Michel Aubouin : «On perd le roman national parce qu'on ne l'a pas réécrit»

  • l’année dernière
Michel Aubouin : «On perd le roman national parce qu'on ne l'a pas réécrit. (...) Il faudrait réécrire ce récit pour pouvoir l'enseigner»
Transcript
00:00 On comprend donc que ce roman national, on est en train de le perdre.
00:03 Est-ce que vous partagez ce constat ?
00:05 Vous l'avez un peu écrit quand même.
00:06 - Oui, je le partage complètement et ça fait longtemps que je le partage.
00:10 Oui, on perd le roman national.
00:12 Alors, on le perd aussi parce qu'on ne l'a pas réécrit.
00:15 C'est quand même l'une des grandes difficultés.
00:17 C'est-à-dire qu'on ne peut plus enseigner la vice comme on l'a appris nous-mêmes.
00:22 Pour ceux qui avaient l'âge de l'apprendre, c'est complètement évident.
00:26 Mais le chantier du récit national, celui qu'il faudrait rouvrir
00:32 à partir des sources historiques, moi je travaille beaucoup avec des historiens,
00:34 donc à partir des sources historiques qui sont maintenant ouvertes et mieux connues,
00:39 mais aussi à partir des sources archéologiques,
00:40 parce que depuis moins de dix ans,
00:43 des progrès considérables ont été faits en archéologie, gauloise en particulier,
00:46 qui explique mieux les filiations entre ces populations et nous.
00:52 Et il faudrait réécrire ce récit pour pouvoir l'enseigner.
00:56 Alors, à qui ? Aux enfants des écoles,
00:59 auxquels on apprend aujourd'hui en cinquième les empires africains, par exemple.
01:04 J'ai un fils qui est passé, donc je sais.
01:07 Et aux étrangers qui veulent devenir français,
01:11 c'est-à-dire ceux qui veulent passer par la voie de la naturalisation,
01:14 auxquels le Code civil dit qu'ils doivent avoir un minimum de connaissances
01:19 en matière d'histoire et de culture française,
01:21 mais auxquels on n'a pas donné un manuel en leur expliquant ce qu'était l'histoire de France.
01:25 Et donc l'histoire de France aujourd'hui, c'est quelques souvenirs qu'on peut avoir les uns les autres.
01:29 Et puis, quelques militants d'histoire, Stéphane Bern et quelques autres,
01:34 qui essayent de faire vivre l'histoire en France.
01:36 Mais sur l'île.
01:36 Sous-titrage ST' 501
01:38 [Musique]

Recommandée