Caroline Darian, initiatrice de la campagne #MendorsPas, témoigne au sujet des viols subis par sa mère de la part de 51 hommes, avec la complicité de son père.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 j'ai découvert que ce qu'avait vécu ma mère en réalité,
00:02 c'était pas un cas isolé et que c'est pas juste un fait divers,
00:05 et que derrière c'est des centaines et des centaines de femmes
00:08 et d'enfants qui sont concernées par ce type de protocole
00:11 complètement sordide.
00:13 Je me dis mais,
00:15 c'est un enjeu de santé publique dont les pouvoirs publics doivent se saisir.
00:18 C'est pour ça qu'on a lancé ce mouvement Mandorpa Stop à la soumission chimique,
00:21 on a créé un site d'information et de prévention
00:23 qui est mandorpa.org.
00:25 On a créé une pétition, aujourd'hui cette pétition
00:27 qui interpelle les pouvoirs publics pour qu'ils puissent prendre leur relais
00:30 et aller véritablement vers une forme d'optimisation
00:33 de la prise en charge médicale en France,
00:34 c'est-à-dire former les médecins et le corps médical
00:36 à détecter ce type de cas dans leurs patients.
00:38 Quand une patiente leur dit "j'ai des absences,
00:40 j'ai des trous noirs,
00:42 je ne me souviens pas de ce que j'ai fait la veille,
00:44 je perds du poids anormalement,
00:45 j'ai du sommeil,
00:46 elle a perdu beaucoup de poids,
00:49 elle perdait beaucoup ses cheveux,
00:52 ma mère a manqué plein de fois d'avoir des accidents de la route
00:55 sous l'effet secondaire encore des médicaments.
00:57 - Elle s'était dit "j'arrête de prendre le roulant",
00:59 ça allait jusque-là.
01:00 - Chute, coma,
01:01 mais c'est le cas de ma mère,
01:02 mais c'est aussi le cas de centaines de victimes.
01:04 - Que vous disent ces femmes qui vous ont contactées ?
01:06 En quoi votre histoire les aide aujourd'hui ?
01:09 - Eh bien si vous voulez déjà, elles n'avaient pas mis le mot,
01:12 elles n'avaient pas fait l'association des deux mots "soumission chimique",
01:15 dans leur esprit ça n'avait jamais été abordé comme ça.
01:19 Quand on leur parle de symptômes, elles se reconnaissent,
01:21 donc d'où l'intérêt d'alerter, de prévenir pour mieux protéger.
01:24 Les symptômes, ils ne s'improvisent pas,
01:27 il faut les vivre pour les comprendre.
01:29 Donc une personne qui en effet voit le témoignage,
01:32 lit ce qu'on a écrit sur le site internet,
01:34 lit les articles,
01:35 parce qu'encore une fois ça fait quand même deux ans
01:37 que je me suis saisie du dossier,
01:40 que je me suis rapprochée de médecins.
01:42 Il faut savoir que ce mouvement "Mendorpa.com",
01:44 Mendorpa, c'est-à-dire la soumission chimique,
01:46 je ne l'ai pas fondée toute seule,
01:48 je suis allée chercher des médecins.
01:49 Le docteur Radha Atten-Ganzer,
01:51 qui est la fondatrice de la Maison des Femmes du 93,
01:53 le docteur Laila Chawashi,
01:55 qui elle est mandatée tous les ans par la NSM,
01:58 l'Agence de Sécurité Nationale du Médicament,
02:00 pour justement faire une enquête
02:02 pour répercorer les cas de soumission chimique en France.
02:04 Donc je suis allée chercher les expertises,
02:06 on s'est tous mis autour de la table
02:08 et on a décidé de faire une campagne.
02:09 Une campagne aussi avec la création d'un t-shirt,
02:12 des personnalités.
02:13 D'ailleurs on peut acheter ce t-shirt pour vous aider.
02:17 Il a été créé par la marque.
02:18 Pour aider justement la campagne de sensibilisation
02:21 et l'accueil des femmes.
02:23 On a créé une capsule solidaire avec ce t-shirt
02:25 siglé "M'endors pas" avec la marque "L'uniforme urbain".
02:28 Ce t-shirt il est hyper important.
02:30 D'une part, ce t-shirt a été porté
02:32 par plus d'une trentaine de personnalités féminines
02:34 issues du monde des médias, de l'art, de la culture,
02:37 qui ont vraiment été sensibilisées à la cause.
02:39 On en a fait cette campagne.
02:41 Elles sont toutes parties prenantes dans cette campagne.
02:43 Il faut savoir que les ventes de ce t-shirt
02:45 seront reversées à la Maison des Femmes du 93
02:48 pour optimiser la prise en charge des femmes victimes de soumission chimique.
02:52 - Comment va votre mère aujourd'hui ?
02:54 - Elle va comme elle peut.
02:56 Je ne m'autoriserai pas à parler à sa place.
03:00 C'est très compliqué d'avoir à dire comment elle va.
03:03 Elle va, elle continue, elle essaye d'avoir une vie normale.
03:06 Elle essaye d'avoir une vie normale.
03:08 - Est-ce que le père peut l'excuser ?
03:09 Est-ce qu'il a demandé pardon ?
03:11 - Je ne rentrerai pas dans ces détails.
03:14 Ça les regarde, ça la regarde.
03:16 Je ne sais pas vous répondre.
03:18 - Comment elle prend le fait que vous veniez parler sur des plateaux télé ?
03:23 - C'est très difficile pour elle.
03:26 - Mais vous, vous en avez besoin ?
03:28 - Moi, j'en ai besoin.
03:30 Moi, derrière, je ne viens pas parler de l'affaire.
03:33 Moi, je ne prends jamais la parole dans les médias
03:36 pour parler des détails sordides de l'affaire.
03:39 Moi, je parle dans les médias pour lever en fait société
03:41 à un enjeu de santé publique.
03:43 Donc oui, c'est un exercice qui n'est pas toujours facile
03:47 et parfois on est sur le fil.
03:48 Moi, je ne suis pas experte.
03:52 Je ne suis pas comme vous, je ne suis pas un journaliste.
03:54 Mais je sais que le sujet en vaut vraiment la peine
03:55 parce que derrière, je sais qu'il y a des personnes qui comptent sur moi
03:58 pour que ce mouvement émerge et qu'ils puissent aider,
04:00 non pas une, deux, trois, mais des centaines de femmes.