Le dénouement fou de ce Tour d'Italie, le sacre de Primoz Roglic (Jumbo-Visma), le beau Giro de Thibaut Pinot (Groupama-FDJ), le bilan français, le Critérium du Dauphiné... Notre chroniqueur Cyrille Guimard - ancien directeur sportif et ancien sélectionneur de l'équipe de France, désormais consultant sur RMC Sport et La Chaine L'Equipe - n'a éludé aucun sujet pour sa chronique sur Cyclism'Actu. Comme toujours, on aime ou on n'aime pas... mais ça se regarde et ça se lit ! Bref, quelques 22 minutes de discussion et entretien avec Le Druide, et c'est à retrouver ci-dessous...
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00:00 C'est vrai qu'on s'est ennuyé, on s'est ennuyé, oui si vous dites ça aux coureurs,
00:11 eux ils ne se sont pas ennuyés du tout.
00:12 Et puis il y a eu les rescapés.
00:16 Quand on regarde les écarts, par exemple les trois premiers sur le podium, finalement
00:24 deux étapes auraient suffi pour les départager.
00:26 Et être au départ du tour, pourquoi ? Parce que l'autre problème qui se pose pour être
00:47 au départ du tour, si j'ai bien compris, c'est Godi, comme l'an dernier, part en position
00:54 de leader.
00:55 On joue Godi ou on joue Pinault ? Pinault ne sera jamais équipier, on le sait.
01:14 Je voulais faire avec vous un petit bilan de ce Giro.
01:20 Bon autant sur les deux premières semaines on s'était un peu ennuyé.
01:22 Autant là, sur la troisième semaine, elle a quand même tenu ses promesses.
01:27 Oui, alors il faut reprendre un petit peu les choses dans l'ordre.
01:31 On a eu un tour d'Italie qui a été très pénible, très inconfortable pour l'ensemble
01:39 des coureurs et de la caravane à cause des conditions climatiques qui ont été exécrables.
01:48 Elles peuvent l'être un jour ou deux, mais quand elles le sont, on va dire près de dix
01:53 jours, ça devient quand même un peu difficile à vivre.
01:58 Et on l'a senti d'ailleurs au travers des coureurs.
02:02 Et puis on a vu aussi le nombre d'abandons liés soit aux conditions atmosphériques,
02:12 soit aux différentes chutes.
02:14 Et puis il y avait une trace de Covid qui traînait quelque part par là, qui d'ailleurs
02:20 a disparu sur la fin du tour d'Italie.
02:23 J'ai presque envie de dire en même temps que les intempéries.
02:25 Alors c'est vrai qu'on s'est ennuyé.
02:29 Oui, si vous dites ça aux coureurs, eux ils ne sont pas ennuyés du tout.
02:34 Et puis il y a eu les rescapés.
02:37 Et puis on l'avait dit au départ, c'était un tour qui était très trop montagneux.
02:46 On avait fait des concentrations de difficultés.
02:51 Je me souviens avoir dit que c'est les coureurs qui font la course et vous pouvez mettre 5000
02:57 mètres carrés, 5000 mètres carrés, 5000 mètres de dénivelé.
03:02 La course ne va pas se faire sur les 5000.
03:04 Et on l'a vu à chaque fois qu'il y a eu un combat entre les vainqueurs potentiels.
03:08 Ce qu'on va retrouver d'ailleurs sur le podium hier soir, ils ne se sont jamais attaqués
03:17 que dans les trois ou cinq derniers kilomètres de chaque arrivée au sommet.
03:22 Le reste, ça a été un contrôle, on va dire intelligent pour les protagonistes,
03:29 mais qui est resté quand même quelque chose d'un peu ennuyé.
03:32 On est resté sur notre fin.
03:35 Et puis il y a eu ce contre la montre samedi qui a rebattu les cartes.
03:42 Je dis toujours que le contre la montre, c'est l'épreuve de vérité.
03:49 Donc l'épreuve de vérité a donné son verdict qui est à mon avis d'ailleurs non discutable.
03:58 C'est quand même un retournement, on l'avait déjà vu il y a trois ans de cela,
04:04 mais sur le tour, c'est quand même un retournement de situation exceptionnel.
04:08 Roglic qui n'avait jamais porté le maillot rose jusqu'à la 21e étape
04:13 et qui s'impose sur ce Giro pour seulement 14 secondes.
04:16 C'est un beau scénario en tout cas pour lui.
04:19 Oui, alors quand on regarde les écarts des trois premiers sur le podium,
04:24 finalement deux étapes auraient suffi pour les départager.
04:30 Parce qu'avec autant de difficultés, autant de contre la montre,
04:33 et qu'on arrive au départ de ce contre la montre avec trois coureurs
04:36 qui sont allés en moins de 30 secondes, ou en 30 secondes,
04:40 sur une épreuve aussi longue avec ce final 6-7 kilomètres
04:45 avec des pourcentages exceptionnels, surtout pour un contre la montre.
04:52 On pouvait s'attendre à tout et j'ai envie de dire que ce n'est pas Guérin-Thomas
04:59 qui a connu une défaillance, c'est Roglic qui était tout simplement un petit cran au-dessus.
05:06 Mais la montée de Guérin-Thomas allait plus que correct, elle est même très correcte.
05:12 C'est Roglic qui fait un petit exploit, d'autant qu'il est victime d'un saut de chaîne
05:20 qui va rééquilibrer le problème du changement de vélo et du casque
05:24 dont on peut calculer à pratiquement 7 secondes.
05:31 En gros, c'est ce que Roglic a perdu sur son saut de chaîne.
05:36 Merci monsieur, je ne vais pas dire les mécanos, mais les spécialistes des vélos,
05:42 y compris fabricants, parce que c'est quand même très souvent
05:46 qu'on a des problèmes mécaniques, beaucoup plus souvent qu'à une certaine époque.
05:49 Donc il y a un moment, il faudra peut-être être un peu plus précis et mettre un peu plus de sécurité.
05:55 Roglic aurait pu perdre effectivement sur ce saut de chaîne,
05:58 imaginons que la chaîne a fait un nœud, enfin je ne sais pas quoi,
06:01 et qu'au lieu de perdre 7 à 8 secondes, il en perde 14 de plus.
06:09 Il n'était pas vainqueur du Tour d'Italie.
06:13 Donc vous voyez, tout se joue à des petits détails,
06:15 mais Guérin-Thomas a été très performant.
06:19 L'autre, il avait le petit cran au-dessus, tout simplement.
06:22 L'épreuve de vérité a donné son verdict.
06:27 Et pour Roglic, est-ce que selon vous, ça efface quand même la désillusion de la planche des belles-filles ?
06:33 Non, non, non, non, c'est de l'histoire.
06:37 L'autre, il y a une cicatrise, d'ailleurs, si vous soulevez sa chemise, vous la verrez encore.
06:43 Elle est profonde et le Tour d'Italie n'est pas le Tour de France.
06:49 Non, ce n'est pas parce qu'il gagne le Tour d'Italie que la déception du Tour de France n'existe pas.
06:54 Pour l'instant, le Tour de France n'est pas à son palmarès.
06:57 Il est deuxième, il n'est pas premier.
07:01 Et là, après avoir porté le maillot rose pendant plusieurs jours,
07:05 il se fait décapiter sur la planche des belles-filles,
07:09 qui plus est d'ailleurs par un de ses compatriotes.
07:14 Donc, en aucun cas, ça peut être une consolation, mais ça ne peut être que ça.
07:20 Pour revenir un peu sur la carrière en général de Roglic,
07:25 même s'il n'a pas gagné le Tour de France,
07:28 il est champion olympique, il a gagné les bastonnières,
07:30 quasiment toutes les grandes courses d'une semaine,
07:32 17 victoires sur les grands tours, 3 Vuelta et maintenant un Giro.
07:36 Parmi les meilleurs coureurs des 15-20 dernières années, vous le placez à peu près où ?
07:42 Là, oui, c'est un petit peu compliqué.
07:45 C'est un petit peu compliqué, parce qu'on compare des épreuves par rapport à d'autres,
07:49 dans certaines circonstances.
07:51 N'oublions pas que sur ces dernières années,
07:53 on a quand même eu 3 ans de Covid avec des saisons en demi-teinte,
07:57 enfin, en demi-teinte, des moitiés de saison pour ne pas dire moins.
08:01 Donc, si on veut faire ce genre de gymnastique,
08:07 il faudrait pouvoir reprendre tous les paramètres.
08:10 Bon, il fait partie, avec les autres vainqueurs de grands tours,
08:17 des meilleurs coureurs.
08:19 Il n'a pas le Tour de France, mais il a un Giro et le Tour d'Espagne,
08:25 des grandes classiques, des monuments, Pogacar aussi.
08:33 Après, est-ce qu'il faut comparer aujourd'hui avec Guérin-Thomas,
08:37 qui lui a gagné aussi un grand tour ?
08:40 Egan Bernal, mais on ne peut pas le rentrer dans le jeu à ce niveau-là,
08:44 compte tenu des circonstances, des accidents qu'il a pu avoir.
08:50 La seule chose qu'on peut dire aujourd'hui,
08:52 c'est qu'Evenepoel n'est pas encore rentré véritablement dans ce clan-là,
09:01 puisqu'il n'a pas gagné de grands tours.
09:04 On sait qu'il en a le potentiel.
09:06 Pour l'instant, vous avez Pogacar, vous avez Roglic,
09:10 et puis je suis presque envie de dire Bingegaard et Evenepoel.
09:15 Pour l'instant, on peut s'arrêter là.
09:16 Egan Bernal reviendra peut-être.
09:18 Ça, c'est un grand point d'interrogation.
09:21 - Si moi aussi, sur Guérin-Thomas et sur Joao Almeida,
09:25 qui ont fini 2e et 3e de ce Giro,
09:29 est-ce qu'ils auraient pu aller chercher mieux
09:32 ou ils doivent se contenter de ce podium ?
09:35 - Non, Almeida est à son top niveau.
09:39 Guérin-Thomas a couru avec beaucoup de métiers,
09:43 beaucoup d'intelligence.
09:44 Il a très bien géré son potentiel.
09:49 Ça n'est plus le Guérin-Thomas d'il y a 3 ou 4 ans
09:52 qui était un peu plus incisif.
09:55 Aujourd'hui, si on regarde bien,
09:58 d'ailleurs, aucun des trois n'était capable de faire une vraie différence à un moment.
10:03 C'est les contre-la-monde qui ont fait justement ces différences.
10:06 Mais Almeida est à son top niveau.
10:11 Il ne va pas prendre maintenant 50 balles dans les 2 ans qui viennent.
10:17 Guérin-Thomas, il a failli créer la surprise, c'est vrai,
10:22 en gagnant un grand tour à cette hoche-là,
10:24 ce qui n'est jamais arrivé.
10:30 Il n'y avait pas assez de capacité d'explosivité,
10:36 que ce soit chez Almeida, que ce soit sur Robich ou sur Guérin-Thomas.
10:42 Alors on peut maintenant se poser une autre question.
10:44 Quel était le vrai niveau de ce Giraud ?
10:48 Quel était le vrai niveau de ce Giraud ?
10:50 Est-ce que c'était un très bon cru, un cru moyen ou un petit cru ?
10:56 Moi j'ai presque envie de dire au mieux un cru moyen, mais ça s'arrête là.
11:03 Pour ouvrir le chapitre maintenant, Thibaut Pinot,
11:07 il a fait deux premières semaines, je dirais, assez mitigées.
11:10 On ne savait pas trop où est-ce qu'il allait.
11:12 Mais cette troisième semaine, elle a été quand même excellente pour lui.
11:15 Il va chercher le maillot bleu, il a quand même place au général.
11:18 Même s'il n'a pas de victoire d'étape,
11:20 on peut dire quand même que c'est un Giraud réussi pour lui.
11:24 Si on fait le bilan, effectivement, c'est un très bon Giraud.
11:28 J'ai presque envie de dire qu'il s'en sort très très bien.
11:31 Mais comme je disais, est-ce que c'est un grand cru, un cru moyen ou un petit cru ?
11:40 L'adversité était-elle à la hauteur de ce qu'on peut attendre sur un grand tour ?
11:46 Je n'en suis pas certain.
11:47 Et je pense qu'en fonction des circonstances de la course,
11:51 Thibaut s'en est très très bien sorti, même si il fait quand même quelques erreurs
12:02 qui le privent d'une victoire d'étape.
12:06 La deuxième fois, il se fait battre, on va dire à la pédale.
12:09 Il y a deux, trois petites erreurs,
12:13 mais qui ne peuvent pas expliquer totalement sa défaite.
12:19 Et puis, est-ce qu'il est capable de jouer dans ce qu'on va appeler le bluff ou semi-bluff ?
12:25 En fait, il n'a jamais véritablement testé le champion d'Italie,
12:30 qui était plus vite que lui à l'arrivée.
12:33 Il ne gagne pas d'étape, comme sur le Tour de France l'an dernier.
12:36 Je crois que le gros problème de Thibaut, c'est qu'en dehors du contrôle à monde,
12:43 on n'a pas retrouvé Thibaut comme un vrai coursier, un vrai gagneur.
12:49 On l'a vu peu de fois d'ailleurs dans sa carrière.
12:54 Il est à un niveau qui ne lui permet plus, même s'il part dans une échappée de 15, 20 ou 25,
13:02 ne lui permet pas d'être aujourd'hui le meilleur.
13:05 Parce que quand vous partez dans un coup de 25, si vous voulez gagner,
13:07 vous devez être le meilleur du groupe et ne pas faire de fautes.
13:12 Que ce soit sur le Tour de France l'an dernier ou sur le Tour d'Italie cette année,
13:16 à part l'étape où il s'est marché dessus,
13:18 en aucun cas il ne pouvait faire une vraie différence à la pédale.
13:23 Et il a encore dit lors du dernier jour de ce Giro,
13:30 il veut être sur le Tour de France, Thibaut Pinot.
13:33 Est-ce que selon vous, il va y aller et il doit y aller ?
13:38 On va revenir sur le contrôle à monde.
13:42 Thibaut a fait une vraie performance par rapport à ses qualités que l'on connaît de rouleur.
13:47 Et surtout, il était au combat.
13:51 Et on l'a rarement vu au combat comme ça dans sa carrière.
13:55 Comme je disais à un ami, il y a ce qu'on appelle les grands coursiers,
13:58 il y a les gourciers et il y a les coureurs.
14:02 Il est plus souvent coureur que grand coursier ou que petit coursier, on va dire.
14:07 Bon, c'est des appréciations qui me sont peut-être tout à fait personnelles,
14:11 mais qui pour moi veulent dire des choses importantes.
14:16 Ce n'est pas un gagneur, ce n'est pas un vrai gagneur.
14:20 Les vrais gagneurs, ils vont beaucoup plus loin que ça.
14:23 Et puis, ils n'acceptent pas la défaite, alors que là, on est toujours un petit peu entre deux os avec Thibaut.
14:30 On ne sait jamais si on doit être dans le in ou dans le out.
14:33 C'est toujours un peu particulier.
14:35 Comme j'ai eu l'occasion de le dire aussi, on est incapable de lire son vrai projet de course.
14:40 On n'est pas d'un grand tour.
14:42 Cette année, c'est le tour d'Italie, il a changé trois fois.
14:44 Un coup, je fais le classement, après je fais la montagne, après maintenant, je fais les étapes.
14:49 Et puis, il s'en sort bien, il vient faire un top 5 et il gagne le classement de la montagne.
14:54 Bon, tout ça, c'est parfait.
14:55 Qu'il doit être au départ du tour ou pas au départ du tour, ça, je n'ai pas la réponse
15:01 et je ne peux pas l'avoir parce que je ne suis pas au cœur même de l'équipe.
15:05 Et voir dans les différentes intimités nécessaires pour pouvoir juger
15:09 de sa véritable motivation, de son véritable envie d'être au départ du tour.
15:16 Mais être au départ du tour, pourquoi ?
15:19 Parce que l'autre problème qui se pose pour être au départ du tour, si j'ai bien compris,
15:25 c'est Godi, comme l'an dernier, part en position de leader.
15:33 On joue Godi ou on joue Pinault ?
15:38 Pinault ne sera jamais équipier, on le sait.
15:41 Et il n'a pas cette fibre d'ailleurs pour pouvoir le faire.
15:45 C'est arrivé à d'autres coureurs, des palmarès extraordinaires.
15:49 Mais ensuite, si vous mettez aussi Arnaud Desmars, qu'est-ce qui reste comme équipier ?
15:59 Parce que si vous avez bien remarqué, quand même, pour aller chercher une victoire ou un podium,
16:09 il faut quand même quelques bestiasses derrière pour mettre à l'abri le leader pendant tout le tour.
16:17 Est-ce que Thibault rentre dans le jeu ou il n'y rentre pas ?
16:22 Arnaud Desmars, il rentre dans le jeu ou il n'y rentre pas ?
16:27 Il y a tellement d'autres questions derrière qu'on peut donner son sentiment sur rien de concret.
16:38 Aujourd'hui, je n'ai rien de concret pour pouvoir dire qu'il doit faire ou il ne doit pas faire.
16:43 Et s'il le fait, dans quelles conditions il doit le faire ?
16:46 Si c'est uniquement une tournée d'adieu, c'est bien.
16:52 Tous les grands chanteurs, tous les grands acteurs font une tournée d'adieu.
16:57 Il y a deux ans, il y a rien. Mais bon, là, ce sera plus compliqué.
17:03 Un petit mot pour tirer un bilan plus général pour les Français.
17:07 Une victoire d'étape, maillot bleu, top 5 au classement général, c'est plutôt positif ?
17:14 On est à notre niveau.
17:16 On a une belle victoire d'étape. On a eu un bon comportement des Français dans ce que j'appelle la première partie, on va dire l'américaine.
17:30 Vous savez, dans les spectacles, vous avez une première partie et puis vous avez la deuxième partie où la star vient faire son show.
17:38 Nous, on a été très très bien dans tout ce qui a été, on va dire, l'avant-cours, c'est-à-dire en étant dans les échappées, en étant présents, en animant.
17:49 Mais à aucun moment, on a eu une incidence. On a été acteur dans les décisions de course du classement général.
17:58 Donc, on est à notre niveau en tant qu'animateur, en essayant d'aller chercher des victoires d'étape.
18:08 Parépeintre l'a bien fait. L'équipe AG2R Citroën a vraiment tout tenté, mais ils ne sont pas pu aller chercher une deuxième.
18:23 Champion fait aussi un très beau giro. Je pense que d'ailleurs, ce giro lui a permis un petit peu d'exister.
18:35 Et puis peut-être de marquer son futur territoire.
18:39 Pour un petit mot aussi sur Marc Cavendish qui a été gagné cette 21e et dernière étape.
18:48 Et en plus de belles manières, il rentre encore plus dans la légende des grands tours.
18:55 Cavendish, c'est quand même un méchant coursier.
19:01 Vous le jetez par la porte, il rentre par la fenêtre. Ça fait quand même trois ans qu'il rentre par la fenêtre.
19:07 Et à chaque fois qu'il rentre, il cartonne derrière.
19:10 Et quelques fois d'ailleurs, pour une petite poignée de main, puisque quelquefois on ne le paye pas énormément,
19:16 pour ce qu'il est capable d'amener, on lui fait plus l'aumône.
19:21 Ces dernières années, il faisait l'aumône pour avoir un contrat pour pouvoir courir.
19:27 Mais à chaque fois, il gagne.
19:29 On peut dire tout ce qu'on veut. Pendant un moment, on parlait du bad boy, etc.
19:36 Ce n'était pas usurpé de toute façon.
19:40 Mais aujourd'hui, je suis désolé, il mérite le respect.
19:48 On doit le respecter en tant que coureur.
19:51 Et il reste quand même, comme vous le voyez hier, il arrive en bonne position.
19:54 Le deuxième, il est à 30 mètres.
19:56 Quand il sent qu'il va aller chercher la gagne, à partir de ce moment-là,
20:02 il a 15 000 W qui lui arrivent et il ne pouvait plus rien.
20:06 Je trouve que ce qu'il fait est formidable.
20:10 Je lui tire mon chapeau.
20:14 Il est quand même un quelquefois par terre.
20:18 Il fait 4.
20:20 Et il y revient quand même.
20:22 Il faut un méchant tempérament quand même.
20:24 Quand on voit certains coureurs, une fois qu'ils sont tombés,
20:26 il faut trois ans avant qu'ils reviennent.
20:28 - Vous pensez qu'il peut aller chercher cette fameuse victoire sur le tour ?
20:34 - Oui.
20:38 Le tour d'Italie aura été à bon entraînement.
20:42 Parce que je crois que le plus dur pour lui à son âge, c'est peut-être de s'entraîner
20:46 et de perdre quelques kilos.
20:48 Et je pense que sur le tour d'Italie, il a dû les perdre.
20:50 Mais s'il se prépare à mort, oui.
20:56 Qui peut prétendre aller plus vite qu'Avendish ?
21:02 Vous allez le battre deux fois sur trois, mais la quatrième fois,
21:06 il va vous enrhumer.
21:10 - On peut passer à la suite.
21:14 Le tour de France est dans un mois.
21:16 Le premier grand rendez-vous en vue du tour arrive avec le Dauphiné,
21:20 dans moins d'une semaine.
21:22 On retrouvera des bons noms.
21:24 Monsieur Having, Gaudu, Alaphilippe, Bernard, etc.
21:28 Qu'est-ce qu'on peut attendre de ce Dauphiné ?
21:32 - Le Dauphiné a toujours été une épreuve importante par le passé.
21:36 Pour les coureurs qui voulaient réussir un grand tour.
21:40 Quand je parle des coureurs, on va dire des coureurs qui jouent
21:44 les classements généraux.
21:48 Les sprinters un peu moins, parce que le Dauphiné,
21:50 ce n'est pas obligatoirement leur terrain favori.
21:54 En règle générale, quand quelqu'un marche sur le Dauphiné,
21:58 sans parler de le gagner, mais qu'il est présent,
22:00 on sent qu'il y a de la tonicité, on sent qu'il y a de l'envie.
22:04 Pas obligatoirement celui de se décarcasser pour aller chercher la gagne.
22:10 On sent les coureurs qui montent en puissance et on peut dire
22:14 "bon ben voilà, c'est aussi un peu vrai pour le Tour de Suisse".
22:18 Donc il ne faut pas attendre que le Dauphiné donne le verdict
22:24 du Tour de France.
22:26 Le Dauphiné donne des orientations, car tous les coureurs n'arrivent pas,
22:32 surtout aujourd'hui d'ailleurs, n'arrivent pas obligatoirement
22:35 avec les mêmes protocoles de préparation.
22:41 Dans le temps, c'était plus facile, parce que tout le monde participait
22:46 à pratiquement toutes les épreuves, ou en sautait très très peu.
22:50 Maintenant, vous pourrez faire liège-bastonniège,
22:54 et à la limite, rentrer sur le Tour de France.
22:59 Et vous avez des coureurs qui sont deux mois sans courir
23:02 avant le Tour de France.
23:04 Bon là, apparemment, ils semblent revenir un petit peu sur le Dauphiné.
23:08 Donc tous les réglages se font de façon un peu différente.
23:14 Mais bon, il suffit d'avoir un bon nez, des bons yeux et des bonnes oreilles,
23:18 et on arrive quand même à sentir qui sera dedans,
23:22 ou surtout sentir qui ne sera pas dedans.
23:25 [SILENCE]