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Transcription
00:00 loin avec notre invité Fabio d'Andrea.
00:01 Bonjour et merci de répondre à France 24.
00:03 Vous êtes directeur de recherche au CNRS,
00:05 directeur également adjoint du laboratoire de météorologie
00:08 dynamique à l'École normale supérieure.
00:10 On a bien compris, on est en plein dans le réchauffement
00:13 climatique et le pire est donc à venir, c'est ça ?
00:15 C'est ça.
00:17 Malheureusement, on commence à voir les effets,
00:20 enfin on le voit depuis un moment déjà,
00:22 on le voit très fort cette année.
00:23 Et ça est dû aussi à la présence de phénomènes naturels
00:27 que l'OMM a bien cité.
00:29 Donc El Niño et d'autres situations qui font
00:32 que cette année, on peut la prévoir comme une
00:35 des plus chaudes.
00:36 Et le phénomène El Niño va aussi durer jusqu'à l'année prochaine.
00:40 Donc les impacts d'El Niño vont être plus forts,
00:42 surtout à l'automne et à l'hiver, donc l'année prochaine.
00:45 Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur ce phénomène
00:48 El Niño et quand est-ce qu'il va réellement commencer ?
00:51 Est-ce qu'on est déjà dans ce phénomène là au mois de juillet ?
00:54 Oui, El Niño a déjà commencé.
00:57 Donc si on regarde les températures de surface de la mer
01:00 dans l'océan Pacifique, on voit qu'il y a une langue
01:03 de températures plus hautes que normales,
01:05 on parle de 2, 3, 4 degrés, dans le Pacifique équatorial.
01:10 Alors c'est un phénomène qui intéresse surtout
01:13 la région Pacifique.
01:14 Les impacts ont été dits par votre reportage très bien,
01:18 mais les impacts sont particulièrement forts
01:22 à partir de l'automne et à l'hiver.
01:24 Et on prévoit normalement dans les années El Niño
01:28 des hivers plutôt doux dans le nord de l'Amérique du Nord,
01:32 dans le Canada, et plutôt des hivers pluvieux
01:36 plutôt dans la Californie, dans la partie sud
01:38 de l'Amérique du Nord.
01:41 Il y a d'autres impacts, notamment la sécheresse
01:44 dans le nord de l'Australie et dans l'Indonésie,
01:46 ce qui porte souvent aussi à des feux,
01:48 une probabilité de feux de forêt accrue.
01:52 Alors, ce phénomène étant surtout pacifique,
01:55 de la région Pacifique,
01:57 il n'a pas beaucoup d'impact dans nos régions.
02:01 En Europe, l'impact de Niño est assez limité
02:03 et probablement cette année sera dépassé
02:06 par d'autres phénomènes climatiques
02:09 qui sont plus proches et qui ont probablement
02:11 plus d'impact, notamment la température de surface
02:15 de la mer de l'Atlantique Nord,
02:17 qui est étonnément haute, à ses deux bouts d'été,
02:20 et à un point qu'on n'avait jamais vu
02:22 encore dans les enregistrements.
02:24 - Ce sont les fameuses canicules marines,
02:28 alors que les océans, on le sait,
02:30 absorbent la chaleur de la Terre.
02:32 C'est ça qui est préoccupant ?
02:34 - Tout à fait.
02:35 Les canicules sont des zones où la température
02:39 est particulièrement haute, dans des régions de l'Atlantique.
02:42 Mais aussi, si on prend l'Atlantique,
02:43 tout le bassin atlantique,
02:45 on voit que les températures sont
02:47 à un degré, un degré et demi plus haut.
02:49 Et localement, on met 3-4 degrés plus haut que normal.
02:53 La raison pour laquelle il y a cette forte chaleur,
02:56 ah oui, pardon, je ne vous ai pas répondu,
02:57 les canicules marines sont préoccupantes
03:01 parce qu'elles ont des impacts très forts
03:02 sur la biologie marine, sur toute la chaîne alimentaire,
03:07 du plantain jusqu'aux poissons.
03:10 Donc elles ont un impact écologique très fort.
03:12 À l'échelle du bassin, cette température très forte,
03:14 par contre, peut avoir des réponses climatiques
03:18 sur la météo de nos régions.
03:22 Par contre, El Niño, revenons à El Niño,
03:26 c'est surtout pacifique, mais le Pacifique est très grand.
03:28 Donc quand on calcule une température moyenne
03:31 sur le globe, l'impact de cette région
03:33 qui est très grande est fort.
03:34 Donc probablement, cette année
03:37 et probablement l'année prochaine, 2024,
03:40 à cause de l'hiver, il y a des chances
03:43 qu'il soit des années plus chaudes
03:44 de jamais enregistrées, on va voir.
03:47 Alors bien sûr, à l'origine de cette situation,
03:50 ce sont les activités humaines qui produisent du CO2.
03:55 Où est-ce qu'on en est aujourd'hui
03:57 sur ces émissions de gaz à effet de serre ?
03:59 Est-ce qu'elles se poursuivent ?
04:00 Est-ce qu'il y a des progrès dans le monde ?
04:03 Alors, les émissions ne baissent pas
04:08 autant qu'elles devraient baisser.
04:09 Si vous regardez, pour parler de la France,
04:14 le dernier rapport du Haut Conseil sur le climat
04:16 montre que la France est en train de baisser
04:20 ses émissions, mais pas au rythme nécessaire
04:23 pour faire face à ses engagements propres
04:26 de la France et aussi à faire face au fait
04:28 de réduire les émissions à zéro à l'horizon 2050.
04:34 Malheureusement, on ne va pas dans la bonne direction,
04:36 mais on a encore le temps de le faire.
04:38 Donc il faut vraiment arrêter
04:40 les émissions de gaz à effet de serre.
04:41 Et qui de la Chine, des États-Unis,
04:43 sont les plus gros pollueurs de la planète ?
04:46 Alors là, il faut regarder chaque pays séparément.
04:49 Chaque pays a son histoire,
04:50 et a son histoire économique,
04:51 et son histoire sociale et politique.
04:54 Je peux faire des commentaires,
04:56 alors que les experts de ça,
04:57 c'est plutôt des économistes et des sociologues.
05:00 Mais la Chine, ce qui est intéressant,
05:02 c'est qu'elle est en train de développer grandement
05:06 la production d'énergie renouvelable,
05:08 de toute la technologie qui va dans les énergies renouvelables.
05:12 Et en même temps,
05:13 elle augmente fortement aussi l'exploitation du charbon.
05:16 Donc en fait, la Chine est un peu le mauvais élève
05:18 et le bon élève en même temps.
05:20 Mais il ne faut pas penser trop à un pays ou à l'autre.
05:25 On est dans cette situation, on est tous ensemble,
05:28 parce que les émissions qui sont émises d'un côté
05:30 réchauffent toute la planète,
05:31 et pas seulement là où elles sont émises.
05:33 Bien sûr, merci beaucoup en tout cas Fabio d'Andrea
05:36 d'avoir répondu à nos questions sur France 24.
05:37 Je rappelle que vous êtes directeur de recherche au CNRS
05:40 C'est directeur adjoint du laboratoire de météorologie dynamique à l'ENS.

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