Marc Madiot était présent en conférence de presse ce jeudi - en compagnie de Thibaut Pinot, Valentin Madouas et David Gaudu - pour livrer ses dernières impressions avant le Grand départ du Tour de France samedi, à Bilbao. Comme toujours, le manager général de la Groupama-FDJ n'avait pas sa langue dans sa poche et a dévoilé les ambitions de son équipe. "L'objectif est le même que l'année passé, à savoir faire un gros Tour de France. L'idée, c'est d'être sur le podium - ou le plus près possible - et d'être acteur et actif dans une course de mouvement. On a une équipe taillée pour le parcours de ce Tour, mes coureurs ont envie d'en découdre. Il faut être prêt et dans le match dès le premier kilomètre".
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00:00 Première question pour Marc, quelles ambitions tu fixes à découvrir sur ce Tour de France ?
00:10 Le podium, tout en haut, la troisième place parce que les deux premières sont déjà condamnées.
00:16 Comment tu vois ce Tour ?
00:18 Déjà, il n'y a jamais rien de condamné de manière définitive,
00:21 surtout avant le départ d'une épreuve, quels qu'elles soient, quels qu'en soient les participants.
00:26 Après, en ce qui concerne notre objectif, il est le même que l'année passée,
00:30 à savoir faire un bon Tour de France, mais ça c'est une appalissade.
00:33 L'idée c'est d'être sur le podium, au plus près possible du podium,
00:37 d'être acteur et actif dans une course de mouvement avec l'équipe que nous avons cette année,
00:42 on peut s'y inscrire et on fera le bilan à la sortie,
00:46 mais je pense qu'on a les bons ingrédients pour aller chercher des résultats,
00:49 victoire d'étape, classement général,
00:51 ou même comme l'an passé, cerise sur le gâteau, un bon classement par équipe.
00:55 Je pense qu'on a une équipe taillée pour le parcours de ce Tour de France,
00:59 et j'ai des garçons qui ont envie d'en découdre,
01:02 qui sont dans un bon état d'esprit et qui vont le démontrer jour après jour.
01:07 Pierre, si tu veux poser une question ?
01:11 Oui, bonjour messieurs.
01:15 Question pour tous les deux, on a un début de Tour de France qui est particulièrement "difficile",
01:21 avec des difficultés qui arrivent très vite.
01:23 Qu'est-ce que ça change pour vous Marc en tant que manager d'équipe,
01:28 et pour vous David en tant que coureur ?
01:30 Est-ce que ça apporte aussi un peu d'excitation ou alors de stress ?
01:33 Parce qu'il y a beaucoup de choses qui peuvent se jouer très vite.
01:35 Comment est l'approche par rapport à ça ? Merci.
01:38 L'approche du Tour est toujours la même,
01:41 on va être sous pression dès le premier jour,
01:43 l'an dernier c'était sur un autre terrain,
01:45 sur un autre style de course,
01:47 mais on était sous une pression extrême,
01:49 notamment avec le vent, le fameux pont, les pavés,
01:52 le bord de mer à Calais, etc.
01:55 Là on est dans un Pays Basque tortueux et difficile à souhait.
02:02 Donc le côté pression de la course et engagement dès la première étape sera présent.
02:08 J'ai envie de dire que c'est le cas sur chaque Tour de France,
02:11 chaque année on a toujours une entrée en matière tendue et nerveuse,
02:15 quel que soit le profil qui nous est proposé.
02:17 Donc il faut être prêt et être dans le match,
02:20 comme on dit, dès le premier kilomètre de la première étape.
02:25 Bonjour Marc, bonjour David.
02:28 Je suis désolé, là j'étais coincé dans le métavers,
02:30 peut-être que vous avez déjà répondu à la question,
02:32 mais j'aurais voulu savoir du point de vue de la stratégie,
02:34 est-ce que ce sera un petit peu moins tout pour David que l'an passé ?
02:37 C'est notamment la piste que vous aviez dessinée au moment des sélections
02:40 avec des cartes pour Thibaut, pour Valentin, Stéphane ?
02:44 Je pense qu'on a un tour très montagneux,
02:47 qui va forcément ouvrir des perspectives et des portes,
02:52 et on a aussi surtout un bon nombre d'équipes
02:55 qui vont fonctionner sur plusieurs têtes.
02:58 Si on enlève Jumbo, j'ai envie de dire,
03:01 même UAE a fait état de préserver deux coureurs pour le classement général,
03:07 donc quand on est dans une situation avec plusieurs cartes dans son jeu,
03:11 on essaie de faire bouger ses cartes pour aller chercher le meilleur résultat possible.
03:15 Donc potentiellement, des équipes au Minéos également,
03:19 sont en situation de beaucoup plus bouger dans la course que par le passé.
03:22 Le parcours s'y prête,
03:24 donc on aura tout intérêt à être vigilant et à ouvrir les yeux,
03:29 et à profiter nous aussi de cette situation,
03:31 avec des coureurs comme Thibaut ou Valentin,
03:34 qui peuvent jouer un rôle intéressant en montagne.
03:37 Notre angle d'attaque du tour, c'est David,
03:41 mais il faut qu'on utilise nos qualités, nos moyens et nos forces.
03:46 Ce que nous avons cette année,
03:48 au vu de ce qu'on a pu réaliser entre l'année dernière et sur le gyro de cette année,
03:52 nous permet de penser qu'on est capable d'agir et de réagir
03:57 par rapport à des situations en course de mouvement.
03:59 Oui, pardon, j'avais une dernière question un peu spécifique pour toi, Marc.
04:03 Tu as deux remplaçants, comme les autres équipes, Rudy et Mathieu.
04:08 Qu'est-ce que tu leur demandes en attendant le grand départ ?
04:12 Est-ce qu'ils ont un programme particulier ?
04:14 Est-ce qu'ils doivent rester au chaud, ne pas se blesser, ne pas sortir ?
04:17 Est-ce qu'il y a un programme particulier pour ces deux coureurs ?
04:20 Il y a un point important et particulier, c'est d'être joignable à tout le mouvement.
04:26 On ne sait jamais ce qui peut arriver ou se passer,
04:30 et la première des choses, c'est de pouvoir joindre les remplaçants.
04:33 Après, ils savent qu'ils sont remplaçants,
04:36 que normalement il y a 99 chances sur 100 qu'ils ne seront pas appelés.
04:40 Après, je suppose qu'ils ne font pas la bamboula depuis dimanche soir,
04:43 donc ils seront opérationnels s'ils venaient à prendre le départ.
04:48 Mais le principal point, c'est d'être joignable.
04:51 Oui, bonjour Valentin.
04:54 Je voulais juste poser une petite question par rapport au retour d'un protocole Covid.
04:58 Est-ce que vous, en tant que coureur, ça vous rassure plutôt de vous dire qu'on vous protège parce qu'on connaît les risques,
05:03 ou est-ce que l'inverse, on préférait que ce soit un peu plus libéré ?
05:06 Et je voulais savoir Marc, s'il y avait des choses particulières, des consignes par rapport à ça dans l'équipe,
05:11 ou si on allait se limiter à ce qui avait été dit, ce qui est déjà bien,
05:14 mais ce qui était éventuellement mis en place ?
05:16 Oui, je peux répondre pour une bonne partie.
05:23 Bon, déjà, première chose, je pense qu'on est dans une situation bien différente de ce que nous avions connu
05:30 dans les jours qui précédaient le Tour de France l'année dernière.
05:33 Il y avait des cas un peu partout dans pas mal d'équipes.
05:38 On était sur le fil du rasoir pour pouvoir prendre le départ du Tour.
05:41 Là, on a vécu un Tour, alors malheureusement il y a eu des accidents sur le Tour de Suisse,
05:46 mais au niveau sanitaire, ça s'est bien passé sur le Tour de Suisse.
05:50 Ça s'est également bien passé sur le Dauphiné.
05:53 L'alerte qu'il y a eu, c'était au début du giro, elle a forcément été très médiatisée
05:58 parce que les vannepoules étaient parmi les coureurs touchés ou les personnes touchées par la Covid.
06:04 Là, ici, nous, quand on est entre nous, on reste sans le masque.
06:11 Ce qu'on va faire à l'initiative de notre médecin, c'est que dès qu'une personne a le moindre symptôme,
06:16 on teste et on isole pendant plusieurs jours.
06:20 Ainsi, on peut éventuellement éviter une propagation de l'épidémie si ça se présente.
06:27 Après, on va voir sur le terrain comment ça se passe dans les zones de départ,
06:31 si les parcs sont réellement fermés et si tout le monde met le masque.
06:35 Je pense que oui, dans un premier temps, mais on est quand même dans une situation,
06:39 me semble-t-il, après je peux me tromper et avoir un retour de bâton dans quelques jours,
06:43 on est quand même dans un moment un peu moins oppressant que ça ne pouvait l'être l'année dernière.
06:48 L'an dernier, au départ, et dès les deux ou trois premières étapes,
06:52 on a tout de suite compris qu'il fallait fermer les volets parce qu'on allait dans le mur.
06:57 Donc, nous, l'an dernier, on a verrouillé de partout.
07:00 On mettait le masque partout, on surveillait nos coureurs,
07:04 on avait supprimé la visite des invités, etc.
07:08 Ça avait bien marché puisqu'on avait eu zéro cas sur les trois semaines du Tour de France,
07:12 autant au niveau de l'encadrement que des coureurs.
07:15 Là, on va voir, mais si on est dans la situation que nous connaissons depuis maintenant 15 jours, 3 semaines,
07:22 on peut partir raisonnablement optimiste.
07:25 On va se prémunir dans les premières étapes, notamment dans la première partie de temps.
07:30 Mais en ce qui me concerne et en ce qui concerne l'équipe,
07:34 on est quand même dans une situation beaucoup moins stressante et oppressante
07:37 qu'elle ne pouvait l'être l'année dernière.
07:39 J'ajouterais au passage, quand même, que personne ne s'en souvient,
07:43 mais que Valentin a terminé les treizièmes de son premier Grand Tour, c'était le Giro.
07:47 L'an dernier, il a quand même terminé dixième du Tour tout en étant équipier.
07:51 Donc, ça ouvre quand même des perspectives.
07:55 Et à l'avenir, il sera forcément leader sur un Grand Tour, lequel, en premier, je n'en sais rien,
08:00 mais il sera forcément à un moment ou à un autre leader sur un Grand Tour.
08:04 Il y a encore un peu de travail à effectuer, notamment sur le chrono.
08:07 Mais pour le reste, c'est un coureur constant, qui n'a pas de mauvais passage,
08:13 qui est résistant et il a toutes les qualités pour réussir des classements généraux.
08:19 Maintenant, comme il l'a souligné aussi tout à l'heure,
08:22 aller gagner des étapes, c'est aussi intéressant et valorisant.
08:25 Et encore une fois, on a un parcours du jour cette année qui va, je le pense,
08:31 et je l'espère et je le souhaite pour tout le monde d'ailleurs,
08:34 qui va sans doute ouvrir des perspectives et des portes qu'on n'avait pas forcément
08:39 sur d'autres éditions de Tour de France, où on savait que la course allait se décanter à tel et tel endroit.
08:44 Là, quand on voit la composition de bon nombre d'équipes,
08:48 il y a en fait assez peu d'équipes qui ont intérêt à ce que la course soit stéréotypée.
08:52 Et quand on rentre dans une course de mouvement,
08:55 surtout après ce qu'on a vu depuis le début de la saison,
08:58 les courses se déclenchent et commencent entre les costauds beaucoup plus tôt qu'avant.
09:03 On l'a vu notamment sur les classiques où il n'était pas rare que ça déclenchait à plus de 100 km de l'arrivée.
09:09 On l'a vu encore sur le championnat de France, on l'a vu sur des courses à étapes.
09:13 Donc, je me dis qu'il vaut mieux arriver avec une équipe capable de bouger
09:17 et d'accompagner les coups et d'avoir dans ces coups des gens capables d'aller chercher un résultat.
09:22 Question pour Marc cette fois.
09:26 Qu'est-ce que ça fait d'accompagner Thibaut Pinot une dernière fois sur le Tour de France ?
09:30 On sait que ça a été une grande page de votre équipe.
09:33 Qu'est-ce que ça vous fait d'être avec lui une dernière fois, avec nous aussi, pour ce Tour de France ?
09:39 C'est particulier en ce sens où on connaît l'histoire contrastée de Thibaut avec le Tour.
09:51 Et comme je lui ai dit, tu vas m'emmerder jusqu'au bout.
09:56 Plusieurs fois, c'était la croix et la bannière pour le faire venir au Tour.
10:01 Et l'année où je pense qu'il va le moins avoir envie de faire le Tour,
10:06 il s'est réveillé au giro et il m'a dit "je veux faire le Tour".
10:10 Donc, il m'a posé une belle équation que j'ai forcément étudiée, qu'on a validée ensemble.
10:21 Après évaluation du physique, du mental du bonhomme.
10:26 À partir de là, j'ai le sentiment, et j'en suis presque sûr à 100%,
10:34 je vais le dire devant lui, je pense qu'il va faire peut-être le plus beau Tour de sa carrière.
10:39 Donc, je suis très confiant dans ses capacités et dans son évolution sur ce Tour.
10:47 [Musique]