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Après cinq nuits d'émeutes, la nuit de dimanche à lundi a été plus calme partout en France. Fodé Ndao, directeur du Club Sauvegarde de Besançon est un des médiateurs de la ville et tente de rétablir le dialogue avec les habitants ayant participé aux émeutes. 

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Transcription
00:00 Faudet, il faut dire que votre association a quatre médiateurs, dont l'activité principalement l'association le karaté, les arts martiaux et la présence dans les quartiers.
00:08 Comment ça s'est passé cette nuit à Besançon ?
00:10 Bonjour.
00:12 À Besançon, comme un peu partout, c'était aussi calme.
00:15 Très calme, comme vous le savez, les causes sont souvent très multiples.
00:20 Il y a un très bon dispositif quand même, justement, des forces de l'ordre.
00:25 Et aussi, il y a le fait que je pense qu'il faudrait qu'on puisse discuter avec les jeunes, qu'on aille sur le terrain, communiquer avec eux.
00:32 Donc ça fait partie des causes aussi.
00:35 Alors justement, c'est ce que vous faites depuis toujours, vous.
00:39 Dans ces circonstances particulières, qu'est-ce que vous leur avez dit ? Quels mots avez-vous trouvé ?
00:43 En fait, il faudrait, comme j'ai l'habitude de le dire, avoir une communication non violente.
00:49 Très important.
00:50 Les écouter.
00:51 Ne pas être dans le jugement.
00:52 Ne pas être dans le jugement des autres, ni d'ailleurs dans le jugement de soi, mais d'être dans la connaissance un peu de ces jeunes.
00:58 Et en étant dans la connaissance, on arrive à leur dire, en fin de compte,
01:01 la communication, c'est pas aller faire la violence, c'est pas aller casser.
01:06 La communication, c'est autre chose.
01:08 C'est pour ça, justement, on les invite à aller, par exemple, hier, on avait une manifestation dans la rue, c'était la Dukarn.
01:14 Bientôt, on a la journée du numérique et la caravane des pieds d'immeubles.
01:17 Donc, on essaie de leur parler de ce qui va se passer dans le quartier pour qu'ils puissent, justement, oublier et venir échanger là-bas
01:23 avec une communication non violente, avec, justement, les familles, avec nous, les médiateurs, ainsi de suite, et les associations.
01:29 Mais Faudé, est-ce qu'avec ces émeutes que l'on a vécues, ce ne fut pas plus difficile ?
01:34 Parce qu'on avait affaire à des enfants, en fait.
01:38 Des jeunes âgés parfois de 10, 12, 14 ans.
01:41 C'est plus difficile de leur faire entendre et accepter ce message raisonnable et raisonné que vous formulez.
01:48 Bien sûr, c'est beaucoup plus difficile.
01:50 Des enfants, des mineurs, etc.
01:54 Mais je pense qu'ils ont quand même une famille.
01:56 Ils ont des parents, ils ont des grands frères.
01:59 Et essayer un peu de faire des connexions avec, justement, toutes ces personnes-là.
02:04 Donc, ces mineurs-là, on sait où est-ce qu'ils habitent.
02:07 C'est la famille, c'est le quartier.
02:10 Donc, je pense que si tout le monde se lève,
02:13 essayer de communiquer avec ces jeunes, mais pas uniquement,
02:16 de tout l'environnement du jeune est concerné.
02:20 Et je pense que c'est la journée, c'est le soir et c'est tout le temps.
02:23 Donc, tout le temps, aujourd'hui sur le terrain,
02:25 sortir de nos murs pour essayer de comprendre ce qui se passe
02:28 est quelque chose, je pense, qui est très très important.
02:30 Et que chacun de nous doit le faire, même si c'est des jeunes.
02:34 Depuis vendredi, il a beaucoup été question de la responsabilité des parents.
02:37 Est-ce que vous, vous avez parlé aux parents ?
02:40 Bien sûr, ce que je viens de dire tantôt, parler aux parents,
02:44 parler aujourd'hui aux grands frères, parler un peu à tout le monde.
02:48 Et aussi leur parler des dialogues pour les populations.
02:50 J'en parlais, nous avons par exemple, bientôt, ici à Besançon,
02:53 la Rête Aventure Organisation, avec Christian Chéa et toute son équipe.
02:59 Nous avons le Centre Loisirs Jeunes de la Police Nationale.
03:01 Nous avons aujourd'hui ce phénomène où aussi,
03:04 ces jeunes en veulent un peu à la police, un peu ce jeu à venir,
03:09 on va casser la police, etc.
03:10 Mais ces dialogues population, police-population...
03:13 Vous pensez que vous pouvez arriver à faire dialoguer ces jeunes avec la police ?
03:16 On a déjà fait, on continue à le faire, à la Caravagne des Pieds et des Meubles.
03:19 Nous faisons venir, justement, la Rête Aventure Organisation,
03:23 avec des policiers bénévoles qui viennent.
03:25 Nous avons le Centre Loisirs Jeunes de la Police Nationale.
03:27 Nous faisons aujourd'hui des matchs de football.
03:29 Et je pense que cet été, sous le signe des Jeux Olympiques,
03:32 nous avons justement, en tout cas, réitéré cette initiative,
03:36 essayé de créer ces dialogues population,
03:38 qui me semblent aussi très, très, très importants.
03:41 Voilà, les choses bougent.
03:43 On sent votre espoir, votre optimisme et votre...
03:46 Votre énergie positive.
03:47 Ça fait du bien aussi.
03:49 Il faut cette énergie positive, mais il faut la vie continue.
03:54 Aujourd'hui, ce que je veux dire, c'est que c'est les relations humaines.
03:57 Et dans les relations humaines, l'humain est au cœur du projet.
04:00 Il ne faudrait pas qu'on soit dans l'extrémisation.
04:03 Et dans la communication, nous venons dans nos plateaux de télévision.
04:06 Quand les politiques parlent, essayez de sourire,
04:08 essayez de discuter.
04:09 Désaccord n'est pas désamour.
04:11 Donc, on ne peut pas être d'accord.
04:12 Mais essayez de montrer à cette jeunesse
04:14 qu'il y a justement une positive attitude.
04:18 Il faut être positif et essayer d'être dans l'amour,
04:22 malgré les difficultés,
04:23 malgré les problématiques existant aujourd'hui,
04:26 malheureusement de nos jours.

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