Maxime SOREL, navigateur au Vendée Globe, a gravi l'Everest pour l'association Vaincre la Mucoviscidose, dont il est le parrain. Pour neo, il revient sur son histoire et son ascension. ♀️
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00:00 avec de l'oxygène, donc l'oxygène d'appoint, et en redescendant mon tuyau s'est débranché
00:05 entre mon masque et ma bouteille et je m'en suis pas rendu compte et je suis resté environ
00:09 cinq minutes sans ox et à un moment donné j'ai senti que j'avais des fourmis dans les mains,
00:14 des fourmis dans les jambes, j'étais plus lucide et je prends tous les éléments en direct donc
00:19 ouais j'ai senti à des moments que ça pouvait vite basculer. Bonjour à tous, je m'appelle
00:24 Maxime Sorel, je suis navigateur et après le monde des globes j'ai gravé les restes. Pour
00:28 Néo je vais vous parler de mes aventures. Alors mon double Everest c'est d'abord l'Everest des mers,
00:32 donc le vent des globes, c'est une course en solitaire sans escale, sans assistance autour
00:37 du monde et l'ascension de l'Everest c'est tout simplement le plus gros caillou du monde. Et du
00:42 coup c'est un défi que je me suis lancé, je suis parrain d'une association, 20 Clammy Coïcidose,
00:46 c'est des patients qui manquent de souffle et la symbolique d'aller là où il y a le moins
00:51 d'oxygène sur terre, en haut de l'Everest, c'est pour cette asso.
00:56 J'ai passé beaucoup de temps dans la montagne, je dis on parce qu'il y a quand même quelqu'un qui
01:03 m'a accompagné à la fois sur l'ascension de l'Everest mais aussi dans la préparation,
01:08 quelqu'un qui a une manière un peu poétique de raconter la montagne. Pour moi ça sortait un peu
01:14 du cadre de la compétition que je pouvais avoir sur la voile et donc du coup j'avais justement
01:18 besoin de quelqu'un qui était capable de m'accompagner plus sur l'aspect technique et
01:23 puis comprendre un peu ce que c'était que devenir alpiniste. J'ai bossé avec un centre à Annecy
01:29 qui m'a fait grosse préparation sur la partie hypoxie, à savoir être privé d'oxygène,
01:34 travailler beaucoup le cognitif entre le cerveau et puis le pied par exemple. Il faut savoir qu'en
01:40 haut de l'Everest on a l'âge mental d'un enfant de 5 ans. On a travaillé avec des Népalais,
01:45 des Sherpas. Les Sherpas c'est une ethnie des gens qui sont castés pour aller emmener des gens
01:51 dans la montagne. C'est un peu comme des guides de haute montagne mais des guides locaux.
01:55 Alors là ça a été une expédition de 43 jours. Suite au camp de base on va passer entre 25 à 30
02:05 jours à s'acclimater et surtout à aller gravir des petits sommets qui sont autour avant de
02:10 commencer à aller jouer sur les différents camps. Et l'ascension finale on va dire elle
02:15 dure seulement cinq jours. Trois jours pour monter et deux jours pour redescendre. Alors
02:19 c'est une montagne qui est très complexe. Clairement c'est la plus haute montagne du
02:24 monde et nous notre corps il est clairement pas fait pour vivre à ces altitudes là. Donc on se sent
02:29 pas forcément très très bien. Il a besoin de s'acclimater, créer des globules rouges pour
02:34 capter de l'oxygène et durant cette phase on est malade. On va dire on vit avec une bronchite et
02:41 une sorte de rhume permanent et donc on crache du sang. Enfin on n'est vraiment pas en forme. Donc
02:47 il faut savoir s'entourer des bonnes personnes. Les bonnes personnes ce sont les gens qui vivent
02:51 dans la montagne et eux à 5400 mètres ils peuvent jouer au foot, ils peuvent faire un footing. Et le
02:57 plus dur pour moi sur toute cette expédition c'est cette attente où on s'affaiblit, la courbe
03:04 d'acclimatation augmente. Donc on est de mieux en mieux en capacité de respiration. En revanche on
03:10 est de moins en moins bien en courbe de forme. La cascade de glace du Khumbu c'est ce qu'on
03:19 appelle l'ice fall. En fait c'est la partie qui est entre le camp de base et le camp 1 et c'est
03:24 une partie qui est en mouvement. C'est le bas du glacier de l'Everest et il faut passer par ces
03:29 zones là absolument pour aller au sommet de l'Everest. Et c'est un lieu vivant, c'est un
03:35 lieu qui est juste magnifique et c'est à la fois effrayant et fascinant. Les premières fois que
03:41 j'y suis allé j'étais confiant parce que je me disais que voilà c'est la roulette russe on peut
03:46 rien y faire. Et en y étant et en voyant des blocs tomber proches de nous je me suis dit que c'était
03:53 quand même un peu jouer avec sa vie et forcément après à chaque fois que j'y passais j'avais un
03:58 petit peu de doute. On a une grosse partie de l'ascension qui se passe de nuit. On a juste un
04:06 faisceau lumineux avec une frontale qui nous éclaire les trois mètres qui sont devant nous
04:10 et on aperçoit le sommet simplement à la fin. C'est assez magique parce que on sait quand même
04:16 qu'on est sur la plus haute montagne du monde, on sait qu'on est sur le toit de l'univers. J'ai été
04:20 assez connecté avec la spiritualité que nos chers pas qui nous accompagnent ont mis dans cette
04:27 ascension. Ils implorent les dieux de nous laisser passer, les déesses de la montagne de nous laisser
04:32 passer. Et c'est vrai quand j'ai aperçu ce dôme j'ai senti une énergie très très forte qui m'a
04:39 entouré et ça m'a pris d'émotion. J'ai plein d'autres projets alors j'ai surtout un prochain
04:44 Vendée Globe en 2024. On a la Transat Lake Vabar à la fin de l'année, on a deux Transats en solitaire
04:49 avant de faire le tour du monde en 2024. Puis je viendrai vous les raconter plus tard.
04:53 Donc Maxime, il a vaincu le mer, il a vaincu la montagne. Bravo Maxime.
05:00 [Générique de fin]
05:02 [SILENCE]