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  • il y a 2 ans
Quelles sont les sorties cinéma de cette semaine ?
Transcription
00:00 *Musique*
00:17 Bonjour à tous et par ici les sorties, votre magazine d'actualité qui vous dit tout sur les films à l'affiche.
00:21 *Musique*
00:28 Vous voulez bien me raconter ce qui s'est passé ?
00:30 Ouais.
00:31 Le journal du monde, il y a la semaine dernière, a repris pour parler des films,
00:35 ça fait 50 ans que le problème est sur la table.
00:37 D'après ce qu'on sait, Thierry a quitté l'entreprise vers 8h.
00:41 Il va charrier des tonnes de bouts d'algues vertes en putréfaction,
00:44 dégageant de l'âge de zeste l'un des gaz les plus dangereux du monde.
00:47 Moi je suis pas documentariste, je pourrais pas en faire un documentaire.
00:51 Ce qui m'intéressait c'était l'histoire humaine de cette lanceuse d'alerte,
00:54 enfin de cette journaliste qui quand même mène une enquête.
00:58 Et l'enquête elle est implacable, donc le film se devait d'être aussi direct et implacable que ce qui s'est vraiment passé.
01:06 On est allé reconnaître le corps avec la gamine.
01:08 Mon fils il était tout noir.
01:10 Ils ont dit que c'était une mort naturelle.
01:12 C'était de trouver ce bon mélange entre l'humain et la politique, je dirais.
01:16 Il fallait que le propos politique soit éclairé par l'histoire humaine,
01:19 et que l'histoire humaine éclaire le propos politique.
01:22 Ça c'était tout à fait passionnant.
01:24 - Mais l'enquête continue non ? - C'est aux autorités de décider si une enquête continue ou s'arrête, madame Leroux.
01:27 Je n'avais pas envie de faire un film militant, tous les écolos sont gentils,
01:31 et les méchants agriculteurs c'est beaucoup plus compliqué que ça sur le terrain.
01:36 Ce qui est certain par contre, c'est qu'il y a un scandale.
01:39 Il y a un scandale qui est de cet omerta posé sur toute une région,
01:43 et moi ce qui m'a humainement choqué c'est que les familles des victimes n'aient jamais été reçues nulle part.
01:50 C'est-à-dire que des gens qui ont perdu un frère, un mari, on leur dit "circulez, il n'y a rien à voir".
01:57 Bonjour, je suis journaliste et je fais des reportages sur la Bretagne.
01:59 Je vous appelle au sujet des algues vertes.
02:01 - Et c'est à cause de l'agriculture c'est ça ? - C'est ce que je voudrais savoir.
02:04 Je suis désolée mais ça ne va pas être possible.
02:06 Ils font tout pour ne pas me parler.
02:07 Dès que tu t'approches des algues vertes, ça pue dans tous les sens du terme.
02:10 Je pense même que ça peut être dangereux.
02:11 50% de la production agricole se fait en Bretagne.
02:15 Donc c'est un pouvoir, c'est un état dans l'état.
02:18 Vraiment, c'est ce que j'ai constaté en faisant le film.
02:21 C'est un état dans l'état.
02:23 L'agro-industrie est présente dans toutes les banques, dans toutes les écoles d'agriculture.
02:28 Elle est là, elle pèse, elle décide.
02:31 Vous n'avisez pas à foutre par terre dans de belles régions.
02:33 - Si je tombe mal... - Tu tomberas toujours mal.
02:35 Lâchez à la mort ce que vous faites !
02:37 Vous êtes comme qui dirait la femme à abattre.
02:39 En général, ce genre de film, on le fait 10 ans après l'action, 2 ans, 5 ans, 20 ans après l'action.
02:43 Là, on tournait en lieu, en unité de temps et de lieu.
02:48 On tournait dans les lieux où ça s'est passé, en même temps que les procès ont lieu.
02:52 Donc on était dans une région qui était à vif sur le sujet.
02:56 Vous savez, tout le monde a peur dans cette affaire.
02:58 Il faut comprendre qu'ici, chaque famille a quelqu'un qui travaille dans l'agro.
03:01 Vous, la FNSEA, c'est vous qui choisissez le ministre de l'Agriculture ?
03:04 C'est pour ça que les agriculteurs nous élisent.
03:06 Vous savez ce que c'est la vraie violence ? C'est le prix du lait.
03:08 30 centimes le litre depuis 30 ans.
03:10 Et de passer face à des lanceurs d'alerte, à des associations qui vivent de tels combats,
03:15 avec une telle difficulté, ça oblige d'être au niveau de ce combat.
03:20 Tes reportages font trop de remous.
03:22 Les écolos vont encore nous faire chier.
03:25 Les autorités mentent et jouent avec la vie des gens.
03:27 Je te sens chère, vous, quand même.
03:29 Si on pouvait réussir avec le film, est-ce que demain, quand quelqu'un mourra, j'espère que non,
03:35 s'il y a une autre victime au milieu des allues vertes, on ne pourra pas dire "Circulez, il n'y a rien à voir".
03:39 Soyez vigilants, un jour ou l'autre, vous les aurez face à face, les yeux dans les yeux, les victimes de votre guerre.
04:08 Pour moi, c'est un film sur les paradoxes qu'on a tous.
04:11 Par exemple, mon personnage a des idéaux.
04:13 Elle pense que l'union fait la force, elle est engagée, mais en même temps, elle est très seule.
04:17 Et cette solitude lui convient.
04:19 C'est ce que j'aime dans ce film, c'est qu'il montre des situations paradoxales
04:23 et il vous laisse libre de les interpréter comme vous le souhaitez.
04:27 La nature humaine, l'âme humaine sont les thèmes principaux de mes films.
04:30 J'ai toujours été intéressé par ça.
04:32 J'essaye de me comprendre et de comprendre les autres.
04:35 L'être humain n'est pas quelqu'un que l'on peut décrire simplement, ni même comprendre facilement.
04:40 Il n'y a jamais un moment où on est certain de connaître parfaitement quelqu'un.
04:44 Et même si par moment, on ne sait pas qui on est,
04:47 on sait que l'on est quelqu'un qui est parfaitement humain.
04:50 C'est ce qui m'intéresse.
04:52 Il n'y a jamais un moment où on est certain de connaître parfaitement quelqu'un.
04:56 Et même si par moment, on trouve des réponses,
04:58 la plupart du temps, de nouvelles questions apparaissent, c'est infini.
05:01 L'objectif de ce film n'est pas d'apprendre quelque chose de nouveau aux spectateurs,
05:09 mais plutôt de poser des questions pour tenter de comprendre l'être humain.
05:13 Donc je ne me vois pas comme un sociologue ou un journaliste
05:17 qui chercherait à apporter des réponses à des questions de la vie quotidienne.
05:21 Non, je cherche à questionner qui nous sommes.
05:25 En fait, si je devais décrire mon film,
05:37 je dirais que c'est un film qui n'est sur rien, mais qui porte sur tout.
05:41 Je ne cherche pas à parler d'un thème en particulier et à en laisser d'autre de côté.
05:46 Ce que j'essaye de faire, c'est de créer un paysage incertain
05:49 qui permettrait à tout le monde d'en retirer ce qu'il souhaite retenir.
05:53 Je n'aimerais pas que les gens retiennent de ce film ce que moi j'en ai retenu.
05:57 Au contraire, mon but est de provoquer différents sentiments et ressentis chez les spectateurs.
06:02 C'est ce qui me plairait le plus, que chacun ait sa propre vision.
06:07 Mais je pense que tout ce qui est beau dans la vie
06:11 est toujours en train de se retrouver dans ses propres lits.
06:16 Il y a un chien qui s'est fait écraser et il est mort à cause de moi.
06:20 Mais après je l'ai caressé et il est redevenu vivant.
06:24 C'est rare qu'un petit garçon fasse ça.
06:26 A priori, on pense que c'est une comédie familiale.
06:29 Et puis, ce qu'on descend un peu en profondeur, c'est une réflexion sur la foi, sur les rapports humains.
06:35 Il y a un lyrisme là-dedans, il y a un souffle, il y a un rire.
06:38 Et puis, on a une idée de ce qu'on peut faire.
06:41 Il y a un lyrisme là-dedans, il y a un souffle, un souffle de la vie.
06:47 Et j'ai dit ça tout tristement, mais ce n'est pas que je dis que c'est très positif.
06:51 Non, mais c'est vrai. Il y a plein de sous-couches en fait, c'est vrai.
06:54 Parce que c'est une comédie poétique, jolie et tout,
06:57 mais en fait, il y a des vraies questions posées sur les rapports humains,
07:01 sur la philosophie de la vie, sur les miracles qu'on observe, qu'on constate.
07:07 Qu'est-ce qu'on considère être un miracle? La foi dans l'existence.
07:12 Tu crois que c'est vrai que j'ai fait un miracle?
07:14 Si, miracle, ça existait, toi tu n'irais pas à l'école, puis moi je serais riche.
07:17 On est d'accord?
07:18 Quoi?
07:19 Ben c'est ça.
07:20 La lecture des gens, ce qu'ils en font, ça vient nous parler beaucoup avec nos croyances à nous aussi.
07:25 Puis c'est ça qui est bien, parce que c'est tellement universel, c'est tellement...
07:28 On a grandi avec ça dans la religion catholique, puis même si on l'a mis de côté,
07:33 c'est tellement resté, bon, les thèmes, l'iconographie, tout ça,
07:37 c'est tellement resté profond en nous, qu'on se fait porter par ce film-là,
07:41 puis même si on n'est pas quelqu'un de croyant ou de religieux, c'est inscrit en nous.
07:47 Exactement, oui. Toutes ces images, toutes ces iconographies chrétiennes, nos fêtes,
07:52 tout le banc culturel dans lequel on se trouve, moi j'avais envie d'aller toucher ça en fait.
08:00 Si je fais pas de miracle, on continuerait toujours à se voir ?
08:03 Ben voyons, oui. On va se voir toute notre vie, peut-être même après.
08:07 Mais pas en faisant du prosélytisme, mais en disant on a cette culture commune,
08:10 et quand les gens ont une culture commune, pour les faire rire de cette culture commune,
08:16 ben c'est très facile en fait, parce qu'on a tous les références sur la Bible, sur l'histoire de Jésus, etc.
08:21 Je pose Gaspard, Balthazar et Melchior.
08:24 Oh, très bien, les rois mages.
08:26 Nous, on a ça.
08:28 Oh, la Sainte Trinité !
08:30 Et pour moi, en termes de comédie, c'était vraiment un délice.
08:34 C'était une petite fortune de comédie.
08:38 Les cours particuliers de natation sont interdits.
08:43 On lui apprend à marcher sur l'eau.
08:45 Ok, Loulou, imagine que l'eau c'est le sol.
08:57 Vous êtes déjà venu en Corse ?
08:59 Regardez-moi.
09:01 C'est un faux film d'été, mais c'est un film d'été, c'est-à-dire c'est les émois,
09:06 la découverte de la sexualité de jeunes filles lors d'un été très brûlant en Corse,
09:13 et c'est aussi le retour de leur mère dans un pays où ces deux jeunes filles sont nées,
09:18 et où la mère ne leur a pas tout dit sur leur histoire.
09:21 Je suis contente que tu m'aies rappelé.
09:23 Tu es de parcours de 15 ans, je suis curieux.
09:25 Tu avais quel âge quand il est mort, ton père ?
09:27 Trois ans.
09:28 C'était ton premier émoi ?
09:30 Oui.
09:31 Je trouve que c'est important de bien connaître d'où on vient, de bien essayer de l'appréhender.
09:36 Là, on voit bien qu'il y a une des sœurs qui ne veut pas savoir,
09:38 mais en fait, par son parcours, on voit bien qu'elle fait l'inverse de ce qu'elle dit.
09:43 Les gamines, elles n'ont pas envie de voir leur grand-mère.
09:45 Elle ne sait pas qu'on est là.
09:46 Moi, tu sais qui je suis.
09:48 Tu nous as privés de père, tu nous as privés de famille, on a grandi seules, on a grandi sans rien.
09:51 Je pense qu'on a été une génération où souvent, on mentait aux enfants pour leur éviter certaines douleurs,
09:58 en pensant que ça allait être au contraire quelque chose qui allait les protéger.
10:03 Et je pense que le mensonge, c'est tout l'inverse.
10:07 Dégagez, bande de bâtards !
10:09 Arrêtez ta gueule !
10:10 Pourquoi tu parles comme ça aux gens ?
10:11 T'es obligé de dire des trucs racistes ?
10:12 Rentre dans ton pays, tu vois aussi.
10:14 Qu'est-ce que tu racontes, sale babtouche ? Je suis corse, moi.
10:16 Tu veux voir ma carte d'identité, peut-être ?
10:17 Je veux voir ta carte de séjour, plutôt.
10:19 Ce que j'ai remarqué, et ce qui des fois fait que la critique peut m'en vouloir de débusquer ça ou de le pointer,
10:26 il y a toujours un rapport un peu colonial, je trouve, qui est issu de l'histoire française,
10:31 et qui reste quand même, même s'il y a de la bonne volonté,
10:35 mais il y a toujours quelque chose d'une sorte de condescendance.
10:38 Bravo pour Sciences Po, Jessica.
10:40 Merci.
10:41 Ça doit être super d'avoir des enfants qui réussissent leurs études.
10:43 Gaïa, c'est tout l'inverse.
10:45 Ça va ? T'as fini ?
10:47 Je trouve que c'est très ambigu et le rapport qu'ont les parents de la jeune fille blanche, Gaïa, avec Kédidja,
10:54 même s'ils sont... ils ont l'air quand même extrêmement ouverts, extrêmement sympathiques,
11:00 il y a quand même toujours un moment où on se sent dans le reproche, dans le dire "vous pouvez faire ça, faites-ci, etc."
11:05 Je dis juste que j'aimerais que tu sois un peu comme Jessica.
11:08 Elle sait pourquoi elle travaille, mais en même temps, elle n'a pas le choix.
11:11 Il y a une espèce de domination qui est aussi culturelle.
11:14 C'est hyper condescendant, ce que t'es en train de dire.
11:16 Mais pas du tout.
11:17 Je te dis simplement que si tu éprouvais un peu plus de nécessité, tu te bougerais un peu plus, c'est tout.
11:21 Alors, je ne sais pas comment il faut faire, mais je pense que cette chose-là, elle est quand même toujours présente à mes yeux.
11:30 Elle n'est pas comme toi, Gaïa.
11:31 Pourquoi tu dis ça ?
11:32 Et tout de suite, le reste de l'actualité en bref et en images.
11:45 C'est un film qui est très bien.
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14:28 Voilà par ici les sorties, c'est fini.
14:35 Rentez-vous la semaine prochaine et en attendant, n'oubliez pas d'aller au cinéma.