Oleg Kobtzeff : «C'est la fin de Poutine en tant que rassembleur en tant qu'équilibre entre les oligarques et autres forces politiques en Russie»

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Oleg Kobtzeff, professeur de géopolitique a donné les enseignements de la rébellion du groupe Wagner. Selon lui, elle représente un coup dur pour Vladimir Poutine. 

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00:00 Exactement de la même manière que M. Lorrain, donc je ne vais pas répéter ce qu'il a dit, qui sont des propos avec lesquels je suis entièrement d'accord.
00:13 C'est une sorte de répétition de la marche sur Rome de Mussolini.
00:21 Je note juste une chose, c'est qu'il n'a jamais encore, et ça dure depuis des mois, attaqué Poutine personnellement.
00:29 Est-ce qu'il espère s'entendre avec Poutine comme Mussolini s'est entendu avec le roi Victor Emmanuel ?
00:37 Mais encore une fois, je suis d'accord avec M. Lorrain, ça va se terminer en farce et Poutine a toute la force pour éliminer Prigogine.
00:45 Maintenant, ce qui est beaucoup plus grave dans cette affaire, vous avez mentionné la dimension historique, c'est que Vladimir Poutine perd deux atouts, deux fondements de son régime.
00:59 Premièrement, au point de vue des électeurs du peuple russe, des peuples de Russie, des électeurs.
01:08 Ce qui est complètement perdu dans cette affaire, c'est la légitimité de Poutine en tant que celui qui a restauré l'ordre après celui qu'on estimait être un traître,
01:21 c'est-à-dire Mikhail Gorbachev et Boris Yeltsin, pendant la présidence duquel la Russie était en état de déliquescence et d'anarchie.
01:44 Poutine est arrivé, disons c'est son image, comme le shérif qui a rétabli l'ordre. Et bien là, c'est fini.
01:51 Maintenant, le désordre armé, la guerre est en Russie, est au cœur de la Russie.
02:00 Rostov à 1000 kilomètres de Moscou, pensez, c'est comme Marseille-Paris ou à peine plus.
02:09 C'est la guerre, maintenant, et la guerre civile au cœur de la Russie.
02:16 Et ça, c'est la fin de l'image de Poutine en tant que restaurateur de l'ordre.
02:23 C'est la fin même de la raison pour laquelle on pouvait même accepter qu'il transforme le pays en dictature.
02:32 Parce qu'au nom de la force, au nom de l'ordre et de la loi, il fallait un homme fort.
02:37 Et tant pis pour les droits de l'homme, tant pis pour l'état de droit, tant pis pour la pluralité politique à l'Assemblée, etc.
02:44 Maintenant, un autre problème encore plus grave, c'est que Poutine, on peut dire qu'il a profité d'une situation où on divise pour régner.
02:57 Sauf que lui, il n'a même pas eu besoin de diviser. Au contraire, lui, il a assemblé une coalition parmi ceux qui étaient déjà divisés.
03:06 Ça, c'est la force de son pouvoir. Autrement dit, il a réussi à créer une coalition d'oligarques, d'hommes forts, de chefs d'institutions comme le KGB, comme l'armée.
03:18 Et là, il vient de démontrer qu'il n'a pas su garder les chefs qui étaient en dessous de lui, disciplinés et les empêcher de se battre entre eux.
03:33 Parce que là, c'est surtout une guerre armée entre Prigozhin et Choygou.
03:38 Et là, c'est la fin de Poutine en tant que rassembleur, en tant qu'équilibre entre les oligarques et les autres forces politiques en Russie.
03:46 (Générique)

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