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Les députés entendent le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, audition habituelle de fin de session parlementaire. Organisation du Bac, crise de recrutement des professeurs, harcèlement scolaire, fermeture de classes, les questions ne manquent pas. Retrouvez cette audition en intégralité sur LCP Assemblée nationale

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Transcription
00:00:00 -Bonjour à toutes et à tous.
00:00:01 Il est 17h30 et nous pouvons commencer notre séance.
00:00:05 En cette fin d'après-midi, nous avons le plaisir d'accueillir
00:00:08 M. Papandiaï, ministre de l'Education nationale
00:00:10 et de la Jeunesse.
00:00:12 M. le ministre, je vous remercie de votre disponibilité
00:00:15 pour cette audition
00:00:17 que nous avons souhaitée centrer principalement sur 2 sujets,
00:00:20 la mixité sociale et scolaire, d'une part,
00:00:22 et la préparation de la rentrée scolaire, d'autre part.
00:00:26 S'agissant de la mixité sociale et scolaire,
00:00:28 qui était l'une des priorités de votre ministère,
00:00:31 2 séries de mesures ont été annoncées au mois de mai.
00:00:34 Il s'agit d'abord de créer dans chaque académie
00:00:36 une instance associant collectivité,
00:00:39 parents d'élèves et rectorats,
00:00:41 qui devra définir une feuille de route
00:00:42 pour réduire les différences de recrutement social
00:00:44 entre établissements de 20 % d'ici 4 ans.
00:00:46 Donc la création de ces instances devait intervenir avant l'été.
00:00:50 Est-elle aujourd'hui effective
00:00:52 et quels leviers pourront-elles actionner ?
00:00:54 Il s'agit également de mettre à contribution
00:00:56 les établissements privés,
00:00:58 lesquels se sont engagés à augmenter
00:01:00 au minimum de 50 % en 5 ans
00:01:02 le nombre d'établissements proposant des modulations tarifaires
00:01:05 en fonction des revenus des parents,
00:01:07 ainsi qu'à augmenter le nombre d'élèves boursiers.
00:01:10 Pouvez-vous faire le point sur ces différentes mesures,
00:01:12 leur calendrier et les résultats attendus ?
00:01:15 Et par ailleurs, et quand bien même nous amorçons
00:01:17 seulement la 1re semaine des vacances scolaires,
00:01:20 la préparation de la rentrée prochaine
00:01:21 vous occupe depuis un moment déjà
00:01:23 et soulève quelques questions.
00:01:25 A nouveau, les concours de recrutement
00:01:28 des enseignants du 1er et du 2d degré
00:01:29 n'ont pas permis de pouvoir tous les postes ouverts
00:01:32 avec plus de 15 % de postes non pourvus
00:01:33 dans le 2d degré général et technologique
00:01:36 et plus de 25 % pour l'enseignement lycée professionnel.
00:01:40 S'agissant du 1er degré, vous avez indiqué
00:01:42 que tous les candidats sur liste complémentaire seraient appelés.
00:01:45 Quelles sont les autres mesures envisagées
00:01:47 pour garantir à chaque élève d'avoir un enseignant
00:01:48 dans chaque discipline à la rentrée ?
00:01:50 Et pouvez-vous préciser de quelle manière
00:01:52 le recrutement des enseignants à BAC+3
00:01:55 pourrait contribuer à remédier à la crise d'attractivité
00:01:57 de la profession et quels sont les calendriers envisagés ?
00:02:00 Donc après ces quelques propos liminaires et questions,
00:02:03 monsieur le ministre, vous avez la parole.
00:02:05 -Merci, madame la présidente.
00:02:10 Mesdames et messieurs les députés,
00:02:13 je suis très heureux d'être parmi vous
00:02:16 quelques jours après le début des vacances scolaires.
00:02:20 Et je vais revenir à votre invitation
00:02:22 sur la préparation de cette rentrée
00:02:25 avec des objectifs qui sont clairs
00:02:28 pour le ministère de l'Education nationale et de la jeunesse.
00:02:31 Instruire les élèves et rehausser le niveau général,
00:02:35 assurer la présence d'un professeur dans chaque classe
00:02:40 et faire de telle sorte que les élèves bénéficient
00:02:43 de l'ensemble des heures qui leur sont dues,
00:02:46 et enfin accueillir en sécurité les élèves et les personnels
00:02:50 dont les établissements ont été touchés
00:02:53 par les violences urbaines de la fin du mois de juin.
00:02:57 A ce sujet, si vous me permettez un mot
00:02:59 sur la séquence émeutière
00:03:02 qui a été très violente dans l'ensemble du pays.
00:03:06 Notre responsabilité dans les mots et dans les actes est grande.
00:03:12 Je l'ai dit et je le redis à nouveau,
00:03:14 sans prendre de cette manière au bâtiment public,
00:03:19 mais aussi à des commerces,
00:03:22 et sans prendre aux écoles,
00:03:26 c'est inexcusable, cela doit être condamné,
00:03:29 et la justice passe.
00:03:31 Mais nous devons aussi nous poser question.
00:03:35 Dans certains territoires,
00:03:36 des phénomènes d'inégalité, de relégation
00:03:40 mettent en péril la réussite et l'avenir de nos jeunes.
00:03:43 Le taux de chômage a baissé
00:03:46 dans les quartiers prioritaires de la ville,
00:03:48 mais il est encore très élevé, 2,5 fois plus élevé.
00:03:52 Nous devons nous attacher à résoudre
00:03:54 cette question d'accès à l'emploi
00:03:57 qui est liée à des questions de formation,
00:03:59 mais aussi à des questions de discrimination.
00:04:02 L'école peut beaucoup, elle est un vecteur d'émancipation,
00:04:05 mais elle ne peut pas tout.
00:04:07 C'est pour ça aussi qu'il est nécessaire de travailler
00:04:10 sur la responsabilité des parents,
00:04:12 leur implication dans le parcours scolaire de leur enfant.
00:04:15 Les parents doivent soutenir les professeurs dans leur rôle,
00:04:19 et c'est aussi grâce aux parents
00:04:22 que nous restaurons l'autorité des enseignants
00:04:24 et leur place dans la société.
00:04:27 Il faut reconnaître les difficultés spécifiques
00:04:30 qui se posent dans certains territoires,
00:04:33 combattre les inégalités à la racine.
00:04:36 Justement, il y a quelques jours,
00:04:38 le président de la République présentait,
00:04:40 lors d'un déplacement à Marseille,
00:04:42 les mesures que nous avions élaborées
00:04:44 pour les quartiers prioritaires de la ville.
00:04:47 L'accueil continue de 8 h à 18 h dans les collèges,
00:04:51 la généralisation des cités éducatives,
00:04:53 le développement de l'accueil des enfants
00:04:56 dans les toutes petites sections dès 2 ans.
00:04:59 Dans ces perspectives, nous avons élaboré
00:05:03 la feuille de route pour les prochains mois.
00:05:06 La circulaire de rentrée, il est possible que vous l'ayez eue.
00:05:10 Je pense qu'elle vous a été envoyée très bien.
00:05:13 Elle a été envoyée au personnel de l'Education nationale
00:05:17 la semaine dernière.
00:05:20 Et cette feuille de route met en avant
00:05:24 et met au 1er plan 2 outils
00:05:28 qui vont contribuer à changer les choses.
00:05:31 D'une part, le pacte enseignant,
00:05:34 qui va assurer une meilleure continuité des enseignements
00:05:36 avec le renforcement du remplacement de courte durée,
00:05:40 notamment, mais aussi des missions nouvelles
00:05:43 assurées par les professeurs volontaires,
00:05:45 plus de français et de mathématiques en 6e,
00:05:48 des élèves mieux accompagnés
00:05:50 avec la généralisation de devoirs faits en 6e, par exemple.
00:05:55 Et puis, le CNR éducation,
00:05:58 plus de 18 000 écoles et établissements,
00:06:00 soit à peu près 30 % de l'ensemble,
00:06:02 se sont inscrits dans cette démarche de concertation
00:06:05 et d'innovation pédagogique qui est appuyée par un fonds
00:06:09 qui a été abondé à hauteur de 150 millions d'euros
00:06:12 pour l'année 2023.
00:06:17 En fonction de ces outils,
00:06:18 des évolutions majeures vont avoir lieu
00:06:21 de l'école primaire au lycée.
00:06:23 D'abord, à l'école primaire,
00:06:25 l'acquisition des savoirs fondamentaux
00:06:27 sera encore renforcée
00:06:29 avec le déploiement des évaluations nationales
00:06:33 en CM1, également en 4e.
00:06:36 Nous poursuivons le dédoublement
00:06:38 des classes de grande section de maternelle.
00:06:40 Nous serons à environ 85 % à la rentrée 2023
00:06:45 et à 100 % à la rentrée 2024.
00:06:48 Le déploiement de la nouvelle classe de 6e,
00:06:51 j'en parlais il y a un instant
00:06:53 avec le dispositif devoirs faits
00:06:55 et l'heure de soutien à approfondissement
00:06:57 en français et en mathématiques.
00:06:59 Au lycée général et technologique,
00:07:01 une heure et demie de mathématiques
00:07:03 introduites dans le tronc commun
00:07:06 pour que les élèves qui ne suivent pas
00:07:08 la spécialité mathématique
00:07:11 puissent néanmoins avoir cet enseignement de mathématiques
00:07:15 qui est absolument essentiel.
00:07:16 Et puis au lycée professionnel,
00:07:17 la réforme qui se déploie dès la rentrée
00:07:20 avec des groupes à effectifs réduits
00:07:22 pour les savoirs fondamentaux,
00:07:23 la gratification des périodes de stage
00:07:26 pour motiver les élèves,
00:07:28 la création de bureaux des entreprises
00:07:30 pour assurer une insertion facilitée
00:07:32 dans les stages et dans l'emploi,
00:07:35 et un rapprochement entre le bassin d'encore en général
00:07:40 et puis les lycées professionnels.
00:07:44 Enfin, l'organisation de la scolarité et des examens,
00:07:48 qui est évidemment là aussi un point essentiel.
00:07:50 Vous savez que cette question de la reconquête du mois de juin,
00:07:53 elle est très ancienne.
00:07:55 L'un de mes collaborateurs me signalait
00:07:57 que déjà à l'époque de Xavier Darcos,
00:07:59 on parlait de reconquérir le mois de juin.
00:08:02 Ca n'est pas fait.
00:08:05 Pour le moins, j'ai chargé un recteur honoraire,
00:08:08 le recteur William Marois,
00:08:10 d'une mission qui vise à reconfigurer
00:08:13 le 3e trimestre au collège et au lycée.
00:08:16 Il est clair que nous avons comme absolue priorité
00:08:20 le fait que les apprentissages puissent s'effectuer
00:08:24 jusqu'au dernier jour de l'année scolaire.
00:08:28 Vous savez aussi qu'il y a une problématique spécifique
00:08:30 pour l'année de terminale, puisque nous avons,
00:08:33 et c'est ce que j'avais dit d'ailleurs il y a un an,
00:08:35 nous allons organiser le bac selon les modalités prévues.
00:08:38 Nous regarderons ce qu'il en est.
00:08:41 La réforme du bac était très utile.
00:08:44 Elle a marqué des bénéfices pour les élèves.
00:08:49 Néanmoins, les modalités d'organisation
00:08:52 doivent être revues, puisque après la tenue
00:08:55 des épreuves de spécialité entre le 20 et le 22 mars,
00:08:59 nous avons observé de manière générale
00:09:02 un désinvestissement des élèves, parfois plus,
00:09:06 de manière telle que des semaines entières de cours
00:09:11 ont été perdues.
00:09:13 En lien avec la ministre de l'Enseignement supérieur,
00:09:17 des décisions seront annoncées dans les semaines à venir
00:09:21 pour que chacun puisse s'organiser
00:09:23 et pour faire de telle sorte que l'on ne perde pas
00:09:26 ces semaines de programme.
00:09:28 Un mot, peut-être, si vous me le permettez,
00:09:34 sur la revalorisation des personnels,
00:09:39 avec, à partir, là aussi, du 1er septembre,
00:09:43 des professeurs mieux revalorisés
00:09:45 grâce aux mesures de revalorisation
00:09:47 annoncées au printemps
00:09:48 et que j'ai eu l'occasion de présenter ici,
00:09:51 de part une revalorisation socle, d'une part,
00:09:55 et puis une revalorisation liée à de nouvelles missions
00:09:58 d'autre part.
00:09:59 Pour la revalorisation socle, c'est-à-dire entre le 1er
00:10:02 et le 7e échelon, des hausses de rémunération
00:10:05 qui vont de 7,8 à 11,2 %.
00:10:09 C'est moins pour les professeurs plus expérimentés.
00:10:13 C'est compensé par un accès facilité à la hors-classe
00:10:18 et à la classe exceptionnelle
00:10:20 pour les professeurs très expérimentés.
00:10:24 À quoi s'ajoute, bien sûr, le 1,5 % d'augmentation
00:10:28 du point d'indice présenté par le ministre
00:10:30 de la Fonction publique il y a quelques semaines.
00:10:34 Du côté des élèves,
00:10:37 l'accueil des élèves en situation de handicap
00:10:42 va être encore renforcé dans la foulée
00:10:44 des annonces et des réformes issues du CNH
00:10:50 du 26 avril dernier,
00:10:52 réformes présentées par le président de la République.
00:10:54 Et je serai heureux de préciser un certain nombre de points
00:10:59 si vous le souhaitez.
00:11:00 De même que la question de la santé mentale des élèves,
00:11:04 qui est une question qui nous préoccupe,
00:11:07 et je travaille là-dessus avec le ministre de la Santé,
00:11:11 la question de l'éducation à la sexualité.
00:11:14 J'ai eu l'occasion, d'ailleurs, devant le groupe
00:11:19 de l'égalité femmes-hommes
00:11:23 de présenter un certain nombre de points
00:11:25 liés à cela il y a 2 semaines.
00:11:28 Et puis enfin, la lutte contre les inégalités sociales
00:11:31 et scolaires, madame la présidente,
00:11:32 à laquelle vous faisiez allusion.
00:11:35 Et là aussi, j'aurais plaisir à détailler
00:11:38 un certain nombre de points en n'oubliant pas
00:11:42 la question de l'école en ruralité
00:11:45 et de ce que nous avons annoncé à propos du plan ruralité
00:11:50 et d'une visibilité pour les élus locaux à 3 ans
00:11:54 à partir de la rentrée.
00:11:58 La lutte contre le harcèlement fera aussi l'objet
00:12:02 d'une mobilisation à la rentrée,
00:12:05 comme annoncé avec la première ministre,
00:12:08 généralisation du programme phare au lycée.
00:12:11 Nous allons nommer un référent rémunéré dans les collèges
00:12:14 qui va veiller à la bonne application du programme phare,
00:12:19 dont nous savons, quand il est bien appliqué,
00:12:21 qu'il est efficace.
00:12:24 Et puis, bien sûr, un lien avec le ministère de l'Intérieur,
00:12:28 le ministère de la Justice,
00:12:29 les référents dans les parquets,
00:12:31 mais aussi dans les gendarmeries et les commissariats,
00:12:36 de manière à ce que d'éventuels dépôts de plaintes
00:12:39 soient bien pris en compte et bien traités.
00:12:42 C'est la loi Balanant qui nous le permet depuis mars 2022.
00:12:47 Nous insistons aussi sur la mobilisation des parents.
00:12:50 C'est dans ce sens que nous préparons des documents
00:12:52 pour la rentrée,
00:12:53 parce que si les parents peuvent être
00:12:57 des parents d'enfants harcelés,
00:12:58 ils peuvent aussi être des parents d'enfants harceleurs.
00:13:01 Et donc, il faut aussi rappeler les parents à leur mission,
00:13:06 mission de sécurité, de santé et de scolarisation des enfants,
00:13:11 aider, bien entendu, les parents qui,
00:13:13 pour X et Y raisons, ont des difficultés
00:13:17 dans leur vie quotidienne, dans leurs horaires de travail,
00:13:20 pour suivre leurs enfants.
00:13:25 Autre mission liée à l'espace protecteur de l'école,
00:13:30 c'est le principe de laïcité
00:13:32 que nous devons faire appliquer strictement,
00:13:36 auquel nous devons faire adhérer les élèves.
00:13:39 Transparence, fermeté, pédagogie,
00:13:41 nous publions chaque mois les données.
00:13:44 Nous allons et nous continuons à aider les personnels
00:13:48 et les chefs d'établissement en matière de formation
00:13:51 à la laïcité.
00:13:52 A l'instant, on est aux alentours de 280 000 personnels formés,
00:13:55 dont 8 000 personnels de direction sur les 14 000.
00:14:00 Nous préparons aussi une nouvelle circulaire
00:14:02 qui sera publiée à la rentrée
00:14:04 avec des exemples concrets de situations.
00:14:07 Et aussi, un intérêt est marqué dans la circulaire
00:14:11 pour des formes d'atteinte à laïcité
00:14:13 qui ne relèvent pas de la loi de 2004,
00:14:16 mais qui sont néanmoins très importantes,
00:14:18 contestations pédagogiques,
00:14:20 ou bien refus de participer à certains cours.
00:14:25 Ces principes-là doivent être à la fois traités
00:14:30 avec toute la fermeté qu'il faut,
00:14:32 mais aussi sous l'angle pédagogique.
00:14:34 C'est la mission de l'école.
00:14:36 J'ai saisi à cet effet le Conseil supérieur des programmes
00:14:39 à propos de la réécriture des programmes
00:14:42 de l'enseignement moral et civique,
00:14:44 dont j'ai annoncé récemment le doublement du volume horaire
00:14:47 de 18 à 36 heures pour cet enseignement
00:14:50 à partir de la rentrée 2024
00:14:53 pour un enseignement peut-être dépoussiéré,
00:14:56 plus incarné, qui permette de mieux transmettre
00:15:00 les valeurs de la République.
00:15:02 Vous le voyez, madame la présidente,
00:15:04 mesdames et messieurs les députés,
00:15:06 nous sommes pleinement engagés
00:15:08 pour que, après une année de travail et de préparation,
00:15:11 la rentrée 2023 marque un changement mesurable,
00:15:15 concret, palpable pour les élèves,
00:15:18 pour les professeurs et pour les familles.
00:15:20 Je vous remercie.
00:15:22 -Merci, monsieur le ministre, pour ces propos liminaires.
00:15:25 Et maintenant, nous allons passer aux orateurs de groupe
00:15:27 pour 2 minutes par groupe.
00:15:30 Et nous allons commencer avec Cécile Rilak
00:15:32 pour le groupe Renaissance.
00:15:34 -Merci, madame la présidence, monsieur le ministre.
00:15:36 Donc, il y a un an, vous vous teniez devant notre commission
00:15:39 afin de détailler votre plan d'action
00:15:41 pour l'éducation nationale.
00:15:42 Un an plus tard, nous pouvons esquisser un 1er bilan
00:15:45 qui confirme que l'éducation
00:15:46 est bien l'une des priorités de cette majorité.
00:15:48 La revalorisation des personnels de l'éducation nationale,
00:15:50 la consolidation des mathématiques et du français
00:15:52 dans les programmes scolaires, de l'école primaire au lycée,
00:15:55 le renforcement de la pratique de l'écriture,
00:15:57 la réforme complexe du lycée professionnel,
00:15:59 la poursuite de la lutte contre le harcèlement scolaire
00:16:01 ou encore l'affirmation d'un plan de renforcement de la laïcité.
00:16:05 Cependant, nous avons encore de nombreux défis à relever.
00:16:08 Je souhaiterais tout d'abord revenir sur la revalorisation
00:16:11 des salaires des métiers de l'éducation très attendus.
00:16:13 Monsieur le ministre, pouvez-vous nous rappeler
00:16:15 comment sera octroyée la part inconditionnelle
00:16:18 de cette enveloppe de 3 milliards d'euros sur une année
00:16:20 qui confirme une réelle hausse des salaires
00:16:22 dès le mois de septembre prochain
00:16:23 pour l'ensemble des personnels enseignants ?
00:16:25 Aussi, pouvez-vous également nous apporter des précisions
00:16:27 sur la mise en oeuvre des pactes enseignants
00:16:30 dans nos écoles, collèges et lycées à la rentrée prochaine ?
00:16:33 Je voudrais aussi évoquer, j'ose le dire,
00:16:35 la persistance d'une forme de ségrégation scolaire
00:16:38 sur nos territoires.
00:16:39 En effet, certains établissements scolaires
00:16:41 continuent de concentrer des élèves
00:16:42 appartenant à des milieux socialement homogènes,
00:16:45 qu'ils viennent des familles les plus privilégiées
00:16:47 ou, au contraire, de celles qui rencontrent
00:16:48 les plus grandes difficultés.
00:16:50 Or, la mixité est un facteur de réussite.
00:16:51 A cet égard, en mai dernier,
00:16:53 vous avez présenté un plan en faveur de la mixité à l'école.
00:16:56 Pouvez-vous nous préciser
00:16:57 les principales actions prévues par ce plan
00:16:59 et nous faire un point sur le calendrier
00:17:01 de la mise en oeuvre de ces mesures ?
00:17:04 Vous l'aurez compris, monsieur le ministre,
00:17:05 aujourd'hui, je ne vous interrogerai pas
00:17:07 sur la direction d'école ni les décrets d'application
00:17:09 de la loi du 21 décembre 2021
00:17:12 qui sont attendus dans les prochains jours
00:17:13 pour entériner l'accélération de carrière
00:17:15 des directrices et des directeurs d'école
00:17:16 et réécrire leur mission en adéquation
00:17:18 avec leurs fonctions si fondamentales pour nos éclogues.
00:17:20 Mais pour ma 3e et dernière question,
00:17:23 je souhaiterais vous interroger sur le sujet des concours
00:17:25 et j'en profite pour adresser mes félicitations
00:17:26 aux lauréats de la session 2023.
00:17:28 Monsieur le ministre, je partage votre volonté
00:17:30 de modifier la place du concours de recrutement
00:17:32 et de professionnaliser davantage le master MEF.
00:17:35 Pouvez-vous nous donner des indications
00:17:36 sur la teneur des prochaines évolutions
00:17:38 relatives au recrutement et la formation initiale ?
00:17:41 Mes enseignants, je vous remercie.
00:17:42 -Merci, madame la députée.
00:17:44 Pour le Rassemblement national, Roger Chudeau.
00:17:46 -Merci, madame la présidente. Monsieur le ministre,
00:17:47 vous connaissez sûrement la comptine
00:17:50 "Vive les vacances, plus de pénitence",
00:17:52 "Les cahiers au feu et les maîtres au milieu".
00:17:55 Je trouve que cette comptine trouve un écho sinistre
00:17:57 en cette fin d'année scolaire avec les émeutes
00:18:00 qui ont détruit 243 écoles
00:18:02 et dont 10 totalement, comme vous l'annonciez vous-même.
00:18:05 Monsieur le ministre, le système éducatif se délite.
00:18:07 Après 5 ans de hollandisme et 6 ans de macronisme,
00:18:10 l'école est en plein naufrage.
00:18:11 Je ne suis pas le seul à le dire.
00:18:13 Cela est parfaitement répandu dans l'opinion publique
00:18:15 et dans les médias.
00:18:17 Votre politique, monsieur le ministre,
00:18:18 s'inscrit dans cette sinistre continuité.
00:18:22 Prenons vos priorités.
00:18:24 Les fondamentaux.
00:18:25 Vous affirmez que le primaire est votre priorité
00:18:28 et vous supprimez 1 600 emplois
00:18:30 de professeurs des écoles sans sorciers.
00:18:32 Au collège, vos priorités sont illisibles.
00:18:35 Vous augmentez l'UMC,
00:18:36 vous allez faire de l'écoformatage avec nos élèves.
00:18:38 Il y a une heure de français en plus.
00:18:40 Vous avez une demi-heure de français en plus.
00:18:41 Ca n'est pas une réforme.
00:18:42 Au lycée, vous avez, malgré tous les avertissements
00:18:45 qui vous sont parvenus de la part du corps enseignant
00:18:47 et de notre part à nous,
00:18:49 persisté dans la mise en place du bac blancaire.
00:18:52 Et maintenant, vous découvrez, pompier pyromane,
00:18:54 que non seulement le mois de juin n'existe plus,
00:18:56 mais le trimestre n'existe plus.
00:18:57 Voilà. Et ça, c'est vraiment votre oeuvre directement.
00:19:01 Par contre, vous êtes extrêmement d'isère
00:19:03 sur des sujets qui ne vous regardent pas,
00:19:04 comme l'a dit tout à l'heure avec une certaine vigueur,
00:19:06 je dois dire, mon collègue Gosselin du groupe LR.
00:19:10 Et moi, ce que je souhaite,
00:19:11 c'est que vous puissiez vous interroger
00:19:13 sur ce que nous disent les émeutiers, voyez-vous.
00:19:15 C'est le triomphe du communautarisme
00:19:17 dans les quartiers prioritaires de la ville.
00:19:19 C'est l'échec de 40 ans de réseau d'éducation prioritaire.
00:19:23 C'est l'échec de l'assimilation
00:19:24 qui est la 1re mission de l'école.
00:19:26 Et là-dessus, vous ne dites pas un mot.
00:19:28 Donc je suis désolé, M. le ministre,
00:19:29 mais je voulais conclure...
00:19:31 Vous voyez, vous avez offert l'Odyssée,
00:19:33 je voulais conclure avec Ulysse,
00:19:34 mais en fait, il n'y a même pas de naufrage.
00:19:36 Le naufrage est achevé.
00:19:37 Je vous vois plutôt en commandant du radeau de la Méduse.
00:19:42 Je vous remercie.
00:19:43 -Pour Eléphi Nupes, Léo Valterre.
00:19:48 -Merci, madame la présidente.
00:19:49 M. le ministre, vendredi, vous l'avez dit,
00:19:51 c'était la sortie des classes,
00:19:53 même si certains élèves, vous l'avez dit aussi,
00:19:55 n'avaient plus cours depuis plusieurs semaines.
00:19:57 La reconquête du mois de juin s'étant transformée
00:19:59 par la grâce du bac blanquer en Bérezina du mois d'avril.
00:20:02 Une fois de plus, élèves et professeurs
00:20:04 ont quitté leur établissement sans savoir
00:20:06 ce que sera la prochaine rentrée scolaire.
00:20:08 Une fois de plus, ils en seront réduits à scruter la presse
00:20:11 pour savoir à quelle sauce indigeste
00:20:13 ils seront mangés à la rentrée.
00:20:15 Sans même parler de l'angoisse des milliers de bacheliers
00:20:18 qui attendent encore leur affectation sur Parcoursup
00:20:20 ou des lycéens professionnels
00:20:21 qui voient disparaître leur filière,
00:20:23 personne ne sait si en REP, les petits de 2 ans auront classe,
00:20:26 si les collégiens seront accueillis d'8 h à 18 h,
00:20:29 si les vacances d'été seront raccourcies.
00:20:31 Et à voir votre réaction à Marseille,
00:20:32 on peut légitimement se demander si vous le savez vous-même.
00:20:36 Et le pacte enseignant ?
00:20:38 Ni fait, ni à faire, ni négocié, ni négociable,
00:20:40 et d'ailleurs massivement rejeté,
00:20:41 il se réduit en fait à l'heure de soutien en collège
00:20:44 pour le 1er degré et au remplacement court pour le 2d.
00:20:47 Vous affirmiez que les classes découvertes, entre autres,
00:20:49 seraient prises en compte ? Eh bien non.
00:20:51 Brique obligatoire, brique optionnelle,
00:20:54 les enseignants ont l'impression de jouer
00:20:55 une version absurde des Legos
00:20:57 où aucune pièce ne s'emboîte
00:20:58 et dont le but n'est pas de construire, mais de défaire.
00:21:00 Un jeu dangereux qui sème la discorde
00:21:02 et détruit les collectifs de travail.
00:21:04 Et voilà que la Cour des comptes propose
00:21:06 de désétatiser l'éducation nationale,
00:21:09 de casser le statut des enseignants
00:21:11 et de supprimer les concours.
00:21:12 Le Conseil supérieur des programmes de Blanquer
00:21:14 lui emboîte le pas, assumant de disloquer
00:21:17 le cadre national du service public d'éducation.
00:21:19 Bref, on file tout droit vers l'inévitable privatisation
00:21:23 de l'école prônée par l'Institut Montaigne
00:21:25 vers le modèle hongrois de Victor Orban.
00:21:28 C'est ça, une école qui instruit, émancipe et protège
00:21:31 selon le titre de votre circulaire de rentrée ?
00:21:33 Je ne vous pose pas vraiment la question, M. le ministre.
00:21:36 J'espère simplement avoir su vous faire entendre
00:21:38 la détresse, l'épuisement et la colère
00:21:40 d'une école que vous avez abandonnée
00:21:42 et que votre président n'en finit pas de pointer du doigt
00:21:44 et de mépriser.
00:21:46 -Pour Les Républicains, Alexandre Portier.
00:21:49 -Merci, Mme la présidente.
00:21:51 M. le ministre, au lendemain des émeutes,
00:21:52 de nombreuses voix ont souligné que la réponse
00:21:54 devait être non seulement sécuritaire,
00:21:56 mais aussi scolaire.
00:21:58 Seulement, les pistes envisagées par le gouvernement
00:21:59 m'interpellent. Accueil dans les établissements scolaires
00:22:01 de 8h à 18h, réduction des vacances d'été,
00:22:04 maternelle des 2 ans.
00:22:06 En somme, il s'agit d'arracher toujours plus l'enfant
00:22:08 au cadre familial.
00:22:09 Or, M. le ministre, comment ne pas voir
00:22:11 que c'est précisément derrière ces émeutes
00:22:13 le signe de l'échec de ce modèle-là ?
00:22:15 Est-ce que c'est, quand on regarde ces événements,
00:22:17 l'école qui a pêché ? Moi, je ne le crois pas.
00:22:20 Durant ces nuits d'émeutes, qui aurait dû descendre
00:22:23 dans la rue pour ramener ses gamins à la maison ?
00:22:24 Est-ce que c'est les enseignants ? Non.
00:22:26 Ce sont bien les parents qui auraient dû,
00:22:28 d'abord et derrière, leurs enfants.
00:22:30 L'école ne peut pas se substituer aux familles.
00:22:31 Vous l'avez dit, mais c'est important de souligner.
00:22:34 Et elle ne le doit surtout pas.
00:22:35 Or, cela fait des décennies que l'on charge l'école
00:22:38 de toujours plus de missions, des décennies que l'on dessaisit
00:22:40 les familles de leur autorité, de leur rôle,
00:22:42 de leur légitimité. Et l'on continue.
00:22:45 Pas 2 jours, M. le ministre, ne passent sans une annonce.
00:22:47 C'est un fleux d'artifice permanent
00:22:48 dans lequel plus personne ne se retrouve.
00:22:50 On mélange tout, on veut tenir l'école responsable de tout.
00:22:53 Et pour quels résultats ?
00:22:55 Dans cette période de troubles et de tempêtes,
00:22:56 au lieu de clarifier le rôle de l'école,
00:22:58 au lieu d'y luier encore un peu plus chaque jour.
00:23:01 La seule chose sur laquelle on attend l'école,
00:23:03 c'est l'instruction.
00:23:04 Et ça, elle ne le fait plus correctement.
00:23:06 S'il y a pourtant bien un sujet sur lequel il devrait y avoir ici
00:23:09 une forme d'union sacrée,
00:23:10 c'est de faire que nos enfants réussissent.
00:23:12 Le niveau de nos enfants baisse, tout le constate,
00:23:15 et il baisse d'autant plus que celui de nos enseignants
00:23:17 baisse encore plus.
00:23:18 Ce n'est pas une critique, c'est juste un fait,
00:23:20 un fait malheureux.
00:23:21 Et au lieu d'en faire la priorité absolue,
00:23:23 vous faites de l'école le laboratoire permanent
00:23:24 de tous les maux de la société,
00:23:26 si bien qu'on y parle de tout,
00:23:27 mais même plus de transmission des savoirs.
00:23:29 Comme si les enseignants, au fond, étaient devenus
00:23:30 des assistantes sociales ou des éducateurs de quartier.
00:23:33 Et là, il faut maintenant en siffler la récréation,
00:23:36 il faut arrêter la surenchère.
00:23:37 L'école ne peut pas tout, l'école ne doit pas tout.
00:23:40 Que chacun fasse sa part, parents compris.
00:23:42 Et ce principe, c'est non seulement à vous
00:23:43 de le rappeler, monsieur le ministre,
00:23:44 mais surtout à vous de le faire respecter.
00:23:46 Que comptez-vous faire pour cela ?
00:23:47 Je vous remercie.
00:23:49 -Merci. Pour le groupe démocrate, Estelle Fauleste.
00:23:53 -Merci, madame la présidente.
00:23:55 Monsieur le ministre, la France connaît un contexte
00:23:57 des plus difficiles, après plusieurs nuits d'émeutes
00:24:00 qui ont abouti à des destructions,
00:24:02 des incendies et des pillages dans toute la France.
00:24:05 Ces émeutes sont le fait de jeunes souffrant notamment
00:24:07 d'une absence flagrante de cadres et d'autorité.
00:24:11 Le président de la République l'a dit,
00:24:12 les parents sont responsables
00:24:14 de l'éducation de leurs enfants, bien entendu,
00:24:16 mais l'école doit également jouer un rôle central
00:24:18 pour faire des citoyens et créer ainsi les conditions
00:24:21 de la cohésion nationale.
00:24:23 J'avais déjà eu l'occasion de le dire dans cette même salle
00:24:25 il y a presque un an, jour pour jour,
00:24:27 le 1er devoir d'une République est de faire des Républicains,
00:24:30 selon la formule consacrée de Ferdinand Buisson,
00:24:33 dont je rappelle qu'il fut directeur
00:24:34 de l'enseignement primaire en France à la fin du 19e.
00:24:38 La Première ministre a annoncé mercredi dernier
00:24:40 la refonte de l'enseignement moral et civique,
00:24:43 refonte dont vous avez précisé, monsieur le ministre,
00:24:45 qu'elle comprendrait 2 volets.
00:24:48 D'une part, le doublement du volume horaire au collège
00:24:51 et d'autre part, la révision des programmes
00:24:53 du CP à la terminale.
00:24:55 Nous ne pouvons que nous féliciter de cette refonte
00:24:57 que nous avons également appelée de nos voeux
00:24:59 il y a quelques mois ici même.
00:25:01 Il est en effet fondamental que nos élèves se réapproprient
00:25:04 la grande histoire de France,
00:25:06 celle des guerres de religion, de la philosophie des Lumières,
00:25:09 de l'avènement de la République et avec elle de la laïcité
00:25:12 qui arrive par l'école 20 ans avant la loi de 1905,
00:25:16 je le souligne.
00:25:17 Je n'oublie pas évidemment la citoyenneté,
00:25:20 jumelle de la laïcité qui est, depuis bien trop longtemps,
00:25:23 la grande oubliée.
00:25:25 Monsieur le ministre, cette refonte de l'EMC
00:25:27 ne devrait pas, me semble-t-il,
00:25:29 être mélangée avec tout autre discipline.
00:25:32 Cela aurait pour conséquence d'engendrer de la confusion
00:25:34 dans l'esprit des élèves.
00:25:36 Pouvez-vous nous dire comment l'enseignement moral et civique
00:25:39 en soi peut constituer l'un des piliers
00:25:42 d'une refondation républicaine
00:25:44 à laquelle l'école doit prendre toute sa part ?
00:25:47 Je vous remercie.
00:25:48 -Merci. Pour les socialistes apparentés,
00:25:51 Fatia Kheleouachi.
00:25:52 -Oui, merci, madame la présidente.
00:25:54 Monsieur le ministre,
00:25:56 vous nous avez présenté les mesures
00:25:58 en faveur d'une meilleure mixité sociale dans notre école
00:26:01 que le gouvernement pense suffisante
00:26:03 pour régler un problème de fond dans notre pays,
00:26:06 la ségrégation sociale dans nos établissements scolaires.
00:26:10 Dans de trop nombreuses communes,
00:26:12 les élèves favorisés et très favorisés
00:26:14 sont majoritairement et très majoritairement entre eux,
00:26:17 et les élèves défavorisés et très défavorisés sont ailleurs.
00:26:22 Avec la publication des indices de position sociale
00:26:24 que nous saluons,
00:26:26 ce problème est largement posé.
00:26:29 Il faut maintenant agir
00:26:31 pour améliorer sensiblement la mixité sociale à l'école.
00:26:35 Toutes les mesures que vous proposez
00:26:37 ne vont pas dans le mauvais sens, monsieur le ministre,
00:26:39 mais pour le groupe socialiste,
00:26:41 elles ne nous semblent pas du tout assez ambitieuses.
00:26:45 Ce sont des mesures qui peuvent corriger à la marge,
00:26:48 mais qui n'agissent pas durablement
00:26:50 pour une plus grande mixité.
00:26:52 De plus, je souhaiterais attirer votre attention
00:26:54 sur 2 autres points, 2 points particuliers.
00:26:56 Le 1er point, c'est le problème de l'évitement scolaire
00:26:59 par le biais de l'enseignement privé,
00:27:02 qui ne sera pas réglé par les mesures que vous proposez.
00:27:05 Il ne s'agit pas de remettre en cause la liberté scolaire,
00:27:08 mais de réfléchir à la part que chacun doit prendre
00:27:12 pour que la France continue à faire nation.
00:27:15 Pour nous, cela doit passer par des mesures fermes,
00:27:18 par exemple la mise en place
00:27:20 d'un système d'abstention financière de bonus/malus
00:27:23 sur une partie de la dotation de fonctionnement
00:27:26 selon le niveau de mixité via l'IPS
00:27:29 pour les établissements publics comme privés.
00:27:33 Le 2d point, c'est une inquiétude
00:27:35 concernant les annonces du président à Marseille
00:27:39 et sa volonté d'ouvrir les collèges REP et REP+
00:27:41 de 8h à 18h.
00:27:44 Sur le fond, je ne suis pas sûre que passer 12h par jour
00:27:48 à l'école permette d'aimer l'école.
00:27:51 Par ailleurs...
00:27:52 Oui, c'est vrai, ça fait 10h.
00:27:55 Par ailleurs, tu as raison.
00:27:57 Oui, oui, de 8h à 18h, ça fait bien 10h.
00:28:00 Par ailleurs, le président annonçait dans la même semaine
00:28:02 réformer les vacances afin, je cite,
00:28:05 "d'alléger les semaines qui étaient toujours trop fatigantes
00:28:08 "pour les élèves."
00:28:09 -Mme la députée, votre question,
00:28:11 parce que là, vous avez déjà largement débordé.
00:28:12 -Pardon, je pose ma question tout de suite.
00:28:14 Les semaines ne peuvent pas être trop légères
00:28:16 pour les élèves les plus pauvres
00:28:18 et trop fatigantes pour les autres.
00:28:20 M. le ministre, donc ma question,
00:28:22 qui s'occupera de nos élèves de 8h à 18h
00:28:24 et quelles seront les activités pédagogiques
00:28:26 proposées en REP et en REP+ ?
00:28:28 -Merci. Pour Horizon et Apparenté, Agnès Carel.
00:28:31 -Merci, madame la présidente.
00:28:35 M. le ministre, je vous remercie pour votre exposé clair.
00:28:40 Comme vous le savez, je présenterai demain
00:28:41 devant cette même commission les travaux
00:28:43 de la mission des informations
00:28:45 de la commission des affaires culturelles et de l'éducation
00:28:48 sur le bilan et panorama d'éducation prioritaire en France
00:28:51 pour laquelle j'ai été rapporteur.
00:28:53 Je me réjouis que le président de la République et vous-même
00:28:56 m'ayez devancé en ayant annoncé certaines mesures
00:29:00 qui vont pour certaines dans le sens des préconisations
00:29:03 qui sont dans mon rapport.
00:29:04 Je ne détaillerai pas ces mesures
00:29:06 puisqu'elles seront exposées demain.
00:29:08 Néanmoins, j'en ai pour certaines un petit peu...
00:29:11 Voilà. Elles vont un peu plus loin que les vôtres.
00:29:14 Mais je souhaiterais revenir
00:29:15 sur une des mesures annoncées à Marseille.
00:29:17 Les collèges seront progressivement ouverts
00:29:19 de 8h à 18h dans les quartiers d'éducation prioritaire,
00:29:22 à commencer par Marseille,
00:29:23 pour lutter contre l'inégalité scolaire.
00:29:26 Dans vos quartiers, dit M. le président,
00:29:30 vous aurez le collège qui prendra les élèves
00:29:31 en charge pédagogiquement de 8h à 18h à minima.
00:29:35 Plus précisément, a-t-il précisé, on va dire.
00:29:38 De toute façon, au-delà de 8h à 18h,
00:29:42 je pense qu'il nous reste que l'internat.
00:29:44 C'est pas possible autrement.
00:29:45 Cet accueil continu devrait être expérimenté
00:29:47 dès la rentrée prochaine,
00:29:49 grâce à des heures supplémentaires proposées aux élèves
00:29:51 à travers le dispositif devoirs faits mis en place
00:29:54 dans une partie des établissements
00:29:56 où des enseignants volontaires aident les élèves
00:29:59 à faire leurs devoirs avant de rentrer à la maison
00:30:00 ou encore en participant à des activités sportives
00:30:04 et culturelles.
00:30:05 Si je peux comprendre cette mesure
00:30:06 comme un moyen d'éviter que les collégiens
00:30:08 soient parfois livrés à eux-mêmes,
00:30:10 je ne peux que vous interroger
00:30:12 sur les effets d'une telle pratique.
00:30:14 Le dispositif devoirs faits semble aller dans le bon sens,
00:30:17 car il permet aux élèves volontaires
00:30:19 et souvent en difficulté d'être accompagnés dans leurs devoirs.
00:30:22 Mais l'extension du dispositif peut avoir des effets négatifs.
00:30:26 A l'aune des récents événements,
00:30:28 la question de la parentalité est revenue
00:30:30 sur le devant de la scène.
00:30:31 Au moment où l'on demande aux parents
00:30:33 de jouer pleinement leur rôle d'éducateurs
00:30:35 et transmetteurs des principes et des valeurs à leur enfant,
00:30:38 et c'est bien normal,
00:30:40 une telle mesure semble renvoyer un message contraire.
00:30:42 Si le dispositif devoirs faits essaie tant bien que mal
00:30:45 de garder un lien avec le collège
00:30:47 en informant les parents des avancées des devoirs,
00:30:50 l'ouverture des collèges sur tel créneau,
00:30:52 dont les détails ne sont pas encore très clairs,
00:30:54 semble déresponsabiliser les parents.
00:30:56 En rentrant après 18h30...
00:30:58 -Madame la députée, votre question.
00:31:02 Quel temps reste-t-il aux parents
00:31:03 pour prendre pleinement leurs responsabilités ?
00:31:06 Le message subliminal est-il "laisser tomber, on s'occupe de tout" ?
00:31:10 -Merci, madame la députée.
00:31:13 Je ne voudrais pas que les suivants prennent exemple
00:31:15 sur les 2 oratrices précédentes pour dépasser.
00:31:18 Voilà.
00:31:19 Ah, si, si, si, si, si, c'était pareil.
00:31:23 Je note à côté, donc c'est pour ça.
00:31:26 Donc voilà.
00:31:27 Non, non, mais...
00:31:30 J'ai une comptabilité, donc rassurez-vous.
00:31:33 Et je suis très attentive à l'équilibre
00:31:36 entre les différents groupes sur le volume de l'année.
00:31:40 Donc pour les écologistes, Francesca Maschini.
00:31:43 -Madame la présidente, monsieur le ministre,
00:31:45 l'école a chaud et ce n'est pas qu'une question
00:31:47 de température qui monte.
00:31:49 Vous le savez, malgré tous les efforts qui seront faits,
00:31:51 nous ne sommes pas prêts à faire face à la déferlante
00:31:53 que le réchauffement climatique cause et va causer à l'école.
00:31:57 Voici la liste non exhaustive des effets des canicules.
00:32:00 Examens reportés, heures d'enseignement
00:32:02 qui ne peuvent pas avoir lieu,
00:32:03 difficultés ou impossibilités d'accéder à des points d'eau,
00:32:06 élèves et personnel épuisés,
00:32:08 cours d'éducation physique et sportive annulés,
00:32:10 gymnases trop chauds.
00:32:12 La situation est encore plus alarmante
00:32:13 dans les territoires d'outre-mer,
00:32:15 où nous risquons de voir les élèves privés d'école
00:32:18 sur plusieurs semaines ou mois,
00:32:19 car les mauvaises conditions du bâti
00:32:21 et le dérèglement climatique
00:32:23 se font sentir plus rapidement et de manière exacerbée.
00:32:26 Le budget insuffisant permettant la rénovation de quelques écoles,
00:32:29 ainsi que le manque de concertation
00:32:31 et de portes d'entrée uniques pour les rénovations
00:32:33 ne peuvent, à date, répondre aux besoins
00:32:36 auxquels nous devons déjà faire face.
00:32:38 Et la proposition faite par le président
00:32:39 de réduire les vacances d'été
00:32:41 apparaît dans ce contexte segrenu et irrationnel.
00:32:44 Rénover le bâti, oui, mais seulement si cela s'accompagne
00:32:47 de mesures visant, à titre d'exemple,
00:32:49 à repenser nos rythmes scolaires
00:32:50 pour réduire les vacances intermédiaires
00:32:52 et anticiper celles d'été,
00:32:54 rénover les cours d'école pour qu'elles puissent être utilisées
00:32:56 pour des apprentissages extérieurs
00:32:58 et légitimer l'école dehors.
00:33:00 C'est plus concret qu'identifier une salle fraîche
00:33:02 au sein des écoles et, par ailleurs,
00:33:04 dans certaines, il n'y en a pas.
00:33:06 J'aimerais qu'on arrête de proposer des mesurettes
00:33:08 car l'école a chaud.
00:33:09 Les élèves transpirent alors qu'ils ont soif d'apprendre.
00:33:12 Le personnel éducatif est à bout de souffle.
00:33:14 Les directions ont des sueurs froides.
00:33:16 La médecine scolaire est à sec.
00:33:18 M. le ministre, il ne suffira pas de distribuer
00:33:20 des bouteilles en plastique pendant les périodes d'examen
00:33:22 pour adapter l'école aux fortes chaleurs.
00:33:25 On attend de vous des prises de positions fortes,
00:33:27 audibles et conséquentes.
00:33:29 M. le ministre, j'ai quitté l'école il y a un an.
00:33:32 Et déjà, à l'époque, c'était chaud.
00:33:34 Mais maintenant, passez-moi l'expression "ça craint".
00:33:37 -Merci. Pour GDR, Soumya Broa.
00:33:43 -Merci, madame la présidente. M. le ministre.
00:33:47 M. le ministre, je souhaite vous interroger
00:33:48 sur l'organisation du temps scolaire
00:33:50 et le calendrier des examens qui posent question.
00:33:53 Pour la 1re fois, le nouveau baccalauréat général
00:33:56 issu de la réforme de 2018 a pu se tenir
00:33:58 sans connaître les importantes perturbations
00:34:01 liées aux conséquences de l'épidémie du Covid-19.
00:34:04 L'heure est donc au bilan,
00:34:05 bilan particulièrement négatif et inquiétant
00:34:07 qui nécessite une réaction à la hauteur des enjeux.
00:34:10 La nouvelle organisation chaotique qui résulte du bac Blanquer
00:34:14 ne profite ni aux lycéens ni aux enseignants
00:34:16 pour qui le calendrier de l'année scolaire
00:34:18 est désormais intenable.
00:34:20 Les 6 premiers mois s'apparentent à une course contre la monde
00:34:22 pour les élèves qui, comme les enseignants,
00:34:25 doivent être prêts en mars pour les épreuves de spécialité
00:34:27 dans le seul but d'inclure les résultats
00:34:29 dans les algorithmes Parcoursup.
00:34:31 A cette pression s'en suit
00:34:33 une 3e trimestre vide de sens.
00:34:35 Dès avril, les dossiers Parcoursup sont bouclés
00:34:38 et les candidats connaissent déjà 80 % de leurs notes.
00:34:41 Les conséquences étaient prévisibles
00:34:43 et les enseignants font part
00:34:44 d'une importante hausse de l'absentéisme.
00:34:47 Les 2 seules épreuves organisées en juin,
00:34:49 à savoir celle de philo et le grand oral,
00:34:52 ont perdu de leur importance aux yeux des élèves
00:34:54 qui se démobilisent.
00:34:56 Le 3e trimestre est ainsi sacrifié
00:34:58 au profit des logiques de sélection.
00:35:00 Le calendrier du baccalauréat blanquer
00:35:03 est dicté par celui de Parcoursup.
00:35:05 Face à cette aberration pédagogique,
00:35:07 les principaux syndicats enseignants,
00:35:09 comme les personnels de direction,
00:35:12 demandent le report des épreuves de spécialité au mois de juin.
00:35:17 Cette nouvelle formule réussit l'exploit
00:35:19 de faire l'unanimité contre elle-même.
00:35:21 La réforme plonge dans le désarroi la communauté éducative
00:35:24 qui ne pourra se satisfaire d'ajustements à la marge.
00:35:27 Au-delà du bilan, et plutôt que de reconnaître à demi-mot
00:35:29 qu'il y a eu des échecs,
00:35:31 que proposez-vous, M. le ministre,
00:35:33 afin de remédier à ce non-sens pédagogique ?
00:35:36 Comment le gouvernement envisage-t-il
00:35:37 d'organiser un baccalauréat général
00:35:39 qui permette aux lycéens de travailler
00:35:41 tout au long de l'année sans subir la pression inutile
00:35:44 provoquée par les échéances précipitées ?
00:35:47 Je vous remercie.
00:35:48 -Dans les temps. -Dans les temps, parfait.
00:35:51 Pour le groupe Lyott, Béatrice Décan.
00:35:53 -Merci, Mme la présidente.
00:35:55 M. le ministre,
00:35:57 le 1er sujet que je souhaite aborder, moi aussi,
00:35:59 concerne le baccalauréat
00:36:00 et l'organisation des enseignements au lycée.
00:36:03 Ca a été dit, c'était la 1re fois que le bac se déroulait
00:36:06 selon le calendrier mis en oeuvre
00:36:07 par la réforme du précédent quinquennat.
00:36:09 Comme attendu, les lycéens ont souvent été démobilisés
00:36:12 du fait des épreuves de spécialité en mars
00:36:14 et des résultats de parcours sup
00:36:16 à partir de début juin.
00:36:18 Vous avez estimé que l'organisation actuelle
00:36:20 nécessitait, je cite, "une retouche".
00:36:23 Vous l'avez redit dans vos propos liminaires,
00:36:25 mais pourriez-vous nous donner quelques précisions aujourd'hui,
00:36:29 M. le ministre, vers quelle évolution vous tendez-vous
00:36:33 et comment comptez-vous les mettre en place
00:36:35 sans créer, encore une fois, un fort niveau d'anxiété
00:36:38 pour les professeurs et les élèves ?
00:36:41 J'en viens à ma 2de question
00:36:42 qui concerne le métier d'enseignant.
00:36:44 Nous ne dirons jamais assez à quel point
00:36:46 le manque d'attractivité mine le recrutement.
00:36:49 Le recours aux enseignants contractuels
00:36:51 dans les conditions actuelles n'est satisfaisant
00:36:54 ni pour les élèves ni pour les enseignants
00:36:58 qui se retrouvent parfois livrés à eux-mêmes
00:37:00 sans formation ni accompagnement.
00:37:02 Contrairement à ce qui a pu être dit ces derniers jours,
00:37:05 ce n'est pas tant le niveau master requis
00:37:07 et le concours qui sont un frein,
00:37:09 mais le fait que cette forte exigence
00:37:10 soit associée à une faible rémunération
00:37:13 et une intensification du travail.
00:37:15 Comment comptez-vous inverser cette tendance ?
00:37:18 Je rappelle que dans la promesse de revalorisation
00:37:21 de 10 % en moyenne, figurent-le les pactes enseignants
00:37:24 qui conditionnent une partie de la revalorisation
00:37:27 à la réalisation de missions supplémentaires.
00:37:30 C'est forcément décevant
00:37:32 lorsque l'on sait du faible niveau d'où nous partons.
00:37:36 3e point, important vraiment à mes yeux,
00:37:39 pourriez-vous, monsieur le ministre,
00:37:41 nous donner des précisions sur l'accueil 8h-18h
00:37:45 annoncé par le président de la République ?
00:37:48 Simplement, qui accueille ? Pour quelles activités ?
00:37:51 Je vous remercie.
00:37:52 -Merci, madame la députée.
00:37:54 Monsieur le ministre, vous avez la parole
00:37:56 pour cette 1re série de questions ou d'affirmations.
00:38:01 Et je précise et je préviens tout de suite mes collègues
00:38:05 que nous avons plus de 25 inscrits pour la suite,
00:38:08 et ça vous donne aussi une indication, monsieur le ministre,
00:38:10 que vous pourrez revenir sur certains sujets
00:38:12 si jamais vous aviez encore...
00:38:14 Vous pouvez... En fait, j'en appelle à la concision.
00:38:17 -C'est bien comme cela que j'avais entendu,
00:38:20 madame la présidente.
00:38:21 Je vous remercie, mesdames et messieurs les députés,
00:38:25 de cette 1re salve de questions.
00:38:29 Un certain nombre d'entre elles se recoupent,
00:38:31 et donc je vais regrouper moi aussi mes réponses
00:38:35 pour être aussi synthétique que possible.
00:38:39 Peut-être en commençant
00:38:42 par la question des concours
00:38:49 et des professeurs,
00:38:51 puisque nous avons aujourd'hui, donc,
00:38:55 des données à la fois pour le 1er degré
00:38:57 et pour le 2d degré,
00:39:00 avec un mieux, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire,
00:39:06 dans les inscriptions, mais aussi dans les présents,
00:39:09 +28 %, dans les admissibles, +17 %,
00:39:13 et dans les admis, on est aux alentours de +8 %.
00:39:17 C'est du côté des professeurs des écoles,
00:39:20 on a 4 académies, toujours les mêmes, au fond,
00:39:23 qui ne pourvoient pas l'ensemble des postes
00:39:26 ouverts au concours de professeurs des écoles.
00:39:28 Ce sont les académies de Créteil, Versailles,
00:39:31 Guyane et Mayotte.
00:39:33 Pour Créteil, on a quand même +13,1 %
00:39:38 de postes pourvus par rapport à l'année dernière.
00:39:41 Pour Versailles, +25 % de postes pourvus.
00:39:44 En Guyane, -15 % de postes pourvus.
00:39:48 Et à Mayotte, -21 % de postes pourvus.
00:39:52 Donc on a une situation qui se dégrade
00:39:56 du côté de la Guyane et de Mayotte,
00:39:57 qui s'améliore du côté de Créteil et de Versailles,
00:40:02 mais qui reste néanmoins critique.
00:40:04 La situation s'améliore, mais la part de postes non pourvus
00:40:08 demeure évidemment importante.
00:40:11 C'est pour cela que nous avons,
00:40:18 d'une part, organisé, comme vous le savez,
00:40:22 un concours interne exceptionnel
00:40:25 qui a permis de fidéliser des professeurs contractuels
00:40:29 et qui a donné d'ailleurs de bons résultats
00:40:30 dans les 3 académies où il était organisé,
00:40:32 Créteil, Versailles, Guyane.
00:40:35 Nous avons également ouvert un 3e concours,
00:40:37 qui est une voie d'avenir pour l'ensemble des académies,
00:40:40 avec une hausse des inscriptions aussi
00:40:43 en ce qui concerne ce 3e concours.
00:40:46 Et puis, enfin, on a le recours.
00:40:51 Nous allons avoir recours, mais dans des proportions moindres
00:40:54 que l'année dernière, à des professeurs contractuels.
00:40:58 La situation générale dans ces académies
00:41:01 pour les professeurs des écoles, pour le 1er degré,
00:41:02 s'annonce donc meilleure que l'année dernière.
00:41:06 Nous avons...
00:41:07 Nous poursuivons le recrutement de professeurs contractuels,
00:41:11 mais nous sommes dans une situation qui est moins tendue
00:41:14 que celle de l'année dernière,
00:41:15 même si elle reste tendue
00:41:18 dans les académies que j'ai mentionnées.
00:41:21 Dans le 2d degré, bien sûr,
00:41:23 il ne s'agit pas de difficultés à l'échelle académique,
00:41:26 à l'échelle des disciplines,
00:41:28 puisqu'on retrouve à la fois une donnée positive,
00:41:33 c'est une petite hausse des inscriptions
00:41:36 des admissibles et des admis,
00:41:40 mais des disciplines qui restent
00:41:42 des disciplines en difficulté.
00:41:44 Je pense en particulier aux lettres classiques,
00:41:47 à l'allemand, aux mathématiques,
00:41:50 dans une moindre mesure,
00:41:53 aux lettres modernes, disciplines
00:41:56 qui, elles aussi, nécessiteront
00:42:00 d'avoir recours à des enseignants contractuels.
00:42:04 Nous étions sur une moyenne de 6,5 à 8 %
00:42:07 l'année dernière pour le 2d degré,
00:42:08 et de 1,5 % dans le 1er degré
00:42:10 pour les enseignants contractuels,
00:42:13 que nous fidélisons,
00:42:15 que nous cédélisons aussi en partie
00:42:17 et que nous payons sur 12 mois désormais.
00:42:21 Cette question, elle pose en filigrane
00:42:23 celle que plusieurs d'entre vous ont soulignée,
00:42:28 c'est celle de l'attractivité du métier,
00:42:33 à laquelle nous répondons,
00:42:35 madame la députée Descamps,
00:42:39 à la fois par une hausse socle pour tous les enseignants,
00:42:43 et notamment pour les enseignants
00:42:45 dans les premières années de carrière,
00:42:46 on parle de hausses qui sont toutes proches de 10 %,
00:42:50 nous allons autour de 9,7 % en moyenne
00:42:53 pour les 7 premiers échelons,
00:42:54 ça, c'est inconditionnel,
00:42:56 c'est pour tout le monde à partir du 1er septembre,
00:43:00 et puis des hausses liées à de nouvelles missions
00:43:03 pour celles et ceux qui le souhaitent.
00:43:04 Et donc, en plus de la hausse dont je viens de parler,
00:43:08 les nouvelles missions permettront
00:43:09 des hausses de rémunération,
00:43:11 des hausses de rémunération qui peuvent donc,
00:43:14 en totalisant le socle et le pacte,
00:43:17 dépasser 25 %,
00:43:19 on est, par exemple, aux alentours de 25 %
00:43:23 de hausse de rémunération
00:43:24 pour un professeur qui s'engagerait
00:43:26 dans des missions,
00:43:29 dans un pacte constitué
00:43:32 de 3 missions valorisées chacune
00:43:35 à hauteur de 1 250 €.
00:43:38 Mais nous avons aussi insisté sur le fait
00:43:39 que la revalorisation du métier d'enseignant
00:43:42 ne passe pas seulement par des hausses de salaire,
00:43:45 par ailleurs parfaitement nécessaires,
00:43:47 je mentionne aussi le 1,5 % pour tous les fonctionnaires,
00:43:51 elle passe aussi par des évolutions de carrière,
00:43:54 elle passe aussi par la question des mutations,
00:43:56 elle passe aussi par la revalorisation symbolique
00:43:59 et morale du métier d'enseignant
00:44:02 à laquelle je suis personnellement très attaché.
00:44:05 Et donc, on a du mieux,
00:44:08 mais ce n'est pas suffisant pour nous permettre de dire
00:44:11 que la crise de recrutement est derrière nous.
00:44:14 On a une crise qui est, à l'évidence,
00:44:16 une crise structurelle,
00:44:17 d'où la proposition que j'ai faite
00:44:20 d'un recrutement à Bac + 3.
00:44:22 Nous avons fait des projections
00:44:24 à la fois d'un point de vue administratif et financier
00:44:28 pour imaginer ce qu'un recrutement à Bac + 3
00:44:31 pourrait donner.
00:44:32 Recrutement donc au niveau licence
00:44:34 avec 2 ans de formation rémunérée comme élève professeur.
00:44:38 On peut penser à cela aux anciennes écoles normales,
00:44:41 si vous voulez, d'instituteurs,
00:44:43 ce qui a une vertu sociale.
00:44:45 On recrute dans des couches différentes
00:44:47 à Bac + 3 qu'à Bac + 5.
00:44:49 Ca permet aussi de recruter localement
00:44:52 et d'avoir ce qu'on pourrait appeler
00:44:54 des hussards noirs de la République, si vous voulez,
00:44:57 du 21e siècle.
00:44:59 Et puis, on garde l'enveloppe du master,
00:45:02 puisque les 2 années d'élève professora
00:45:05 se concluent par l'obtention d'un master.
00:45:07 Donc, on ne remet pas en cause la masterisation,
00:45:09 mais on dissocie l'obtention du master
00:45:13 du concours à Bac + 3,
00:45:15 master à Bac + 5,
00:45:18 ce qui permet au passage de résoudre une difficulté
00:45:20 que tous les étudiants notent pour l'année de M2,
00:45:24 à la fois la préparation du concours,
00:45:27 l'écriture d'un mémoire de master,
00:45:30 et puis, pour les étudiants en MEF,
00:45:32 les stages à réaliser.
00:45:33 C'est une année littéralement impossible
00:45:36 pour nos étudiants du master MEF.
00:45:40 Donc, c'est vers cela que nous travaillons,
00:45:43 avec une perspective qui est celle de 2025,
00:45:47 le temps de mettre en place les programmes de concours
00:45:50 et puis d'avoir un tuilage entre les étudiants
00:45:52 qui préparent déjà le concours de Bac + 5
00:45:54 et puis ceux qui prépareront le Bac + 3.
00:45:56 On aura 2 années de tuilage, si vous voulez,
00:46:01 mais cette perspective, nous la considérons
00:46:05 et nous la préparons
00:46:09 si nous avons le feu vert.
00:46:13 Il y a des engagements, évidemment, financiers
00:46:16 importants de ce point de vue-là.
00:46:18 Je voudrais maintenant
00:46:22 parler d'un sujet que vous avez également abordé,
00:46:25 c'est celui de la mixité.
00:46:27 Et en effet, madame la députée Kelloachi,
00:46:30 vous avez mentionné la publication des IPS,
00:46:32 et nous l'avons publiée en open data,
00:46:35 comme on dit, c'est disponible sur le site
00:46:37 du ministère de l'Education nationale
00:46:39 de façon complètement ouverte.
00:46:43 C'est un point d'appui important,
00:46:45 mais j'ai déjà aussi modulé la question des IPS
00:46:49 en remarquant que l'écart type était très important
00:46:52 et que 2 établissements avec le même IPS
00:46:54 pouvaient avoir des situations sociales
00:46:56 extrêmement contrastées parce que le delta,
00:46:59 l'écart peut être très large d'un côté
00:47:01 ou alors très réduit.
00:47:03 On a donc des profils d'établissements
00:47:05 qui sont très variables ou variés,
00:47:09 alors même que l'IPS pourrait laisser penser
00:47:11 qu'ils sont à égalité, en quelque sorte.
00:47:12 2 établissements moyens à 105
00:47:15 peuvent recouvrir des réalités extrêmement variées.
00:47:20 Et nous avons également...
00:47:22 J'ai eu l'occasion de publier un plan
00:47:24 qui va se mettre en place à partir de la rentrée.
00:47:28 De quelle manière, eh bien, cette question,
00:47:30 elle ne peut être envisagée sans les collectivités.
00:47:33 Bien entendu, ce sont les collectivités
00:47:35 qui sont responsables de la sectorisation.
00:47:37 Et donc le travail du ministère de l'Education nationale,
00:47:41 c'est un travail qui ne peut se faire qu'en partenariat
00:47:44 avec les collectivités, en particulier,
00:47:46 puisque ce point est le plus sensible,
00:47:48 les conseils départementaux qui s'occupent des collèges.
00:47:51 C'est au niveau de la sectorisation des collèges
00:47:56 que les questions les plus aigües se posent.
00:48:00 Et donc cela va dépendre aussi de la bonne volonté,
00:48:02 de l'engagement des conseils départementaux
00:48:05 et, fort heureusement, il en est un certain nombre
00:48:07 qui sont disposés à travailler avec nous.
00:48:09 Donc on va avoir une carte un peu en peau de léopard,
00:48:12 si je puis dire.
00:48:14 Ce n'est pas nous qui, depuis la rue de Grenelle,
00:48:16 pouvons accompagner une politique nationale.
00:48:20 Nous accompagnons et aidons, bien entendu,
00:48:23 les collectivités qui s'engagent dans cette démarche,
00:48:27 particulièrement, comme je l'indiquais,
00:48:30 les conseils départementaux.
00:48:31 Et nous mettons à disposition des rectorats
00:48:35 qui discutent et qui négocient d'ores et déjà
00:48:37 avec les conseils départementaux
00:48:39 un ensemble d'outils en leur disant
00:48:41 "Choisissez les outils qui vous semblent les plus appropriés".
00:48:45 Les réalités des territoires sont très variées
00:48:49 et on ne peut pas agir dans un département
00:48:51 comme le Val-de-Marne de la même manière
00:48:53 que dans un département comme la Loire-Atlantique, par exemple.
00:48:57 Il faut donc admettre la variété des possibilités.
00:49:00 Et j'ai eu l'occasion, devant vous,
00:49:03 de déployer ces outils.
00:49:06 Cela concerne aussi l'enseignement privé sous contrat.
00:49:10 Et j'ai aussi mentionné l'accord que nous avons signé
00:49:13 avec le secrétariat général à l'enseignement catholique,
00:49:15 avec lequel nous entretenons des relations de travail
00:49:20 tout à fait fructueuses,
00:49:22 en s'engageant dans une démarche
00:49:24 qui est une démarche contractuelle,
00:49:26 une démarche volontaire, que nous appuyons, bien entendu,
00:49:31 puisque dans la dotation en poste,
00:49:33 l'enseignement privé sous contrat bénéficie, évidemment,
00:49:35 de postes de l'Education nationale.
00:49:37 Il ne s'agit pas de dotation de fonctionnement,
00:49:40 comme je crois que c'était votre question,
00:49:42 madame la députée Kelloachy.
00:49:44 Pardon, vous êtes là.
00:49:46 Mais par le biais des postes,
00:49:48 un établissement privé sous contrat
00:49:51 qui fera un effort particulier en ouvrant, par exemple,
00:49:53 une classe Ulysse ou une classe Secpa
00:49:58 pourra avoir sa dotation améliorée
00:50:00 par rapport à un établissement qui ne fait pas cet effort.
00:50:05 D'ores et déjà, et c'est vrai depuis longtemps,
00:50:07 les demandes des établissements privés sous contrat
00:50:09 sont supérieures aux postes dont nous disposons.
00:50:12 Donc nous devons procéder à des répartitions.
00:50:15 Mais dans cet effort de répartition,
00:50:16 nous pouvons inclure des critères
00:50:18 qui sont des critères de mixité sociale et scolaire.
00:50:23 J'en viens maintenant, si vous me le permettez,
00:50:26 à l'éducation prioritaire,
00:50:29 en remarquant que nous sommes au travail
00:50:31 avec le ministère de la Ville, notamment Ville et Logement,
00:50:34 sur une réforme, une refonte
00:50:38 de la carte de l'éducation prioritaire.
00:50:40 Et j'ai eu l'occasion, par des échanges,
00:50:42 des apartés que j'ai pu avoir avec vous
00:50:44 ou lors de déplacements,
00:50:45 de voir que cette carte aviellie avec des établissements
00:50:48 qui devraient entrer en éducation prioritaire
00:50:50 et qui ne le sont pas.
00:50:51 On est beaucoup plus discret, en général.
00:50:53 Vous êtes plus discret, si je peux me permettre cette remarque,
00:50:55 sur les établissements scolaires
00:50:56 qui ne devraient plus être en éducation prioritaire.
00:51:00 Là, j'en entends moins parler,
00:51:01 par coïncidence, certainement, mais...
00:51:05 (Propos inaudibles)
00:51:06 Oui. En Seine-Saint-Denis, c'est plus...
00:51:09 Il y a des petites marges qui peuvent se discuter,
00:51:13 mais c'est vrai que c'est moins grand en Seine-Saint-Denis.
00:51:15 Et donc, nous travaillons.
00:51:17 C'est une question extrêmement complexe
00:51:19 qui nécessite de prendre en compte
00:51:21 un très grand nombre de données
00:51:24 et aussi le fait que cette carte est difficile à bouger.
00:51:26 Reconnaissons-le parce que les avantages,
00:51:30 si j'ose dire, en tout cas,
00:51:32 les éléments qui accompagnent l'éducation prioritaire
00:51:36 avec le dédoublement des GS, CP, CE1,
00:51:40 avec les primes aussi proposées aux enseignants,
00:51:42 avec les temps de concertation proposés aux enseignants,
00:51:45 sont des éléments attractifs
00:51:47 qui font que sortir d'éducation prioritaire,
00:51:50 alors même que l'établissement aurait toutes les raisons
00:51:53 de sortir d'éducation prioritaire
00:51:56 suite à des évolutions sociologiques
00:51:58 que l'on peut observer dans un certain nombre de grandes villes,
00:52:01 ça, c'est très compliqué parce que,
00:52:02 et c'est bien compréhensible,
00:52:04 les familles, les enseignants sont attachés
00:52:06 à ce qui a amélioré les choses
00:52:10 pour eux-mêmes et pour leur établissement
00:52:12 dans le cadre de l'éducation prioritaire.
00:52:15 Donc sortir d'éducation prioritaire, c'est compliqué.
00:52:17 Entrer en éducation prioritaire, c'est beaucoup plus simple.
00:52:20 Je le conçois.
00:52:22 Le 2e élément que je voudrais vous donner
00:52:24 sans vous dévoiler,
00:52:27 puisque nous sommes en plein travail
00:52:29 et nous avons encore des mois de travail en la matière,
00:52:31 c'est que, globalement,
00:52:33 sur les quelques 360 établissements REP+
00:52:36 on a une assez grande stabilité des établissements REP+.
00:52:40 Les établissements les plus défavorisés,
00:52:42 ceux d'aujourd'hui, étaient déjà défavorisés
00:52:45 lors de la dernière révision qui date de 2015,
00:52:49 mais qui a été fondée sur des données de 2011.
00:52:52 Il y a une assez grande stabilité des établissements REP+.
00:52:55 En revanche, du côté des établissements REP,
00:52:57 là, il y a pas mal de mouvements.
00:52:59 Il y a des établissements REP qui devraient sortir
00:53:02 et beaucoup d'établissements qui devraient entrer en REP.
00:53:06 Et c'est là que les difficultés vont être les plus grandes,
00:53:09 bien entendu, beaucoup plus que du côté REP+.
00:53:13 Mais là encore, nous sommes au travail
00:53:14 et j'aurai certainement l'occasion
00:53:17 de vous rendre compte de ce travail.
00:53:20 J'attends aussi le rapport
00:53:22 qui sera présenté peut-être la semaine prochaine.
00:53:27 Mme la députée Carrel et M. le député Chudeau,
00:53:30 à propos d'éducation prioritaire,
00:53:33 rapport que je regarderai avec toute l'attention possible.
00:53:39 A propos des mesures annoncées
00:53:42 par le président de la République,
00:53:44 vous êtes nombreux à m'avoir interrogé sur le 8-18.
00:53:47 Ce 8-18 va être expérimenté
00:53:53 dans quelques dizaines,
00:53:55 une trentaine de cités éducatives à la rentrée.
00:53:58 Je m'empresse de dire que ce 8-18,
00:54:01 pour les collèges, n'a rien d'obligatoire.
00:54:03 Il ne s'agit pas de rendre obligatoire
00:54:06 la présence au collège entre 8 h et 18 h.
00:54:08 Mais d'offrir la possibilité
00:54:11 aux familles et aux élèves qui le souhaitent
00:54:13 de pouvoir venir au collège
00:54:17 et de rester au collège jusqu'à 8 h à 18 h.
00:54:22 C'est donc une extension des horaires d'ouverture
00:54:24 et d'accueil des élèves.
00:54:26 Ca n'est pas une obligation de présence de 8 h à 18 h.
00:54:31 C'est tout à fait clair
00:54:34 avec cette association entre scolaires et périscolaires.
00:54:37 D'ailleurs, quand on regarde ce qui se passe
00:54:38 dans les cités éducatives particulièrement,
00:54:41 il y a déjà, de fait, des horaires qui sont étendus
00:54:44 dans un certain nombre d'écoles et d'établissements.
00:54:47 Donc nous allons expérimenter
00:54:50 à une échelle, je dirais, moyenne,
00:54:52 à partir de la rentrée.
00:54:54 Les toutes petites sections,
00:54:56 je crois que vous aussi, M. le député Portier,
00:54:59 et puis c'était le cas également
00:55:03 de Mme la députée...
00:55:07 Peut-être Keloa Achi, je ne sais plus.
00:55:10 Les toutes petites sections, on va être...
00:55:13 Nous savons. Alors là, on a vraiment des données
00:55:15 très intéressantes sur les toutes petites sections.
00:55:18 Elles sont extrêmement efficaces.
00:55:20 Elles sont extrêmement efficaces.
00:55:21 Là, j'ai échangé longuement
00:55:24 avec des enseignantes à besoin là-dessus il y a peu,
00:55:28 et elles m'ont expliqué la différence
00:55:30 entre des enfants scolarisés à 3 ans
00:55:33 et des enfants scolarisés à 2 ans.
00:55:35 On voit la différence dans l'accès au langage,
00:55:37 dans la socialisation des enfants,
00:55:40 je dirais aussi dans la socialisation des familles.
00:55:42 Bref, c'est un ensemble extrêmement positif.
00:55:45 C'est pour cela que nous allons avancer
00:55:48 dans la création de ces toutes petites sections
00:55:52 en éducation prioritaire
00:55:55 pour, de manière à,
00:55:58 sur l'espace du quinquennat,
00:56:02 pouvoir, sinon généraliser, en tout cas,
00:56:05 offrir un volant de toutes petites sections
00:56:10 qui soit favorable en accord aussi avec les collectivités.
00:56:15 Tout cela doit se faire en bonne intelligence
00:56:18 avec le secteur de la petite enfance.
00:56:20 Bien entendu, il ne s'agit pas de déshabiller l'un
00:56:23 pour habiller l'autre.
00:56:25 Il s'agit de travailler ensemble
00:56:28 à partir d'un objectif qui est favorable aux élèves.
00:56:33 Je voudrais dire un mot sur devoirs faits aussi.
00:56:35 Toujours dans cette catégorie-là de services aux élèves,
00:56:40 ce devoir fait est généralisé pour les classes de 6e,
00:56:42 disais-je, à partir de la rentrée.
00:56:45 Devoirs faits existent de manière optionnelle en 5e.
00:56:49 Ca baisse, d'ailleurs, le pourcentage d'élèves
00:56:50 qui s'y intéressent et de familles en 4e,
00:56:53 et ça remonte un peu en 3e avec la perspective du brevet.
00:56:56 Mais nous généralisons en 6e devoirs faits.
00:56:59 Mais j'attire votre attention sur le fait que devoirs faits,
00:57:01 ça n'est pas fait que pour les familles défavorisées
00:57:04 avec des environnements familiaux complexes.
00:57:09 Dans des familles avec des environnements matériels,
00:57:12 je dirais, et des soutiens scolaires à la maison.
00:57:16 Lorsque l'on rentre à la maison,
00:57:17 les enfants rentrent en fin d'après-midi,
00:57:20 qu'ils doivent faire leur devoir ?
00:57:21 Enfin, les parents d'élèves ici le savent.
00:57:24 Il faut surveiller ces sources de tension aussi
00:57:28 entre les enfants et les parents
00:57:31 sur le travail fait ou pas fait.
00:57:34 Bref, il y a des enjeux
00:57:37 qui sont ceux aussi des réseaux sociaux
00:57:39 et des tentations à la maison.
00:57:42 Bref, devoirs faits, c'est bon pour tout le monde.
00:57:45 Ca n'est pas bon que pour des strates spécifiques
00:57:49 de la population.
00:57:51 Et nous savons que devoirs faits, c'est bien reçu.
00:57:55 Le taux actuellement est d'environ 40%.
00:57:57 On est entre 40 et 44% d'élèves de 6e qui sont dans devoirs faits.
00:58:01 On va passer à 100% à partir de la rentrée.
00:58:06 Et c'est bon pour les élèves,
00:58:07 tous les élèves et bon pour leur famille.
00:58:11 A propos, un mot sur les dégradations
00:58:15 connues, que nous avons connues.
00:58:18 Il n'y a pas eu 243 destructions
00:58:21 d'écoles et d'établissements.
00:58:22 Fort heureusement.
00:58:23 243 dommages, dont 63 plus importants
00:58:28 et parmi ces 63, 12 plus importants.
00:58:32 Dans les 243, il y a des choses comme des bris de vitre
00:58:35 et des choses qui sont d'ailleurs facilement réparables.
00:58:38 Dans les 12, on a des débuts d'incendie et des incendies.
00:58:44 3 écoles ont été détruites par un incendie.
00:58:48 Et je salue au passage, évidemment,
00:58:51 l'action des forces de l'ordre et des sapeurs-pompiers,
00:58:53 mais aussi des professeurs, des familles
00:58:57 qui se sont mobilisées pour, disons,
00:58:59 sauvegarder leurs écoles et leurs établissements
00:59:04 lorsqu'il y avait un départ de feu.
00:59:06 Il y a eu là aussi une mobilisation
00:59:08 tout à fait impressionnante.
00:59:10 Donc nous avons du travail cet été pour réparer,
00:59:15 réparer les établissements.
00:59:16 Et puis pour les 3 écoles qui ont été entièrement détruites,
00:59:20 eh bien, nous devons proposer, et c'est le cas,
00:59:23 il y a encore des réunions avec des parents,
00:59:26 nous devons proposer d'autres solutions
00:59:28 avec, par exemple, à La Verrière, un relogement,
00:59:32 si je puis dire, une scolarisation
00:59:34 dans des établissements voisins.
00:59:35 Malheureusement, à 20 minutes à pied
00:59:37 des établissements qui ont été détruits,
00:59:40 donc il faut aussi prévoir un système de navettes.
00:59:42 Les professeurs, il n'y aura pas de classes surchargées
00:59:45 puisque les professeurs des écoles détruites
00:59:46 vont être eux aussi relocalisés.
00:59:48 Donc nous sommes en train d'organiser tout cela
00:59:51 pour la rentrée et puis de procéder
00:59:53 avec les collectivités, collectivités d'abord,
00:59:56 je devrais dire, aux réparations nécessaires
01:00:00 pour que la rentrée se passe
01:00:02 dans les meilleures conditions possibles.
01:00:04 Sur le baccalauréat,
01:00:09 vous avez souligné,
01:00:13 et je l'ai dit moi-même,
01:00:14 la difficulté du 3e trimestre.
01:00:17 Et donc, il y a plusieurs hypothèses sur la table,
01:00:20 dont l'hypothèse que vous avez mentionnée,
01:00:25 je crois que c'était madame la députée Bouroua,
01:00:29 à propos du déplacement des épreuves de spécialité
01:00:33 vers le mois de juin,
01:00:34 mais nous envisageons plusieurs hypothèses à l'heure actuelle.
01:00:38 Ce qui est clair, c'est que le statut quo n'est pas possible
01:00:41 compte tenu des éléments que j'ai dits
01:00:43 et que vous avez, par ailleurs, soulignés.
01:00:47 Cela ne remet pas en cause Parcoursup en tant qu'outil,
01:00:53 mais c'est la question de l'intégration
01:00:55 des notes de spécialité dans Parcoursup,
01:00:59 qui pose difficulté.
01:01:01 C'est pour cela, d'ailleurs,
01:01:02 que les épreuves de spécialité avaient lieu au mois de mars.
01:01:05 C'était pour qu'elles puissent être prises en compte.
01:01:08 Dans Parcoursup, il y a évidemment la question
01:01:11 ou la solution du contrôle continu,
01:01:14 mais le contrôle continu soulève
01:01:15 un certain nombre de difficultés,
01:01:17 c'est-à-dire la difficulté
01:01:19 pour les établissements d'enseignement supérieur
01:01:21 d'évaluer les établissements les uns par rapport aux autres.
01:01:24 Un 13 dans le lycée X,
01:01:25 est-ce que ça vaut un 13 dans le lycée Y ?
01:01:28 C'est le problème du contrôle continu,
01:01:32 qui peut se corriger
01:01:34 par de l'accumulation d'informations sur les lycées,
01:01:37 mais c'est quand même...
01:01:39 C'est quand même une équation complexe
01:01:43 à prendre en considération,
01:01:46 et je me suis entretenu déjà
01:01:47 avec le comité de suivi du lycée,
01:01:50 avec M. Mathieu Héringard,
01:01:51 et puis aussi bientôt avec le recteur William Marois.
01:01:57 Un mot, peut-être, j'abuse de votre patience,
01:02:00 mais cette question est importante
01:02:02 et elle a été soulevée par Mme la députée Pasquini
01:02:05 à propos du réchauffement climatique.
01:02:07 Figurez-vous, Mme la députée, que nous agissons,
01:02:10 et nous ne sommes pas les bras ballants à ce sujet,
01:02:13 d'une part parce que, comme vous le savez,
01:02:16 le plan vert qui a été annoncé par la Première ministre
01:02:20 et qui est abondé à hauteur de 2 milliards d'euros
01:02:23 et qui sera poursuivi dans les années à venir,
01:02:26 ce plan vert, et j'ai eu l'occasion de le voir,
01:02:28 est bien connu des élus municipaux
01:02:33 qui y ont largement recours.
01:02:36 Partout où je me déplace,
01:02:38 on me parle d'un financement par le fond vert,
01:02:42 et c'est évidemment une très bonne chose.
01:02:44 Et j'ai remis moi-même,
01:02:45 avec le ministre Christophe Béchut,
01:02:48 au ministère de la Transition écologique,
01:02:50 un certain nombre de chèques, si je puis dire,
01:02:53 à des maires qui, pour partie,
01:02:56 envisageaient et envisagent de rénover leur école.
01:02:59 Il y a le plan éducRénov' qui s'y ajoute.
01:03:02 Je pourrais vous détailler ce dont il s'agit.
01:03:05 Et puis, nous, de notre côté,
01:03:07 nous appuyons avec une cellule bâtie scolaire
01:03:10 qui a été renforcée cette année
01:03:13 sur les questions thermiques,
01:03:16 mais aussi sur les questions de débitunisation des cours,
01:03:20 de végétalisation des cours.
01:03:21 C'est un point extrêmement important.
01:03:23 On gagne des degrés lorsqu'on enlève les couches de bitume
01:03:27 dans les cours de récréation.
01:03:28 Puis c'est bon aussi pour l'équilibre filles-garçons.
01:03:31 C'est bon à tous égards que la végétalisation.
01:03:34 Donc il y a énormément de choses qui sont en jeu.
01:03:38 Et nous tenons compte, bien sûr,
01:03:40 des difficultés de financement des communes avec cela.
01:03:44 Et parallèlement à cela, j'ai annoncé,
01:03:47 nous avons annoncé un renforcement
01:03:50 du réseau des éco-délégués,
01:03:51 de la certification E3D des établissements.
01:03:56 Pour l'instant, on est à quelque chose comme 10 à 15 %
01:03:59 des écoles et établissements qui sont E3D.
01:04:01 Il faut progresser en la matière.
01:04:03 Oui, on en a 10 000 à peu près de mémoire.
01:04:08 Nous devons progresser, nous devons impliquer les élèves.
01:04:11 Et puis, nous devons faire de telle sorte
01:04:13 que l'enseignement au développement durable,
01:04:16 lui aussi, soit valorisé.
01:04:19 Un mot, alors là, vraiment, sur la réduction des vacances,
01:04:22 puisque c'est un sujet aussi qui intéresse.
01:04:26 Monsieur le député Mollat, que je vous vois approuver.
01:04:30 C'est donc un fait qui porte, au fond,
01:04:35 moins sur les grandes vacances.
01:04:37 Les grandes vacances sont concernées,
01:04:38 mais ce sont aussi les petites vacances.
01:04:40 Et j'insiste régulièrement sur ce point.
01:04:42 Nous avons 36 semaines de cours, 16 semaines de vacances,
01:04:46 8 pendant l'été,
01:04:48 et puis 8 autres pendant le reste de l'année.
01:04:51 Ca signifie que, par contraste avec les pays européens,
01:04:54 les autres pays européens,
01:04:55 nous avons des cours qui sont très concentrés
01:04:58 sur un faible nombre de semaines,
01:05:00 et donc des journées lourdes et des semaines lourdes.
01:05:03 Cela, tout le monde peut s'accorder sur ce point.
01:05:07 Avancer sur cette question, c'est très difficile.
01:05:11 D'autres s'y sont cassés les dents.
01:05:13 Si je puis dire tant, les enjeux sont importants.
01:05:17 C'est des enjeux, en fait, qui concernent
01:05:18 l'ensemble de la société,
01:05:19 parce qu'au fond, c'est l'ensemble de la société
01:05:22 qui est organisée en fonction des vacances scolaires.
01:05:25 Il y a des secteurs économiques importants,
01:05:27 comme l'industrie du tourisme, par exemple.
01:05:29 Et puis, au sein de l'Education nationale,
01:05:31 il y a des enjeux qui sont des enjeux d'horaire
01:05:34 pour les enseignants liés à leur statut.
01:05:37 Donc c'est un ensemble extrêmement compliqué
01:05:41 qu'il faut pouvoir lancer,
01:05:44 et en même temps sur lequel il faut pouvoir échanger
01:05:46 tranquillement,
01:05:48 sans hâter les choses,
01:05:52 de manière à pouvoir arriver à des solutions
01:05:55 aussi consensuelles que possible.
01:05:57 C'est un chantier de long terme,
01:06:01 mais il me semble positif pour nos élèves
01:06:04 que de pouvoir poser cette question
01:06:07 et de pouvoir avancer là-dessus.
01:06:11 Si vous êtes intéressés par les questions
01:06:15 de vacances apprenantes, je pourrais vous expliquer
01:06:17 comment nous compensons, en quelque sorte,
01:06:19 cette longueur des vacances,
01:06:21 mais je voulais d'ores et déjà mentionner ce point.
01:06:24 Voilà, madame la présidente, ce que je voulais dire.
01:06:26 Et si j'ai oublié des choses,
01:06:27 je suis sûr que j'ai oublié des choses,
01:06:30 j'y reviendrai par le biais des questions
01:06:32 ou de la prochaine salve de questions.
01:06:34 -Tout à fait. Sachant qu'il y a 28 députés inscrits,
01:06:36 vous aurez le temps d'y revenir.
01:06:38 D'ailleurs, nous allons procéder en 2 temps.
01:06:41 Donc une 1re série de questions et une 2e série de questions.
01:06:44 Donc on en prendra d'abord 14 et puis ensuite 14,
01:06:47 parce que 14 + 14, ça fait 28,
01:06:48 et donc ce sera pile la moitié.
01:06:51 Donc sauf s'il y en a qui s'inscrivent entre-temps.
01:06:53 Et je précise que sont prioritaires
01:06:56 les membres de la commission et que poseront en dernier
01:06:59 les non-membres de la commission.
01:07:03 Vous pourrez tout à fait poser des questions,
01:07:05 mais vous serez sur la...
01:07:09 tout à la fin de la liste.
01:07:11 Donc nous allons commencer par Gratia Lam et le Chior.
01:07:14 C'est bon. Vas-y.
01:07:22 -Merci, madame la présidente.
01:07:24 M. le ministre,
01:07:25 co-rapporteur d'une mission d'information
01:07:27 relative à l'adaptation de l'école aux enjeux climatiques,
01:07:30 je souhaite vous interroger aujourd'hui
01:07:31 sur l'enseignement au développement durable.
01:07:34 Vous avez d'ores et déjà annoncé il y a quelques jours
01:07:36 20 mesures pour la transition écologique.
01:07:38 J'ai notamment relevé votre décision d'intégrer
01:07:41 les enjeux de la transition écologique
01:07:43 aux cours de technologie et à l'enseignement moral et civique.
01:07:46 Pouvez-vous nous dire si vous envisagez de l'étendre
01:07:49 à d'autres disciplines comme la géographie, par exemple,
01:07:51 et pourquoi pas en faire un enseignement spécifique ?
01:07:55 Pour exemple, l'Italie, depuis 2019,
01:07:57 a intégré l'écologie comme matière obligatoire
01:08:00 à raison d'une heure par semaine
01:08:02 de la maternelle à la terminale.
01:08:04 En outre, je me satisfais de voir qu'une évaluation
01:08:07 portant sur l'acquisition des compétences
01:08:08 relatives à la transition écologique
01:08:10 sera mise en place pour les classes de 4e ou 3e.
01:08:13 Pouvez-vous nous dire de quelle manière
01:08:15 cette évaluation sera prise en compte
01:08:17 dans le parcours des élèves ?
01:08:18 Et pour quelle raison vous n'avez pas retenu l'idée
01:08:20 d'une autre évaluation durant le lycée,
01:08:23 voire d'une nouvelle matière optionnelle ?
01:08:25 Je vous remercie.
01:08:26 -Merci, madame la députée.
01:08:27 Bénédicte Ozanau.
01:08:29 -Oui, merci, madame la présidente.
01:08:35 Monsieur le ministre, dans le Figaro du 7 juillet,
01:08:37 un membre du gouvernement déclare
01:08:39 "l'éducation nationale est un naufrage,
01:08:42 "il faut tout désétatiser".
01:08:45 Monsieur le ministre, qu'est-ce que votre collègue entend par là ?
01:08:50 Moins d'Etat, est-ce donc moins de financement public
01:08:53 et donc une augmentation des frais de scolarité ?
01:08:56 L'article indique que le statut de fonctionnaire
01:08:58 pour les enseignants pourrait être remis en cause,
01:09:01 qu'il faudrait permettre aux enseignants
01:09:04 de n'exercer leur fonction que pour une durée limitée
01:09:07 en leur garantissant des formations
01:09:09 pour changer de carrière s'ils le souhaitent.
01:09:12 Pensez-vous qu'il faut envisager sérieusement ces questions ?
01:09:16 Ceci ne serait-il pas incité à la précarisation
01:09:20 et à l'ubérisation du métier ?
01:09:22 Enfin, permettez-moi d'affirmer que ce recul de l'Etat
01:09:25 serait la porte ouverte à la communautarisation,
01:09:28 signifiant le recul de la France, de ses valeurs
01:09:32 et de sa souveraineté.
01:09:33 Bref, l'exact contraire de ce pourquoi
01:09:37 au Rassemblement national, nous luttons.
01:09:39 Je vous remercie.
01:09:40 -Merci, madame la députée.
01:09:41 J'encourage et j'enjoins mes collègues
01:09:45 à faire un tout petit peu moins de bruit
01:09:47 ou alors, si vous voulez avoir des conversations privées,
01:09:50 le couloir vous attend.
01:09:52 Béatrice Piron.
01:09:54 -Merci, madame la présidente.
01:09:55 M. le ministre, merci pour votre présence ce soir.
01:09:59 Dans le contexte actuel,
01:10:00 quelques jours après les émates importantes,
01:10:02 je souhaite avant tout saluer la réactivité du gouvernement
01:10:04 ainsi que la mobilisation générale de nos forces de l'ordre
01:10:07 pour contenir les récentes émotes urbaines.
01:10:09 Les dégâts matériels causés par ces événements
01:10:12 sont considérables
01:10:13 et concernent particulièrement nos bâtiments publics,
01:10:15 d'où certains écoles
01:10:16 qui ont été violemment vandalisées ces dernières semaines.
01:10:20 Dans les Yvelines, mon département,
01:10:21 au sein de la commune Laverrière,
01:10:23 ce sont 2 des 3 écoles municipales
01:10:25 qui ont été incendiées,
01:10:26 affectant directement plus de 200 élèves et leurs familles.
01:10:30 Pour cette commune composée à 72 % de logements sociaux,
01:10:33 le coût élevé des réparations
01:10:34 est estimé à près de 20 millions d'euros,
01:10:37 sans compter les solutions transitoires
01:10:40 pendant la durée de rénovation de ces bâtiments.
01:10:43 M. le ministre, quelles sont les solutions
01:10:45 que vous préconisez
01:10:46 afin de trouver des solutions
01:10:49 donc à la fois à court terme et à long terme
01:10:51 qui tendent à améliorer la mixité dans ces écoles
01:10:55 afin d'assurer la rescolarisation
01:10:58 et la rentrée prochaine de ces élèves ?
01:11:00 -Merci, madame la députée.
01:11:03 Rodrigo Arenas.
01:11:05 -Merci, madame la présidente, M. le ministre.
01:11:07 Vous venez d'envoyer une nouvelle circulaire
01:11:09 demandant aux écoles et aux établissements
01:11:10 de produire des listes de fournitures raisonnables
01:11:13 pour la rentrée scolaire.
01:11:14 Mais je m'interroge, car il suffirait de leur demander
01:11:16 d'appliquer tout simplement les circulaires
01:11:18 qui donnent des listes de fournitures scolaires individuelles.
01:11:21 C'est à vous qu'il revient de les obliger
01:11:22 et ne pas déroger à vos propres listes.
01:11:25 Car oui, aujourd'hui, les familles
01:11:26 n'en peuvent plus de contribuer à ce qui devrait être gratuit,
01:11:29 de payer pour que leurs enfants aient assez
01:11:30 d'une instruction de qualité,
01:11:32 à savoir les voyages et les sorties,
01:11:33 les transports, la cantine, les fournitures.
01:11:35 Vous n'êtes pas sans savoir que les familles
01:11:37 ont déjà dû couper drastiquement dans leurs dépenses alimentaires
01:11:40 et que, dans le même temps,
01:11:41 les collectivités territoriales s'appauvrissent.
01:11:43 C'est à l'Etat d'assumer pleinement son rôle
01:11:45 et de débloquer les budgets suffisants
01:11:47 pour que la scolarité de nos enfants
01:11:48 soit véritablement et totalement gratuite,
01:11:51 ce qui permettra non seulement
01:11:52 de mieux garantir la réussite de toutes et tous,
01:11:55 mais aussi d'assurer une meilleure mixité sociale
01:11:57 dans nos écoles.
01:11:58 Alors je vous le demande, M. le ministre,
01:11:59 avez-vous prévu de travailler sur la gratuité de l'éducation
01:12:03 en commençant par mettre en oeuvre la proposition
01:12:05 de votre collègue Olivier Klein,
01:12:07 à savoir la gratuité des fournitures à minima
01:12:09 dans les quartiers populaires ?
01:12:11 Je vous remercie.
01:12:12 -Merci, M. le député. Francis Dubois.
01:12:14 Voilà.
01:12:19 -Merci, Mme la présidente. M. le ministre.
01:12:21 Pénurie d'enseignants, niveau en baisse des élèves,
01:12:24 atteinte à la laïcité, harcèlement scolaire,
01:12:27 l'école de la République va mal.
01:12:29 La rentrée 2023 s'annonce très difficile.
01:12:31 Il est annoncé plus de 3 100 postes non pourvus
01:12:34 malgré les fermetures de classes.
01:12:36 A cela s'ajoutent les non-remplacements
01:12:38 en cas d'absence de professeurs.
01:12:40 Dans l'académie de Limoges,
01:12:41 dont dépend ma circonscription corézienne,
01:12:43 les maires et les corps intermédiaires
01:12:45 m'ont fait part de leur inquiétude
01:12:46 sur les fermetures de classes, les postes non pourvus
01:12:49 et les absences d'enseignants non remplacés.
01:12:51 Cette situation inacceptable a des répercussions néfastes
01:12:55 sur la qualité de l'enseignement dispensée aux élèves.
01:12:58 Leur niveau scolaire en pâtit et les lacunes s'accumulent
01:13:01 tout au long de leur parcours scolaire.
01:13:03 Les courriers d'alerte au rectorat n'obtiennent aucune réponse.
01:13:05 Pourtant, nous aimerions avoir connaissance
01:13:07 des bilans sociaux de l'académie
01:13:08 et des informations relatives
01:13:10 aux non-remplacements des enseignants.
01:13:12 Sur leurs motifs, leur répartition géographique et temporelle,
01:13:16 ces éléments permettraient d'avoir une vision claire
01:13:18 de la situation et d'envisager la mise en oeuvre
01:13:19 de solutions durables.
01:13:21 Monsieur le ministre, quelles sont vos propositions
01:13:23 pour remédier durablement à ces problèmes ?
01:13:25 Sommes-nous les éternels oubliés en milieu rural ?
01:13:29 -Merci, monsieur le député. Fabrice Le Vigoureux.
01:13:32 -Merci, madame la présidente.
01:13:33 Monsieur le ministre, une demande de précision
01:13:36 et une suggestion.
01:13:38 La demande de précision sur le calendrier
01:13:40 de l'éducation prioritaire.
01:13:41 Est-ce que certains collèges, à la rentrée 2024,
01:13:44 sont susceptibles d'entrer en REP ou REP+.
01:13:47 Je pense bien sûr à mon collège du Noy, à Caen,
01:13:49 il y a toutes les caractéristiques sociologiques,
01:13:52 dont l'IPS, pour...
01:13:55 Et j'attends ça depuis des années,
01:13:56 donc je voulais avoir des précisions de calendrier.
01:13:58 Deuxième, une suggestion pour conjuguer
01:14:02 2 exigences très délicates sur le calendrier du bac.
01:14:06 A la fois, faire entrer des notes objectivées,
01:14:09 anonymisées dans Parcoursup, les notes de spécialité,
01:14:12 et en même temps, faire que les élèves
01:14:13 ne lèvent pas le pied sur le 3e trimestre.
01:14:15 Est-ce qu'on ne peut pas envisager d'avoir 2/3 du programme
01:14:18 avec des évaluations nationales par spécialité,
01:14:21 qui donnent lieu à Parcoursup,
01:14:23 et puis ensuite, sur le 3e trimestre,
01:14:25 1/3 sur le contrôle continu sur le programme restant
01:14:28 avec un ajustement des coefficients ?
01:14:30 Merci beaucoup.
01:14:31 -Merci, monsieur le député. Julien Audoul.
01:14:33 -Merci, madame la présidente.
01:14:37 Monsieur le ministre, vous évoquez régulièrement
01:14:40 les gros et grands principes républicains
01:14:42 que vous bafouez par ailleurs.
01:14:44 Dimanche 9 juillet, sur Radio-G,
01:14:46 vous avez gravement et lamentablement
01:14:48 attaqué les journalistes de médias français,
01:14:50 CNews et Europe 1
01:14:51 en les qualifiant d'extrême droite.
01:14:53 Avec cette affirmation tout aussi mensongère qu'infamante,
01:14:58 vous avez stigmatisé également les auditeurs
01:15:01 et téléspectateurs de ces chaînes.
01:15:03 Votre sortie illustre votre sectarisme,
01:15:05 votre mépris du pluralisme médiatique
01:15:08 et de la liberté de la presse,
01:15:10 ces valeurs qui sont, encore une fois,
01:15:12 charnellement vissées à notre pacte républicain.
01:15:16 Je vous rappelle que vous êtes ministre de l'Education nationale
01:15:18 de la République française.
01:15:20 Vous n'êtes pas le commissaire du peuple de la pensée unique.
01:15:24 Très clairement, monsieur le ministre,
01:15:25 la question est très claire.
01:15:26 Est-ce que vous pouvez rester à votre poste ?
01:15:28 Est-ce que vous comptez présenter des excuses
01:15:31 aux médias CNews et Europe 1 ?
01:15:33 Ou est-ce que vous comptez démissionner ?
01:15:35 -Mes chers collègues,
01:15:44 je sais que certains propos
01:15:48 de part et d'autre de cette assemblée
01:15:51 peuvent et sont là pour énerver l'un ou l'autre,
01:15:55 mais c'est pas forcément non plus nécessaire
01:15:58 de faire un brouhaha, parce que finalement, on n'entend pas.
01:16:01 Et je pense que c'est un peu plus compliqué,
01:16:04 ensuite, pour les réponses.
01:16:06 Voilà.
01:16:07 Les députés ont la parole libre,
01:16:11 je le rappelle ici.
01:16:14 Je sais, alors vous allez me répondre,
01:16:15 que le brouhaha aussi est libre,
01:16:17 à part que le brouhaha, c'est pas respectueux
01:16:19 ni d'un côté ni de l'autre.
01:16:20 Je fais en sorte de faire respecter
01:16:24 la sérénité dans cette commission
01:16:28 afin qu'en effet,
01:16:31 le contrôle que nous devons exercer sur l'exécutif
01:16:34 puisse être fait dans les meilleures conditions.
01:16:39 C'est le but d'une...
01:16:40 Je sais qu'il y en a un qui est en train de s'amuser,
01:16:44 et le but d'une commission, notamment parlementaire,
01:16:47 c'est aussi d'exercer le contrôle sur l'exécutif.
01:16:50 Et nous sommes pleinement dans notre rôle
01:16:51 quand nous le faisons.
01:16:52 Alors après que certains propos plaisent ou ne plaisent pas,
01:16:56 je peux tout à fait l'entendre.
01:16:58 Par contre, qu'à un moment,
01:16:59 on ne puisse plus s'entendre dans la commission,
01:17:01 ça, je ne peux pas l'accepter.
01:17:03 Géraldine Bannier.
01:17:06 -Monsieur le ministre, vous avez annoncé
01:17:07 qu'un poids plus important pourrait être accordé
01:17:09 à l'orthographe lors des épreuves du baccalauréat.
01:17:11 C'est nécessairement une bonne idée
01:17:13 que de lui accorder de l'importance.
01:17:14 Après des années, nous avons été formés professeurs de français
01:17:17 par une forme de défaitisme étrange
01:17:19 au drôle de message de "vous n'en sauverez pas un".
01:17:22 Or, la maîtrise de la langue,
01:17:23 orthographe, mais aussi maîtrise d'un vocabulaire riche,
01:17:26 est un bagage très utile lorsqu'il s'agit d'apprendre à exprimer
01:17:29 et maîtriser ses émotions, mieux vivre en société.
01:17:32 Il suffit de comparer des micro-trottoirs
01:17:34 à quelques décennies d'intervalle
01:17:35 pour constater quelques différences.
01:17:37 La lecture étant cela un excellent vecteur,
01:17:39 toujours d'actualité et jamais assez souvent mis en lumière,
01:17:43 pouvez-vous revenir sur l'opération "Un livre pour les vacances"
01:17:45 qui, je crois, j'en suis même sûre, fait la part belle
01:17:48 aux oeuvres venues de l'Antiquité,
01:17:50 alors qu'on manque une nouvelle fois
01:17:51 de professeurs de lettres classiques,
01:17:53 avec 41 recrutements pour 134 postes
01:17:55 cette année au CAPES externe.
01:17:57 Je reçois une question concernant les professeurs documentalistes.
01:18:00 Comment peuvent-ils prendre part au pacte ?
01:18:02 Est-ce au travers des travaux en groupe
01:18:04 en information-documentation qu'ils mettent en place
01:18:06 pour les 6e ou pour des missions d'éducation aux médias
01:18:08 et à l'information pour lesquelles ils sont en 1re ligne ?
01:18:12 Comme les collègues de technologie,
01:18:13 avec un travail qui se poursuit dans toutes les matières.
01:18:16 -Merci, madame la députée.
01:18:18 On voit que votre ancien métier vous rattrape.
01:18:21 Claudia Rouault.
01:18:25 -Oui, merci, madame la présidente.
01:18:26 M. le ministre, la décentralisation, à mes yeux,
01:18:30 était une bonne chose pour les collèges et les lycées.
01:18:33 En région Bretagne, on investit 840 millions dans le mandat
01:18:37 pour mettre nos lycées dans de bonnes conditions de travail
01:18:41 pour les élèves, bien sûr, et l'équipe pédagogique,
01:18:43 mais aussi les agents.
01:18:45 J'ai vu une émission très dernièrement à la télé
01:18:47 où les lycées, c'était en Ile-de-France,
01:18:49 c'était absolument scandaleux
01:18:51 de mettre des élèves dans des situations de travail,
01:18:54 et des élèves et l'équipe, bien sûr, enseignants.
01:18:57 Quels sont vos moyens, justement,
01:19:00 quels sont vos pouvoirs pour les régions,
01:19:02 pour les départements, même pour les collectivités,
01:19:05 pour entretenir quelquefois tout simplement des locaux ?
01:19:08 -Merci, madame la députée.
01:19:10 Jérémy Pettri-Lettus.
01:19:11 -Merci, madame la présidente.
01:19:13 M. le ministre, vendredi dernier, après des mois d'attente,
01:19:15 le rectorat de Normandie a annoncé le maintien de 2 classes
01:19:18 situées dans ma circonscription,
01:19:19 l'une dans le RPI des Rochefeuilles
01:19:21 et l'autre dans le RPI des Quatre-Vents.
01:19:22 Après une longue mobilisation des parents et des élus locaux
01:19:25 que j'ai accompagnés depuis le début,
01:19:26 cette annonce est un vrai soulagement
01:19:28 pour les élèves et pour les parents.
01:19:29 En effet, ces fermetures auraient entraîné
01:19:31 des classes surchargées et multiniveaux.
01:19:33 Tout au long de cette mobilisation,
01:19:34 vous avez été à l'écoute de la ruralité,
01:19:36 et je tiens à vous en remercier vivement.
01:19:38 Au-delà de ce dénouement heureux,
01:19:40 je voudrais vous interroger sur l'avenir
01:19:41 de l'ensemble de nos écoles rurales.
01:19:43 En effet, l'école de la République se doit de donner aux élèves
01:19:45 de nos écoles rurales les mêmes chances de réussite
01:19:48 et les mêmes conditions d'enseignement.
01:19:50 C'est pourquoi si la démographie scolaire
01:19:51 justifie de nouvelles fermetures dans les prochaines années,
01:19:54 ces dernières doivent être mieux anticipées et concertées.
01:19:57 Il y a quelques mois, la 1re ministre a annoncé
01:19:58 des mesures importantes, la carte scolaire à 3 ans
01:20:01 et la création de conseils de la concertation.
01:20:03 Pouvez-vous nous assurer qu'il n'y aura plus,
01:20:05 dès l'année prochaine, de décisions unilatérales
01:20:06 de fermeture de classe et que les prochaines fermetures
01:20:09 annoncées prendront donc effet dans 3 ans ?
01:20:11 Pouvez-vous nous confirmer que les instances de la concertation
01:20:14 seront bien créées dès l'année prochaine ?
01:20:15 Je vous remercie.
01:20:16 -Merci, monsieur le député. Philippe Fay.
01:20:18 -Merci, madame la présidente.
01:20:23 M. le ministre, ces dernières années,
01:20:25 le taux d'élèves en situation de handicap
01:20:26 n'a cessé d'augmenter,
01:20:27 et les notifications MDPH se sont multipliées.
01:20:31 Les accompagnants pour élèves en situation de handicap,
01:20:34 les AESH, sont au 1er rang pour accompagner
01:20:35 et aider ces enfants.
01:20:37 Il me semblait essentiel de recueillir
01:20:39 leurs témoignages et suggestions.
01:20:40 C'est dans cette optique que, le 30 juin dernier,
01:20:42 j'ai organisé une réunion d'échange
01:20:43 avec une cinquantaine d'AESH
01:20:45 de la 4e circonscription du Pas-de-Calais.
01:20:48 De multiples problématiques ont été mises en lumière.
01:20:50 Les AESH pointent notamment un manque de moyens humains
01:20:53 et matériels pour accompagner et aider les enfants.
01:20:55 Il est demandé à ce qu'une meilleure répartition
01:20:58 des personnels soit faite,
01:21:00 avec moins d'affectations répétitives.
01:21:02 Et surtout, il apparaît primordial que soient réalisées
01:21:04 de nouvelles formations permettant aux AESH
01:21:06 d'être réellement spécialisées et professionnalisées.
01:21:10 Les AESH, qui tiennent à être différenciées
01:21:11 des assistants d'éducation,
01:21:13 exercent aujourd'hui des missions de service public
01:21:15 indispensables pour favoriser l'accès à l'éducation de tous.
01:21:18 Aussi, monsieur le ministre, quelle est votre position
01:21:20 sur le sujet, et quelles mesures allez-vous mettre en place
01:21:23 pour mieux reconnaître leurs droits
01:21:24 et améliorer leur situation en tant que contractuel essentiel
01:21:27 à l'action publique ? Merci.
01:21:29 -Merci, monsieur le député.
01:21:30 Lire Boumertit.
01:21:32 -Merci, madame la présidente.
01:21:33 Monsieur le ministre, je vous ai questionné plusieurs fois
01:21:36 sur les mesures gouvernementales visant à renforcer
01:21:39 la mixité sociale dans nos espaces scolaires.
01:21:42 Vos réponses ont malheureusement resté vagues,
01:21:44 alors même que la ségrégation sociale existante
01:21:47 dans nos établissements augmente,
01:21:49 et que vous affirmiez vous-même que la France
01:21:51 est le pays de l'OCDE
01:21:52 où la ségrégation scolaire est la plus forte.
01:21:55 Nous savons que 35% de la ségrégation sociale
01:21:59 entre collèges en France est liée au contournement
01:22:01 de la carte scolaire.
01:22:02 Si elle concourt actuellement à augmenter
01:22:04 la ségrégation scolaire, elle peut aussi être
01:22:06 un levier de réduction.
01:22:08 Ainsi, comment peut-on constater que parmi les 10%
01:22:11 des secteurs scolaires qui ont le taux de pauvreté
01:22:13 le plus élevé, il y en est 1 sur 5 qui bordent
01:22:16 un secteur au taux de pauvreté 3 fois plus faible,
01:22:19 et que ces frontières entre secteurs
01:22:21 n'ont pas encore été réévaluées ?
01:22:24 D'autre part, pourquoi certaines expérimentations,
01:22:26 notamment de secteurs multicollèges,
01:22:28 ne sont-elles pas généralisées, puisqu'elles semblent fonctionner
01:22:31 dans la ville de Paris ?
01:22:33 -Merci, M. le député. Emmanuel Antoine.
01:22:37 -Merci, Mme la présidente, M. le ministre.
01:22:39 En vue de la rentrée scolaire de septembre 2023,
01:22:42 le gouvernement a prévu dans la loi de finances pour 2023
01:22:45 de supprimer 481 emplois d'enseignants
01:22:48 dans le 2e degré,
01:22:50 et ce, après en avoir déjà supprimé plus de 2 200
01:22:55 au cours des toutes dernières années.
01:22:57 Les suppressions de postes annoncés interviennent,
01:23:00 et vous le savez, dans un contexte de croissance
01:23:02 des électifs scolarisés dans le secondaire.
01:23:05 Ces choix de votre ministère m'interrogent
01:23:08 tant ils apparaissent préjudiciables
01:23:10 à la qualité des conditions d'enseignement.
01:23:13 Des postes d'enseignants vont ainsi être supprimés
01:23:16 dans certaines matières,
01:23:17 ce qui contraindra leurs collègues à assurer
01:23:20 un nombre excessivement élevé d'heures supplémentaires.
01:23:23 Il sera en outre plus difficile d'organiser
01:23:26 les temps d'enseignement en effectif allégé
01:23:29 en dépit des injonctions en ce sens.
01:23:32 La Cour des comptes, dans un rapport d'octobre 2020,
01:23:35 a pointé du doigt le recours accru aux heures supplémentaires
01:23:38 dans la fonction publique,
01:23:39 dont le coût est d'ailleurs sous-évalué.
01:23:41 Alors, monsieur le ministre, ne pouvez-vous pas revenir
01:23:43 sur ces choix en matière de ressources humaines
01:23:45 dans l'enseignement secondaire
01:23:47 afin d'assurer la qualité des enseignements à ce niveau ?
01:23:50 -Merci, madame la députée. Stéphane Peu.
01:23:54 -Oui, merci, madame la présidente.
01:23:56 Bon, vous le savez,
01:23:57 je sais que vous y êtes sensible, monsieur le ministre,
01:23:59 l'école est la principale source d'espérance sociale
01:24:02 dans les quartiers populaires,
01:24:04 et c'est là qu'elle doit et qu'elle est attendue
01:24:07 pour tenir sa promesse d'égalité.
01:24:10 Malheureusement, si on croise,
01:24:11 et je le fais actuellement dans un rapport parlementaire
01:24:14 que je fais sur la Seine-Saint-Denis,
01:24:15 si on croise les indices de position sociale
01:24:17 et les évaluations tout au long de la scolarité,
01:24:19 on s'aperçoit non seulement que l'école reproduit
01:24:23 les inégalités sociales, mais, pire,
01:24:24 elle les aggrave et elle les creuse.
01:24:27 Et donc, elle ne tient pas en cela sa promesse.
01:24:29 Alors concours principal, concours supplémentaires,
01:24:32 concours exceptionnels,
01:24:33 encore une fois, sur les 3 concours,
01:24:35 il n'y aura pas suffisamment d'enseignants
01:24:38 pour l'académie de Créteil, vous l'avez dit,
01:24:40 et pour le département de la Seine-Saint-Denis en particulier.
01:24:43 Alors j'ai 2 questions.
01:24:44 D'une part, est-ce que vous dites,
01:24:46 vous admettez qu'on est admissible avec une moyenne,
01:24:49 avec une note de 4 sur 20 quand c'est 14 sur 20
01:24:52 dans les autres académies ?
01:24:54 Et si oui, qu'est-ce que vous comptez faire
01:24:58 pour que la rentrée soit moins catastrophique ?
01:25:00 Enfin, juste pour terminer, madame la présidente,
01:25:02 si vous m'y autorisez, je voudrais apporter ici
01:25:06 et de manière tout à fait officielle
01:25:07 mon soutien aux ministres face aux attaques
01:25:10 qui, de mon point de vue, ne sont pas dépourvues de racisme
01:25:13 de la part de l'extrême droite.
01:25:15 -Merci, monsieur le député.
01:25:17 Monsieur le ministre, vous avez la parole
01:25:20 pour répondre à ces 14 premières questions.
01:25:25 -Merci, mesdames et messieurs les députés.
01:25:31 Je vais peut-être commencer
01:25:36 par la question de l'éducation au développement durable
01:25:41 que madame la députée Melchior a posée.
01:25:45 En effet, nous allons à la fois du côté de l'EMC,
01:25:50 donc ça fait partie de la refonte des programmes de l'EMC.
01:25:52 Je l'ai évoqué, également des programmes de technologie,
01:25:57 de l'enseignement de technologie en 5e, 4e, 3e,
01:26:00 mais l'éducation au développement durable,
01:26:02 on la trouve aussi dans d'autres disciplines d'ores et déjà.
01:26:05 Par exemple, dans les programmes d'histoire,
01:26:08 la révolution industrielle, pour ne nommer que qu'elle,
01:26:12 n'est plus enseignée comme on le faisait il y a 20 ans
01:26:15 uniquement du point de vue des bouleversements économiques
01:26:18 et sociaux que l'Europe a connus, surtout au 19e siècle,
01:26:23 mais également du point de vue des modifications
01:26:27 dans le rapport à la nature et dans les effets
01:26:31 sur la santé, la pollution des villes
01:26:35 et autres données de ce genre.
01:26:36 Donc, en fait, on peut inclure
01:26:39 ces questions relatives au climat et à la nature
01:26:44 de manière transversale
01:26:47 dans de très nombreuses disciplines.
01:26:51 Je mentionne aussi le CNED,
01:26:54 qui a réalisé le BHA du climat.
01:26:56 Donc, vous pouvez aller voir sur le site du CNED.
01:27:00 C'est très bien réalisé, donc on va s'en servir.
01:27:02 Et puis, une forme de certification en 3e
01:27:05 que nous prévoyons.
01:27:07 Il n'est pas prévu pour l'instant d'aller du côté du lycée,
01:27:10 mais je retiens votre proposition.
01:27:14 -Mme la députée Ozanau,
01:27:17 vous avez fait allusion à un article
01:27:19 qui n'est pas...
01:27:21 Avec une personne citée, je ne sais pas qui,
01:27:23 mais je ne parlerai certainement pas de naufrage
01:27:26 en ce qui concerne l'éducation nationale
01:27:28 et pas non plus de désétatisation.
01:27:32 La fonction publique reste absolument centrale
01:27:35 dans l'éducation nationale.
01:27:37 Je rappelais les chiffres précédemment.
01:27:39 1,5 % d'agents contractuels dans le 1er degré,
01:27:42 6 à 8 % dans le 2d degré.
01:27:45 La fonction publique reste absolument centrale
01:27:49 et j'y tiens absolument.
01:27:51 Il ne s'agit pas de remettre en cause.
01:27:54 Il s'agit aussi de regarder simplement
01:27:55 dans les jeunes enseignants,
01:27:58 ceux qui aspirent à le devenir,
01:28:01 veulent aussi pouvoir changer, sinon de métier,
01:28:05 en tout cas, avoir des évolutions de carrière.
01:28:07 Et donc, ils veulent aussi des portes de sortie,
01:28:09 si je puis dire,
01:28:10 au bout de 10, 15 ou 20 ans de métier,
01:28:14 notamment dans d'autres métiers de la fonction publique.
01:28:17 C'est déjà possible, mais plus de portes de sortie.
01:28:20 Et puis, nous nous rendons compte aussi
01:28:22 d'une hausse des inscriptions,
01:28:24 bienvenue par ailleurs,
01:28:26 des inscriptions de candidats
01:28:29 qui ont la quarantaine
01:28:30 en 2e partie de carrière professionnelle.
01:28:33 Et donc, il faut en tenir compte.
01:28:35 C'est évidemment très bien
01:28:36 d'arriver avec son expérience professionnelle,
01:28:39 d'ingénieur, par exemple,
01:28:40 quand on veut être professeur de mathématiques,
01:28:43 mais valoriser au mieux cette expérience professionnelle
01:28:46 en faisant de telle sorte.
01:28:48 C'est aussi quelque chose que nous avons annoncé,
01:28:52 que 3 années dans le privé
01:28:55 valent comme 2 années dans le public
01:28:58 pour le reclassement,
01:28:59 de manière à ce que ces quarantenaires
01:29:01 ne commencent pas tout en bas de la grille salariale.
01:29:05 Donc, il faut s'adapter,
01:29:06 mais ça n'est pas une remise en cause
01:29:08 de la fonction publique.
01:29:11 M. le député Arenas, à propos de fourniture,
01:29:16 nous avons...
01:29:17 Nous publions une liste de fournitures,
01:29:20 disons, comme l'année dernière, d'ailleurs,
01:29:22 raisonnables, c'est-à-dire calculées au plus juste
01:29:26 pour les familles.
01:29:28 Vous savez aussi à quel point je soutiens
01:29:33 et je suis un ardent défenseur
01:29:35 de l'allocation de rentrées scolaires,
01:29:38 dont les montants ont été annoncés hier ou aujourd'hui,
01:29:41 je ne sais plus, et qui sera versé aux familles,
01:29:44 à quelques 3 millions de familles
01:29:46 au moment de la rentrée scolaire.
01:29:50 Ca, c'est important.
01:29:51 Vous faites allusion aussi à des fournitures
01:29:53 qui seraient, disons, gratuites.
01:29:56 C'est le cas dans un certain nombre de communes, déjà,
01:29:59 qui ont pris cette initiative.
01:30:00 Glichy-sous-Bois, par exemple,
01:30:02 la commune de mon collègue Olivier Klein,
01:30:05 d'autres communes ont pris des initiatives semblables.
01:30:07 La ville de Marseille aussi a annoncé
01:30:12 que les fournitures scolaires seraient prises en charge
01:30:15 avec différents scénarios.
01:30:16 Nous avons aussi calculé et pensé à différents scénarios.
01:30:20 Les budgets à l'échelle du pays sont très importants,
01:30:23 mais nous soutenons les initiatives qui sont prises
01:30:26 par les communes en la matière.
01:30:31 Je soutiens aussi très fortement,
01:30:33 j'ai eu l'occasion de le dire et je le répéterai à nouveau,
01:30:37 l'utilisation complète des fonds sociaux.
01:30:40 Les fonds sociaux sont à disposition
01:30:42 des chefs d'établissement,
01:30:45 et malheureusement, ils ne sont pas utilisés complètement.
01:30:49 Il faut que les chefs d'établissement
01:30:50 dépensent les fonds sociaux pour acheter une paire de chaussures,
01:30:54 un équipement sportif pour aider les familles et les enfants
01:30:59 qui ont des difficultés.
01:31:00 Donc nous appuyons très fortement
01:31:02 et nous demandons fortement que les fonds sociaux
01:31:05 puissent être utilisés comme il se doit.
01:31:11 A propos des postes non pourvus,
01:31:13 je crois que c'était Mme la députée Dubois...
01:31:17 Ah, pardon.
01:31:18 Toutes mes excuses.
01:31:21 L'heure tourne.
01:31:22 Vous pardonnerez cette erreur
01:31:27 qui ne tient pas du tout à votre apparence physique,
01:31:30 mais c'est le nom que j'ai mis sur...
01:31:34 Alors, nous avons cette année...
01:31:38 Nous avions l'année dernière 4 400 postes non pourvus.
01:31:42 Donc il y a, comme je l'indiquais dans mon propos liminaire,
01:31:45 une amélioration.
01:31:46 Nous avons moins de postes non pourvus cette année
01:31:49 que l'année dernière,
01:31:50 mais j'ai insisté sur le fait
01:31:53 que nous avons encore du chemin à faire.
01:31:57 C'est vrai en milieu urbain,
01:31:59 puisque les postes non pourvus dans le primaire,
01:32:02 c'est surtout dans des académies urbaines,
01:32:04 à l'exception de la Guyane et de Mayotte,
01:32:06 quand même, que je cite,
01:32:07 mais les 2 très grosses académies du pays en volume,
01:32:10 c'est Versailles et Créteil.
01:32:13 Dans votre académie,
01:32:14 on n'a pas de difficultés de recrutement
01:32:17 pour les professeurs des écoles.
01:32:19 En revanche, on a un sujet qui est un sujet important
01:32:24 et qui a été évoqué par un ou une autre de vos collègues,
01:32:28 c'est celui de la baisse des effectifs scolaires.
01:32:31 Nous allons perdre quelque chose
01:32:33 comme 70 000 élèves à la rentrée.
01:32:35 Ca va s'accentuer, d'ailleurs,
01:32:36 puisque la natalité baisse fortement à partir...
01:32:40 A partir de 2014, vraiment, ça baisse.
01:32:43 Et donc là, on est surtout dans des baisses scolaires
01:32:47 dans le primaire,
01:32:48 et puis ça va se déplacer largement vers le collège,
01:32:52 et puis dans quelques années, vers le lycée,
01:32:54 et je le note au passage, vers l'université
01:32:56 et vers le marché du travail.
01:32:58 Dans un horizon de 10 à 15 ans,
01:33:00 on est dans des marchés du travail qui sont déjà tendus,
01:33:03 et donc les choses ne vont pas s'éclaircir
01:33:06 compte tenu de la situation démographique de notre pays.
01:33:10 Mais ce que nous faisons,
01:33:12 c'est nous nous assurons que partout,
01:33:15 le taux d'encadrement,
01:33:17 le ratio entre nombre de professeurs
01:33:20 et nombre d'élèves s'améliore.
01:33:23 Je crois que vous êtes député de la Haute-Vienne ?
01:33:27 -Corrèze. -Corrèze.
01:33:28 Je vais finir par y arriver, mais je ne suis pas très loin.
01:33:31 Député de la Corrèze,
01:33:33 je n'ai pas en tête le taux d'encadrement
01:33:35 pour votre département,
01:33:36 mais ce que nous faisons pour les départements les plus ruraux,
01:33:40 c'est que nous avons un taux d'encadrement
01:33:42 qui est un taux d'encadrement meilleur
01:33:44 que dans les départements urbains, et c'est normal.
01:33:47 Et c'est normal, puisque la distance, l'éloignement
01:33:51 fait qu'on a des petites classes,
01:33:53 parfois des toutes petites classes
01:33:55 dans des zones rurales
01:33:58 ou au fin fond des montagnes, si j'ose dire.
01:34:01 J'ai visité une école dans le cirque de Mafate à La Réunion,
01:34:05 qui est peut-être l'une des plus petites du pays.
01:34:08 Il faut des heures de marche pour y arriver.
01:34:10 Il n'y a pas de route carrossable.
01:34:12 Il y a 8 élèves de la petite section OCM2.
01:34:16 Le rectorat, nous reconstruisons entièrement cette école.
01:34:21 C'est des rotations d'hélicoptères pour 8 enfants,
01:34:24 et 7 enfants à la rentrée.
01:34:26 Et c'est très bien comme ça.
01:34:27 Bien entendu, je pense qu'il faut faire des efforts particuliers.
01:34:31 Ce que j'ai dit aussi à propos,
01:34:32 et c'était d'une question qui venait, je crois,
01:34:35 de M. le député Patrilletus, la question du rural.
01:34:40 Je me suis engagé, en effet, à donner une visibilité
01:34:43 dans les départements ruraux
01:34:46 pour que les collectivités puissent avoir,
01:34:48 voir de quoi ils retournent
01:34:50 plutôt que d'être un peu au pied du mur
01:34:53 à partir du mois de février.
01:34:55 Et puis pourquoi 3 ans de visibilité ?
01:34:57 Parce que les enfants qui naissent aujourd'hui,
01:34:59 ils seront scolarisés dans 3 ans.
01:35:00 Tout bêtement, on a donc 3 ans en tenant compte aussi
01:35:03 des mouvements, des déplacements et des déménagements.
01:35:07 Mais je ne me suis pas engagé à geler la carte.
01:35:11 On a besoin de visibilité.
01:35:13 Compte tenu de la baisse très, très forte des effectifs,
01:35:16 il va falloir procéder à des ajustements de carte scolaire.
01:35:19 Mais moi, ce que je n'accepte plus,
01:35:21 c'est que l'on puisse dire à un maire
01:35:23 qui vient éventuellement de faire rénover son école ou autre,
01:35:26 pour la rentrée et d'après, on va vous fermer une classe.
01:35:29 Les maires, ils ont besoin de visibilité.
01:35:31 Ils peuvent aussi comprendre
01:35:33 que nous ajustions la carte scolaire,
01:35:35 mais pas en étant au pied du mur.
01:35:37 Il faut de la visibilité.
01:35:39 Il faut aussi qu'on puisse entendre un maire
01:35:41 qui nous parle de l'arrivée de telle entreprise
01:35:44 ou autre qui va changer la physionomie démographique
01:35:49 de sa commune, pas forcément dans 6 mois,
01:35:52 mais l'année prochaine,
01:35:53 pour qu'on ait un peu de planification
01:35:55 et qu'on puisse voir les choses
01:35:56 sans avoir le nez collé sur le guidon.
01:35:58 Voilà, c'est ça.
01:35:59 Et donc, on a ces commissions qui vont se mettre en place,
01:36:02 en incluant aussi les préfectures,
01:36:04 qui sont évidemment très importantes
01:36:06 et partie prenante en la matière,
01:36:08 pour discuter non pas de la prochaine carte scolaire,
01:36:10 mais pour avoir cette visibilité, pour planifier les choses.
01:36:14 Je pense que c'est quelque chose qui est nécessaire
01:36:17 et utile pour nos écoles en milieu rural.
01:36:23 Un mot, enfin, plus que cela,
01:36:28 mais à propos de l'orthographe.
01:36:29 En effet, madame la députée Bagné,
01:36:34 nous avons un sujet qui est celui de la maîtrise
01:36:36 du français écrit.
01:36:38 Il faut le reconnaître et l'admettre,
01:36:40 non seulement au niveau du bac,
01:36:42 mais également dans les niveaux inférieurs.
01:36:46 Et j'ai donc avancé,
01:36:50 nous avançons sur cette idée,
01:36:52 qui est celle d'introduire des critères formels
01:36:57 de maîtrise de la langue écrite
01:36:59 dans les épreuves du baccalauréat.
01:37:01 Une épreuve, une copie formidable en philosophie,
01:37:07 mais bourrée de fautes d'orthographe
01:37:09 et écrite dans un français approximatif,
01:37:12 je ne pense pas que l'on puisse faire
01:37:15 comme si la forme ne comptait pas.
01:37:17 Et vous savez, comme moi,
01:37:19 que la forme et le fond sont liés.
01:37:21 Et donc, il faut pouvoir introduire
01:37:23 des critères formels par lesquels une copie
01:37:26 ne pourrait pas dépasser telle note
01:37:28 si le français est par trop déficient.
01:37:34 Mais cela a une condition,
01:37:36 c'est qu'il faut aussi faire de telle sorte
01:37:38 que nos élèves puissent maîtriser
01:37:40 les choses correctement.
01:37:42 Et donc, ça, c'est un effort que nous faisons,
01:37:44 par exemple, à partir du cours moyen.
01:37:46 Un rapport de l'inspection générale
01:37:49 notait qu'au cours moyen,
01:37:52 7% du temps hebdomadaire des élèves
01:37:54 était consacré à l'écriture.
01:37:56 C'est beaucoup trop peu.
01:37:57 Il faut le reconnaître, les élèves, souvent,
01:37:58 remplissent des phrases à trous,
01:38:00 des photocopies avec des phrases à trous.
01:38:03 Moi, je suis un grand partisan,
01:38:05 non seulement de la dictée, la dictée, c'est très important,
01:38:07 mais l'écriture ne se résume pas à la dictée.
01:38:09 Je suis un grand partisan des rédactions.
01:38:12 Le mot fait un peu vieux jeu.
01:38:14 Je le reconnais.
01:38:15 Mais écrire dans le temps plusieurs pages
01:38:19 et exercer son imagination, d'ailleurs,
01:38:22 son imagination créative, c'est excellent.
01:38:25 Mais on peut penser aussi au cahier d'écrivain,
01:38:27 au compte-rendu de visite, bref,
01:38:29 à tout un éventail par lequel on fait écrire,
01:38:33 écrire, écrire, écrire nos élèves.
01:38:35 C'est très important.
01:38:36 Il ne s'agit pas de poser la lecture à l'écriture.
01:38:39 Les 2 vont de pair.
01:38:40 Mais nous devons vraiment faire un effort
01:38:43 du côté de l'écriture.
01:38:44 C'est vrai au cours moyen, c'est vrai au collège
01:38:47 et faire de telle sorte que nos élèves arrivent
01:38:49 au baccalauréat avec une maîtrise de la langue
01:38:52 qui soit meilleure qu'aujourd'hui.
01:38:53 Je ne peux pas vous le dire autrement.
01:38:55 Je ne peux pas être satisfait
01:38:57 de la maîtrise écrite de nos élèves.
01:39:00 Et on a des établissements très sélectifs
01:39:02 d'enseignement supérieur avec des enseignants
01:39:05 qui nous disent que le niveau d'élèves,
01:39:09 par ailleurs, excellent,
01:39:11 le niveau de langue de ces élèves n'est pas satisfaisant.
01:39:15 Et c'est dégradé sur ces 15 ou 20 dernières années.
01:39:19 Donc il faut pouvoir saisir le taureau par les cornes,
01:39:22 si je puis me permettre,
01:39:24 et placer la question de la maîtrise de notre langue,
01:39:29 notamment de la maîtrise écrite de notre langue,
01:39:31 tant d'un point de vue orthographique que syntaxique
01:39:35 et d'une manière générale grammaticale,
01:39:38 faire de cette question une question centrale
01:39:41 avec un effet sur la notation, si vous voulez.
01:39:44 Voilà. Je pense que c'est quelque chose
01:39:46 sur lequel nous devons et nous pouvons avancer.
01:39:49 Je me réjouis que
01:39:51 l'accent mis sur les lettres classiques
01:39:56 et sur, en l'occurrence, les mythes grecs,
01:39:59 vous plaise.
01:40:00 Ca ne me surprend pas, bien entendu.
01:40:04 Nous devons beaucoup à Homer.
01:40:08 Et il y a chez Homer de quoi raconter des histoires,
01:40:11 de quoi lire des histoires
01:40:13 et de quoi se familiariser également avec l'Antiquité,
01:40:17 puisque l'Antiquité est au programme des élèves de 6e.
01:40:19 Et donc ça fait, en quelque sorte,
01:40:22 une transition heureuse.
01:40:25 Vous avez souligné aussi
01:40:28 la question des professeurs documentalistes
01:40:30 qui peuvent, en effet, être pactés.
01:40:32 Je sais qu'il y a des problèmes d'horaire, parfois,
01:40:34 mais bien entendu, les professeurs documentalistes
01:40:37 peuvent tout à fait prendre des missions proposées
01:40:40 dans le cadre du pacte.
01:40:43 M. le député, encore 2 ou 3 choses.
01:40:46 Une chose sur les suppressions d'emplois.
01:40:49 Je crois que là, c'était Mme la députée Antoine,
01:40:52 cette fois-ci, je ne me trompe pas,
01:40:55 liée au secondaire.
01:40:57 Alors, dans le secondaire, on a une baisse des effectifs.
01:41:00 Nous avons une baisse des effectifs
01:41:01 qui est encore faible cette année.
01:41:04 (Propos inaudibles)
01:41:06 Non, on a une baisse...
01:41:08 En fait, c'est juste l'essentiel,
01:41:11 le gros des troupes manquantes, c'est du côté du primaire,
01:41:14 mais du côté du secondaire,
01:41:16 on commence à enregistrer une baisse des effectifs
01:41:20 du côté du collège, pas encore du côté du lycée.
01:41:23 Et les chiffres que j'avais, c'était...
01:41:26 Elle est encore très faible.
01:41:27 On est à moins de 1 000 élèves dans le secondaire
01:41:30 à la rentrée 2023.
01:41:31 Donc c'est évidemment une toute petite proportion,
01:41:34 mais cette proportion va s'accroître
01:41:37 au fur et à mesure.
01:41:40 Un mot sur les AESH, monsieur le député Faye.
01:41:43 Vous y avez fait allusion.
01:41:46 Du côté des AESH, alors, on progresse.
01:41:49 Un des enjeux, c'est l'amélioration
01:41:51 de la situation des AESH avec la cédéisation
01:41:54 que nous devons aux parlementaires,
01:41:56 la cédéisation en 3 ans au lieu de 6,
01:41:59 avec la prime d'éducation prioritaire
01:42:02 qui est versée aux AESH et aux AED
01:42:04 depuis le 1er janvier dernier,
01:42:05 avec l'augmentation nette des rémunérations des AESH
01:42:09 de 10 % à partir de la rentrée de septembre.
01:42:13 C'était aussi une proposition parlementaire.
01:42:17 La dernière étape importante à court terme,
01:42:20 c'est celle des 35 heures,
01:42:23 le passage de 24 à 35 heures.
01:42:25 Et nous avons 2 voies pour cela.
01:42:28 Celle de la contractualisation avec des collectivités
01:42:33 de manière à ce que les AESH aient une seule fiche de paie
01:42:36 et que la collectivité nous rembourse du temps périscolaire,
01:42:39 puisque, comme vous le savez, le Conseil d'Etat
01:42:42 nous a enjoint de ne pas remunérer
01:42:44 sur le temps périscolaire.
01:42:46 La 2e voie possible, c'est celle, en effet,
01:42:49 de compléter le service par 11 heures supplémentaires
01:42:54 de 24 à 35 dans la vie scolaire.
01:42:57 La vie scolaire, ça n'est pas fusionner
01:42:59 les AED et les AESH, surtout pas.
01:43:02 C'est rapprocher les AESH qui le souhaitent,
01:43:04 elles ne le souhaitent pas toutes,
01:43:06 mais celles qui le souhaitent de la vie scolaire
01:43:08 pour effectuer des heures de vie scolaire
01:43:10 qui peuvent être liées à l'école inclusive.
01:43:13 Parce que des élèves en situation de handicap,
01:43:15 dans le temps, par exemple, des récréations ou autres,
01:43:19 ce sont des élèves qui peuvent avoir besoin aussi
01:43:22 de la présence d'AESH.
01:43:24 Donc nous voulons compléter, sur une base évidemment facultative,
01:43:28 le service des AESH en le rapprochant,
01:43:32 mais certainement pas en le fusionnant
01:43:36 avec la vie scolaire.
01:43:38 Sur les...
01:43:41 Un mot peut-être sur l'académie de Créteil,
01:43:44 monsieur le député Peu.
01:43:46 En effet, l'académie de Créteil est largement concernée,
01:43:50 je l'ai dit, par les difficultés de recrutement
01:43:53 de professeurs des écoles.
01:43:55 C'est quelque chose qui a plusieurs années,
01:43:58 ça va un peu mieux, comme je l'ai dit, pour 2023
01:44:01 par rapport à 2022,
01:44:03 mais nous aurons recours, comme les années précédentes,
01:44:06 à un volant d'enseignants contractuels,
01:44:08 dont certains sont d'ailleurs des enseignants expérimentés.
01:44:11 Seuls 13 % des enseignants contractuels
01:44:15 n'enseignaient pas l'année précédente.
01:44:16 Donc 87 % des enseignants contractuels
01:44:19 sont des enseignants qui ont une expérience d'enseignement
01:44:23 parfois d'ailleurs tout à fait conséquente.
01:44:26 Donc c'est bien... Je ne nie pas les difficultés
01:44:29 et ni le niveau de recrutement, d'admissibilité.
01:44:32 C'est bien ça que nous avons, si je puis dire, à saisir.
01:44:36 Et c'est notamment en pensant à l'académie de Créteil
01:44:39 que je propose un recrutement à Bac +3
01:44:43 qui est avantageux aussi du point de vue des étudiants
01:44:47 de votre département
01:44:49 qui peuvent financer des études à Bac +3.
01:44:51 C'est beaucoup plus difficile à Bac +5.
01:44:54 Donc c'est un concours qui est plus accessible.
01:44:56 Ca permet de recruter localement,
01:44:59 d'avoir ce que j'appelle des hussards noirs,
01:45:01 et puis ensuite de payer sur 2 années
01:45:04 des jeunes gens qui ensuite auront un engagement,
01:45:08 bien entendu, un engagement de type engagement décennal,
01:45:11 comme pour les élèves des ENS aujourd'hui ou autres,
01:45:16 pour que nous rentrions dans nos frais, si je vous dis.
01:45:18 Enfin, il y a un effet, évidemment,
01:45:20 qui soit un effet positif sur plusieurs années.
01:45:24 Je pense que ça, c'est une réponse très importante
01:45:27 et socialement juste
01:45:30 et qui permettrait de valoriser
01:45:34 une jeunesse qui a envie de s'engager
01:45:37 au service des plus jeunes.
01:45:40 Et j'espère que nous allons pouvoir avancer.
01:45:42 Et je suis tout à fait disposé à en parler avec vous.
01:45:49 -Pardon. Un point sur l'éducation prioritaire.
01:45:52 C'était vous, M. le député Boumerti.
01:45:54 Vous avez fait allusion à la réforme d'Affelnet
01:45:56 et au secteur multilycée.
01:45:58 C'est une des vraies possibilités.
01:46:00 Mais ça, ça se fait aussi...
01:46:02 Là aussi, c'est de la sectorisation.
01:46:04 Et donc ça se fait avec l'accord des collectivités.
01:46:07 Moi, je ne peux pas, du point de vue
01:46:09 du ministère de l'Education nationale,
01:46:11 décider de la sectorisation.
01:46:13 Ca, ça ne peut se faire qu'avec l'accord des collectivités.
01:46:17 Et c'est pour ça que j'insiste sur la nécessité
01:46:21 de parler avec des collectivités engagées dans le domaine.
01:46:24 Et puis l'éventail aussi des possibilités.
01:46:29 Parce qu'en Seine-Saint-Denis,
01:46:30 on n'avance pas tout à fait de la même manière
01:46:32 que dans une ville comme Paris.
01:46:35 En matière de...
01:46:38 Je retiens la proposition de M. le député Le Vigoureux
01:46:42 à propos de ce dilemme,
01:46:47 de ce dilemme qui consiste à objectiver
01:46:50 tout en regagnant le temps,
01:46:53 qui est le temps des programmes et le temps d'enseignement.
01:46:56 Ca fait partie des cartes que nous étudions
01:47:00 de manière à pouvoir arriver à une situation satisfaisante.
01:47:05 L'éducation prioritaire,
01:47:06 on va sans doute commencer par le REP+
01:47:08 parce que c'est le plus stable, je disais, dans le temps,
01:47:12 de manière à pouvoir avoir une première fournée,
01:47:15 un REP+ pour la rentrée 2024.
01:47:18 Je disais que c'était beaucoup plus compliqué du côté REP
01:47:22 pour des raisons...
01:47:24 Et puis le coût des...
01:47:28 Je crois que c'était vous, Mme la députée Piron,
01:47:30 à propos des coûts de réparation.
01:47:34 -A la verrière.
01:47:35 -A la verrière, c'est cela ?
01:47:36 -Au lieu de l'organisation d'un contact...
01:47:40 -Alors nous, nous travaillons d'abord sur l'organisation
01:47:45 avec un objectif prioritaire,
01:47:48 c'est la scolarisation des enfants au 4 septembre.
01:47:51 C'est que tous les enfants soient scolarisés
01:47:53 dans les meilleures conditions possibles.
01:47:55 Hélas, pas les conditions idéales,
01:47:57 puisque certains enfants devront faire
01:47:59 des trajets plus importants.
01:48:01 Il y a des systèmes de navettes qui sont prévus
01:48:04 que ce qui était évidemment existant.
01:48:07 Une école, c'est 2 à 3 années pour construire.
01:48:10 Donc ce ne sera pas pour la rentrée 2023, ça va de soi.
01:48:13 Ce ne sera pas pour la rentrée 2024.
01:48:15 Ce sera au mieux pour la rentrée 2025
01:48:18 en ce qui concerne les écoles
01:48:20 qui ont été complètement détruites.
01:48:22 Pour les autres écoles,
01:48:23 y compris celles qui ont connu des départs de feu,
01:48:25 je mentionnais l'école de Beson il y a quelques instants,
01:48:31 les réparations vont être faites.
01:48:34 Ce sont des réparations sans doute coûteuses.
01:48:37 Et la Première ministre a parlé d'un accompagnement de l'Etat
01:48:40 pour les communes concernées,
01:48:43 mais cela ne remet pas en cause
01:48:45 la rentrée scolaire pour les enfants concernés.
01:48:48 Mais nous devons avoir une attention particulière
01:48:50 pour les 3 écoles
01:48:52 qui nécessitent une reconstruction complète.
01:48:55 Voilà, madame la présidente.
01:49:00 -Merci, monsieur le ministre.
01:49:01 Donc je vais redonner la parole maintenant
01:49:03 pour la dernière salve de questions.
01:49:05 Bertrand Sors.
01:49:06 -Merci, madame la présidente.
01:49:09 M. le ministre, tout d'abord,
01:49:10 vous exprimez mon plein soutien dans votre action
01:49:12 face aux attaques innommables
01:49:14 dont vous faites malheureusement la victime.
01:49:17 Dans un entretien au Monde, vous avez récemment déclaré
01:49:19 vouloir recruter des professeurs des écoles à Bac +3
01:49:22 contre Bac +5 aujourd'hui,
01:49:23 tout en maintenant une formation rénovée
01:49:25 et rémunérée sur 2 ans après le concours
01:49:28 pour ne pas renoncer à la masterisation des professeurs.
01:49:31 En effet, si la crise des recrutements
01:49:32 n'est pas aussi aiguë qu'en 2022, elle est toujours là,
01:49:35 il faut y remédier et vous vous y employez avec énergie.
01:49:38 Vous pensez faire entrer cette réforme en vigueur
01:49:40 à partir de 2025 ?
01:49:41 Celle-ci permettrait d'attirer davantage de candidats
01:49:44 avec des profils différents,
01:49:45 ce qui aurait pour effet de diversifier le corps enseignant.
01:49:48 C'est, à mes yeux, une vraie nécessité.
01:49:51 Ayant, il y a bien longtemps déjà bénéficié
01:49:54 d'une formation à l'école normale d'instituteur,
01:49:56 juste après le Bac, à l'âge de 18 ans,
01:49:58 je pense, tout comme vous,
01:49:59 que cette proposition va dans le bon sens.
01:50:02 J'espère qu'elle permettra de créer des vocations
01:50:03 chez un plus grand nombre de nos jeunes concitoyens,
01:50:05 car être enseignant reste le plus beau métier du monde.
01:50:08 Dès lors, M. le ministre, en complément des informations
01:50:11 que vous avez déjà fournies dans vos propos liminaires,
01:50:13 pouvez-vous nous évoquer les plus-values attendues
01:50:15 par cette possible décision ?
01:50:16 -Merci, M. le député. Lisette Pollet.
01:50:20 -Merci, Mme la présidente.
01:50:21 M. le ministre, le 27 juin dernier,
01:50:24 vous avez annoncé avoir saisi le Conseil supérieur des programmes
01:50:27 afin qu'il élabore un programme d'éducation à la sexualité.
01:50:31 Comme il en existe pour toutes les matières.
01:50:33 Mettez-vous donc ces cours au même niveau
01:50:36 que les matières académiques.
01:50:37 Devons-nous nous préoccuper d'une prochaine épreuve
01:50:40 de brevet ou de bac aussi ?
01:50:42 L'éducation à la sexualité n'a pas lieu d'être
01:50:45 dans les classes du primaire.
01:50:46 L'éducation au respect des autres et de soi-même
01:50:49 n'est pas de l'éducation sexuelle.
01:50:51 Et il est délétère de tout mélanger.
01:50:53 Laissez nos enfants se construire tranquillement,
01:50:55 apprendre à lire, à écrire et à compter.
01:50:58 Tant à introduire des concepts comme l'identité de genre
01:51:02 dans les programmes scolaires,
01:51:03 ce n'est pas de l'éducation sexuelle,
01:51:05 c'est de l'idéologie.
01:51:07 Le problème des jeunes n'est donc pas pour vous
01:51:10 l'ignorance de la langue, leur incapacité à écrire,
01:51:13 mais bien l'éducation à la sexualité.
01:51:15 Ne devez-vous pas plutôt vous préoccuper
01:51:18 de notre classement PISA ?
01:51:20 Je vous remercie.
01:51:22 -Merci. Fabienne Colboc.
01:51:26 -Merci, madame la présidente.
01:51:28 Monsieur le ministre, depuis son lancement en janvier 2022,
01:51:30 la part collective du Pass Culture a permis
01:51:32 à plus de 2 millions d'élèves de participer
01:51:34 à des actions d'éducation artistique et culturelle
01:51:37 dans le cadre scolaire.
01:51:39 50 % de la cible nationale en a bénéficié
01:51:41 avec des actions dans tous les départements
01:51:43 pour près de 145 000 offres collectives proposées.
01:51:47 A titre d'exemple, en Indre-et-Loire,
01:51:49 depuis janvier 2022,
01:51:50 c'est près de 82 % des établissements scolaires cibles
01:51:54 qui ont réservé une offre assez.
01:51:56 Dès la rentrée de septembre 2023,
01:51:58 les classes de 6e et de 5e
01:52:00 pourront aussi profiter du dispositif part collective,
01:52:03 et c'est une très bonne nouvelle.
01:52:05 Cela représente environ 1,6 million d'élèves supplémentaires.
01:52:09 Monsieur le ministre, pouvez-vous nous dire
01:52:11 les retours que vous avez sur les impacts
01:52:13 du dispositif actuel,
01:52:14 les freins qui ont été observés,
01:52:17 ou au contraire, les impulsions qu'il a offerts
01:52:19 aussi bien du côté des établissements culturels
01:52:22 que des élèves ? Je vous remercie.
01:52:23 -Merci. Laurent Esquenet.
01:52:26 Non, il... Donc, voilà.
01:52:28 Anne Brenirat.
01:52:31 -Oui. Merci, madame la présidente.
01:52:35 Merci, monsieur le ministre, pour vos réponses détaillées
01:52:38 à toutes nos questions.
01:52:40 Vous le savez, la loi RILAC a permis de nombreuses avancées
01:52:43 pour le métier de directeur d'école
01:52:45 en ce qui concerne la reconnaissance,
01:52:46 la revalorisation, la simplification
01:52:48 et le soutien dans cette fonction.
01:52:50 Directeurs et directrices ont de nombreuses responsabilités
01:52:53 et leur manquent souvent des moyens et du temps.
01:52:56 En ce qui concerne le temps, les temps de décharge,
01:52:58 grâce à notre travail, ont été augmentés à la rentrée 2022,
01:53:02 notamment pour les écoles de 6 et 7 classes,
01:53:04 qui sont passées de 25 % à 33 % de décharge,
01:53:07 et surtout la décharge complète
01:53:09 qui est désormais acquise des 12 classes.
01:53:11 11 classes.
01:53:12 Élu de Lyon, je suis inquiète pour nos directeurs d'école,
01:53:14 car nous subissons depuis 2 ans
01:53:17 de très nombreuses fermetures de classes.
01:53:19 C'est normal, c'est lié à la démographie.
01:53:22 -54 classes en 2022, -40 classes en septembre 2023.
01:53:26 Cette démographie scolaire en baisse,
01:53:30 il faut l'accepter, et ces fermetures avec.
01:53:33 Néanmoins, elles peuvent être très impactantes
01:53:35 pour nos directeurs, car certains peuvent perdre
01:53:38 leur décharge totale et passer à une demi-décharge
01:53:40 pour une classe perdue.
01:53:42 Aussi, ma question est la suivante.
01:53:43 Serait-il possible d'être vigilant pour ces directions
01:53:46 s'il n'y a pas de nouvelle baisse de seuil de décharge ?
01:53:48 Je vous remercie.
01:53:49 -Merci. Mme la députée Brunobilde.
01:53:52 -M. le ministre, si la baisse du niveau
01:53:57 est niée depuis de trop nombreuses années,
01:54:00 les professeurs tirent régulièrement
01:54:01 la sonnette d'alarme,
01:54:03 notamment à l'issue des épreuves du baccalauréat,
01:54:06 qui ne leur semblent pas toujours attestées
01:54:09 du même niveau qu'il y a 40 ans,
01:54:10 époque où il était encore une porte d'entrée viable
01:54:13 vers le monde du travail.
01:54:15 Des études mentionnent des disparités
01:54:17 entre élèves de filières techniques et professionnelles
01:54:19 et ceux issus de la filière générale
01:54:22 dans la maîtrise du français,
01:54:23 notamment en grammaire et en syntaxe.
01:54:26 Votre ministère confirmait même cette tendance
01:54:28 puisqu'en 2021, il estimait que 55,7 %
01:54:32 des élèves de 3e avaient une maîtrise satisfaisante
01:54:35 du français contre 58 % 5 ans plus tôt.
01:54:38 La baisse du volume d'heures de français depuis 50 ans
01:54:40 est mise en cause avec une perte de près de 520 heures
01:54:44 de français sur l'ensemble du cursus primaire collège.
01:54:47 La maîtrise de la langue étant un facteur d'intégration
01:54:51 et de résorption des inégalités,
01:54:53 envisagez-vous d'enfin rajouter des heures
01:54:56 dans les disciplines les plus alimentaires
01:54:58 au 1er rang desquelles la langue nationale ?
01:55:00 Je vous remercie.
01:55:02 -Merci. Céline Calvez.
01:55:05 -Merci, madame la présidente.
01:55:06 Monsieur le ministre Empréambule,
01:55:07 je voudrais vous remercier pour les efforts
01:55:09 que vous avez pu apporter à la recherche
01:55:11 du meilleur mixité social à l'école
01:55:14 et vos annonces du 17 mai en relève.
01:55:16 Je voulais néanmoins vous amener à nous répondre
01:55:18 sur un autre sujet, celui de l'orientation des élèves.
01:55:22 Dans son programme en 2022,
01:55:24 le président de la République avait recommandé
01:55:27 la mise en place d'une demi-journée par semaine
01:55:29 consacrée à la découverte des métiers pour les élèves
01:55:32 des la classe de 5e.
01:55:34 Au sein de ma circonscription, à Clichy,
01:55:36 dans le collège Van Gogh,
01:55:38 on a fait l'état d'une expérimentation,
01:55:41 on a pu échanger sur les différentes clés
01:55:43 pour mettre en place cette découverte des métiers.
01:55:46 Quid d'après vous de la place du dialogue
01:55:49 entre l'école et l'entreprise,
01:55:50 de la place du dialogue entre l'Etat et les régions,
01:55:53 qui peuvent avoir aussi cette compétence ?
01:55:55 Et quel est d'après vous le rôle aussi à donner
01:55:57 à ces connecteurs que peuvent être des associations
01:55:59 telles qu'Entreprendre pour apprendre
01:56:01 ou encore JobIRL qui mettent en lien ces différents mondes ?
01:56:04 Je vous remercie.
01:56:06 -Merci, madame la députée. Frédérique Meunier.
01:56:09 -Merci, madame la présidente.
01:56:11 Monsieur le ministre, le harcèlement scolaire
01:56:12 est un véritable féléau.
01:56:14 Deux collégiens, Lindsey et Lucas, se sont suicidés
01:56:17 après avoir été victimes de harcèlement.
01:56:20 Et pourtant, ils étaient scolarisés
01:56:22 dans des établissements dotés du programme FAR.
01:56:26 Ne devriez-vous pas en déduire
01:56:28 que votre programme est bien peu efficace ?
01:56:31 Et mettre en place une heure de sensibilisation pour tous,
01:56:34 les collégiens, n'est-il pas un coup de com ?
01:56:37 En réalité, le personnel de l'école fait mine de ne pas voir
01:56:40 où les enseignants disent que ce n'est pas
01:56:42 de leur responsabilité.
01:56:43 Malheureusement, peu nombreux sont encore les établissements
01:56:46 qui agissent véritablement pour la protection de leurs élèves.
01:56:50 2e question, je voulais aborder la question
01:56:53 de l'instruction en famille.
01:56:55 M. Macron et Darmanin s'accordent pour dire
01:56:57 que l'Etat n'a pas à se substituer aux parents,
01:57:00 et c'est donc aux parents d'éduquer leurs enfants.
01:57:03 L'heure est donc bien choisie pour vous demander
01:57:04 pourquoi avoir supprimé le droit et même le devoir
01:57:08 des parents de choisir l'instruction en famille
01:57:11 qui correspond le mieux à leur enfant.
01:57:13 Ne croyez-vous pas qu'il est urgent de rendre aux parents
01:57:15 le droit de faire leur travail de parents
01:57:17 en revenant au régime déclaratif de l'instruction en famille ?
01:57:20 Je vous remercie.
01:57:21 -Merci, madame la députée. Christophe Marion.
01:57:24 -C'est bon ?
01:57:30 -Merci, madame la présidente.
01:57:32 M. le ministre, avant de parler de rentrée scolaire,
01:57:34 je souhaiterais évoquer les vacances scolaires.
01:57:37 Vous étiez hier à Avignon pour saluer les élèves
01:57:39 de l'école Louis-Gros,
01:57:40 qui bénéficient du dispositif des vacances apprenantes,
01:57:43 étant dû à 27 établissements du Vaucluse.
01:57:45 Je crois que nous sommes tous d'accord ici
01:57:47 pour dire la nécessité absolue d'accompagner les élèves
01:57:50 les plus fragiles durant les longues périodes de congés
01:57:53 afin de ne pas leur faire perdre le bénéfice des mesures
01:57:57 mises en place par ailleurs tout au long de l'année.
01:57:59 Je pense ici notamment au dédoublement des classes
01:58:01 de CP, CE1, en REP et REP+ par exemple.
01:58:05 Ma question porte sur un autre dispositif,
01:58:07 les colonies apprenantes.
01:58:09 Initiées avant l'été 2020 pour répondre aux conséquences
01:58:12 du confinement sur les apprentissages des élèves,
01:58:14 elles ont rencontré un réel succès
01:58:16 et sont reconduites chaque année depuis.
01:58:18 230 000 élèves ont été ainsi accompagnés
01:58:20 grâce à un engagement de votre ministère
01:58:22 qui s'est élevé à 180 000 euros.
01:58:24 Quel bilan portez-vous de ces expérimentations ?
01:58:26 Et surtout, envisagez-vous d'attribuer
01:58:28 une ligne budgétaire claire et définie aux colonies apprenantes
01:58:31 alors même que les financements sont reconduits chaque année
01:58:34 après évaluation, sans donner de véritable visibilité
01:58:37 aux associations partenaires quant à l'avenir de cette opération ?
01:58:41 -Merci, M. le député. Marie-Pierre Rixin.
01:58:46 -Merci, Mme la présidente.
01:58:48 M. le ministre, si la vie affective et sexuelle
01:58:51 peut être source de joie et d'épanouissement,
01:58:54 elle peut être aussi à l'origine d'inégalités
01:58:57 entre les femmes et les hommes et faire l'objet
01:58:59 de violences physiques ou psychologiques,
01:59:00 y compris d'ailleurs dans la sphère familiale.
01:59:03 Rappelons que 51 % des violences sexuelles
01:59:05 sont subies avant l'âge de 11 ans
01:59:07 et que 44 % d'entre elles ont lieu dans la sphère familiale.
01:59:12 Les stéréotypes et les biais sexistes prégnants
01:59:14 dans notre société sont évidemment
01:59:16 source de nombreuses ruptures d'égalité
01:59:18 entre les femmes et les hommes.
01:59:20 Depuis 2001, la loi impose 3 séances d'éducation
01:59:23 à la vie affective et sexuelle.
01:59:25 Merci, M. le ministre, pour votre engagement
01:59:28 à vouloir enfin faire appliquer la loi.
01:59:30 Pouvez-vous nous expliquer la mise en oeuvre de ces séances ?
01:59:35 Et enfin, je terminerai par vous rappeler notre soutien
01:59:39 face aux attaques absolument intolérables
01:59:42 que vous traversez.
01:59:44 -Merci, madame la députée. Isabelle Périgaud.
01:59:47 -Merci, madame la présidente.
01:59:50 M. le ministre, je souhaite vraiment y revenir.
01:59:53 Les résultats successifs des enquêtes PISA
01:59:55 montrent que la France se situe en dessous de la moyenne
01:59:58 des pays développés, notamment en mathématiques.
02:00:01 Le résultat de l'étude internationale PIRLS,
02:00:03 réalisé dans 50 pays entre 2021 et 2022
02:00:06 et publié le 16 mai dernier,
02:00:08 montre de son côté que la France est à la traîne
02:00:11 des pays développés concernant cette fois la lecture.
02:00:14 Vous l'avez reconnu tout à l'heure.
02:00:16 Le retard dans les apprentissages de la lecture
02:00:18 pèse très lourd sur les écoliers défavorisés.
02:00:21 Avec la lecture, nous le savons,
02:00:23 on développe des compétences réutilisables
02:00:25 dans tous les autres enseignements.
02:00:27 C'est donc avec étonnement quand même que nous avons appris
02:00:29 il y a quelques semaines cette volonté de mettre en place
02:00:31 les cours d'éducation à la sexualité
02:00:33 ou encore le 20 juin dernier,
02:00:35 avec l'annonce de notre 1re ministre,
02:00:37 de la mise en place du savoir vert évalué
02:00:39 à la fin des collèges.
02:00:41 La priorité ne devrait-elle pas d'améliorer le niveau de nos enfants
02:00:45 sur les savoirs fondamentaux,
02:00:46 que sont la lecture et les mathématiques,
02:00:47 plutôt que de rajouter encore de nouveaux enseignements ?
02:00:50 Alors ma question, elle est simple, M. le ministre,
02:00:52 même si vous l'avez succinctement évoqué tout à l'heure,
02:00:55 que comptez-vous mettre en place pour précisément renforcer
02:00:57 l'enseignement de nos savoirs fondamentaux ?
02:01:00 Je vous remercie.
02:01:01 -Merci, madame la députée. Annie Gennevard.
02:01:03 -Merci, madame la présidente.
02:01:06 M. le ministre, nos travaux en commission
02:01:10 sont aussi là pour évoquer des sujets un peu spécifiques.
02:01:13 Je voudrais vous soumettre une question
02:01:16 concernant l'enseignement technologique.
02:01:18 J'ai été alertée par un professeur du lycée technologique
02:01:21 Victor Bérard à Moray,
02:01:24 qui forme des élèves opticiens et lunetiers,
02:01:29 et qui s'alarme du fait qu'il perde beaucoup d'élèves
02:01:32 concurrencés en cela par les CFA qui se multiplient,
02:01:38 qu'ils soient d'ailleurs publics ou privés,
02:01:41 et qui est une sorte de concurrence,
02:01:45 mais après tout, la concurrence n'est pas toujours mauvaise.
02:01:48 Elle peut être source de progrès.
02:01:52 Or, en l'espèce, ce professeur, qui est aussi un examinateur,
02:01:56 constate des niveaux très faibles, parfois,
02:02:01 des élèves qui suivent l'enseignement dans ces CFA.
02:02:05 Certains sont d'excellents CFA, et je ne voudrais surtout pas...
02:02:08 Vous savez qu'au Républicain, nous sommes très attachés
02:02:12 à la formation et à l'apprentissage,
02:02:15 mais en l'espèce, est-ce que vous avez quelque chose
02:02:18 de particulier à nous dire sur cette concurrence
02:02:21 entre ces établissements ?
02:02:23 -Merci, madame la députée. Farida Amrani.
02:02:27 -Merci, madame la présidente.
02:02:29 M. le ministre, dans ma circonscription,
02:02:31 déjà à la rentrée scolaire de 2022,
02:02:32 pas moins de 1 000 élèves se sont retrouvés sans affectation
02:02:36 pour leur rentrée au lycée.
02:02:37 Ce phénomène se répète à nouveau pour la rentrée de 2023.
02:02:40 M. le ministre, cette situation, déjà connue par vos services
02:02:43 de l'éducation nationale, aurait dû être anticipée
02:02:46 et donc évitée, mais il n'en est rien.
02:02:50 Les centaines d'élèves concernés se trouvent ainsi privés
02:02:53 de leur droit à l'éducation, alors que chaque enfant
02:02:55 devrait pouvoir avoir droit à une orientation choisie
02:02:58 et non subie, orientation choisie,
02:03:01 tant du point de vue du type de la filière
02:03:04 que de la proximité à leur domicile.
02:03:07 M. le ministre, entendez-vous vraiment
02:03:11 l'urgence de la situation ?
02:03:13 Et serez-vous en mesure de garantir une affectation
02:03:16 à chaque collégienne et collégienne de ma circonscription
02:03:19 sans leur demander un redoublement
02:03:22 alors qu'elles et qu'ils avaient un passage au lycée
02:03:26 et un passage bien mérité ?
02:03:28 Je vous remercie.
02:03:29 -Merci. Paul Molac.
02:03:31 Voilà, c'est bon pour le micro.
02:03:37 -Merci, madame la présidente.
02:03:39 Donc si j'ai bien compris, maintenant,
02:03:41 il y aura donc un concours à l'issue de la licence
02:03:44 avec des professeurs qui deviendront finalement
02:03:46 professeurs-stagiaires comme ça se faisait autrefois.
02:03:49 Donc ce qui me semble effectivement être une ressource
02:03:52 pour pouvoir avoir un peu plus de personnes.
02:03:55 Je pense que c'est une très bonne chose.
02:03:58 Vous avez aussi parlé de tâches supplémentaires
02:04:01 qui seraient données aux enseignants.
02:04:02 Est-ce que, selon vos remontées, est-ce que ça...
02:04:05 Parce que j'ai eu des avis assez divergents sur le terrain.
02:04:10 Ca s'étule ma 2e question.
02:04:12 Et ma 3e question concerne,
02:04:14 et évidemment, les langues régionales,
02:04:16 vous vous en douterez bien,
02:04:19 en particulier l'article qui consiste
02:04:22 à ce que dans le cadre de conventions
02:04:23 qui sont signées avec les collectivités locales,
02:04:26 il y ait une proposition généralisée
02:04:28 d'enseignement des langues régionales.
02:04:30 Donc est-ce que votre ministère suit cela ?
02:04:32 Je sais que oui.
02:04:33 Et les difficultés qu'on peut avoir.
02:04:37 Et donc je voulais avoir votre sentiment là-dessus.
02:04:41 -Merci, monsieur le député.
02:04:43 Rachel Keké.
02:04:48 -Merci, madame la présidente.
02:04:50 Monsieur le ministre, j'attire votre attention
02:04:52 sur la rentrée scolaire prochaine.
02:04:55 Je souhaite vous alerter sur la situation très préoccupante
02:04:58 des conditions d'études de nos enfants.
02:05:00 En maternelle, les parents d'élèves de l'école
02:05:03 de La Roseraye à Lail-les-Roses se sont mobilisés
02:05:07 depuis le mois de février contre la fermeture d'une classe
02:05:10 et continuent de la faire pour plus d'AESH.
02:05:13 En élémentaire, les parents d'élèves de l'école
02:05:17 du centre de Lail-les-Roses se mobilisent eux aussi
02:05:19 pour plus d'AESH.
02:05:21 Au collège Francine Fromand, à Frennes,
02:05:25 les parents et professeurs se sont mobilisés
02:05:28 le mercredi 21 juin,
02:05:30 derrière, devant le rectorat,
02:05:34 pour demander le remplacement pérenne du principal,
02:05:38 à qui qu'on eut 4 directeurs en 4 ans.
02:05:41 Le passage en REP et l'ouverture d'une classe supplémentaire.
02:05:46 Au lycée Mistral, à Frennes, les représentants du personnel
02:05:50 sont en attente depuis le samedi 3 juin
02:05:52 pour une audience auprès du recteur.
02:05:56 Nous manquons de tout à tous les niveaux.
02:06:00 De la maternelle au lycée, nous manquons de moyens,
02:06:03 nous manquons de professeurs, nous manquons de classes,
02:06:06 nous manquons d'AESH.
02:06:08 Alors, monsieur le ministre, comment est-il possible
02:06:11 que le statut d'AESH ne soit pas revalorisé ?
02:06:16 -Mme la députée, dans la commission, c'est 1 minute.
02:06:19 -Ah, pardon. Désolée. Je savais pas.
02:06:22 -Oui, mais on a bien compris que vous ne connaissiez pas
02:06:25 les usages de notre commission.
02:06:26 C'est pour ça que je me permets de vous le rappeler,
02:06:28 mais au bout de 30 secondes de dépassement,
02:06:29 je suis obligée de vous couper le micro
02:06:32 et donc de donner la parole à Fabien Di Filippo.
02:06:36 -Merci beaucoup, Mme la présidente.
02:06:38 M. le ministre, ma question concerne
02:06:40 les 30 minutes d'activité physique par jour.
02:06:42 Ils devaient être généralisés à la rentrée dernière.
02:06:45 On voit bien que la généralisation
02:06:47 n'est pas effective dans l'ensemble des classes.
02:06:51 Pour cause, les professeurs ne sont pas tous formés
02:06:54 à ces activités, n'ont pas tous aussi une formation nécessaire
02:06:58 pour les mettre en oeuvre de la meilleure des manières.
02:07:01 Ne serait-il pas plus judicieux de regrouper ces 30 minutes
02:07:04 qui ont lieu sur 4 jours plutôt sur 2 temps d'une heure
02:07:07 en faisant intervenir des éducateurs diplômés
02:07:10 des associations sportives
02:07:12 pour les ouvrir sur une pratique sportive réelle ?
02:07:14 Parce que la réalité, c'est que si vous voulez donner
02:07:17 une base et une culture physique à ces enfants-là,
02:07:19 ça ne passe pas forcément par l'école.
02:07:21 Ca doit passer par les clubs où il y a des gens passionnés,
02:07:23 des éducateurs diplômés et où on peut inscrire une pratique
02:07:26 et une progression dans la durée.
02:07:29 -Merci, M. le député.
02:07:31 Mais j'aurais envie de vous répondre.
02:07:32 Peut-être je m'avance un peu, mais c'est pas antinomique
02:07:36 de faire 30 minutes d'éducation physique par jour
02:07:39 et de faire en plus de l'éducation physique et sportive.
02:07:43 Non, mais je dis ça parce qu'on a vu quand même
02:07:47 les bienfaits des 30 minutes physiques
02:07:50 pour lutter contre la sédentarité.
02:07:52 Comme c'est un sujet qui me tient à coeur,
02:07:53 je me suis permise de répondre.
02:07:54 Mais, M. le ministre, vous avez la parole maintenant.
02:07:57 -Merci, Mme la présidente, Mesdames et Messieurs les députés.
02:08:01 Une salve encore de questions.
02:08:05 En commençant peut-être par réitérer
02:08:08 mon intérêt et ma volonté pour le Bac +3,
02:08:12 c'était vous, M. le député,
02:08:13 SOR et les plus-values évidentes du point de vue du recrutement,
02:08:17 je dirais du point de vue aussi de l'égalité des chances,
02:08:20 l'accès à un métier qui a historiquement été
02:08:22 un métier d'ascension sociale.
02:08:24 Les enfants de paysans devenaient instituteurs.
02:08:29 Et parfois plus, je pense au président Pompidou,
02:08:34 qui était lui-même fils d'instituteur
02:08:36 et petit-fils de paysan.
02:08:38 Et on pourrait trouver de très nombreux exemples similaires,
02:08:42 parfois dans vos propres familles, peut-être.
02:08:46 Donc on a, ça, cet élément tout à fait important.
02:08:49 Également une formation que nous pouvons travailler
02:08:52 de manière à ce qu'elle soit aussi efficace que possible.
02:08:56 C'est 2 années rémunérées avec des stages,
02:09:00 avec tout un travail pour faire
02:09:03 et avoir des professeurs des écoles
02:09:05 qui soient opérationnels
02:09:07 et qui puissent rendre les meilleurs services possibles.
02:09:11 Donc je crois qu'à tous égards, c'est positif.
02:09:15 Il y a eu quelques questions sur l'éducation artistique...
02:09:19 Pardon, excusez-moi.
02:09:21 L'éducation à la sexualité,
02:09:23 y compris de vous, madame la députée Pauley, je crois,
02:09:27 pour remarquer tout simplement que c'est la loi,
02:09:31 la loi du 4 juillet 2001
02:09:33 nous oblige
02:09:36 à 3 séances d'éducation à la sexualité,
02:09:39 du CP à la terminale.
02:09:42 Et donc nous devons respecter la loi.
02:09:45 En tant que législatrice, vous pouvez vous opposer,
02:09:47 vous pouvez critiquer la loi, vous pouvez la changer,
02:09:49 si vous le souhaitez, mais la 1re chose à faire,
02:09:51 c'est de respecter la loi.
02:09:54 Or, on a amélioré les choses
02:09:56 puisque j'ai fait faire un sondage flash
02:09:59 il y a très peu de temps qui nous donne quelque chose
02:10:02 comme 36,5% ou 37% de classe...
02:10:08 37,8% des élèves
02:10:12 qui ont bénéficié d'au moins une séance au cours de l'année.
02:10:16 L'année dernière, on était à 17,1%.
02:10:19 C'est donc une amélioration,
02:10:20 mais on a encore du chemin à couvrir,
02:10:22 d'où le fait que j'ai saisi
02:10:26 le Conseil supérieur des programmes.
02:10:28 Savez-vous qu'opposer ces enseignements
02:10:32 aux fondamentaux,
02:10:34 c'est, à mon avis, une perspective à courte vue
02:10:37 parce que dans les pays
02:10:38 qui ont les meilleurs résultats scolaires,
02:10:41 dans les classements internationaux,
02:10:42 que ce soit Pearls, Teams ou PISA,
02:10:45 eh bien, on constate que les élèves,
02:10:47 ils ont de l'enseignement à la sexualité,
02:10:50 ils ont de l'enseignement au développement durable.
02:10:52 Et donc, c'est pas comme une perspective
02:10:55 uniquement quantitative de robinet d'eau
02:10:58 et de volume horaire.
02:11:00 On a des questions qui sont aussi des questions de pédagogie,
02:11:03 le renforcement des savoirs fondamentaux
02:11:06 et auxquels, nous, et je suis particulièrement attaché,
02:11:09 j'ai mentionné l'heure et demie de mathématiques,
02:11:11 j'ai mentionné l'heure de français et de mathématiques
02:11:14 en sixième en plus,
02:11:16 j'ai mentionné l'accent mis sur les travaux d'écriture
02:11:22 à l'école élémentaire,
02:11:24 que cet accent mis sur les savoirs fondamentaux,
02:11:28 il est tout à fait possible de le concilier
02:11:30 avec d'autres enseignements qui sont nécessaires.
02:11:33 L'enseignement à la sexualité,
02:11:34 on sait que c'est bon pour les relations
02:11:36 entre les filles et les garçons.
02:11:38 Ca fait diminuer les violences sexistes et sexuelles.
02:11:41 C'est bon pour le climat scolaire en général.
02:11:43 Ca fait baisser le harcèlement.
02:11:45 Ca n'a que des avantages.
02:11:46 Alors ensuite, on peut dire,
02:11:48 il vaut mieux que ce soit dans le cadre familial.
02:11:50 Mais en réalité, l'enseignement à la sexualité,
02:11:53 si ce n'est pas l'école qui l'assume,
02:11:55 est-ce que vous croyez que ce sont toujours les parents
02:11:56 qui le font ?
02:11:58 Moi, je vois aussi le relais pris, malheureusement,
02:12:02 par l'industrie pornographique.
02:12:04 Et j'ai échangé avec 3 sénatrices
02:12:08 qui m'ont remis un rapport tout à fait pertinent
02:12:11 sur le sujet il y a quelques mois,
02:12:13 Mme Borquiofontin, Cohen, et puis Rossignol,
02:12:18 qui ont travaillé sur le sujet.
02:12:20 Et donc, il faut aussi se rendre compte
02:12:22 de la situation de nos élèves.
02:12:24 Et nous avons une mission, là,
02:12:26 qui est une mission à la fois de connaissance,
02:12:28 mais aussi une mission relative au bien-être de nos élèves,
02:12:31 qui a un lien avec la réussite scolaire.
02:12:33 Les pays qui réussissent très bien dans le nord de l'Europe,
02:12:36 ils ont de l'éducation à la sexualité.
02:12:38 Donc, c'est pas apprendre à lire et ne faire que ça.
02:12:42 Ca se combine.
02:12:44 Et les questions de pédagogie sont également essentielles.
02:12:47 En volume d'heures, par exemple, de mathématiques enseignées,
02:12:50 on est dans la bonne moyenne européenne.
02:12:52 Donc, on peut aussi, de manière, je dirais, mécanique,
02:12:55 rajouter des heures, mais ça n'est pas que...
02:12:57 Nous le faisons avec l'heure et demie de mathématiques,
02:12:59 mais ça n'est pas que la seule réponse.
02:13:01 Nous devons aussi penser aux questions de pédagogie,
02:13:04 à la manière dont les mathématiques, par exemple,
02:13:08 sont enseignées.
02:13:10 Une approche historiquement très abstraite
02:13:11 dans l'enseignement des mathématiques en France,
02:13:13 plus abstraite que dans d'autres pays.
02:13:15 Il y a des approches qui sont des approches plus...
02:13:18 Comment dirais-je ? Plus pratiques, voire plus ludiques.
02:13:22 Il y a un très bon rapport qui a été remis
02:13:24 par Villani et Taurossian il y a quelques années
02:13:27 qui le montre très, très bien.
02:13:29 Donc, je me permets de souligner le fait
02:13:32 que lorsqu'on parle de savoirs fondamentaux,
02:13:34 on parle aussi pédagogie, type d'enseignement,
02:13:37 et pas seulement l'accroissement.
02:13:40 C'est pour cela que nous travaillons, justement,
02:13:42 aux questions de pédagogie.
02:13:44 Le plan français, le plan mathématique,
02:13:47 qui forme des enseignants dans le 1er degré,
02:13:50 des professeurs des écoles,
02:13:51 donne de très bons résultats,
02:13:52 parce qu'on doit, effectivement, travailler la manière
02:13:55 dont le français et les mathématiques
02:13:57 sont enseignés dans le 1er degré.
02:13:59 Nous allons faire de même, d'ailleurs,
02:14:00 avec le plan maternel pour les professeurs des écoles
02:14:02 qui enseignent au maternel,
02:14:04 en particulier pour l'acquisition du vocabulaire.
02:14:07 Un mot sur le pass culture,
02:14:10 madame la députée Colbauc, je crois que ça venait de vous.
02:14:14 On a, effectivement, un très bon résultat,
02:14:17 un très bon retour en matière de pass culture collectif,
02:14:23 avec, après les années difficiles de crise sanitaire et autres,
02:14:28 il y a une sorte de décollage du pass culture collectif
02:14:31 à partir du mois de septembre,
02:14:32 qui était vraiment très impressionnant,
02:14:33 bien au-delà de ce qu'on prévoyait d'ailleurs,
02:14:37 avec 82 % des établissements
02:14:40 qui ont activé le pass culture collectif
02:14:43 et 52 % des élèves qui ont bénéficié
02:14:46 du pass culture collectif cette année.
02:14:49 On va faire mieux encore l'année prochaine.
02:14:52 Donc c'est le 1er retour,
02:14:53 retour très, très positif.
02:14:55 On a encore une difficulté que vous connaissez sans doute,
02:14:58 c'est celle des transports, en particulier,
02:15:01 mais pas seulement dans les régions rurales,
02:15:02 puisque le pass culture collectif
02:15:05 ne prend pas en compte le transport scolaire,
02:15:07 et donc le coût de location d'un quart
02:15:10 ou le coût de déplacement
02:15:11 vers une activité artistique ou culturelle
02:15:14 peut être à lui seul prohibitif
02:15:16 et bloquer l'activité en cause.
02:15:23 C'est quelque chose sur lequel nous travaillons
02:15:26 avec le ministère de la Culture
02:15:28 et également avec les collectivités.
02:15:30 Le bilan est très positif.
02:15:32 Je n'ai pas encore de détails sur le type d'activité,
02:15:35 mais il y a un élan là,
02:15:36 qui est un élan évidemment extrêmement favorable.
02:15:40 J'ai bien noté, madame la députée Brunira,
02:15:42 votre point à propos des décharges
02:15:45 et relative aux baisses démographiques.
02:15:48 C'est un point sur lequel je n'avais pas été sensibilisé,
02:15:52 mais je me permettrai de vous répondre
02:15:54 plus en détail là-dessus.
02:15:59 Une question a été posée sur les disparités,
02:16:02 je crois que c'était monsieur le député Bild,
02:16:04 sur les disparités entre Bac pro, Bac technologique
02:16:08 et Bac général.
02:16:10 C'est tout à fait exact.
02:16:14 Nous prévoyons justement,
02:16:16 dans la réforme du Bac professionnel,
02:16:18 du travail en demi-groupe sur les disciplines fondamentales,
02:16:21 en particulier le français et les mathématiques,
02:16:23 parce que nous savons que dans les tests
02:16:26 de positionnement de seconde,
02:16:27 les élèves de Bac professionnel
02:16:28 ont des résultats en français et en mathématiques
02:16:30 qui sont significativement inférieurs
02:16:32 à ceux des élèves du Bac général.
02:16:34 Donc on a prévu un effort très important
02:16:39 du côté des Bac professionnels
02:16:41 qui s'insère dans la réforme générale des Bac pro
02:16:45 dont j'ai parlé et dont je prolonge,
02:16:49 justement, par la question de madame la députée Calvez,
02:16:54 sur l'orientation, c'est la découverte des métiers,
02:16:56 qui se généralise à partir,
02:16:58 qui a été expérimentée dans 640 collèges cette année,
02:17:02 qui est généralisée dans les collèges
02:17:04 à partir de la rentrée.
02:17:05 Donc ça concerne les classes de 5e,
02:17:07 puis 4e et 3e.
02:17:09 La découverte des métiers, c'est quoi ?
02:17:10 C'est le fait d'aller visiter une entreprise
02:17:13 ou de découvrir un métier.
02:17:15 Ca peut être le tribunal de grande instance de la ville
02:17:19 s'il s'agit des métiers du droit.
02:17:21 Enfin, il y a énormément de possibilités
02:17:23 parce que les élèves ont besoin d'avoir un éventail
02:17:26 de métiers beaucoup plus grands dans la tête,
02:17:28 notamment les métiers industriels,
02:17:30 qui ne bénéficient pas toujours d'une image très favorable,
02:17:34 y compris auprès des jeunes filles.
02:17:36 Donc on a besoin de plus d'élèves dans des filières
02:17:39 qui sont des filières extrêmement valorisantes.
02:17:42 On n'est plus chez Zola, du côté de beaucoup des entreprises.
02:17:46 On a besoin aussi de jeunes filles
02:17:49 dans des filières qui sont encore trop massivement masculines.
02:17:52 J'observe aussi que le stage de 3e,
02:17:54 qui parfois, aujourd'hui, révèle des inégalités,
02:17:56 puisque ce sont les familles qui sont chargées
02:17:59 de trouver le stage,
02:18:01 avec les inégalités entre le stage...
02:18:04 J'ai entendu l'expression de "pouce gravat" une fois,
02:18:07 et puis des stages beaucoup plus valorisants et intéressants.
02:18:10 Là, on aura, outre le fait que nous devons nous-mêmes
02:18:14 mettre la main à la pâte pour proposer des stages
02:18:16 en lien avec des associations, d'ailleurs,
02:18:18 pour l'instant, les expériences n'ont pas été si probantes que ça,
02:18:21 mais on doit pouvoir s'améliorer,
02:18:22 mais surtout, le stage de 3e va intervenir
02:18:25 à l'issue de découvertes des métiers
02:18:27 de la classe de 5e, de 4e,
02:18:29 et donc les élèves auront déjà une idée, une envie,
02:18:33 plutôt que de devoir, à la dernière minute,
02:18:35 à partir de l'automne, de la classe de 3e,
02:18:39 devoir trouver un stage.
02:18:42 Et donc, je compte beaucoup aussi
02:18:44 sur la participation des associations.
02:18:46 Je voulais vous remercier, au passage,
02:18:47 pour le colloque tout à fait pertinent
02:18:50 que vous aviez organisé sur le sujet
02:18:53 il y a quelques semaines.
02:18:55 Madame la députée Meunier,
02:18:57 vous m'avez interrogée sur le programme Phare.
02:19:00 Le fait qu'il y ait encore des drames,
02:19:02 vous l'avez souligné,
02:19:04 ne doit pas nous amener à conclure
02:19:05 que le programme Phare est inefficace.
02:19:08 Ce que l'on doit en conclure,
02:19:10 c'est que le programme Phare
02:19:11 n'est pas encore complètement appliqué.
02:19:13 D'une part, parce qu'il a été généralisé
02:19:15 aux écoles et aux collèges à la rentrée dernière,
02:19:18 qu'il est généralisé au lycée
02:19:19 à partir de la rentrée prochaine,
02:19:21 mais aussi parce que ce programme,
02:19:22 dans ses 3 dimensions, doit être bien appliqué.
02:19:24 Dimension de prévention et information,
02:19:27 dimension de détection et dimension de prise en charge.
02:19:30 Dans un certain nombre de situations,
02:19:32 on voit que la détection s'est faite.
02:19:34 On a repéré les situations de harcèlement,
02:19:37 ce qui est bien, mais la prise en charge
02:19:40 n'a pas toujours été à la hauteur
02:19:41 ou a même été franchement déficiote.
02:19:43 On va en voir les réponses des inspections générales bientôt
02:19:48 et les rapports qui vont détailler tout cela.
02:19:50 Donc l'invitation, ce n'est pas de dire
02:19:52 "on met à la corbeille le programme Phare, ça ne marche pas",
02:19:54 c'est plutôt "on l'applique aussi bien que possible",
02:19:57 parce que lorsqu'il est bien appliqué,
02:19:59 les résultats sont là.
02:20:00 C'est vrai dans les pays où il a été mis en place
02:20:03 pour la 1re fois, je pense en particulier à la Finlande,
02:20:06 qui a été pionnière en la matière.
02:20:08 C'est vrai aussi dans les académies
02:20:09 où on l'a expérimenté,
02:20:10 dans les 6 académies où on l'a expérimenté
02:20:12 à partir de 2019, par exemple l'académie de Bretagne,
02:20:15 où je me suis penché un peu sur la situation,
02:20:17 et on a vu des améliorations très nettes.
02:20:19 Mais il faut le mettre en place comme il faut,
02:20:21 c'est pour ça qu'à partir de la rentrée,
02:20:22 nous aurons un enseignant référent rémunéré
02:20:25 dans chaque collège qui s'occupera
02:20:26 de la mise en place effective du programme Phare.
02:20:29 Donc nous avançons sur le chemin,
02:20:30 ce n'est pas moi qui vais vous dire que tout est parfait,
02:20:32 mais nous avançons aussi bien que possible
02:20:35 et de manière extrêmement résolue.
02:20:36 C'est une des priorités de la rentrée.
02:20:38 Vous avez parlé de la question de l'instruction en famille,
02:20:42 et la question avait été posée l'année dernière.
02:20:45 Il y a 4 motifs d'instruction en famille.
02:20:48 Les 3 premiers ne posent pas beaucoup de difficultés.
02:20:51 Le 4e motif est un motif plus contentieux,
02:20:56 incontestablement.
02:20:57 Je regardais les chiffres ce matin,
02:20:59 et on a quelque chose comme 90%,
02:21:04 89,9% des demandes qui ont été approuvées.
02:21:08 Donc on est quand même dans une situation
02:21:10 où les familles obtiennent satisfaction
02:21:12 avec des taux variables selon les 4 motifs.
02:21:14 C'est vrai que le 4e motif a un taux d'approbation
02:21:17 aux alentours de 62% de mémoire,
02:21:20 donc c'est moins que les autres motifs.
02:21:24 Et on a une question qui a fait l'objet
02:21:26 d'un séminaire national au début du mois de juin,
02:21:30 qui était celle de réponses inégales selon les académies,
02:21:34 avec des académies avec des réponses non-massives,
02:21:37 et puis des académies plus ouvertes,
02:21:39 notamment sur le motif 4.
02:21:40 Et donc on avait aussi, nous, à réguler les choses
02:21:44 pour que l'Education nationale puisse offrir
02:21:47 une réponse coordonnée et cohérente et homogène
02:21:50 aux demandes des familles.
02:21:51 Mais je réitère le pourcentage que je donnais,
02:21:54 89,9% des familles ont vu leur demande d'instruction en famille
02:21:58 approuvée, ce qui est quand même...
02:22:01 On est loin d'une situation qui serait celle de suppression
02:22:07 ou de quasi-suppression de l'instruction en famille.
02:22:10 On est sur quelque chose comme 60 000 élèves, à peu près,
02:22:14 pour l'année qui vient de s'écouler.
02:22:16 A propos des vacances apprenantes,
02:22:18 et je ne vous apprends rien à ce sujet,
02:22:21 les résultats sont tout à fait positifs,
02:22:22 que ce soit les colos apprenantes ou que ce soit
02:22:24 les stages de réussite.
02:22:27 Il y a en effet un sujet budgétaire,
02:22:29 puisque ce système-là avait été mis en place
02:22:31 à l'occasion de la crise sanitaire, du confinement.
02:22:35 Il fallait donc compenser les fermetures de classes,
02:22:39 les semaines de fermeture de classes
02:22:42 par du temps sur les vacances.
02:22:45 Et donc, compte tenu de la qualité des résultats
02:22:48 que l'on a avec les systèmes de vacances apprenantes,
02:22:51 nous souhaitons et nous faisons en sorte
02:22:54 que ce système soit prorogé
02:22:58 et institutionnalisé en quelque sorte
02:23:00 au-delà de la crise sanitaire.
02:23:02 Ce qui occasionne quelques échanges
02:23:04 avec le ministère du Budget,
02:23:07 le ministère des Comptes publics, que je salue au passage,
02:23:09 naturellement avec déférence.
02:23:12 Mais nous devons faire de telle sorte
02:23:15 que cette ligne budgétaire des vacances apprenantes
02:23:20 soit prorogée et sécurisée.
02:23:24 Madame la députée Gennevard,
02:23:28 j'ai bien pris note de ce point sur le lycée de Moray,
02:23:33 et d'une manière plus générale sur les effets de concurrence
02:23:36 qui peuvent avoir lieu entre CFA et puis lycées professionnels.
02:23:41 Alors, d'une manière générale,
02:23:43 la situation est meilleure qu'il y a quelques années,
02:23:45 puisque dans beaucoup de lycées professionnels,
02:23:47 on trouve déjà des formations d'apprentis
02:23:51 avec du CFA et du lycée pro
02:23:54 qui partagent des plateaux techniques similaires,
02:23:58 notamment des plateaux techniques très coûteux
02:24:01 dans des domaines industriels ou autres,
02:24:03 et des passages tout à fait intéressants
02:24:05 de jeunes qui passent du CAP au bac pro
02:24:09 ou de jeunes qui passent du bac pro
02:24:11 et qui vont avoir un CAP pour compléter une formation.
02:24:14 Donc on peut tout à fait penser ces échanges
02:24:17 de manière constructive.
02:24:18 J'ai eu l'occasion de visiter des lycées professionnels
02:24:20 un peu partout, y compris d'ailleurs
02:24:23 pas très loin de votre région,
02:24:25 dans le Jura pour les métiers du bois
02:24:28 ou en Haute-Savoie pour l'industrie du décolletage,
02:24:33 qui réussit très bien à construire ces tissus
02:24:36 entre petites entreprises et puis lycées professionnels CFA.
02:24:41 Mais il est possible, en effet,
02:24:43 je vais me renseigner sur ce lycée de Moray,
02:24:46 qu'il y ait localement des effets de concurrence.
02:24:49 Je l'entends bien et je vous remercie de ce point.
02:24:54 Madame la députée Amrani, sur les lycées,
02:24:57 pourquoi y a-t-il des lycéens non affectés ?
02:25:00 J'ai échangé aussi avec la défenseure des droits
02:25:02 à ce sujet.
02:25:03 Ce sont pour l'essentiel des lycéens de lycées pros.
02:25:06 Dans les lycées pros, il y a une centaine de spécialités,
02:25:11 et donc il y a parfois le problème
02:25:13 qui est celui de lycéens qui demandent des spécialités
02:25:16 qui ne sont pas disponibles dans la région ou dans le voisinage.
02:25:21 C'est ça, la difficulté.
02:25:22 Pour l'essentiel, les chiffres, je ne les ai pas sous les yeux,
02:25:26 mais pour l'essentiel,
02:25:28 les difficultés d'affectation,
02:25:31 elles portent sur les lycées pros,
02:25:33 voire les lycées technologiques
02:25:35 pour l'une des 8 filières technologiques.
02:25:40 -M. le député Molac,
02:25:43 on n'a pas encore de retour précis
02:25:46 sur l'inscription dans les nouvelles missions du pacte,
02:25:52 et nous sommes tout à fait optimistes, d'ailleurs.
02:25:56 On aura des chiffres définitifs à partir de la mi-septembre,
02:25:59 puisqu'à la rentrée,
02:26:00 beaucoup de professeurs vont souscrire
02:26:03 à des nouvelles missions,
02:26:05 mais nous sommes tout à fait optimistes
02:26:09 sur notre capacité à obtenir les pourcentages nécessaires
02:26:13 qui nous permettront la masse critique nécessaire.
02:26:15 Vous connaissez mon attachement aux langues régionales.
02:26:18 J'ai eu l'occasion de vous le dire et le redire.
02:26:22 Vous faites allusion peut-être à la spécialité du bac
02:26:26 de langue régionale.
02:26:28 J'attire l'attention sur un point que vous connaissez sans doute,
02:26:32 c'est que nous, nous sommes tout à fait disposés
02:26:35 à favoriser l'enseignement des langues régionales,
02:26:37 mais à hauteur des besoins identifiés.
02:26:40 Et parfois, force est de...
02:26:42 J'ai d'ailleurs maintenu le 2e poste de capesse de Breton
02:26:45 l'année dernière.
02:26:47 Vous m'aviez remercié pour cela, et j'en suis très content.
02:26:51 Mais force est de constater que les candidats
02:26:53 aux capesses de Breton
02:26:55 ne se bousculent pas au portillon non plus.
02:26:57 Et donc la question, c'est aussi celle de la demande.
02:27:01 Et moi, je suis prêt à adapter l'offre,
02:27:03 mais la demande n'est pas non plus
02:27:05 aussi extraordinaire que cela.
02:27:07 -C'est pas le 1er demain qui est...
02:27:11 -On en reparlera, mais j'ai échangé effectivement aussi
02:27:14 avec le président du Conseil régional
02:27:17 à ce sujet, y compris pour des questions de mutation
02:27:20 et également de décharge
02:27:22 à propos de l'enseignement de la langue.
02:27:24 J'ai pris note, Mme la députée Keké,
02:27:27 des points que vous...
02:27:30 des différents éléments que vous avez indiqués
02:27:32 concernant la Roserai, l'école de la Roserai,
02:27:35 l'Aile-les-Roses et d'autres.
02:27:38 En plus, ma ville, c'est la frêne et ma ville d'enfance.
02:27:42 Donc je connais bien ce petit bout du Val-de-Marne.
02:27:49 Vous avez énoncé une série de questions.
02:27:53 Sur la question des AESH, j'ai eu l'occasion de dire
02:27:57 que nous travaillons à une valorisation des AESH.
02:28:00 J'ai mentionné les hausses de salaire,
02:28:02 l'ascelléisation, le passage vers les 35 heures,
02:28:05 parce que leur rémunération n'est en effet pas suffisante.
02:28:07 Nous avons aussi besoin d'améliorer la formation.
02:28:10 60 heures, mais 60 heures qui commencent souvent
02:28:12 à partir du mois de décembre.
02:28:14 C'est tard par rapport à la rentrée du mois de septembre.
02:28:17 Et je prendrai...
02:28:21 Vous voudrez bien m'écrire pour me donner des éléments précis
02:28:24 sur les fermetures de classes
02:28:26 qui peuvent être liées à des baisses des effectifs scolaires.
02:28:28 Nous procédons à des derniers ajustements au mois d'août.
02:28:30 Il y a 3 phases en ce qui concerne la carte scolaire.
02:28:33 Février, juin et puis août,
02:28:35 parce que pendant l'été,
02:28:37 il y a des déménagements et des emménagements,
02:28:39 et donc les effectifs varient.
02:28:41 Et donc quelques jours avant la rentrée,
02:28:43 on procède à des aménagements et on peut mettre un poste
02:28:46 si le besoin se fait sentir.
02:28:50 Et enfin, monsieur le député Di Filippo de Sarbourg...
02:28:55 Sportif, Sarbourg étant certainement une ville sportive,
02:29:03 les 30 minutes d'activité ont été...
02:29:08 C'était une année de mise en route.
02:29:10 Alors il y a certainement des inégalités
02:29:13 et des irrégularités.
02:29:14 La formation des profs,
02:29:16 on l'assure par le biais du scole
02:29:18 et par le biais de tout un matériel pédagogique
02:29:21 que nous avons distribué,
02:29:23 y compris d'ailleurs du matériel physique avec des plots, etc.
02:29:26 L'idée, c'est, dans l'activité physique, c'est 2 choses.
02:29:29 D'une part, ce n'est pas du sport,
02:29:31 c'est un sens de sport avec des règles
02:29:33 et des choses bien constituées.
02:29:35 Ca, ça existe par ailleurs.
02:29:37 L'activité physique, ça peut être, par un jour, plus vieux,
02:29:39 les élèves restent dans la classe
02:29:41 et ils vont faire des exercices d'assouplissement.
02:29:44 Vous voyez, ça peut être, on descend dans le gymnase
02:29:47 ou dans le préau pour mettre 3 plots
02:29:50 et pour courir autour des plots,
02:29:53 avec une logistique minimale pour que les 30 minutes
02:29:55 ne soient pas écrasées par un dispositif lourd.
02:30:01 C'est vraiment l'idée.
02:30:02 Et plutôt que de regrouper sur 1 heure ou 2 heures
02:30:07 pour avoir quelque chose de plus organisé,
02:30:10 les spécialistes en santé publique,
02:30:12 et notamment ce professeur de Rennes,
02:30:14 qui est l'auteur d'une très grosse étude
02:30:16 sur la détérioration de la santé de nos élèves,
02:30:19 avec des phénomènes de sédentarité
02:30:21 qui font que leurs capacités cardio-pulmonaires
02:30:25 sont moindres aujourd'hui qu'elles l'étaient il y a 20 ans,
02:30:28 dans des proportions d'ailleurs tout à fait inquiétantes
02:30:30 et tout à fait préoccupantes.
02:30:35 Sur les mêmes distances,
02:30:37 ils mettent beaucoup plus de temps pour courir
02:30:38 que... Oui, c'est extrêmement impressionnant.
02:30:41 Or, ce qu'on lit en consultant cette littérature,
02:30:45 c'est que ce qu'il y a de plus efficace,
02:30:47 c'est tous les jours.
02:30:48 Et qu'il vaut mieux faire 30 minutes tous les jours
02:30:51 plutôt que 2 fois 2 heures,
02:30:55 2 fois par semaine.
02:30:58 C'est la répétition et c'est l'heure,
02:31:00 en fait, 1 heure d'exercice par jour,
02:31:01 c'est ça qui est recommandé.
02:31:02 Donc avec les 30 minutes, on a déjà la moitié.
02:31:05 On peut espérer qu'avec les jeux dans la cour
02:31:07 et puis les allées et venues, on ait l'autre moitié,
02:31:09 mais l'idée, c'est quand même d'avoir 1 heure
02:31:11 d'exercice physique par jour.
02:31:13 Mais cela s'ajoute au sport en tant que tel.
02:31:16 Et je retiens aussi ce que vous dites à propos des clubs,
02:31:20 ça, c'est juste,
02:31:21 mais c'est ce que nous faisons du côté du collège,
02:31:24 puisque là, on l'a fait de manière expérimentale
02:31:27 dans quelque chose comme 140 collèges cette année,
02:31:31 c'est 2 heures de sport par semaine,
02:31:33 non pas de l'activité physique, en lien avec des clubs.
02:31:36 Et donc là, on passe à la vitesse supérieure
02:31:38 à partir du mois de septembre.
02:31:39 Les collégiens auront 2 heures de sport de plus par semaine,
02:31:44 mais pas 2 heures d'éducation physique et sportive,
02:31:48 mais 2 heures assurées en lien avec un club
02:31:51 et donc avec une spécialité sportive des environs.
02:31:54 Donc on est très attentifs à l'articulation
02:31:57 entre club de sport et puis collège.
02:32:01 Voilà ce que je voulais dire.
02:32:03 Madame la présidente.
02:32:04 -Monsieur le ministre, je crois que vous avez répondu
02:32:07 à toutes les questions de façon exhaustive.
02:32:10 Donc je tenais à vous remercier
02:32:12 pour la qualité des questions...
02:32:14 Pas des questions.
02:32:16 -Quelles questions ?
02:32:17 -Des questions que vous avez suscitées.
02:32:19 Voilà. Non, mais je remercie
02:32:21 pour la qualité des questions suscitées
02:32:23 et pour la qualité des réponses que vous y avez apportées.
02:32:27 Et demain matin, mes chers collègues,
02:32:28 nous continuerons à discuter d'éducation
02:32:30 puisque nous examinerons le rapport
02:32:32 de la mission d'information chargée de dresser un panorama
02:32:35 et un bilan de l'éducation prioritaire à 10h.
02:32:39 Tout à fait.
02:32:40 Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée.
02:32:41 -Bonne soirée. Merci beaucoup.
02:32:42 et de la vie.

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