Le 29 juin 2023, la promotion 6 des Entrepreneur(e)s d'intérêt général présentait son « Regard sur l’innovation publique » à l'auditorium de Ségur.
• Des conversations croisées lors de tables-rondes sur les approches d’innovation et la transformation numérique : s'approprier les valeurs et les pratiques agiles, recruter et fidéliser les talents du numérique, maîtriser les externalités du numérique public.
• La relève des défis, racontés en pitch entrepreneurial, en animation et en interview, par la promotion EIG 6, au terme de 10 mois de travail.
• Des conversations croisées lors de tables-rondes sur les approches d’innovation et la transformation numérique : s'approprier les valeurs et les pratiques agiles, recruter et fidéliser les talents du numérique, maîtriser les externalités du numérique public.
• La relève des défis, racontés en pitch entrepreneurial, en animation et en interview, par la promotion EIG 6, au terme de 10 mois de travail.
Catégorie
🤖
TechnologieTranscription
00:00:00 Bonjour à tous et à toutes, on va pouvoir enfin commencer.
00:00:13 Avant d'entrer en matière, je vous propose un discours d'ouverture par Richard Bojouani,
00:00:18 le directeur du département incubateur des services numériques.
00:00:31 Bonjour à tous et à toutes, je suis ravi de vous accueillir ici à Ségur pour cette
00:00:36 clôture de la sixième déjà promotion des entrepreneurs d'intérêt général.
00:00:40 Alors vous avez tous votre petit autocollant, là je ne sais pas si vous avez remarqué
00:00:43 mais c'est un œil parce que l'événement s'appelle "Regards sur l'innovation publique",
00:00:47 c'est la deuxième fois que cet événement s'appelle ainsi et donc on va passer toute
00:00:51 l'après-midi à faire à la fois le bilan de cette saison 6 des entrepreneurs d'intérêt
00:00:56 général, à la fois également le bilan de ces six saisons et de l'impact que ce programme
00:01:01 a eu sur la transformation numérique de l'État.
00:01:03 Et je voulais vous dire quelques petits mots pour introduire cet après-midi qui se terminera
00:01:09 par un discours de clôture par Stéphanie Cher, directrice interministérielle du numérique,
00:01:16 et avant évidemment un cocktail dans le restaurant de Ségur.
00:01:20 Alors moi je m'appelle Ishan Bojwani pour celles et ceux qui ne me connaissent pas,
00:01:25 ça fait six ans maintenant que je travaille dans l'écosystème élargi de la direction
00:01:31 interministérielle du numérique, j'ai travaillé avec Etalab, j'ai travaillé chez Betaboof,
00:01:35 j'ai travaillé avec différents ministères et je suis ravi de prendre la responsabilité
00:01:43 de ce département incubateur de services numériques qui va comporter trois programmes
00:01:49 d'innovation animés par la DINUM à partir de maintenant, le programme entrepreneur
00:01:53 d'intérêt général, le programme beta.gouv.fr et puis un programme de collaboration avec
00:01:58 la société civile qui s'appelle l'accélérateur d'initiative citoyenne.
00:02:02 Pour introduire cette journée je voulais revenir un petit peu sur la genèse de ce
00:02:08 programme entrepreneur d'intérêt général, je ne sais pas s'il y a des personnes qui
00:02:12 étaient déjà dans les parages en 2016, est-ce qu'il y a des EIG1 dans la salle,
00:02:18 je ne suis pas sûr qu'il y en ait, non alors je vais pouvoir vous raconter et vous
00:02:23 n'aurez pas entendu cette histoire.
00:02:25 C'est en 2016 que le programme entrepreneur d'intérêt général est né, il a été
00:02:31 co-fondé par Christine Balian et Claire Foulquier-Gazagne et ce programme il a été lancé à un moment
00:02:40 où si on revient en 2016, je vous invite à essayer de faire cet exercice mental de
00:02:45 vous projeter en 2016 à nouveau, notamment si vous travaillez dans l'administration
00:02:50 publique et si vous y travaillez à l'époque.
00:02:52 En 2016, le nombre de data scientists dans l'état se comptait sur les doigts d'une
00:02:58 main.
00:02:59 C'est la première fois en 2016 que le programme entrepreneur d'intérêt général a incité
00:03:05 les ministères à recruter des ingénieurs de la donnée pour travailler sur des défis
00:03:09 numériques publics.
00:03:10 En 2016, s'il y a des personnes ici qui s'en souviennent, le design dans l'état
00:03:18 ce n'était pas forcément un truc qui était systématique dans les ministères,
00:03:23 il n'y avait pas beaucoup d'UX designers, il n'y avait pas beaucoup d'UI designers,
00:03:28 ces métiers du design n'existaient pas encore, en tout cas dans les champs numériques
00:03:32 au sein des ministères.
00:03:33 Depuis, on en a fait du chemin, vous savez qu'à la DINUM, depuis quelques années,
00:03:39 il y a une équipe interministérielle qui s'appelle Design in Couve et qui s'occupe
00:03:44 notamment de promouvoir la conception de services numériques humains accessibles à tous et
00:03:50 à toutes, de services publics numériques accessibles à tous et à toutes.
00:03:54 Et puis aujourd'hui, le métier de designer au sein de l'état, c'est un métier qui
00:03:59 est assez répandu, on recrute des designers régulièrement au sein de la DINUM, il y
00:04:04 a des fiches de poste en ce moment à la DINUM pour recruter des designers, mais c'est
00:04:08 aussi le cas dans les différentes administrations publiques.
00:04:11 En 2016, si on se souvient bien aussi, le nombre de repos GitHub avec du code open source
00:04:19 payé par de l'argent public se comptait également les doigts d'une main, il n'y
00:04:23 en avait pas beaucoup.
00:04:24 Le programme Entrepreneurs d'Intérêt Général a permis d'ouvrir des centaines
00:04:29 de repos, il y a des centaines de services numériques qui ont été conçus de services
00:04:34 numériques, des API, etc.
00:04:36 Des enfrains numériques de toutes sortes qui ont été conçus par des développeurs
00:04:41 et des développeuses.
00:04:42 D'ailleurs, si on converge avec les repos EIG et les repos Betagouv, on arrive quand
00:04:49 même à un nombre de contributions, un nombre de pull requests, etc. fait par des agents
00:04:54 publics qui sont en libre, qui sont open source, qui atteint plus d'un millier.
00:05:01 Et puis en 2016, c'était la création du programme Entrepreneurs d'Intérêt Général,
00:05:08 mais aussi, et ce n'était pas une coïncidence, c'était la promulgation de la loi pour
00:05:12 une république numérique, la loi Lemaire, pour les intimes, du nom d'Axel Lemaire,
00:05:19 et non de Bruno Lemaire.
00:05:20 C'était en 2016.
00:05:22 Cette loi pour une république numérique, elle a un petit peu changé la manière, changé
00:05:27 un paradigme dans la doctrine de l'information publique.
00:05:31 L'information publique, les documents administratifs, c'est toutes les informations qui sont produites
00:05:37 par l'Etat et qui peuvent être d'intérêt général.
00:05:39 Depuis cette loi pour une république numérique, par défaut, on est dans un régime d'open
00:05:44 data, c'est-à-dire que par défaut, quand il n'y a pas de secret, secret défense,
00:05:48 pas d'affaires, données personnelles, etc.
00:05:52 L'administration est censée faire de la transparence de l'action publique et publier ces données,
00:06:00 ces informations, etc.
00:06:01 Le programme EIG, il a été créé en 2016 avec l'objectif de mettre en œuvre cette
00:06:06 loi pour une république numérique et c'était un peu un cheval de Troie pour la DINUM que
00:06:10 d'envoyer des EIG au sein des ministères pour pouvoir ouvrir des données.
00:06:14 On a ouvert les données du parcellaire bio avec Cartobio, c'était un défi EIG 2,
00:06:20 il me semble, je n'ai pas révisé, donc c'était peut-être 3.
00:06:23 On a travaillé sur l'ouverture des décisions de justice avec la Cour de Cassation et puis
00:06:28 cette promo a travaillé sur les données de financement médical, sur les données environnementales,
00:06:34 etc.
00:06:35 Et donc le programme EIG a été un accélérateur de cette loi pour une république numérique
00:06:40 qui a vraiment changé les paradigmes de l'Etat sur ces sujets des données.
00:06:44 Et donc c'est également un succès qu'il faut souligner.
00:06:47 Au-delà de la transformation de l'Etat, et on va aussi en parler aujourd'hui, entre
00:06:54 preneurs d'intérêt général, ça a été un vecteur d'internalisation de compétences
00:06:58 au sein des administrations qui n'a jamais été vu avant.
00:07:02 Et aujourd'hui, dans certains ministères où le numérique n'était pas forcément
00:07:07 dans la culture, les EIG ont apporté un regard nouveau.
00:07:10 Ils ont apporté des méthodes de travail nouvelles, une culture de travail nouvelle.
00:07:15 Vous l'avez probablement ressenti, chers EIG6, pendant les dix derniers mois.
00:07:21 Et bien certaines de ces personnes sont restées au sein de l'administration.
00:07:27 Alors j'ai vu le ministère de l'Intérieur dans la salle pour Basegun par exemple, un
00:07:32 défi de l'année dernière.
00:07:34 Il y a des EIG qui sont restés au sein de l'administration et qui apportent beaucoup
00:07:38 aussi à la transformation numérique de ce ministère.
00:07:42 Et puis pour terminer, entre preneurs d'intérêt général, c'est une communauté très forte
00:07:47 et on le voit aujourd'hui.
00:07:48 Cette communauté, elle est extrêmement puissante et moi à titre personnel, j'ai pu en bénéficier.
00:07:55 J'ai cofondé en 2017, quasiment quand je suis arrivé au sein de l'écosystème du
00:08:01 numérique public, une plateforme qui s'appelle transport.data.gouv.fr, qui a été financée
00:08:06 par le ministère des Transports.
00:08:08 Cette plateforme, elle vous permet notamment quand vous allez à Carcassonne ou à l'île
00:08:12 de la Réunion, d'utiliser toutes les applications de calculs itinéraires comme Google Maps
00:08:17 et e-mapper et de bénéficier des données ouvertes de ces collectivités.
00:08:22 Aujourd'hui quand vous allez à Carcassonne et que vous ouvrez Google Maps, il y a les
00:08:26 données de l'agglomération de Carcassonne qui ont été récupérées en Open Data sur
00:08:30 transport.data.gouv.fr.
00:08:31 Cette plateforme à l'époque, c'était un moment où il n'y avait pas beaucoup de données
00:08:35 de transport en Open Data.
00:08:37 Il a fallu la développer.
00:08:38 Un des premiers développeurs que j'ai réussi à mobiliser, c'était un des premiers EIG.
00:08:45 C'était un EIG 1, Tristram Groner.
00:08:48 Cette communauté, elle a essaimé au sein de l'État.
00:08:51 Trois ans après leur promotion, il y a 30% des EIG qui restent au sein de l'administration.
00:08:57 Ces entrepreneurs d'intérêt général, ils ont continué à entreprendre au sein
00:09:02 de l'État, à intraprendre parfois.
00:09:05 Ils sont devenus intrapreneurs pour certains dans des startups d'État liées à la communauté
00:09:09 Betago.
00:09:10 Il y en a un, Frédéric Bardol, qui a même lancé son incubateur au ministère des armées
00:09:16 quelques années, une année après son défi EIG.
00:09:19 Et moi, j'espère que la promotion actuelle, si elle le souhaite, pourra continuer à transformer
00:09:25 l'État de l'intérieur en continuant à travailler sur des défis, sur des projets numériques.
00:09:31 Je voulais terminer en disant un énorme merci à toute la promotion des EIG 6, mais également
00:09:40 à toutes les promotions précédentes parce qu'il y a beaucoup d'alumni dans la salle.
00:09:44 Je voulais remercier aussi les partenaires du programme, notamment les mentors, les
00:09:48 sponsors des entrepreneurs d'intérêt général sans qui nous n'aurions pas pu proposer ces
00:09:54 défis d'intérêt général dans ce programme.
00:09:59 Et je voudrais également remercier toutes les personnes qui ont participé à l'organisation
00:10:05 de ce programme.
00:10:06 Lucie, Antoine, Yacoub, Thomas, mais aussi Corinne Varroquet, Coraline Gilard.
00:10:10 Et je pense que ces personnes méritent une salve d'applaudissements parce qu'organiser
00:10:14 tout ça, ce n'était pas une mince affaire.
00:10:21 Et je voulais terminer quand même en disant un petit mot sur l'avenir du programme EIG
00:10:30 parce qu'évidemment il y a des personnes qui l'attendaient dans la salle.
00:10:33 Évidemment vous avez vu qu'une nouvelle stratégie du numérique de l'état est sortie.
00:10:40 Vous avez peut-être vu aussi qu'à VivaTech a été remis au ministre de la transformation
00:10:45 publique un rapport, le rapport de l'inspection générale des finances et du CGE concernant
00:10:49 les ressources humaines du numérique dans l'état.
00:10:51 Ce rapport, il se fonde en partie sur l'expérience de 6 années de EIG et il affirme pour la
00:11:00 première fois qu'il y a un vrai besoin de recrutement de spécialistes du numérique
00:11:07 au sein de l'état.
00:11:08 Il recommande le rehaussement de plafonds d'emploi, il recommande le recrutement de
00:11:13 l'internalisation de compétences qui auparavant étaient confiées majoritairement à de la
00:11:17 prestation et c'est une opportunité en or pour la suite du programme EIG, on aimerait
00:11:22 capitaliser dessus.
00:11:23 Et donc effectivement dès maintenant on essaye de proposer pour les prochains EIG qui vous
00:11:30 succéderont des contrats qui ne se termineront pas au bout de 10 mois, qui ne se termineront
00:11:35 pas au bout de 16 mois si on rajoute les quelques mois de prolongement qu'on a pu proposer
00:11:41 pour certains des défis.
00:11:42 On essayera de proposer des contrats qui pourront continuer jusqu'au terme des projets,
00:11:50 ce qui permettra d'avoir des contrats un petit peu, de proposer des solutions un peu
00:11:54 moins précaires aux personnes qui souhaitent continuer leurs défis quand c'est pertinent.
00:11:58 Et on souhaite également pouvoir proposer pour les prochains défis EIG des défis qui
00:12:06 sont liés à ce qu'on appelle les politiques prioritaires gouvernementales, c'est la planification
00:12:12 écologique, le plein emploi, l'égalité des chances, la souveraineté.
00:12:15 Et on aimerait bien proposer des défis qui rentrent dans ces grandes orientations afin
00:12:24 de proposer des défis sur lesquels on va pouvoir avoir plus de moyens, plus d'ambition
00:12:31 et des défis plus pérennes, ce qui permettra d'avoir des défis qui ne dureront plus 10
00:12:40 mois mais qui dureront un peu plus longtemps.
00:12:42 Il y aura également beaucoup plus de liens qui seront faits entre le programme entrepreneur
00:12:48 d'intérêt général et le programme Betagouv.
00:12:50 En fait finalement au bout de 6 ans d'EIG et 7 ans pour Betagouv, on s'est dit qu'il
00:12:57 y avait peut-être de la mise en cohérence à faire entre deux programmes qui permettent
00:13:01 aux administrations de lancer des produits numériques, des projets numériques, des
00:13:06 études numériques ou des explorations sur les sujets numériques.
00:13:09 Et donc il faut s'attendre également à ce que, étant donné qu'aujourd'hui entrepreneurs
00:13:13 d'intérêt général et Betagouv rejoignent le même département, on va pouvoir créer
00:13:18 un esprit également de communauté entre ces deux programmes.
00:13:22 Si jamais vous êtes une administration et que vous voulez proposer un défi EIG, une
00:13:30 mission EIG, vous avez un projet numérique qui nécessite de recruter des spécialistes
00:13:34 de numérique, des profils de haut niveau pour mettre en œuvre ces produits, vous pouvez
00:13:39 dès maintenant contacter notre équipe, soit en contactant eig@data.gouv.fr, soit en contactant
00:13:47 dynum@beta.gouv.fr, les deux arrivent chez moi.
00:13:51 Donc de toute façon on recevra votre message et puis on sera ravis de parler avec vous
00:13:56 d'un potentiel partenariat et d'un potentiel recrutement d'EIG pour l'avenir.
00:14:02 Je m'arrête là parce que j'ai déjà parlé le temps qui m'a été consacré et
00:14:08 je vous laisse la parole pour la suite.
00:14:10 Merci beaucoup.
00:14:11 Merci beaucoup Eichan pour cette introduction qui a à la fois fait une petite rétrospective
00:14:23 et qui nous a donné plein de perspectives.
00:14:26 Merci à tous et à toutes d'être venus aujourd'hui pour découvrir les réalisations
00:14:29 de la sixième promotion du programme Entrepreneurs d'intérêt général.
00:14:33 Je vais commencer par nous présenter.
00:14:34 On est Yacoub Ghozinsa, Antoine Sansepondo et moi c'est Lucie Leroulent, spécialiste
00:14:39 du design et de la data.
00:14:41 Et aujourd'hui en fait, pardon toute l'année on a été coach pour ce programme, on a
00:14:45 porté pas mal de casquettes et aujourd'hui on met notre dernière casquette.
00:14:48 On va vous guider durant cette cérémonie.
00:14:51 Ça fait dix mois que les EIG de la promotion 6 ont rejoint leur administration et qu'ils
00:14:58 relèvent leurs défis d'innovation publique.
00:15:00 Qu'en dit-on, ils ont beaucoup de choses à vous partager aujourd'hui.
00:15:03 Donc on va vous proposer un programme qui alternera entre une dizaine de pitchs et de
00:15:08 vidéos pour qu'ils puissent présenter leurs défis et leurs réalisations, mais aussi
00:15:11 quatre tables rondes.
00:15:12 Vous le verrez pendant la cérémonie, nous avons préparé quatre thématiques qui serviront
00:15:16 de fil rouge.
00:15:17 Et donc dans ce premier thème, les entrepreneurs relèvent les défis les plus pressants de
00:15:25 la société.
00:15:26 Des défis de priorité tels que identifiés par le gouvernement, des défis qui s'inscrivent
00:15:32 dans les politiques prioritaires et qui les soutiennent.
00:15:35 C'est le cas du défi Champollion, développé au sein du secrétariat général des ministères
00:15:41 chargés des affaires sociales.
00:15:42 Mesdames et messieurs, c'est le moment d'accueillir sur scène Margot Cosson et Sarah Bourdon.
00:15:48 Nous venons de vous parler aujourd'hui des 2,9 millions de français et françaises en
00:16:04 CDD ou en intérim.
00:16:05 Ces contrats précaires représentent plus d'un salarié sur dix.
00:16:11 Être en contrat temporaire, c'est parfois travailler dans des conditions difficiles,
00:16:17 enchaîner des missions courtes avec des horaires instables.
00:16:19 C'est être moins protégé en cas d'accident du travail.
00:16:23 C'est aussi avoir des difficultés à obtenir un crédit immobilier.
00:16:28 Alors les CDD et les contrats d'intérim sont légaux bien sûr, mais très encadrés.
00:16:37 Ils doivent répondre à un besoin temporaire.
00:16:39 Mais certaines entreprises en abusent au lieu de pérenniser les emplois.
00:16:46 La lutte contre la fraude aux emplois précaires est une mission complexe pour les inspecteurs
00:16:51 et inspectrices du travail.
00:16:52 Ils doivent récolter, croiser et analyser de nombreuses informations manuellement.
00:16:58 Notre ambition, c'est d'outiller ces agents de contrôle par la donnée.
00:17:04 Et pour cela, nous disposons de la DSN, la déclaration sociale nominative.
00:17:10 La DSN est un formulaire envoyé tous les mois par l'ensemble des employeurs à l'État,
00:17:17 avec toutes les informations sur leurs salariés.
00:17:19 Le contrat, la rémunération, les heures travaillées, le statut, etc.
00:17:25 Le projet Champollion vise donc à déchiffrer et exploiter cette masse de données, qu'est
00:17:32 la DSN, afin de renforcer l'efficacité des inspecteurs et inspectrices du travail
00:17:38 dans leurs missions.
00:17:39 Tout cela s'inscrit dans l'ambition du ministère de mieux protéger les travailleurs
00:17:43 précaires en identifiant systématiquement les abus.
00:17:46 Pour ce faire, nous avons trois objectifs.
00:17:49 Le premier, il est très simple, c'est de mettre à disposition la liste détaillée
00:17:53 des contrats de travail de chaque établissement.
00:17:56 Aujourd'hui, un inspecteur doit aller demander ces informations auprès des établissements
00:18:00 contrôlés.
00:18:01 Demain, elles seront accessibles en pratique.
00:18:04 Deuxième objectif, développer un moteur de règle qui calcule automatiquement les
00:18:08 infractions potentielles.
00:18:09 L'agent pourra ensuite constater sur pièce et sur place la fraude éventuelle.
00:18:14 Et pour finir, nous souhaitons proposer un module de ciblage statistique des établissements
00:18:19 à risque élevé de fraude.
00:18:21 Le but étant de trouver les invisibles, ces entreprises qui actuellement passent sous
00:18:25 les radars.
00:18:26 Pour les inspecteurs du travail, tout cela prendra la forme d'un site web.
00:18:30 Aujourd'hui, on a une première version de l'application en test auprès d'une
00:18:33 dizaine d'agents.
00:18:34 D'ici la fin de l'été, nous aurons déployé sur deux régions afin de viser
00:18:38 une mise en service nationale fin 2023.
00:18:40 En fin de compte, nous souhaitons que la lutte contre la fraude au contrat précaire
00:18:46 soit le premier exemple d'une longue liste de cas d'usage de l'ADSN à des fins opérationnelles.
00:18:51 Mesdames et messieurs les agents publics, ici présents dans la salle, si vous avez
00:18:56 des idées d'utilisation de l'ADSN, venez nous en parler, on sera ravis d'en discuter
00:19:01 avec vous.
00:19:02 Merci beaucoup, c'était le projet Champollion.
00:19:04 Merci, merci à Sarah Bourdon et Margot Resson.
00:19:15 Je propose qu'on s'intéresse maintenant à une autre politique prioritaire du gouvernement,
00:19:19 celle de la planification écologique.
00:19:21 Pour ça, on accueille Charlotte Suot pour le défi État bas carbone au Commissariat
00:19:25 général au développement durable.
00:19:27 Imaginez un été avec plus de 30 jours de canicule ou alors plus de 70 000 hectares
00:19:40 de forêts brûlées.
00:19:41 C'était l'été 2022, l'été le plus chaud jamais enregistré en France.
00:19:46 Le gouvernement a récemment lancé des travaux pour mettre à jour le plan national d'adaptation
00:19:53 au changement climatique, le PNAC, et a retenu pour ces travaux une trajectoire de réchauffement
00:19:58 réaliste de +4 degrés.
00:20:01 Alors, +4 degrés, ça signifie quoi concrètement ? C'est un peu comme avoir tout le temps
00:20:05 41 degrés de fièvre, pas dingue ? En résumé, +4 degrés, ça veut dire que d'ici 20 à
00:20:12 25 ans, les étés extrêmes qu'on vit aujourd'hui seront des étés totalement normaux.
00:20:17 Pour conserver des territoires habitables, il faut absolument atténuer au maximum le
00:20:23 réchauffement climatique.
00:20:24 Chaque dixième de degré compte, chaque action compte, à tous les niveaux, citoyens, entreprises
00:20:30 et services publics.
00:20:31 D'ailleurs, pour porter la transition écologique et être en mesure de mettre en place les
00:20:37 politiques publiques environnementales nécessaires à cette transition, l'État ne peut être
00:20:42 lui-même qu'exemplaire en matière de transition écologique.
00:20:45 Ça tombe bien, c'est l'une des politiques prioritaires du gouvernement évoquées à
00:20:49 de nombreuses reprises jusqu'à présent.
00:20:51 Réduire les émissions de gaz à effet de serre des services de l'État fait partie
00:20:56 de cette politique prioritaire.
00:20:57 Or, pour bien réduire, il faut déjà savoir combien on émet.
00:21:01 Ça, c'est l'objectif des bilans d'émissions de gaz à effet de serre, les BGS, un diagnostic
00:21:07 des émissions assorti d'un plan de réduction de ces émissions.
00:21:10 Les BGS sont obligatoires pour les services de l'État à réaliser tous les trois ans.
00:21:16 Aujourd'hui, la moitié seulement des services de l'État réalisent le sien.
00:21:22 Les données sont trop difficiles à collecter, les agents et agentes n'ont pas le temps
00:21:27 de se former à la méthodologie de calcul, parfois il n'y a même aucun agent missionné
00:21:31 sur le sujet.
00:21:32 La bonne nouvelle, c'est que le numérique peut être d'une grande aide.
00:21:36 Au CGDD, on travaille sur le développement de l'outil Etat bas carbone.
00:21:40 C'est une application web qui centralise la collecte des données, qui automatise les
00:21:46 calculs et qui les restitue au format réglementaire.
00:21:49 Et qui fait ça tous les ans, à l'échelle interministérielle, pour tous les services
00:21:53 de l'État en même temps.
00:21:54 Aujourd'hui, on est en train de tester une première version de l'outil auprès des administrations
00:22:00 centrales de plusieurs ministères.
00:22:01 Notre objectif, c'est d'avoir déployé auprès de tous les ministères et de toutes les préfectures
00:22:06 d'ici la fin de l'année 2023.
00:22:07 Mais on n'en est encore qu'au tout début de nos développements.
00:22:11 Etat bas carbone pourrait intégrer les établissements publics et les opérateurs de l'État, par
00:22:15 exemple.
00:22:16 Ou encore des fonctionnalités d'aide à la mise en place des plans de réduction des
00:22:19 émissions.
00:22:20 Bref, vous l'aurez compris, on est convaincus de l'utilité et du potentiel de l'outil.
00:22:27 Et pour aller plus loin, on a besoin d'un appui interministériel pour aujourd'hui renforcer
00:22:32 notre acquis projet et accélérer nos développements.
00:22:34 Et dans quelques mois, assurer le portage de l'outil et donc sa pérennité.
00:22:39 Merci.
00:22:40 Merci beaucoup à Charles Tchouot pour ce pitch sur l'Etat bas carbone.
00:22:50 Effectivement, on parle de portage interministériel.
00:22:53 Je pense qu'il y a plein d'agents dans cette salle à qui ça pourrait être utile.
00:22:55 Donc n'hésitez pas à la contacter.
00:22:57 Elle aura son petit stand dans le réfectoire après.
00:23:00 On va changer un peu de format pour passer à une table ronde.
00:23:02 Cette première table ronde est intitulée "S'approprier les valeurs et les pratiques
00:23:06 d'Agile".
00:23:07 Donc sur scène, vous voyez Léo Guillaume, Kader Karsani et Maxime Alain.
00:23:11 Et surtout, c'est un alumni qui est là pour la présenter, Philippe Galvant, qui était
00:23:16 l'an dernier Data Engineer au ministère de la Mer.
00:23:19 Applaudissez-les s'il vous plaît.
00:23:20 Mesdames et messieurs, bonjour.
00:23:21 Merci d'être avec nous aujourd'hui.
00:23:22 Comme vous le savez sans doute dans votre quotidien de citoyen et/ou d'agent public,
00:23:37 vous avez remarqué que ces dernières années, les attentes et les besoins des usagers sont
00:23:43 croissants, sont de plus en plus importants.
00:23:46 Et face à ces attentes, face à ces besoins, les méthodes traditionnelles de gestion de
00:23:53 projet commencent à trouver leurs limites, que ce soit sur le plan de la pertinence,
00:23:57 des coûts, des délais.
00:23:59 Et pour y répondre, issus de la société civile, ont émergé de nouvelles méthodes
00:24:07 qui sont regroupées sous un terme chapeau, souvent vecteur de passion, l'agilité.
00:24:12 Aujourd'hui, j'ai la chance d'avoir à mes côtés trois EIG de cette promotion.
00:24:18 Léo, Data Engineer au projet Champollion.
00:24:21 Kad, Développeur sur le projet Etat bas carbone.
00:24:25 Et Maxime, Développeur pour le défi géocommun qui vont échanger sur cette thématique.
00:24:30 Merci à vous d'être ici avec nous.
00:24:34 Kad, peux-tu me dire quel est ton constat quand tu es arrivé dans ton administration ?
00:24:41 Bonjour à tout le monde.
00:24:45 A notre arrivée au CGDD, au Commissariat Général Développement Durable, nous avons
00:24:50 trouvé un produit qui a été développé par un prestataire externe qui était très
00:24:56 adéquat comme preuve de concept, c'est-à-dire qu'il démontrait bien la faisabilité, l'utilisabilité,
00:25:06 etc.
00:25:07 Mais au moins, il n'était pas vraiment aux normes logicielles modernes.
00:25:11 Il y avait des problèmes d'architecture, il y avait des problèmes de paradigme de
00:25:16 programmation.
00:25:17 C'était presque impossible d'itérer dessus.
00:25:21 Donc on ne l'a pas utilisé.
00:25:25 On a choisi de le faire tester par des utilisateurs et de récolter leurs besoins.
00:25:31 Cet héritage technique a pu servir de recherche utilisateur.
00:25:37 Pour rebondir sur ce que tu dis, nous sur le projet Champollion, à la direction numérique
00:25:43 des ministères sociaux, on a eu aussi une question d'héritage.
00:25:45 Nous, on n'est pas parti de zéro, on n'est pas parti d'un produit déjà existant.
00:25:54 Mais c'est vrai qu'on a découvert en arrivant dans cette administration une culture du logiciel
00:25:59 propriétaire, Microsoft en l'occurrence, qui a amené parfois une certaine obsolescence
00:26:05 des produits.
00:26:06 Et c'est vrai que dans un premier temps, on a dû composer avec ce constat.
00:26:09 Nous, à l'hygiène, on n'a pas forcément eu de problème d'héritage comme celui-là,
00:26:13 on est parti de zéro aussi.
00:26:14 Par contre, en termes de méthode de travail, on était plutôt sur ce que tu disais, c'était
00:26:21 du traditionnel, donc MRE, MRE, enfin maître d'ouvrage, maître d'œuvre.
00:26:26 Donc il y a la direction des programmes qui définit les projets à effectuer et la DSI
00:26:32 qui va implémenter les programmes.
00:26:34 Parfois, il y a même la DIRCOM qui est en interface avec des utilisateurs pour faire
00:26:40 des enquêtes et essayer de tirer des conclusions pour donner des nouvelles directions.
00:26:44 Et même en arrivant en septembre 2022, tu le disais Sean, mais il n'y avait pas non
00:26:51 plus de designer à l'hygiène en arrivant.
00:26:55 Donc il y a eu un boulot de la part de Lynn et Marie-Lauren de présenter le métier,
00:27:00 de faire des ateliers pour essayer de donner quelques notions sur la recherche utilisateur,
00:27:06 les biais, etc.
00:27:07 Merci pour ce premier constat.
00:27:10 Justement, au final, quelle est l'observation que vous avez qu'ont les EIG quand ils arrivent
00:27:15 dans l'administration ? Et effectivement, c'est ce qu'on retrouve dans le privé comme
00:27:18 dans le public, c'est des méthodes qui ont marché à une époque mais qui aujourd'hui
00:27:22 peuvent trouver leur limite et les EIG justement, ils se retrouvent confrontés à des dettes
00:27:27 techniques, des dettes organisationnelles, des questions de design comme justement le
00:27:32 disait Hicham qui sont des thèmes assez nouveaux dans l'administration.
00:27:36 Et du coup, c'est un peu une introduction que tu as commencé à faire, vous avez justement
00:27:41 eu l'occasion de mener des initiatives.
00:27:43 Du coup, Maxime, justement dans la continuité de ce que tu disais, quelles ont été les
00:27:48 initiatives que à l'IGN, vous avez pu mener ensemble ?
00:27:52 Oui.
00:27:53 Donc classiquement, dans le programme EIG, ça a été de déjà réduire la problématique
00:28:00 à un truc assez atomique pour se dire on veut résoudre le problème d'un secteur
00:28:05 d'activité, d'un acteur, d'un métier en particulier et ensuite d'un problème
00:28:12 associé à ce métier.
00:28:13 Donc, on a un petit truc et on va essayer de résoudre ce petit problème.
00:28:18 Et après, on essaiera de diffuser.
00:28:19 Et une fois qu'on a fait ce travail de recherche, ensuite, on s'est attelé à développer
00:28:24 le produit d'une manière itérative.
00:28:26 C'est-à-dire qu'on a mis en place une méthode agile issue de nos expériences communes.
00:28:32 Et on a mis en place des objectifs pour savoir où on voulait aller, des résultats clés.
00:28:38 Donc au début, au bout d'un mois, on voulait un utilisateur, puis trois mois, cinq utilisateurs,
00:28:42 etc.
00:28:43 On a fait des projets pour avoir un paquet de tâches à réaliser.
00:28:47 Ensuite, toutes les semaines, on faisait des points hebdo, etc.
00:28:49 Et surtout, dans l'agilité, ce qui est important, c'est l'amélioration continue de notre organisation.
00:28:57 Donc ça, ça se traduisait par des rétrospectives tous les deux, trois semaines où on tirait
00:29:04 les points positifs de notre organisation, on les renforçait.
00:29:07 Et surtout, on essayait de voir quels étaient les freins pour essayer de s'améliorer en
00:29:14 permanence.
00:29:15 Effectivement, ça me fait penser justement à ce qu'on disait avant, Léo, quand on
00:29:18 discutait de ton projet.
00:29:19 Il me semble que tu as eu l'occasion de mettre en place avec ton équipe des initiatives
00:29:23 similaires.
00:29:24 Tu peux nous en parler ?
00:29:25 Oui, tout à fait.
00:29:26 Sur le projet Champollion, c'est vrai qu'on a eu pas mal de points communs avec ce que
00:29:31 t'as expliqué, Maxime.
00:29:32 Moi, ce qui m'a particulièrement marqué, c'est que le manque d'agilité que j'évoquais
00:29:39 tout à l'heure sur les technologies, on a pu notamment le pallier à travers une démarche
00:29:43 cloud.
00:29:44 On a eu la chance dans le projet Champollion de pouvoir faire une expérimentation d'un
00:29:48 émergement sur le cloud.
00:29:49 Et en fait, de louer des serveurs, ça a permis de nous affranchir de technologies, de systèmes
00:29:54 d'exploration et d'être beaucoup plus agiles.
00:29:56 Et également, c'était un pari pour nous sur l'avenir, dans le sens où on s'est dit
00:30:02 que ça nous permet d'avoir une stack technique qui est plus dans l'état de l'art et surtout
00:30:09 plus, étant open source, peut-être plus pérenne dans le temps, mais également un
00:30:15 pari sur demain, s'il faut recruter des nouveaux talents, ça sera très utile de pouvoir justement
00:30:22 en attirer grâce à une stack technique assez moderne et attrayante.
00:30:26 En parlant du cloud, justement, notre produit aussi est hébergé dans un cloud, dans un
00:30:34 environnement dédié.
00:30:35 Néanmoins, la méthode opérationnelle utilisée est une méthode archaïque qui est fortement
00:30:42 liée à l'environnement.
00:30:43 Dans ce que nous avons mis en place, c'est une méthode de livraison rapide et itérative
00:30:49 de fonctionnalités, ce qu'on appelle ici dans le jargon la méthode DevOps.
00:30:53 Nous avons mis en place une architecture modulaire pour avoir une meilleure dichotomie
00:30:59 des fonctionnalités, une meilleure perception des évolutions.
00:31:02 Nous avons mis des standards aussi qui permettent d'avoir plus d'interopérabilité, notamment
00:31:09 dans les échanges de données.
00:31:11 Et tout cela nous permet justement d'itérer de manière rapide et sereine.
00:31:16 Merci effectivement pour cette initiative.
00:31:19 Ce que je repère un peu, c'est que les initiatives sur tout ce qui va être le design, l'UX,
00:31:24 on va avoir des initiatives qui vont être sur de la méthodologie, qui vont être sur
00:31:29 de l'agilité, sur de la technique, sur le fait de mettre en place de nouvelles façons
00:31:33 de faire, sortir des logiques de "j'héberge tout chez moi plutôt que de passer par le
00:31:38 cloud, peut-être le cloud public de l'Etat", entre autres.
00:31:42 Et cela dans l'objectif de mieux répondre aux besoins des utilisateurs et des usagers.
00:31:48 Après ces initiatives, la question qui est quand même importante c'est quels seraient
00:31:56 les bénéfices, quels seraient le résultat des initiatives, votre retour d'expérience.
00:32:02 Peut-être que KAD tu peux nous faire part de ton retour après ces 10 mois sur les actions
00:32:10 et les initiatives.
00:32:11 Il est vrai qu'il y a plusieurs bénéfices à implémenter cette méthodologie.
00:32:17 On a par exemple la mesuration continue du produit, c'est-à-dire qu'on a une meilleure
00:32:25 livraison plus rapide de la valeur, on a des produits plus maintenables dont les compétences
00:32:32 sont dans le marché, sont dans les normes.
00:32:34 On a une meilleure adaptabilité aux changements et cette amélioration continue d'ailleurs
00:32:41 à la permis dans notre cas, l'internalisation de certaines compétences dont l'Etat avait
00:32:47 besoin.
00:32:48 Merci.
00:32:49 Effectivement c'est intéressant ces questions justement de maintenabilité, évolution,
00:32:53 qui sont des enjeux d'aujourd'hui.
00:32:55 Quel est toi ton retour d'expérience Maxime à propos de l'utilisation ?
00:33:01 Le fait d'être proche des utilisateurs dès le début en essayant de récolter les
00:33:05 besoins et du coup de tisser un petit lien avec eux, ça a été de pouvoir les solliciter
00:33:11 dès qu'on avait une interrogation sur le besoin ou alors sur le développement du
00:33:16 produit, on se demandait comment on allait mettre en place telle interface ou tel parcours
00:33:21 utilisateur.
00:33:22 Donc on les sollicitait à nouveau, ça c'était bien.
00:33:25 Et on s'assurait aussi de la valeur qu'on créait puisqu'on vérifiait toujours si
00:33:29 notre produit répondait bien au problème.
00:33:31 C'est effectivement toute une approche UX avec le retour d'utilisateurs, la proximité
00:33:36 à l'utilisateur.
00:33:37 Et enfin Léo, quelles seraient toi les choses marquantes, les retours d'expérience que
00:33:41 tu aurais sur les initiatives que tu as mis en oeuvre ?
00:33:46 Pour faire un bilan, c'est vrai qu'en préparant cette table ronde, je me suis posé une question,
00:33:50 je me suis dit mais est-ce que nous chez Champollion, on a vraiment fait de l'Agile ?
00:33:55 Je me suis posé cette question parce qu'on n'a pas vraiment suivi une méthode précise,
00:34:00 on ne s'est pas mis derrière des concepts, alors on en a pris le sprint, le backlog,
00:34:04 sans forcément respecter vraiment à la lettre l'esprit.
00:34:07 Mais c'est vrai qu'en vous écoutant Max et Gad, il y a plein de choses qui résonnent.
00:34:11 En fait oui, on a fait de l'Agile dans le sens où on a été dans l'expérimentation
00:34:17 incrémentale, comme ça, continue.
00:34:19 On a fait une refonte de l'application après deux mois de développement, ce qui marque
00:34:23 une forme d'agilité je pense.
00:34:26 Et si je devais faire un peu le bilan de cette expérience, c'est vraiment de se dire que
00:34:30 finalement on peut être agile et faire de l'agilité sans forcément suivre une méthodologie
00:34:36 ou s'enfermer dans des concepts, mais simplement en gardant juste cet esprit d'expérimentation.
00:34:41 Merci Léo.
00:34:42 Et effectivement, je pense que c'est une bonne chose pour conclure sur cette question
00:34:48 que on parle beaucoup d'agilité, souvent l'agilité est présentée comme la méthode
00:34:52 agile, mais les méthodes autour de l'agilité sont plutôt des outils à mettre en œuvre
00:34:58 avec une forme de pragmatisme, de prudence, sans dénigrer ce qui existe déjà.
00:35:03 C'est plutôt évoluer avec, intégrer, faire évoluer, aller avec les autres.
00:35:07 Et ça nous permet d'avoir plus de proximité avec les usagers, d'avoir un retour, plus
00:35:11 de pertinence, d'être plus pertinent sur l'aspect technique, sur les coûts, les
00:35:17 délais, la maintenabilité.
00:35:18 Et c'est quelque chose aussi, le fait d'adopter justement ces méthodes plus modernes, c'est
00:35:25 un facteur d'attractivité pour l'État en tant qu'employeur et c'est une chose
00:35:30 qui est désirable aujourd'hui pour l'administration.
00:35:33 Alors si demain vous avez la chance de mener ou de participer à ce genre de projet, j'espère
00:35:40 que cette intervention vous aura donné peut-être l'envie, les clés pour à votre échelle,
00:35:46 demain peut-être vous aussi devenir des entrepreneurs de l'intérêt général.
00:35:51 Merci à vous.
00:35:52 Dans notre second thème, les entrepreneurs co-construisent des solutions avec les agents.
00:36:10 C'est des solutions qui s'amplifient la vie des agents au quotidien, c'est des
00:36:15 solutions qui améliorent leurs conditions de travail, c'est des solutions qui les
00:36:20 outillent pour se concentrer sur le cœur de leur métier.
00:36:23 Nous commençons par le défi Cyrano, le défi développé par Abdelali Boulajin et
00:36:31 par Jana Santibayeva.
00:36:33 Il est incubé par la Direction Générale de l'Offre des soins au ministère de la
00:36:38 santé et de la prévention.
00:36:39 Vous connaissez Cyrano de Bergerac ? Probablement.
00:37:01 Enfin, pas le personnage romantique de Rostam, ce personnage tristement célèbre pour son
00:37:06 nez et son amour contrarié.
00:37:08 Mais plutôt le vrai Cyrano, Savignan de Cyrano de Bergerac, la véritable personne
00:37:15 qui était un écrivain et poète du XVIIe siècle.
00:37:18 Il a été considéré comme un auteur innovant, un grand connaisseur de l'alchimie et l'un
00:37:26 des premiers auteurs de la science-fiction.
00:37:28 Cyrano de Bergerac était très prolifique et un peu excentrique.
00:37:33 Il mélangeait souvent ses chapitres avec ses documents et lorsqu'il fallait les retrouver,
00:37:39 c'était mission impossible.
00:37:41 Des montagnes de feuilles, des chapitres, des lettres et des documents.
00:37:46 Qu'en faire ? Comment s'en sortir ?
00:37:49 Aujourd'hui, certains agents d'une certaine administration connaissent la situation beaucoup
00:37:57 trop bien.
00:37:58 Ils traitent encore manuellement des documents papiers ou numériques.
00:38:02 Pour répondre aux questions des acteurs publics, pour faire le suivi de projets, pour piloter
00:38:08 la politique sur différents sujets, il faut fouiller dans des tas et des tas de documents.
00:38:14 Ces documents sont nombreux, de formats différents, présentent des normes variées et sont difficiles
00:38:20 à trouver.
00:38:21 Mais heureusement, grâce à l'alchimie moderne, il est possible de rassembler, de restructurer
00:38:31 et de rendre facilement accessibles et exploitables tous ces documents sous forme de données tabulaires.
00:38:38 C'est le cas du projet Cyrano au sein du ministère de la Santé, un projet porté
00:38:46 par le Bureau Innovation et Recherche Clinique.
00:38:49 La plateforme permet de répertorier les projets de recherche appliqués en santé et financés
00:38:55 par le ministère.
00:38:57 Elle permet aussi aux agents d'accélérer le suivi financier de ces projets.
00:39:02 Vous me demandez comment?
00:39:04 Alors, ils peuvent consulter facilement les informations sur un projet, le financement
00:39:10 accordé, son état d'avancement ou encore les documents liés à ce projet.
00:39:15 Bref, cette plateforme tout-en-un, en forme, facilite le travail des agents, des copilotes
00:39:24 et des acteurs et leur fait gagner du temps.
00:39:27 Avec le projet Cyrano, réduisez le temps de traitement sans remonter au temps de Cyrano.
00:39:36 Merci Jeanna Santibaeva pour cet intermède charmant.
00:39:51 Pour continuer sur l'outillage des agents publics, on va maintenant parler d'adaptation
00:39:55 aux modes de travail mais aussi d'aménagement des espaces.
00:39:57 C'est le sujet du défi Optiflex que vont nous raconter Clara Carnero-Alves et Sophie
00:40:03 Topard au commissariat des armées.
00:40:04 Voici Louise, comme nous, elle est agent publique pour le ministère des armées.
00:40:19 Elle met 2h pour aller au bureau alors qu'il y a un autre site à 15 minutes de chez elle.
00:40:23 Une fois arrivée dans son open space, elle a beaucoup de mal à se concentrer parce que
00:40:27 rien n'est prévu pour alterner les visios, les réunions, les points informels ou les
00:40:31 échanges rapides.
00:40:32 C'est pour ça qu'elle est obligée de condenser tout son travail complexe en télétravail
00:40:36 pour ne pas être interrompue.
00:40:37 Yanis, lui, il est chef de projet et en ce moment il cherche à recruter des nouveaux
00:40:42 talents.
00:40:43 Bon, le problème c'est quand les candidats viennent passer des entretiens au sein des
00:40:48 bureaux qui sont encore dans leur jus, sur des sites pas franchement pratiques pour eux
00:40:52 par rapport à leur lieu d'habitation, les candidats ils ont du mal à croire en l'offre
00:40:57 d'emploi attractive de Yanis qui promet de mener des projets façon start-up d'état
00:41:02 pour anticiper les besoins de demain.
00:41:03 Berenice, elle, est chargée de diffuser des pratiques plus respectueuses d'environnement
00:41:08 et d'optimiser la gestion du foncier.
00:41:10 Alors quand elle voit les bureaux vacants mais allumés, échauffés ou alors les espaces
00:41:14 de restauration bondés le midi mais inexploités le reste de la journée, elle ne voit pas
00:41:18 par où commencer.
00:41:19 Mais c'est justement pour améliorer l'expérience de vie au travail qu'on a conçu cette offre
00:41:25 de service Optiflex qui est à destination de tous les agents publics.
00:41:28 Donc avec Optiflex, ce qu'on vous propose c'est d'un côté l'aménagement de vos
00:41:33 espaces de travail hybrides, de concentration, de créativité, de convivialité et d'un
00:41:38 autre côté une application de réservation de salles, de pilotage des espaces et si vous
00:41:43 souhaitez de mise à disposition de votre propre bureau pour vos collègues quand vous
00:41:46 êtes absents ou en télétravail.
00:41:48 Notre application vise à favoriser le nomadisme de tous les agents publics et pourra être
00:41:53 déployée dans vos administrations, quelles que soient vos contraintes.
00:41:56 Et pour accompagner vos projets de réaménagement d'espaces de travail de vos administrations
00:42:03 ou aussi vos projets de déménagement, en fait on met en place une démarche de co-design
00:42:08 et ça, ça va permettre de venir dans un premier temps recueillir les aspirations de
00:42:12 vos agents mais aussi potentiellement les freins qu'ils vont avoir et qu'ils vont
00:42:16 nous exprimer pendant des ateliers, pendant des entretiens individuels.
00:42:19 Puis par la suite, on va venir fédérer les agents au sein d'ateliers d'intelligence
00:42:25 collective et durant lesquels on va questionner à la fois la programmation des espaces de
00:42:30 vie au travail, aussi les modes de fonctionnement collectif qu'on se donne dans ces espaces
00:42:35 de travail et puis aussi les fonctionnalités qu'on associe aux services numériques de
00:42:40 gestion des espaces.
00:42:41 Et dans l'équipe, on est vraiment convaincus que le co-design, c'est un levier puissant
00:42:46 d'accompagnement au changement.
00:42:47 Donc ce qu'on souhaite au final, c'est que demain, Berenice puisse rendre évolutif
00:42:52 l'usage de ces espaces plutôt que d'attribuer des bureaux aux agents, des bureaux individuels
00:42:57 dont les emplacements sont de plus en plus difficiles à trouver.
00:43:00 Et Louise, elle, elle pourra aller travailler ou même organiser un séminaire d'équipe
00:43:06 au sein d'un réfectoire d'un établissement public qui se trouve près de chez elle et
00:43:10 puis qui est toujours vacant entre 13h et 18h.
00:43:12 Et Yanis, lui, pourra enfin retenir ses équipes qui pourront, si elle le souhaite, travailler
00:43:18 dans un ministère à Bordeaux, une mairie à La Rochelle ou alors une préfecture réaménagée
00:43:22 à Mâcon.
00:43:23 Mais pour continuer son expansion, Optiflex a besoin de travailler main dans la main avec
00:43:29 des administrations qui ont à cœur elles aussi de moderniser leurs bureaux, d'encourager
00:43:35 le travail nomade pour vraiment améliorer la qualité de vie au travail.
00:43:39 Donc si vous souhaitez repenser l'expérience figitale de vos équipes, n'hésitez pas à
00:43:44 nous contacter par mail par exemple qui sont inscrits juste là-haut derrière moi.
00:43:49 Merci.
00:43:50 Merci beaucoup à Clara Carnero-Alves et à Sophie Topard.
00:43:58 Donc on va passer maintenant à un autre outil qui va peut-être vous parler si comme moi
00:44:01 vous faites de la manipulation de données ou de la modélisation.
00:44:04 Donc il s'agit de Nouveau Nixia qui est porté par le Bercy Hub et nous accueillons sur scène
00:44:09 Paul Moisan qui est Data Engineer et Quentin Chichery qui est Data Scientist.
00:44:17 Fermez les yeux.
00:44:21 Imaginez-vous un archipel luxuriant, notre administration, l'administration, entourée
00:44:27 d'un vaste océan, leur réseau.
00:44:29 Un jour sur une de ces îles arrive Robinson, Robinson Crusoé.
00:44:34 Robinson est expert, expert de la donnée.
00:44:37 Il est compétent, talentueux, il a envie d'aller explorer les îles qui sont autour de lui,
00:44:41 il a envie d'aller construire des merveilles.
00:44:43 Le seul problème, pauvre Robinson, c'est que pour travailler il n'a qu'une petite
00:44:47 cuillère dans la poche.
00:44:49 Sans outil, il est difficile de créer.
00:44:51 Sans outil, il est difficile de livrer.
00:44:53 Alors place au système D à la débrouille.
00:44:56 Robinson va prendre ce que les courants lui envoient, il va prendre trois bouts de ficelle,
00:45:00 créer un hamac.
00:45:01 Il va aussi violer allègrement tout un tas de règles de sécurité qui normalement ont
00:45:04 cours, comme par exemple utiliser des clés USB pour aller transvalider des données sensibles.
00:45:09 Bref, ces problèmes ont du mal à passer à l'échelle.
00:45:12 C'est le naufrage, le radeau de la méduse.
00:45:15 Maintenant, imaginez notre Robinson, toujours sur son île, mais avec dans sa main une boîte
00:45:20 à outils libre, open source, avec des outils dernier prix.
00:45:24 C'est un levier fort de transformation publique, c'est quelque chose qui peut débloquer
00:45:29 l'innovation, qui peut aider aussi les métiers pour lesquels ces data scientists vont travailler.
00:45:33 Et Robinson va devenir alors un bâtisseur, un intrapreneur, quelqu'un qui va pouvoir
00:45:38 donner vie à ses projets.
00:45:39 Notre ambition, vous l'aurez compris, c'est de faire des experts et des expertes de la
00:45:44 donnée au sein de l'Etat des Robinson outillés.
00:45:47 Notre solution, c'est un environnement de travail numérique avec tous les outils adaptés
00:45:52 aux besoins des data scientists et développeurs de l'Etat.
00:45:55 Tous ces outils sont simplement accessibles dans un navigateur web.
00:45:59 Pour donner vie à cette solution, nous avons combiné Onyxia, logiciel de data science
00:46:05 développé en open source par l'NC, et Nubo, une des deux offres cloud de l'Etat.
00:46:10 Qu'est-ce que ça change concrètement pour Robinson ?
00:46:13 Avec cette plateforme, Robinson devient indépendant de ressources extérieures et n'a pas besoin
00:46:18 de payer pour des outils qui n'ont pas les siens.
00:46:21 Il peut aussi développer en agilité, déployer rapidement et partager en toute sécurité
00:46:27 ses prototypes avec les parties prenantes.
00:46:29 Aujourd'hui, notre plateforme est un couteau suisse, demain ça pourrait devenir un atelier.
00:46:34 A l'heure actuelle, nous avons une vingtaine d'utilisateurs et utilisatrices, essentiellement
00:46:40 à Bercy.
00:46:41 Pour accélérer le projet et lui donner une véritable dimension interministérielle,
00:46:46 nous avons besoin d'utilisatrices passionnées, prêtes à nous faire des retours sur nos
00:46:50 outils et d'ambassadeurs dévoués pour parler du projet autour d'eux.
00:46:54 Ensemble, et avec Nubo Nixia, faisons de nos silos un archipel où il fait bon innover.
00:47:00 Merci.
00:47:01 Merci à tous les deux, Paul Moisan et Quentin Chicherie.
00:47:12 Je vous propose qu'on remette de côté les pitches pour un petit moment et qu'on change
00:47:16 de format.
00:47:17 Les EIG souhaitent vous proposer une table ronde dédiée au recrutement et à la fidélisation
00:47:20 des spécialistes du numérique.
00:47:22 On accueille trois EIG, Julia Dirand et Mathieu Clark, designers et développeurs à l'INSEE,
00:47:27 ainsi que Quentin Bouillaga, développeur à l'IGN.
00:47:29 Et pour animer cette table ronde, merci à Thaïs Coutillot de nous avoir rejoint, designer
00:47:33 à l'ANSM et EIG l'année dernière pour la promotion 5.
00:47:41 Bonjour à tous et à toutes.
00:47:46 Comme vous le savez, le programme EIG a comme fonction d'ouvrir la fonction publique à
00:47:50 nouveaux métiers, des métiers de la technologie, du design.
00:47:54 Et donc, c'est des nouveaux profils qui ont une expérience et une culture du travail
00:47:57 différentes, que ce soit des personnes venues de l'entreprise, de l'industrie, des milieux
00:48:01 associatifs.
00:48:02 La question, c'est comment rendre l'administration attractive pour ces profils ? Comment proposer
00:48:09 les bonnes conditions de travail, garder, proposer des valeurs qui leur correspondent
00:48:14 et aussi des promesses d'avenir, c'est-à-dire comment faire en sorte de pérenniser ses
00:48:18 emplois dans les meilleures conditions et de garder l'ouverture EIG qui a été apportée
00:48:23 pendant ces 10 à 16 mois.
00:48:26 Aujourd'hui, on va discuter ensemble des enjeux de recrutement et de utilisation avec
00:48:31 Mathieu, Julia et Quentin.
00:48:35 Il me semble que l'EIG, c'est votre première expérience dans la fonction publique.
00:48:40 Déjà, pourquoi est-ce que vous avez voulu rentrer ? Comment vous avez fait ? Quentin,
00:48:46 toi, comment tu as entendu parler du programme EIG ?
00:48:48 Alors, de mon côté, déjà bonjour à tous.
00:48:51 J'ai intégré la fonction publique un peu par hasard grâce au programme EIG, par le
00:48:55 biais d'une publication sur une liste de diffusion en réseau social, je ne me souviens
00:48:58 plus trop.
00:48:59 Donc, ça a attiré ma curiosité, j'ai réalisé qu'il y avait une convergence réelle entre
00:49:02 les valeurs que je porte et celles véhiculées par le programme et par extension par le service
00:49:06 public.
00:49:07 Je peux citer l'égalité, l'entraide, la solidarité, le devoir de transparence et
00:49:12 éthique.
00:49:13 Ces principes pour une résonance particulière, notamment dans le contexte de la transformation
00:49:16 numérique, je pense qu'il est primordial pour nous, acteurs du numérique, de veiller
00:49:20 à ce que chaque individu puisse être accompagné afin de ne laisser personne sur le côté
00:49:24 de la route.
00:49:25 Et à ce titre, nous avons un devoir de pédagogie et de transparence auprès de nos concitoyens.
00:49:29 Autant dire que j'ai eu de la chance d'être tombé sur la bonne offre au bon moment.
00:49:34 Ce qui m'amène à mon second propos.
00:49:35 Autant dans le cadre EIG j'ai pu trouver le chemin nécessaire pour arriver sur un
00:49:39 poste en adéquation avec mes valeurs, autant je pense qu'en dehors de ce cadre, je n'aurais
00:49:44 jamais eu connaissance de ce poste là et par conséquent je n'y aurais pas postulé.
00:49:49 D'une part, je pense que je n'aurais pas passé de concours, d'ailleurs quel concours
00:49:52 pour les agents du numérique dans la fonction publique ? D'autre part, les modalités de
00:49:56 recrutement et le manque de visibilité des offres constituent une barrière pour moi
00:50:01 à titre personnel qui n'est pas une personne initiée.
00:50:03 Ce qui est d'autant endommageable car ce poste était vacant depuis environ 7 mois,
00:50:10 ce qui constitue malheureusement la moyenne des vacances dans la fonction publique.
00:50:13 Ce n'est pas qu'un constat personnel, le rapport de janvier 2023 sur les ressources
00:50:17 humaines de l'état dans le numérique, qu'on vous a un peu présenté en introduction,
00:50:23 publié par la direction générale des finances, offre le même constat ainsi que quelques
00:50:26 pistes pour y remédier.
00:50:27 C'est pourquoi à titre personnel je pense qu'il est important de faire en sorte que
00:50:31 ce processus soit plus accessible et transparent.
00:50:33 Pour ma part, un peu comme Quentin, j'ai découvert le programme EG par hasard sur
00:50:42 Twitter parce que je suivais à l'époque Design Gouv et ils ont posté ce programme
00:50:47 et j'ai commencé à m'intéresser et à découvrir les défis précédents.
00:50:51 J'ai trouvé vraiment la procédure de recrutement transparente et tout ça m'a donné envie
00:50:56 de redonner du sens à mon métier de designer.
00:50:59 Je pense que l'administration a vraiment des atouts distincts face au secteur privé
00:51:08 pour susciter l'intérêt d'une nouvelle audience qui aspire à contribuer à des initiatives
00:51:16 publiques porteuses de sens.
00:51:18 Donc d'une part dans les offres d'emploi en mettant en avant l'utilité publique des
00:51:23 projets mais aussi en utilisant des canaux de communication modernes, les réseaux professionnels,
00:51:28 les réseaux sociaux, les associations.
00:51:31 Pour rebondir sur un point que tu as évoqué Julia sur les atouts que la fonction publique
00:51:38 a pour attirer les talents, je pense qu'il y a d'autres éléments aussi à considérer
00:51:42 mais pour élaborer, j'explique un peu mon parcours parce que je n'ai pas suivi un parcours
00:51:47 classique pour devenir développeur.
00:51:49 J'ai fait mes études en linguistique avant de commencer une carrière dans le service
00:51:53 à la clientèle, du coup rien à voir.
00:51:56 Mais quand je voulais changer de carrière, être une personne de la communauté LGBT que
00:52:01 plus, c'était très difficile pour moi de me projeter dans ce milieu numérique qui
00:52:07 me semblait très peu diversifié et du coup je ne m'identifiais pas du tout dans ce milieu.
00:52:13 Après, en rencontrant des personnes visibles de la communauté LGBT, je me suis lancé dans
00:52:19 une reconversion et c'est là où j'ai appris que j'aime bien le métier de développeur.
00:52:24 Mais j'avais quand même des craintes concernant le changement d'environnement que ça peut
00:52:30 causer.
00:52:31 Mais le programme ERIGER me semblait un bon moyen pour progresser dans ma carrière, sachant
00:52:36 qu'il y a une valeur cardinale du programme qui est la diversité, l'accessibilité, la
00:52:42 diversité, l'égalité et l'accessibilité.
00:52:44 Du coup, je trouvais que c'était un bon moyen pour progresser et évoluer dans un
00:52:48 cadre respectueux et inclusif.
00:52:51 Donc finalement, de ce que j'ai entendu, de ce que vous m'avez dit, ce qui est important
00:53:00 c'est d'avoir, comme tu dis Mathieu, un cadre qui soit acceptable et qui permette
00:53:05 tout simplement de façon générale un épanouissement professionnel mais aussi personnel.
00:53:08 Vous avez dit aussi rendre les offres visibles, savoir qu'elles existent et aussi pouvoir
00:53:16 à travers ces offres communiquer les valeurs de l'intérêt général, que ce soit quelque
00:53:19 chose de visible et que ce soit des valeurs qui sont attractives pour vous.
00:53:24 Aujourd'hui, ça fait à peu près dix mois que vous êtes dans votre administration
00:53:29 et dans l'administration.
00:53:30 C'est quoi le bilan ? C'est quoi pour vous la suite, vos possibilités ? Qu'est-ce
00:53:36 qui peut vous retenir peut-être de faire carrière dans la fonction publique ? Julia,
00:53:40 il me semble que tu es prolongée.
00:53:42 Qu'est-ce qui t'a motivée à continuer à être designer à l'INSEE ?
00:53:46 Oui, tout à fait. Je vais finir en juillet et je vais terminer en décembre.
00:53:51 Pendant ces dix mois, j'ai bien évidemment travaillé sur mon défi, mais j'ai aussi
00:53:57 beaucoup sensibilisé mes collègues au design.
00:54:00 Il faut savoir qu'à l'INSEE, le métier de designer n'existe pas encore.
00:54:05 Je suis la seule sur ce poste avec quelques prestataires externes et ponctuels sur ces
00:54:10 projets.
00:54:11 Je me suis demandé pourquoi cette demande n'émergeait pas et ne se développait pas.
00:54:16 Je pense que mes collègues n'ont pas eu l'opportunité de travailler avec des designers.
00:54:23 La plupart ont passé un concours, ont fait une école de statistiques, mais ils n'ont
00:54:27 jamais été sensibilisés au design.
00:54:30 Il y a une compréhension partielle du design qui, d'ailleurs, n'est pas réservée,
00:54:35 comme on peut le penser, au numérique.
00:54:37 Je pense qu'en fait, on peut rendre agiles nos administrations en vraiment internalisant
00:54:45 ces métiers, nos métiers, et arrêter les cycles en V où, justement, on recrute des
00:54:51 personnes avec des compétences sur un projet, puis ensuite elles repartent.
00:54:56 Je vous invite encore une fois à consulter le rapport que Ishan et Quentin ont mentionné
00:55:02 puisque je pense qu'ils proposent vraiment des solutions concrètes pour façonner un
00:55:07 avenir où les métiers de designers, de data scientists, de développeurs trouvent leur
00:55:12 place, contribuent à une administration publique moderne et bien évidemment, centré sur les
00:55:19 besoins des usagers.
00:55:20 En tant que designer et en tant qu'ancienne éligée, je ne peux qu'approuver ce que tu
00:55:29 dis.
00:55:30 J'ai l'impression que la salle aussi.
00:55:31 Quentin, tu disais au départ que tu étais entré dans ton administration parce que ce
00:55:36 qui était proposé était en accord avec des valeurs que tu voulais incarner.
00:55:40 Est-ce que ça a changé ? Tu sais à quoi ça va ressembler ton futur là-bas ?
00:55:43 Mon futur, c'est que j'ai l'opportunité de continuer en tant que développeur à l'IGN
00:55:47 pour un contrat, pour un CDD de trois ans sur un poste permanent, autant dire le saint
00:55:52 graal pour un nouveau contrat actuel, et aussi la chance d'intégrer un projet qui correspond
00:55:57 à mes valeurs et qui a un sens.
00:55:58 Et autant à court terme je pense qu'il y a suffisamment de sens à rester dans la fonction
00:56:02 publique, autant à long terme j'ai quelques questionnements.
00:56:05 Je vais vous donner un exemple.
00:56:06 À l'IGN, nous travaillons avec des acteurs de la société civile, associative et privée
00:56:11 dans le cadre de commun numérique, c'est-à-dire des ressources produites et/ou entretenues
00:56:15 collectivement par ces mêmes acteurs.
00:56:18 Donc société civile et publique, c'est facile, on partage cette même notion d'intérêt
00:56:22 général.
00:56:23 Quant au privé, il participe à l'initiative tant qu'il a quelque chose à gagner.
00:56:26 Et comme je dis, tout ça donne très bonnes initiatives en termes d'innovation tant que
00:56:31 public et privé ont les mêmes objectifs.
00:56:33 Mais ça reste quand même un idéal.
00:56:35 Moi je me pose des questions à ce qui se passe quand public et privé ont des intérêts
00:56:39 divergents.
00:56:40 Et est-ce que moi finalement dans le futur, imaginons qu'il y a ce genre de problème,
00:56:44 est-ce qu'il ne va pas y avoir très vite une contribution à sens unique du public vers
00:56:49 le privé, si on n'a pas un minimum de contrôle, ou des acteurs privés qui mènent la danse
00:56:53 dans la gouvernance de ces projets communs, qui fait un espèce de...
00:56:55 Je suis désolé de l'anglicisme, je ne sais pas le terme en français, de takeover de
00:56:59 la gouvernance du projet.
00:57:00 Donc je sais que c'est quelque chose qui a beaucoup été évoqué lors de l'ouverture
00:57:03 des données de la fonction publique en 2019.
00:57:05 Et à titre personnel, je pense que ça peut induire une perte de sens pour les agents
00:57:10 publics.
00:57:11 En fait, je travaille pour qui ? Public, privé, je n'en sais rien.
00:57:13 Et surtout, si il y a à travailler dans ces conditions, est-ce que moi en tant qu'acteur
00:57:17 public, je ne ferais pas mieux de travailler directement dans le privé dans de meilleures
00:57:19 conditions budgétaires, salariales, aménagements, bref.
00:57:23 Donc je n'ai pas de réponse aujourd'hui, c'est un peu des interrogations à long terme,
00:57:27 mais je pense qu'il est intéressant d'aborder cette problématique.
00:57:29 Merci.
00:57:30 Merci Quentin pour cette note d'espoir.
00:57:36 Mathieu, toi, est-ce que tu continues avec Julia à l'INSEE ?
00:57:41 Il y a bien des possibilités pour moi de poursuivre une carrière à l'INSEE en tant
00:57:46 que contractuel à court terme.
00:57:47 Mais à long terme, il faudrait certainement passer à un concours.
00:57:48 Quelque chose que je pourrais très bien faire un jour si j'ai décidé de le faire.
00:57:54 En fait, ce qui m'importe vraiment dans ma carrière, c'est de savoir si je peux progresser
00:57:58 et évoluer dans ma carrière à long terme.
00:58:01 Et c'est là où la visibilité des personnes LGBTQ, c'est super important.
00:58:07 Parce que, effectivement, comment est-ce que moi je peux savoir si je peux réussir
00:58:11 ma carrière si je ne vois pas une personne comme moi qui l'a déjà fait ? J'imagine
00:58:18 que c'est un sentiment partagé par les personnes racisées ou par les femmes qui sont souvent
00:58:22 face à un plafond ouvert et qui voient des opportunités ou des postes haut placés souvent
00:58:27 occupés par une sorte de type de personnes.
00:58:31 Donc, des questions se posent.
00:58:32 Est-ce que les opportunités d'évolution sont vraiment ouvertes aux personnes LGBT,
00:58:38 aux femmes, aux personnes racisées, aux personnes neurodivergentes ou aux personnes en situation
00:58:42 de handicap ? Et si la réponse est oui, pourquoi ces personnes-là ne se trouvent rarement
00:58:47 dans les postes haut placés comme les postes des équipes de direction, les postes de directrice
00:58:52 ou directeur ? Je pense que nous avons une chance incroyable de vivre en France, dans
00:58:57 un pays avec une population super diverse.
00:59:00 Mais c'est super important que les décisions clés de ce pays soient prises ou conduites
00:59:07 par une fonction publique qui est aussi diverse que la population qu'elle représente, mais
00:59:12 à tous les niveaux.
00:59:13 Merci à vous trois, merci à vous de nous avoir applaudis.
00:59:23 Pour les perspectives à court terme, juste pour résumer, ça va, c'est bon.
00:59:29 Mais par contre, les perspectives à long terme, il y a encore des questionnements et
00:59:35 finalement ce qui pourrait vous permettre de vous projeter là-dedans, ce serait d'avoir
00:59:39 que l'administration, en tout cas la vôtre, soit ouverte à l'évolution, qu'elle accueille
00:59:44 les questionnements et qu'elle continue de sensibiliser aux nouveaux métiers et de les
00:59:50 accure dans les bonnes conditions.
00:59:51 Moi je vois aussi d'autres limites, des choses dont on n'a pas parlé, des points qui peuvent
00:59:55 être importants, peut-être des limites culturelles.
00:59:58 Donc comment est-ce qu'on passe de l'expérience EIG, on a fait un test, c'était bien, et
01:00:02 comment est-ce qu'on l'internalise en gardant les mêmes méthodes, les mêmes valeurs, au-delà
01:00:06 des personnes, mais même de façon générale.
01:00:09 Et aussi des points dont on n'a pas vraiment parlé, mais des points plus purement administratifs,
01:00:15 plus techniques.
01:00:16 Est-ce qu'il y a de la place pour nous ? Est-ce qu'il y a des ETP ? Quid des référentiels,
01:00:20 des grilles de salaire ? C'est des sujets dont on ne va pas parler aujourd'hui mais
01:00:25 qui seraient intéressants de faire naître la discussion plus tard.
01:00:28 Merci beaucoup, à tous et à toutes.
01:00:29 Merci Thaïs, merci aux EIG, c'est sûr que ces questions RH sont passionnantes, elles
01:00:44 sont au cœur de l'innovation possible dans l'État.
01:00:46 Et une des thématiques où il va falloir le plus innover, c'est quand même la transition
01:00:50 écologique.
01:00:51 Vous avez déjà entendu Charlotte Chuault, vous parlez de l'État bas carbone, mais
01:00:54 il y a un paquet de défis qui tournaient autour de cette thématique, et donc je vous
01:00:58 propose sans plus tarder de rentrer dans le nouvel axe où on va parler des données environnementales
01:01:03 et de comment elles peuvent servir les politiques publiques, que ce soit dans l'administration
01:01:06 centrale ou dans les collectivités.
01:01:07 On va introduire ce thème par une petite vidéo qui nous vient de l'hygiène.
01:01:23 Aujourd'hui, face au changement climatique, les services de l'État et des collectivités
01:01:32 doivent pouvoir suivre plus finement leur territoire.
01:01:35 Il existe cependant une vraie complexité pour cartographier l'ensemble des enjeux climatiques
01:01:40 de manière très rapide.
01:01:42 Pour cela, l'hygiène doit pouvoir valoriser les données qu'elle produit déjà et aider
01:01:49 les collectivités à les utiliser.
01:01:52 L'hygiène opère tous les trois ans des photographies aériennes de la France.
01:01:58 Sur ces photographies, on entraîne des modèles d'intelligence artificielle afin de détecter
01:02:04 la couverture des sols, c'est-à-dire de quoi est recouvert le sol.
01:02:06 Est-ce que c'est des herbes, des bitumines, des bâtiments, des arbres ? Les données
01:02:11 générées vont être potentiellement croisées, ajustées, améliorées afin de créer de
01:02:15 nouvelles cartographies, ce qui est aujourd'hui actuellement le cas dans le calcul de l'artificialisation
01:02:20 de la loi Climat et Résilience.
01:02:24 On fait le pari que cette donnée peut servir à des autres sujets que l'artificialisation
01:02:31 des sols.
01:02:32 Grâce à l'intelligence artificielle, cette donnée est produite à une plus grande échelle
01:02:37 et plus rapidement.
01:02:38 Elle promet des nouveaux potentiels.
01:02:41 Pour relever ce pari, nous avons commencé par diffuser la donnée aux utilisateurs et
01:02:46 à la tester avec eux.
01:02:47 Mais on s'est vite rendu compte que diffuser la donnée ne suffisait pas et qu'il fallait
01:02:51 l'accompagner et la rendre accessible.
01:02:52 Dans cette optique, nous avons conçu un prototype dans lequel on peut mieux s'en saisir en
01:02:57 la visualisant, en accédant à des informations techniques, en la téléchargeant, mais aussi
01:03:02 en mettant en commun les résultats et en faisant remonter des cas d'usage pour partager
01:03:07 autour de cette donnée.
01:03:08 Aujourd'hui, il existe de nouveaux cas d'usage autour de cette donnée qui sont développés
01:03:16 par les collectivités et les services de l'État.
01:03:19 L'IGN également développe un nouveau cas d'usage autour de la haie dont Louise va
01:03:25 vous parler maintenant.
01:03:26 Avec les données IA, nous pouvons détecter les haies, mais aussi les autres éléments
01:03:30 arborés du paysage.
01:03:31 Et ça nous permet d'étudier ensuite les incidences qu'ont ces objets sur l'érosion,
01:03:37 les inondations, la biodiversité ou encore la biomasse bocagère.
01:03:40 Les qualités de cette donnée sont qu'elle peut être plus fine, il est possible d'ajuster
01:03:47 les seuils et de pouvoir détecter les objets en fonction de nos besoins, donc d'adapter
01:03:52 suivant les territoires aussi.
01:03:54 Et pour nous, ça c'est très important.
01:03:55 On a déjà des premiers résultats très promoteurs et on veut continuer à travailler
01:04:04 avec les territoires pour que l'action publique puisse faire face aux enjeux climatiques.
01:04:11 Alors, comme on a entendu, l'IGN, ça claque.
01:04:28 Merci beaucoup à Eva Bokians et à Marie-Lauren Chariacopole qui oeuvre contre l'artificialisation
01:04:36 des sols.
01:04:37 Nous allons maintenant accueillir sur scène Marion Caron du CEREMA qui nous dévoile
01:04:42 le défi Estime Action.
01:04:43 Allo, oui c'est Marion, ça va ? Oui, dis-moi, je t'appelle pour le projet là.
01:04:55 Non mais je suis d'accord, c'est exactement ce que je lui ai dit mais du coup...
01:05:02 Atchoum ! Excuse-moi, c'est mes allergies là.
01:05:05 Ouais, les graminées.
01:05:06 En plus, j'ai pas pris mon antistamine ce matin, du coup la journée va être horrible.
01:05:10 Du coup, je disais quoi ? Ouais, le projet.
01:05:13 Oui, ça typiquement je pense que c'est un point qu'il faudrait qu'on voit avec Julien,
01:05:16 tu vois.
01:05:17 De quoi ? Attends, tu peux répéter ? Ouais, je sais, il y a plein de bruit derrière
01:05:21 moi, je suis dans la rue, c'est un bazar, il y a un trafic.
01:05:24 En plus l'air il est irrespirable aujourd'hui, j'ai entendu aux infos qu'il y avait pique
01:05:28 de pollution aujourd'hui.
01:05:29 Ah mais attends, en fait je viens de me rappeler que j'ai une présentation à faire, je suis
01:05:35 un peu en retard, du coup est-ce qu'on peut se rappeler pour en parler ? Cool, merci,
01:05:39 bonne journée, salut.
01:05:40 Bonjour tout le monde et bienvenue dans le monde des nuisances.
01:05:47 Les nuisances sont là, c'est parfait.
01:05:52 Peut-être avez-vous déjà mal dormi la nuit parce que vous étiez à côté d'une
01:05:57 rue où il y avait beaucoup de passages.
01:05:59 Peut-être que vous avez déjà tout sauté en respirant un air qui était pollué.
01:06:03 Peut-être encore avez-vous déjà éternué sur scène ou pas parce que vous aviez respiré
01:06:08 du pollen.
01:06:09 Toutes ces situations elles ont un point en commun qui est qu'à la base elles résultent
01:06:13 de l'exposition à une nuisance.
01:06:15 Et en fait ces nuisances elles ont des impacts sur la santé, des impacts qui peuvent être
01:06:19 moins graves, on peut ressentir une simple gêne, on peut aussi des fois développer
01:06:22 des pathologies et dans les cas les plus graves ces nuisances peuvent même provoquer le décès.
01:06:26 Les collectivités territoriales le savent et souhaitent améliorer le quotidien de leur
01:06:32 ivrin en rediminuant ces nuisances.
01:06:35 Pour ce faire, généralement la première étape avant de passer à l'action, c'est
01:06:41 de faire un diagnostic, une sorte d'état des lieux.
01:06:43 On peut se poser des questions en santé environnement comme "quelles sont les nuisances présentes
01:06:49 sur mon territoire" ou encore "quelles sont la part de la population qui est exposée
01:06:54 à celle-ci".
01:06:55 Objectiver ces éléments c'est hyper important parce qu'en fait ça permet de les prendre
01:06:59 en compte dans la priorisation des politiques publiques et donc d'améliorer la vie des
01:07:03 riverains et leur santé.
01:07:04 Ce qu'on essaye de faire avec le projet STEAM Action c'est justement de créer ce
01:07:09 diagnostic.
01:07:10 Comment on fait ça ?
01:07:11 Imaginez un tableau de bord où vous pouvez rechercher, sélectionner n'importe quelle
01:07:17 commune ou intercommunalité et accéder à une série d'indicateurs santé environnement
01:07:21 qui la concernent.
01:07:22 Côté indicateurs, ce qui est hyper important pour nous c'est l'aspect humain.
01:07:28 On essaye de créer des indicateurs où on peut quantifier la population qui est exposée
01:07:33 à chaque type de nuisance.
01:07:34 Par exemple, quelle est la part de la population qui est surexposée au bruit à Toulouse ?
01:07:39 Ou encore, quelle est la part de la population qui respire un air de mauvaise qualité en
01:07:44 Ile-de-France ?
01:07:45 Concrètement, là sur le projet, on a un concept.
01:07:50 On a commencé à designer les interfaces de la version bêta et on a créé des premiers
01:07:55 indicateurs.
01:07:56 L'idée ensuite ça va être de mettre cet outil en production, de l'améliorer en
01:08:02 ajoutant des indicateurs et des fonctionnalités sur la base de retour d'utilisateurs et
01:08:07 d'utilisatrices et potentiellement en collaboration avec de futurs partenaires.
01:08:11 Merci.
01:08:12 Merci à Marion Caron pour ce pitch.
01:08:22 Je pense qu'on est assez nombreux cette année à se sentir concernés par les graminés.
01:08:26 L'équipe d'Estime Action n'est pas la seule à avoir rencontré des problèmes pour
01:08:30 accéder aux plateformes de données de l'État.
01:08:32 Justement, c'est un des sujets de travail du défi Ecosphere.
01:08:35 On accueille Vincent Aitama au commissariat général du développement durable pour nous
01:08:39 en parler.
01:08:40 Bonjour à tous.
01:08:45 J'aimerais commencer cet échange par une première citation.
01:08:51 Dans une économie en évolution constante, quel est le meilleur moyen d'enguider le
01:08:56 processus ? Apprenons à en trouver les points d'appui.
01:09:00 C'est une suggestion de Kate Raworth qui est économiste et auteure du livre La théorie
01:09:04 du Donuts.
01:09:05 Trouver des points d'appui par la donnée, aujourd'hui, c'est l'une des préoccupations
01:09:11 des 2800 agents qui travaillent à l'élaboration et au suivi des politiques publiques au sein
01:09:16 du ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
01:09:20 Maintenant, je vais aborder un témoignage.
01:09:22 Celui d'Arnaud qui est ingénieur dans ce ministère et qui nous expliquait qu'il est
01:09:28 en train de travailler sur des thématiques très diverses, de la rénovation énergétique
01:09:32 des bâtiments en passant par le suivi de la pollution de l'eau.
01:09:35 Arnaud ne peut pas être expert sur tous ces sujets là.
01:09:38 Il ne connaît pas non plus parfaitement les plus de 130 plateformes qui hébergent les
01:09:41 données produites par les services de l'Etat.
01:09:44 Lorsqu'Arnaud est amené à mobiliser de la donnée, de la donnée qui sort de son champ
01:09:48 de connaissances, comme plus d'un quart de ses collègues, il réalise une requête sur
01:09:53 Google puis rapidement se résout à contacter directement des services métiers.
01:09:58 Le problème, c'est que la documentation de la donnée en lien avec les usages est un
01:10:06 exercice fastidieux.
01:10:07 De ces échanges, Arnaud récolte une compilation de liens qui ne pointe que de manière trop
01:10:13 indirecte vers des jeux de données dont il ne sait pas si ces données sont à jour,
01:10:17 si la résolution spatiale, si la résolution temporelle correspond à son problème ou
01:10:20 encore si cette donnée est ouverte.
01:10:22 Dans ce contexte, la bonne nouvelle c'est que les problématiques sur lesquelles Arnaud
01:10:28 travaille sont des problématiques qui sont à la fois long terme et qui concernent tous
01:10:30 les territoires.
01:10:31 Arnaud n'est pas seul, il y a aujourd'hui des milliers à chercher des données qui
01:10:35 serviront de point d'appui.
01:10:36 La question c'est encore de les documenter et c'est tout l'enjeu du projet Ecosphere
01:10:42 que de référencer de manière pérenne et sur tous les territoires les données utiles
01:10:47 à l'appui des politiques publiques.
01:10:48 Concrètement, Ecosphere c'est un guichet d'accès à la donnée qui présente une
01:10:53 entrée par politique publique.
01:10:54 On documente des sphères de connaissances dans lesquelles les données sont contextualisées.
01:10:58 On y trouve des informations sur la réglementation ou encore sur les objectifs des politiques
01:11:02 publiques.
01:11:03 Les données sont hiérarchisées de sorte à comprendre rapidement quel type d'informations
01:11:07 elles apportent à la politique publique, à notre problématique.
01:11:10 Est-ce que c'est le suivi d'une tendance ou est-ce qu'elles expliquent cette tendance
01:11:13 ou correspondent-elles à une information qui est importante dans le processus de prise
01:11:18 de décision ?
01:11:20 Aujourd'hui, ces sphères de connaissances sont initiées par des experts métiers, puis
01:11:24 suivies, enrichies, maintenues grâce à l'outil Ecosphere et la communauté qui mobilise ces
01:11:29 données-là.
01:11:30 Notre souhait est qu'à moyen terme, Ecosphere devienne une porte d'entrée naturelle vers
01:11:35 des données fiables sur lesquelles il sera possible de construire des applications de
01:11:39 suivi de politiques publiques comme Estime Action ou encore État-Baccarone qui nous
01:11:42 ont été montrées précédemment.
01:11:44 Nous souhaitons aussi favoriser ce type de démarches-là au-delà du pôle ministériel,
01:11:49 auprès des associations, des collectivités ou encore des autres autorités de l'État
01:11:53 telles que l'autorité de la concurrence qui sont amenées à mobiliser aujourd'hui
01:11:57 les données environnementales.
01:11:58 Donc si comme nous, aujourd'hui, vous avez besoin d'utiliser de la donnée environnementale,
01:12:03 vous devez traiter de problématiques de développement durable, contactez-nous et construisons ensemble
01:12:09 de nouvelles sphères de connaissances qui pourront être documentées de manière pérenne
01:12:12 pour servir de point d'appui à tous.
01:12:14 Merci.
01:12:15 Merci à Vincent Tahitamar pour ce pitch et aussi merci à l'équipe Ecosphere parce
01:12:26 que pour avoir déjà cherché souvent des données sur internet, je vois la galère
01:12:29 que ça représente.
01:12:30 Je pense que ça va être très utile.
01:12:31 Sans plus attendre, on va passer à une troisième table ronde qui va se demander comment on
01:12:35 peut maîtriser les externalités du numérique public.
01:12:37 Sur scène, on a Adrien Laville, Abdellali Boulagine, Anthony Tint, Jeanne Dussert et
01:12:43 si vous étiez là l'an dernier, vous reconnaîtrez peut-être Félix Veit qui était EIG et qui
01:12:47 était maître de cérémonie l'an dernier.
01:12:48 Donc bienvenue Félix et merci d'être revenu.
01:12:49 Merci beaucoup et merci à tous d'être présents pour cette table ronde.
01:12:55 Quand on développe des services numériques, on fait souvent face à pas mal d'externalités,
01:13:01 plutôt des externalités négatives et on se dit que c'est assez difficile de les
01:13:05 anticiper.
01:13:06 Et du coup, la question c'est de se dire comment on peut gérer en un moment un projet
01:13:10 qui a des aspects éthiques, des aspects de qualité de vie et de travail ou encore des
01:13:13 aspects d'impact environnemental.
01:13:14 Et en particulier sur l'éthique, on pourrait se dire qu'il y a une éthique spécifique
01:13:20 aux acteurs du service public, peut-être qu'ils ont même des obligations et qu'ils
01:13:24 ont des principes un peu corollaires pour les mettre en œuvre.
01:13:26 Du coup, aujourd'hui on accueille quatre praticiens d'horizons variés qui vont nous
01:13:31 parler de leurs expériences pour adresser ces sujets.
01:13:33 Du coup, peut-être déjà pour commencer, est-ce que vous avez peut-être un sujet éthique
01:13:38 sur lequel vous êtes plus ou moins sensible ? Peut-être Anthony, si tu veux commencer
01:13:41 à nous partager ça.
01:13:42 Alors pour moi en effet, c'est avant tout une réflexion sur les usages et conséquences
01:13:48 des technologies numériques dans notre monde.
01:13:50 Et pour cela, de nombreux enjeux sont à prendre en compte, tels que la protection des données
01:13:55 personnelles, la transparence des plateformes, la traçabilité des algorithmes, mais aussi
01:14:02 l'impact environnemental et l'impact sur la qualité de vie au travail.
01:14:08 Pour moi, déjà merci Félix et bonjour à toutes et à tous, si on met de côté les
01:14:15 notions de jugement moral et valeur fondamentale, je pense que l'essentiel dans le domaine
01:14:23 du numérique, c'est de répondre aux besoins des utilisateurs sans impacter leur vie et
01:14:28 leur environnement, et plus globalement notre société et notre planète.
01:14:32 Et pour moi, il s'agit avant tout d'être attentif aux différents types d'impact d'un
01:14:40 projet numérique, et en particulier à l'impact de chaque choix de conception un peu structurant
01:14:45 qui est réalisé.
01:14:46 Et pour ma part, en fait, ça vient vraiment rejoindre le principe de redevabilité que
01:14:52 l'on a quand on est dans la fonction publique, redevabilité à l'égard des citoyens et
01:14:56 des citoyennes, et qui va venir englober plusieurs notions telles que la transparence, l'exemplarité
01:15:01 et la responsabilité également.
01:15:03 Ok, donc ça c'est un peu ce à quoi vous êtes sensible, et maintenant, concrètement,
01:15:09 dans vos défis, quels enjeux éthiques vous avez pu rencontrer qui vous ont posé peut-être
01:15:14 quelques problèmes ?
01:15:15 Alors, mon défi est porté sur un outil de suivi des résultats des politiques publiques
01:15:21 prioritaires dans les territoires.
01:15:23 Et moi, c'était la première fois que je travaillais sur un outil dont l'usage est
01:15:27 imposé aux agents publics, et du coup ça pose un certain nombre de questions éthiques.
01:15:31 La première, c'est peut-être pourquoi cet outil ? Qu'est-ce qui justifie ou rend acceptable
01:15:37 l'utilisation de cet outil ? Comment faire pour que cet outil ne soit pas source de frustration
01:15:44 ou de souffrance au travail ?
01:15:45 Sur un ton peut-être plus positif, c'est aussi un défi intéressant que de se dire
01:15:50 comment on fait pour faire en sorte que cet outil soit utile et que les agents qui doivent
01:15:56 l'utiliser puissent se le réapproprier.
01:15:58 Je fais un petit peu le même constat que toi Adrien, mais j'ai plutôt une vision de
01:16:08 développeur dans plusieurs de mes expériences.
01:16:11 C'est souvent le cas en fait quand on impose un outil, il ne correspond pas 100% aux attentes
01:16:20 des métiers et peut représenter des anomalies sur le processus du métier.
01:16:26 Ça a des conséquences directes sur les personnes.
01:16:30 Déjà il y a un risque d'impact négatif sur la qualité de vie au travail et peut
01:16:39 entraîner une certaine frustration, une surcharge de travail.
01:16:43 Donc en tant que professionnel du domaine du numérique, il faut prendre en compte ces
01:16:50 conséquences et essayer de répondre aux besoins et d'être au plus près des usages
01:16:59 pour assurer une certaine qualité des logiciels et des solutions qu'on délivre.
01:17:03 Pour ma part, c'était une problématique qui était toute autre.
01:17:07 Il y a eu un vrai défi dans le défi de TwinCity qui était celui des biais discriminatoires.
01:17:14 On travaillait notamment sur des questions d'algorithmes de détection de piétons et
01:17:20 la question assez rapidement s'est posée de savoir si l'algorithme allait aussi bien
01:17:24 détecter une personne noire qu'une personne blanche.
01:17:26 Donc en tant que développeuse, ça a été vraiment mon rôle d'apporter la donnée rare
01:17:34 pour pouvoir venir corriger ce biais-là et pouvoir aussi représenter la société dans
01:17:39 toute sa globalité et dans toute sa diversité.
01:17:42 Ok, donc ça c'est des vrais enjeux du coup.
01:17:45 Peut-être que vous avez des solutions, des exemples à partager, peut-être d'outils
01:17:51 ou de méthodes que vous avez mis en place pour justement les adresser plus spécifiquement.
01:17:55 Là-dessus, pour moi, il y a deux choses que peut apporter le design.
01:17:59 La première, c'est discuter des objectifs du projet avec les personnes qui sont concernées.
01:18:04 Donc ça paraît assez évident, dit comme ça, mais en fait c'est rarement fait.
01:18:09 Ça consiste quand même en une prise de risque.
01:18:12 C'est s'exposer, donc accepter d'exposer son projet, de s'exposer aux critiques et
01:18:18 accepter également que les objectifs ou les contours du projet soient redéfinis.
01:18:21 Donc pour moi, ça c'est une prise de risque qui est largement récompensée par le fait
01:18:27 qu'elle permet de créer un collectif et une dynamique autour du projet.
01:18:30 Un deuxième apport du design, c'est de systématiquement confronter ces idées au terrain.
01:18:40 Donc confronter les intentions de l'équipe aux perceptions des utilisateurs et confronter
01:18:50 les usages qu'on projette aux usages réels, ce qui permet d'anticiper une partie des externalités.
01:18:56 Pour les enjeux de design, ça permet de cadrer un peu l'enjeu.
01:19:05 Et du coup, sur les enjeux techniques, toi typiquement, comment tu as pu traiter les
01:19:10 problématiques sur les billets des algorithmes ?
01:19:12 Ce que j'ai fait à titre personnel au sein du ministère de l'Intérieur et des Duties
01:19:17 Premières, dès mon arrivée, avant même de commencer à concevoir l'outil, c'est
01:19:21 établir un protocole éthique qui allait vraiment guider nos travaux.
01:19:24 Donc avoir une vraie méthode de travail qui allait être définie, notamment en disant
01:19:29 sur quels critères on va se fonder pour retenir ou écarter un cas d'usage par exemple.
01:19:33 Également, établir une méthode d'audit.
01:19:36 On a notamment pu rencontrer la CNIL, qui va venir nous contrôler.
01:19:41 Et aussi une méthode de codécision au sein de l'équipe, donc comment on va décider
01:19:48 dans l'équipe quelles fonctionnalités on va pouvoir conserver, on va pouvoir faire
01:19:52 passer sur l'outil.
01:19:53 Donc ce protocole éthique, ça a été important d'établir, également de le diffuser.
01:19:58 Et ça c'est quelque chose d'extrêmement important aujourd'hui, de pouvoir apporter
01:20:02 de la transparence, de l'accessibilité aussi sur les outils qui sont créés, notamment
01:20:06 en communiquant sur ces outils et en faisant en sorte de ne pas considérer que ça va
01:20:11 être forcément des boîtes noires pour les non-techniciens, des outils qui sont incompréhensibles.
01:20:16 Il faut vraiment essayer de communiquer au maximum, notamment en rédigeant de la documentation,
01:20:20 des articles, etc.
01:20:21 Justement, si je peux me permettre de rajouter quelques points, j'aime et toujours à l'échelle
01:20:30 d'un projet et d'une équipe, je pense aussi qu'il est important de sensibiliser
01:20:35 et de former les équipes à ces sujets, notamment en mettant en place des formations sur la
01:20:45 réflexion de la vie privée, l'IA responsable par exemple, ou d'autres thématiques sur
01:20:51 ce sujet.
01:20:52 Et aussi, il est important d'impliquer des experts dans le domaine pour justement
01:20:57 aptiser la réflexion dans les équipes et peut-être susciter des intérêts.
01:21:03 Un autre point, ce serait d'encourager un dialogue ouvert dans les équipes sur ces
01:21:15 sujets-là pour que chaque membre se sente libre d'exprimer son désaccord avec un choix
01:21:23 qui aurait un impact sur l'éthique.
01:21:24 Ou encore, un dernier point, ce serait l'exemplarité à mon avis, si par exemple l'encadrement
01:21:33 applique ces principes éthiques, les équipes seront plus à même de les appliquer aussi.
01:21:40 Ok, donc du coup pour le cadrage, etc. c'est pas mal, ça permet de mieux comprendre comment
01:21:46 on peut essayer d'adresser ces sujets.
01:21:48 Et du coup, est-ce qu'il y a un enjeu, comment on s'assure de la mise en oeuvre sur le long
01:21:54 terme de ces principes éthiques ?
01:21:56 Alors, tout d'abord, il faut le rappeler que l'éthique est déjà un thème abordé
01:22:01 notamment par le biais de la responsabilité sociale en entreprise ou responsabilité sociale
01:22:07 dans les organisations.
01:22:08 Et cela permet également d'améliorer la qualité de vie au travail.
01:22:13 Et donc pour analyser ces externalités du service numérique dans le monde public, comme
01:22:18 vous l'avez cité Félix, il faut des outils de mesure adaptés pour évaluer l'impact
01:22:24 des solutions numériques dans le monde actuel.
01:22:26 Il y a de nombreux axes que l'on peut développer, mais actuellement nous pouvons aborder l'impact
01:22:33 environnemental.
01:22:34 Nous avons déjà un premier pas avec l'outil de diagnostic NumécoDiag, qui est en fait
01:22:40 un outil interministériel qui permet d'évaluer l'éco-conception d'une solution numérique
01:22:47 en se basant sur de nombreux critères, donc plus de 79 critères liés notamment à l'hébergement
01:22:53 des données, le traitement de données, mais aussi sur l'éco-conception, l'ergonomie
01:22:58 du site en question et appliqué concrètement dans la vie réelle au sein de notre projet
01:23:05 Optiflex du ministère des Armées.
01:23:07 Ce projet est en bonne voie car dès la conception nous arrivons à un taux de conformité de
01:23:14 plus de 75% et donc on espère obtenir une valeur beaucoup plus élevée dès l'aboutissement
01:23:21 de ce projet.
01:23:22 Un autre axe que l'on peut développer peut être lié à la confidentialité des données.
01:23:28 Actuellement peut-être qu'il est envisageable d'avoir plus de transparence sur les risques
01:23:33 liés à la violation de la confidentialité.
01:23:38 Aujourd'hui ce qu'on constate c'est qu'il y a vraiment un manque de transparence à
01:23:43 la fois dans les organismes mais aussi dans les entreprises sur l'usage et les impacts
01:23:49 des données dans ces systèmes d'information.
01:23:53 Donc des indicateurs que l'on peut aborder seraient par exemple le fait de connaître
01:23:59 le nombre de violations de données lorsqu'il y a des risques de cyberattaque par exemple
01:24:04 mais aussi de connaître l'ampleur des données personnelles exposées lorsqu'il y a ces cyberattaques
01:24:12 par exemple et enfin connaître une sorte d'indicateur comme un taux de conformité
01:24:20 des organisations aux réglementations sur la protection des données.
01:24:24 Ok, ça fait déjà un petit panel d'indicateurs et de diagnostics à mettre en oeuvre.
01:24:32 Est-ce que ça selon vous c'est un peu suffisant pour éviter les régressions, d'avoir des
01:24:39 nouveaux biais qui s'introduisent ou comment on s'assure qu'on arrive à s'améliorer
01:24:45 pas juste que chez les cases mais mieux prendre en compte les enjeux éthiques au cours du
01:24:50 temps ?
01:24:51 C'est une bonne question parce que souvent on met la participation au début d'un projet
01:24:56 parce qu'on a pas mal de bonnes intentions et parce que ça sert aussi une phase de diagnostic.
01:25:00 Le message que j'aimerais faire passer c'est de ne pas limiter la participation à la phase
01:25:06 de diagnostic parce que le risque de ça c'est d'instrumentaliser des témoignages et du
01:25:10 coup d'aller utiliser des témoignages qui ont été faits pour justifier des choix
01:25:14 qui sont pas forcément cautionnés par les personnes qui ont témoigné.
01:25:17 Donc du coup comment faire ? L'idée c'est d'impliquer au fil de l'eau tout au long
01:25:23 du projet et c'est pas facile.
01:25:26 Moi-même j'ai souvent dit bon ben j'ai souvent pas réussi, essayer d'impliquer, essayer
01:25:35 de mobiliser des gens ça prend du temps, beaucoup d'efforts et pour moi c'est quelque
01:25:40 chose qu'on doit reconnaître comme étant un investissement, cette recherche de participation
01:25:44 et pour rejoindre ce dont parlait Anthony, ça peut être un indicateur aussi de la qualité
01:25:49 ou du niveau d'éthique d'un projet que de mesurer la participation et l'implication
01:25:54 des personnes concernées sur le projet.
01:25:56 Je pense qu'il y a aussi un point dans la continuité de mettre en place une intégration
01:26:03 continue de l'éthique pour détecter de potentiels dérives dans le temps.
01:26:09 Une des solutions que je vois ça pourrait être d'utiliser et publier en open source
01:26:16 les codes pour essayer de créer des communautés techniques autour de ces solutions et ce
01:26:22 qui permettra de réguler justement les déviations ou les dérives à l'éthique.
01:26:28 Un autre point, une autre solution ça pourrait être de mettre en place des audits réguliers
01:26:35 pour assurer une certaine cohérence vis-à-vis des exigences éthiques.
01:26:39 Je pense qu'il faut retenir que l'intégration de l'éthique dans un projet c'est tout au
01:26:46 long de sa vie et ça concerne tous les projets numériques qu'on met en place.
01:26:54 Merci pour ce regard éclairant au travers de vos pratiques, on peut brosser les enjeux
01:27:00 de l'éthique qu'on peut rencontrer dans des projets numériques et en particulier
01:27:04 dans le service public.
01:27:05 Ce qui est bien c'est qu'on en ressort aussi avec des outils, des guidelines comme
01:27:11 dit parfois.
01:27:12 Donc de se dire qu'il faut bien essayer de bien cadrer le projet, pas hésiter à creuser
01:27:18 tous les problèmes qu'il peut y avoir, s'assurer qu'on a de la diversité dans
01:27:22 les équipes et qu'on a un maximum de transparence et enfin qu'on applique tout simplement
01:27:27 des principes de déontologie.
01:27:28 Merci à vous, merci Avocat pour vos retours.
01:27:30 Merci beaucoup.
01:27:31 C'est le moment d'un dernier intermède vidéo du défi Twin Cities.
01:27:44 C'est un défi développé au sein du ministère de l'Intérieur par Jeanne Dussert et Raphaël
01:27:51 Couronnet.
01:27:52 Je suis Christophe Lincail de la direction du numérique du ministère de l'Intérieur.
01:28:11 Dans mes activités au sein de mon data lab, nous sommes amenés en fait à travailler
01:28:16 sur une approche algorithmique sur des vidéos ou des images.
01:28:21 Nous nous sommes régulièrement confrontés en fait à une difficulté qui est la nécessité
01:28:26 d'accéder à de la vraie donnée.
01:28:27 Ce problème, nous avons décidé de l'aborder de manière un peu différente, de prendre
01:28:33 un chemin de traverse et c'est ce qui a motivé en fait de faire appel au dispositif
01:28:38 EIG et de proposer ce défi Twin Cities.
01:28:41 Qu'est-ce que l'on a derrière Twin Cities ?
01:28:44 L'idée c'est de tenter de générer nous-mêmes les données qui nous sont utiles,
01:28:50 savoir l'approche données virtuelles, données synthétiques.
01:28:53 Je suis Jeanne Dussert, entrepreneuse d'intérêt général et également développeuse sur
01:28:58 le défi Twin Cities.
01:29:00 Aujourd'hui, mon rôle en tant que développeuse, c'est de pouvoir apporter des solutions
01:29:04 aux data scientists en computer vision en générant de la donnée synthétique, donc
01:29:09 de la donnée qui va être de la donnée image 3D réalisée sur des moteurs de jeux vidéo
01:29:14 de scènes urbaines parisiennes.
01:29:16 On a décidé vraiment de se concentrer sur la ville de Paris parce que pour nous c'était
01:29:20 un beau symbole à apporter au défi.
01:29:22 En tant que data scientist, mon rôle est de valoriser ces données et surtout d'évaluer
01:29:27 les solutions algorithmiques.
01:29:28 Cela consiste à tester leur performance sur des données synthétiques tirées du
01:29:32 jeu vidéo.
01:29:33 Avec Twin Cities, nous nous sommes concentrés sur la détection de piétons.
01:29:36 Pourquoi ? Eh bien au ministère, on a besoin de pouvoir compter des piétons dans des floues
01:29:42 denses.
01:29:43 On pense notamment au JO 2024.
01:29:45 Mais comment savoir si une solution de détection fonctionne bien, si elle arrive bien à détecter
01:29:50 tel piéton à tel endroit ? Les pixels de l'image ne suffisent pas.
01:29:54 Il faut générer les piétons mais il faut aussi le corriger, la bonne réponse de l'examen.
01:30:00 Ici, cela consiste tout simplement à générer aussi une boîte englobante pour chaque piéton.
01:30:05 Ces boîtes, on peut ensuite les comparer aux boîtes prédites par l'algorithme.
01:30:09 Est-ce qu'elles sont au même endroit ? Est-ce qu'elles se superposent ? Et donc, là on
01:30:13 a détecté un piéton, y avait-il vraiment un piéton ?
01:30:15 Également, au-delà de générer la donnée, il y a tout le travail d'annotation à réaliser.
01:30:22 En fait, on vient simplifier la tâche et la mission du Data Scientist en lui fournissant
01:30:27 de la donnée qui est directement actionnable et qu'il peut utiliser dans son travail pour
01:30:32 faire de la détection de billets notamment.
01:30:34 Grâce à Twin Cities, on va pouvoir utiliser de la donnée synthétique qui a été réalisée
01:30:40 sous différentes conditions météorologiques, à différentes heures de la journée et essayer
01:30:45 de challenger l'algorithme en question.
01:30:47 Mais avant toute autre chose, il fallait valider l'approche.
01:30:50 Pour ça, nous avons comparé Twin Cities avec les données réelles de recherche ainsi
01:30:55 qu'avec l'état de l'art en données synthétiques.
01:30:57 Et notre bilan, c'est que le générateur est concluant pour des effets d'angle caméra,
01:31:02 de distance caméra ainsi que d'effets jour/nuit.
01:31:04 Nous travaillons en ce moment à rendre les effets météo plus réalistes.
01:31:08 Et donc maintenant, on peut s'attaquer à d'autres cas d'usage d'un ICA intérieur
01:31:13 comme la détection de personnes au sol, par exemple lors de chutes ou de malaise, lors
01:31:17 de mouvements de foule.
01:31:18 Aujourd'hui, vous l'avez vu, Twin Cities est vraiment un outil de génération de données
01:31:24 synthétiques et c'est un formidable gisement en matière de recherche.
01:31:27 Nous l'utilisons actuellement pour faire de la détection de billets.
01:31:31 Néanmoins, cet outil-là pourrait s'inscrire plus loin, notamment pour compléter l'entraînement
01:31:37 d'algorithmes d'IA, voire pour les entraîner à avoir un bac à sable de données pour
01:31:42 entraîner dès le départ nos modèles d'intelligence artificielle.
01:31:45 Merci beaucoup à Jeanne Dussert et à Raphaël Couronnet pour cette présentation.
01:31:58 Souvent, quand on pense au programme EIG, on ne pense pas forcément aux collectivités
01:32:02 parce que c'est vrai qu'il n'y a que les administrations centrales pour l'instant
01:32:04 qui peuvent en être bénéficiaires.
01:32:05 Pourtant, les agents de la territoriale ne sont pas en reste.
01:32:08 Il y a plusieurs défis cette année qui ont cherché à les outiller.
01:32:11 En particulier, on va maintenant parler du défi Géocommun qui est porté par l'Institut
01:32:16 national de l'information géographique et forestière, qui est peut-être le seul
01:32:20 cas de sigle qui est moins intelligible, non plus intelligible que ce qu'il signifie.
01:32:25 Je vais nommer l'IGN.
01:32:26 On va accueillir sur scène Maxime Allain qui est développeur et Lynn Gallen qui est designer.
01:32:31 Nous connaissons tous l'histoire d'Ulysse ou d'Achille le grec, mais connaissez-vous
01:32:46 l'histoire de Cassandre ? Cassandre est une troyenne et elle reçut de la part du dieu
01:32:53 Apollon le don de voir l'avenir.
01:32:57 Pratique pour prévenir des dangers.
01:32:58 Pratique, mais elle refusa ses avances.
01:33:04 Alors Apollon, vexé, la maudit.
01:33:09 Elle perdit la capacité de persuader.
01:33:12 Pas pratique pour prévenir des dangers.
01:33:14 En effet, elle savait que l'enlèvement d'Hélène allait provoquer la guerre de Troie ou que
01:33:19 le cheval de Troie était une embuscade.
01:33:21 Mais elle avait beau prévenir les dirigeants troyens, personne ne la croyait.
01:33:29 C'est un peu ce qui se passe aujourd'hui en France avec nos responsables inondations.
01:33:33 Ils sont sollicités en réunion par les élus pour évoquer des sujets d'urbanisation ou
01:33:38 de prévention des risques.
01:33:39 Alors nos responsables inondations comme Cassandre tentent de convaincre de ne pas prendre de
01:33:43 risques quant à la construction d'un bâtiment dans telle zone humide ou quant aux moyens
01:33:48 accordés à la prévention.
01:33:49 Tiré par de nombreux enjeux budgétaires, d'attractivité ou du dynamisme du territoire,
01:33:56 les élus vont pouvoir prendre des décisions qui s'avérant dangereuses voire dévastatrices.
01:34:02 Mais pourquoi nos responsables inondations n'arrivent pas à convaincre ? Ils sont mal
01:34:06 outillés lorsqu'en réunion ils doivent exposer les risques.
01:34:09 Il leur est difficile de faire en sorte que les élus se rendent compte des risques et
01:34:13 des conséquences que cela peut provoquer.
01:34:15 Alors les responsables inondations nous ont fait part d'un souhait.
01:34:18 Montrer les inondations à l'échelle d'un bâtiment pour montrer des images impactantes
01:34:22 qui permettent aux élus de prendre des décisions pertinentes.
01:34:25 Par exemple, montrer une hauteur d'eau de 1 m sur un bâtiment de plein pied, une école
01:34:29 ou un hôpital.
01:34:30 La bonne nouvelle c'est qu'à l'IGN on dispose de données ouvertes très précises
01:34:36 qui nous permettent de mettre en commun nos connaissances.
01:34:39 Ainsi nous avons développé Inondata.
01:34:44 Inondata, l'antidote de Cassez.
01:34:48 C'est un visualisateur 3D d'inondations.
01:34:51 Le principe est le suivant, représenter les hauteurs d'eau sur la façade des bâtiments
01:34:57 et orienter la visualisation en fonction des besoins de la réunion avec les élus.
01:35:03 Pour le moment, 9 équipes départementales nous ont transmis leurs données et sont prêtes
01:35:08 à utiliser l'outil en réunion avec les élus.
01:35:11 Et on ne souhaite pas s'arrêter là.
01:35:12 De ces 9 équipes départementales à ce jour, nous souhaitons passer à l'échelle France
01:35:16 entière d'ici un an.
01:35:17 On envisage également d'améliorer l'outil avec de nouvelles fonctionnalités, par exemple
01:35:21 avec la mise en évidence des zones à risque ou la possibilité de paramétrer des scénarios
01:35:25 de construction de bâtiments.
01:35:26 Et enfin, on imagine ouvrir l'outil au grand public afin de favoriser la sensibilisation
01:35:31 à ce sujet là.
01:35:32 C'est un début d'antidote pour Cassandre.
01:35:36 Et on espère que le projet va prendre de l'ampleur.
01:35:38 Car nous sommes convaincus, Quentin, Linn et moi, que si Cassandre avait eu inondata
01:35:45 à l'époque, représentant les vagues de soldats grecs sur la cité troyenne, alors
01:35:52 la guerre de Troyes n'aurait pas eu lieu.
01:35:58 Merci beaucoup.
01:36:01 Merci à Linn Galen.
01:36:04 Merci à Maxime, pour cette plongée dans la mythologie grecque.
01:36:09 Cela nous permet de faire le pont avec le deuxième outil pour les collectivités, cette
01:36:14 fois-ci développé par le Cerema et présenté par Lise Fancilbert.
01:36:19 Bonjour.
01:36:20 Je vais vous parler de Sovan.
01:36:30 Sovan, c'est un petit village de 158 habitants et habitantes dans la campagne bourguignonne.
01:36:36 A Sovan, il y a une petite rivière qui passe.
01:36:39 On peut même s'y baigner l'été.
01:36:41 A Sovan, il y a trois ponts.
01:36:44 Il y a deux ponts qui sont en bon état et il y a un pont qui est un peu abîmé.
01:36:48 La mère de Sovan, c'est Camille.
01:36:52 Camille vit là depuis 15 ans.
01:36:54 Elle connaît bien son village.
01:36:55 Et elle s'inquiète pour ce pont.
01:36:59 Elle s'inquiète parce que pour la sécurité, on lui a demandé de fermer le pont tant
01:37:03 qu'il n'était pas réparé.
01:37:04 La fermeture du pont, ça veut dire que les habitants et les habitantes doivent faire
01:37:12 5 km de détour pour rentrer et sortir du village.
01:37:15 Donc c'est compliqué.
01:37:16 Pour les agriculteurs et les agricultrices, c'est compliqué aussi.
01:37:19 Ce qui fait que Camille, la mère, elle reçoit des coups de fil toutes les semaines pour
01:37:24 savoir quand est-ce que le pont sera réparé et quand est-ce qu'il va rouvrir.
01:37:28 Camille, elle n'y connaît rien au pont.
01:37:36 Elle a son exploitation agricole et elle a un jour par semaine à la mairie.
01:37:43 Clairement, elle n'a pas le temps d'aller lire des guides de 200 pages ou d'aller faire
01:37:48 des recherches sur Internet.
01:37:49 Ce qu'elle a besoin de savoir, c'est comment faire, quoi faire et qui contacter.
01:37:56 A une centaine de kilomètres de Sauvins, il y a la ville d'Autun.
01:38:00 A Autun, il y a Alex qui travaille au CEREMA.
01:38:04 Alex, elle est ingénieure et elle est experte en pont depuis 10 ans.
01:38:08 Elle travaille sur des guides ultra pointus.
01:38:10 Les ponts communaux, ça l'intéresse.
01:38:14 Mais répondre aux maires, ça demande beaucoup de temps.
01:38:17 Elle est toujours obligée de reprendre les choses depuis le début.
01:38:22 Elle n'est pas vraiment sûre que sa réponse serve à quelque chose.
01:38:25 Pour aider Alex et pour aider Camille, au CEREMA, on a mis en place SOS Pont.
01:38:35 SOS Pont, c'est un outil numérique qui permet de mettre en lien les communes et les experts
01:38:40 et expertes dans les ponts.
01:38:42 Donc de mettre en lien Camille et Alex.
01:38:44 En France, il y a 120 000 ponts communaux.
01:38:48 Et aujourd'hui, on estime qu'il y en a un sur quatre qui a besoin de réparation.
01:38:53 SOS Pont, ça va permettre de guider les communes dans l'entretien et leur rénovation des ponts
01:39:01 pour à terme améliorer l'état des ponts et surtout garantir la sécurité de celles
01:39:06 et ceux qui passent dessus.
01:39:07 SOS Pont, c'est une interface numérique, mais c'est aussi une sorte d'outil de pédagogie
01:39:14 qui va permettre de simplifier les connaissances des experts et expertes du CEREMA et qui va
01:39:20 les rendre accessibles pour les maires.
01:39:22 Donc comment ça marche ? Camille, la maire, elle va aller poser sa question sur SOS Pont.
01:39:28 Alex, l'expert en pont, elle va recevoir sa question.
01:39:31 Elle va échanger avec des experts du CEREMA et elle va s'appuyer sur des ressources courtes
01:39:37 et synthétiques pour envoyer une réponse à Camille.
01:39:40 Camille, elle va recevoir une réponse personnalisée et compréhensible.
01:39:44 Elle va savoir la prochaine étape et surtout qui contacter.
01:39:48 Et quand d'autres communes vont poser la même question que Camille, la réponse d'Alex
01:39:58 va pouvoir être réutilisée.
01:40:00 Donc SOS Pont, ça permet à Alex de diffuser sa connaissance plus facilement et surtout
01:40:06 à plus de personnes.
01:40:07 Et ça va permettre à Camille d'être accompagnée et d'être confiante pour lancer la rénovation
01:40:14 de son pont et pouvoir le rouvrir à la circulation.
01:40:17 Ces derniers mois, on a fait une expérimentation avec une cinquantaine de communes.
01:40:23 Il y en a une vingtaine qui sont passées à l'action.
01:40:26 Il y a plusieurs ponts qui ont été visités.
01:40:29 Il y a même des travaux qui ont été lancés.
01:40:30 Donc pendant vos vacances cet été, si vous ne voulez pas être embêté par des déviations
01:40:37 à cause des fermetures de ponts, n'hésitez pas à en parler au maire des communes où
01:40:42 vous partez en vacances.
01:40:43 Voilà, merci beaucoup.
01:40:44 Merci, Lise Finsilbert.
01:40:55 Avant de conclure cet après-midi d'échange, on vous propose de porter le regard sur ce
01:41:00 qui peut se passer après les défis EIG.
01:41:03 Accueillons une dernière table ronde un peu spéciale puisqu'elle est composée d'anciens
01:41:08 EIG.
01:41:09 Nous allons accueillir Elisabeth Stalbour-Deville, Hugo Stéphan, Jérémy Baboukian et Joël
01:41:15 Chong.
01:41:16 Et pour animer cette table ronde, mon cher collègue, coach EIG Data Scientist, Yaakoub
01:41:26 Boznitsar.
01:41:28 Alors, est-ce que vous savez qu'en six ans du programme, nous avons plus de 200 lauréats?
01:41:37 Aujourd'hui, je suis super heureux d'accueillir quatre exemplaires.
01:41:41 Chacun et chacune d'une promotion différente, qui ont travaillé dans des administrations
01:41:50 différentes sur l'espace de quatre ans.
01:41:52 Chacun et chacune a des apprentissages et des expériences d'innovation qui sont très
01:41:59 différentes aussi.
01:42:00 Et nous accueillons donc ici Elisabeth Stalbour-Deville, juriste du numérique et entrepreneur du
01:42:06 défi BAT-ID.
01:42:07 Joël Chong, designer et entrepreneur du défi DataMed.
01:42:13 Jérémy Baboukian, aujourd'hui Head of Design du défi France Identité Numérique.
01:42:20 Et Hugo Stéphan, designer et entrepreneur du défi Réfugiés.info.
01:42:25 Et donc, avec nos alumnes, on va un peu remonter dans le temps.
01:42:30 Et nous allons découvrir comment leurs défis se sont petit à petit développés et comment
01:42:37 ils ont pris de l'ampleur qu'ils ont aujourd'hui.
01:42:41 Donc on va commencer par toi Elisabeth.
01:42:43 Donc tu es juriste du numérique de la promotion 5.
01:42:47 Tu es venue pour nous parler de ton défi BAT-ID.
01:42:50 Alors BAT-ID, il était question de faciliter le suivi de la politique publique de rénovation
01:42:56 énergétique des bâtiments.
01:42:57 Alors Elisabeth, qu'as-tu réussi pendant les 10 premiers mois ?
01:43:01 Bonjour à tous.
01:43:04 Du coup, en effet, BAT-ID, c'était à la base, principalement, le sujet de la rénovation
01:43:11 des bâtiments.
01:43:12 Et en fait, on a commencé le projet en faisant une recherche utilisateur qui nous a permis
01:43:16 de voir qu'il y avait beaucoup, beaucoup plus de cas d'usage que ceux limités à la rénovation,
01:43:21 bien que ça reste un des principaux.
01:43:22 Donc ça, c'était vraiment un élément très important de la démarche EIG, c'était de
01:43:28 s'assurer qu'on répondait aux bons problèmes.
01:43:30 En l'occurrence, nous, notre problème, il était plus large que ce qu'on avait imaginé.
01:43:34 Ça a entraîné un champ de questions qui était du coup inhérent au fait qu'on devait
01:43:41 travailler avec beaucoup d'administrations et que c'était un projet en fait avec une
01:43:45 envergure interministérielle assez forte.
01:43:47 Donc là, on nous a beaucoup dit qu'on n'allait jamais y arriver parce que quand il s'agit
01:43:51 de faire de l'interministériel, forcément, ça devient plus compliqué de mettre tout
01:43:55 le monde d'accord et autour de la table.
01:43:57 Donc ça, ça a été vraiment un des gros enjeux du projet des 10 mois EIG.
01:44:01 C'était de réussir à fédérer tous les acteurs que ça concernait autour d'une problématique
01:44:07 commune, de les faire comprendre que ça avait plus de valeur de sortir de son silo et de
01:44:14 travailler ensemble que de rester chacun dans leur coin, même si c'était pas forcément
01:44:17 ce qu'ils avaient l'habitude de faire et c'était peut-être une démarche plus difficile
01:44:21 à mener.
01:44:22 Donc nous, on s'est chargé de mener cette conduite du changement et de ce travail entre
01:44:28 les acteurs, de les fédérer, de réussir à les faire aboutir à une définition commune
01:44:33 de ce qu'est un bâtiment parce que, aussi bizarre que ça puisse paraître, on n'est
01:44:36 pas tous d'accord sur ce qu'est un bâtiment.
01:44:38 Donc au sens du référentiel, il y a une définition commune et après, ça nous a permis de réussir
01:44:44 à démarrer vraiment la création du référentiel et aujourd'hui, à être dans des problématiques
01:44:50 beaucoup plus terrain, c'est-à-dire vraiment concrète de comment est-ce qu'on le construit
01:44:55 et comment est-ce qu'on fait collaborer concrètement tous ces acteurs ensemble.
01:44:58 En fait, vous êtes lancé une superbe dynamique.
01:45:01 Comment, un an après, vous avez pu poursuivre dans cette dynamique ?
01:45:08 Oui, donc 10 mois, c'était court.
01:45:10 Ça, on le savait depuis le début.
01:45:12 Donc ensuite, on a été prolongé.
01:45:13 16 mois, c'était toujours super court.
01:45:15 Donc on est depuis janvier une startup d'État qui est incubée à la fabrique des géos
01:45:20 communs de l'IGN et donc ça nous a permis de rajouter l'IGN aux sponsors.
01:45:26 Nos sponsors EIG sont restés, donc c'était l'ADEME et le CSTB et on va même avoir un
01:45:31 nouveau sponsor qui arrive là demain normalement.
01:45:33 Donc on est vraiment content de voir que la dynamique prend mais qu'au-delà d'une dynamique,
01:45:40 ça se traduit aussi dans beaucoup d'actions concrètes.
01:45:42 On mène un groupe de travail avec des administrations au-delà des porteurs du projet et donc ça,
01:45:49 c'est vraiment important de traduire tout ça en actions, même si ce n'est pas ce
01:45:54 qui est le plus simple à mener.
01:45:55 Et c'est aussi un élément où je pense que le programme EIG a beaucoup aidé parce
01:46:00 qu'on a eu énormément de soutien de nos sponsors EIG qui ont continué après et ça,
01:46:07 ça a instauré une dynamique où on est dans l'administration et on est au cœur de l'administration
01:46:11 mais on a toujours ce petit pas de côté qui fait qu'en fait finalement, on nous enlève
01:46:15 un peu la casquette, je ne sais pas comment dire, c'est-à-dire que quand on arrive d'une
01:46:19 certaine administration, on dit "Ah, mais ceux de l'IGN, ils sont comme ça" ou "Ceux
01:46:22 de la DG FIP, ils sont comme ça".
01:46:23 Et en fait, quand on est EIG, on n'est nulle part et en même temps, on est très intégrés.
01:46:28 Donc ça, ça permet vraiment de faire le pont et ça a été essentiel dans la réussite
01:46:33 du projet.
01:46:34 Ce qui a été aussi hyper important et aujourd'hui, on le voit, c'est les ressources à louer.
01:46:38 Ça aurait été très compliqué de demander à une personne dans chaque administration
01:46:41 de dédier du temps supplémentaire à ses propres tâches pour faire ce projet alors
01:46:46 que le fait d'avoir une équipe dédiée, c'est vraiment essentiel.
01:46:50 Donc, on était deux, aujourd'hui, on est cinq, on va bientôt être sept et on voit
01:46:55 que ce n'est pas de trop d'avoir ce type de ressources.
01:46:57 Donc, je pense que le passage à la startup d'État, il fait vraiment sens dans le fait
01:47:03 qu'on a réussi à continuer à avoir cette démarche un peu hors du cadre qui nous permet
01:47:07 de mener un projet qui est assez ambitieux, mais d'une manière qui reste...
01:47:12 Alors, le terme agile, je le trouve un petit peu galvonné, mais en tout cas qui reste
01:47:16 flexible, c'est-à-dire qu'on a une feuille de route mais qu'on peut aussi adapter en
01:47:20 fonction des opportunités qu'on a.
01:47:22 Si on voit qu'il y a un acteur qui bouge plus qu'un autre, peut-être qu'on va se diriger
01:47:26 avec lui et ensuite on reviendra.
01:47:28 Il y a vraiment cette logique-là.
01:47:29 Et je pense que la dernière chose dans la partie entrepreneur d'intérêt général,
01:47:34 c'est vraiment le volet entreprendre.
01:47:36 Et en fait, on voit qu'un projet comme ça, c'est l'énergie qu'on y met qui fait qu'il
01:47:41 va avancer.
01:47:42 Et donc, il y a vraiment cette logique de...
01:47:44 Il faut tout le temps proposer des choses.
01:47:46 Il faut qu'on soit tout le temps dans une démarche de produire quelque chose, quitte
01:47:52 à se le faire complètement démonter par les gens.
01:47:55 Mais c'est plus facile de proposer, ensuite d'avoir des retours et de se les faire corriger
01:48:00 que de partir d'une feuille blanche parce que cette logique de co-construction, finalement,
01:48:05 elle n'est pas facile à mener avec tout le monde autour de la table.
01:48:08 Donc ça, c'est vraiment le volet entrepreneur qui est hyper important encore aujourd'hui.
01:48:13 Merci beaucoup, Elisabeth.
01:48:14 Je pense que dans tes mots, il y a plein d'IG qui s'y retrouvent.
01:48:18 Donc Joël, tu es designer de la promotion 4.
01:48:22 Tu vas témoigner du défi DataMed.
01:48:25 Donc DataMed, c'est un défi piloté par l'Agence nationale de sécurité des médicaments et
01:48:32 des produits de santé.
01:48:33 Le défi, c'était d'ouvrir les données sur les médicaments.
01:48:37 Alors, est-ce que d'après ton expérience, en fait, sur les 10 premiers mois, quels sont
01:48:45 les leviers d'innovation numérique ?
01:48:47 Bonjour à tous.
01:48:50 Par rapport au projet DataMed, les leviers de l'innovation, c'était surtout d'impliquer
01:48:57 les agents par rapport à la construction du projet.
01:49:00 Et ça leur a permis de se sentir vraiment concernés par ce qu'on faisait et aussi prendre
01:49:06 en compte l'avis des patients et des professionnels de santé.
01:49:08 Parce que là où je travaille, l'agence du médicament, je dis juste l'agence du médicament
01:49:13 parce que c'est plus court, ça a permis d'être vraiment au plus proche des besoins des personnes
01:49:19 à qui on s'adresse.
01:49:21 Et c'est le fait aussi de pouvoir proposer des produits rapidement et d'y tourner parce
01:49:27 que l'agence a fait beaucoup appel à des agences de consulting qui leur proposent des
01:49:34 gros pavés qui sont pertinentes mais pas forcément actionnables.
01:49:40 Donc là, vraiment la différence avec le programme EOIG, c'est que c'est cette fenêtre de 10
01:49:46 mois qui est vraiment importante parce qu'on se dit on n'a pas beaucoup de temps et il
01:49:49 faut qu'on convainque rapidement.
01:49:50 Et donc c'est ce qui fait aussi la force du programme de proposer quelque chose rapidement
01:49:55 pour convaincre avec la pratique plutôt que la théorie.
01:49:58 Et donc au niveau des freins, c'était surtout au niveau de l'ouverture des données de santé.
01:50:03 Donc c'était des données, des déclarations, des faits indésirables d'être suspecté
01:50:09 d'être lié aux médicaments.
01:50:10 Donc là le mot est hyper long parce que si on dit juste déclaration de défaits indésirables,
01:50:15 on va se dire "oh mon dieu, si je prends du Doliprane, je vais avoir un cancer".
01:50:19 Là c'est toute la pédagogie qu'il faut faire autour de ça.
01:50:23 Et parce que le terme de pharmacovigilance n'est pas connu du grand public, donc il y
01:50:27 avait vraiment un enjeu d'accompagner cette donnée-là.
01:50:31 Et en fait, il y a un ou deux mois, il y avait plein d'articles qui sont sortis sur ton
01:50:36 produit.
01:50:37 Donc avec ces lébiés que tu as identifiés, depuis deux ans, comment tu as réussi à
01:50:43 lancer le produit ?
01:50:44 C'était surtout beaucoup, beaucoup d'accompagnement par les métiers, le service juridique, le
01:50:52 service de la direction de la communication et s'assurer que justement tout ce contenu
01:50:58 très spécifique, très métier, soit compris du grand public.
01:51:01 Donc beaucoup de tests utilisateurs, beaucoup d'ateliers de travail aussi.
01:51:06 On a une FAQ qui fait plus de 80 questions.
01:51:10 De la formation aussi, on a un guichet usagé, donc ces personnes-là sont aussi formées
01:51:15 pour répondre aux questions.
01:51:16 Ça veut dire que je pense qu'au-delà de rassurer les professionnels de santé et les
01:51:21 patients, c'était aussi rassurer les agents en interne.
01:51:23 Et le gros challenge, ça a été ça.
01:51:26 Ça a été de trouver les bons leviers en interne pour dire tout va bien se passer.
01:51:31 On est là.
01:51:32 Alors merci beaucoup et bravo encore pour le lancement de ton produit.
01:51:37 Je pense qu'on peut applaudir.
01:51:38 J'en profite pour faire un petit peu de publicité.
01:51:45 Ça s'appelle data.ansm.santé.fr.
01:51:49 Alors Jérémy, tu es designer de la promotion 3 du programme, tu as réjoint l'équipe
01:51:57 de France Identité.
01:51:58 Donc France Identité, c'est un défi piloté par Mission Identité Numérique du ministère
01:52:05 de l'Intérieur.
01:52:06 France Identité, c'est un projet super complexe.
01:52:10 On en a parlé avant.
01:52:11 Que ça soit sur le plan sociétal, sur le plan économique, sur le plan politique.
01:52:17 Et il s'agit en fait de mettre en place une carte d'identité numérique.
01:52:21 Alors en tant que designer, Jérémy, qu'as-tu apporté au projet pendant les 10 premiers
01:52:26 mois ?
01:52:27 Alors peut-être que j'aurais du mal à dire mieux que ce qu'a dit Elisabeth.
01:52:32 Je me suis retrouvé assez dans tes propos.
01:52:35 Ce que je peux rajouter sur la spécificité de mon projet, c'était un côté assez critique.
01:52:40 C'était un très très gros projet.
01:52:41 Il y a des acteurs qui sont interministériels.
01:52:43 Nous c'est un programme interministériel, piloté grandement par le ministère de l'Intérieur
01:52:47 mais aussi le ministère de la Justice, les transformations numériques et aussi l'économie.
01:52:53 Donc arriver à dialoguer avec l'ensemble des acteurs interministériels, c'est une
01:52:58 évidence.
01:52:59 Mais aussi avec l'écosystème public et privé en dehors des administrations et la société
01:53:04 civile.
01:53:05 Je pense que rétrospectivement, ce qu'on a essayé de faire, c'est essayer de sortir
01:53:11 d'un projet purement technique pour en faire un projet de société.
01:53:15 Je pense que c'est, encore une fois, là maintenant je vous dis ça, quand on était
01:53:19 dans les 10 premiers mois, on était un peu perdu.
01:53:21 On a essayé d'aller rencontrer un maximum de sachants, des chercheurs.
01:53:25 On a participé à des expérimentations, à des analyses qui ont été menées par
01:53:33 des symptômes, etc.
01:53:34 Pour essayer de récolter un maximum de retours sur ce qui n'avait pas fonctionné avant
01:53:40 et pourquoi ça avait pris autant de polémiques.
01:53:42 Et je dois te dire, encore une fois, je touche du bois, aujourd'hui on a eu zéro polémique.
01:53:51 Donc ce travail d'arriver à être beaucoup plus horizontal et d'être à l'écoute,
01:53:56 c'est une forme de co-construction que je porte toujours aujourd'hui.
01:54:00 Encore une fois, j'espère que ça sera toujours le cas jusqu'à son lancement à la fin d'année.
01:54:09 Mais je pense que ça a apporté au moins ses fruits jusqu'à maintenant.
01:54:14 Merci beaucoup Jérémy.
01:54:15 Et ensuite, vous avez vu qu'il faut faire interagir des gens de plein de différents
01:54:22 ministères, les mettre autour d'une table.
01:54:26 Et depuis 3 ans, quel est ton apport au projet ?
01:54:30 C'est assez difficile à résumer en 30 secondes.
01:54:34 On a rédigé le marché.
01:54:39 D'une certaine manière, je dirais que c'est d'avoir fait corps avec une équipe.
01:54:42 Je suis designer, mais en réalité, mon plus gros apport, c'est d'arriver à faire designer l'équipe.
01:54:49 Et quand je dis l'équipe, ça fait aussi bien la direction que le chef de l'aspect technologique,
01:54:56 le CTO, que les chefs de projet.
01:54:58 On a pris conscience qu'on devait faire un projet de société qui répondait à des attentes
01:55:04 et qui devait aussi lever à certains doutes sur des craintes.
01:55:07 Je pense que c'est d'avoir embarqué l'ensemble de la mission du programme interministériel
01:55:14 dans cette approche-là, qui est la plus grande réussite.
01:55:17 Au quotidien, aujourd'hui, je dirige les équipes design.
01:55:20 On a un gros, gros marché.
01:55:22 On est 60.
01:55:23 Et je dirige aussi la communication.
01:55:26 Merci beaucoup Jérémy.
01:55:29 Nous allons suivre la suite du déploiement, du passage à l'échelle avec grand intérêt.
01:55:34 Merci beaucoup.
01:55:35 Hugo, tu es designer de la promotion 3 aussi.
01:55:41 Tu es venu pour nous témoigner de ton défi Refugier.info.
01:55:45 Refugier.info, c'est un défi piloté par la délégation interministérielle
01:55:51 pour l'accueil et l'intégration des réfugiés.
01:55:53 Le défi, c'était de créer une plateforme qui aide les réfugiés dans toutes leurs démarches administratives
01:56:00 et qui aussi s'amplifie ces démarches administratives.
01:56:03 Et donc, sur cette problématique, on peut la même question.
01:56:07 Comment sur les 10 premiers mois, tu as réussi à faire germer cette petite pousse de Refugier.info ?
01:56:14 J'ai beaucoup à poser.
01:56:16 Non, en vérité, le sujet, c'est la synthèse de tout ce qui a été dit.
01:56:22 C'est prendre le temps de regarder l'existant, de voir qu'il y a des choses qui sont très bien,
01:56:27 comme service-public.fr, mais qui, malheureusement, ne sont pas encore adaptées à des publics allophones, étrangers,
01:56:34 qui ont une maîtrise du français qui n'est pas encore suffisante pour comprendre la dialectique administrative.
01:56:39 Donc, aller voir aussi les travailleurs sociaux et voir qu'en fait, dans le travail social,
01:56:44 on a en fait un intermédiaire majeur pour l'accès à l'information des personnes réfugiées.
01:56:49 Et donc, c'est arrivé à proposer un service qui va répondre aux besoins des réfugiés avec une information accessible, centralisée, fiable.
01:56:57 Parce qu'on voit que les réfugiés, ils s'informent via les réseaux sociaux. Et donc, c'est des ondis, c'est des ragots, il y a de la désinformation.
01:57:03 Donc, le sujet, c'était de créer une plateforme unique qui donne de l'information spécifique à ce public-là.
01:57:09 Donc, c'est un public qui est protégé pour une dizaine d'années par la France.
01:57:12 C'est des demandeurs d'asile qui ont été protégés par la France.
01:57:15 Et donc, le sujet, ça a été vérifier qu'il n'y a pas déjà quelque chose de très bien qui existe.
01:57:21 En l'occurrence, il y avait plusieurs sources qui existaient. Et donc, d'arriver à prendre cet existant et le sublimer dans un support accessible.
01:57:31 Donc, réfugiés.info, voilà, aujourd'hui, c'est 100 démarches administratives qui ont été vulgarisées, simplifiées et traduites en 7 langues.
01:57:41 J'ai regardé sur ton site, bravo, tu as plus de 1 million de visiteurs et visitrices.
01:57:50 Et c'est effectivement 7 langues étrangères, dont l'ukrainien. Alors, franchement, bravo, c'est super bien développé.
01:57:59 Est-ce que tu peux nous donner quelques éléments qui ont permis cette réussite ?
01:58:04 Oui, alors je pense que le sujet, c'était d'observer autour de soi. Il y avait des sources, il y avait des structures, mais surtout, il y avait des personnes.
01:58:14 En fait, la solidarité internationale, l'entraide, c'est vraiment un sujet qui... Les gens ne comptent pas leurs heures pour aider leurs prochains.
01:58:21 Et ça fait chaud au cœur. Et donc, on s'est aperçu que l'approche collaborative à la Wikipédia, elle était attentée. Et en fait, elle a payé.
01:58:29 Donc, derrière Refugee.info, qui est une plateforme d'information, il y a une ingénierie collaborative qu'on a conçue et qui permet, aujourd'hui,
01:58:37 c'est plus de 800 traducteurs qui ont traduit plus de 1 million 500 mille mots. En fait, on peut se reposer sur la contribution bénévole dans le cadre d'un projet d'intérêt général.
01:58:46 C'est quelque chose qui a besoin d'être pérennisé, automatisé, fluidifié. Donc là, on est sur une maturité technique qu'on est en train de structurer.
01:58:57 Mais le sujet, ça a été de s'appuyer sur des bénévoles, en faisant appel à d'autres services numériques comme jeveuid.gouv.fr, qui nous ont permis de recruter et de mobiliser ces bénévoles.
01:59:09 Et puis, ça a été aussi de travailler en interministériel avec d'autres programmes pour vérifier qu'on est en cohérence, en synergie. Voilà, on s'inspire beaucoup de ce que fait servicepublic.fr.
01:59:21 Merci beaucoup. Merci Hugo. Merci à tous les quatre. Je pense qu'on peut les applaudir.
01:59:27 (Applaudissements)
01:59:34 Et j'en suis super content car je trouve qu'à travers ces quatre témoignages, on voit bien que l'EIG, c'est un programme d'émergence.
01:59:43 En défi EIG, ce n'est pas un défi au bout de dix mois qui se termine. En fait, en dix mois, on amorce quelque chose. On a peut-être le temps de faire une preuve de concept, une preuve de la valeur que notre service peut apporter.
02:00:02 A la limite, on peut lancer une dynamique d'adoption. Et c'est cela la vraie démarche entrepreneuriale.
02:00:12 Et avec ces éléments en main, que ce soit sur la preuve du concept, la preuve de la valeur, il n'est ensuite qu'une question de temps pour faire croître ces services.
02:00:25 C'est vraiment superbe de voir comment vous l'avez accompli. Merci beaucoup.
02:00:30 (Applaudissements)
02:00:38 Merci Yaqub et merci infiniment à Elisabeth Talbour-Deville, Hugo Stéphan, Jérémy Baboukian et Joël Chong.
02:00:44 Je trouve que leurs témoignages promettent des beaux lendemains à nos 13 défilés. C'est vraiment tout ce qu'on leur souhaite.
02:00:50 Je voulais aussi juste prendre un petit moment pour remercier tous les anciens qui sont venus sur scène ou dans la salle, qui travaillent maintenant chez BetaGoove, chez Etalab ou ailleurs.
02:00:59 Ils ont été là toute l'année pour passer le flambeau à cette promotion et c'est tout à leur honneur. Merci beaucoup à eux. Vous pouvez aider l'applaudir.
02:01:05 (Applaudissements)
02:01:11 On est quasiment au bout de notre programme. Il ne reste plus que la conclusion.
02:01:14 Je vous demande d'accueillir chaleureusement sur scène Madame la directrice interministérielle du Numérique, Stéphanie Cher.
02:01:20 (Applaudissements)
02:01:25 Madame Cher, on va vous demander un petit peu d'inspiration pour continuer sur cet élan lancé par les OIG.
02:01:30 Bonsoir à tous. Très contente d'être parmi vous pour clôturer cet après-midi d'échange.
02:01:43 En fait, ça ne se termine pas avec mon intervention qui sera courte puisqu'après, il y a un moment de convivialité qui je pense est essentiel
02:01:50 parce que la force du programme justement, c'est tous les échanges qu'il peut y avoir entre les équipes de différents ministères
02:01:57 et c'est la force d'un programme comme le programme des entrepreneurs d'intérêt général.
02:02:02 Alors moi, je suis très contente aussi d'être parmi vous ce soir parce que le programme OIG, c'est un programme que j'ai vécu de l'intérieur.
02:02:10 Je suis la promo OIG2, j'étais sponsor d'un défi SignoFab.
02:02:14 On était en même temps, on nous constitue un startup d'État, mais le programme OIG, il nous a donné le carburant avec deux recrutements
02:02:22 qui ont d'ailleurs été pérennisés derrière.
02:02:24 DataScientist, c'est un développeur. Le développeur, il est toujours dans l'équipe SignoFab.
02:02:30 DataScientist, j'ai appris qu'il allait rejoindre dans les prochaines semaines un autre défi qu'on a au sein de l'État et il revient sur l'intérêt général.
02:02:39 Donc on voit que les aventures OIG, c'est des aventures aussi au long terme et d'avoir aussi été dans tout le coaching du programme,
02:02:50 ça nous a permis de progresser, de travailler avec d'autres défis qui étaient menés concomitamment.
02:02:57 J'en vois toute la valeur.
02:02:59 Donc ce soir, déjà, je voulais vous remercier, remercier chacun d'entre vous par rapport à l'investissement que vous avez,
02:03:06 par rapport à ces grands défis d'intérêt général qu'on a relevés au sein de l'État et la façon dont on les relève grâce au numérique,
02:03:12 parce que c'est quand même aussi le propre du programme que de mobiliser la data, le numérique, l'agilité aussi,
02:03:20 tous ces modes opératoires qu'on a dans le numérique pour faire avancer des problèmes concrets.
02:03:25 Je voudrais remercier votre engagement, toutes les heures que vous avez pu passer sur les défis
02:03:30 et je doute pas que ce sont des projets aussi qui vont se poursuivre.
02:03:33 Et j'espère bien un certain nombre avec vous.
02:03:37 Et aussi, je voulais vous remercier pour l'apport que vous avez eu vis-à-vis des administrations dans le numérique.
02:03:44 Tout bouge très vite. On s'enrichit de nouvelles méthodes, de façons de travailler.
02:03:49 Et je crois beaucoup à ces équipes mixtes qu'on a de plus en plus au sein de l'État,
02:03:53 où on a des fonctionnaires qui ont fait le choix de l'État et qui ont une succession de postes
02:04:02 et un parcours de carrière souvent au sein de différents ministères,
02:04:05 complétés par des contrats actuels et des personnes qui ont eu des premières expériences dans le secteur privé,
02:04:10 qui ont cet intérêt justement pour l'intérêt général et qui viennent aussi apporter d'autres façons de faire
02:04:18 qu'ils ont pu découvrir aussi bien dans des startups que parfois dans des PME ou dans des groupes plus importants.
02:04:25 Et c'est cette richesse qui fait qu'on arrive à progresser et à relever tous ces défis.
02:04:30 Ils sont très nombreux quand on parle des grands défis majeurs comme la transition écologique, le plein emploi,
02:04:38 l'égalité des chances. Et c'est ce qui vous anime ici, je pense, dans cette salle au quotidien.
02:04:43 Donc, on est sur un programme, le programme EIG que je ne vais pas décrire.
02:04:47 Je pense que tout le monde est familier ici de ce programme.
02:04:50 Ce que je note, c'est qu'avec les projets de la promo EIG6, on est bien en phase avec les priorités aussi politiques.
02:04:58 Si je prends un exemple, la priorité des priorités, ça faisait encore la une des journées ce matin avec les recommandations
02:05:07 du commissariat pour le climat, c'est de répondre aux défis climatiques de la transition écologique.
02:05:15 Et on voit que le programme EIG est au rendez-vous. On avait plusieurs défis qui répondaient à ces questions
02:05:22 de transition écologique avec une forte identité environnementale.
02:05:28 Quand on a fait le compte avec Eichan, on en a compté 6 sur 12. Donc, c'est assez conséquent.
02:05:34 Je ne vais pas tous les citer, mais si j'en cite quelques-uns, on a par exemple Artificia de l'IGN,
02:05:39 qui met l'intelligence artificielle au service de la politique de zéro artificialisation.
02:05:45 On sait que c'est un enjeu majeur pour la biodiversité et pour les enjeux environnementaux.
02:05:50 On a le projet Ecosphère qui avait d'ailleurs pitché la dernière fois qu'on s'est vu avec les mentors
02:05:57 et l'ensemble des entrepreneurs d'intérêt général de la Promocis, qui vise à développer un écosystème
02:06:04 de données de la transition écologique. Donc, c'est soutenu par le CGJD et le MTE comme son sort.
02:06:10 On a aussi Estime Action du CEREMA, qui aide les collectivités à réduire leur nuisance routière,
02:06:16 qui est source de pollution atmosphérique et sonore. Et puis, on a aussi État bas carbone du CGDDD,
02:06:22 donc là en plein dans les actions de décarbonation de l'État, qui vient soutenir l'État dans la réduction
02:06:29 de l'empreinte carbone. Donc, on est aussi sur l'État exemplaire. On y tient beaucoup à la DINUM,
02:06:34 on y participe d'ailleurs par rapport aux actions en matière de numérique.
02:06:39 Donc, le programme EIG, je pense que c'est très important aussi qu'il vienne justement répondre
02:06:44 à ces grands enjeux et qu'il s'inscrive dans ces priorités qui sont celles de la feuille de route
02:06:51 gouvernementale. On a défini également en début d'année une nouvelle feuille de route pour le numérique
02:06:56 de l'État. Ça a défini d'ailleurs pour la DINUM de nouvelles orientations. Cette stratégie numérique
02:07:01 de l'État, elle a été publiée le 9 mars. Elle s'est traduite pour la DINUM par un nouveau décret
02:07:07 d'attribution, c'était fin avril. Ça a été repris à très haut niveau politique à l'occasion
02:07:12 d'un comité interministériel de la transformation publique, c'était le 9 mai dernier.
02:07:17 Et donc, on retrouve finalement quatre orientations. Et quand on reprend là aussi les défis,
02:07:23 on arrive à faire des liens, ce qui est très rassurant et ce qui nous fixe aussi une direction
02:07:28 pour la suite. Dans nos premières orientations de feuille de route, il y a le fait d'engager
02:07:33 une imitation profonde dans la conduite des projets informatiques de l'État. En fait,
02:07:38 quand on regarde nos constats de pilotage des projets informatiques, notamment les plus gros
02:07:45 d'entre eux, on a quand même encore de la dérive calendaire, budgétaire. Et on voit aussi
02:07:51 que dans nos méthodes de travail, on en est parfois resté à des méthodes qui sont beaucoup
02:07:55 moins utilisées aujourd'hui dans le monde de l'informatique. Quand je parle de cycle en V,
02:07:59 je pense qu'il y a un grand nombre d'entre vous, ce sont des méthodes anciennes.
02:08:03 Aujourd'hui, on cherche à inculquer du mode produit, des méthodes agiles, la recherche d'impact
02:08:09 pour tout ainsi s'assurer de la balance entre un bénéfice d'un côté, un coût de possession d'autre.
02:08:15 Tout ça, c'est quand même des transformations profondes à mener. Ça ne va pas se faire du jour
02:08:19 au lendemain dans les administrations. Ça nécessite de venir assez profondément aussi dans les
02:08:24 organisations administratives. Et donc, l'ad in hume, on se donne pour mission d'y contribuer
02:08:29 très fortement en appuyant les directeurs de projet, en inculquant d'autres méthodes de travail.
02:08:34 Le programme Beta mené depuis six ans y contribue parce que cette méthode de travail par startup
02:08:39 d'État donne au ministère aussi avec des succès. On a cité, je vais aider tout à l'heure,
02:08:45 point Gouve, Yelpas Culture. On a maintenant de très nombreux succès, EPICS dans le domaine
02:08:51 de la certification des compétences qui montre qu'on peut faire différemment. Et finalement,
02:08:57 le programme EIG qui prend aussi pleinement en main ces méthodes et dans le coaching que vous avez
02:09:02 eu tout au cours du défi, on vous a orienté vers cette agilité, la définition de jalons avec des
02:09:08 bénéfices à court échéance, l'itérativité, l'expérimentation. Ça y contribue. Donc, le programme
02:09:14 EIG contribue pleinement et c'était le cas pour la promo 6, mais c'est le cas depuis la première
02:09:19 promotion. Donc, c'est 101 projets EIG qui ont contribué. Le deuxième axe, c'est d'arriver à
02:09:26 renforcer les compétences au sein de l'État en matière de numérique. On ne fait pas la
02:09:29 transformation numérique de l'État sans talent. Et aujourd'hui, le défi est majeur parce qu'on a de
02:09:35 plus en plus besoin de compétences en matière de numérique et on est sur un marché du travail.
02:09:40 Je pense que vous le savez aussi, qui est très tendu. Un programme comme EIG, c'est montrer aussi
02:09:45 qu'au niveau de l'État, on peut être attractif, offrir un environnement de travail qui correspond
02:09:52 à ce que peut attendre quelqu'un qui s'est dédié au numérique. Et c'est aussi finalement créer une
02:09:59 passerelle et ça, on y croit beaucoup en allant sur des défis qui, je pense, c'est ce qui vous a amené
02:10:08 à passer la porte parfois d'un contrat privé dans le secteur privé et d'arriver dans le secteur
02:10:13 public. Là aussi, de programme en programme, on est maintenant à 206 entrepreneurs d'intérêt
02:10:20 général. Il y a une partie de la communauté qui est réunie aujourd'hui et finalement, cette communauté,
02:10:25 c'est une famille, une communauté qu'on cherche aussi à rapprocher. Et ça, c'est le sens de la
02:10:30 transformation qu'on est en train de mener avec Kishan Aladinum, de la communauté bêta parce que
02:10:35 les valeurs sont très proches et on a tout intérêt à aller de l'avant vers ces questions-là.
02:10:42 Les entrepreneurs d'intérêt général, ça a fait venir au sein de l'État des développeurs, des designers,
02:10:47 des data scientists, des juristes, des géomaticiens. J'en oublie sans doute. Mais ce qu'on voit dans nos
02:10:53 statistiques, c'est qu'aujourd'hui encore, il y a quasiment 50% de ces EIG qui sont toujours présents.
02:10:59 Parfois, ils rejoignent d'autres structures et puis ils reviennent sous différents statuts. Mais on voit
02:11:07 que c'est une voie qui nous permet d'attirer des profils et des profils de haut niveau. Et ça, on en a
02:11:11 vraiment besoin. Le troisième axe, c'est d'utiliser la donnée au mieux, exploiter la donnée publique pour
02:11:18 un État plus simple et plus efficace. Ça a été mis vraiment en grande visibilité à l'occasion du CITP
02:11:27 que je citais tout à l'heure. La première ministre y tient beaucoup. Et dans le programme EIG, ça fait
02:11:32 partie aussi de l'ADN, puisque on a pas mal de projets qui tournent autour de la mobilisation de la donnée.
02:11:37 Dans le programme, depuis le départ, on a des data scientists qui interviennent. Et donc, de ces défis, il faut
02:11:45 que ce soit aussi des défis exemplaires qui tirent l'ensemble des ministères sur la pleine conscience de
02:11:51 ce que peut apporter l'utilisation de la data, de l'IA aux politiques publiques. Et là, la marche est encore
02:11:58 longue parce que je pense qu'on est encore aux premières étapes. Il y a des projets exemplaires, intéressants.
02:12:04 Mais le potentiel, il est beaucoup plus élevé que ça. Et je compte bien sur vous aussi pour continuer à
02:12:13 inculquer dans vos administrations respectives le fait d'utiliser toutes ces données. L'État plus simple, c'est
02:12:19 la proactivité. Le dites-le nous une fois. L'État plus efficace, c'est du ciblage et pas uniquement la fraude.
02:12:26 On peut arriver à cibler pour la fraude. Il faut le faire. Et on le fait déjà, mais on peut le faire aussi
02:12:32 à plus large échelle. On peut aussi cibler des accompagnements, des aides. Et ça, c'est très important aussi
02:12:37 pour l'ensemble des Français. Le quatrième point, c'est la préservation de la souveraineté numérique de l'État.
02:12:44 On a besoin de maîtriser un cœur. On le fait déjà, par exemple, pour notre cœur de réseau, le réseau intermédiaire de l'État.
02:12:50 Au-delà de ça, on a besoin d'infrastructures qui nous permettent, en toute autonomie, d'avoir des communs sur
02:12:59 laquelle s'appuyer, d'avoir une assurance de pérennité. Je pense que le programme UIGI a répondu aussi en partie
02:13:04 et continue à y répondre. Si je prends deux exemples, en UIGI 3, on avait le SSP Data Lab, finalement un peu
02:13:12 précurseur du Data Lab qu'on est en train de mettre en place aussi nous à l'adynium, de l'INSEE, qui a permis d'aboutir
02:13:18 sur une infrastructure pour traiter de la donnée ouverte. On voit bien que quand on a ce type de projet, on a besoin
02:13:24 d'infrastructures et il faut que ce soit fait dans les règles de l'art avec une pleine maîtrise. Aujourd'hui, dans le UIGI 6,
02:13:31 on a NuboDixia, au Bercy Hub, qui répond à des enjeux également de traitement de données et d'outils pour les data scientists
02:13:39 avec des données sensibles et confidentielles. On a besoin aussi de ces outils. Peut-être en conclusion, moi, ce que j'ai
02:13:46 envie de vous dire, c'est que l'État a besoin de vous. En fait, quand on regarde les chiffres, l'IGF et le CGE ont été
02:13:51 mandatés l'année dernière par la première ministre pour faire une étude sur la filière numérique de l'État. On voit que dans les années
02:13:58 qui viennent, on va devoir recruter 2 500 agents du numérique par an au sein de l'État. Donc, c'est énorme. C'est plus que ce qu'on avait
02:14:06 l'habitude de faire. Et donc, il y a de la place vraiment pour des talents comme les vôtres au sein de l'État, au sein de l'adynium.
02:14:14 Déjà, on ouvre beaucoup de postes puisque on a une extension de notre périmètre. Il y a 40 postes qui ont été ouverts, beaucoup de postes
02:14:22 d'ailleurs en ligne. Si vous allez sur numérique.gouv, je vous invite à regarder. Mais ce n'est pas que l'adynium. C'est aussi toutes les
02:14:28 directions du numérique avec des projets passionnants, des projets métiers en accompagnement de toutes les politiques publiques, auprès de
02:14:35 directeurs aussi de projets et de politiques prioritaires. Et donc, si cette période EIG vous a donné le goût de l'État, n'hésitez pas, bien sûr,
02:14:44 à regarder ce que proposent vos administrations. Mais au-delà de regarder tous les parcours et ce qu'on fait aussi à l'adynium, c'est de faire en sorte
02:14:54 de vous permettre de vous épanouir avec des communautés plus larges. Il y a la communauté bêta au niveau des startups d'État. Il y a la communauté
02:15:01 des data scientists avec le programme 10%. Et on a pour ambition de multiplier aussi ces communautés pour faire en sorte que quelqu'un qui rentre au sein
02:15:10 de l'État aujourd'hui en contrat actuel, il puisse facilement aussi construire son parcours et passer d'un ministère à l'autre. En tout cas, on va s'y employer
02:15:19 dans notre nouvelle mission de DRH du numérique de l'État au niveau de l'adynium. Il y a un moment de convivialité qui vous attend. Je pense que ça
02:15:27 permettra justement de poursuivre les échanges, de parler de ces perspectives, des potentialités. Et j'étais ravie de partager ce petit moment avec vous.
02:15:36 Je vous souhaite une bonne continuation dans vos projets respectifs et de bien profiter de ce moment qu'on vous propose. C'est juste à la cantine quand vous sortez
02:15:47 de l'amphi sur la gauche. Et bonne fin de journée à vous tous. Merci, Madame la directrice. Avant de passer au cocktail, je vais juste vous demander
02:16:03 quelques minutes de plus. Je vais demander aux OIG de monter sur scène pour prendre une photo, si vous le voulez bien.
02:16:21 [inaudible]
02:16:43 [inaudible]
02:17:06 Alors, juste un petit mot. J'en profite. Toute la promo est en train de monter sur scène. Donc, au nom de tous, on remercie vraiment nos porteurs,
02:17:15 porteuses, sponsors, parties prenantes, tous les gens qui nous ont accompagnés sur ces défis pendant nos 10 mois. Et bien évidemment, on remercie aussi
02:17:28 nos super coachs, Yaacoub, Lucie, Antoine, Coraline, Thomas, pour l'accompagnement et votre aide que vous nous avez apporté pendant ces 10 mois.
02:17:44 [Applaudissements]
02:18:08 Je vous invite à vous rendre au cocktail. Effectivement, vous pouvez suivre les OIG qui vont vous indiquer le chemin jusqu'au réfectoire. Vous verrez, on a installé
02:18:24 des stands pour que vous puissiez rencontrer chacun des défis si vous voulez échanger avec elles et eux. Merci.
02:18:42 [inaudible]
02:19:10 [inaudible]
02:19:38 [inaudible]