Interview de Jean-Louis Murat par Damien Borrelly (France 3 Grenoble)
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00:00 Depuis deux ans, le dernier album était très différent.
00:04 Comment va Jean-Louis Murat en 2011 ?
00:07 Très bien, top forme.
00:10 Top forme ?
00:12 Non, je suis en tournée, j'ai encore pas mal de dates jusqu'en décembre.
00:17 A peu près je tourne au printemps aussi.
00:20 Et j'ai hâte de retourner en studio pour un autre album.
00:24 Je maintiens mon train-train.
00:27 Un album, écriture et après tourner.
00:30 C'est un peu ça la vie d'artiste.
00:33 C'est la vie que je me suis donnée.
00:36 Et puis dans la crise, j'arrive à me démerder veille que veille.
00:39 J'en profite.
00:41 J'ai tellement de copains musiciens qui n'arrivent pas à s'en sortir.
00:45 Je profite de chaque jour et de chaque concert qui passe.
00:49 J'aime toujours les titres de vos albums, pas que les titres.
00:53 Celui-là, il est original.
00:56 Le liel, ça évoque plus vite qu'un autre titre un personnage.
01:00 Ça évoque le lapin.
01:02 Le lapin, le lapin sauvage.
01:04 Celui qui échappe à la casserole plus facilement que l'autre.
01:07 Mais vous, le titre, c'est des clins d'oeil.
01:10 Il y a quand même un petit truc.
01:12 C'est un animal qui peut être sauvage.
01:14 Après on donne des raisons.
01:16 Il faut bien choisir un titre d'album.
01:19 Mais les parents de jeunes enfants, comme ici présents,
01:23 savent que les lectures des livres pour les enfants, c'est important.
01:27 Entre l'idée de pochette plus le titre,
01:31 c'est plus l'influence des livres pour enfants.
01:36 On est plus dans cette esthétique-là.
01:39 Après, je peux faire le couplet sur l'espèce en voie de disparition.
01:43 Le Grand Lièvre, c'est comme Bibi.
01:45 Le Grand Lièvre, c'est Bibi.
01:47 Mais non, c'est pas vraiment ça.
01:49 C'est quelque chose de plus amusant et de plus léger.
01:51 Il y a le thème de la guerre.
01:53 Il y a le thème de la nature qu'on maltraite un peu.
01:56 Il y a des thèmes qui vous sont chers.
01:58 Et puis il y a toujours cette écriture un peu politique.
02:02 Moi, je creuse mon sillon.
02:04 Je continue bravement ce que je sais faire.
02:07 J'essaie de le faire au mieux.
02:09 Et j'essaie d'avoir une petite vie qui ressemble à quelque chose
02:12 en m'adonnant essentiellement à ce qui est ma passion.
02:15 Je vois bien que ce que j'aime surtout, c'est monter sur scène.
02:18 J'adore jouer de la guitare.
02:20 J'aime être en studio.
02:22 J'aime écrire des chansons.
02:24 Que demande le peuple ?
02:26 Tout ça est assez simple.
02:28 - Musicalement, les deux compères, Fred et Stéphane ?
02:32 - Oui.
02:34 A force, c'est des amis.
02:36 On fonctionne.
02:38 C'est vrai que j'ai toujours eu cette nostalgie-là.
02:41 J'ai toujours trouvé que les artistes que j'aime bien
02:44 ont toujours des musiciens fidèles.
02:46 Ils fonctionnent quasiment comme un groupe.
02:49 Je suis assez attaché à cette idée-là d'avoir une section rythmique.
02:53 Même si ça change.
02:55 J'ai changé de clavier.
02:57 Le nouveau clavier Slim Bateux, qui est vraiment plus qu'excellent.
03:01 Et puis j'espère changer un petit peu aussi pour le prochain album.
03:05 Je ne vais pas m'enfermer non plus dans des formules trop figées.
03:08 Mais pour moi, c'est assez important.
03:11 Comme disaient les Anglais dans les années 60-70,
03:14 un groupe, c'est des gens qui ont donné 500 concerts ensemble.
03:19 Avec Fred et Stéphane, on n'est pas loin de ça.
03:22 L'idée un peu strictement française d'auteur, compositeur, interprète,
03:27 je ne suis pas tellement là-dedans.
03:29 Je suis plus dans une idée de groupe.
03:32 Je suis très attaché à basse-batterie.
03:36 Pour moi, un groupe, c'est ça.
03:38 Un groupe, c'est un trio.
03:40 Je suis très attaché à avoir basse-batterie, guitare,
03:43 et à faire des centaines de concerts avec ces mecs-là
03:46 pour à la fin avoir un son.
03:48 Je pense que ce qui reste à la fin, c'est un son.
03:51 Je dirais que la musique que j'aime, c'est ça.
03:54 C'est des gens qui sont ensemble, qui ont du plaisir à faire de la musique ensemble
03:57 et qui donnent 200 concerts par an.
03:59 C'est ça.
04:01 Je n'en suis pas là parce qu'on est en France.
04:04 La France, ce n'est pas les États-Unis, ce n'est pas le monde.
04:07 Mais l'absolu, c'est ça pour moi.
04:10 C'est de monter sur scène.