Opération Sentinelle : Les Militaires sur le Pied de Guerre - Un Reportage Immersif sur l'Engagement des Forces Armées dans le Cadre de la Sécurité Nationale.
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00:17 -Bougez-vous, les gars ! -On va où ?
00:20 ...
00:23 -Allez, allez !
00:25 ...
00:32 -Vous avez rien ?
00:33 -Non. -OK, OK.
00:35 -Il y a 2 blessés graves à terre.
00:37 -On voit moins un véhicule. -Tu veux quoi ?
00:40 -Un caméra blessé. -OK, très bien.
00:42 -2 ambulances, s'il vous plaît !
00:44 -Suite aux attentats des 7 et 8 janvier derniers,
00:47 la France mobilise un nombre record de soldats
00:50 en appui aux forces de police et de gendarmerie
00:52 pour protéger les points sensibles du territoire.
00:55 En quelques jours, les armées multiplient par 10
00:57 l'effectif militaire déployé en France.
01:00 ...
01:01 Les équipes du journal de la Défense ont pu suivre les différentes étapes
01:05 de cette mobilisation sans précédent en Ile-de-France,
01:08 au plus près du terrain.
01:09 ...
01:13 -Cette fusillade d'une violence extrême a tué 12 personnes
01:17 et en a blessé plusieurs.
01:20 -7 janvier 2015, après la fusillade dans les locaux de Charlie Hebdo,
01:24 les assaillants sont en fuite.
01:25 Le président de la République annonce le renfort immédiat
01:29 des effectifs militaires.
01:30 -Nous devons aussi protéger tous les lieux publics.
01:33 Le gouvernement a mis en place ce qu'on appelle
01:36 le plan Vigipirate-Attentat.
01:39 C'est-à-dire que des forces de sécurité vont être déployées partout,
01:42 là où il peut y avoir le début d'une menace.
01:46 ...
01:48 -Suite à cette annonce, des unités venues des 4 coins de France
01:51 se mobilisent.
01:52 ...
01:57 -Depuis hier soir, on prépare ce mouvement
02:00 avec un sommet personnel, 150 personnels sur la capitale.
02:04 Ordre m'a été donné hier, vers 18h, de prendre un avion cette nuit
02:08 pour arriver sur Paris.
02:10 -Je suis arrivé à la tête d'une centaine d'hommes ce soir.
02:13 J'ai été mis en alerte hier, environ vers 15h.
02:16 J'arrive à l'instant sur Paris.
02:18 -On prend nos affaires, on va au rez-de-chaussée,
02:21 on va être accompagnés par l'armée de l'air,
02:23 on prend les bus, et on va sur la base aérienne de Creil
02:26 récupérer notre matos, et on remplit les éléments.
02:29 -En quelques heures, les premiers renforts rejoignent la capitale
02:33 pour y sécuriser les points clés.
02:35 ...
02:53 Coup de feu
02:54 ...
02:56 -Deux jours plus tard, les forces de police et de gendarmerie
03:00 interviennent conjointement à Damartin et Paris.
03:03 ...
03:15 Pendant ce temps, le dispositif monte en puissance dans la capitale.
03:19 ...
03:22 Le 11 janvier, 1 450 militaires sont sur le pied de guerre.
03:26 En trois jours, les effectifs sont multipliés par trois.
03:30 ...
03:33 -Le soldat a une arme, l'arme est prête à s'en servir.
03:36 -A la tête de ce déploiement dans l'urgence,
03:38 le gouverneur militaire de Paris,
03:41 commandant de la zone de défense et de sécurité en Ile-de-France,
03:44 également conseiller militaire du préfet de police.
03:47 -Aujourd'hui, dimanche, avec la grande manifestation
03:51 de soutien qui va regrouper de nombreuses personnalités
03:55 et beaucoup de manifestants,
03:58 nous avons remplacé les forces de propriété,
04:02 les policiers et les gendarmes, sur leur lieu de patrouille
04:06 pour leur permettre d'assurer la sécurité de la manifestation.
04:10 -C'est rassurant d'un côté, parce qu'on se sent sécurisés,
04:13 mais après, ça veut dire qu'il y a une menace.
04:15 C'est un peu effrayant, mais je pense qu'on est en sécurité.
04:19 En France, et encore plus à Vaugrenelle,
04:21 il y a les militaires.
04:22 -La collaboration avec les militaires se passe très bien.
04:26 On leur a expliqué les différents accès du centre,
04:28 comment on travaillait de notre côté
04:31 et quels étaient les emplacements stratégiques du centre
04:34 par rapport aux endroits touristiques.
04:36 ...
04:45 -Le 12 janvier, 5 jours après les attentats,
04:48 le ministre de la Défense fait une annonce choc.
04:51 ...
04:54 -Nous avons décidé, avec le chef-départ-major des armées,
04:58 de mobiliser 10 000 hommes
05:01 qui seront en situation de protection des points sensibles
05:06 sur l'ensemble du territoire dès demain soir.
05:08 C'est la 1re fois qu'une mobilisation de cette ampleur,
05:12 mobilisant nos forces, a lieu sur notre territoire.
05:16 -Ce déploiement inédit est une véritable opération intérieure
05:20 qui rassemble autant d'hommes
05:22 que l'ensemble des opérations extérieures françaises.
05:25 Le défi à relever est hors norme.
05:27 -Le déploiement est guidé par nos capacités d'hébergement.
05:31 Une fois qu'on aura déployé ça, on réoptimisera le dispositif
05:34 en fonction des missions, quand elles seront stabilisées.
05:37 Pour l'instant, on pousse, on désengage Châtory.
05:40 -L'objectif, c'est systématiquement mission prise
05:43 et dans la foulée, désengager Châtory et virer ailleurs.
05:46 ...
05:49 -A Saint-Germain-en-Laye, tête pensante et coeur du dispositif,
05:52 on supervise ces manoeuvres sans précédent.
05:54 -Asseyez-vous, les gars.
05:56 Ca fait 5 jours que le CO de Saint-Germain est à la machine
06:00 pour mettre en oeuvre le début des projections,
06:03 le renforcement de Vigipirate.
06:05 On est dans le scénario que nous savions tous inéluctable,
06:08 que nous préparions, l'engagement sur le territoire national,
06:11 compliqué, difficile,
06:13 mais qui fait partie, en toute première priorité,
06:17 de nos missions de soldats.
06:19 -Concernant Montrouge, effectivement,
06:21 je vous demande l'autorisation de réarticuler ce groupe
06:24 sur une autre mission.
06:25 -Vous êtes sur le pont depuis quand ?
06:27 Depuis le début de l'année ? -Oui.
06:30 -Il faut durer.
06:31 -Au même moment, du côté du camp de Châtory, à Versailles,
06:34 les équipes s'activent pour gérer la logistique
06:37 et accueillir en moyenne 1 000 soldats par jour.
06:40 Les unités arrivent avec leur matériel habituel.
06:42 On leur fournit ici le complément,
06:45 gilet pare-balles, casque, ration de combat
06:47 et autres matériels spécifiques.
06:50 -Ce site accueille régulièrement le 14 juillet.
06:52 Nous sommes habitués à avoir des volumes conséquents
06:55 à la même époque, mais de façon plus cadencée et organisée.
06:59 Là, c'est la 1re fois que nous avons un tel volume
07:02 dans des délais aussi courts et denses,
07:04 avec un besoin de réactivité que vous comprenez bien.
07:07 -Le camp de Châtory est le passage obligé
07:09 pour les militaires envoyés en Ile-de-France
07:12 avant de rejoindre leur zone d'action
07:14 ou d'être hébergés dans d'autres sites.
07:17 -Vous avez ici une structure qui, de toute façon,
07:19 peut accueillir 2 000 personnes,
07:21 avec logements chauffés, sanitaires, etc.
07:24 Ceci dit, pour pallier des problèmes potentiels
07:27 d'infrastructures ou voir de trop de personnes
07:30 qui arrivent directement ensemble,
07:33 nous pouvons déployer des moyens complémentaires de campagne
07:36 qui permettent d'avoir des douches chaudes et du campement.
07:39 -A quelques kilomètres de là, sur le terrain,
07:45 les équipes sont en place.
07:46 -Depuis hier soir, le président de la République
07:49 a affirmé la mission de protection et de sécurisation
07:52 d'un certain nombre de lieux de confession israélite.
07:58 Et donc, depuis ce matin, nous avons pris en charge
08:01 la protection de 44 écoles sur Paris intra-muros
08:05 et progressivement sur d'autres lieux de culte israélite.
08:10 -En quelques jours, en plus des forces de police et de gendarmerie,
08:13 plus de 10 000 militaires sont mobilisés en France,
08:16 6 000 sur Paris, une première.
08:18 -On s'est vu à Bossa Ngoa au début des opérations de jour.
08:23 -Vous êtes humiliés ?
08:25 -Le contrat que prévoient le Livre blanc
08:28 et la loi de programmation militaire indique
08:31 que nos armées soient en mesure de mobiliser,
08:34 de déployer 10 000 hommes sur le territoire national
08:37 pour protéger le territoire national en délai d'une semaine.
08:40 Nos armées l'ont fait en 3 jours. C'est remarquable.
08:43 Les 3 opérations que nous menons à l'extérieur
08:45 et l'opération que nous menons à l'intérieur,
08:48 c'est le même adversaire,
08:50 l'adversaire de la liberté et de la sécurité,
08:52 les groupes djihadistes qu'il nous faut combattre
08:55 avec une très grande détermination.
08:56 -Ce dispositif sera maintenu
08:58 avec les moyens très importants que nous mobilisons
09:01 aussi longtemps que cette menace sera avérée.
09:04 -Sur site, chaque groupe assure une surveillance pendant 24 heures.
09:08 Comme en opération extérieure,
09:12 les hommes sont équipés pour faire face à toute urgence.
09:15 Le poids du gilet pare-balles et du FAMAS, une dizaine de kilos.
09:18 Et en patrouille, un soldat peut marcher jusqu'à 30 km par jour.
09:22 -Je leur tire mon chapeau,
09:24 parce que c'est quand même pas évident d'être de garde comme ça,
09:28 24/24, même si ce relais, que ce soit la police nationale ou les militaires,
09:32 c'est fatigant, même si on est debout.
09:34 Mais voilà, chapeau à l'armée et chapeau à la police nationale.
09:37 -Une dizaine de jours après les attentats,
09:40 sur le terrain comme au centre des opérations,
09:42 le mot d'ordre est le même, préserver les troupes.
09:45 -Les hommes vont être fatigués.
09:47 Ca veut dire qu'il faut s'inscrire dans la durée,
09:50 que vous ayez une idée très précise
09:53 de l'état de fatigue, de l'état d'usure de vos hommes.
09:56 C'est dans la vigilance des gars en patrouille,
09:59 des gars de faction, des gars en déplacement,
10:01 probablement qu'on aura la bonne surprise
10:04 d'éviter une agression,
10:06 parce que la menace, elle ne baisse pas.
10:09 Tous les clignotants sont au rouge.
10:12 -Effectivement, la fatigue existe, naturellement.
10:14 Quand on fait travailler les gens en 3-8
10:17 ou alors avec des déplacements importants,
10:19 on a des unités stationnées à Brétigny.
10:22 Tous les jours, elles prennent le bus pour rejoindre Paris-Intramuros.
10:26 C'est tout un temps qu'ils ne passent pas en condition de repos.
10:30 ...
10:43 -Même si les soldats doivent rester vigilants
10:46 face aux incidents ou menaces,
10:48 l'objectif principal est atteint, protéger et rassurer la population.
10:52 ...
10:53 -Vous faites le tour par ici, le tour de la place.
10:56 Vous déplacez pas ce bâtiment.
10:59 -Il y a des gens qui rentrent et qui sortent.
11:01 Il faut que ça se ferme.
11:03 Il faut aller vérifier, parce qu'il y a beaucoup de passages.
11:06 -Souvent, les gens sont surpris.
11:08 Ils nous disent bonjour, qu'ils sont contents de nous voir.
11:11 Ça rassure. On a des petits cadeaux.
11:13 Ils nous ramènent à manger. Ca fait toujours plaisir.
11:16 -Ca fait 15 ans que je suis dans la réserve.
11:19 Des missions comme celle-là,
11:21 surtout que c'est la 1re fois qu'on lâche des réservistes aussi rapidement,
11:25 on est fiers d'être là.
11:27 -Lieux touristiques, institutions,
11:30 lieux de culte, gares ou aéroports,
11:33 depuis le 14 janvier,
11:34 l'armée sécurise et protège 320 sites en Ile-de-France.
11:38 Nom de code de l'opération,
11:40 Sentinelle.
11:41 ...
11:57 ...
12:10 [Bruit de l'espace]