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INTERVIEW – Clémentine Vergnaud, journaliste atteinte d'un cancer à 30 ans : “Il faut que les gens comprennent ce qu'il y a derrière la maladie”

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Musique de fond utilisée dans vidéo de cette chaîne: https://www.youtube.com/channel/UCIZ8_Xpxgn_lONAp32IEJqA

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Transcription
00:00 Une voix douce, des mots justes et une franchise qui fait du bien.
00:11 Dans le podcast "Ma vie face au cancer", le journal de Clémentine, disponible sur
00:19 Français Info.
00:21 FR Depuis le 31 mai dernier, Clémentine Vernieu, journaliste à Radio France, livre un témoignage
00:29 poignant sur sa maladie.
00:31 Sa vie bascule le 15 juin 2022.
00:38 Elle ressent depuis quelque temps des douleurs sous les côtes.
00:42 Elle passe un scanner et le coupret tombe.
00:48 A bientôt 30 ans, Clémentine est atteinte d'un cholangiocarcinome, un cancer des voies
00:56 biliaires très agressif.
00:57 "Pourquoi moi ? Qu'elles sont méchantes ! Est-ce que je vais guérir ? "
01:04 Une pluie d'interrogations à laquelle elle n'ouvre pas tout de suite la réponse s'abat
01:11 alors sur la jeune femme qui ne coche.
01:13 En plus, aucun des facteurs de risque de cette rarissime pathologie.
01:17 A travers ce podcast, Clémentine Vernieu raconte, l'émotion à la gorge met parfois aussi
01:26 des sourires dans la voix, l'année qui vient de s'écouler.
01:29 L'annonce de la maladie, les traitements, la peur de la mort, les relations aux proches
01:36 et aux médecins, les moments dorés qui subsistent malgré tout.
01:39 Tout y passe et grâce à son récit, sensible, salutaire et d'une honnêteté désarmante,
01:48 la journaliste parvient à toucher tous ses auditeurs en plein cœur.
01:51 Pour Gala.fr, elle revient sur son combat quotidien contre la maladie.
01:58 Supérieure à Supérieure à Photo, Sarah Ferguson, Michel Simès, Clémentine Scellarié.
02:06 Ils ont brisé le tabou sur le cancer Gala.
02:12 FR, à travers votre podcast, vous déculpabilisez les malades qui, comme vous, ont sûrement
02:18 déjà eu envie de dire à leurs proches que leurs encouragements et leur optimisme ne
02:22 sont pas toujours les bienvenus.
02:24 C.
02:25 V.
02:26 Ce n'est pas facile à assumer.
02:30 Tout comme la jalousie que j'ai pu ressentir vis-à-vis des autres.
02:35 Mais je pense qu'à un moment, il faut que les malades arrêtent de garder ça en eux
02:40 et de culpabiliser.
02:41 On a tout à fait le droit de dire, tu es très bienveillant et je te remercie d'essayer
02:49 de m'accompagner, mais tu ne t'y prends pas de la bonne façon.
02:52 Sinon, on garde tout en nous et on vit avec cette charge mentale supplémentaire sur les
02:59 épaules, de faire comprendre à l'autre que ça ne va pas, sans le blesser.
03:03 Si est-il une contrainte et une violence en plus pour le malade, tant qu'on est mesuré
03:14 dans ses propos et qu'on reste conscient du fait que les autres veulent juste aider,
03:18 on peut dire ces choses-là.
03:19 Et j'avais envie que les auditeurs en prennent conscience.
03:24 Galah.fr En médiatisant votre combat contre le cancer, vous avez reçu beaucoup de retours,
03:34 notamment sur Twitter.
03:36 Que vous disent les gens qui vous ont écoutés ?
03:40 C.
03:41 V.
03:42 Les trois quarts des messages que je reçois sont de la part de gens malades qui me disent
03:48 merci car ils se sentent moins seuls ou qu'ils sont parvenus à dire des choses difficiles
03:52 à leur propre.
03:53 Si est-il comme une sorte de grande communauté du cancer et on se rend compte qu'on n'est
04:01 pas tout seul.
04:02 Ce partage d'expérience est très important.
04:07 Beaucoup me disent qu'ils ont ressenti les mêmes choses.
04:13 Galah.fr Diriez-vous qu'il existe encore un tabou, un malaise autour de la maladie,
04:21 quelle qu'elle soit ? C.
04:24 V.
04:25 Oui.
04:26 Il y a notamment le tabou de la maladie au travail.
04:29 La première chose que je me suis dit quand j'ai appris que je n'étais pas guérissable,
04:37 si est-il, surtout, n'est ne parle pas au travail.
04:40 Parce que j'avais peur que cela marque la fin de ma carrière.
04:45 Il y a aussi le tabou de la mort, car les gens n'osent pas en parler.
04:52 Évidemment, ce n'est pas facile de demander à une personne malade si elle va saine sortir
05:01 ou non.
05:02 Rire.
05:03 Mais chez certains, il y a encore un voile sur le sujet de la maladie.
05:08 Globalement.
05:09 Certains préfèrent occulter la question quand vous discutez, tandis que d'autres
05:16 vous apparemment à partir du moment où ils apprennent que vous êtes malade.
05:20 Galah.fr Vous n'êtes pas la seule journaliste à avoir accepté de parler de votre cancer
05:29 publiquement.
05:30 Ces derniers mois, on a aussi entendu les voix de Lori DeLostal et de Virgilia S., toutes
05:38 deux atteintes d'un cancer du sein.
05:42 C.
05:43 V.
05:44 J'admire le fait qu'elle ait pris la parole parce que c'est vraiment très important
05:48 et elles évoquent des aspects différents.
05:50 Lori a beaucoup dit qu'elle ne voulait pas être considérée comme malade au travail.
05:57 Elle a modifié sa charge de travail mais elle a continué.
06:00 C'est très intéressant ce rapport au statut et au travail lorsqu'on a un cancer.
06:07 Avec Virgilia, on voit que le meilleur peut arriver avec le pire et inversement.
06:15 Galah.fr Que dites-vous aux personnes malades qui n'osent pas partager leurs expériences,
06:23 par peur de ne pas être compris?
06:25 C.
06:26 V.
06:27 J'incite tous les gens qui sont malades et ont envie ou besoin d'aine parler à le faire.
06:33 Ce n'est pas toujours facile car il peut arriver que l'entourage ne veuille pas écouter,
06:41 mais si est-ce qu'il est important de le faire.
06:44 Il faut que les gens comprennent ce qu'il y a derrière la maladie.
06:48 Car plus on comprend, mieux on peut accompagner.
06:54 Quand on est journaliste, on a l'habitude de raconter des histoires.
07:01 On a peut-être plus de facilité à prendre du recul, à analyser et à mettre en forme
07:09 son récit de manière précise et organisée.
07:12 Mais il y a sûrement des tas de journalistes qui ont été malades et n'ont aucune envie
07:18 d'aine parler.
07:19 Cela reste de l'ordre de Bintaime et du personnel.
07:25 Gala.fr La maladie s'impose dans tous vos rapports.
07:32 Dites-vous aussi, car le regard que l'autre porte sur vous change forcément.
07:36 Appréhendiez-vous le moment d'annoncer votre cancer à votre entourage?
07:43 Clémentine Berniot Le jour même, j'ai informé mon cercle
07:47 le plus proche.
07:48 Cela m'a semblé évident.
07:49 J'ai commencé par mon conjoint et ma famille, ma mère était avec moi.
07:56 Mon père et mes soeurs n'étaient pas du tout en région parisienne.
08:02 Cela n'a pas été facile même si leurs réactions étaient assez mesurées.
08:10 Ma mère, qui avait compris en voyant les résultats des prises de sang que c'était
08:17 un cancer, les avait un peu préparées à cette hypothèse.
08:21 Dans les jours suivants, j'ai appelé mes amis les plus proches, ce qui était beaucoup
08:28 plus difficile car ils étaient parfois à peine au courant que j'avais été hospitalisée.
08:32 Je n'avais dit le moins possible parce que je ne savais absolument rien.
08:38 Les réactions ont été un peu plus compliquées à gérer.
08:44 Galah.fr Vos parents, retraités, sont très présents
08:51 à vos côtés dans ce combat.
08:53 Vous soulignez notamment le fait qu'ils sont les seuls à trouver les mots justes,
08:59 ce qui vous réconforte.
09:00 Comment vivent-ils la situation?
09:06 C.
09:07 V.
09:09 Ils vivent toujours dans les deux sèvres.
09:11 Ils ont repris une vie à peu près normale et partent faire des petits tours en camping.
09:17 Mais ils prennent mes nouvelles régulièrement et continuent de m'accompagner dans la maladie
09:25 via le podcast.
09:26 Ils lisent absolument tout ce qui est écrit dessus et sont très heureux de son succès.
09:32 Ils sont auprès de moi à chaque scanner, tous les trois mois, car ils savent que ce
09:40 sont des moments importants.
09:41 Galah.fr Vous racontez brièvement que votre compagnon
09:47 a tâtonné avant de trouver les bons mots face à votre souffrance.
09:50 C.
09:51 V.
09:52 On en a beaucoup parlé ensemble et on a fini par s'accorder sur la même dynamique.
09:59 On en discute un peu plus facilement.
10:03 J'arrive aussi à lui dire quand je trouve qu'il n'est pas dans le bon discours par
10:07 rapport à ce que je ressens, même si ça peut arriver qu'on ne voit pas les choses
10:11 de la même manière.
10:12 Évidemment, en un an, lui comme mes parents ont apprivoisé le rôle d'Aidan.
10:22 Galah.fr Qu'est-ce qui vous a convaincu de livrer
10:27 votre témoignage dans ce podcast ? C.
10:31 V.
10:32 J'avais commencé à écrire sur le sujet pour moi, donc j'étais déjà dans une
10:37 envie de partager ce que je vivais.
10:39 Être accompagné par Samuel Aslanoff, journaliste à France Info, note de la rédaction, qui
10:50 est quelqu'un de doux et précis, en qui j'avais entièrement confiance, m'a convaincu.
10:54 En rencontrant Jean-Philippe Baye, directeur de France Info, j'ai eu l'assurance que
11:02 l'idée n'était pas d'exploiter ma maladie et ma souffrance pour en faire de l'audience.
11:09 Galah.fr Le dernier épisode du podcast se termine sur
11:13 une autre assurance.
11:14 Vous déclarez avoir l'impression que l'épée de Damoclès qui pèse sur vous depuis un
11:21 an a pris un peu de hauteur et que vous pouvez envisager la suite un peu plus sereinement.
11:26 Comment allez-vous de plus ? C.
11:32 V.
11:33 Je continue ma vie telle qu'elle était lorsqu'on a mis en boîte cet épisode.
11:38 Je suis toujours sous thérapie ciblée.
11:42 Selon le dernier scanner, ça fonctionne toujours.
11:48 Je me repose beaucoup parce que la reprise du travail est en septembre prochain.
11:56 Aujourd'hui, j'essaie de me préparer au mieux pour me remettre en condition.
12:03 Ma vie face au cancer, le journal de Clémentine, un podcast en 10 épisodes à écouter sur
12:09 France Info.
12:12 FR et toutes les plateformes d'écoute.
12:26 [Musique]

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