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Poursuites judiciaires annoncées par Branco : « De l’enfantillage », selon Aissata Tall Sall

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00:00 Ce mercredi 21 juin, une double démarche judiciaire a été déclenchée contre le président Macky Sall pour, je cite, "crime contre l'humanité".
00:08 Alors, une de ces démarches, c'est devant la justice française, l'autre, c'est devant la Cour pénale internationale.
00:13 Cette offensive judiciaire est menée par l'un des avocats de l'opposant Ousmane Sonko, suite aux affrontements meurtriers entre les forces de l'ordre et les manifestants,
00:23 à la fois en mars 2021, mais aussi en juin, qui ont fait au moins 16 morts. Votre réaction à cette offensive judiciaire ?
00:32 Vous savez, monsieur Perelman, je suis avocat avant d'être une femme politique et ministre. Et je vais vous répondre.
00:39 Je trouve que cette démarche de ce confrère, elle est à la fois pyrrhile et ridicule. Elle aurait pu être pyrrhile et s'en arrêter à ça.
00:47 Mais elle est les deux à la fois. Et je vous dis pourquoi. Quand on va saisir la Cour pénale internationale, que nous dit le statut de la Cour pénale internationale ?
00:55 Il n'y a que trois personnes pour saisir la Cour pénale internationale. Il faut que ce soit un état parti, il faut que ce soit le Conseil de sécurité des Nations unies,
01:04 il faut que ce soit le procureur. Où va-t-il saisir la Cour pénale internationale sans passer par le procureur ?
01:11 Une fois que le procureur lui-même est saisi, il faudrait qu'il vérifie la complémentarité de l'action judiciaire.
01:18 C'est-à-dire que la Cour pénale internationale ne peut pas se prononcer tant qu'il y a une justice interne nationale qui suit son cours pour les mêmes faits.
01:27 Et c'est le cas au Sénégal. Maintenant, pour la Cisne de la France, c'est là où on tombe dans le ridicule, puisque apparemment, il ne le dit pas,
01:35 mais je pense que c'est comme cela, ce qu'on veut se fonder sur la compétence universelle, qui aussi a ses conditionnalités parfois même beaucoup plus draconiennes.
01:46 Mais au-delà de tout ça, on va dire que c'est un débat de puristes et de juristes. On sort de tout ça. Au-delà de tout ça, de quoi est-ce qu'il est question ?
01:54 Il est question du Sénégal, notre pays, où il y a eu des violences le 1er juin et le 2 juin, où il s'est passé quelque chose de grave,
02:03 pour lequel nous sommes en train de situer les responsabilités. Quand on voit les policiers attaqués et agressés, quand on voit les casernes de gendarmerie,
02:12 les édifices publics brûlés sur la base de Coctel-Molotov, et tout cela, je ne le dis pas pour le dire, c'est acté et même c'est prouvé.
02:21 Quand on voit des manifestants tirés sur d'autres manifestants, ce n'est pas moi qui le dis, c'est des médecins et des témoins indépendants qui le disent,
02:29 mais il y a de quoi s'arrêter, en quoi la Cour pénale ou la compétence universelle peut venir s'incruster dans cette affaire du Sénégal,
02:38 alors que la justice nationale est en train de faire son travail. Le président Macky Sall a toute responsabilité.
02:44 Dès le 1er jour, il a dit "donnez le nombre de morts". 9 le 1er jour, 16 le 2nd jour. Maintenant j'entends 30 morts, il y a même des morts que la maire est en train de refouler.
02:54 On nous peint un tableau chaotique, ce n'est pas vrai. Ce n'est pas le Sénégal, ce n'est pas vrai. Sinon moi je vous dis il y a zéro mort,
03:02 et vous jugez comment entre les 40 de M. Ousmane Sonko et les zéro que j'ai avancé. Les morts sont actés, c'est vu, c'est connu, c'est prouvé, il ne suffit pas d'annoncer.
03:12 Donc franchement, sur cette initiative judiciaire, comme je l'ai dit, pour nous, c'est de l'enfantillage et également c'est du ridicule.
03:19 Mais le ridicule ne tue plus, on le sait maintenant.

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