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XAVIER GENS nous parle des films d'action français et de FARANG
XAVIER GENS nous parle des films d'action français et de FARANG
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Court métrageTranscription
00:00 *bruits de tirs*
00:03 *cri de douleur*
00:07 *bruits de tirs*
00:09 Pendant des années, t'as tourné à l'étranger,
00:11 est-ce que c'est aussi parce que t'arrivais pas à faire les films que tu voulais en France ?
00:14 Y a un peu de ça, c'est-à-dire que moi je suis vraiment attiré par les univers fantastiques,
00:20 le cinéma de genre en général, et pas seulement l'horreur ou le trash,
00:24 mais aussi des choses un peu plus vers le merveilleux, comme ça peut être le cas dans Cold Skin.
00:29 J'ai eu l'opportunité, grâce à Gareth Evans, de pouvoir travailler sur Gangs of London,
00:34 de produire Papi Chad, Mounia Medhour, et c'est vrai que de partager ces deux univers complètement différents,
00:39 je me suis dit "bah tiens, je pourrais écrire un film en France qui me permette d'utiliser l'expérience que j'ai accumulée sur ces deux films".
00:45 Qu'il soit toujours mon univers, mais avec une maturité supplémentaire par rapport à mon travail de mise en scène,
00:51 et ça a donné Farang.
00:52 "Tu fais passer quelque chose pour moi et t'as ton terrain. Tu fais ton taf comme d'habitude, tu changes strictement rien."
00:57 [Bruit de moteur de voiture]
01:02 "Donc ton travail aux côtés de Gareth Evans sur Gangs of London a vraiment été déterminant en fait."
01:06 Pour la mise en scène, c'est vraiment déterminant parce qu'en fait, j'ai vu sa technicité,
01:11 j'ai vu la manière dont il préparait ses films, j'ai rencontré des techniciens incroyables là-bas,
01:15 notamment Jude Poyer, le chorégraphe de combat, l'action designer que Gareth utilise,
01:19 qui est notre action designer sur Farang.
01:23 Et c'est vrai que ça m'a permis de pouvoir, on va dire, envisager ce film à la manière de Gangs of London quelque part.
01:28 Donc finalement, l'expérience accumulée m'a permis de faire ce film-là, qui est un film français,
01:32 et de finalement amener ce savoir anglo-saxon sur une production française.
01:36 "Comment on t'explique qu'on a été longtemps à la ramasse en termes de films d'action en France ?
01:39 Est-ce que justement parce qu'on manquait de méthodologie ou qu'il y avait une certaine culture qu'on n'avait pas ?"
01:44 On a quand même fait des grands films d'action français.
01:46 Par exemple, les films de Luc Besson quand moi j'étais ado, que j'allais voir Nikita ou Léon, je trouvais ça incroyable.
01:51 Après, on va dire qu'il y a une modernité dans la manière de filmer l'action.
01:54 C'est-à-dire que ce que peuvent faire Gareth Evans, ce que peuvent faire les Hongkongais,
02:00 par exemple Choi Har, Kringolam, avec qui j'ai eu la chance d'être stagiaire,
02:03 ils avaient une manière d'appréhender l'action complètement différente.
02:05 C'est-à-dire qu'ils étaient en immersion dans l'action,
02:08 là où les anglo-saxons comme Frankenheimer, quand il faisait Ronin,
02:11 où j'avais pu faire stagiaire aussi sur ce film,
02:13 on avait une mise en scène qui était beaucoup plus distante de l'action.
02:17 C'est-à-dire qu'ils étaient beaucoup plus spectateurs,
02:18 alors que la culture asiatique permet à la mise en scène de l'action d'être en immersion.
02:24 De ne pas dynamiser l'action au montage, mais de dynamiser l'action à la mise en scène.
02:28 Et c'est complètement ce qu'a digéré Gareth Evans.
02:31 Quand il fait The Red, par exemple, il y a très peu de coupes,
02:34 tout est très enchaîné, beaucoup de chorégraphie.
02:36 Il essaye de tenir le rythme du plan le plus longtemps possible.
02:39 C'est exactement ce qu'on a essayé de faire sur Gangs of London et sur Farhang.
02:42 C'est ce qui rend le film viscéral et finalement à l'antithèse
02:44 de tous les blockbusters bourrés de numérique.
02:46 C'est ça, c'est-à-dire qu'on a essayé de faire les choses en live en permanence,
02:51 de pouvoir avoir un sentiment de plan séquence,
02:53 de se dire "essayons de limiter les coupes et de donner du rythme à la mise en scène
02:57 et pas seulement au montage".
02:58 Donc ça c'était une vraie intention et après je me suis vraiment appuyé
03:00 sur mon action designer Jude Poyer pour pouvoir appliquer cette méthode.
03:05 C'est quoi un action designer ?
03:06 C'est quelqu'un à qui vous allez dire par exemple
03:09 "je veux absolument une séquence d'action dantesque dans un ascenseur,
03:13 narrativement il doit se passer tel et tel événement pour la suite de l'histoire.
03:18 Ensuite je lui laisse une liberté créative pour me proposer ce qu'on appelle une prévise
03:22 à partir du moment où la prévise est présentée".
03:24 C'est-à-dire c'est une proposition de ce qui est censé se passer dans la bagarre
03:28 pour pas que ce soit juste de l'impro parce qu'on ne peut pas improviser.
03:31 Et à partir de là je vais lui dire "change-moi ce coup de pied,
03:34 là quand il perd le pistolet, ça serait bien qu'il récupère le pistolet un peu avant,
03:39 là ça serait bien qu'on tire dans la lampe,
03:41 là ça serait bien que quelqu'un tombe entre les grilles de l'ascenseur
03:44 et se coince le bras pendant que l'ascenseur monte,
03:47 là ça serait bien qu'on prenne un bout de verre pour taper dans la tour".
03:50 Enfin on essaye d'inventer du détail et ensuite on va vraiment dans la dentelle
03:55 de ce qui est censé se passer.
03:56 Ce qui fait qu'on a un sentiment de chaos organisé.
03:58 Nous on sait exactement ce qui se passe et le spectateur...
04:01 C'est comme de la musique, c'est-à-dire on détermine une vraie partition de l'action
04:06 avec un début, un rythme, un tempo qui nous amène à un final
04:11 qui soit éprouvant ou qui soit libérateur pour le spectateur.
04:17 - C'est qui les réalisateurs qui t'impressionnent aujourd'hui en termes d'action ?
04:20 - C'est un peu facile parce que c'est mon pote,
04:22 mais c'est Gareth Evans en thème d'action, pour moi c'est un maestro.
04:25 C'est-à-dire que c'est vraiment quelqu'un qui vit pour ça,
04:27 il a le cinéma dans le sang, c'est sa passion.
04:29 Au jour le jour il regarde des films tout le temps,
04:31 il est tout le temps en train de travailler.
04:33 C'est quelqu'un qui est absolument en immersion, en permanence dans son travail.
04:37 Et c'est vrai que pour moi c'est le plus grand metteur en scène de films d'action aujourd'hui.
04:41 J'avais eu la chance de pouvoir travailler avec lui sur son film "Avoc"
04:44 qu'il a fait avec Tom Hardy, où j'étais réalisateur de deuxième équipe
04:46 et j'ai pu le voir à l'œuvre et c'est incroyable.
04:49 Moi je me suis dit "Tiens, essayons de faire ça en France,
04:51 essayons d'amener ce genre d'expérience en France
04:53 pour pouvoir proposer une expérience un peu innovante sur notre production française".
04:59 - C'est ton premier film de genre qui sort en France depuis un certain temps.
05:02 Est-ce que ça change de faire un film pour le cinéma ou pour le streaming dans l'action ?
05:07 Est-ce qu'il y a quelque chose de différent ?
05:09 - Pas forcément, c'est-à-dire que quoi qu'il arrive,
05:11 tu vas envisager le film comme étant un film de cinéma.
05:15 C'est-à-dire que ce soit une plateforme ou une série,
05:18 parce qu'en fait même en série on envisage la mise en scène comme du cinéma.
05:21 Après c'est le temps que tu as pour faire les choses
05:23 qui détermine quel moyen de mise en scène tu vas mettre dedans.
05:26 Quand tu fais une série comme "Gangs of London",
05:28 c'est-à-dire que tu dois faire environ 3 à 4 séquences par jour.
05:32 Donc il y a des moments où il faut faire des choix assez radicaux
05:35 pour ne pas pouvoir multiplier trop les plans.
05:37 Et en même temps c'est une super école, parce que ça te permet d'aller plus vite.
05:40 Ça te permet aussi d'envisager ta mise en scène différemment.
05:42 Sur un film comme "Farang" où on n'avait finalement pas un très gros budget,
05:45 on avait le budget du film équivalent à un épisode de "Gangs of London".
05:49 Mais avec ce que j'ai pu apprendre là-bas,
05:51 il faut savoir que tu peux faire 45 secondes d'action utile
05:54 au niveau de "Gangs of London" ou au niveau de ce que peut faire "Garris Evans".
05:57 Avec Jude on se disait "Bon bah voilà, aujourd'hui on a 45 secondes à faire
06:01 pour la séquence de l'ascenseur, ça serait bien qu'elle tienne sur 2 minutes".
06:04 Donc on savait qu'il nous fallait environ 4 à 5 jours de tournage
06:07 pour pouvoir la réaliser.
06:08 Et on déterminait notre plan de travail et donc notre budget
06:11 en conséquence des enjeux qu'on avait à mettre en place dans le film.
06:15 Quel est ton rapport à la violence à l'écran ?
06:30 Parce que le film est extrêmement violent et plus on avance,
06:33 plus ça devient brutal, presque pas comique à la fin.
06:36 Mais il y a un côté grand guignol à la fin qui est très jouissif.
06:39 Moi je vais reprendre juste une phrase de Tarantino
06:41 par rapport à la violence au cinéma.
06:43 Il y a un jour une journaliste qui lui a demandé
06:45 "Pourquoi vos films sont si violents ?"
06:46 Et lui il a répondu "Because it's just fucking fun".
06:48 C'est tout.
06:49 Quand on fait du cinéma d'action, on a envie que ce soit un kiff pour le spectateur.
06:54 Et c'est vrai que la manière de traiter l'action et la violence au cinéma pour moi,
06:58 ça doit être un plaisir de spectateur.
07:01 C'est-à-dire qu'elle doit être jouissive.
07:03 C'est pas une violence répulsive ou complaisante.
07:08 Il faut que ce soit jouissif pour le spectateur.
07:10 Il y a des films comme les premiers films de Peter Jackson
07:13 où la violence était jouissive et elle allait vers l'humour.
07:16 Et donc il faut savoir que la violence au cinéma,
07:18 chez Tarantino c'est exactement ça,
07:20 elle est souvent jouissive.
07:21 C'est intéressant de la traiter de cette manière-là.
07:23 - Combien d'entraînts un film comme Farang doit faire en France
07:25 pour se juger, estimer comme un succès ?
07:28 Que la sortie en salle a été une réussite ?
07:30 - Nous le plus important c'est que le spectateur
07:32 prenne un plaisir à voir le film.
07:34 Après le succès d'un film comme Farang,
07:37 idéalement vu son budget,
07:38 ça serait qu'on arrive autour des 300 000 entrées,
07:41 ça serait fantastique.
07:42 Aujourd'hui le film s'est très bien vendu à l'international,
07:45 il commence à faire les festivals,
07:46 il a été vendu de partout.
07:48 Donc le succès du film est déjà là pour nous à l'inter.
07:51 On avait à peine terminé le film
07:53 que sur le marché de Cannes l'année dernière.
07:55 Le film s'est vendu vraiment partout
07:57 et on était encore en post-production.
07:58 On est déjà satisfait.
07:59 Aujourd'hui on voudrait que le public français
08:01 se l'approprie.
08:02 Pour moi c'est le plus important.
08:03 Ce que je veux c'est que les spectateurs se disent
08:05 "Je suis fier d'avoir un film français de cette qualité-là".
08:07 - Je trouve que le cinéma d'action change en France.
08:09 Il y a eu Balles Perdues 1 et 2 récemment,
08:11 il y a eu Haka,
08:12 il y a des réalisateurs qui essaient de proposer autre chose,
08:15 des films d'action beaucoup plus modernes
08:18 et plus immersifs comme tu disais tout à l'heure.
08:20 - Oui, il y a une vraie envie.
08:22 Il y a une génération de mecs qui ont grandi
08:24 dans les années 80, 90, 2000
08:27 où le cinéma international proposait énormément de choses.
08:30 On a grandi en étant influencé par les mangas,
08:32 par beaucoup de cultures japonaises,
08:34 beaucoup de cultures américaines.
08:35 Et à un moment donné, il faut savoir que quand on est ado
08:38 et que cette culture nous marque,
08:39 en devenant metteur en scène ou créateur de BD,
08:42 créateur de médias, tout confondu,
08:44 ces influences-là continuent de grandir en nous
08:46 et avec notre culture française, on se les réapproprie.
08:49 Et un metteur en scène comme Guillaume Pierré,
08:51 je trouve que c'est incroyable qu'il arrive à faire des films
08:53 comme Balles Perdues parce que lui, il adore tout ce qui est mécanique
08:56 et quand il le fait, on voit qu'il prend vraiment plaisir à le faire.
08:58 Et c'est un plaisir communicatif avec les spectateurs
09:00 et c'est pour ça que ces films marchent.
09:02 Je pense qu'à partir du moment où on prend plaisir à faire le film,
09:04 ça se ressent et c'est exactement ce qu'on a fait avec Farang.
09:07 On s'est vraiment amusé.
09:08 Qu'est-ce que tu penses de films comme John Wick,
09:10 la saga John Wick ou même Tyler Reggs ?
09:12 Ces films-là, pareil, ce sont des films de cascadeurs.
09:15 C'est-à-dire que les metteurs en scène qui sont derrière ces films
09:17 sont d'anciens cascadeurs, d'anciens régleurs de bagarres,
09:21 d'anciens action designers,
09:22 parce que c'est un titre qui est vraiment propre au cinéma anglo-saxon.
09:25 C'est-à-dire que c'est vraiment comme un chorégraphe de danse,
09:27 mais pour l'action, mais ça va beaucoup plus loin.
09:29 C'est-à-dire que l'action designer, il va pouvoir vous permettre de chorégraphier,
09:32 faire des propositions de mise en scène, une manière de filmer l'action.
09:36 Et ensuite, nous, on donne l'intention et eux arrivent à appliquer cette intention
09:39 avec leurs équipes de cascadeurs.
09:41 Et ces mecs comme Chad Staletski,
09:46 tu le diras toi parce que je n'arrive pas à le dire,
09:48 mais en fait, lui, son kiff, c'est de filmer de l'action.
09:51 Je crois même que c'était l'ancienne doublure de Brad Pitt dans Fight Club
09:54 et de Kenny Reeves.
09:55 En fait, il était déjà doublure de ses comédiens.
09:58 Puis lui, il a vu comment ça se passait.
10:00 Il a réglé ensuite leur cascade et derrière, il est venu avec des scripts d'action.
10:03 Il leur a proposé comme il les connaît très bien.
10:05 Ils ont accepté et il est devenu metteur en scène de ses propres histoires.
10:08 Et je trouve ça super.
10:09 C'est des belles histoires de cinéma.
10:11 Si jamais tu devais nous citer tes trois films d'action cultes, fétiches.
10:14 Tout de suite, c'est Hard Boiled de John Woo directement
10:17 parce que je trouve que c'est le maître étalon de l'action tout confondu.
10:21 Ce qu'il a fait à cette époque-là, à l'époque bénie des années 80, 90 à Hong Kong.
10:25 Il y a les plus grands films d'action de tous les temps ont été faits à cette époque-là.
10:28 Et pour moi, l'action qu'il peut y avoir dans Hard Boiled, c'est un cas d'école.
10:32 C'est vraiment extraordinaire ce qui a été fait.
10:34 Ensuite, je dirais The Red 1, The Red 2 de Gary Sevens.
10:37 Pareil, c'est des prouesses techniques hallucinantes.
10:39 Et en termes de mise en scène d'action pure, je n'ai jamais vu ça avant.
10:43 Et c'est vrai qu'il a un style et un univers qui sont complètement indépassables à mon avis aujourd'hui.
10:48 Est-ce qu'il y a une différence à filmer en France, aux Etats-Unis et en Thaïlande ?
10:51 J'imagine que c'est trois univers différents, la façon dont tout fonctionne.
10:54 Non, ce n'est pas différent.
10:57 Les équipes sont identiques.
10:59 C'est le temps de travail qui est différent, le temps d'exécution des choses.
11:03 On peut avoir les mêmes intentions d'un pays à l'autre.
11:06 J'ai pu travailler en France, en Angleterre, aux Etats-Unis, en Thaïlande, en Asie, un peu partout.
11:11 Et c'est vrai qu'à partir du moment où on a une intention de mise en scène,
11:14 qu'on arrive à la communiquer à son équipe, c'est la même chose de partout.
11:18 Et ce qui est assez marrant, finalement, c'est les différences culturelles.
11:21 C'est apprendre à respecter son équipe, quel que soit le pays où on va tourner.
11:25 Et à partir du moment où vous respectez votre équipe et que vous comprenez comment une équipe fonctionne,
11:30 vous arrivez à obtenir ce que vous voulez à chaque fois, que ce soit dans tout pays confondu.
11:35 Il n'y a pas de sacralisation d'une méthode de travail ou d'une autre.
11:39 Il y a juste, en tant que metteur en scène et en tant que chef d'équipe,
11:42 savoir respecter son équipe pour qu'il vous donne ce que vous voulez. C'est tout.
11:45 Je me souviens d'une interview de Guillaume Canet quand il avait tourné Blood Ties aux Etats-Unis.
11:48 Il disait "J'ai pas le droit de parler aux figurants, sinon d'un coup il devient acteur et il faut le payer autrement".
11:54 Je me demandais si c'était pour ça qu'il n'y avait pas des règles.
11:57 C'est un peu une légende urbaine, je pense.
11:59 Parce que finalement, je ne m'interdis pas d'aller parler aux gens sur un plateau.
12:03 Au contraire, on est humain et on peut parler à n'importe qui.
12:07 Et à un moment donné, on a le droit d'aller parler à un figurant et il ne va pas forcément devenir un rôle.
12:12 Après, on est dans des enveloppes de budget qu'il faut respecter.
12:15 Donc c'est en fonction de la demande qu'on va avoir.
12:18 Oui, ça peut arriver que si on se dit "Ce figurant-là, j'ai envie de lui donner 2-3 phrases".
12:23 À ce moment-là, parce qu'on est sur la création, c'est sur le plateau que ça se fait.
12:27 Et qu'on se dit qu'on en a besoin, on va voir notre directeur de production.
12:30 Puis on lui dit "Il n'est plus figurant, mais c'est une négociation entre le metteur en scène et la production".
12:36 Ça fait deux films que tu vas faire avec Nassim. Qu'est-ce qui fait qu'il est différent pour toi dans le paysage des acteurs français ?
12:41 Ce qui fait que Nassim est différent dans le paysage audiovisuel français, c'est qu'il a une mentalité anglo-saxonne et que c'est un énorme travailleur.
12:48 Moi, j'ai eu la chance de l'avoir sur Farang. C'est lui qui a fait la démarche de me contacter au début.
12:52 Il m'a écrit sur Instagram alors que je ne savais pas du tout.
12:55 Je n'avais pas du tout pensé à lui au début pour Farang.
12:58 Et on se voit, on se rencontre. Je lui dis en plus que le film à ce moment-là est certainement pour quelqu'un d'autre que j'avais en tête.
13:03 Cette personne n'est plus disponible et ça s'est fait dans les 15 jours.
13:07 Donc j'ai appelé Nassim et je lui ai dit "écoute, c'est le Mechtoub, est-ce que tu veux faire le film avec moi ?"
13:12 Il était sur le film d'Olivier Marshall "Overdose".
13:14 Il a tout de suite dit oui et là on a commencé la préparation.
13:18 Le film a démarré sa pré en novembre 2021. On a tourné trois mois plus tard et on s'était rencontré fin octobre 2021.
13:25 Donc en fait, c'est vraiment en une semaine que ça s'est passé.
13:27 Dès que physiquement il soit prêt ? Parce que j'imagine qu'il y a une grosse préparation physique avec les combats.
13:31 Nassim, il est prêt depuis qu'il est né.
13:33 Donc en fait, on va dire que la préparation physique, il a juste un corps physiquement qui est hallucinant.
13:39 Il le travaille en permanence. Ce qui fait que quoi qu'il arrive, il est prêt pour tous les rôles et ça c'est génial.
13:44 Parce que pour ça, il a une vraie mentalité anglo-saxonne sur sa manière de se préparer physiquement.
13:49 Il est toujours prêt. Si son téléphone sonne demain, il sera prêt.
13:52 Et c'est quelqu'un qui travaille énormément, qui pousse les autres à travailler énormément aussi parce qu'il est très perfectionniste.
13:57 Et c'est génial pour un metteur en scène parce qu'il vous challenge, il vous pousse à être meilleur.
14:01 J'ai adoré l'expérience avec Nassim parce qu'il m'a poussé à me remettre en question sur des séquences,
14:06 à pousser le scénario, à pousser les lectures, à pousser le travail des chorégraphes,
14:11 à aussi remettre en question l'action quand il le fallait.
14:14 Donc il va toujours aller plus loin et il veut absolument faire toutes ces cascades lui-même.
14:17 Même si Jude, de temps en temps, il lui disait "non, non, tu ne passes pas au-dessus de la barrière là parce que tu peux te blesser"
14:22 mais il y allait quand même. Donc il se faisait un peu engueuler.
14:24 Et il y a des moments où il affronte des vrais combattants, c'est ça ?
14:27 Exactement. La scène de le combat de Boxe Tai, comme Nassim a combattu en tant que boxeur Tai,
14:34 on s'est dit "tiens, ça serait intéressant qu'on fasse un vrai combat de Boxe Tai avec des vrais champions".
14:39 Et donc Nassim est arrivé face à eux et les coups étaient réellement portés, ils y sont vraiment allés.
14:44 Et on avait notre cadreur qui était au milieu du combat et je voulais quelque chose de très immersif
14:49 et là il s'est un peu fait mal à un moment donné. Il m'a dit "ouais, ouais, il faut que..."
14:53 Mais lui il a envoyé pas mal aussi.
14:55 Donc là tu tournes ton deuxième film avec lui, qui est un film de requins.
14:58 Exactement.
14:59 Qui se passe pendant les Jeux Olympiques, c'est ça ?
15:01 Non, non, non, non, non. Alors attention, pareil c'est fake news.
15:04 Qu'est-ce qu'il y a là-dedans ?
15:06 En fait, pour moi, tout ce que je peux dire sur ce film de requins, c'est que c'est une fable écologique
15:10 qui parle de notre humanité, qui parle d'une espèce de requins en particulier
15:14 qui finalement vont être dysfonctionnelles à cause de nous.
15:17 Et Nassim joue le rôle d'un des chefs de la brigade fluviale de Paris qui va devoir gérer le problème.
15:24 C'est un film qui sortirait sur une plateforme, c'est ça ?
15:26 Oui, ça sort sur Netflix l'année prochaine, certainement avant les JO,
15:30 parce que ça se passe un peu avant les JO dans l'histoire.
15:33 Dernière question, c'est un gros challenge de faire un film de requins ?
15:35 Parce qu'il n'y en a pas beaucoup qui sont très bons vraiment.
15:38 C'est un gros challenge et en même temps c'est un genre auquel j'avais envie de me frotter
15:42 parce que "Jaws", on va dire que c'est un des films fondateurs qui m'a donné envie de raconter des histoires,
15:48 qui m'a donné envie de faire du cinéma.
15:50 Et je me suis dit "Tiens, essayons d'appréhender ce genre-là, mais pas comme de la "Shark's Exploitation",
15:57 essayons de l'appréhender vraiment comme un film catastrophe, comme un film de science-fiction presque.
16:01 Et c'est vrai que le film finalement il se rapproche plus de "The Host" ou "Aliens" que de "Jaws", c'est tout ce que je peux dire.
16:07 Merci beaucoup.
16:08 Merci à vous.
16:09 Merci.
16:11 [Cris]
16:14 [Cris]
16:16 [Rire]
16:17 [SILENCE]