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Durant toute la seconde moitié du XVIe siècle, la France connait l'une, si ce n'est la pire crise de son histoire. Pendant près de quarante ans le pays tangue entre tolérance et intolérance, paix et guerre, huguenots et catholiques, tandis que des conflits qui se déroulent autant à la cour que sur les champs de batailles ravagent le royaume. Ces Guerres de Religion remettent en question l'autorité royale, jettent le pays en pâture aux puissances étrangères et bouleversent la vie de ses habitants. Cette situation se poursuit jusqu'à ce qu'un roi, Henri IV, parvienne à reconquérir son pays par les armes, les édits et l'or, rétablissant la paix dans le pays et préparant ce dernier à son entrée dans son Grand Siècle.

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Transcription
00:00 C'est en 1517 que Martin Luther, un prêtre et enseignant à l'université de Wittenberg,
00:08 publie ses 95 thèses.
00:09 Celles-ci condamnent vivement certains dogmes et pratiques de l'église catholique.
00:13 Ses critiques sont très mal reçues par le pape, qui finit par excommunier Luther.
00:18 Un peu plus tard, en 1521, il est même mis aux bannes de l'Empire par l'Empereur
00:23 Charles Quint, ce qui signifie que Luther risque d'être mis à mort.
00:27 Mais le mécontentement de celui-ci envers l'église catholique est le reflet d'un
00:31 sentiment plus général.
00:32 C'est pourquoi Luther reçoit non seulement un soutien populaire, mais aussi un soutien
00:37 de la part de plusieurs souverains européens.
00:39 Protégé par le prince de Saxe, il est libre d'écrire et de diffuser ses thèses alors
00:45 que la réforme se répand au sein du monde germanique.
00:47 Pour les lutheriens, ceux qui croient en la réforme, il n'est plus possible de payer
00:52 pour recevoir le pardon divin.
00:54 Le purgatoire n'existe pas, le culte des saints est banni, au même titre que les pratiques
00:59 qui sont censées assurer aux fidèles son accession au paradis, comme les pèlerinages
01:04 ou l'aumône, puisque désormais seule la foi compte dans le jugement de Dieu.
01:08 Mais la réforme ne se limite pas aux œuvres de Martin Luther.
01:11 Si sa vision a su convaincre certaines populations et certains princes allemands, elle n'a
01:16 pas atteint aussi gravement le reste de l'Europe.
01:19 Pour ça, il faut attendre les travaux d'un autre homme, Jean Calvin, qui publie en 1536
01:25 une première version de son Institution de la religion chrétienne, avant de publier
01:29 sa version finale en 1541, qui est d'ailleurs interdite dès l'année suivante en France
01:34 sous peine de mort.
01:35 Ainsi, il développe sa propre vision de la religion chrétienne.
01:40 Pour lui, les actions et les mérites n'influencent en rien le jugement de Dieu, puisque la volonté
01:45 divine est impénétrable.
01:47 Le salut est donc uniquement l'effet de l'amour du Seigneur.
01:51 C'est la vision de Calvin qui s'impose majoritairement en Hongrie, aux Pays-Bas,
01:56 en Suisse, en Écosse et surtout en France.
02:00 Finalement, c'est le développement de cette réforme en France qui provoque les guerres
02:05 de religion que nous connaissons aujourd'hui.
02:07 Dans cette vidéo, nous nous intéresserons donc au contexte, au déroulement et aux conséquences
02:12 de ces guerres qui ont ravagé le royaume de France pendant presque 40 ans.
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03:41 Au milieu du XVIe siècle, le royaume de France est le rêve de tous les souverains
04:02 européens.
04:03 Nulle part en Europe, un roi n'a autant de pouvoir qu'en France.
04:06 Les règnes de François 1er et d'Henri II signent d'ailleurs ce qu'on appelle
04:10 le premier absolutisme.
04:11 Ils ne sont pas tout puissants, loin de là, mais on peut dire qu'ils sont plus puissants
04:15 dans leur royaume que n'importe quel autre grand souverain européen dans le sien.
04:19 Le roi est choisi par Dieu et reçoit le sacre lorsqu'il arrive au pouvoir.
04:23 Il peut faire et défaire la loi.
04:25 Il lève aussi un impôt régulier sans avoir à obtenir l'autorisation d'un conseil
04:30 et il parvient à contenir la noblesse en lui offrant des charges, des dignités ou
04:35 des honneurs qu'il est le seul à pouvoir donner et qu'on ne trouve nulle part ailleurs.
04:39 De plus, le roi règne sur le royaume le plus peuplé d'Europe.
04:44 On estime que la France de cette époque compte environ 18 millions d'habitants, compte
04:49 moins de 4 pour les îles britanniques, une douzaine pour l'Italie et le Saint-Empire
04:53 et 9 pour la péninsule ibérique.
04:55 Le royaume de France est aussi l'un des plus riches d'Europe.
04:59 Une richesse agricole d'abord, puisque ses climats et régions toutes différentes permettent
05:04 d'y cultiver et d'y produire toutes sortes de céréales et de produits.
05:07 Mais aussi une richesse manufacturière, puisque le royaume est un grand producteur
05:12 de textiles, de métal et de papier, tandis que le commerce est florissant.
05:16 La balance commerciale est d'ailleurs positive avec les îles britanniques, le Saint-Empire
05:20 et la péninsule ibérique, elle est neutre avec les Pays-Bas et largement négative avec
05:25 l'Italie, qui exporte ses produits de luxe et les épices d'Orient.
05:29 Cependant, tout n'est pas rose loin de là.
05:31 La croissance démographique d'abord pose des problèmes.
05:33 Il devient plus compliqué de nourrir toute la population, alors que les famines se font
05:38 de plus en plus récurrentes à partir de 1520.
05:41 Le royaume a aussi subi les guerres d'Italie contre Charles Quint, si bien que le roi est
05:47 terriblement endetté.
05:48 En 1560, aux états généraux, on apprend que la dette s'élève à plus de 43 millions
05:54 de livres, alors que les revenus annuels de l'état ne s'élèvent qu'à 12 millions.
05:59 Pour ce qui est du calvinisme, celui-ci se développe à une vitesse spectaculaire à
06:04 partir de 1555, date à laquelle la première église calviniste de France est créée.
06:09 En 1561, elles sont environ 1330.
06:13 Cette réforme séduit d'abord les populations anaflabetisées des villes, en premier lieu
06:19 des artisans ou des marchands, et les populations plus riches et instruites, notamment des avocats,
06:24 des juristes ou des nobles.
06:25 Les populations calvinistes se concentrent tout particulièrement dans ce qu'on appelle
06:29 le croissant réformé, qui s'étend de Valence jusqu'à La Rochelle, mais on retrouve des
06:34 églises calvinistes un peu partout dans le royaume.
06:37 Ces protestants français sont également appelés les Huguenots.
06:40 Malgré la répression menée par Henri II jusqu'à sa mort, en 1561, c'est plus de
06:46 10% de la population du royaume qui a adopté le calvinisme.
06:49 Ainsi, le royaume est déjà victime de nombreux problèmes, mais la mort prématurée du roi
07:09 Henri II en 1559 ne fait qu'aggraver la situation.
07:13 Le nouveau roi François II n'a que 15 ans et a la santé fragile.
07:17 Il est marié avec Marie Stuart, la reine d'Ecosse.
07:20 Conscient de son manque d'expérience, le roi laisse les oncles de sa femme gouverner
07:25 à sa place.
07:26 Ce sont des nobles déjà très influents à la cour du roi, le duc de Guise et le cardinal
07:31 de Lorraine, tous deux issus de la même famille.
07:33 Ainsi, les Guises exercent la réalité du pouvoir dans le royaume, sans pour autant effacer
07:39 le roi qui ne se comporte pas du tout comme un pantin.
07:41 Mais on assiste bien là à la dégradation du premier absolutisme.
07:45 Les nobles s'imposent à nouveau de plus en plus dans les décisions royales.
07:49 De plus, les Guises sont de fervents défenseurs du catholicisme, et ne comptent pas rester
07:54 inactifs face au développement de la réforme et à la multiplication du nombre de nobles
07:59 calvinistes.
08:00 C'est dès 1560 que les idées de la réforme touchent en profondeur la noblesse française.
08:05 On voit alors des personnes influentes se convertir, comme l'amiral de Colligny ou
08:11 des princes du sang, c'est-à-dire les membres proches de la famille royale qui pourraient
08:15 succéder à celle-ci si elle venait à s'éteindre.
08:18 Notamment les membres de la famille des Bourbons, qui succéderaient au Valois si ceux-ci devaient
08:22 disparaître.
08:23 Ces nobles huguenots se regroupent rapidement pour former une véritable faction et défendre
08:28 leurs intérêts.
08:29 Ceux-ci haïssent tout particulièrement les Guises, qui jugent responsables de la répression
08:33 contre les réformés.
08:34 C'est ainsi qu'une partie d'entre eux organise un complot afin d'enlever le roi
08:39 et de le soutirer de l'influence des Guises.
08:41 Ils ne reçoivent toutefois que peu de soutien de la part des grands chefs huguenots, dont
08:45 Jean Calvin, l'amiral de Colligny ou les princes de Bourbon et de Condé.
08:50 Cet événement, qu'on appelle la Conjuration d'Amboise, est un échec, et aboutit sur
08:55 le massacre de ses participants.
08:56 La violence de cette répression indigne les huguenots et choque Catherine de Médicis,
09:02 la mère du roi, qui joue un rôle important à la cour.
09:05 Celle-ci prend alors ses distances avec l'Aiguise et tente de favoriser une politique de conciliation.
09:10 Cependant, le royaume est à ce moment au bord de la crise.
09:15 Les affrontements entre catholiques et huguenots se multiplient à un tel point que même le
09:20 prince de Condé, qui est l'un des membres de la famille des Bourbon et l'un des principaux
09:24 princes du sang, est arrêté et condamné à mort.
09:27 Mais la peine n'est jamais appliquée, pour la simple et bonne raison que le roi meurt
09:31 à la fin de l'année 1560.
09:33 C'est donc son frère Charles IX qui lui succède.
09:36 Or, celui-ci n'a que 9 ans, et c'est donc sa mère, Catherine de Médicis, qui exerce
09:41 la régence.
09:42 Catherine de Médicis et son principal ministre, Michel de l'Hôpital, tentent alors de mener
10:02 une politique de réconciliation.
10:03 Elle doit pour ça composer avec un conseil très large qui comprend trois factions.
10:08 Les catholiques intransigeants, notamment l'église, les partisans d'une entente,
10:13 notamment le roi de Navarre et premier prince du sang Antoine de Bourbon, et les huguenots
10:18 eux-mêmes, dont le seul représentant dans ce conseil est l'amiral de Colligny.
10:22 Afin d'essayer de pacifier le royaume, des états généraux sont convoqués à Orléans.
10:27 Ceux-ci permettent à plus de 450 députés du clergé, de la noblesse et de tiers, de
10:32 discuter et de proposer des réformes à la royauté.
10:35 La régente tente donc d'encourager le dialogue et les compromis.
10:39 Ces états généraux sont suivis par une succession de mesures.
10:43 La régente ordonne de cesser les persécutions, de relâcher les prisonniers pour cause de
10:48 religion, d'annuler la peine de mort du prince de Condé, et d'accorder la liberté
10:53 de conscience aux huguenots, c'est-à-dire le droit de prier en privé.
10:57 Cependant, ce rapprochement de la reine avec les calvinistes déplait à de nombreux puissants
11:02 catholiques intransigeants.
11:04 C'est pourquoi trois d'entre eux, le duc de Guise, le conétable de Montmorency et
11:09 le maréchal de Saint-André, qui sont tous les trois des nobles influents, se regroupent
11:14 et promettent de défendre la religion catholique.
11:16 Pour les critiquer, les huguenots appellent cette alliance le triumvirat catholique.
11:21 Ils les comparent en gros au triumvirat d'Octave, d'Antoine et de Lépide qui avait fait sombrer
11:27 la république romaine dans la guerre civile.
11:29 En réponse, les huguenots lancent un large mouvement d'occupation d'églises et de
11:34 destruction d'objets catholiques.
11:36 Pour tenter de trouver une solution, de nouveaux états généraux sont convoqués à Saint-Germain-en-Laye
11:42 en août 1561.
11:43 Ceci aboutit sur l'interdiction du prêche et des assemblées protestantes, ainsi que
11:49 sur la participation du clergé catholique au remboursement de la dette royale.
11:53 En parallèle est organisé un colloque qui permet à des représentants de l'église
11:59 catholique et à une délégation calviniste de discuter afin de trouver un accord.
12:03 Cette réunion ne mène évidemment à rien.
12:06 Fatigué par ses échecs, Catherine de Médicis finit par lever une nouvelle assemblée en
12:12 janvier 1562.
12:13 Celle-ci accepte la mise en place d'un édit qui accorde aux huguenots le droit de tenir
12:19 des assemblées dans les faubourgs des villes le jour, sous la surveillance d'agents
12:23 royaux, pour exercer publiquement leur religion, ainsi que la liberté pour toutes les prières
12:28 privées.
12:29 Cependant, le parlement de Paris, qui doit donner son accord, refuse encore longtemps
12:34 d'enregistrer cet édit.
12:36 Il ne le fait qu'en mars 1562, après que le roi l'y ait forcé.
12:41 Mais malheureusement, cela arrive trop tard.
12:43 La guerre a déjà éclaté.
12:45 Tandis que l'édit de janvier n'est même pas encore enregistré, les catholiques prennent
13:04 peur alors que les protestants se libèrent peu à peu de leur chaîne.
13:07 Après un voyage en Alsace, où ils rencontrent un prince allemand protestant, l'église
13:12 et leurs hommes passent par la ville de Vassy.
13:15 Là, ils se rendent compte que les huguenots de la ville célèbrent une messe à l'intérieur
13:19 des remparts de la cité, ce qui est interdit, d'autant plus que l'édit de janvier n'a
13:24 toujours pas été enregistré.
13:25 La rencontre termine alors en affrontement.
13:28 Celui-ci fait plusieurs dizaines de morts et plus d'une centaine de blessés côté
13:32 protestant.
13:33 La nouvelle du massacre achève de convaincre les catholiques et les huguenots qu'un
13:37 conflit devient nécessaire.
13:39 Les nobles calvinistes, le prince de Condé à leur tête, s'organisent en plusieurs
13:44 armées tandis que le roi et la régente regagnent Paris, qui est alors très favorable aux guises
13:49 et aux catholiques intransigeants.
13:51 Condé et les huguenots ont alors leur casus belli pour déclarer une guerre qu'ils
13:56 attendent depuis longtemps.
13:57 Ils annoncent que le roi doit être délivré des guises qui le retiennent prisonnier à
14:01 la capitale.
14:02 Les hostilités sont accompagnées d'une véritable propagande de la part du prince
14:07 de Condé, ils utilisent l'imprimerie pour faire passer ses messages et sa vision des
14:11 choses.
14:12 Ils se présentent comme le camp du bien et de la justice.
14:14 Évidemment, ce discours ne prend pas à Paris, et l'armée royale se range bien
14:19 vite du côté catholique.
14:21 Cependant, les succès huguenots sont fulgurants durant les premiers mois.
14:25 Ceux-ci visent les villes où ils savent que les populations calvinistes sont les plus
14:29 nombreuses.
14:30 En quelques mois, ça dépend entier du royaume qui tombe entre leurs mains, tandis que les
14:34 églises et les images catholiques sont détruites sans pitié.
14:38 Mais la réponse catholique ne se fait pas attendre.
14:40 Les armées royales desserrent l'étreinte dès juillet en récupérant des villes essentielles
14:45 comme Blois, Poissiers, Rouen ou Bourges.
14:48 Bien que ces reconquêtes se fassent parfois au prix de lourds massacres et de violents
14:52 pillages, la guerre ne passe pas inaperçue en Europe.
14:56 Les catholiques reçoivent du soutien venu des pays bas espagnols et de Savoie, alors
15:01 que le prince de Condé signe des accords avec l'Angleterre et reçoit le soutien des
15:05 princes protestants de la Hesse et du Palatina.
15:08 Ce dernier envoie d'ailleurs plus de 20 000 hommes pour soutenir la cause des huguenots.
15:13 Toutefois, les armées protestantes restent en majorité composées de citadins qui n'ont
15:18 pas reçu d'entraînement militaire, contrairement aux troupes de la couronne qui ont été éprouvées
15:22 par les guerres d'Italie.
15:23 Sans oublier que le roi entretient plusieurs milliers de soldats professionnels et engage
15:28 de nombreux mercenaires, notamment des compagnies suisses catholiques qui s'avèrent particulièrement
15:33 efficaces.
15:34 Ainsi, la première grande bataille des guerres de religion, la bataille de Dreux, voit se
15:40 rencontrer plus de 30 000 hommes et s'achève le 19 décembre sur une victoire du duc de
15:45 Guise.
15:46 Avec celle-ci, les catholiques capturent le prince de Condé et plusieurs autres généraux
15:50 huguenots.
15:51 Mais ils perdent également plusieurs chefs importants, dont le maréchal de Saint-André
15:55 qui faisait partie du triumvirat catholique.
15:57 La bataille est une boucherie qui choque ses contemporains, mais elle ne met pas du tout
16:02 un terme à la guerre.
16:03 Les combats continuent et le duc de Guise est même assassiné par un protestant angoumois
16:08 qui a peut-être été commandité par l'amiral de Colligny.
16:12 Ainsi, de nombreux chefs de file des deux parties sont soit tués, soit capturés, tandis
16:18 que l'impossibilité de ressortir un vainqueur des nombreux affrontements pousse finalement
16:23 les deux camps à faire la paix dès mars 1563.
16:26 Celle-ci aboutit à l'édit d'Amboise qui est très rapidement enregistrée par
16:32 le parlement de Paris.
16:33 Il promet que la noblesse peut désormais exercer le culte calviniste avec sa famille
16:38 au sein de son foyer.
16:39 Le reste de la population n'obtient le droit d'exercer son culte que dans une seule ville
16:44 par baillage et uniquement à l'extérieur des remparts.
16:47 La liberté de conscience est accordée à tous les sujets du royaume.
16:51 Les huguenots se doivent de restituer les biens volés aux clergés.
16:55 Tous les chefs huguenots sont pardonnés et tous les participants du conflit peuvent regagner
16:59 les charges qu'ils exerçaient avant la guerre.
17:02 Bien que le doute persiste, la paix permet de réconcilier au moins en partie les nobles
17:08 catholiques et huguenots.
17:09 Le prince de Condé et le cométable de Montmorency, les deux grands chefs de chaque camp, combattent
17:14 d'ailleurs ensemble contre les troupes anglaises qui occupent toujours le Havre en 1563.
17:19 L'application de la paix n'est pas toujours facile.
17:36 Plusieurs régions comme la Bretagne ou la Bourgogne s'opposent particulièrement à
17:40 celle-ci, tandis que de petites échafourées entre catholiques et protestants continuent
17:45 d'éclater par endroits.
17:46 En parallèle, de mauvaises récoltes attisent encore les tensions.
17:50 Cependant, d'autres endroits s'y accommodent très bien de la paix, tandis que catholiques
17:54 et protestants y coexistent sans problème.
17:56 Quoi qu'il en soit, le premier à souffrir de tous ces conflits est le roi, et donc indirectement
18:02 la reine-mère qui exerce la régence.
18:03 Cette instabilité remet directement en question l'autorité royale.
18:08 Pour rétablir une proximité entre le roi et ses sujets, Catherine de Médicis décide
18:13 d'organiser un grand tour du royaume dès 1564.
18:16 La cour quitte alors Paris et voyage à travers le pays pendant un an et demi.
18:22 Ce tour de France permet au roi de se présenter à ses sujets tout en affirmant son autorité.
18:27 Lorsque le cortège entre dans une ciété, celle-ci réaffirme sa soumission au souverain,
18:31 ce en échange de quoi Charles IX confirme les privilèges de la ville, notamment sur
18:35 le plan fiscal.
18:36 Ce voyage permet également de réformer le royaume.
18:39 A Moulins, par exemple, le chancelier Michel de l'Hôpital réorganise la justice afin
18:44 de renforcer le pouvoir du roi.
18:46 De retour de ce voyage, en 1566, la reine-mère est convaincue d'avoir pacifié le royaume.
18:52 La réalité est tout autre.
18:54 L'église lutte contre la réforme à coup de propagande.
18:57 Dès 1566 est publié le Miracle de Laon, un récit d'une possession diabolique durant
19:03 laquelle le diable lui-même déclare que les Huguenots sont ses créatures.
19:06 Celui-ci a un tête-succès que le roi lui-même se rend à Laon pour rencontrer l'ancienne
19:12 possédée.
19:13 Petit à petit, les tensions se ravivent.
19:14 Le pape proclame d'ailleurs la condamnation des Huguenots en juin 1567, tandis que des
19:20 confréries destinés à lutter contre les protestants sont créés dans plusieurs villes
19:24 françaises.
19:25 Les seigneurs Huguenots s'inquiètent quant à eux de la levée de 6000 mercenaires suisses
19:29 par le roi, et ils décident de quitter la cour dès juillet.
19:32 Au château de Valéry, qui appartient au prince de Condé, les nobles Huguenots se
19:36 décident à reprendre les armes.
19:37 De cette manière, Condé espère obtenir du roi une nouvelle paix plus avantageuse.
19:42 Le prince de Condé et l'amiral de Coligny appellent à un rassemblement général vers
20:01 Rosé-en-Brie, tandis que la propagande est remise en marche afin de légitimer cette
20:06 nouvelle prise d'armes.
20:07 La cour est rapidement mise au courant du danger et décide de se réfugier à Paris.
20:12 Le convoi entre Meaux et la capitale est protégé par les mercenaires suisses et parvient à
20:17 atteindre son but malgré le harcèlement mené par la cavalerie de Condé.
20:21 Les Huguenots bloquent alors Paris, qui risque la famine.
20:23 L'armée royale de plus de 19 000 hommes, dirigée par le conétable de Montmorency,
20:28 sort de la ville et engage le combat contre l'armée de Condé, qui ne s'élève alors
20:32 qu'à 5 000 hommes.
20:33 La bataille est rapide, elle ne dure que deux heures et aboutit sur la retraite des
20:38 Huguenots.
20:39 Cependant, Montmorency y trouve la mort.
20:41 De petits affrontements se déroulent un peu partout dans le royaume.
20:44 Condé reçoit même le soutien de l'électeur du Palatinate et met le siège devant Chartres,
20:50 le grenier ablé de la capitale.
20:52 Mais les deux camps manquent de moyens pour mener une véritable guerre.
20:56 C'est pourquoi le roi consent à négocier la paix avec Condé et Coligny, ce qui aboutit
21:01 au rétablissement du statu quo dès mars 1568.
21:04 La guerre a été menée pour rien.
21:06 Cependant, cette paix hâtive est mal acceptée des deux côtés.
21:10 Certains Huguenots estiment même que le prince de Condé les a trahis.
21:14 De plus, le chancelier Michel de l'Hôpital, grand soutien de la tolérance, est disgracié
21:20 par Catherine de Médicis à cause de l'échec de sa politique.
21:23 Le conseil du roi se retrouve alors purgé des chefs Huguenots et du tolérant chancelier,
21:28 tandis que les catholiques intransigeants s'y imposent.
21:30 En parallèle, le pape en appelle à l'extermination des protestants, tandis que Philippe II,
21:36 roi d'Espagne, conseille l'intransigence au roi de France, notamment parce qu'il
21:40 s'inquiète d'une alliance entre les Huguenots et les calvinistes des Pays-Bas,
21:44 envers lesquels il mène une répression sanglante.
21:46 Tous ces facteurs font que les Huguenots s'imaginent une coalition catholique européenne visant
21:52 à l'extermination de la réforme et de ses croyants.
21:54 Coalition qui n'existe que dans leur tête, mais qui les terrifie.
21:57 Dans ce contexte de crainte et de soupçon, il faut ajouter que le prince de Condé et
22:02 l'amiral de Colligny, tous deux réfugiés en Bourgogne, croient que le conseil du roi
22:06 a ordonné leur arrestation et leur exécution, qui serait le point de départ de l'extermination
22:11 des Huguenots.
22:12 Ainsi, ils prennent la fuite le 23 août direction La Rochelle, l'une des principales places
22:17 fortes protestantes.
22:18 Là-bas convergent tous les grands chefs calvinistes de France, Condé et Colligny donc, mais aussi
22:24 Lanoue, Montgomery ou La Rochefoucauld, qui se sont tous illustrés durant les deux guerres
22:29 précédentes.
22:30 Et surtout Jeanne d'Albray, reine de Navarre, et son fils Henri.
22:33 Elle est l'une des plus puissantes vassales du roi de France.
22:36 Le choix de La Rochelle n'est pas fait au hasard.
22:38 Non seulement la ville est entièrement conquise à la cause calviniste, mais en plus son port
22:44 permet aux Huguenots d'être en contact avec l'Angleterre et les corsaires protestants
22:48 venus des Pays-Bas.
22:49 Ceux-ci permettent à Colligny d'avoir une flotte importante à son service.
22:52 De son côté, la royauté répond à la défiance huguenote en supprimant la liberté de culte
22:59 et en privant de leur charge tous les officiers protestants du royaume.
23:02 Les hostilités reprennent alors.
23:04 Les Huguenots peuvent pour cela compter sur leur soutien en Allemagne, en Angleterre et
23:08 aux Pays-Bas.
23:09 La reine anglaise finance des mercenaires allemands qui sont accompagnés par le prince
23:13 d'Orange, chef de la révolte aux Pays-Bas.
23:15 Ensemble, ils s'attaquent à la Bourgogne.
23:17 A l'ouest, les Huguenots s'emparent de Saint-Onge et de Poitou pour protéger La Rochelle.
23:22 Mais c'est en mars 1569 qu'a lieu la première grande bataille.
23:26 Les 28 000 hommes du roi, menés par son frère le duc Henri d'Anjou, rencontrent les 15
23:31 000 troupes du prince de Condé à Jarnac.
23:34 La bataille est remportée par les catholiques.
23:37 D'autant plus que Condé est froidement assassiné par le capitaine de la garde du
23:41 duc d'Anjou, alors même qu'il s'était rendu.
23:43 L'amiral de Colligny reprend alors la tête des forces calvinistes, et malgré quelques
23:48 succès, subit une autre défaite à Montcontour en octobre.
23:52 Il est d'ailleurs blessé durant celle-ci.
23:53 Cependant, les Huguenots ne sont pas abattus pour autant, et Colligny engage une marche
23:59 dévastatrice dans le Midi avant de monter jusqu'à la Charité.
24:02 En parallèle de ses maigres succès militaires, les catholiques modérés se réaffirment
24:07 à la cour face aux intransigeants, pour plusieurs raisons.
24:10 Financière d'abord, parce que la guerre est longue, et coûte 18 millions de livres
24:14 par an au gouvernement, en rappelant que les recettes du royaume ne s'élèvent habituellement
24:18 qu'à 13 millions.
24:19 Chiffre qui diminue encore en période de guerre, puisqu'il devient plus compliqué
24:23 de percevoir l'impôt.
24:24 De l'autre côté, Charles IX commence à jouer véritablement un rôle dans la politique.
24:30 Il cherche alors à pacifier son royaume.
24:32 Finalement, malgré un échec militaire incontestable, les Huguenots obtiennent une paix qui leur
24:37 est plutôt favorable en août 1570.
24:40 L'édit de Saint-Germain leur restitue la liberté de culte dans certains lieux, ainsi
24:45 que leurs biens et leurs charges qu'ils occupaient avant la guerre.
24:48 De plus, ils obtiennent 4 places de sûreté pour 4 ans afin d'assurer la bonne application
24:53 de l'édit.
24:54 Ce sont les villes de La Rochelle, de Cognac, de La Charité et de Montauban.
24:59 Ces places de sûreté sont donc des villes dans lesquelles le roi entretient des gardisons
25:03 Huguenots.
25:04 En soi, c'est des lieux qui pourraient permettre aux Huguenots de se réfugier et
25:08 de se rassembler en cas de besoin sans avoir à les conquérir par la force.
25:12 Cette paix est très mal reçue par les catholiques intransigeants à cause de la sécurité qu'elle
25:17 offre aux protestants, mais aussi par le roi d'Espagne et le pape qui qualifie celle-ci
25:21 de paix du diable.
25:22 Le retour de la paix signe également le retour de la tolérance.
25:40 Cette fois, c'est plus Catherine de Médicis qui en est l'architecte, mais bien le roi
25:45 lui-même, Charles IX, qui a 20 ans en 1570.
25:49 Pour l'aider, il peut compter sur un conseil qui est en majorité composé de catholiques
25:53 modérés.
25:54 Les grands meneurs de ce camp sont les Montmorency, avec en tête le duc François de Montmorency,
26:00 fils de l'ancien collectable qui est mort durant la deuxième guerre civile.
26:02 De plus, afin de rapprocher la royauté du camp Huguenot, il est même prévu de marier
26:08 Henri de Navarre, le fils de Jeanne d'Albray et premier prince du sang, avec Marguerite
26:13 de Valois, la sœur du roi.
26:15 Cependant, cette tolérance subit plusieurs difficultés.
26:18 A commencer par la suspicion des Huguenots.
26:20 Le meilleur exemple de celle-ci est sûrement l'attitude de l'amiral de Colligny.
26:24 Lorsque le roi l'invite à la cour, il demande des garanties pour sa sécurité et s'entoure
26:29 d'hommes d'armes.
26:30 La menace d'un assassinat continue de le terrifier.
26:33 Mais le roi fait de son mieux pour assurer ses sujets calvinistes.
26:37 En 1571, il autorise même la tenue d'un synode national à La Rochelle, qui regroupe
26:43 les représentants de toutes les églises réformées du royaume.
26:46 Mais le plus grand ennemi de la tolérance est sûrement l'intolérance des catholiques.
26:51 Un peu partout éclatent des échafourées, des émeutes ou des massacres à l'encontre
26:56 des Huguenots.
26:57 Les plus marquants étant sûrement ceux d'Orange et de Rouen, qui provoquent la mort de dizaines
27:01 de personnes.
27:02 En parallèle, la tolérance a également une visée diplomatique.
27:06 Petit à petit, le royaume cherche à se rapprocher des états protestants pour contrer l'hégémonie
27:12 de l'Espagne.
27:13 Ainsi, un mariage est envisagé entre la reine Elisabeth d'Angleterre et François d'Alençon,
27:19 frère du roi, tandis que des diplomates sont envoyés en Allemagne pour discuter avec les
27:24 princes protestants.
27:25 Un accord défensif est même signé avec l'Angleterre en 1572.
27:30 Le roi s'entretient même avec les rebelles des Pays-Bas.
27:33 On envisage un partage de ceci entre la France, l'Angleterre et le prince d'Orange.
27:38 Mais ce projet n'aboutit pas.
27:40 Effectivement, pour que la France s'engage sur cette voie, il est nécessaire de consolider
27:45 la confiance entre protestants et catholiques.
27:47 Dans ce cas, c'est le mariage entre Henri de Navarre et Marguerite de Valois qui concentre
27:52 à la fois tous les espoirs et toutes les craintes.
27:54 Le mariage est finalement accepté par les deux parties, et Henri de Navarre fait son
28:00 entrée à Paris le 8 juillet avec plus de 700 Huguenots, tous vêtus de noir à cause
28:05 de la mort toute récente de Jeanne d'Albray.
28:07 Le mariage est finalement célébré le 18 août et est suivi de nombreuses fêtes et
28:12 représentations pendant plusieurs jours.
28:15 Malheureusement, un acte tragique s'apprête à gâcher les festivités.
28:19 Le 22 août, de retour du Conseil du Roi, l'amiral de Colligny est la cible d'une
28:39 tentative d'assassinat.
28:40 Blessé à la main droite et aux bras gauche, il en ressort malgré tout bien vivant.
28:45 Le tireur, Charles de Louvier, est un homme violent qui a déjà assassiné l'un des
28:50 capitaines proches de Colligny.
28:51 On ne sait pas s'il a agi de son propre chef ou s'il avait un commanditaire, mais
28:56 il sera par la suite protégé par l'église.
28:58 Quoi qu'il en soit, cet acte est terrible, parce qu'il réveille tous les soupçons
29:02 que la politique de tolérance a tenté d'enterrer.
29:05 Soupçons de la part des Huguenots d'abord, qui aperçoivent à nouveau un signe du complot
29:10 visant leur extermination, et soupçons de la part des catholiques.
29:13 A Paris, on s'inquiète de la fureur des protestants et du déclenchement d'une nouvelle
29:18 guerre civile.
29:19 Avec comme objectif de tuer dans l'œuf tout projet de nouvelle guerre, le conseil
29:23 du roi prend la décision de faire éliminer les principaux chefs Huguenots.
29:27 Le roi donne son accord.
29:29 Le matin du 24 août, l'amiral et plusieurs de ses lieutenants sont tués dans leur logis
29:34 par une troupe menée par l'église.
29:36 Le corps de Colligny est ensuite lynché par le peuple de la capitale.
29:40 Or, ces éliminations donnent le feu vert à un massacre incontrôlé des Huguenots
29:45 jusqu'au 29 août.
29:46 Henri de Navarre y échappe en abjurant le calvinisme, mais la plupart de ses compagnons
29:51 n'ont pas la même chance.
29:52 De plus, les massacres s'étendent aussi à de nombreuses villes de province.
29:57 Au total, c'est plus de 10 000 Huguenots qui perdent la vie durant la Saint-Barthélemy.
30:02 Cependant, ce déchaînement de violence encourage aussi les protestants de l'ouest et du
30:07 Midi à reprendre les armes en s'organisant à l'intérieur des villes.
30:11 Le meilleur exemple est La Rochelle.
30:13 Les habitants répondent aux troubles en refusant l'autorité du gouverneur désigné par
30:18 le roi.
30:19 Ce dernier ordonne alors de mettre le siège devant la ville.
30:22 Cependant, celle-ci est ravitaillée par la mer et utilise ses corsaires pour s'emparer
30:27 de butins et tenir le siège.
30:28 Malgré leur sous-nombre, moins de 2 000 soldats rochelais contre 28 000 hommes dirigés
30:33 par le duc d'Anjou, les assiégés parviennent à repousser tous les assauts.
30:37 De plus, le camp des assiégeants est loin d'être uni.
30:41 Nombreux sont les nobles à penser que le massacre de la Saint-Barthélemy n'a pas
30:46 été causé pour éliminer les Huguenots, mais plutôt pour supprimer une partie de
30:50 la noblesse française pour des raisons politiques.
30:53 Peu à peu, les catholiques modérés et les mécontents de la politique royale se
30:58 regroupent autour de François d'Alençon, le plus jeune frère du roi.
31:02 C'est le début du parti des malcontents.
31:04 Enfin, les ressources réquisitionnées par le siège sont énormes pour peu de résultats.
31:10 Et Henri d'Anjou, qui rappelons-le dirige l'armée et est le frère de Charles IX,
31:15 apprend fin mai qu'il a été élu roi de Pologne.
31:18 Or, la Pologne est un pays dans lequel il y a une forte minorité protestante.
31:23 Le duc se décide donc à faire une paix rapide et honorable avec les Huguenots pour apparaître
31:29 comme un souverain particulièrement tolérant.
31:31 Le 24 juin, un accord est trouvé et le siège est rapidement levé.
31:35 Dans la foulée, début août, un nouvel édit de pacification est enregistré.
31:40 Celui-ci sauvegarde la liberté de conscience pour les réformés, mais limite la liberté
31:45 de culte aux habitants de quatre villes uniquement, dont La Rochelle et Sancerre, qui ont toutes
31:51 deux mis en échec les armées royales.
31:53 Cet édit est jugé intolérable par une partie des Huguenots du sud de la France, qui ne
31:58 se désarment pas et qui s'organisent même en un véritable état à l'intérieur de
32:03 l'état, qu'on appelle parfois les Provinces Unies du Midi, tandis qu'à la cour, les
32:07 esprits s'échauffent à nouveau.
32:08 François d'Alençon a, au fil du temps, réuni autour de lui les catholiques modérés
32:14 et les mécontents du roi.
32:15 Ils forment ainsi le parti des malcontents.
32:17 De leur côté, les guises, catholiques intransigeants, s'inquiètent de ce regard d'intérêt
32:23 pour la tolérance.
32:24 C'est comme si la Sainte Barthélemie, dont ils ont été des acteurs majeurs, n'avait
32:28 à dire rien.
32:29 De plus, le départ du Duc d'Anjou pour la Pologne laisse vacante sa place de lieutenant
32:34 général des armées royales.
32:36 La place est alors promise à François d'Alençon par le roi, mais l'église manœuvre pour
32:41 l'en écarter et obtenir celle-ci.
32:42 Pour répondre au retour des catholiques intransigeants au pouvoir, les Huguenots se soulèvent à
32:47 plusieurs endroits du royaume à la fin de février 1574.
32:52 De son côté, François d'Alençon prend contact avec les chefs calvinistes et complote
32:57 la base pour s'enfuir de la cour.
32:59 Malheureusement, le complot est découvert et plusieurs malcontents sont exécutés.
33:03 Plus grave encore, c'est fin mai que Charles IX meurt d'une maladie qui lui ronge les
33:08 poumons depuis plusieurs années.
33:10 Catherine de Médicis reprend alors la régence en attendant qu'Henri d'Anjou, roi de
33:15 Pologne à ce moment, puisse revenir prendre le trône.
33:17 Mais le retour de ce dernier en France n'améliore pas la situation.
33:21 Elle l'empire même et pousse son frère François d'Alençon à s'enfuir de la
33:25 cour début septembre.
33:26 Cette fois, la guerre ne se limite pas à catholiques contre huguenots.
33:30 Les malcontents se rangent du côté des calvinistes et prennent également les armes.
33:34 Dans le sud de la France, le gouverneur Henri de Montmorency s'allie avec les huguenots
33:39 et entre en guerre ouverte avec le pouvoir royal, tandis que des mercenaires allemands
33:44 entrent en Champagne pour soutenir les protestants français.
33:46 De fait, Henri III est dépassé par les événements et de nombreux de ses hommes lui tournent
33:52 le dos pour rejoindre la révolte de son frère.
33:54 De plus, Henri de Navarre parvient également à s'enfuir de la cour pour rejoindre les
33:59 huguenots.
34:00 Après plusieurs semaines de négociations, une paix est finalement signée le 6 mai 1576.
34:06 Celle-ci est la plus favorable que les huguenots ont connu jusqu'ici.
34:10 L'exercice du culte réformé est autorisé partout et à tout moment sauf à Paris et
34:15 ses alentours.
34:16 Les huguenots reçoivent 8 places de sûreté ainsi que la mise en place de chambres mi-partie,
34:21 c'est-à-dire que les parlements, qui enregistrent les aides du roi et rendent la justice, doivent
34:26 désormais compter autant de magistrats catholiques que de magistrats réformés.
34:30 De plus, François d'Alençon reçoit une immense principauté au milieu du royaume
34:36 pour acheter son calme.
34:37 Il fait finalement son retour à la cour.
34:39 La paix est jugée scandaleuse par les catholiques intransigeants et elle s'avère rapidement
34:58 inapplicable.
34:59 Plusieurs villes refusent de se rendre aux huguenots, notamment en Picardie, tandis que
35:04 de plus en plus de ligues catholiques se forment pour combattre les réformés.
35:08 Celles-ci sont souvent très influencées par l'église.
35:11 Ces ligues restent loyales au roi, mais elles remettent en question certains de ses pouvoirs.
35:16 Elles proposent par exemple de donner aux états généraux l'autorité ultime sur
35:20 les questions religieuses.
35:21 Henri III ne peut pas accepter de se soumettre aux états généraux, même s'il souhaite
35:26 rétablir le catholicisme comme seule religion dans le royaume.
35:29 Il décide alors de créer une ligue officielle dont il prendrait la tête et à laquelle
35:34 toutes les petites ligues éparses seraient forcées de se rallier.
35:37 Cette tentative est un échec et les ligues imposent leurs députés pour les états généraux
35:43 qui se tiennent à Blois entre 1576 et 1577.
35:47 Les malcontents et les huguenots sont évincés et ne participent presque pas à cette assemblée.
35:52 Ainsi, celle-ci révoque l'édit de pacification qui vient d'être enregistré et demande
35:58 le retour de l'unité religieuse dans le royaume, sans pour autant voter la guerre
36:02 ou accepter de financer celle-ci.
36:04 La révocation de l'édit pousse les huguenots à reprendre les armes.
36:08 Le roi doit alors mener plusieurs sièges contre des villes comme La Charité, Histoire
36:13 ou Montpellier, mais la situation financière de la couronne ne permet pas de soutenir une
36:17 véritable guerre.
36:18 C'est pourquoi la paix est signée dès septembre 1577.
36:22 Celle-ci autorise le culte réformé dans les faubourgs de certaines villes, sauvegarde
36:27 les champs mi-parti dans le sud de la France, accorde huit places de sûreté et interdit
36:32 toutes les ligues.
36:33 Cette paix reste compliquée à appliquer, mais elle est déjà plus acceptable que la
36:37 précédente pour les catholiques.
36:39 Elle permet au royaume de connaître plusieurs années de paix.
36:42 Henri III profite de cette accalmie pour renforcer l'autorité royale qui a été mise à rude
36:48 épreuve par les états généraux et les ligues, mais aussi par les penseurs huguenots
36:52 qui ont toujours prôné le droit de s'opposer à un roi tyran.
36:55 Il établit un règlement général de la cour pour structurer son fonctionnement et
37:00 son emploi du temps.
37:01 Le roi établit une distance entre lui et les courtisans.
37:04 Il cherche à se poser comme le maître et le juge suprême de cet environnement où
37:09 se déroulent les affrontements et les intrigues entre grands seigneurs.
37:13 Le roi s'entoure aussi de favoris, ses mignons, auxquels il offre de nombreuses charges.
37:18 Ces mignons sont les représentants de la figure royale au sein de la grande noblesse
37:23 et permet au roi de faire pression sur d'autres seigneurs.
37:26 Catherine de Médicis s'engage aussi dans un nouveau tour de France.
37:30 Elle en profite pour essayer de réunir Marguerite de Valois et Henri de Navarre qui ont été
37:34 séparés.
37:35 Cependant, le non-respect de certaines clauses de la paix provoque une nouvelle guerre fin
37:40 1579.
37:41 Henri de Navarre prend la tête des huguenots, mais beaucoup d'entre eux refusent la guerre
37:46 et estiment qu'elle est provoquée par des motivations personnelles.
37:49 Les opérations se concentrent surtout dans le sud de la France, mais encore une fois,
37:54 le manque de ressources des deux camps provoque le retour à un statu quo dès la fin d'année.
37:59 La situation reste donc, comme toujours, incroyablement pendue, mais un événement s'apprête,
38:05 encore une fois, à mettre un coup de pied dans la fourmilière.
38:08 Après quelques expériences militaires aux Pays-Bas, François d'Alençon meurt de
38:27 la tuberculose en 1584.
38:29 Or, cette mort a une conséquence très grave.
38:32 Henri III n'a pas d'héritier et plus de frères.
38:35 S'il venait à mourir, c'est Henri de Navarre, premier prince du sang, qui devrait
38:40 normalement hériter du royaume.
38:42 Mais Henri est calviniste.
38:44 Pour les catholiques du royaume, il est hors de question d'avoir un huguenot sur le
38:47 trône de France.
38:48 Dès fin 1585, les Ligues se réveillent avec à leur tête Henri de Guise.
38:54 Celui-ci met en avant son propre candidat à la couronne, le cardinal de Bourbon qui
38:59 est l'oncle d'Henri de Navarre, et traite avec le roi d'Espagne qui promet de soutenir
39:03 économiquement les Ligueurs en échange de l'éradication des huguenots et d'aide
39:07 contre les rebelles aux Pays-Bas.
39:09 Les Ligueurs prennent alors réellement les armes contre le roi et un nouveau conflit
39:13 éclate.
39:14 Pour éviter que la situation ne dégénère davantage, Catherine de Médicis signe un accord
39:19 avec les intransigeants.
39:20 En juillet 1585, un nouvel Edi supprime la liberté de culte et de conscience.
39:25 Il laisse six mois aux calvinistes pour choisir entre l'exil ou l'abjuration de leur foi,
39:31 tandis qu'Henri de Navarre est écarté de la succession.
39:33 Ce dernier reprend alors les armes et est rejoint par Condé et Montmorency.
39:38 Il utilise la propagande pour montrer les Guises comme des traîtres alliés aux Espagnols
39:42 et avares de pouvoir, alors que les huguenots, eux, se battent pour faire respecter les lois
39:47 fondamentales du royaume.
39:48 Sur le plan militaire, les ressources des huguenots sont bien inférieures à celles
39:53 du roi et des Guises.
39:54 Ils ont à affronter 40 000 ligueurs et 30 000 soldats royaux.
39:58 Henri de Navarre a lui moins de 30 000 hommes à sa disposition, et ce malgré le soutien
40:04 financier de l'Angleterre, du Danemark et de certains princes allemands.
40:07 Pourtant, les assauts contre les huguenots sont inefficaces.
40:11 En octobre 1587, ces derniers remportent même une victoire éclatante à Kutras.
40:17 A l'est, l'armée de mercenaires allemands de plus de 20 000 hommes payés par les protestants
40:22 sont mis en déroute par les Guises.
40:24 En parallèle, le roi se rend impopulaire à Paris en favorisant toujours ses mignons
40:29 aux autres seigneurs, et en tentant par tous les moyens de réduire l'influence des Guises.
40:34 L'augmentation des impôts et les mauvaises récoltes exercent aussi le mécontentement
40:38 populaire.
40:39 Au début de 1588, les tensions entre les Guises et le roi ont atteint leur apogée.
40:45 Le 9 mai, le duc de Guise brave un interdit royal et entre dans la capitale.
40:50 Il est acclamé par les foules qui voient en lui leur héros du catholicisme.
40:54 Apeuré à l'idée d'un soulèvement populaire ou d'un tour de force de la part des Ligueurs,
40:59 Henri III fait entrer ses mercenaires suisses dans la ville.
41:02 Ce choix provoque l'indignation des parisiens, la capitale se hérisse de parécade et le
41:07 roi est forcé de fuir avec ses fidèles.
41:09 Pour essayer de calmer la situation, Henri III renouvelle son serment de se débarrasser
41:14 de l'hérésie protestante et proclame son union avec la Ligue.
41:18 Il fait également appel aux états généraux pour relever les finances du royaume.
41:21 Malheureusement, c'est les Ligueurs qui obtiennent le plus de députés et ceux-ci
41:26 refusent d'accorder une quelconque aide financière au roi.
41:29 Ils cherchent également à limiter le pouvoir du souverain en accordant le droit aux états
41:34 généraux de promulguer des lois fondamentales que le roi lui-même ne pourrait entraver.
41:38 Exaspéré de sa perte de contrôle sur les états, le roi prend une décision inattendue.
41:43 Il fait exécuter le Duc de Guise.
41:46 Les Parisiens et les Ligueurs se déchaînent alors contre lui.
41:50 Puisque sa tentative de rapprochement avec les Ligueurs a échoué, il ne reste qu'une
41:54 seule voie au roi, le rapprochement avec les protestants.
41:57 En avril 1589, il rencontre Henri de Navarre avec lequel il s'allie finalement.
42:03 Henri III a perdu beaucoup de villes en faveur des Ligueurs, mais il reste le roi.
42:23 Une grande partie de la noblesse continue de le soutenir.
42:26 Lorsque son armée se joint à celle d'Henri de Navarre, ils ont ensemble plus de 30 000
42:30 hommes avec lesquels ils remontent jusqu'aux portes de Paris.
42:34 Mais la colère gronde toujours dans la capitale.
42:36 Henri III n'est plus vu comme un roi, mais comme un tyran.
42:39 C'est pourquoi un jeune moine, Jacques Clément, finit par l'assassiner le 1er août, après
42:45 s'être fait passer pour un émissaire.
42:47 Avant sa mort, Henri III a le temps de désigner Henri de Navarre comme son successeur selon
42:53 le respect de la loi salique.
42:54 Cependant, tous ne reconnaissent pas le nouveau roi, et beaucoup de nobles qui suivaient Henri
43:00 III quittent l'armée.
43:01 Il devient impossible de prendre Paris.
43:03 A cet instant, moins de la moitié du pays reconnaît Henri IV.
43:07 Il doit conquérir son royaume par les armes.
43:09 Les Ligueurs, eux, tentent pendant longtemps d'imposer leurs propres candidats sur le
43:14 trône de France.
43:15 C'est d'abord le cardinal de Bourbon qui est choisi, mais sa mort quelques mois plus
43:19 tard remet la question sur la table.
43:21 Plusieurs candidats sont alors proposés, dont la femme d'Espagne, la fille de Philippe
43:26 II.
43:27 Mais ces candidats ne convaincent, notamment parce qu'ils vont tous à l'encontre des
43:31 lois fondamentales du royaume, dont la loi salique.
43:33 Mais à côté de ça, la catholicité du roi de France est aussi une obligation.
43:38 C'est pourquoi Henri IV promet plus tard de se convertir à la religion catholique.
43:42 Quoi qu'il en soit, le nouveau roi prend la route de la Normandie, qui est la région
43:47 qui fournit la plus grosse part des impôts, en plus de pouvoir y recevoir le soutien anglais.
43:52 Les troupes royales y remportent de nombreux succès contre les Ligueurs, malgré leur
43:56 infériorité numérique.
43:57 Fort de ces succès, le roi retourne même mettre le siège devant Paris début 1590.
44:03 Mais sa tentative s'avère être un échec.
44:06 De leur côté, les Ligueurs peuvent compter sur le soutien militaire et financier de la
44:10 part des Espagnols.
44:11 C'est d'ailleurs l'un d'entre eux, le duc de Parme Alexandre Farnese, qui délivre
44:16 Paris avec ses troupes.
44:17 Henri IV lâche la capitale, mais il prend le contrôle de ses alentours.
44:21 En 1593, il s'empare aussi de Dros et prend réellement l'ascendance sur le plan militaire.
44:27 C'est également cette année qu'il se reconvertit à la foi catholique, devenant
44:31 le seul à pouvoir vraiment revendiquer la couronne de France.
44:34 Il se fait également sacré à Chartres.
44:37 Maintenant catholique, merci à Monique Théry d'avoir sponsorisé cette vidéo, et merci
44:42 à vous pour regarder.
44:43 Bienvenue également aux membres de Hachette qui soutiennent financièrement celle-ci,
44:47 puisque j'ai ajouté des petits trucs comme Roi directement sur Youtube, ce que je trouvais
44:51 plus pratique que Tipeee ou Utip.
44:53 Tant également, avec le goûter, je vous retrouverai pour un prochain épisode.
44:56 En échange de la réédition de la ville, ce dernier devrait être fait maréchal de
45:00 France.
45:01 Le 22 mars, Henri IV entre enfin dans la capitale et entame une marche jusqu'à Notre-Dame.
45:06 Il faut encore attendre 1595 pour que le pape lève l'excommunication du roi.
45:12 Ce après quoi, les dernières villes qui lui étaient encore hostiles se soumettent sans
45:16 combattre.
45:17 Marseille et Toulouse le font par exemple en 1596.
45:21 Ces rééditions se font d'autant plus facilement que les ligueurs obtiennent souvent des accords
45:26 très favorables avec le roi.
45:27 Ils sauvegardent généralement les charges qu'ils occupent, voire en reçoivent des
45:31 nouvelles et obtiennent une bonne compensation financière.
45:34 D'une certaine façon, Henri IV rachète la paix.
45:37 Il aurait payé plus de 32 millions de livres pour rallier les chefs ligueurs à sa cause.
45:43 En sachant que les recettes annuelles de la couronne s'élèvent généralement entre
45:47 10 et 20 millions de livres.
45:49 Le roi doit également vaincre l'Espagne et la Savoie auxquelles il a officiellement
45:53 déclaré la guerre en 1595.
45:56 Ceux-ci occupent la Picardie, la Bretagne et Salus.
45:59 Mais la France peut compter sur le soutien de l'Angleterre et des Pays-Bas qui ne veulent
46:03 surtout pas voir les Espagnols dans la manche.
46:05 Épuisé financièrement, puisqu'il vient de faire banqueroute, l'Espagne de Philippe
46:10 II accepte finalement la paix en mai 1598.
46:13 Pour la Savoie, il faut attendre 1601.
46:15 Pour ce qui est de la paix intérieure, Henri IV produit un nouvel édit de pacification
46:20 qui est sûrement le plus connu de tous, l'édit de Nantes.
46:24 Celui-ci permet la liberté de conscience totale et la liberté de culte là où le
46:29 protestantisme était installé en 1597, en plus de deux villes par barillage.
46:34 Il faut y ajouter l'existence de chambres mi-partie pour juger les calvinistes dans
46:39 les parlements de Bordeaux, Grenoble et Toulouse.
46:42 Les réformés peuvent occuper n'importe quelle charge, les pasteurs sont payés au
46:46 moins en partie par le roi, et ils reçoivent pour 8 ans les 140 villes qu'ils tenaient
46:51 en 1597, dont 51 places de sûreté.
46:54 Cet édit peine à être enregistré par les parlements qui sont toujours pour le rétablissement
46:59 du catholicisme comme foi unique du royaume.
47:02 Mais le roi parvient à le faire enregistrer par celui de Paris en 1599.
47:07 Il est ensuite suivi par les autres parlements.
47:09 Le dernier à l'enregistrer est celui de Rouen qui ne le fait qu'en 1609.
47:14 Cet édit est exceptionnel pour sa durée, presque un siècle.
47:18 Il signe le retour de la paix civile dans le royaume.
47:21 C'est généralement cette date, 1598, qu'on juge comme la fin des guerres de religion.
47:42 Cependant, la France connaît pendant longtemps encore des problèmes à ce niveau.
47:47 Henri IV lui-même est assassiné par un catholique intransigeant en 1610.
47:52 Louis XIII subit des révoltes protestantes qu'il réprime par les armes.
47:56 C'est à ces occasions qu'il mène son fameux siège de la Rochelle.
48:00 Enfin, Louis XIV abolit l'édit de Nantes en 1685 et force les Huguenots à choisir
48:06 entre la conversion et l'exil.
48:08 Quoi qu'il en soit, ces guerres civiles sont parmi les pires que la France ait connues.
48:12 Elles s'étendent sur presque 40 ans, voire 70 si on décide de s'arrêter aux grandes
48:17 révoltes Huguenots du règne de Louis XIII.
48:20 Ces guerres civiles ont été terribles sur bien des aspects.
48:23 Elles enfoncent d'abord les finances françaises.
48:25 Les dettes de la couronne passent de 43 millions à la fin du règne d'Henri II à 133 millions
48:31 à la veille de la mort d'Henri III.
48:33 Vers 1580, la production française baisse.
48:36 On peut s'en rendre compte en analysant les impôts qui étaient versés, notamment
48:40 la dîme qui représente toujours le même pourcentage des récoltes.
48:43 Ainsi, en 1580, la production chute d'environ un tiers en France par rapport à l'avant-guerre.
48:50 Cette baisse est plus forte dans les régions du sud et plus basse autour de Paris.
48:54 Le commerce s'effondre aussi.
48:56 La recette de la douane passe de 80 000 livres en moyenne à 25 000 en 1590, tandis que l'activité
49:03 du port de Rouen, comme exemple, baisse de 20 à 30%.
49:07 Pour ce qui est de la baisse démographique, elle est difficile à estimer, mais on peut
49:11 décemment penser que les disettes, les maladies et les combats ont causé la disparition de
49:16 5 à 10% de la population du royaume.
49:19 Les guerres ont aussi mené à une remise en question de la position royale.
49:23 Les théoriciens Huguenots, les états généraux et les malcontents ont tous tenté de limiter
49:29 le pouvoir royal.
49:30 Mais le bilan à la fin de la guerre est en réalité plutôt favorable à la royauté.
49:34 Effectivement, les échecs de ces tentatives et le besoin d'un souverain fort pour rétablir
49:40 la paix ont sûrement facilité la mise en place progressive de la monarchie absolue.
49:44 De plus, le pays se remet en réalité assez rapidement de la guerre.
49:49 La production retrouve bien vite son état normal et les finances se rétablissent bien.
49:53 A un tel point qu'une guerre contre les Habsbourg tout-puissants, qui était inenvisageable
49:58 après la mort d'Henri II, redevient possible à la fin du règne d'Henri IV.
50:02 Merci à Mayri Tej d'avoir sponsorisé cette vidéo et merci à vous de l'avoir regardée.
50:09 Bienvenue également aux premiers membres de la chaîne qui soutiennent financièrement
50:12 celle-ci puisque j'ai ajouté des petites contreparties directement sur Youtube, ce
50:17 que je trouvais plus pratique que Tipeee ou Utip.
50:19 Encore merci de m'avoir écouté et je vous retrouverai pour le prochain épisode d'Histoire.
50:23 [musique]

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