Halimata Fofana : «Certains maires ont détourné le regard»

  • l’année dernière
L'écrivaine, Halimata Fofana, a réagi concernant l'évolution des émeutes en France  : «Certains maires ont détourné le regard».

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Transcription
00:00 - Non, je pense que la gauche, elle ne s'est pas trompée, elle a fait exprès.
00:03 Pour moi, elle ne s'est pas trompée, elle a voulu étouffer.
00:08 - Elle a fait exprès.
00:09 - Non, elle a voulu étouffer les talents dans les banlieues.
00:14 Ça a été facile, le client téléphone.
00:16 - Mais pourquoi a voulu ? Quel intérêt ?
00:18 - C'est pour la paix sociale, c'est pour ça.
00:20 C'est pour la paix. On a acheté la paix.
00:22 - Mais pourquoi en étouffant les talents, on achète la paix sociale ?
00:26 - Quel est le résultat des banlieues que vous décriviez ?
00:30 Tous ceux qui réussissent, qui ont un métier, ce qu'ils font, ils finissent par partir.
00:34 - Il y en a d'autres qui arrivent.
00:36 - Mais peut-être que ce que vous voulez dire aussi, c'est qu'il y a une partie terminée.
00:38 - Qui sont ceux qui arrivent ? Ce ne sont pas les mêmes.
00:40 - Oui, parce que les banlieues sont devenues des sasses.
00:42 - Ça veut dire que là, vous avez une concentration.
00:44 C'est certes, j'entendais hier Rachida Latif qui parlait du taux de chômage qui est important.
00:48 Certes, elle a raison, mais il y a une concentration aussi au niveau des dealers, de la délinquance.
00:52 Ça, ça existe.
00:54 Et moi, je sais que dans certains quartiers, en plus, comme je travaillais au tribunal des Vries,
00:58 donc j'entendais en plus les juges parler des quartiers, des quartiers là où j'ai grandi.
01:02 C'était quand même assez cocasse que même parfois à certains rendez-vous,
01:04 "Ah, ben qu'est-ce que tu fais là ? C'est des gens avec qui j'ai grandi."
01:07 C'était inné pour leur enfant.
01:09 C'est quand même assez fort, ça.
01:11 Et quand je parle de cela, c'est dans le fait que certains maires, ils ont détourné le regard.
01:16 Ils n'ont pas voulu voir. Ils ont détourné le regard.
01:19 - Oui, c'est le déni.
01:20 - Et quand il y a certains habitants qui écrivaient, moi je sais pertinemment,
01:23 qui écrivaient pour faire part de ceux qui tiennent les murs,
01:26 quand je dis qui tiennent les murs, c'est qui mettent le bazar, qui dealent et tout.
01:31 Mais il n'y a pas de réponse. Il n'y a pas de réponse.
01:34 Et donc, qu'est-ce que font les gens après ?
01:36 Soit ils ont la capacité de partir, et ils partent, et il y a ceux qui ne peuvent pas partir,
01:40 et qui finissent par se résigner, ou qui finissent par ne rien dire,
01:43 en se disant "Ben voilà, c'est comme ça."
01:45 Donc c'est aussi cette réalité-là.
01:47 Et moi j'ai vu pas mal de maires détourner le regard.
01:50 Là, on parle de la question de la délinquance.
01:52 - De maires et maillers, ouais.
01:54 - Exactement.
01:55 [Musique]
01:58 [SILENCE]

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