L'enquête pour retrouver le petit Emile est actuellement au point mort. Aucune piste n'est exclue pour retrouver le petit garçon.
Âgé de 2 ans et demi, Emile a disparu samedi après avoir échappé à la vigilance de ses grands-parents dans la petite commune du Vernet (Alpes-de-Haute-Provence).
Âgé de 2 ans et demi, Emile a disparu samedi après avoir échappé à la vigilance de ses grands-parents dans la petite commune du Vernet (Alpes-de-Haute-Provence).
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00:00 On en parle avec Jacques Fontbonne, général de gendarmerie, ex-commandant du Centre national de formation à la police judiciaire de la gendarmerie.
00:07 Merci à vous d'être avec nous, M. Fontbonne.
00:10 Mélanie Vecchio nous accompagne du service police-justice de BFMTV.
00:13 Et David Hunal, en direct du Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence.
00:18 L'enquête est au point mort.
00:20 C'est les mots employés hier par le procureur qui a fait un nouveau point, qui a dit qu'en fait, rien n'a évolué depuis hier, voire avant-hier.
00:28 Et on va l'écouter.
00:30 — À l'heure actuelle, je ne dispose, nous ne disposons d'aucun indice, d'aucune information, d'aucun élément qui puisse nous aider à comprendre cette disparition.
00:46 Nous n'avons aucune information à l'heure actuelle.
00:50 C'est donc la recherche éventuellement de mégots, de traces de textiles qui auraient pu être accrochées à des branches, des traces de sang.
01:00 On ne peut pas l'exclure. Des traces de foulages, des traces diverses et variées.
01:05 Tout ce qui pourrait être exploité, notamment scientifiquement, par la suite.
01:10 — Sacré aveu d'impuissance, Mélanie Vecchio. Au bout de 4 jours, savoir reconnaître qu'on n'a rien, rien de rien.
01:17 Ça veut dire que l'enquête repart de zéro ?
01:20 — Alors attention. Entre ce que dit le procureur et la réalité des investigations, il y a quand même parfois une marge.
01:27 Et peut-être qu'à un moment donné, le procureur et les enquêteurs... On ne les entend pas, les enquêteurs.
01:32 Les gendarmes, on ne les a pas entendus sur cette affaire. Ils travaillent. Et ils ont récolté des éléments. C'est évident. Ils en ont.
01:39 Maintenant, il faut les analyser. Tous les indices qu'ils ont récoltés, à la fois sur les battus, toutes les investigations,
01:46 avec le ratissage d'hier, les auditions, etc., tout cela va forcément mener à quelque part, quelque part, à un moment donné.
01:53 — Jacques Fonbonne, il y a une chose qui m'étonne, puisqu'on parle des non-dits de l'enquête. On va l'évoquer.
01:59 Pourquoi les enquêteurs ne font pas monter médiatiquement les parents, la famille, par exemple, pour lancer un appel ?
02:06 Est-ce que c'est pas un peu bizarre, ça ?
02:08 — Alors il y a deux choses. Peut-être, je dirais, par respect pour la famille, ou simplement parce que la famille ne souhaite pas le faire.
02:16 Et on comprend qu'ils sont dans un état de détresse qui les incite pas forcément à parler à la télé ou à la radio.
02:23 Mais c'est surtout que c'est le procureur qui, légalement, est le seul à pouvoir communiquer sur l'enquête.
02:29 Les officiers de police judiciaire, quelle que soit leur grade et quelle que soit leur fonction, agissent en enquête sous les directives
02:35 d'instruction sous le contrôle du procureur de la République. Mais il n'y a que lui. Et c'est pour ça, d'ailleurs, que le procureur de Dignes le fait.
02:41 Il n'y a que lui qui puisse communiquer sur l'enquête et comme il le veut.
02:46 — David Hunal, vous venez d'arriver, vous, du côté du Vernet. Quel est le sentiment que vous éprouvez ? Quelle est l'ambiance qui prévaut ?
02:59 — Alors nous, on a pu se rendre avec Audréalos ce matin tôt dans le hameau du Haut-Vernet. C'est là que la disparition a eu lieu.
03:07 On a pu rencontrer quelques habitants qui, vous l'imaginez, n'ont pas souhaité échanger avec nous.
03:14 Ce qu'on peut vous dire ici, c'est qu'en quelques jours, l'ambiance a un petit peu changé. Ici, au village du Vernet,
03:21 les habitants qui pouvaient discuter avec les journalistes échangent beaucoup moins avec nous. Il y a un sentiment, si vous voulez,
03:30 d'impuissance par rapport à ce qui se passe, beaucoup de questions chez les habitants sur le fait que le petit n'ait pas été retrouvé.
03:39 Et donc quand on discute ici avec les habitants, c'est ce qui ressort.
03:43 — Bonne. Lorsque le procureur reconnaît que l'enquête est au point mort, on peut la faire repartir sur quoi, cette enquête ?
03:52 — Je pense pas qu'elle reparte. Je pense simplement que les différentes hypothèses, c'est-à-dire celle d'un petit garçon qui est parti
04:02 et qui s'est perdu ou qui a eu un accident ou celle d'un enfant qui a été victime d'un enlèvement soit par quelqu'un du hameau
04:10 soit par quelqu'un venant de l'extérieur, est en train de se redistribuer. Quand on enseigne l'enquête, on dit aux gens qui sont chargés
04:21 des constatations sur les scènes d'infraction qu'on peut tout recommencer. On peut recommencer une perquisition, on peut continuer
04:28 une garde à vue. Moi, j'ai même refait des autopsies sur des choses qui avaient été ratées. La seule chose qu'on ne peut pas refaire,
04:36 c'est les constatations. On est actuellement sur un... De près, ce que j'en comprends, sur un changement d'orientation d'enquête,
04:45 c'est-à-dire qu'il y a eu pendant 72 heures un déploiement de recherche pour rechercher le petit. Malheureusement, et en disant les choses en creux,
04:54 plus le temps passe et plus l'hypothèse d'un enfant qui s'est perdu s'amenuise, sauf à ce qu'il soit tombé vraiment dans une caverne,
05:02 dans un endroit très difficile d'accès, d'où la continuation des recherches qui sont faites par des spécialistes depuis hier matin.
05:10 Ce qui change vraiment, c'est l'arrivée de l'IRCG. Ce qui change vraiment, c'est le fait que le village ait été en quelque sorte
05:17 sanctuarisé pour que les constatations puissent y être faites dans la logique d'un enlèvement, dans la logique d'une intervention intérieure.
05:26 Je pense que c'est surtout ça. Et en fait, c'est vraiment le changement d'orientation, c'est le point de bascule qu'il y a eu hier,
05:33 lorsque les enquêteurs et les battus ont été infructueux.
05:37 – David Hunal, vous le percevez, ce point de bascule dans les recherches ? Comment sont-elles menées à partir d'aujourd'hui ?
05:45 – Oui, ce qu'on peut remarquer depuis hier, c'est vraiment que ce hameau du Auvergnay a été complètement bouclé.
05:51 Il y a donc des recherches qui sont effectuées, qui vont être élargies aujourd'hui.
05:56 Les ratissages vont avoir lieu dans des zones qui n'ont pas encore été ratissées par les gendarmes et par les militaires.
06:02 Les auditions vont continuer aussi, des personnes qui n'ont pas encore été interrogées et pas été interrogées hier.
06:09 Le nombre d'enquêteurs aussi évolue, il passe de 15 personnes à une vingtaine de personnes.
06:14 Vous en avez parlé, la cellule d'enquête devient nationale avec donc l'appui de la gendarmerie technique et scientifique.
06:19 Et puis il y a beaucoup d'éléments aussi à traiter qui ont été recueillis,
06:23 notamment les 1200 appels pour la ligne téléphonique dédiée.
06:26 Et puis il y a aussi les bornages téléphoniques, il y a quatre antennes relais qui couvrent cette vallée.
06:31 Il y en a une, une antenne relais qui se trouve dans cette commune du Vernay.
06:36 Et donc les quatre opérateurs de téléphonie mobile ont commencé à envoyer toutes les données aux enquêteurs.
06:42 Et maintenant, il faut que ces enquêteurs, ils traitent cette masse considérable de données.
06:46 Ça va prendre du temps, nous le dit le procureur.