fait une spécialité de quoi ? De dénoncer les contrôles d'identité.
19:49 Mais dans la mort d'Adama Traoré, il n'y a pas de contrôle d'identité.
19:52 Ce n'est pas un contrôle d'identité, c'est une interpellation dans le cadre d'une
19:56 enquête de son frère pour extorsion de fonds sur personnes vulnérables.
19:59 Elle oublie de le préciser.
20:00 Ensuite, on a la lenteur de la justice.
20:02 Mais pourquoi cette en ? Il y a en effet la peur de rendre le non-lieu, parce que c'était
20:07 déjà évoqué.
20:08 Mais il y a aussi le fait qu'à chaque fois qu'il y a une expertise qui conclut à une
20:11 mort naturelle du fait d'une malformation, il demande une contre-expertise.
20:14 Donc, vous ne pouvez pas à la fois rendre la justice lente et dénoncer la lenteur
20:18 de la justice.
20:19 Et enfin, ils se battent contre un système qui a été quand même d'une douceur à
20:23 son égard par rapport aux mensonges permanents d'elle et des avocats.
20:27 Parce que là, le communiqué, c'est du mensonge.
20:29 Tout simplement, il y a des accusations qui sont même graves.
20:32 Qui sont même graves.
20:33 Et enfin, le slogan du comité Adama, pas de justice, pas de paix.
20:41 Mais même ça, c'est insupportable.
20:43 Parce qu'on comprend dans le communiqué que ce n'est pas la justice qu'ils veulent.
20:45 C'est leur réponse, simplement.
20:47 C'est même ces mêmes individus qui aujourd'hui attaquent les forces de l'ordre parce que
20:52 les forces de l'ordre sont en colère quand l'un des leurs est en désorption.
20:56 Mais bien sûr, c'est un autre débat.
20:57 Mais je veux simplement dire que faites ce que je dis, mais pas ce que je fais.
21:00 Vous avez dans la colère des policiers, évidemment, une somme de choses différentes, notamment
21:07 sur leur métier.
21:08 Mais il y a, pardonnez-moi, parce que là, je vois bien ce qui va se passer dans les
21:10 jours qui arrivent.
21:11 Tout le monde sur les plateaux va arriver en disant c'est incroyable dans l'affaire.
21:13 On savait tous que ça allait finir par un non-lieu.
21:15 Vous voulez qu'on remette les bandes il y a trois ans, il y a quatre ans, au moment
21:18 du j'accuse d'Assa Traoré ?
21:19 Et le monde, c'était le même cirque.
21:20 La publicité, on va revenir, mais effectivement, on va faire un lien juste après la publicité
21:25 avec cette fronte des policiers, ce ras-le-bol.
21:27 Moi, je parle de choc post-traumatique du côté des policiers avec cette cinquième
21:33 journée de mobilisation du côté de Marseille, mais pas que, à Nice, à Menton et en région
21:39 parisienne.
21:40 La publicité, on revient dans un instant et on reviendra également sur cette marche
21:43 blanche, l'émotion et le choc d'un village et la mort d'Enzo, 15 ans, tué pour un regard.
21:48 20h30, le point sur l'information, Adrien Fontenot et on reprend l'heure des pro 2.
21:58 Soupçonné d'avoir renversé un enfant à Beauvais à l'occasion d'un rodéo urbain,
22:02 un motard de 28 ans avait rendez-vous aujourd'hui avec la justice.
22:05 Interpellé le 28 mai dernier, il avait reconnu les faits et l'homme a été condamné à
22:08 24 mois de prison, dont 16 avec sursis probatoires.
22:11 Il restera donc 8 mois sous bracelet électronique avec obligation d'indemniser la famille.
22:15 Le compte à rebours est lancé à un an des Jeux Olympiques de Paris au pied de la Tour
22:20 Eiffel.
22:21 Les minutes et secondes défilent avant la cérémonie d'ouverture qui prendra place
22:23 sur la Seine.
22:24 Pour Tony Estanguet, président du comité d'organisation des Jeux, le niveau d'ambition
22:28 et de préparation sont maintenus.
22:29 La France sera prête en temps et en heure.
22:31 Et puis on vient de l'apprendre, la chanteuse irlandaise Sinead O'Connor est morte à 56
22:36 ans, un an et demi seulement après la mort de son fils de 17 ans qui avait mis fin à
22:40 ses jours.
22:41 À l'époque, l'artiste avait laissé entendre qu'elle comptait en faire de même.
22:44 Sinead O'Connor était principalement connue pour sa reprise en 1990 du tube de Prince,
22:49 "Nothing compares to you".
22:50 Très belle action Adrien Fontenot, merci pour le point sur l'information.
22:54 On est au cinquième jour de fronde des policiers et une fronde qui est loin de s'estomper
22:59 bien au contraire.
23:00 J'ai contacté quelques responsables de police pour savoir si on pouvait faire une liste
23:05 non exhaustive des forces de l'ordre.
23:08 À Monton, à Nice, à Marseille, sur Paris Petite Couronne, dans des commissariats de
23:16 la capitale, au Lila.
23:19 Bref, c'est en train de prendre et ça ne s'estompe pas.
23:23 Je crois que la décision sera le 4 août pour savoir s'il va être libéré ou pas.
23:27 En tout cas, qui sera placé sous contrôle judiciaire et non en détention provisoire.
23:31 Laurent Nunez qui a réagi ce matin, on a voulu apporter quand il dit "on" c'est lui
23:35 et le DGPN, apporter notre soutien à la police.
23:38 C'est raté.
23:39 Nous avons tenu à apporter un soutien à la police, encore une fois, qui parfois par
23:43 une minorité de personnes, j'insiste bien, une minorité de personnes, est souvent critiquée.
23:48 On parle de racisme systémique, on parle de violence policière et les policiers ont
23:52 besoin aussi de considération parce que sans eux, il n'y aurait pas de démocratie.
23:55 C'était aussi pour essayer de tenter de calmer la situation au vu de la colère exprimée
24:00 ces derniers jours ?
24:01 Sans doute, mais c'est surtout un message de soutien.
24:04 Nous leur affirmons chaque fois que nous en avons l'occasion.
24:06 Pourquoi Philippe Guillière vous dites qu'il n'a pas réussi à soutenir les forces de
24:10 l'ordre ?
24:11 Peut-être qu'il a évité un raz-de-marée de mobilisation sur l'ensemble du pays ?
24:17 Je ne crois pas.
24:18 Je pense qu'il aurait pu...
24:19 La déclaration qui a choqué tout le monde, enfin en tout cas qui a suscité du débat
24:23 sur la détention provisoire, qui est quand même allée très loin pour des hauts fonctionnaires
24:27 qui connaissent parfaitement la loi et l'état de droit, n'a absolument pas contribué au
24:32 calme de cette fronde, qui d'ailleurs a des causes profondes par ailleurs, bien au-delà
24:38 de la question de la détention provisoire.
24:40 Mais je constate simplement que cette tactique qui a été mise au point par Gérald Darmanin
24:45 implicitement ou par le pouvoir, on ne sait plus trop, compte tenu des informations multiples,
24:50 mais vous en avez peut-être, monsieur le député, cette tactique d'apaisement de la police n'a
24:57 absolument pas fonctionné.
24:58 Parce qu'il me semble qu'il y a des questions de fonds et des réponses de fonds à apporter
25:03 qui vont bien au-delà de la détention provisoire et qui pour l'instant ne sont absolument pas
25:07 apportées par le gouvernement, qui n'ont pas été apportées par le président de la
25:10 République lundi, admettons qu'il était à Nouméa, mais qui méritent de la part du
25:15 gouvernement de prendre l'initiative parce qu'on ne peut pas continuer comme ça.
25:19 Cette situation de fronde de la police, c'est quand même à peu de précédent.
25:24 Ce que demande la police, tout simplement, c'est d'être soutenu.
25:28 Nous, on leur a montré pendant de nombreuses années qu'on les soutenait de manière matérielle.
25:34 On les a rééquipés, on a augmenté les effectifs.
25:36 Aujourd'hui, ils ne se sentent pas soutenus dans le cadre des émeutes où leur usage
25:41 de la violence légitime est remis en question, dans le sens où ils ne pourraient pas poursuivre
25:46 des délinquants qui font des courses poursuites en voiture, ils ne pourraient pas interpeller
25:50 des délinquants et ce n'est pas le cas.
25:51 Et moi, je tiens à le rappeler ce soir, on a un soutien franc et définitif à la police.
25:57 Ça, c'est sûr et certain.
25:58 Malheureusement, j'ai l'impression que le discours a évolué.
26:02 C'est-à-dire que quand vous avez un président de la République qui surbrute il y a quelques
26:06 années, parle de violence policière, quand j'ai parlé juste avant la publicité de
26:10 choc post-traumatique, je peux vous assurer que violence policière, ces deux mots, ils
26:14 sont encore dans toutes les têtes des forces de l'ordre.
26:16 Vous avez le chef de l'État qui parle de violence policière.
26:19 Aujourd'hui, on en voit les conséquences.
26:21 Quand vous avez un ministre de l'Intérieur qui appelle à l'exemplarité Christophe
26:25 Castaner des forces de l'ordre au moment de l'affaire George Floyd en disant "ça
26:29 ne me dérangerait pas de poser un genou à terre", choc post-traumatique également.
26:32 Mais si, ça s'accepte.
26:33 Mais si, bien sûr que si, c'est la violence.
26:34 C'est important.
26:35 Mais c'est…
26:36 Je peux me permettre.
26:37 Vous dites…
26:38 Oui, allez-y, bien sûr.
26:39 Ce qui est important, je crois, c'est que les enquêtes qui sont faites sur la police
26:41 en cas de débordement, elles sont extrêmement importantes.
26:44 Moi, je crois sincèrement que c'est légitime et que c'est souhaité, c'est souhaitable
26:48 parce qu'en cas de débordement de la police, il faut qu'elle soit sanctionnée.
26:52 Il n'y a aucun débordement qui peut être accepté.
26:53 Mais en revanche, lorsque l'enquête est irréprochable, on ne peut pas dire qu'il
26:57 y a de la violence dans toute la police.
26:58 Il peut y avoir des faits de violence dans la police, mais la police n'est pas violente.
27:01 Charlotte Orlade.
27:02 À chaque fois qu'il y a une histoire comme ça, on répète tous qu'il est souhaitable
27:07 et légitime, ce que vous venez de dire d'ailleurs, que les policiers qui agissent mal soient sanctionnés.
27:11 C'est déjà le cas.
27:12 Ce n'est pas souhaitable.
27:13 C'est souhaitable, mais c'est déjà le cas.
27:16 Et c'est légitime, c'est tellement légitime que c'est mis en place.
27:18 Ce n'est pas ça qui est contesté.
27:20 C'est simplement que vous avez dans l'affaire de Nahel, dans l'affaire qu'il y a à Marseille,
27:25 un procès qui est déjà terminé, à la fois médiatiquement et même, je suis désolée
27:30 de vous dire, que le président de la République a eu deux paroles très différentes ces derniers
27:35 temps vis-à-vis des policiers.
27:37 Un, vous avez la mort de Nahel.
27:38 Le président de la République s'exprime, l'enquête est à peine ouverte et il dit
27:42 c'est un geste inexcusable et inexplicable.
27:44 Il termine donc l'enquête avant qu'elle commence.
27:46 Quand il est interrogé sur la détention provisoire du policier à Marseille, il ne
27:50 commande pas les affaires en cours.
27:51 Mais comment voulez-vous que les policiers acceptent ça ? C'est insupportable.
27:55 Donc ce n'est pas la question de les policiers sont au-dessus des lois ou en dessous des
27:58 lois ou je ne sais pas quoi.
27:59 Non, ce n'est pas du tout cette question-là.
28:02 La déclaration de la DGPN pose cette question-là quand même.
28:05 Non, ce n'est pas vrai.
28:06 Non, pas du tout.
28:07 D'abord, la déclaration du DGPN, elle a été torturée dans tous les sens.
28:09 Il s'extrait.
28:10 Si, je suis désolée, il s'extrait.
28:11 Il dit clairement les choses.
28:12 Il parle en général.
28:13 Il ne parle pas de cette affaire.
28:14 Vous avez lu l'intégralité de son interview ou pas ?
28:15 Oui, enfin, en tout cas, le passage.
28:16 Le passage, ce n'est précisément pas l'intégralité.
28:17 Sur la détention provisoire, il dit un truc clair.
28:18 Oui, sauf qu'il s'extrait précisément du cas particulier puisqu'il n'a pas le
28:19 dossier.
28:20 Vous ne l'avez pas non plus, je ne l'ai pas.
28:21 Aucun de nos confrères ne l'a.
28:22 Non, mais il dit de façon générale.
28:23 Il pose une question de principe.
28:24 Et comme d'habitude, comme d'habitude, dans ce cas comme dans les autres, les seuls
28:27 qui parlent sont les avocats.
28:28 Ils font leur métier.
28:29 Mais les policiers ont un devoir de réserve, les magistrats ont un devoir de réserve,
28:40 donc vous avez les avocats.
28:42 Or, vous vous souvenez-vous dans l'histoire, dans l'affaire de Nahel, vous avez Maître
28:46 Bousserou, bien connu, on fait le lien avec notre affaire Traoré précédente.
28:50 Maître Bousserou qui vient, qui dit le policier a menti, la procédure je ne sais pas quoi,
28:54 il y a un fou en écriture publique.
28:56 Qu'est-ce qu'on apprend une fois que l'enquête est faite et que le parquet livre ses enquêtes
29:02 lors de la prolongation de la détention provisoire ? Qu'il n'y a pas de fou en écriture publique
29:05 parce qu'il n'y a pas d'écriture publique, que le policier n'a pas menti, c'était au
29:08 centre de commandement que ça a été écrit.
29:09 Donc, tout le discours médiatique et politique jusque dans la bouche du chef de l'État repose
29:16 sur quelque chose qui n'est pas justifiable.
29:17 Et de la première ministre qui a été encore plus claire.
29:20 Mais c'est tout ça en plus évidemment du travail de policier qui est extrêmement compliqué,
29:24 qui repose tout ce qui ne va pas dans la société.
29:26 Mais tout ça en plus, et à chaque fois qu'il y a quelque chose, l'enquête est terminée
29:30 avant d'avoir commencé.
29:31 Vous savez, moi j'ai un souvenir d'une manif de policiers où des policiers m'ont dit "nous
29:35 demandons à nos enfants de ne jamais dire qu'ils sont enfants de policiers".
29:40 Je ne sais pas si vous vous rendez compte ce que ça signifie pour un père de devoir
29:44 dire à ses enfants "tu caches ce que je suis".
29:46 Est-ce que c'était à la manifestation au pied de l'Assemblée nationale ?
29:49 Non, c'était pas celle-là, c'était une autre manif qui était, je me rappelle, c'était
29:52 Boulevard Beaumarchais.
29:53 Une manif de policiers comme il y en a eu quelques-unes.
29:56 Donc évidemment, je m'associe tout à fait à ce que dit Charlotte et les propos de la
30:00 Première Ministre après la mort de Nael étaient encore bien plus graves.
30:04 Mais il me semble que, si vous voulez, le problème, et là, Philippe, Charlotte a raison,
30:08 le DGPN demandait, alors peut-être que ça n'est pas, effectivement, ça ne va pas se
30:13 décider dans un journal, ça pourrait se décider à l'Assemblée.
30:16 Oui, donc ça n'aura pas changé.
30:17 Je finis Philippe.
30:18 Oui, mais ne vous énervez pas.
30:19 Il demandait, en quelque sorte, que, si vous voulez, la détention provisoire, qui est
30:24 l'exception, et vous savez combien de fois nous commentons ici des gens qui ne sont pas
30:29 mis en détention provisoire alors qu'ils ont été vus faisant des choses graves, il
30:33 demandait qu'elle ne soit pas appliquée aux policiers.
30:34 Et moi, ce que je vois, c'est qu'à aucun moment dans ces affaires, alors que c'est
30:38 le corps le plus contrôlé de l'État, on ne tient compte, si vous voulez, de la difficulté
30:43 du métier et du fait que dans leur métier, le recours à la force n'est pas simplement
30:49 là pour faire joli, c'est leur métier.
30:51 Malheureusement, pour que force reste à la loi, il faut qu'il y ait force.
30:55 La justice, elle tient compte du fait que c'est extrêmement rare que les policiers
30:58 soient placés en détention et d'ailleurs, lorsque ça arrive, ça fait toujours un fait
31:01 médiatique.
31:02 Écoutez, moi, j'ai quand même le sentiment, alors quand on parle avec des policiers, peut-être
31:06 que ma sympathie pour ce corps m'égare, mais quand on parle avec des policiers, quand on
31:10 parle avec des policiers, ils ont ce sentiment que c'est tout de suite, c'est tout de suite
31:15 et fort.
31:16 Elisabeth, est-ce qu'on peut te répondre ?
31:17 Bien sûr.
31:18 Et plus court, s'il vous plaît, parce qu'il ne nous reste que 15 minutes.
31:21 La Constitution l'accepte.
31:22 S'il y a un débat sur la détention provisoire qui ne concerne pas que les policiers dans
31:26 ce pays de manière générale, qui est lié en bonne partie à l'ordre de la justice,
31:30 qui répond à des critères précis, je veux bien, mais de dire, comme tu l'as dit, que
31:35 parce qu'ils ont l'usage de la force, ils devraient être protégés de la détention
31:38 provisoire, pardon Elisabeth, ça n'a aucun sens.
31:41 Mais c'est pas ça que j'ai dit ! Tu ne peux pas déformer mes propos comme ça, j'ai dit
31:43 qu'on doit tenir compte de la spécificité de la force.
31:46 Mais comment veux-tu que tout le monde en tienne compte ?
31:47 Non, mais je ne vais pas dire ce que tu dis que j'ai dit.
31:49 Tout le monde en tient compte.
31:50 Bon, d'accord.
31:51 Le fait, pardon, on pourrait dire le contraire.
31:52 Et ensuite, je voudrais qu'on parle d'être plus en force.
31:53 On pourrait dire le contraire.
31:54 Vraiment, s'il vous plaît.
31:55 Sur l'usage de la force.
31:56 On prend le temps pour revenir sur cette marche blanche.
31:58 J'ajoute simplement, parce que le débat sur la détention provisoire, Philippe dit
32:04 qu'on peut avoir un débat sur la détention provisoire qui ne concerne pas que les policiers.
32:07 Je précise, nous avons en permanence dans ce pays un débat sur la détention provisoire
32:12 qui devient interdit par les mêmes qui l'opposent toute l'année quand il s'agit des policiers.
32:16 C'est quand même dingue.
32:17 Oui, c'est pour ça.
32:18 Et c'est ça qui rend fou.
32:19 Le DGPN, lui, il l'a réservé qu'aux policiers.
32:21 Il ne l'a pas posé de manière...
32:22 Mais en tous les cas, c'est l'une des raisons de la colère des policiers aujourd'hui.
32:26 La raison de la colère des forces de l'ordre, c'est qu'ils vont pour interpeller des gens
32:32 et la justice les envoie dehors 48 heures plus tard.
32:37 Pas toujours, Eliott.
32:38 Il ne faut pas dire que les choses sont sûres.
32:39 Pas toujours bien sûr.
32:40 Dans 90% des cas.
32:41 C'est pas vrai quand même.
32:42 Mais je vous ai donné cet exemple.
32:43 On a bien vu lors des émeutes que ce n'était pas le cas.
32:46 On ne peut pas caricaturer la justice non plus.
32:48 Et pendant la réforme des retraites, quand vous avez 1600 policiers blessés, qu'est-ce
32:51 qui s'est passé ? Voilà.
32:52 Donc, ce n'est pas toujours le cas.
32:54 Mais malheureusement, les policiers aujourd'hui, j'essaie de comprendre leur colère.
32:59 J'essaie de...
33:00 On est d'accord sur les causes de la colère.
33:01 Attendez, pourquoi de comprendre leur colère ? Parce que je les appelle régulièrement
33:03 pour savoir ce qu'il se passe.
33:04 Parce que c'est quand même particulier.
33:06 Et sur les causes de la colère, on peut être parfaitement d'accord.
33:08 Bon, est-ce qu'on peut parler d'Enzo, s'il vous plaît ?
33:09 À 17h30 aujourd'hui, s'est tenue dans l'indifférence des chaînes d'information une marche blanche
33:14 pour Enzo, 15 ans, tué pour un regard.
33:16 Le drame s'est produit samedi dernier dans son village de Laille-Malherbe, dans l'heure
33:21 petite commune de 1500 habitants.
33:23 La même question, et je n'ai toujours pas la réponse, c'est pourquoi ? Pourquoi ce
33:27 silence ? Pourquoi ce drame n'a pas les mêmes tribunes médiatiques et politiques que les
33:32 autres ? Pourquoi aujourd'hui, on n'a pas eu de message de responsable politique pour
33:38 soutenir la famille, pour rendre hommage à cette adolescente de 15 ans qui a été
33:42 poignardée à mort ? Pourquoi ? Je n'arrive pas à avoir cette réponse.
33:46 Et vous allez entendre, c'est une cellule psychologique qui a été mise en place dans
33:51 le village, 1500 habitants, vous allez entendre la mère d'un des amis d'Enzo, au micro
33:57 de Régine Delfour, qui font en larmes.
33:59 Tout à fait, c'est son frère de cœur.
34:03 Ils étaient tout le temps ensemble, il n'y a pas un jour l'un sans l'autre.
34:08 C'est très compliqué.
34:09 Aujourd'hui, j'ai un enfant qui est dévasté.
34:13 C'est très difficile.
34:17 Il ne parle plus.
34:19 Aujourd'hui, il va être avec la moto de Enzo, son équipement, son casque.
34:25 Actuellement, il se trouve chez la maman, qu'il faudrait conforter.
34:30 Je pense qu'elle a besoin de lui.
34:32 C'est un village peiné, attristé, écœuré par ce qui s'est passé.
34:42 Oui, on est très solidaires parce qu'on est un village, on se connaît tous.
34:48 Nos enfants sont tout le temps ensemble.
34:50 On aurait pu se passer différemment aussi.
34:56 Peut-être d'autres enfants qui auraient été mis dans la même situation.
35:02 C'est difficile aujourd'hui.
35:06 On va lui rendre hommage.
35:10 J'espère que ce genre de choses n'arrivera pas à d'autres moments.
35:19 Parce que franchement, ça fait mal.
35:22 Un témoignage extrêmement poignant quand on entend ça.
35:26 Je reviens sur cette question.
35:28 Pourquoi Enzo, pourquoi Philippe, ces deux personnes ?
35:31 Philippe, 72 ans, dans le Nord, qui a été battu à mort, lynché.
35:34 Pourquoi ces deux personnes, on n'en parle pas ?
35:36 Parce que c'est un fait divers ?
35:38 Parce que c'est quelque chose qui passe ?
35:40 J'entends le tweet de M. Mbappé.
35:42 Pourquoi ? Pourquoi Charlotte, aujourd'hui, on n'en parle pas ?
35:44 Ce n'est pas un petit ange ?
35:45 Ce ne sont pas les bonnes victimes, ce ne sont pas les bons agresseurs.
35:49 Il n'y a pas de discours politique à tenir dessus.
35:52 En tout cas, pas en adéquation avec celui qui est tenu d'habitude.
35:56 Et ce sont des familles, mais la liste est lunaire.
36:01 Il y a quelques années, on avait fait un dossier,
36:04 Valores Actuelles, qui s'appelait "Le massacre des innocents".
36:08 Sur ce genre d'affaires, ce n'est plus du fait divers.
36:11 Quand vous en avez extrêmement régulièrement,
36:14 c'est toujours la même histoire.
36:16 Ce ne sont pas des gens qui croisent pour un regard,
36:18 ce sont des gens qui croisent des sauvages.
36:20 Vous voulez appeler ça comment ?
36:22 Nous, pendant ce temps-là, on a des débats sur
36:24 est-ce que le terme "ensauvagement", c'est le bon ?
36:26 Charlotte vient de donner la réponse à votre question.
36:28 La raison pour laquelle on n'en parle pas,
36:30 c'est parce que dans ce pays,
36:32 de l'ensauvagement, de la barbarie qui s'installe,
36:35 on en a parlé hier soir, de cette intolérance à la frustration,
36:39 parler de cela est considéré, même pas comme de droite,
36:43 c'est d'extrême droite.
36:45 Si vous en parlez le réel, c'est d'extrême droite.
36:47 Donc, notre grande technique, c'est le déni.
36:50 C'est le pays du déni, la France.
36:52 Quand un problème ne correspond pas,
36:55 n'entre pas dans les cases idéologiques convenables,
36:59 eh bien, on les fasse.
37:01 - Vous pensez que ces faits sont terribles.
37:03 Il faut penser au deuil des familles.
37:05 Je ne suis pas sûr que, dans tous les cas,
37:07 l'emballement médiatique soit réellement compatible
37:09 avec le deuil des familles.
37:10 - Qui a pensé au deuil de la famille de Noël ?
37:12 - Bien sûr, c'est aussi le cas.
37:14 - Ce n'est pas une question d'emballement médiatique.
37:16 C'est simplement que...
37:18 - Signalez.
37:19 - Il faut traiter ces sujets-là.
37:21 Il faut donner la parole à ces familles.
37:23 - C'est la justice qui doit traiter ces sujets-là.
37:25 - Évidemment.
37:26 Vous parlez de la justice, il y a deux suspects.
37:29 Il y en a un qui est auteur présumé des faits,
37:31 qui a 16 ans,
37:32 qui est mis en examen pour homicide volontaire.
37:34 Il a été placé en détention.
37:36 Le second qui était à côté,
37:38 qui est mis en examen pour ne donner assistance
37:40 à personne en danger.
37:41 Contrôle judiciaire.
37:43 Voilà, vous voulez parler de justice.
37:45 On va écouter la jeune fille...
37:46 - J'ai quand même l'impression qu'on en parle pas mal
37:48 de ces faits divers.
37:49 Franchement, on ne parle que de ça, non ?
37:51 - Vous avez vu quelqu'un, cet après-midi,
37:53 d'autres chaînes...
37:54 - Je n'ai pas regardé toutes les chaînes de l'Organfo
37:56 cet après-midi.
37:57 - Et le France Inter, radio, tu payes !
37:59 - Juste, s'il vous plaît.
38:00 - Franchement, je suis France Inter,
38:02 dans le paysage médiatique.
38:03 - Mais tu la payes, France Inter,
38:04 c'est la radio que tu payes.
38:05 - C'est quand même les affaires dont on parle.
38:06 - Le président a rappelé quelque chose d'important,
38:08 c'est l'autorité parentale aussi,
38:09 parce que là, on parle d'un jeune de 16 ans
38:10 qui en a poignardé un autre.
38:11 - Peut-être que des messages de soutien
38:14 venant très très haut
38:15 pourraient aussi aider cette famille à avancer.
38:18 Savoir qu'elles sont appuyées de très très très haut.
38:21 Et ce n'est pas le cas pour nous.
38:22 - Je réagis simplement sur la phrase de Philippe.
38:24 Philippe, vous venez souvent sur des plateaux sur CNews.
38:29 Et vous dites vous-même, je ne regarde pas ailleurs.
38:31 C'est précisément la raison pour laquelle CNews
38:34 est si régulièrement attaquée.
38:36 C'est que la hiérarchie des faits qui sont traités
38:38 et l'importance donnée à certains faits
38:41 qui sont par ailleurs invisibilisés,
38:43 c'est exactement la raison pour laquelle
38:45 CNews est parfois accusée.
38:47 - Si je peux me permettre,
38:48 BFM, pour ne pas citer ce concurrent,
38:51 parle très souvent de faits divers.
38:53 - Mais ce n'est pas la question du fait divers précisément.
38:55 Vous pouvez le traiter comme un fait divers.
38:58 Vous pouvez le traiter exactement comme un fait divers.
39:01 C'est-à-dire à chaque fois qu'il se passe quelque chose,
39:03 mettre un bandeau, l'évoquer trois minutes
39:05 ou en faire un entrefilet dans votre journal.
39:07 - Pas que trois minutes.
39:08 - Vous pouvez aussi lier toutes ces familles.
39:11 Toutes ces familles, elles sont extrêmement nombreuses.
39:13 Et si on fait pour un regard,
39:15 il y en a extrêmement souvent.
39:17 Ce n'est plus un fait divers.
39:18 Quand ça revient, quand vous avez peur
39:20 que vos enfants sortent et que ça leur arrive
39:22 dans un village ou dans une grande ville.
39:23 - L'idée n'est évidemment pas de faire le procès
39:26 ou de mettre la focale sur les lignes éditoriales
39:29 d'autres rédactions et d'autres confrères.
39:31 - Ce n'est pas du tout une question.
39:32 - C'est simplement, moi, ce qui me perturbe,
39:33 c'est qu'aujourd'hui, ce drame-là
39:36 qui pulvérise la vie d'une famille
39:43 avec un village qui est sous le choc,
39:46 avec des cellules psychologiques,
39:48 malheureusement, ça se passe dans l'indifférence
39:50 médiatique et politique.
39:51 Mais il y avait quand même le député de l'heure,
39:53 Philippe Brun, socialiste, qui était sur place.
39:55 On l'entendra si on a un peu de temps.
39:56 Mais je veux qu'on écoute également
39:57 cette jeune fille qui était avec Enzo
40:00 au moment des faits,
40:01 qui a été interrogée toujours par Régine Helfand.
40:03 - Raconter, je ne passerai pas mon temps là-dessus.
40:07 Mais ce n'était pas...
40:09 Un jour, il n'aurait jamais dû vivre ça.
40:11 Ce n'était pas son destin.
40:13 Parce que c'est un enfant qui avait la joie de vivre.
40:16 Il adorait la vie.
40:17 Il profitait de la vie.
40:18 Et ce jour-là, il n'aurait jamais dû être là
40:20 à ce moment-là et vivre ça.
40:22 Enzo, il adorait la vie.
40:24 Franchement, c'était un enfant.
40:26 Il ne pouvait que profiter de la vie.
40:28 Il était toujours heureux.
40:30 Il aimait bien sortir,
40:32 rester avec ses amis, tout ça.
40:34 C'était vraiment un enfant qui avait besoin
40:36 d'avoir la joie de vivre.
40:38 Il ne passait pas une seule journée
40:40 enfermé dans sa chambre,
40:42 à être tout seul.
40:43 C'est un moment très traumatisant,
40:46 très choquant.
40:48 Mais après, estimer que ça va, non.
40:51 Mais je pense que pour l'instant,
40:53 on tient grâce aux nerfs.
40:55 Mais on ne sait pas si ça va durer
40:57 sur le long terme.
40:58 Après, je lui ai fait la promesse de rester,
41:00 de prendre soin de sa famille.
41:02 Donc, je respecterai ce que je lui ai dit.
41:04 Imaginez le courage de cette jeune fille
41:06 qui a 15 ou 16 ans,
41:08 qui a un discours extrêmement digne.
41:10 Imaginez le désastre que c'est
41:13 dans une petite communauté.
41:16 Vous l'arrêtez ?
41:17 Non, pas du tout.
41:18 Je voulais quand même vous répondre
41:20 quand vous dites que le Président
41:21 parle de l'autorité parentale.
41:22 Oui, certes.
41:23 Mais sur un zone, c'est rien.
41:25 Moi, je ne sais pas du tout
41:26 qui sont les agresseurs.
41:27 Je ne sais pas du tout ce qui s'est passé.
41:29 Ils ne sont pas connus des services de police.
41:31 Ils n'avaient aucun antécédent.
41:32 Je ne sais rien.
41:33 Mais excusez-moi,
41:34 ramener l'affaire Nael et l'affaire Desémeut
41:37 derrière à simplement une question
41:39 d'autorité parentale,
41:40 vous avez un éléphant au milieu de la pièce
41:42 dont le Président ne parle pas.
41:43 Parce que vous voyez bien
41:44 qu'il y a quand même là
41:45 la conséquence d'une politique migratoire
41:47 qui n'est pas traitée.
41:48 Et cette façon de ne pas en parler
41:50 ne sert à rien.
41:51 Vous croyez que les gens ne le savent pas ?
41:53 Donc si vous voulez,
41:54 je pense qu'on a un problème
41:55 avec la vérité dans ce pays
41:57 et qu'il serait temps de l'affronter.
41:58 Vraiment.
41:59 Vous ne connaissez même pas
42:00 le profil des agresseurs.
42:01 C'est pour ça qu'on s'éloigne.
42:02 Je ne sais pas.
42:03 Malheureusement, je ne sais pas.
42:04 J'ai commencé, je vous répondais là-dessus.
42:05 Oui, mais sauf qu'on s'éloigne du sujet.
42:07 Le Président a parlé d'autorité parentale.
42:10 Oui, mais pour le coup,
42:11 lorsqu'on est face à des...
42:13 Oui, oui.
42:14 Les auteurs sont des adolescents
42:16 de 16 et 17 ans.
42:17 Donc c'est pour ça que M. le député
42:19 parlait de l'autorité parentale.
42:21 Si vous me permettez,
42:22 l'affaire Nael et la situation,
42:24 les émeutes, c'est un autre diagnostic.
42:26 Mais peut-être que c'est lié à...
42:28 Non, on n'en sait rien.
42:29 On n'en sait rien.
42:30 ...des décivilisations.
42:31 Je pense que surtout,
42:32 l'absence de réponse,
42:33 l'absence de considération même politique,
42:36 parce qu'il y a les réactions médiatiques
42:38 et ce n'est pas telle ou telle,
42:39 ce n'est pas la réaction de telle ou telle,
42:40 c'est que globalement dans le pays,
42:41 les politiques ne se précipitent pas
42:43 parce qu'ils n'ont pas besoin de le faire.
42:44 Parce que ces familles-là,
42:45 les familles d'Adrien Perez mort à Grenoble
42:47 à la sortie d'une boîte de nuit,
42:49 la famille de Philippe Monguilhau mort
42:51 en conduisant son bus,
42:52 toutes ces familles-là,
42:53 elles ne vont pas brûler ce soir
42:55 la médiathèque ou la...
42:57 Ou l'école maternelle,
42:58 ou le commissariat, ou la mairie.
43:00 Donc ce sont...
43:01 On a l'impression qu'en fait,
43:02 pour réagir, il faut avoir peur.
43:04 Et c'est grave,
43:06 parce que c'est un abandon qui est franchement...
43:08 Et c'est pour ça que je voulais
43:10 qu'on reste en longueur
43:12 sur cet hommage qui a été rendu à Enzo.
43:15 Et j'ai découvert avec vous
43:17 le témoignage de cette jeune fille
43:18 qui était extrêmement digne.
43:20 C'est toujours difficile
43:21 et je ne veux pas qu'on termine cette émission
43:23 sur une actualité aussi lourde.
43:25 Permettez-moi de terminer sur un moment de bonheur,
43:28 un moment de sport.
43:30 Il s'appelle Léon Marchand.
43:32 Il nous a déjà fait rêver
43:33 il y a quatre jours après son record du monde
43:36 aux trois jours au 400 mètres catenage.
43:39 Rebelote.
43:40 Cette fois-ci, c'est aux 200 mètres papillon.
43:43 Léon Marchand,
43:44 qui est donc devenu champion du monde de natation
43:46 mercredi à Fuku-Yoka, au Japon,
43:48 où l'Australienne Molly O'Gallagan
43:50 a été couronnée sur le 200 mètres nage libre.
43:53 Alors là, il n'y a pas eu de record du monde.
43:54 Je constate que Léon Marchand
43:56 nage peu ou prou,
43:57 exactement comme vous, Philippe Guibert.
43:59 Vous avez le même style de nage.
44:01 - Vous avez le marqué aussi,
44:02 surtout sur le papillon.
44:03 - Ah bah, sur le papier.
44:05 - Sur l'eau, je suis pas mal aussi.
44:07 - C'est vrai ?
44:08 - C'est vrai.
44:09 - Bon, bravo à Léon Marchand.
44:10 - Vous faites la piscine ensemble, donc.
44:11 - La piscine, bien sûr.
44:13 - Et vous, votre nage, Eliott ?
44:15 - Moi, je ne nage pas.
44:17 Je reste en surface toujours.
44:19 Je fais la planche.
44:20 - Vous marchez sur l'eau.
44:21 - Non, je fais la planche, moi.
44:22 Je remercie Jérémy Guilleux,
44:24 Pascal Schupp à la réalisation et la vision,
44:26 Guillaume Ausson, Benjamin Naud, bien sûr,
44:29 et Maxime Leguet, ainsi que Marouane Saïr,
44:32 qui ont préparé cette émission.
44:33 Merci à tous les quatre.
44:34 C'était vraiment passionnant de vous avoir ce soir.
44:36 Très jolie veste, Charlotte Dornénas.
44:38 On devait parler de Sandrine Rousseau.
44:40 - Ça pique un peu les yeux.
44:41 - Oui, on devait parler...
44:42 Quand je vous regardais, je pensais à Sandrine Rousseau.
44:44 - Ah bah merci.
44:45 - On me disait...
44:46 - Mais non, mais c'est le verre de l'écologie.
44:48 - Excusez-moi, je préfère quand même voir
44:50 Charlotte que Sandrine.
44:52 - Vous n'avez pas vu, c'est faux.
44:53 - C'est faux, un soutien politique.
44:54 - Non, mais bon, vous avez vu qu'elle s'est justifiée
44:57 parce qu'une photo circulait d'elle
44:59 en train de manger d'un bout de jambon au restaurant.
45:02 Elle a dit "oui, j'ai mangé du jambon".
45:04 - Je me repends.
45:05 - C'est une catastrophe pour l'écologie.
45:07 - Ça c'est vrai.
45:09 - Allez, c'est fini, on va se faire gronder.
45:11 Merci à tous, on se retrouve évidemment demain
45:13 pour l'Or des pros.
45:14 Et puis dans un instant, c'est Nelly Denac pour Soir Info.
45:17 À demain.
45:18 merci à bientôt !

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