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Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman, est l'invité de BFMTV ce samedi, après la quatrième nuit d'émeutes en France. 

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Transcription
00:00 Mohamed Moussaoui, vous êtes président du Conseil français du culte musulman.
00:03 Merci d'être avec nous sur BFMTV.
00:05 Vous avez publié un communiqué dans lequel vous condamnez les violences,
00:10 je cite, intolérables des casseurs et des émeutiers.
00:14 D'abord, est-ce que vous pourriez nous dire quel regard vous portez sur la situation aujourd'hui ?
00:20 - Bonjour Madame. Permettez-moi d'abord de présenter mes sincères condoléances
00:26 à la maman de Naël et à ses proches qui doivent vivre des moments douloureux
00:32 et une souffrance aggravée par les événements auxquels ils assistent aujourd'hui.
00:38 Le Conseil français du culte musulman, dans un premier temps,
00:42 avait dénoncé une tentative de mettre du religieux dans un événement qui n'a rien de religieux.
00:50 Mais en citoyens responsables, nous avons estimé nécessaire de lancer des messages,
00:58 dont le premier bien sûr est un appel à l'apaisement parce que nous considérons que la violence...
01:03 - Mohamed Moussaoui, est-ce que vous pouvez, je pense que c'est important,
01:06 c'est important, est-ce que vous pouvez lancer cet appel ?
01:10 Est-ce que vous appelez au calme, dès maintenant ?
01:15 - Nous appelons évidemment au calme et à l'apaisement
01:18 parce que les violences qui se produisent aujourd'hui ne font qu'aggraver la situation
01:23 et la souffrance de notre pays.
01:25 Je pense que s'attaquer ou saccager des biens publics et privés,
01:32 avoir des blessés parmi les forces de l'ordre et parmi les jeunes,
01:36 il y a un mort, un jeune qui est mort, malheureusement, un jeune de 19 ans,
01:45 je pense que tout cela doit rappeler tout le monde à une prise de conscience
01:50 qui fait que la paix doit d'abord revenir pour permettre d'amorcer un dialogue utile et nécessaire pour nous tous.
02:02 Le Conseil français du culte musulman a également,
02:05 tout en dénonçant évidemment les violences inacceptables et intolérables des émeutiers,
02:11 alerté sur une attitude de corporatisme aveuglé par certains syndicats de police
02:21 qui jettent malheureusement de l'huile sur le feu.
02:23 - C'est-à-dire ?
02:24 - Je pense qu'au moment où nous écoutons...
02:25 - C'est-à-dire, Mohamed Abou-Sawoui, à quoi pensez-vous ?
02:27 Comment jettent-ils de l'huile sur le feu, que ce soit très concret ?
02:32 - Écoutez, il y avait un communiqué de presse diffusé par deux syndicats
02:36 dans lequel ils utilisent des termes très dangereux, de guerre civile, etc.
02:42 Je pense qu'au moment où les forces vivent dans notre pays,
02:45 appellent toutes au calme et à l'apaisement,
02:48 il n'est pas utile de jeter l'huile sur le feu et d'exacerber les tensions.
02:55 - Voilà, il y a eu un débat local de tous les côtés, Mohamed Moussaoui.
02:58 Juste une question encore, et c'est important.
03:01 Comment pensez-vous qu'on puisse contenir ces casseurs, ces émeutiers,
03:05 pour éviter cette nuit, la nuit prochaine, une nouvelle nuit de violence ?
03:10 - Écoutez, je pense que c'est là où je veux venir,
03:13 c'est que les forces de l'ordre, bien que ce syndicat ou ces deux syndicats
03:17 ont malheureusement mal exprimé leur position,
03:22 en tout cas, nous tenons à dire qu'il ne faudrait pas jeter l'opprobre
03:26 sur l'ensemble de nos forces de l'ordre,
03:28 qui risquent leur vie pour notre propre sécurité.
03:32 J'appelle les jeunes à ne pas regarder vers les forces de l'ordre
03:36 qui sont au quotidien à nos côtés, comme des ennemis,
03:40 ou des, je pense, qui sont là pour maintenir l'ordre de notre pays
03:44 et qui est bénéfique à nous tous.
03:46 J'appelle également nos gouvernants à anticiper davantage les explosions sociales.
03:55 Une explosion, elle doit être d'abord évitée avant qu'elle soit gérée.
04:01 On ne le dira jamais assez, la paix va de pair avec la justice.
04:07 Et je pense que des mesures nécessaires pour venir à un mal qui range notre pays,
04:14 parce que ce que nous observons aujourd'hui,
04:18 ce que nous vivons aujourd'hui, ce que nous avons vécu dans le passé,
04:21 c'est un symptôme d'un mal plus profond.
04:24 Et ce mal, il faut le diagnostiquer avec lucidité, sérénité
04:29 et apporter des solutions.

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