Anna Roy : Ma vie de maman
Être sage-femme et maman, qu’est-ce que ça donne ? C’est ce que nous a raconté Anna Roy, auteure, sage-femme et maman !
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00:00 J'ai un gros défaut en tant que mère, c'est que je suis profondément laxiste.
00:02 C'est-à-dire, je dis "Allez, vas-y, file dans ta chambre".
00:04 Ils rigolent.
00:06 Caroline ne gueule même pas pour les cheveux qui se tricent sur la tête.
00:09 Salut Lou, je m'appelle Anna Roy, je suis sage-femme et maman
00:16 et c'est de ça que je vais vous parler aujourd'hui.
00:17 Je vais vous parler de ma vie de maman parfaite.
00:20 Non mais, qui peut penser que je ne suis pas une mère parfaite ?
00:24 Non, bien sûr que je ne suis pas une mère parfaite,
00:25 mais moi j'ai le sentiment quand même d'assez bien faire le job.
00:27 Je sais que c'est très à la mode de dire qu'on est nulle, on est machin,
00:30 mais non, moi je me sens très contente de moi.
00:33 T'as deux enfants, c'est ça ?
00:34 J'ai deux garçons de 7 et 5 ans qui s'appellent Auguste et Malchior.
00:38 J'ai eu deux accouchements de rêve, alors pas tellement de rêve sur le papier,
00:41 mais parce que j'ai été super bien accompagnée par ma meilleure amie,
00:45 qui est aussi sage-femme, pratique.
00:46 Alors quand même, il y a des notes négatives, il ne faut pas charrier.
00:48 J'ai détesté la grossesse.
00:49 J'ai trouvé ça vraiment nul parce que c'était limitant,
00:51 je ne pouvais plus courir partout, je ne pouvais plus être énergique comme d'habitude.
00:54 Je ne faisais pas partie des femmes enceintes, super comme ça, à la Beyoncé.
00:57 Non, moi j'étais vraiment carpet, allongée sur le côté, donc ce n'était pas du tout génial.
01:01 J'ai été déclenchée, je ne pouvais pas être déclenchée.
01:04 J'ai eu l'accouchement péridural, péridural.
01:06 Il n'y a rien qui s'est passé comme je voulais.
01:07 Et puis quand même, la rencontre, moi la rencontre, la rencontre.
01:10 Enfin, je veux dire, il y a un nouvel être humain, c'est l'amour qui se fait chair et os.
01:14 Je veux dire, l'amour entre mon mari et moi, ça a une tête de bébé.
01:17 Attendez, c'est quand même un truc de malade.
01:19 Donc, je contemplais ça, j'étais là, c'est moi qui ai fait ça.
01:23 Je pense que j'étais une patiente assez pénible, assez emboissée, assez comme ça.
01:26 Je regardais tout, puis j'étais un peu en mode suricate, sous drogue, quoi.
01:30 J'étais tout le temps comme ça.
01:32 Puis avec mon bébé, j'étais très...
01:33 Alors moi, je n'ai pas souhaité que mon mec soit là.
01:36 L'idée de pousser devant lui, d'être dans un état, je ne sais pas, très sauvage et animal,
01:41 parce que je m'imaginais comme ça, gouchant, devant lui, ça ne m'était pas possible.
01:44 Quand j'ai une gastro, je n'ai pas envie qu'il soit là.
01:45 Là, c'est pareil.
01:46 Donc, il est allé acheter le journal.
01:47 Il est revenu et de fait, il est revenu à la première minute.
01:50 Il a eu cette vision idyllique de moi avec son fils.
01:54 Le type était allé se... Enfin, pas se maquiller, non.
01:57 Qu'est-ce que je raconte ?
01:58 Mais c'est le seul père qui lui était allé se doucher,
02:01 il est arrivé en veste, enfin, il était impeccable,
02:03 parce qu'il voulait pour son fils être suffisamment bien, quoi.
02:06 - Et toi, en tant que mère, tu es comment ?
02:07 - J'ai un gros défaut en tant que mère, c'est que je suis profondément laxiste.
02:10 Et ça, je sais que c'est très mal, mais je n'arrive pas à me corriger.
02:13 C'est-à-dire que je leur passe tout, je leur laisse tous les caprices, tout.
02:16 C'est une catastrophe.
02:17 C'est-à-dire que je dis "Allez, va-t'y, file dans ta chambre".
02:19 Bon, alors déjà, il ne me croit pas.
02:21 Il rigole.
02:22 Et puis, elle a l'imité.
02:23 "Ouais, ouais, je vais dans ma chambre".
02:25 Et puis, ils reviennent.
02:26 Bon, je ne dois pas avoir les bonnes méthodes éducatives,
02:28 mais en tout cas, chez moi, c'est la gabgi.
02:29 Caroline ne gueule même pas pour les cheveux qui se tracent sur la tête.
02:32 Ah ben, moi, j'ai eu une éducation extraordinaire.
02:34 Je faisais ce que je voulais.
02:36 C'est horrible de dire ça.
02:39 Mais j'ai eu des parents très libertaires.
02:42 Je n'ai jamais été punie, je n'ai jamais été tapée, je n'ai jamais été réprimandée.
02:47 Du coup, le problème, c'est qu'effectivement, de ça, c'est que je teste tout.
02:50 C'est-à-dire que pour croire, je teste.
02:52 Oh là là, quelle catastrophe.
02:54 [Rires]
02:56 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]