Comment Claudia Tagbo et Sophie-Marie Larrouy sont devenues des rappeuses pour Yo Mama ?

  • l’année dernière
Dans la comédie Yo Mama sortie le 5 juillet dernier, Claudia Tagbo et Sophie-Marie Larrouy jouent des mamans qui, pour rétablir le dialogue avec leurs garçons de 11 ans, décident d’écrire un rap. Une manière aussi de répondre à leur clip polémique trop violent et vulgaire pour leur âge. Les deux actrices se sont confiées à Télé 7 Jours sur leur collaboration avec Zaho, leurs difficultés pour rapper et ce qu’elles aiment le plus dans cette comédie de Leïla Sy et Amadou Mariko.
Transcript
00:00 [Musique]
00:07 Non, moi je ne suis pas allée voir le clip.
00:09 Honnêtement, j'ai bien noté, j'ai vu que c'était disponible,
00:12 mais je fais toujours comme ça.
00:13 Je dis "Ah, c'est disponible, j'irai te voir quand je voudrais, mais pas là".
00:16 Voilà.
00:17 Moi, je ne voulais pas m'influencer.
00:18 Quand j'ai lu le scénario, j'ai dit "Putain, c'est hyper bien, on dirait une histoire vraie".
00:21 Et donc le réalisateur, Amadou Maricou, m'a dit "Mais c'est une histoire vraie".
00:24 J'ai dit "Ah, mais c'est chiant, mais c'est pour ça que c'est si ancré dans la réalité en fait".
00:29 Donc, c'est ça qui nous a plu.
00:31 Le côté haut en couleur, le côté très solaire.
00:36 Moi, j'aime bien le côté solaire en disant qu'on part d'un cacabouille,
00:39 parce que vraiment, pour le coup, on est dans le côté choc.
00:42 Et puis comment on transforme la chose.
00:44 C'est cette écriture et le parcours de toutes ces personnes qui se rencontrent,
00:47 la sororité, les femmes, le combat, la lumière du quartier, les hommes qui les accompagnent,
00:53 parce que même s'il n'y a pas la caméra sur eux, ils sont aussi présents.
00:55 Donc voilà, c'est tout ça qui m'a plu dans le film.
00:57 [Musique]
01:01 Je pense qu'elle peut gifler comme Fanta, mais petite tapette, longtemps.
01:07 Fanta, elle fait comme ça, brah, à tête, déboîter la tête.
01:09 Mais elle, elle fait comme ça, ce qui peut être très, très chiant et long.
01:12 - C'est énervant. - Ça, c'est mon bing, parce qu'elle peut trop me bing.
01:16 Donc voilà, ça, je connaissais son travail.
01:18 Et puis Zao, bien sûr, qui ne connaît pas Zao, très grande, belle et grande chanteuse et d'une générosité.
01:24 Et puis c'est sa première partition au cinéma.
01:27 Et en fait, moi, je me dis ça y est, je suis ancrée dans son histoire,
01:29 parce qu'elle va monter, descendre, gagner des Oscars.
01:31 Son premier film, c'est avec moi.
01:33 [Rires]
01:34 [Musique]
01:38 Non, rapper. Ah oui, rapper.
01:40 Et puis quand les enfants montent un peu, on se calme et puis ils redescendent.
01:44 Mais rapper, c'est pas... Oui, rapper, ouh là là.
01:47 Pardon à tous les rappeurs que j'ai dit, "Qu'est-ce que c'est, mais non, y a pas de mal, non."
01:52 - C'est bien. - C'est très dur.
01:53 Que tu fasses Amanda Honorable comme ça.
01:55 C'est dur, franchement.
01:57 Tu désipes là et tu ouvres et tu dis, "Regardez, voilà ce que j'ai à l'intérieur."
02:01 Pour moi, c'est ça le rap.
02:04 Encore plus qu'une petite pop acidulée venue de Arcachon, tu vois.
02:10 C'est vraiment...
02:11 Pourquoi Arcachon ?
02:12 Mais parce que, tu vois, c'est genre sensible et "Nia-nia-nia, on va faire du surf, on se rend pas compte,
02:18 on a les cheveux qui blondissent en été."
02:20 Y a pas cette âpreté, cette dureté qu'il y a dans ce qui est décrit dans la plupart des textes de rap.
02:28 Un quotidien qui est pas forcément évident.
02:30 Donc pour moi, c'est vraiment un grand cadeau de la part des rappeurs que de nous livrer cette intimité-là.
02:36 Pour l'instant, on va déjà vous laisser découvrir ça sur Spotify, sur...
02:44 - Streamer. - Streamer, streamer un fort.
02:46 - Streamer fort. - Streamer fort.
02:47 Et puis quand vous allez streamer peut-être La Maison Mer, Gomont va réaliser Sony,
02:51 ils vont vouloir un concert et là, je peux vous garantir qu'il y aura du kick, il y aura de la choré.
02:56 Et vous avez vu Cardi B ? Vous avez pas encore vu "Tag Body" ?
02:59 Elle fatigue.
03:02 Tu vois, pour nous, c'est la rue.
03:04 Bah dada ! Quelle rue ?
03:06 Bah la rue là, entre...
03:09 - Bah là, entre le Framprix ! - Ouais, parce que c'est...
03:10 - Au carrefour ! - C'est le côté quoi.
03:11 - Bah oui, à côté du Tabach et la Manou. - C'est le côté.
03:17 - On a appris ! - On a appris.
03:18 - Mais comme du cardio, Cardi B. - Ouais !
03:21 - On a appris, on a appris. - Non mais tu vois, ça se mixe.
03:23 Avant même le tournage, on avait déjà les morceaux et les musiques, donc on s'est entraînés.
03:28 Et puis vraiment, merci à Zao pour sa patience, parce qu'avant le tournage, donc...
03:32 Normalement, on se découvre sur un plateau, là elle nous a découvert dans son studio en train de faire...
03:36 "Non mais je sais pas, ah je crois pas, fais-moi confiance, je dis que ça c'est bon et tout."
03:40 "Bon bah on va refaire parce que je trouve que le "ah" on l'entend pas bien, tu vois, c'est... voilà."
03:44 Donc merci, merci à elle de sa patience et de sa discrédibilité.
03:48 Elle est allée se faire coacher, elle est venue...
03:54 Elle a eu cette intelligence aussi quand des fois on disait techniquement "vas-y, mets-toi comme ça et tout."
03:59 Elle s'est acceptée.
04:00 Mais dans notre métier, il y a des fois, il y en a qui ne l'acceptent pas.
04:02 Même ceux qui sont plus aguerris à ce métier, ils disent...
04:05 "Aguerris", pardon.
04:06 À ce métier, ils disent "Ah, elle sait plus qui est-ce pour l'espoir."
04:09 Donc on est censé normalement s'aider, se donner des tips, comme on dit.
04:13 Mais il faut encore avoir envie de recevoir les tips.
04:16 Donc oui, elle nous a coaché, mais nous on peut pas dire qu'on l'a coaché.
04:20 Elle est venue, elle était déjà dedans.
04:21 Enfin, elle avait bossé en amont, donc...
04:24 Elle a accepté, mais elle était prête.
04:28 Elle était prête à monter sur le ring.
04:30 De faire en sorte que tout le monde se sente concerné, je trouve ça beau moi.
04:39 Que tout le monde voit les quartiers dans une autre couleur
04:42 que le côté grisonnant qu'on a l'habitude de voir, ça, ça me plaît.
04:45 De voir, enfin, un film où la caméra est posée sur ces femmes qu'on ne voit pas habituellement,
04:51 les mamans, ou alors quand on les voit, elles sont dans un second plomb,
04:54 après le père permet comme ça, au-dessus de sa calvitie.
04:57 "Ah, mais il y avait une femme derrière."
04:59 Voilà, donc là, pour le coup, c'est elles qui sont posées.
05:01 On les voit derrière les chignons qui sont les hommes.
05:03 Mais voilà, donc c'est tout ça, c'est côté moderne.
05:06 Et toutes ces femmes qui se battent au quotidien, qu'elles soient au Canada, à New York,
05:11 7e, 16e, Sarcelles, elles se battent pour leurs enfants.
05:15 Et c'est elles qui font cette société.
05:18 Sous-titrage Société Radio-Canada
05:20 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]

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