Strasbourg : BlueCo, Vieira, le mercato, l'interview intégrale de Marc Keller
Marc Keller, président de Strasbourg, était l'invité exceptionnel de l'After, ce vendredi soir sur RMC. Revivez l'interview intégrale du président alsacien qui n'a éludé aucune question.
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00:00 Le Racing, qui était reparti très très bas il y a quelques années.
00:03 Bon, tout le monde connaît l'histoire, les auditeurs de Laftor connaissent l'histoire,
00:05 connaissent l'histoire de ces matchs amateurs, finalement, du Racing pour repartir.
00:09 On parlait tout à l'heure de Rahon l'Étape en arrivant dans le studio,
00:14 de passer de Rahon l'Étape à la Coupe d'Europe en quelques années.
00:16 Donc l'histoire, la renaissance du club a été rapide, belle.
00:22 Et là, maintenant, c'est une nouvelle étape avec donc un nouveau propriétaire,
00:27 un fonds d'investissement qui s'appelle Blueco, à qui donc, Marc,
00:31 vous avez vendu avec vos co-actionnaires le club.
00:36 Pourquoi et comment ça s'est passé ?
00:38 C'est une grande question avec toute une histoire de 10 ans, un conte de fées,
00:43 je trouve, puisqu'on est reparti de CFA, de CFA jusqu'en Ligue 1.
00:47 Ça a été de belles années dans le monde amateur.
00:50 Une année en CFA 2, une année en CFA, trois années en Nationale,
00:55 une année en Ligue 2 et maintenant six ans en Ligue 1.
00:58 Donc, ça a été une ascension magnifique avec un public qui a suivi,
01:03 même en National et en CFA à l'époque, des super souvenirs que vous connaissez
01:07 aussi puisque vous adorez le club.
01:09 Et c'est vrai que depuis quelques années, je disais qu'on avait atteint un petit peu le...
01:13 Après l'ascension, c'était un petit peu la pérennisation en Ligue 1.
01:18 J'avais le sentiment qu'on arrivait un petit peu au bout de ce qu'on pouvait faire
01:23 parce que nos recettes plafonnaient maintenant depuis deux ou trois ans.
01:26 Alors, les recettes d'un club de foot en Ligue 1, c'est bien sûr la billetterie.
01:29 Nous, on est plein à tous les matchs.
01:31 On est à guichet fermé.
01:32 Cette année, c'était guichet fermé à tous les matchs.
01:33 Oui, à tous les matchs.
01:34 Tout ce qui est salons, loges, tout est plein.
01:36 Les sponsors, tout est plein.
01:38 Et je trouve qu'on arrivait maintenant à un plafond de verre.
01:42 Et je pense qu'après les années d'ascension, les années aussi de pérennisation,
01:46 je pense que ce soit moi ou les actionnaires qui étaient avec moi, mes amis,
01:50 depuis deux, trois ans, on s'est dit, tiens, comment le racing peut encore
01:53 franchir une étape ?
01:55 Et pour franchir une étape,
01:57 l'arrivée du nouveau stade va nous aider.
01:59 Donc, les travaux ont commencé.
02:01 Donc, c'est des travaux pour 160 millions d'euros dont on reparlera peut-être.
02:04 Mais après, c'était soit nous, on prend des risques,
02:07 soit on fait venir des gens qui vont un peu doper tout ça.
02:12 Et c'est ce qu'on a voulu faire.
02:14 Et on s'est organisé en conséquence depuis un an et demi.
02:16 On s'est rapproché de la banque d'affaires Centerview.
02:19 On travaillait aussi à Export Value, Nicolas Blanc.
02:22 Et depuis un an et demi, on s'est mis vraiment dans un process
02:25 un peu plus sérieux pour préparer les choses, en sachant qu'on n'avait aucun stress
02:29 puisque le club est sain financièrement.
02:32 On dégage des résultats positifs chaque année.
02:33 On ne prend pas de dividendes, on les met en fonds propres.
02:37 Donc, on n'avait aucun stress, je dirais, d'urgence.
02:40 La seule chose qu'on avait en tête, c'était comment faire progresser le racing.
02:45 Voilà. Et le faire le plus juste possible pour l'avenir du club.
02:50 Est-ce que vous avez discuté avec plusieurs interlocuteurs,
02:52 plusieurs fonds d'investissement pour reprendre le club
02:54 ou il y a eu uniquement des discussions avec Blouko ?
02:56 Alors, il y a deux ans, trois ans, on avait discuté d'une manière assez proche
03:00 avec une famille allemande, mais c'était plutôt un appel entrant,
03:04 le fruit d'une relation, vraiment le hasard.
03:07 Et après, il y a eu le Covid.
03:09 Donc, pendant le Covid, bien entendu, c'était impossible d'aller plus loin
03:12 parce que quand il y a des tempêtes, je pense que le président et les dirigeants
03:17 doivent être absolument présents parce que c'est une période très difficile à traverser.
03:20 Et dès que le Covid était passé, on s'est organisé, comme je viens de le dire.
03:24 Et effectivement, on a eu une dizaine de gens intéressés.
03:28 Puis, ça s'est réduit à trois, à deux.
03:30 Et après, on s'est orienté depuis début janvier, février vers Blouko,
03:34 dont on parlera, et on s'est concentré là-dessus.
03:37 On a finalisé il y a une dizaine de jours.
03:39 Donc, ça veut dire que le racing était un club qui séduisait.
03:41 Il y avait plusieurs acheteurs potentiels.
03:44 C'est important parce que d'autres clubs français ont été dans le même cas récemment.
03:47 Le foot français attire.
03:50 Alors, je pense que l'arrivée de CWC et un peu le projet que porte Vincent Labrune
03:55 maintenant depuis deux ans, dit que le football français doit progresser.
03:59 Actuellement, on est plutôt le cinquième en Europe.
04:02 Bien sûr, la Première Ligue est largement première.
04:04 Et je pense qu'avec CWC, mais l'arrivée aussi d'autres investisseurs en Ligue 1,
04:08 les gens se disent c'est un championnat qui peut se développer.
04:11 Et c'est un peu le pari de Blouko, qui est une société avec des investisseurs importants.
04:16 Ils sont venus dans le monde du sport parce qu'ils croient au développement du sport.
04:20 Ils ont d'abord investi dans ce qu'on peut considérer aujourd'hui comme le meilleur championnat en Europe.
04:25 C'est la Première Ligue avec Chelsea, qui est une marque mondiale.
04:30 On peut dire ça comme ça.
04:31 Et ils voulaient aussi un deuxième club dans un championnat plus bas,
04:36 mais prometteur et capable de se développer.
04:38 Donc, ils voulaient venir en France et en France, effectivement, ils ont discuté avec quelques clubs.
04:44 Mais très rapidement, ils sont venus vers Strasbourg.
04:46 Ils étaient attirés, je crois, par la qualité de la ville, la qualité aussi de notre communauté des supporters,
04:51 puisque le stade est plein, c'est une ambiance formidable.
04:54 Et je crois aussi par la gestion du club où on est un club, disons, sans aucun problème.
05:00 On fait des bénéfices et l'argent qui va être amené sera utilisé pour les investissements
05:06 et pas du tout pour des dettes ou pour combler des trous.
05:09 Donc, finalement, ça a simplifié les choses.
05:11 La relation a été bonne dès le départ et l'audit simplifié, puisque on est un club où il n'y a aucune histoire.
05:17 Et donc, finalement, tout le travail des banques, des auditeurs et des juristes a été simplifié par,
05:23 je pense quand même, la qualité du club.
05:26 - C'est sûr qu'on le disait la semaine dernière, le Racing Club de Strasbourg,
05:29 ce n'est pas parce que Gilbert est là, ce n'est pas parce que vous êtes là,
05:31 mais c'est un exemple aujourd'hui dans le football français.
05:34 On voit par exemple des clubs comme Nancy, malheureusement, qui redescendent.
05:36 Si on leur demande qu'est-ce que vous voulez faire sur les dix prochaines années,
05:39 ils vont dire on veut faire comme Strasbourg.
05:40 Donc, c'est clairement un exemple.
05:42 Voilà. En plus, s'appuyer sur des entrepreneurs locaux, comme vous avez fait,
05:46 avec une fan base, comme disent les Américains, mais des supporters qui sont très présents, etc.
05:51 Tout ça, c'est bien.
05:52 Mais il y a une chose quand même, c'est que vous avez parlé de ces investisseurs qui viennent en Ligue 1.
05:56 Mais qui sont ces investisseurs et pourquoi ils viennent en Ligue 1 ?
05:59 Ça, c'est autre chose.
05:59 Parce qu'aujourd'hui, en gros, on n'est pas sur ce qui se passe en première Ligue.
06:04 On est un peu la succursale de la première Ligue,
06:06 que ce soit avec Lorient, succursale de Bornemousse, avec tout le respect que j'ai pour Bornemousse.
06:10 Très beau club, mais bon, petit club quand même.
06:13 Donc Lorient, succursale de Bornemousse.
06:15 Aujourd'hui, Strasbourg, qu'on veuille ou non, sorte de succursale de Chelsea.
06:21 Et c'est pareil pour Troyes avec Manchester City.
06:24 Et on a vu ce que ça a donné.
06:25 Donc, moi, ce que j'aimais avec Strasbourg,
06:28 c'est que c'était ce que je dis, c'est l'exemple.
06:31 C'est-à-dire que c'était des investisseurs locaux.
06:32 Alors certes, à un moment, il y a peut-être un plafond de verre et on se dit
06:35 "Ah, ça va être difficile d'aller au-dessus".
06:36 Mais est-ce que Strasbourg doit vraiment aller au-dessus ?
06:39 Est-ce que Strasbourg, comme vous avez fait l'année dernière, est-ce que ce n'est pas ça ?
06:42 - C'est vrai que même moi, j'étais surpris de voir Strasbourg racheter.
06:47 Pour moi, il n'y avait pas de problème.
06:48 Parce que tout à l'heure, vous parliez du bilan.
06:50 Mais vous avez gagné une Coupe de la Ligue en 2019.
06:52 C'était quelque chose d'assez extraordinaire, il faut le rajouter.
06:55 L'année dernière, vous faites 6-7e.
06:58 Bon, cette année, un peu plus compliqué.
06:59 Mais on n'avait pas l'impression que...
07:01 - Tu voulais qu'on joue le maintien tous les ans, en fait ?
07:03 - Non mais...
07:03 - Pardon, pardon, pardon.
07:05 - Non mais t'es à ta place, après un moment, quand t'es un club comme Strasbourg, c'est ce que je disais.
07:09 - Est-ce que le choix s'était "OK, galérer pour se maintenir tous les ans
07:13 et puis espérer pourquoi pas un coup en Coupe"
07:15 ou bien franchir un palier ?
07:16 En fait, je le schématise un peu comme ça, mais...
07:18 - Alors déjà, quel est le club, quel est l'analyse que je fais ?
07:21 Où est Strasbourg aujourd'hui ?
07:22 Je pense qu'aujourd'hui, le Racing est un club,
07:25 naturellement, je pense, avec le travail qu'on fait, entre la 8e et la 12e place.
07:29 C'est un club qui est sain financièrement, c'est un club qui est...
07:32 Le stade est plein, l'ambiance est formidable.
07:35 Moi, je demande chaque fois à l'entraîneur, chaque année,
07:38 que les gens soient contents qu'on joue bien
07:40 et qu'on soit entre la 8e et 12e place.
07:42 Voilà.
07:43 À côté de ça, quelle est l'analyse que je fais un petit peu exogène,
07:47 c'est-à-dire extérieure au club ?
07:49 La Ligue 1 est passée de 20 à 18.
07:51 Moi, j'estime que c'est un vrai changement
07:54 pour tous les clubs en dessous de la 8e place.
07:56 Pourquoi ? Ça veut dire qu'il y a un vrai risque supplémentaire chaque année.
08:00 La deuxième chose, c'est qu'il y a un changement très important
08:04 qui va arriver avec les droits internationaux à partir de 2024,
08:06 c'est que quand l'augmentation des droits internationaux va arriver,
08:10 en réalité, les droits internationaux vont être fléchés vers les clubs européens.
08:15 Ce qui veut donc dire qu'il faut être absolument dans le top 6
08:19 pour avoir l'apport de ces fonds.
08:22 Et le troisième élément très important pour moi,
08:24 ce qui n'est pas le cas en Allemagne,
08:26 c'est l'arrivée quand même massive d'investisseurs en France.
08:29 Ça veut dire que Strasbourg, dans un schéma normal,
08:33 dans un club normal, est hyper bien placé en France.
08:36 Mais avec les facteurs dont je viens de vous parler,
08:38 je pense que si on ne s'organise pas pour l'avenir,
08:40 il y a un vrai risque que dans les années qui viennent,
08:42 malgré le travail qui est fait,
08:44 on puisse à un moment donné, 8/12, un peu flirter 13/14/15
08:48 et malheureusement, à 18, il y a danger.
08:50 Alors c'est vrai, vous avez raison,
08:52 c'est un vrai changement par rapport à ce qu'on a fait dès le départ.
08:56 Quand on a repris le club, moi, j'étais rentré chez moi
08:58 quand j'avais vu le maire et le maire adjoint
09:00 et j'avais marqué sur une petite feuille blanche
09:02 trois choses que j'ai souvent répétées,
09:04 mais que j'ai respecté avec mes amis pendant dix ans.
09:07 Un, on voulait un club sain financièrement.
09:10 On pense que c'était la base d'une réussite dans la durée.
09:13 C'est de ne pas faire des trous chaque année.
09:16 La deuxième chose, on voulait une gouvernance stable et apaisée
09:19 parce que Strasbourg était considéré comme un club un peu instable.
09:23 Et moi, je voulais absolument que le président soit là,
09:25 mais que la priorité, c'est l'entraîneur et les joueurs.
09:28 On est là pour ça. On n'est pas là pour faire les malins.
09:29 On est là pour organiser le club,
09:31 pour donner les meilleurs moyens à l'entraîneur et aux joueurs.
09:34 Et le troisième point qui rejoint ce que vous disiez,
09:36 on était un club territorial.
09:38 C'est un mot très à la mode depuis quelques années.
09:41 Mais nous, à Strasbourg, on a vraiment construit le club sur cette territorialité,
09:47 c'est à dire Strasbourg, la métropole et la région Alsace.
09:50 Ça a été notre force.
09:52 Moi, je pense malgré tout qu'il faut parfois pas avoir un coup d'avance,
09:56 mais il faut penser à l'avenir.
09:57 Et je pense qu'avec les facteurs, les éléments dont je vous parlais avant,
10:01 je pense qu'il fallait réfléchir parce que, au fond de moi-même,
10:05 je pense que Strasbourg, avec la qualité de la ville,
10:08 la qualité de la métropole, la qualité de notre public,
10:11 on peut viser un peu plus haut.
10:13 Et si on cherche pas à aller un peu plus haut, à un moment donné, on prend un risque.
10:15 - Mais est-ce que, M. Keller, ça ne vous met pas une pression supplémentaire
10:19 avec ce rachat en termes de résultats ?
10:22 Parce que là, vous nous expliquez en fait que, avec ce rachat,
10:27 les performances que vous faisiez précédemment,
10:30 c'était de la surperformance par rapport à vos moyens
10:33 et que, sans ce rachat, Strasbourg pouvait aller en Ligue 2 très, très rapidement ?
10:41 - Alors, je pense que, normalement, dans une année normale,
10:45 et d'ailleurs Frédéric Antonetti, quand il a repris l'équipe,
10:48 il a terminé sur un rythme à peu près entre 58 et 60 points,
10:51 ce qui fait grosso modo entre la 8e et la 10e place.
10:55 Je pense que ça, c'est la place aujourd'hui que Strasbourg a,
10:59 en faisant un travail sérieux, avec de l'ingéniosité,
11:02 avec vraiment une unité totale, interne et externe,
11:05 qui fait la force de Strasbourg depuis 10 ans.
11:07 Mais je crois aussi qu'avec l'arrivée des investisseurs à côté,
11:10 si on n'essaie pas de s'organiser pour aller plus loin,
11:13 pour aller plus haut, on prend un risque.
11:15 Et on parlera peut-être aussi des travaux qu'on va entamer,
11:19 parce qu'il y a 160 millions de travaux qui vont arriver,
11:23 financés par les collectivités, pour rénover la Maino.
11:26 Sur ces 160 millions, nous, on va mettre à peu près 25 millions,
11:29 nous-mêmes, pour améliorer la fan zone, les loges, les bureaux.
11:33 Donc, on va investir aussi.
11:35 Et on a un retard d'investissement aussi dans les infrastructures
11:38 du centre des pros et de l'académie.
11:41 Grosso modo, on a une cinquantaine de millions
11:43 à investir dans les deux ou trois ans.
11:45 Et moi, je crois, avec mes autres actionnaires,
11:47 qui étaient mes proches depuis 10 ans,
11:50 qu'il fallait qu'on s'organise pour être prêt à assumer ça,
11:54 sans obéir l'ambition sportive.
11:56 Et on a estimé que par rapport aux éléments dont je vous parlais,
11:59 et ces éléments-là, qu'il fallait qu'on s'organise
12:01 pour se préparer aux années qui arrivent,
12:03 qui vont être aussi difficiles en termes d'investissement.
12:06 - Marc, est-ce qu'on peut connaître le prix de vente ?
12:08 - Non, mais par contre, vous verrez très rapidement
12:12 qu'il y aura de vrais investissements dans l'équipe Une,
12:15 dans l'académie, aussi autour du club.
12:19 - On va reparler mercato tout à l'heure.
12:20 L'équipe a donné un info, a dit oui à une enveloppe de 25 millions.
12:24 - Ce n'est pas le chiffre qui est juste.
12:26 - Mais quand... C'est peut-être la pub, je ne sais pas, mais...
12:30 - Une dernière à prendre.
12:31 - Quand vous parlez, c'est rassurant,
12:33 et je pense que ça doit être rassurant
12:34 pour les nombreux supporters strasbourgeois qui nous écoutent.
12:37 Mais vous dites encore "nous" ou "on",
12:39 ça veut dire que vous êtes encore là comme investisseur
12:42 ou vous êtes là comme président ?
12:43 - Alors moi, j'ai été président, quelque part propriétaire,
12:47 parce que j'étais l'actoneur principal,
12:49 mais j'étais avec une douzaine d'amis, chefs d'entreprises locaux,
12:53 et on a été unis du début à la fin.
12:57 Gilbert les connaît, ambiance formidable.
13:00 Et malgré... Parce que tout le monde dit que Strasbourg a progressé, oui,
13:03 mais on a traversé aussi plusieurs crises depuis 11 ans de résultats,
13:06 parce que le club de foot, c'est ça.
13:08 Mais on a chaque fois su trouver les solutions
13:10 pour traverser ces périodes difficiles,
13:11 grâce à l'unité qui était la nôtre, en interne et en externe.
13:15 Maintenant, c'est vrai, on a tout vendu.
13:16 On a vendu 100%.
13:17 - Vous avez vendu 100% ? - C'est très clair.
13:19 Maintenant, pourquoi on a choisi Blouko ?
13:21 Je pense que c'est important de comprendre.
13:23 On cherchait des gens avec des moyens importants.
13:25 On cherchait des gens aussi capables d'investir dans le club,
13:29 sans forcément avoir recours à la dette.
13:31 Eux, ils le font avec leur capital.
13:33 Mais surtout des gens qui s'appuient sur la base du travail
13:37 qui a été fait depuis 11 ans,
13:39 que ce soit au niveau des dirigeants, et donc de moi,
13:41 mais aussi des salariés.
13:43 Et l'équipe proche qui est autour de moi depuis 7, 8, 10 ans,
13:47 ce sont des gens qui ont été maintenant renouvelés, qui vont rester,
13:51 parce que l'idée de Blouko, bien sûr que je partage,
13:54 sinon on n'aurait pas vendu,
13:55 c'est d'essayer de partir sur la base qu'on a faite,
13:58 qui est une base très sérieuse,
14:00 et avoir un peu plus de moyens pour viser un peu plus haut.
14:03 Je crois même savoir que Blouko a dit
14:05 "on vient, si Marc Keller reste".
14:08 C'est vrai, ça ?
14:08 C'était mieux.
14:09 C'était mieux, mais disons, je crois qu'on a trouvé des gens
14:14 qui ont une volonté d'investir,
14:17 qui ont une volonté de s'appuyer sur ce qui a fait la force du club.
14:22 Donc moi, je reste président.
14:24 Maintenant, c'est vrai qu'il y a des actionnaires au-dessus de moi,
14:27 évidemment, avec qui je dois m'entendre et travailler,
14:30 mais ils ont le même objectif que moi,
14:32 c'est faire progresser le club.
14:34 Et c'est ça l'équilibre qu'on essaie de trouver maintenant.
14:36 Justement, quel va être maintenant le circuit un peu de décision ?
14:38 Par exemple, aujourd'hui, on cherche un coach,
14:41 il va y avoir le mercato, qui décide ?
14:43 Est-ce que c'est Marc Keller uniquement ?
14:45 Est-ce qu'il y a quelqu'un qui intervient ?
14:46 Comment ça fonctionne maintenant ?
14:48 Alors déjà, comment ça fonctionnait avant,
14:50 Georges Hitberb ?
14:51 Avant, bien sûr, moi, j'étais le président actionnaire principal.
14:53 Donc à la fin, c'est moi qui tranchais.
14:56 Sur 90% des décisions habituelles dans un club,
15:01 je pouvais les prendre tout seul.
15:03 Et pour les décisions très importantes,
15:04 je m'appuyais toujours sur deux, trois actionnaires proches.
15:07 C'était Marc Guindorff, Pierre Schmitt, Christian Rotaquer notamment.
15:12 Et notamment pour les décisions d'entraîneur.
15:14 Par exemple, quand je rencontrais un entraîneur,
15:16 j'avais toujours deux actionnaires éloïques désirés avec moi
15:20 pour avoir un peu de recul,
15:21 pour ne pas être seul dans la décision,
15:22 même si c'est moi qui tranchais.
15:24 Et quand on était à peu près d'accord sur l'analyse,
15:29 la décision était très facile.
15:31 Aujourd'hui, je suis président,
15:33 mais il y a des actionnaires aux États-Unis.
15:36 Donc là, pour moi, pour l'instant, il n'y a rien qui change.
15:41 Les dossiers sont menés depuis Strasbourg,
15:43 mais bien évidemment, quand on choisira l'entraîneur,
15:46 j'aurai une discussion avec les propriétaires aux États-Unis,
15:51 comme je l'ai fait avec Frédéric Antonetti.
15:54 Et pour moi, c'est assez fluide pour l'instant.
15:56 Mais les décisions, je reste président
15:58 et c'est moi qui porte le projet et le travail.
16:02 Mais évidemment, j'en discute aussi avec les propriétaires.
16:05 Vous avez parlé des actionnaires qui sont aux États-Unis.
16:08 On ne peut pas ne pas vous parler de ce qui s'est passé
16:10 sur les six derniers mois
16:11 et la catastrophe monumentale qu'a été Chelsea
16:14 quand même depuis la reprise.
16:17 Franchement, je pense qu'on ne peut pas faire pire
16:19 de ce qu'ils ont fait qu'en termes de contrat.
16:22 - Quatrième coach en un an.
16:23 - Oui, quatrième coach en un an,
16:24 pire place de Chelsea depuis,
16:27 des très bons joueurs qu'ils ont pris,
16:29 avec un recrutement qui n'a ni queue ni tête,
16:31 avec un empilement de joueurs.
16:33 Donc au final, alors OK, peut-être qu'ils ont appris, je l'espère,
16:36 mais forcément, un club exemple en France,
16:39 ultra bien géré, qui fait des bénéfices,
16:42 qui est dans son territoire, qui est vendu.
16:45 Après, celui qui a joué au casino pendant 12 mois en première ligue,
16:49 et pour le coup, c'était au vu de tout le monde,
16:51 parce que vous avez dit que c'est le plus grand championnat d'Europe.
16:53 Je pense que c'est le plus grand championnat du monde.
16:54 Je ne sais même pas si dans l'histoire, il y en a eu un aussi puissant
16:57 et aussi intéressant à suivre.
16:59 Mais forcément, moi, je ne suis pas supporter de Strasbourg,
17:02 mais voilà, on suit le club,
17:04 on apprécie ce que vous avez fait.
17:06 Ça fait un peu peur quand même.
17:07 Alors, Kevin, vous êtes maintenant directeur sportif.
17:10 Voilà.
17:11 Donc, vous verrez, moi, je suis dirigeant depuis 22 ans.
17:15 J'ai appris la patience.
17:16 Moi, je ne peux pas juger ce qui s'est passé à Chelsea,
17:19 parce que un, je n'y étais pas,
17:20 mais deux, il faut laisser du temps aux gens pour gérer.
17:23 Ce qui est sûr, la différence quand même entre Chelsea et Strasbourg,
17:26 c'est que Chelsea a eu beaucoup de mouvements,
17:29 même pas seulement dans le sportif, aussi dans l'administratif.
17:32 Chez nous, à Strasbourg, les propriétaires américains,
17:37 s'appuient sur moi et sur les gens qui sont autour de moi
17:40 et on forme une équipe, disons, je pense,
17:44 assez compétente quand même depuis 10 ans, fidèle et qui connaît le club.
17:47 Donc, ça, c'est l'idée de Blouko, c'est de travailler ensemble.
17:51 Est-ce qu'ils vous ont dit, on ne veut pas faire la même chose qu'à Chelsea ?
17:54 Alors, on ne parle pas comme ça.
17:55 En tous les cas, ils veulent s'appuyer sur les bases du club.
17:59 Les bases du club depuis 10 ans, c'est la gestion qu'on a eue,
18:03 qui est arrivée un peu au plafond, c'est ce que je disais.
18:05 Et c'est là où on veut, entre guillemets, utiliser un petit peu plus de moyens
18:10 pour améliorer un petit peu notre ranking.
18:12 - Moi, ma crainte, monsieur Keller, avant la pub, je voulais vous en parler,
18:15 c'est la cohabitation entre monsieur Keller et Blouko.
18:19 Parce que les exemples en Ligue 1 sur les dernières années ne sont pas rassurants.
18:24 On nous avait dit John Textor et Ola, ça allait marcher, ça a pété au bout de quoi ?
18:28 Six mois ?
18:30 - Oui, un peu moins d'un an.
18:31 - Oui, un peu moins d'un an.
18:32 River, Ineos, la même chose.
18:36 Est-ce qu'aujourd'hui, s'il y a une décision qui ne va pas dans leur sens,
18:40 est-ce que ça peut faire comme ces clubs que je viens de citer ?
18:44 Et ça, ce sera quand même problématique pour Strasbourg,
18:46 parce que vous avez travaillé, même si vous avez fait des erreurs en 10 ans,
18:49 mais vous avez fait un travail remarquable.
18:52 Vous connaissez parfaitement ce club.
18:53 Et si c'est Blouko qui récupère ce club totalement,
18:58 moi sincèrement, je me mets à la place des supporters et même en tant qu'observateur,
19:01 ça m'inquiète un peu.
19:02 - Alors, l'idée, on les a choisis et eux, ils nous ont choisis.
19:09 C'est quand même nous qui avons pressé sur le bouton et notamment moi
19:12 et les autres actionnaires.
19:13 Et eux ont choisi Strasbourg pour le potentiel, pour la ville et pour la gestion du club.
19:18 Donc, je pense qu'on a a priori le même objectif,
19:21 c'est d'arriver à faire progresser notre club, qui est un club extrêmement sérieux,
19:26 un club avec un public exceptionnel, avec beaucoup d'investissements qui vont arriver.
19:30 Donc, je pense qu'on a la même vision.
19:32 Maintenant, on vient de commencer, en tous les cas sur les 15 derniers jours.
19:38 Je trouve que ça me paraît assez fluide.
19:39 Maintenant, vous avez raison, on va apprendre à se connaître.
19:42 Ça fait six mois quand même que moi, j'ai des discussions vraiment très,
19:45 très régulières avec les propriétaires.
19:48 Mais encore une fois, déjà là, depuis 10 jours, ils ne sont pas à Strasbourg.
19:53 La délégation, je l'ai pour travailler avec, bien entendu,
19:57 c'est un certain nombre de décisions, des discussions que je devrais avoir
20:01 quand on a un propriétaire.
20:04 - Et vous, votre état d'esprit ?
20:05 Parce que j'ai beaucoup de messages de supporters strasbourgeois.
20:08 Vous avez encore la dalle ?
20:09 Vous voulez continuer à travailler durablement avec des moyens à Strasbourg ?
20:15 Ou comment dire, ce nouvel investissement peut aussi être un message en disant
20:22 peut-être que Markelère, si ça se passe mal dans six mois, un an,
20:26 il y a des grosses rumeurs sur la FFF, etc.
20:28 Moi, j'aimerais bien que vous nous rassurez là-dessus.
20:31 - Non mais Walid, ce qui va se passer dans six mois, dans un an, dans trois ans,
20:34 même pour vous, on ne peut pas savoir.
20:35 - Oui, bien évidemment.
20:36 - Ma volonté, c'était un peu mon bébé depuis 11 ans.
20:40 Pour moi, quand on vend le club, il y a de l'émotion parce que,
20:46 quelque part, on a une histoire formidable.
20:48 Il y a aussi de la fierté par rapport au chemin parcouru.
20:51 Mais il y a pour moi aussi une grande responsabilité.
20:53 Pour moi, même si je ne suis plus le propriétaire,
20:56 que le club continue à grandir.
20:58 Donc, ma responsabilité, je l'apporte.
21:01 Je veux que cet assemblage entre la tradition locale,
21:07 mais aussi des moyens plus importants, réussissent.
21:10 Moi, c'est ce que j'ai envie.
21:12 J'aime ma ville, j'aime mon club.
21:15 Je pense que Strasbourg peut aller un peu plus haut.
21:17 J'ai envie que Strasbourg aille un peu plus haut.
21:19 Donc, il faut réussir cet équilibre.
21:22 Et je comprends vos remarques, les vôtres, mais celle de Kevin aussi.
21:27 Il faut bien réussir cet assemblage.
21:30 Mais la volonté des propriétaires et de la mienne,
21:34 et des gens qui sont avec moi,
21:36 c'est de continuer à faire grandir le club ensemble.
21:38 - En gros, ils ont racheté la voiture, mais ils gardent le pilote.
21:42 - C'est bien résumé.
21:44 Et ils vont mettre un peu plus d'essence.
21:45 - Ils vont mettre un peu plus de chevaux.
21:47 - Justement, parce que tu parlais de Textor.
21:49 Il faut préciser quand même que Blouko, c'est une situation tout à fait différente.
21:52 On parle de l'émanation d'un fonds d'investissement,
21:55 un des fonds d'investissement les plus riches au monde.
21:57 - Alors, Blouko, Gilbert, c'est une société qui a plusieurs actionnaires.
22:02 L'actionnaire le plus important, c'est le fonds d'investissement Clearlake,
22:06 qui est un fonds parmi les 10 ou 15 premiers dans le monde
22:11 et qui a à peu près 80 milliards d'actifs investis dans le monde entier.
22:15 Il y a trois autres actionnaires très présents.
22:20 C'est Todd Bully, qui est le président de Chelsea.
22:24 Il y a Mark Valter, qui est un autre milliardaire américain.
22:27 Et Todd Bully et Mark Valter sont d'ailleurs propriétaires des Dodgers.
22:31 C'est le club de baseball à Los Angeles et copropriétaires aussi des Lakers.
22:36 Et le quatrième personnage, homme de Blouko, c'est un Suisse qui, d'ailleurs,
22:42 parle très bien français, un monsieur de 86 ans que j'ai rencontré,
22:45 qui s'appelle Hans-Jörg Wyss, mais qui vit à Boston
22:48 et qui fait partie de Blouko, cette société qui a été créée pour investir dans le monde du sport.
22:54 Voilà. Donc, ça, c'est les gens avec qui je discute en direct.
22:59 - C'est vous qui avez destiné du coup Blouko ?
23:02 - Ben disons, c'est... - J'ai clin d'œil.
23:05 - D'ailleurs, ça ne vous a pas échappé, on dit club frère.
23:09 On est les frérots de Chelsea. - Vous êtes le petit frérot.
23:12 - Non, alors pourquoi ? C'est une traduction anglaise.
23:16 On dit plutôt, en anglais, on dit "sister club", c'est-à-dire qu'on a le même actionnaire,
23:21 mais c'est deux clubs qui ont des gestions indépendantes et autonomes, avec le même actionnaire.
23:26 - Donc là, pour être clair, par rapport à ce que tu disais, Walid,
23:29 là, il n'y aura pas de problème de monétisation à la DNCG, par exemple, a priori.
23:32 - Mais non, et... - Et en cas de qualification en Coupe d'Europe,
23:36 est-ce qu'il peut y avoir le problème ou pas ? - Alors... - Comme Toulouse.
23:39 - Alors là, comme Toulouse, là, vous abordez un peu la problématique, Kevin, de la multipropriété,
23:44 alors qui était quand même, pour moi, un phénomène qui se développe de plus en plus en Europe depuis quelques années.
23:50 - Je ne sais pas si c'est... - Alors, je ne sais pas non plus, moi, je n'ai pas d'avis tranché.
23:55 En tous les cas, la difficulté pour analyser ce modèle-là de multipropriété,
23:59 c'est qu'il n'y a pas de modèle standard, très clairement.
24:02 Ce que Manchester City fait avec trois et une dizaine de clubs
24:05 n'est pas la même chose que ce que Red Bull fait avec Leipzig et Salzburg.
24:09 C'est très clair. Après, vous avez raison, c'est que pour l'instant,
24:13 la réglementation de l'UEFA peut poser problème,
24:17 puisqu'aujourd'hui, il y a des clubs de Champions League qui peuvent être reversés en Europa League.
24:22 Ça peut poser problème. A partir de 2024, dans le nouveau format, les reversements n'auront plus lieu.
24:28 Mais vous abordez un sujet central, c'est que l'UEFA, et notamment M. Seferin, son président,
24:34 avec ses équipes, devront réfléchir pour faire probablement évoluer un petit peu la réglementation,
24:38 puisque le mouvement, il est quand même assez fort.
24:41 Avant de parler du futur coach, que s'est-il passé avec Fred Antonetti ?
24:46 Pourquoi n'est-il plus aujourd'hui l'entraîneur du Racing ?
24:49 Alors Fred Antonetti, déjà, c'est un très grand plaisir de travailler avec lui.
24:53 Je l'avais rencontré justement avec mes deux amis actionnaires et Loïc Désiré au mois de janvier,
24:59 quand on était en difficulté. Et je l'avais rencontré à Paris.
25:03 Et c'est un très bon rendez-vous.
25:06 J'avais failli travailler avec lui quand j'étais déjà à Monaco à l'époque.
25:08 Ça ne s'est pas fait, il est parti à Rennes.
25:10 Et il m'avait fait deux remarques qui ont été pour moi, décisives dans le choix.
25:16 Un, j'ai senti quelqu'un de très revanchard.
25:20 La descente avec Metz lui a fait très mal.
25:23 Il n'en voulait pas d'ailleurs au dirigeant de Metz, mais pour lui, c'était vraiment un déchirement.
25:28 Donc j'ai senti quelqu'un qui avait la niaque pour montrer qu'il avait encore les qualités.
25:33 Et la deuxième remarque qu'il m'a faite, qui m'avait fait basculer, s'il fallait changer entre guillemets,
25:39 il m'a dit Marc qu'avec cette équipe, si on descend, il restait 15 matchs, je me sentirais responsable.
25:45 La seule chose qui peut empêcher le maintien, c'est des blessures de joueurs.
25:50 Mais si l'équipe ne bouge pas, on va se maintenir.
25:55 Et je trouve qu'il a amené de l'enthousiasme, de la rigueur et une énergie quand même très, très forte pendant 15 matchs.
26:03 Et d'ailleurs, il a terminé la saison, il était vraiment fatigué parce qu'il a tout donné.
26:09 Pendant trois mois, il vivait à l'hôtel et il venait au stade.
26:13 Et d'ailleurs, plusieurs fois, pour vous le confirmer, je l'appelais parfois le soir ou le week-end, je lui disais Fred, viens manger à la maison, ça va te changer.
26:20 Non, non Marc, je suis dans mon truc, je regarde un match.
26:24 Il était focus sur ce maintien et je trouve que le travail qu'il a fait était magnifique.
26:32 Alors après, pourquoi on a changé entre guillemets ?
26:35 Je trouve qu'entre l'usure de cette saison et un nouveau projet qui commence, dans la discussion avec lui,
26:41 on est arrivé à la même conclusion que c'était peut être bien de s'arrêter sur une grande victoire plutôt que de commencer peut être moyennement la suite.
26:51 Et on a une discussion très franche qui ne change en rien nos rapports.
26:55 Et je trouve qu'il a fait un travail remarquable.
26:58 Et moi, je lui souhaite bonne chance parce que je pense qu'il peut encore travailler.
27:01 Mais on a décidé de faire ça ensemble et je pense que c'est la bonne décision.
27:04 Ça veut dire qu'il ne voulait pas s'accrocher ?
27:06 Non, je pense que dans comme un accord, je trouve qu'il a tout donné.
27:11 Il perdait aussi d'ailleurs Benoît Tavenoud qui a rejoint l'entraîneur de Dijon, qui était son entraîneur adjoint très important.
27:19 Et on a estimé aussi qu'avec le changement, avec l'énergie qu'il a mis dedans pour ce nouveau projet qui commençait,
27:27 c'était peut être mieux d'arrêter là ensemble.
27:29 Et c'est ce qu'on a fait.
27:30 Ça veut dire que s'il n'y avait pas eu le rachat, il serait peut être toujours l'entraîneur de Strasbourg ?
27:34 Peut être, peut être pas.
27:37 En tous les cas, la volonté, la mienne, oui.
27:39 Mais après, il fallait bien sûr se discuter, se reposer parce que encore une fois, il a mis toute son énergie dans ces trois mois.
27:47 C'était impressionnant et d'ailleurs, les résultats, il les a transformés.
27:50 Monsieur Keller, je voulais moi revenir sur la saison écoulée.
27:53 Oui, très compliqué.
27:54 On a eu la chance de recevoir Julien Stéphane dans Génération After.
27:58 Je voulais avoir votre analyse sur cette saison là.
28:02 Moi, je pensais vraiment qu'après la saison dernière, vous avez fait une très, très belle saison.
28:06 Vous alliez capitaliser dessus, que ce soit avec le coach ou avec l'entraîneur.
28:10 On n'a pas tout compris d'un oeil extérieur sur Strasbourg.
28:13 Stéphane derrière le scorné, puis après Antonetti, le recrutement.
28:17 Est ce que vous, vous pouvez nous apporter quelques détails sur cette saison ?
28:22 Wally, je vais vous donner mon analyse.
28:24 On est sorti d'une première saison avec Julien.
28:27 On a terminé sixième, c'est une très belle saison.
28:30 Arrive la deuxième saison avec deux joueurs qui devaient partir.
28:36 C'est Alexander Djikou et Ludovic Ajorc à qui on avait donné des bons de sortie.
28:41 Ça ne s'est pas fait.
28:42 Autrement dit, on peut dire que l'effectif a quasiment pas bougé.
28:47 On avait aussi pour 40 millions d'offres au Mercato de juin et juillet l'année dernière.
28:53 Et on a décidé avec l'entraîneur et Loïc Désiré de ne pas vendre
28:57 parce qu'on pensait qu'il fallait avoir absolument la meilleure équipe possible
28:59 dans une année un peu incertaine, puisqu'il y avait quatre descentes.
29:03 Et malheureusement, je pense que l'année a mal commencé.
29:06 Il y avait peut être un petit peu, peut être un relâchement.
29:09 Je pense qu'il y a eu quelques blessures malheureuses.
29:13 Je pense notamment à celle d'Ajorc qui a été blessée au thorax pendant deux mois.
29:17 Quelques décisions aussi qui ont été un petit peu malheureuses.
29:21 Et finalement, l'équipe a perdu confiance.
29:24 Et après, s'est rajoutée aussi cette Coupe du Monde qui a stoppé un peu la saison au mois d'octobre, novembre.
29:29 Donc, on s'est retrouvé dans une crise qu'on n'attendait pas.
29:32 Très clairement, je pense que l'effectif était là.
29:35 Mais entre les blessures, entre les méformes et entre la crise de confiance,
29:39 à un moment donné, moi, mais évidemment aussi avec les gens qui me sont proches,
29:45 on a dû prendre une décision. Au bout de 17 matchs, on avait 11 points.
29:49 Donc, se séparer de l'entraîneur était une décision.
29:52 On avait aussi un staff en crise, il ne s'entendait plus avec son adjoint.
29:54 Je ne vais pas rentrer là-dedans. Il y avait aussi quelques soucis.
29:58 Je trouve ça un peu malheureux, mais voilà.
30:00 En tous les cas, décision, je l'ai prise, je pense, en janvier.
30:05 Et il y avait 11 points au bout de 17 matchs. Donc, la saison était très compromise.
30:10 Mathieu Lescornet a pris la suite pour quelques matchs.
30:13 Il a eu d'ailleurs de meilleurs résultats, Mathieu.
30:16 Et au bout de cinq ou six matchs avec Mathieu, malgré le renouveau,
30:22 moi, j'avais l'intime conviction, et ça, c'était vraiment personnel,
30:27 que par rapport à notre situation de points, il fallait amener...
30:32 Et pourtant, Mathieu a été très bien.
30:34 Mais vu la situation qui était vraiment très dangereuse,
30:37 je pensais qu'il fallait un homme d'expérience.
30:39 Et le rendez-vous avec Fred Antonetti nous a et m'a convaincu.
30:44 Je pensais qu'il fallait de l'expérience parce que ça allait se jouer peut-être à un ou deux points près.
30:48 Je pensais que ce serait même plus juste.
30:50 - Alors, attend, il faut qu'on parle de la suite.
30:51 Je te coupe parce que le temps passe vite.
30:53 Bon, et maintenant, est-ce que le futur coach du Racing sera Patrick Vieira ?
30:57 - Alors, nous cherchons un entraîneur, mon cher Gilbert.
31:00 Je ne ferai pas d'annonce ce soir.
31:02 - On n'a pas l'exclu ce soir ?
31:03 - Non, pas d'exclu. On espère...
31:05 - Pas ce soir.
31:05 - Pas ce soir. On espère...
31:10 J'espère finaliser ce dossier-là d'ici dimanche,
31:14 parce qu'à Strasbourg, on a eu beaucoup de choses cette année à gérer.
31:17 Et moi, j'aime bien avancer, disons méthodiquement, un dossier après l'autre.
31:20 Là, c'est le dossier de l'entraîneur qui nous prend du temps,
31:23 parce qu'il faut bien réfléchir, il faut rencontrer des gens, il faut discuter.
31:28 Donc, on ne fera pas d'annonce ce soir, mais j'espère que d'ici dimanche, le dossier sera réglé.
31:32 - La reprise, c'est lundi.
31:33 - Lundi. Et Patrick Vieira fait partie, bien sûr, de notre shortlist.
31:38 - J'ai une question, parce que moi, à mon petit niveau,
31:41 quand on choisit un entraîneur, vous avez parlé de cases pour choisir un propriétaire,
31:47 et c'est un peu pareil pour un entraîneur.
31:49 Quelles sont les cases que vous voulez cocher en ce qui concerne le futur entraîneur du Racing Club ?
31:54 - Champion du monde, plutôt grand, expérience en première ligue.
31:59 Alors, nous, à Strasbourg, je pense qu'il faut quand même un entraîneur qui parle français.
32:05 Il y a certains clubs qui vont vers des entraîneurs étrangers.
32:08 Peut-être qu'on le fera un jour, mais je pense qu'aujourd'hui,
32:12 on a un effectif plutôt orienté vers des joueurs français.
32:17 Je pense qu'il faut aussi un entraîneur qui parle anglais, peut-être.
32:20 Alors, j'arrive à ça, qui parle français, qui puisse parler maintenant les langues,
32:26 parce que tout doucement, on va quand même recruter aussi un peu plus à l'étranger.
32:31 Je pense à un entraîneur qui a déjà une expérience solide.
32:37 Je pense notamment avec les jeunes et une expérience solide avec une équipe lune.
32:42 En l'occurrence, il a l'expérience.
32:45 Donc, c'est un peu ces critères.
32:46 Et après, moi, je crois aussi, mais Kevin, vous serez confronté à ça
32:50 quand vous allez faire des choix dans votre club aussi.
32:53 Moi, j'attache beaucoup d'importance à l'équilibre de travail,
32:58 pas seulement avec moi, mais avec Loïc Désiré et Kader Mangan.
33:01 Loïc Désiré, c'est le patron du recrutement.
33:02 C'est un homme très important chez nous.
33:04 Je veux absolument que ces deux personnes s'entendent.
33:07 Et je le dis souvent, à Loïc, je le dis souvent, ça fait 10 ans qu'on travaille ensemble.
33:11 Si t'es trop copain avec l'entraîneur, c'est pas bien.
33:15 Si tu t'entends pas avec l'entraîneur, c'est pas bien.
33:17 Je veux dire qu'il faut un rapport cordiaux, honnête.
33:22 On se dit les choses et on est là pour faire progresser le club.
33:25 Et donc aussi un entraîneur qui s'intègre dans notre organisation,
33:28 puisque comme on l'a dit, l'organisation ne va pas changer.
33:31 - Vous avez parlé déjà...
33:32 - J'ai une case en plus, moi.
33:34 Est-ce qu'il faut un entraîneur de stature, on va dire,
33:36 connu à l'international pour que l'actionnaire dise oui ?
33:39 Parce que par exemple, Nice a recruté un jeune Italien,
33:43 trentenaire, qui a entraîné avec en Turquie.
33:45 Bon, par exemple, Blouko, pas sûr qu'il connaisse Farioli.
33:49 En l'occurrence, si je reprends le cas Vieira, il est connu en Angleterre.
33:53 Bon, c'est quand même quelqu'un qui a une aura.
33:54 - Je pense que... - Et aux États-Unis.
33:56 - Patrick Vieira, je pense que beaucoup d'actionnaires seraient contents.
34:01 On est bien d'accord.
34:02 Mais je crois encore une fois, le travail vient de Strasbourg.
34:05 On essaie de faire une short list comme on a toujours fait,
34:07 on essaie de travailler.
34:08 Et en parallèle de ça, moi, je discute aussi avec les propriétaires aux États-Unis
34:13 pour être calé, mais en sachant que le travail vient de Strasbourg.
34:17 - Mais vous avez une force de persuasion quand même assez fascinante,
34:22 parce que moi, je le disais quand Stéphane est arrivé.
34:24 - Oui.
34:25 - J'étais très surpris qu'il aille à Strasbourg,
34:26 ce n'est pas pour vous faire injure, mais je trouvais qu'il avait une hype
34:29 et qu'on en parlait à Lyon, dans des clubs qui, à l'époque,
34:33 étaient bien plus ambitieux que Strasbourg.
34:35 Et là, si Patrick Vieira arrive, la même chose.
34:37 Moi, je pensais que Patrick Vieira, derrière Crystal Palace,
34:40 allait repartir sur un projet...
34:42 - C'est un beau projet.
34:43 - Ah non, vous savez quoi, c'est un beau projet.
34:45 Mais je dis juste que...
34:46 C'est pour ça que j'aimerais vous interroger là-dessus, sur vos échanges,
34:49 sur ce que vous pouvez apporter à ce type de coach.
34:52 Je trouve que Strasbourg, si c'est en chaîne entre Stéphane et Vieira,
34:56 je trouve que c'est quand même des superbes...
34:57 - Et Antonetti.
34:58 - Et Antonetti, bien évidemment, mais c'est un intérim.
34:59 Je parle vraiment pour repartir sur un nouveau cycle.
35:01 Je trouve quand même que vous réussissez à attirer des coachs très, très intéressants.
35:07 - Alors, Walid, Kevin, quand il sera confronté à ça,
35:11 c'est très important, quand on rencontre un entraîneur,
35:13 d'expliquer le mode de fonctionnement du club.
35:15 Et je pense, les cinq années qu'on a passées avec Thierry Loret,
35:18 qui a fait un travail pour moi remarquable,
35:20 puis Julien, même si malheureusement, exceptionnellement à Strasbourg,
35:23 ça ne s'est pas bien terminé.
35:26 Mais en tous les cas, moi, mon objectif dans ma fonction de président,
35:29 c'est de mettre dans les meilleures conditions le top management.
35:34 Et donc, l'entraîneur, le responsable du recrutement,
35:38 mon frère pour l'académie et Kader Mangan pour la coordination sportive.
35:42 Pour moi, c'est extrêmement important que l'entraîneur soit mis
35:46 dans les meilleures conditions de travail,
35:49 mais aussi, on le laisse décider.
35:52 Moi, je n'interviens pas, j'ai un peu joué au foot, mais je n'interviens pas.
35:56 Bien sûr, dans tout le recrutement,
35:58 ça se fait aussi à trois, entre l'entraîneur Loïc Désiré,
36:02 qui est vraiment celui qui fait le travail, et moi pour la partie financière.
36:06 Et je pense que les entraîneurs aussi, parfois, choisissent des clubs,
36:11 pas seulement en fonction des moyens,
36:13 mais aussi en fonction d'un équilibre de travail,
36:16 de l'organisation, des infrastructures,
36:19 de la clarté de l'organisation.
36:22 - Quand on parle mercato dans quelques instants, il y a...
36:24 - J'ai juste une question... - Une minute de pub, Kevin, désolé.
36:27 Marc dit "j'ai un peu joué au foot", tu connais sa carrière de joueur ?
36:30 - Bien sûr. - Vas-y, balance.
36:32 - Je n'ai pas tout, mais je connais Marc Heller.
36:36 - International français, quand même. - Bien sûr.
36:37 - Je crois qu'il y a à Côte d'Ivoire et à Strasbourg,
36:39 qu'il y a un ancien international à la tête du club.
36:41 Je dis une bêtise, il y en a d'autres.
36:43 - J'étais trop jeune. - Qu'est-ce que c'est votre exemple, le Bayern ?
36:45 - Alors oui, Kevin, je pense que le Bayern est un club, pour moi, référence.
36:50 Référence aussi, pas seulement...
36:51 Alors pourquoi il y a des anciens au Bayern ?
36:54 - C'est ça la question, parce que les anciens, c'est bien,
36:55 mais pour moi, il faut qu'ils soient compétents.
36:56 - Alors Kevin, pourquoi il y a des anciens ?
36:58 Tout simplement, en Allemagne,
37:00 les clubs n'appartiennent pas à des gens privés.
37:03 Ils appartiennent, disons, aux socios ou aux fans.
37:06 Et donc, ça veut dire qu'en Allemagne,
37:09 les supporters élisent des gens pour être président.
37:13 Évidemment, en Allemagne, un ancien joueur,
37:16 Rummenigge, Beckenbauer, Enes, Oliver Kahn,
37:20 ont plus de chance parce qu'ils ont une aura,
37:22 parce qu'ils ont un passé, parce qu'ils ont une expérience.
37:26 Et moi, je trouve que le Bayern est un club,
37:29 modèle pour moi, dans sa gestion de dirigeant,
37:32 dans sa gestion sportive, même si parfois c'est un peu tonique,
37:35 et dans sa gestion financière.
37:37 - Allez, parlons un peu Mercato.
37:38 Est-il vrai qu'Abid Diarra est en partance vers Lens, Marc ?
37:42 Ça nous intéresse.
37:43 - Alors, il n'est pas en partance.
37:46 On a reçu deux offres.
37:47 Par contre, ça, c'est vrai.
37:48 Une offre à 12 millions, je crois, et une offre à 14.
37:51 Les deux offres, pour l'instant...
37:53 - Deux clubs de Léguin ?
37:54 - Non, c'est Lens, deux fois.
37:55 - Deux fois Lens, d'accord.
37:56 - Qui ont été refusées.
38:00 Et on a rendez-vous, je crois, ou demain ou dimanche,
38:03 avec Abib et son agent, avec Loïc Désiré.
38:06 C'est un jeune joueur formé à l'Académie, chez nous,
38:10 que François et Pascal Dronelet avaient recruté à l'époque à Mulhouse.
38:13 C'est vraiment un pur produit de notre formation.
38:16 Et on est extrêmement fiers, parce que voir des jeunes Alsaciens
38:20 sortir maintenant en Léguin, alors qu'il y a 10 ans,
38:22 le centre de formation n'existait plus, puisqu'on était en dépôt de bilan,
38:25 pour nous, c'est une vraie réussite.
38:27 Donc maintenant, on a ce rendez-vous qui va être intéressant pour discuter avec lui.
38:31 - Que s'est-il passé véritablement avec Dimitri Liénard ?
38:35 - Alors, rien.
38:37 Dimitri Liénard, on s'est revu ce matin avec Kader Mangan et Loïc et son agent, Didier.
38:46 Qu'est-ce qu'on a fait à la fin du championnat ?
38:48 On lui a fait déjà une fête, vous le savez, franchement incroyable,
38:53 contre le Paris Saint-Germain.
38:54 On fait match nul, on se sauve.
38:56 Et il y a, je dirais, des moments d'émotion incroyables pour Dimitri,
39:01 qui a fait 10 ans au racing.
39:03 On peut dire qu'il personnifie un petit peu les dix dernières années.
39:06 On l'a pris à l'époque à Mulhouse, quand on était en première année nationale.
39:10 Il a fait toute cette progression.
39:12 Ça a été, je crois, un des symboles de nos dix dernières années.
39:16 Et à la fin du championnat, je l'ai reçu avec Loïc et Kader.
39:21 Et il était au bout physiquement et au bout psychologiquement de cette saison très dure.
39:27 Et il se posait des questions.
39:29 Et moi, je lui ai promis, déjà il y a trois semaines,
39:33 pour quelqu'un qui a fait autant pour nous, de lui assurer une reconversion au club.
39:38 Je suis allé même beaucoup plus loin.
39:40 Je lui ai dit la chose suivante, que je lui ai redit ce matin d'ailleurs.
39:44 Ton avenir est au club.
39:45 Je te propose trois ans de reconversion.
39:48 Pendant ces trois ans de reconversion, tous les six mois, tu vas changer de service.
39:53 Tu vas faire six mois avec Loïc Désiré au recrutement.
39:56 Tu vas faire six mois avec François, mon frère, à l'Académie.
39:59 Tu vas faire six mois avec Kader Mangan, proche de l'équipe.
40:03 Tu vas faire six mois dans le domaine commercial et ainsi de suite,
40:06 pour qu'en trois ans, tu puisses me dire quelle est la sensibilité que tu as.
40:12 Et j'ai même rajouté, si tu veux continuer à jouer au foot, tu peux même partir un an ou deux.
40:18 Je te garantis qu'on te reprendra quand tu le souhaites pour faire ces trois années,
40:22 parce que tu as été un des gladiateurs du club.
40:25 C'est la seule chose que j'ai dite il y a trois semaines.
40:29 Il y a eu un petit peu d'émotion chez lui parce qu'il est très émotif.
40:33 On s'est parlé rapidement au téléphone, mais on s'est revu qu'aujourd'hui,
40:36 c'est un rendez-vous qu'on aurait dû avoir il y a deux jours et qu'on a fait ce matin.
40:40 La même chose lui a été répétée.
40:41 Donc, les choses sont claires à 100%.
40:43 Maintenant, il doit totalement choisir ce qu'il va faire.
40:47 Est-ce qu'il joue encore ou pas ? Mais la reconversion lui est garantie.
40:51 - Et concernant les joueurs, on a parlé du propriétaire, on a parlé de l'entraîneur.
40:56 Et maintenant, les joueurs.
40:57 Ma question, c'est est-ce que vous allez devenir le nouveau Vitesse Arnhem,
41:00 qui était un club où il y a eu énormément de prêts de Chelsea sur les 15 dernières années,
41:05 puisque je crois qu'ils ont été quand même 29 joueurs, notamment des bons joueurs.
41:09 Nemanja Matic a joué là-bas au début de sa carrière,
41:11 mais aussi Mason Mount ou Bertrand Traoré, qui est passé ensuite à l'Ajax et à Lyon.
41:15 Est-ce que vous allez devenir cette fameuse succursale ou est-ce que vous en avez déjà parlé avec les propriétaires ?
41:20 - Alors, j'en ai parlé dès le premier jour.
41:24 Donc la réponse est à votre question, Kevin, et non, à 100%.
41:29 Le décideur sera Loic Désiré.
41:31 Maintenant, prenons différents cas.
41:33 Très simple, Loic Désiré voit un jeune joueur de Chelsea qui lui plaît,
41:38 qui a un super centre de formation et que Loic estime que ce jeune joueur ou un joueur de Chelsea peut être un renfort pour nous.
41:47 Je vois pas pourquoi on ne le ferait pas si Loic estime que c'est un plus pour nous.
41:51 On est d'accord, mais en tous les cas, ce n'est pas amené à se répéter.
41:55 Évidemment, prenons le cas d'un Brésilien dont on vient de parler.
41:59 - Angelo Gabaniel.
42:01 - Angelo, je ne l'ai jamais vu jouer.
42:03 - Jacintos.
42:04 - C'est Loic qui fait les choix et moi, je fais les négociations, entre guillemets, pour le club.
42:10 Angelo a été vu par notre cellule recrutement pour la première fois en octobre 2021.
42:16 Et dans notre ranking des joueurs, on met parfois une catégorie hors Strasbourg, c'est à dire trop fort pour Strasbourg,
42:24 entre guillemets, parce qu'il y a trop cher, puisqu'on pensait qu'on ne pouvait pas l'avoir.
42:29 Et bien, ce jeune joueur a été vu six fois par nos recruteurs qui vont au Brésil deux ou trois fois par an depuis deux ans.
42:39 En l'occurrence, c'était pas un joueur pour Strasbourg avant l'arrivée de Blouko.
42:44 - Ça le devient.
42:45 Si demain, Chelsea devait l'acheter, qu'ils cherchent à le prêter et que Loic y croit, c'est un cas où on pourrait envisager.
42:55 Mais c'est plutôt au cas par cas.
42:58 Ce ne sera pas du remplissage de Chelsea ?
43:00 - Absolument pas.
43:00 - Je vous donne un autre cas.
43:02 Malo Gusto, qui pour moi, a choisi d'aller à Chelsea, pour moi, à mon petit niveau, je trouve que c'est très risqué pour lui,
43:09 au vu du fait que, par exemple, Rijms et là-bas, peut-être le meilleur latéral droit du monde.
43:13 Malo Gusto, demain, s'il va à Chelsea ou à un autre joueur, puisqu'on le connaît tous, et on lui dit à Chelsea,
43:17 "Ah tiens, on a un club de Ligue 1, peut-être pour coter du temps de jeu."
43:20 Est-ce que vous pensez que son profil, même si ça vous convient, est-ce que pour le joueur, partir à Chelsea pour être prêté à Strasbourg,
43:28 est-ce que c'est quelque chose qui...
43:29 Moi, en tant qu'ancien joueur, je me dis, ça peut tiquer sur les jeunes.
43:33 - Là, vous avez raison.
43:34 Je pense que les joueurs qui pensent aller dans un très, très grand club et qui sont prêtés, parfois un peu forcés,
43:41 psychologiquement, ce n'est pas toujours très bien vécu.
43:45 En l'occurrence, c'est un joueur que moi, je connais bien de chez les Espoirs, c'est un très bon joueur.
43:49 En l'occurrence, à ce poste-là, nous, on est très fournis,
43:52 puisqu'on a Frédéric Gilbert, on a Karol Fila et on a Marvin Senaia.
43:57 Donc, sur ce poste-là, on ne travaillera pas cette année.
44:00 Donc, encore une fois, l'idée du joueur qui va là-bas et qui peut peut-être...
44:06 Ça sera du cas par cas, mais en tous les cas, ça ne sera jamais une généralité.
44:10 Et ça sera toujours Strasbourg et Loïc Désiré et l'entraîneur qui décideront.
44:15 C'est clair à 100 %.
44:16 - Et en est-il du jeune Saïdion qui a été prêté à Annecy, qui a fait une très bonne saison ?
44:19 On l'avait marqué, début Ancoup de France et tout, il parait qu'il revient au Racing, mais il parait qu'il veut partir.
44:24 - Alors, Moïse revient chez nous.
44:28 Il a été prêté un an à Annecy.
44:30 Loïc Désiré a développé un peu cette cellule recrutement, entre guillemets, pour prêter les jeunes joueurs.
44:36 Et je trouve que ça a été une très bonne décision parce que prêter des joueurs en Ligue 2,
44:41 ça peut être très intéressant parce qu'un jeune joueur a besoin de jouer.
44:45 Quand il est là...
44:46 Alors, nous, en plus, l'équipe Réserve joue souvent le même jour que l'équipe Une.
44:50 Donc, ça veut dire qu'un jeune joueur, quand il ne joue pas en équipe Une, en réalité, au bout de trois mois, il n'est plus entraîné.
44:55 - Il n'a pas un match. - Exactement.
44:57 Donc, les prêter les fait progresser.
44:59 Voilà, ça a été le cas pour Senaia à Rodez.
45:02 Et Moïse Saïd va revenir chez nous.
45:05 On va discuter avec lui. Nous, on veut le garder.
45:08 Bien sûr, après, on verra maintenant comment ça va se passer.
45:10 Mais son prêt à Annecy a été un prêt vraiment très positif, et pour Annecy, et pour le Racing.
45:17 - Dernière question. L'enveloppe pour le Mercato ?
45:20 - C'est une enveloppe qui sera supérieure à l'enveloppe si on n'avait pas à prévenir Blouko.
45:25 - Merci pour la réponse, M. Pelletier.
45:27 - Je ne peux pas le dire parce que les négociations...
45:29 L'idée, c'est de continuer à travailler sérieusement.
45:34 - Vous avez déjà constaté une inflation ?
45:37 - Non, parce qu'on commence maintenant à rentrer dans les négociations.
45:41 Ce risque existe, mon cher Kevin, c'est très clair.
45:43 On va essayer de faire attention.
45:45 On va essayer d'être plus ambitieux avec des moyens un peu plus fournis,
45:48 mais tout en étant très précautionneux de négociations.
45:51 - Faut qu'on conclue rapidement, mais sur le cas d'Iara,
45:55 vous êtes dans une posture différente avec le rachat.
45:57 Vous n'êtes pas obligé de vendre, non ?
45:59 - Walid, je vais vous dire.
46:00 La première offre, je l'ai refusée, le club n'était pas encore vendu.
46:05 Quand j'étais propriétaire aussi,
46:06 je n'avais aucun souci à refuser cette offre-là.
46:09 On n'a jamais été au racing dans une optique de faire du trading à tout va.
46:14 D'ailleurs, l'année dernière, je vous l'ai dit,
46:15 on a refusé pour 40 millions d'offres.
46:18 Peut-être qu'on aurait dû le faire, d'ailleurs, on peut se poser la question.
46:21 On a souhaité jouer la sécurité et finalement,
46:24 parfois, c'est bien de tourner un peu l'effectif pour redonner un peu de peps.
46:27 - Pour conclure, on a Frédéric qui est là,
46:28 qui est supporter de Strasbourg.
46:29 Frédéric, bonsoir.
46:31 - Oui, bonsoir.
46:32 - Bonsoir Frédéric.
46:34 - Frédéric, profite, tu as le président.
46:36 - Bon, alors d'abord, je voudrais le féliciter,
46:38 lui dire la profonde estime que j'ai pour le travail qu'il a effectué à tout point de vue,
46:43 que ce soit l'ancrage dans l'environnement, la gouvernance, la stratégie,
46:47 la finance, le sport, bref.
46:49 Voilà, donc moi, je fais partie des gens qui regardent la vente comme plutôt positif.
46:54 Bien évidemment, le seul élément qui me permet de le voir
46:57 comme quelque chose de positif, c'est la présence de Marc Keller,
47:02 que je suis convaincu par les arguments qu'il présente
47:06 concernant le risque pour le club d'être menacé constamment par la relégation.
47:12 Et puis voilà, ce plafond vert dont il parle.
47:15 Donc ça, c'est pour le diagnostic.
47:20 Ma question, elle était au départ sur le risque d'instrumentalisation du Racine
47:26 par rapport à Chelsea et notamment sur la venue des joueurs.
47:29 Alors, comme il y a répondu, je vais changer mon fusil d'épaule
47:32 et je vais lui poser une autre question qui est sur le recrutement de l'entraîneur.
47:37 Il a énuméré un certain nombre de critères sur le choix des entraîneurs,
47:42 mais il y en a un que je n'ai pas entendu.
47:44 Et un peu pour faire le parallèle avec ce que disait Kévin,
47:46 qui disait que vous n'avez pas peur de devinir le vitesse Arnhem français.
47:51 Est-ce qu'il y a cette volonté d'être tout proportion gardé le l'Ajax français ?
47:58 C'est-à-dire, ce que je veux dire par là, c'est quelle place accorder au projet de jeu,
48:03 à la qualité de jeu, au caractère attrayant du jeu,
48:06 enfin bref, à un jeu moderne, avec un entraîneur qui porte une vision futuriste,
48:13 qui a une stratégie là-dessus ?
48:15 C'est une bonne question, Frédéric.
48:17 Alors, en termes de jeu, c'est une question assez intéressante
48:23 parce que ça, c'est des questions que je posais à mon frère François,
48:26 qui dirige l'Académie depuis dix ans.
48:28 Et moi, il y a quelques années, j'avais un peu en tête, je disais à mon frère,
48:31 François, qui est totalement indépendant avec le budget qu'on lui met à disposition.
48:35 Je dis François, est-ce que tu ne penses pas qu'il faudrait mettre un système 4-3-3 ou ce qu'on veut,
48:39 mais pour toutes les équipes, d'en bas jusqu'en haut, type Ajax ?
48:45 Et ça a été un grand débat et je dois reconnaître que mon frère m'a convaincu.
48:49 Il me disait, non Marc, moi, je pense qu'il faut justement,
48:52 il faut former des joueurs, former des hommes et former aussi à l'intelligence.
48:58 Et l'intelligence, c'est l'adaptabilité.
49:00 Autrement dit, chez les jeunes, par exemple,
49:02 on essaie de leur enseigner le 3-5-2 comme le 4-4-2 à plat en losange, le 3-4-3.
49:10 On essaie de trouver, au centre de formation en tous les cas,
49:13 différents systèmes pour éveiller la tête et l'intelligence de nos jeunes joueurs.
49:19 Et pourquoi on a fait ça ?
49:21 Parce qu'on estime que même si à Strasbourg, les coachs sont relativement stables chez nous,
49:26 on voit bien qu'avec Thierry Lauret, on est passé d'un 4-4-2 en Ligue 2 en losange,
49:32 à un 4-4-2 en losange, parfois en Ligue 1, mais très souvent en 3-5-2.
49:38 Et donc, ça veut dire que concernant le système,
49:42 à Strasbourg, on n'a pas choisi d'un système qu'on doit respecter.
49:47 - Il faut savoir sur le système, par exemple, qu'à l'Ajax et aussi au Benfica,
49:51 parce que j'en ai parlé avec quelqu'un qui a travaillé au Benfica sur les derniers mois,
49:55 en fait, ils choisissent le 4-3-3, non pas forcément parce que c'est un système figé,
49:58 mais au contraire, parce que c'est le système qui favorise le plus les rotations de postes.
50:01 Vous voyez, en arrière-gauche, il se passe très vite, il peut être 8.
50:04 Et c'est pour ça aussi qu'à l'Ajax, les joueurs sont formés à plusieurs postes.
50:07 Mais j'entends ce que vous dites, mais c'est un peu la formation la française
50:09 qui met d'abord l'adaptabilité avant le dogmatisme.
50:13 - D'accord.
50:15 [SILENCE]