• l’année dernière
La chaîne parlementaire du canal 13 de la TNT voit ses audiences boostées par les débats sur les retraites


+67% en mars 2023. L’audience de Public Sénat a grimpé en flèche au moment des débats sur la réformes des retraites. Les téléspectateurs ont pu voir des discussions plus apaisées qu’à l’Assemblée Nationale mais néanmoins musclées parfois, les opposants aux texte ayant fait entendre leur voix.
Plus globalement, la chaîne publique, dont le budget est alloué par le bureau du Sénat, bénéficie d’un regain d’intérêt depuis les législatives de 2022, où le Parlement a été fortement renouvelé.
A la tête de Public Sénat depuis 2 ans, Christopher Baldelli a lancé une dizaine de nouveaux programmes, comme « Sens public » présenté par Thomas Hugues ou une émission sport et société avec Anne-Laure Bonnet. Il avait aussi fait appel au journaliste (novice en animation) Denis Olivennes pour incarner le rendez-vous littéraire « Au bonheur des livres » : »Il n’est pas exclu que Denis soit appelé à de nouvelles fonctions dans le monde de l’édition, il arrête donc l’émission car ça devenait incompatible », explique le PDG, sans révéler le nom de son successeur. « Ca se presse au portillon pour lui succéder », confie Christopher Baldelli, invité médias de Célyne Baÿt-Darcourt

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Transcription
00:00 Bonjour Céline Ballydarcourt, votre invité média dirige depuis deux ans l'une des deux
00:04 chaînes parlementaires françaises, Public Sénat, qui sort d'une année riche en actualité.
00:08 Bonjour Christophe Herbadelli.
00:09 Bonjour Céline, bonjour Benjamin.
00:11 Vous partagez le canal 13 de la TNT avec LCP qui est la chaîne de l'Assemblée Nationale.
00:16 Elle a vu ses audiences monter en flèche lors des débats sur la réforme des retraites.
00:19 Quel est le bilan pour vous à Public Sénat ?
00:20 Alors si on regarde strictement du point de vue des audiences, et c'est important parce
00:24 qu'on est une chaîne de service public donc on est là pour intéresser le public, pour
00:28 intéresser nos concitoyens, les résultats sont disons très bons parce qu'au moment
00:33 du débat sur les retraites au Sénat où, je rappelle que le texte a été voté, donc
00:38 ça a beaucoup intéressé nos concitoyens, notre audience a progressé de plus de 67%
00:43 c'est-à-dire deux tiers d'audience en plus.
00:44 En un an ?
00:45 Non, uniquement durant le mois en question, c'est-à-dire le mois de mars.
00:49 En revanche, si je regarde effectivement, on a vraiment une hausse qui maintenant est
00:53 structurelle et très forte puisque sur l'année 2022 on a fait +25%, un quart d'audite en
00:57 plus et là on est un train depuis le début de l'année qui est plutôt à +35%.
01:02 Mais alors à l'Assemblée, lors des débats sur la réforme des retraites, c'était la
01:05 foire d'empoigne, les petites phrases, les invectives, le clash tout le contraire du
01:09 Sénat où c'était des débats apaisés, est-ce que vous n'avez pas regretté finalement
01:12 de ne pas être de l'autre côté ?
01:13 Non, je crois que si on raisonne strictement en termes d'audience, visiblement le public
01:18 a apprécié à la fois la façon dont le texte a pu se passer à l'Assemblée puisque nos
01:22 collègues de LCP ont également une audience qui a beaucoup progressé, ou au Sénat.
01:25 Mais au Sénat, ce n'était pas si calme que ça parce que l'opposition à la majorité
01:30 sénatoriale a vraiment s'est fait entendre, elle s'est battue par tous les moyens de
01:34 forme et de fond.
01:35 Donc c'était vraiment un vrai débat parlementaire qui est un débat où chacun s'exprime et
01:39 montre ses divergences.
01:41 Est-ce que le public Sénat a fait campagne pour la réforme ?
01:43 Ah non, alors en aucun cas pour une raison très simple.
01:46 Il est vrai qu'il y a une majorité au Sénat, politique, personne ne l'ignore, mais notre
01:52 cahier des charges, c'est même la loi en fait.
01:55 Quand les chaînes ont été créées, Public Sénat a un devoir d'impartialité.
01:59 Je vais vous dire, c'est unique en France.
02:01 Parce que le service public audiovisuel, France Info, n'a pas dans ses règles, lois,
02:08 cahier des charges, n'a pas un devoir d'impartialité.
02:10 Les seuls exemples, c'est la BBC qui a ça dans sa charte et Public Sénat en France.
02:16 Donc par définition, si on respecte la loi, et quand même ce serait un comble que Public
02:20 Sénat ne la respecte pas alors qu'elle passe son temps à montrer comment la loi se fait,
02:24 nous avons un devoir d'impartialité.
02:25 Mais vous ne recevez jamais de pression de la part du président du Sénat, en l'occurrence
02:28 Gérard Larcher ?
02:29 Non, écoutez, objectivement, ça fait maintenant deux ans que je préside cette chaîne, loin
02:34 de tout fantasme, il y a une véritable indépendance de cette chaîne.
02:38 Et encore une fois, je le redis, elle a été conçue comme telle, elle est voulue comme
02:40 telle et c'est dans la règle, elle doit être impartiale.
02:42 Alors vous me direz, l'impartialité, est-ce que ça existe ? Je dirais, à contrario que
02:47 l'impartialité, je ne sais pas, mais la partialité, on la voit assez vite.
02:51 Donc si vous prenez cet exemple-là, clairement Public Sénat n'a pas milité pour la réforme
02:55 des retraites.
02:56 On s'est contenté, ce qui est déjà pas mal, à travers près de cent heures, de montrer
03:00 comment le débat se passait d'ailleurs, entre la majorité et l'opposition.
03:03 Et même si on regarde en termes de temps, je pense que la part que nous avons donnée
03:07 d'antenne à l'opposition était peut-être proportionnellement plus forte que celle de
03:10 la majorité.
03:11 Je voudrais revenir à vos audiences, Christophe Herbel-Dely.
03:13 Plus globalement, au-delà de la réforme des retraites, est-ce que vous avez ressenti
03:17 un effet depuis les législatives de l'année dernière qui ont donné une majorité relative
03:21 au parti présidentiel à l'Assemblée ? Alors ça n'a pas changé la donne au Sénat,
03:24 mais votre chaîne bénéficie-t-elle malgré tout d'un regain d'intérêt ?
03:28 Oui, je crois.
03:29 Je crois très clairement.
03:30 Le quinquennat précédent de l'actuelle présidence a été incarné par une majorité
03:36 absolue, très forte.
03:38 Et on a quand même eu le sentiment que beaucoup de débats ne se passaient pas vraiment au
03:42 Parlement, qui semblait parfois à l'Assemblée nationale, plus à ce moment-là une chambre
03:46 qui enregistrait les projets de l'exécutif.
03:49 Là, depuis un an, la donne a complètement changé.
03:51 Le fait qu'il y ait à l'Assemblée nationale une majorité relative montre bien que tout
03:56 texte peut devenir difficile.
03:58 49.3 par 49.3, recherche de majorité.
04:00 Et naturellement, le Sénat dans ce cadre-là joue un rôle très important.
04:04 Donc je pense que nos concitoyens ont bien compris ça, d'où maintenant effectivement
04:07 un intérêt plus fort sur ce qui se passe au Parlement.
04:10 Et quand vous retransmettez des auditions devant les sénateurs, je pense récemment
04:13 à celle de Marlène Schiappa pour s'expliquer sur le fonds Marianne, ça c'est très regardé ?
04:17 Ah oui absolument.
04:18 Les auditions sont très regardées.
04:20 Il y en a une qui a été célèbre, enfin une succession.
04:22 C'était la mission sur Benalla, qui avait fait de très très grosses audiences et qui
04:26 avait passionné une partie de la France.
04:28 Celle sur le fonds Marianne a fait également de très très grosses audiences, que ce soit
04:32 sur l'antenne elle-même ou sur toute la façon dont on a pu aussi l'exposer à travers
04:36 des contenus sur le numérique.
04:37 Est-ce que les chaînes d'info sont des concurrentes du public Sénat ?
04:40 Non, alors je vais vous dire pas du tout.
04:41 Nous on a une ligne extrêmement simple.
04:44 Notre ligne, on n'est pas une chaîne d'info.
04:46 On est plutôt d'ailleurs, un peu quand on interroge nos téléspectateurs, on est plutôt
04:50 autour de, dans le même univers que France 5, Arte, c'est-à-dire des chaînes de service
04:55 public qui permettent de comprendre.
04:57 Mais notre ligne est très claire et je crois que quand quelqu'un vient sur public Sénat,
05:01 c'est ce qu'il cherche, c'est ce qu'il trouve.
05:02 D'abord, 100% service public.
05:04 Il y a suffisamment d'offres privées, y compris sur les chaînes d'info, 100% de service public.
05:08 Qu'est-ce que ça veut dire 100% ?
05:09 Ça veut dire que vous ne trouverez pas une émission sur public Sénat qui soit ne relève
05:14 pas de l'exposition du travail parlementaire, ce qui est notre mission, nous sommes une
05:17 chaîne parlementaire, soit de la question du citoyen et de la citoyenneté, puisque
05:22 nous sommes aussi une chaîne civique.
05:24 Donc, toutes les émissions que nous faisons visent à éclairer nos concitoyens sur les
05:30 enjeux des sujets de la société dans lesquels ils vivent.
05:33 Pour faire simple, je l'ai dit, on n'est pas une chaîne de prête à penser.
05:36 On n'est pas une chaîne pour dire aux gens comment ils doivent penser, on est une chaîne
05:40 pour essayer d'expliquer les sujets pour qu'ensuite le citoyen se fasse son propre
05:45 jugement.
05:46 Je ne crois pas qu'il y aura de grands changements à la rentrée, dites-moi si je ne me trompe
05:48 pas, Christophe Hermann Denys !
05:49 Vous ne vous trompez pas, pour une raison très simple, c'est qu'on a énormément
05:52 changé, vous l'avez dit, en deux ans.
05:55 Pour simplifier, je dirais que ce qui est assez rare dans une chaîne de télévision
05:58 ou dans un média en général, on a changé tous les points de contact avec le téléspectateur.
06:04 D'abord en faisant un énorme renouvellement éditorial des programmes, plus de dix programmes
06:09 dont une nouvelle quotidienne avec Thomas Hugues, Sens Public, lancée il y a maintenant
06:13 deux ans.
06:14 Donc un énorme renouvellement, c'était le premier volet de tous nos programmes qui
06:17 d'ailleurs fonctionnent très bien, vous l'avez dit, les audiences sont clairement
06:19 hausses.
06:20 Deuxièmement, un énorme travail, vous l'avez aussi mentionné, sur le numérique avec notamment
06:24 une nouvelle plateforme numérique très moderne et qui expose tous nos contenus.
06:28 Et puis c'est le troisième point en un mot, la nouveauté c'est que nous aurons cet été
06:31 un nouveau studio, un nouveau décor, c'est important parce qu'on fait plus de dix émissions
06:35 dans nos studios et là aussi on va changer le contact visuellement pour celui qui regarde
06:40 Public Scénar.
06:41 Donc un renouvellement complet.
06:42 Et vous aviez fait appel assez récemment à Denis Oliven pour présenter votre émission
06:47 littéraire, je crois qu'il va partir, comment ça se fait déjà ?
06:50 Écoutez, c'est dommage parce que voilà un investissement.
06:53 Bon, c'est très simple, Denis Oliven est assez connu comme patron de presse, etc.
06:58 Il n'avait jamais présenté une émission.
07:00 J'ai tout d'un coup eu l'intuition qu'il serait très bon sur une émission littéraire,
07:04 notre émission "Au bonheur des livres".
07:05 Il ne l'a pas été ?
07:06 Il l'a été, et c'est bien mon regret, c'est qu'il a été absolument excellent.
07:09 L'émission a été très bonne, on a été très satisfait.
07:11 Très bonne émission, pour moi, littéraire qui donne envie de lire, qui accueille des
07:16 écrivains et qui les laisse parler.
07:17 Il se trouve juste qu'il n'est pas du tout exclu qu'il soit appelé à des fonctions
07:21 en l'espèce dans le monde de l'édition, donc ça devenait incompatible.
07:24 Donc je vous confirme effectivement qu'il ne présentera pas l'émission "Au bonheur
07:28 des livres" qui continuera à la rentrée prochaine et il y aura un successeur.
07:32 Je ne peux pas encore vous dire qui c'est et j'en suis désolé.
07:34 Ça aurait été bien de terminer comme ça.
07:35 Oui, le choix n'est pas encore fait, mais en tout cas je peux vous dire que ça se presse
07:38 au portillon parce que l'émission doit être bonne et Public Sénat doit tirer parce
07:42 qu'on a beaucoup de candidatures.
07:43 Merci beaucoup Christopher Baldéli.
07:44 Merci à vous.
07:45 Christopher Baldéli, PDG de Public Sénat, disponible notamment sur le canal 13 de la TNT.

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